• CHAPITRE III •
12H51, 24 juillet 1973, France, Paris
- Je déclare l'audience d'aujourd'hui ouverte. Veuillez tous vous assoir, je vous prie. Ainsi, je demande à maître De Lagousse, l'avocat désigné à la défense de la défunte Madame Shepherd, de s'avancer. Vous pouvez commencer votre plaidoirie, maître.
- Oh, monsieur le Juge... Si seulement il y avait beaucoup à dire. Cet homme que vous voyez là est tout bonnement un sauvage.
- Objection !
- Objection rejetée. Poursuivez maître De Lagousse.
- Voyez-vous, dans la nuit du 16 au 17 juillet, ce monsieur a consciencieusement tué sa concubine. À l'aide de ses muscles, il l'a manifestement maintenu dans son lit, et sans le contre avis, qui lui aurait été très utile, de sa conscience, qui est, d'ailleurs, peut-être déjà morte elle aussi, a plongée la lame d'un couteau de table dans la chaire de Madame Shepherd à mainte reprises. Imaginez-vous seulement la force et l'acharnement qu'il a dû y mettre pour enfoncer ce petit couteau quarante-huit fois dans le corps de cette pauvre femme ! Qu'avait-elle donc bien pu lui faire ? L'a t-elle blessé par sa douceur de jeune femme à la fleur de l'âge ou l'a t-elle offensé en consacrant son temps à s'occuper de tout le monde, femme de compassion qu'elle était ?
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