Une légère brise soufflait dans les cheveux d'Idill. Le jeune homme soupira de bonheur. Enfin un peu de fraîcheur. Cela faisait maintenant plusieurs heures que les deux compagnons d'armes s'enfonçaient dans la forêt où ils avaient atterri un peu plutôt. Elle étaient dense et très verdoyante, mais grouillait aussi d'insectes immenses, qu'il n'avait pas l'habitude de croiser sur les terres de son enfance.

Bhohort, qui ouvrait la marche, ralentit sans prévenir Idill. Ce dernier se cogna dans le dos faute de regarder ailleurs.

- Qu'est qu'il se passe ? Demande t'il en se frottant le front, marqué par l'armure du chevalier.

Sans dire un mot il désigna une petite ouverte dans la forêt d'arbre. Idill le dépassa pour voir de plus près. Entre les branches, il découvrit une crique avec un bateau échoué.

- Vous croyez que c'est celui du pion blanc ?

- Aucun drapeau de l'alliance flotte. Nous ne sommes sûr de rien.

- Il faudrait s'approcher de plus près. Nous auriont peut être des indices.

Le worgen hocha la tête, et prit un chemin menant à la dite crique. Idill lui emboita le pas, mais quelque chose le perturbait. Il avait la sale impression que l'on l'observait. Il jeta des regards ci et là, mais ne vit rien.

- Qu'est que t'as ? Demanda Bhohort

- Vous ne sentez rien ?

Bhohort huma l'air et répondit :

- Je sens l'animal pouilleux mais pas étonnant vu que nous avons marché longtemps...

- haha, vous avez de l'humour monsieur, c'est bon signe !

Bhohort se mit à sourire découvrant ses canines longues et aiguisée.
Idill accéléra le pas de peur que l'instinct du worgen ne reprenne le dessus et qu'il s'attaque brusquement à lui.

Il arrivèrent enfin sur une petite plage où s'était empêtré une partie du navire. L'autre partie étant enfui dans la mer.

- Je pense qu'il va falloir plonger pour s'introduire dans les cabines et voir à qui appartenait ce bateau....

Idill vit le worgen faire un pas en arrière, comme si il essayait d'échapper à cette tâche. Puis le jeune roux repensa rapidement à quelques moments avec le worgen. Depuis le début, Bhohort arrivait toujours à contourner l'eau. Au départ de Hurlevent, celui ci avait failli tomber dans la mer à cause d'une planche de bois pourri du ponton qui avait cédé lors de son passage. Par une acrobatie incroyable, il avait réussi à ne pas se mouiller. Et lors de leur atterrissage sur cette terre, il avait très vite déguerpi du bord de mer. Et là, par réflexe, il avait reculé d'un bon pas.

Alors tout s'éclaira dans la tête d'Idill.

- Monsieur ! Vous ne savez pas nager !!

- Quoi?? Mais non , c'est juste qu'avec mon armure je coulerai à pique.

- Ne dites pas n'importe quoi, j'ai aussi une armure, et je me débrouille très bien dans l'eau.

Idill regarda le worgen avec insistance. Au départ Bhohort fit mine de regarder ailleurs avant de devenir ombrageux et hurler :

- Oui oui oui!! Je ne sais pas nager!

Idill se mit à rire doucement de peur de le froisser, imaginant Bhohort inventé toutes sortes de prétexte pour échapper à cette "corvée", puis il se calma. Il fit une croix sur l'aide du chevalier, et commença à avancer vers le bateau. Il sentit une soudaine résistante, puis un étranglement. Bhohort l'avait choppé par le col de sa propre armure et aboyait sur lui :

- Si jamais tu le dis à quelqu'un, je te jure que je te coupe en petits morceaux !

La frayeur passée, Idill se libéra de l'emprise du lupin, tout en enlevant des pièces de son armure.

- Je n'en ferai rien. J'ai plus à gagner à me taire sur votre faiblesse que de la propager à tout vent.

Le worgen grogna légèrement et se détendit aussitôt. Idill, soulagé que le chevalier ne fasse plus rien à son encontre, continua de se déshabiller en silence, disposant ses pièces d'armure délicatement au sol.

Il arriva enfin à sa chemise et son pantalon qu'il décida de garder sur lui. L'armure allait le gêner dans son exploration, mais pas ses tissus. Alors qu'il inspirait un grand coup pour se donner du courage, Bhohort arriva derrière lui et le surpris.

Il l'empêcha d'aller plus loin en se mettant en travers de son chemin. Et sans aucune explication, l'une de ses griffes dessina la courbure de sa poitrine. Arrivant au milieu, elle s'accrocha au bord de sa chemise entrouverte et tira légèrement dessus, faisant sauter les cordelettes qui fermaient le reste du vêtement.

- J'étais loin d'imaginer que sous cette armure de guerrier se trouvait un corps finement musclé.

Bhohort s'approcha encore plus près et ses yeux plongèrent dans le décolleté du jeune roux. Sa griffe s'attarda sur le téton à peine dévoilé par l'étoffe.

- Monsieur... vous me mettre mal à l'aise, répliqua Idill baissant les yeux et cachant ses joues qui avaient tendance à tirer sur le rouge.

- Je te l'ai déjà dit le "Monsieur" n'est pas nécessaire... dis le encore une fois, et je vais t'apprendre ce que le "monsieur" désire réellement...

- Je cesserai de vous appeler ainsi quand je serais réellement intime avec vous ! En attendant, si vous ne voulez pas aller nager avec moi, laissez moi passer ! Monsieur !

Il prit son courage à deux mains et planta ses yeux vert dans ceux du chevalier. Il le défia du regard, même si il était peu crédible. Son corps était secoué de tremblement sous le coup de l'émotion que lui avait procuré cette caresse si dru.

Bhohort le laissa passer sans répliquer et Idill resta quelques instants interdit avant de se mettre à courir en direction du bateau.

Il grimpe sur le pont du navire et marcha jusqu'au escalier menant aux cabines. Il descendit quelques marches pour s'apercevoir que le reste était sous l'eau. Il pris une grande inspiration et plongea pour finir de descendre.

Arrivé en bas, il s'appuya contre un mur en bois et battit des pieds pour avancer le plus rapidement possible. Il avait à peine atteint la cabine principale et que l'air commençait déjà à manquer.

Par chance, une partie de la cabine se trouvait être au sec. Il accéléra et sorti la tête de l'eau. Le souffle court, il regarda tout autour de lui. Des caisses et des fragments de la coque flottaient ça et là. Une carte à moitié déchirée dérivé lentement à ses côtés. Mais rien de très concret pour affirmer que le bateau était bien celui du prince.

Alors qu'Idill se retournait pour revenir en arrière, il aperçut au fond de la cabinet, un objet coincé entre les barreaux d'une chaise et la table. Par instinct, il plongea pour le récupérer.

Quand il remonte à la surface, il fut satisfait de sa découverte. Un objet unique en son genre et qui pouvait signifier qu'une seule chose. C'était bien le bateau émissaire du prince Anduin.

Il tenait dans sa main une boussole finement ciselée d'arabesques, de feuilles ornementales entremêlées et surtout d'une inscription sur le côté "Wrynn" .

La boussole n'était visiblement pas terminé. A l'intérieur il y avait une place pour mettre un petit portrait. Et les aiguilles indiquant la position, n'étaient pas encore en état de fonctionner.

Idill mit l'objet dans sa poche et nagea pour atteindre de nouveau les escaliers.

Il sortit sur le pont et s'en se préoccuper de ce qu'il y avait autour de lui, il annonça fièrement sa découverte :

- C'est bien le bateau de son altesse royale, j'ai trouvé un objet lui appartenant.

Mais au lieu d'entendre un grognement familier du worgen, il sentit une lame grossière glisser sous sa gorge. Il se statufia immédiatement et regarda autour de lui.

Une vingtaine d'hommes singes se tenaient un peu partout sur la crique. L'un entre eux avait même son armure sur lui, et un autre s'amusait avec sa hache.

Mais pas de Bhohort dans les environs.

- Il ressemble à l'autre que l'on a capturé! Dit un des singes près de lui.

- Il a l'air plus malin... répondit celui qui portait maintenant son armure.

- Alors tuons le ! Réclama un troisième.

- Non, chef sera pas content si nous tuer une proie pour grand tigre. Emmener devant notre chef le petit homme.

Des cris de part et d'autre s'élevèrent en accord avec le pseudo chef de ce groupe.

Idill fut prié d'avancer à grand coup de bâton sur ses côtes, et de suivre le long cortège débutant des singes.

Il jeta un dernier coup d'oeil sur la crique dans l'espoir d'apercevoir le chevalier, mais rien ne bougeait, et il fut obliger d'admettre que Bhohort avait tout simplement disparu.