Chapitre 11 Onirique
Idill ouvrit les yeux brusquement. Le petit matin était déjà là, et il était allongé sur une couche dans la chambre que lui avait alloué le pandaren en arrivant dans sa demeure. De longues minutes passèrent avant qu'il ne se lève.
Un terrible mal de tête le prit à sa levée. Il avait l'impression que son cœur était rendu au cerveau et qu'il dansait tout autour de lui avec un énorme tambour.
A coté de lui, une autre couche était désertée. Pourtant les draps froissés indiquaient que quelqu'un s'était allongé dessus.
Ressemblant ses derniers souvenirs de la nuit passée, il chercha qui avait pu dormir à ses côtés. Mais il n'y arriva pas. C'était le trou noir.
- Il serait peut être temps de te préparer.
Idill vit Doucenuit entrer dans la chambre, habillé dans son armure, elle apporta celle du guerrier dans ses bras, ainsi qu'une petite fiole.
- Je suis désolé,
- Ce n'est pas grave, nous t'avons laissé dormir, tu en avais visiblement besoin, au vu de cette soirée.
Elle tendit la fiole,
- Je pense que tu en as besoin...
Idill ne dit rien. Il essayait toujours de rassembler ses souvenirs confus, sans y parvenir. Il attrapa ce qui devait être un remède pour son mal de tête, et l'avala d'un coup, pendant que Doucenuit posa ses pièces d'armure à coté de lui. Elles étaient reluisantes, plus aucune trace de peinture ne subsistait.
Alors qu'il accrochait son plastron sur son torse, Doucenuit l'informa avant de disparaître, qu'elle redescendait dans la salle à manger où tout le monde l'attendait. Il fit aussi vite qu'il le put, et dès sa dernière botte enfilée, il descendit à son tour promptement. Une odeur de pain grillé et de sucre lui parvint à son nez, le faisant saliver d'avance. Il avait faim, s'en était presque inquiétant.
Quand il entra dans la salle, tous étaient attablés. Cho écoutait les propos de Doucenuit tout en sirotant une tasse de thé, tandis que Seline se plaignait d'un problème qui dépassait complètement Bhohort, transformé en worgen. Les oreilles de ce dernier pointèrent dans la direction d'Idill dès qu'il fut dans la pièce. Le worgen releva sa gueule, babines retroussées d'un sourire effrayant.
Il se leva et alla à sa rencontre.
- Le beau dormant s'est enfin réveillé, minauda
- Je... ne suis pas un beau dormant!
Le worgen se tenait plus qu'à un pas de lui. Il attrapa une mèche qui s'était échappé de la queue de cheval qu'Idill s'était faite avant d'arriver ici, et l'entortilla autour de son gros doigt griffu. L'assurance de Bhohort en vers son encontre, fit froncer des sourcils Idill. Il dégagea le doigts d'un coup de main vif, n'appréciant pas du tout ce geste.
- On dirait que tu ne te souviens pas de ce qu'il s'est passé hier soir, grogna Bhohort
- Il semblerait que j'ai trop bu, ma mémoire me fait défaut, mais si j'ai fait quelque chose de travers, j'en suis désolé... c'était involontaire de ma part.
- Involontaire?
Bhohort ferma d'un pas l'espace qu'il avait avec Idill. Son bras l'encercla, et il le rapprocha contre son torse.
- Si c'était involontaire, cela a été très plaisant pour moi... Même tes mots m'ont touché, susurra le worgen dans l'oreille d'Idill.
- Qu'ai je fait? demanda t il, avec une certain appréhension de la réponse qu'allait donné Bhohort.
- Ceci, ronronna le worgen
Il plaqua sans avertissement ses babines contre la bouche du jeune homme, qui s'étaient entrouverte de surprise. Une langue puissante lécha ses lèvres puis s'introduit avec force dedans. Idill laissa échapper une plainte entre désir et contrainte. L'énorme langue du lupin vint trouver la sienne qui s'était recroquevillée contre son palais. Il étouffait presque de ce baiser exagéré. Par réflexe, et par survie, il mordit la langue de Bhohort.
Celui ci se dégagea enfin, tout en se tenant la langue avec ses pattes. Il s'écarta et jeta un regard enflammé vers Idill, qui s'essuyait la bouche, pleine de bave.
- Ai je mérité un tel châtiment! gronda Bhohort.
- Bien sur! Vous m'embrasser sans prévenir!
- Je n'aurai pas dû en plus! Tu pues encore du bec ! répliqua le worgen
- Que ? quoi! s'indigna Idill
- Moi, qui me suis fait un sang d'encre parce qu'après m'avoir embrasser, tu m'as vomi dessus et tu t'es écroulé dans mes bras!
Le guerrier se statufia aux dires de Bhohort. Avait il vraiment fait cela? Il avait beau réfléchir, rien ne lui venait en tête. Sur la table, le pandaren gardait un sourire bienveillant, Doucenuit, la tête appuyée sur sa main, soupirait d'avoir vu une telle scène.
Seline se leva et alla retrouver Idill.
- Ce qu'il dit est vrai, sur le perron, vous l'avez embrassé, et puis les hauts de cœur sont arrivés. Vous n'avez même pas eu le temps de vous écarter de mon frère et vous avez rendu tout le repas du soir, avec la bière... Je suis désolée, c'est de ma faute si vous avez été autant malade. Je n'aurai jamais dû remplir votre verre autant de fois.
Idill se frottait le bras, incapable de se rappeler de la moindre scène ou de ce qu'il avait pu dire. Il jeta un coup d'œil rapide sur Bhohort qui avait encore la langue gonflée par sa morsure. Cho, qui était parti dans la cuisine entre temps, revint et lui présenta un énorme glaçon pour le poser sur son muscle endolori. Le worgen inspira de soulagement quand le dit glaçon rencontra sa langue.
- Allons nous asseoir, proposa Seline
Idill hésita. Ce qu'il avait fait à Bhohort le rendit mal à l'aise. Au lieu d'aller vers la table, il vint jusqu'à Bhohort et s'excusa de son comportement, mais avec un avertissement :
- Pardonnez moi de vous avoir mordu...
Idill baissa d'un ton. Il voulait que Bhohort soit le seul à entendre.
- Mais c'est la première fois qu'un worgen m'embrasse et sans mon consentement.
Bhohort gronda au dernier mot.
- Consentement ? Alors que tu es venu me chercher hier soir ! Elle est bien bonne celle-là.
Il reposa son glaçon sur la langue et partit s'assoir au côté de Cho.
Idill soupira. Pourquoi était-ce toujours si compliqué avec Bhohort. Si seulement il arrivait à se souvenir de la soirée.
Un flash-back lui revint à l'esprit, fugace.
Une phrase, prononcée les yeux dans les yeux .
- Monsieur, je pense que je vous aime.
Aussitôt le souvenir en-tête. Il se mit à rougir fortement. Cette déclaration tournait maintenant en boucle dans son esprit. Comment avait il pu dire cela ?
- Venez donc vous restaurer Idill. invita Cho tout en tapotant sur le banc à côté de lui.
- Quand vous aurez manger, nous commencerons votre initiation aux visions.
Les visions.
Idill se raccrocha à ce nouveau objectif. Il opina du chef avant de s'installer à côté du Chroniqueur et que Doucenuit se décale d'un cran pour lui laisser une place.
- Je vous donne la liste des ingrédients, quand vous aurez fini de manger, vous pourrez partir à leur recherche.
Pendant que les autres étudièrent la liste, Idill attrapa un morceau de pain avec un pot de miel, qu'il tartina bien généreusement, en même temps Cho lui servit un thé bien chaud. Il trempa la tartine dedans et se régala quand elle fut en bouche.
La vérité était qu'il essayait de faire abstraction au regard insistant du worgen. Celui ci scrutait chacun de ses mouvements.
Doucenuit émit une suggestion au groupe :
- Nous avons tout intérêt de nous séparer pour la chasse aux ingrédients.
- La liste n'est pas longue, mais certains nécessitent d'être à plusieurs, répondit Cho
- Alors nous devrions faire de petites équipes, suggéra Seline.
- Je me mets avec Idill, déclara Bhohort
- Non, Idill doit rester avec moi, je dois le préparer à recevoir la vision de la bière onirique. Il doit pouvoir la diriger comme bon lui semble mais pour cela il lui faut une bonne préparation, répliqua Cho.
Bhohort grommela à l'annonce du pandaren. Idill, lui, était plutôt soulagé par l'exigence de l'hôte. Ainsi il pourrait s'éloigner du worgen et se remettre en question tranquillement.
- Je ferais équipe avec Seline. Nous irons chercher ceci.
Doucenuit pointa du doigts un nom sur la liste à la vue de tous.
- Le cœur d'un horreur des brumes? Lit Idill.
- Je pense que cela ne sera pas facile d'obtenir ce cœur, demanda Doucenuit au pandaren.
- C'est exact, il faudra tuer un certain nombre de rampants des brumes pour faire apparaître l'horreur.
- Très bien, si ces dames s'occupent de l'horreur, moi, je me chargerais des yeux de crocodiles... je te vengerai Idill, taquina Bhohort.
Idill se mit à rougir instantanément, repensant à la scène qui s'était passé quand il fût extirper de l'eau, sauvé in extremis des crocodiles. Il baissa les yeux de honte. Il ne pouvait plus faire face à Bhohort sans avoir des images compromettantes.
Alors que tous se levèrent près à partir à l'aventure, Idill se contracta. Il était le seul à rester, et cela le dérangeait.
Faible.
Alors que tous partir de la salle à manger tout en discutant du chemin à prendre, Idill lui, se recroquevilla. Il serra les poings, cherchant à se persuader qu'il n'était pas un faible.
D'un coup, il se leva et partit dans la direction qu'avaient pris Bhohort, Seline, Doucenuit et cho qui les accompagnait. Ils étaient déjà à la sortie de l'enceinte prêt à partir quand Idill sortit du pavillon et courut les rattraper.
Tous sur leurs montures respectives, ils commencèrent à partir dans des directions opposées. Chacun avait leurs propres missions à accomplir.
Quand Idill fut enfin à l'entrée du pavillons des rêveurs, ils étaient déjà loin du pavillon des rêveurs. Alors il prit sa plus forte voix et leur cria :
- Surtout revenez moi vivants !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro