Scène V
Pas corrigé !
Je le fais demain <3
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Scène V - Place, je passe
Royaume d'Oren, Palais Royal
23h42
Ils couraient dans les couloirs du château. Il était difficile de ne pas se perdre mais grâce à l'aide d'une domestique qui leur indiqua le chemin qu'avait pris le prince Kim, ils rasaient chaque corridors, suivis par une multitude de claquements de talons qui résonnaient sous les hauts plafonds.
Bien sûr, ils avaient été obligés de prétexter une quelconque fadaise, une nouvelle urgente à transmettre à Son Altesse. Hyunjin ne sut si c'était leur demande pressée ou les effets du charme du brun sur la vieille femme, mais elle débita les joues rouges toutes les informations dont ils avaient besoin.
- Ça t'arrive souvent ?
- Quoi donc ? questionna Chan, surprit de la soudaine animosité dans la voix du stratège.
- Faire les yeux doux à une bonne à tout faire.
Chan s'arrêta brusquement, ses chaussures cirées grinçant un peu sur le tapis de velours qui moquettait le parquet. Il se retint comme il put mais un gloussement lui échappa avant qu'il ne rît à plein coeur, pliant son corps vers l'avant et plissant ses yeux jusqu'à l'aveuglement.
A l'entente d'une telle forme d'irrespect, Hyunjin s'arrêta, un peu plus loin.
- Je peux savoir ce qui te fait rire ? cracha-t-il amer, plaçant une de ses mains sur ses hanches.
- Désolé Mademoiselle...
Mais son fou rire n'arrivait pas à se stopper, quand bien même il avait plaqué sa main sur sa bouche pour se faire taire.
- Tu te permets bien trop de libertés avec moi Chan...
- ... Pardon Mademoiselle.
- Tu as entendu ? J'ai cru entendre quelque chose...
Une voix inconnue retentit et le soldat affolé attira Hyunjin à lui dans un réflexe. Ils se tapirent contre le mur en silence. Glissant un coup d'oeil discret par l'angle du couloir, Chan retint un glapissement. Trois soldats parés d'un uniforme plus riche que leurs habituelles capes de mousquetaires et munis de leurs armes semblaient prêt à entamer une ronde.
- Pourquoi le roi nous a-t-il ordonné de tourner dans le palais si tard ? grommela l'un d'eux. Il n'y a rien qui pourrait menacer la réception entre ces quatre murs.
Un autre, plus petit et plus bedonnant semblait vouloir s'appuyer sur la première console venue.
- Pas le choix, c'est not'e boulot ! Il a d'mandé au cardinal de doubler les 'ffectifs de sécurité à l'intérieur du palais.
- J'ai vu Sa Majesté emmener le prince voisin dans la salle du conseil et il a imposé l'interdiction totale de les déranger. Personne ne doit même pouvoir atteindre la salle. Je suis curieux de savoir ce qu'ils peuvent bien se raconter.
Se collant un peu plus au mur, Hyunjin et Chan se contentèrent d'écouter les discussions incessantes des soldats. Ceux-ci avaient repris leur marche et s'approchaient d'eux.
- Que faire ? Notre destination n'est plus qu'à quelques tournants... maugréa Chan à voix basse.
Hyunjin ne réagit pas, lui faisant simplement un petit signe pour qu'il se taise.
- Certes, mais ce n'est pas nos affaires. Tu as la langue bien pendue toi, prend garde à ce que tu ne la trouves pas raccourcie un matin.
- Vous avez vu la beauté que le prince Kim a entrainé jusqu'à ses appartements ? Aïe ! Pourquoi m'as-tu frappé ?!
Les deux intrus retinrent leurs souffles. Hyunjin se pinça les lèvres alors que ses pupilles s'arrondissaient. Minho !
- Tais-toi un peu ! Les murs des palais ont toujours des oreilles... Mais j'ai aussi entendu dire que celle qui accompagne le cousin du prince Han était divine.
Derrière le mur, Hyunjin en prit honneur, levant la tête satisfait tandis que Chan roulait des yeux.
- Mais tu vois, les rumeurs courent vites au château et ne sont pas toujours fondées...
Devant la soudaine mine renfrognée du stratège, Chan éclata de rire. Effrayé, il plaqua ses deux paumes sur sa bouche.
- Qu'est-ce que c'était ? s'écria un des gardes.
- Y a quelqu'un ?
Hyunjin se retint de jurer. Il entendait les pas des soldats qui se rapprochaient de plus en plus et il paniqua. Brusquement, il déplia l'éventail qu'il avait coincé dans son décolleté et attira le petit brun à lui alors qu'il se collait au mur.
- Embrasse-moi, le pressa-t-il sur un ton d'urgence.
- Q-Quoi ?
- Ne me force pas à répéter Chan ! asséna-t-il.
Baissant la tête et les épaules, Hyunjin attrapa le soldat par le col de sa veste blanche. Leurs visages à seulement quelques centimètres, ils s'observèrent sans mot. Le noiraud leva les yeux au ciel et combla en vitesse l'espace qui séparaient leurs lèvres. Chan sentit ses joues rougir et il ferma ses paupières très fort, espérant que s'il les fronçait assez, tout ne deviendrait plus qu'un rêve.
Pourtant, au bout de quelques secondes, il ne put s'empêcher de soupirer. Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il ne respirait plus. Les lèvres du stratège sur les siennes étaient si agréables... Elles étaient épaisses, tièdes et à peine humide. Surtout, elles lui étaient tellement addictives qu'il ne put se retenir de bouger contre elles.
Il n'entendit pas les gardes royaux qui venaient de les découvrir.
Ses mains entourèrent la taille fine et marquée par le corset du grand noiraud, rapprochant leurs corps encore un peu plus près du mur.
Il sentit la main qui était accrochée à son col trembler et se délier lentement. Les doigts clairs glissèrent sur son cou, puis sa nuque pour venir se perdre dans ses cheveux bruns.
Chan n'aurait jamais cru qu'un simple baiser puisse être si délicieux. Ou plutôt, il n'aurait jamais cru qu'embrasser un homme, en en ayant conscience, puisse être aussi bon.
Contre les lèvres de Hyunjin, il se sentait fondre. Il aurait pu croire qu'il allait finir par se noyer.
Dans un semblant de soupir hachuré, il inclina son visage vers le haut. Ses doigts glissèrent dans le creux du dos du plus grand. Ce dernier tira un peu sur ses cheveux pour qu'il se recule. Chan bascula la tête en arrière, se séparant des lèvres si tentatrices qu'elles lui en avaient fait perdre la raison.
Il n'eut pas le temps de croiser le regard du noiraud que celui-ci enfouit le visage de Chan au creux de son cou. Il sentait l'air de l'éventail qui battait derrière lui et contre son nez, la pulsation rapide du stratège.
- Je vous en prie, vous faut-il notre portrait en plus ? entonna Hyunjin d'une voix forte mais aiguë, contractant les muscles de son cou.
Perdu dans ses songes et la douce odeur qui se dégageait de la peau délicieusement claire de la demoiselle entre ses bras, Chan se surprit même à vouloir la gouter. Cette peau si belle, couleur de lait, qui le faisait presque saliver. Alors lentement, tandis que Hyunjin arguait aux soldats d'aller voir ailleurs avant qu'il ne crie pour atteinte à la pudeur, Chan déposa ses lèvres dans le creux de sa clavicule. Puis, glissant comme sur du satin, il parsema le cou de Hyunjin de millions de baisers jusqu'à un petit grain de beauté sous son oreille. Son souffle erratique se répercutait sur l'épiderme du noiraud qui avala la fin d'une de ses phrases, son corps prit de frissons qui firent sourire le brun.
Les soldats finirent par partir, la queue entre les jambes et les excuses au bout des lèvres.
- Chan...
Même si son prénom ainsi soupiré lui donnait des ailes, Chan n'osa pas relever le visage vers son supérieur.
Tout ça n'avait été qu'un vulgaire stratagème pour que les soldats prennent la suite. Il le savait, et malgré lui, il avait bien trop pris plaisir à jouer cette mascarade.
- Chan.
Le brunet finit par se reculer, le moral dans les chaussettes et le regard sur ses chaussures.
Il n'osa pas affronter le noiraud. Celui-ci se racla difficilement la gorge et continua de s'éventer, cachant au passage ses joues roses.
- Reconcentrons-nous veux-tu.
- Oui Mademoiselle, lâcha-t-il à mi-mots.
A une distance respectable l'un de l'autre, le soldat même un peu en retrait, ils poursuivirent leur route dans les couloirs. Et ce fut comme s'il ne s'était rien passé.
Ou du moins, jusqu'à ce que Hyunjin ne murmure.
- Tu n'es pas aussi moindre que ce que je pensais. Je suis désolé que... « ça » ait du arriver.
- Je vous demande pardon ?
Bien sûr qu'il avait compris les paroles du noiraud, mais il se délectait de chaque compliment que pouvait lui faire son supérieur. Cela ne faisait pas de mal après tout.
- Je suis désolé que-
- Non non, pas ça. La première partie de votre phrase.
- Tu es insupportable et incroyablement mauvais ! protesta le noiraud dans un mouvement frustré de bras.
Pourtant, les joues pourpres et la lèvre inférieure coincée entre ses dents, il répéta plus explicitement.
- Mais tu embrasses bien...
Un sourire énorme placardé sur le visage, Chan accourut pour se mettre au niveau de sa cavalière et rétorqua :
- Vous êtes pas trop mal non plus... dans votre genre !
Hyunjin siffla entre ses dents, ses pupilles roulant une énième fois dans ses paupières. Néanmoins, un léger rire lui échappa. Cette situation pour autant cocasse avait au moins eu le mérite de détendre l'atmosphère. Sinon jusqu'à ce qu'un cri aigu ne résonne deux portes plus loin.
.
Il n'existe aucun mot pour décrire la tête de Minho lorsque le prince Kim le conduisit dans ses appartements.
La suite était si grande qu'une partie de la pièce servait de salon. Il y avait dorures et moulures sur chaque mur et chaque plafond, et la paroi contre laquelle le lit à haut baldaquin était appuyée était tapissées de petites fleurs violettes mêlées aux armoiries de la famille royale faites en feuille d'or.
- Cela sonne-t-il un peu trop brutal de vous avoir ainsi fait visiter mes appartements ? Si c'est le cas je m'en excuse, je ne cherchais pas à vous mettre mal à l'aise Mademoiselle. Sans vouloir paraître grossier ou malvenu, ma chambre est bien le seul lieu de ce palais où je ne me sens pas prisonnier de mes responsabilités. Mais je vous en prie, prenez place sur un des fauteuils !
Un rire léger échappa à la jeune fille qui s'assit aussi délicatement qu'elle put sur un des canapés du mi-salon.
- Vous n'imaginez pas belle demoiselle, à quel point il est difficile de faire partie de la royauté.
B'en voyons ! De peu, Minho se retint de lever les yeux au ciel, mais ce n'est pas ainsi qu'une dame traiterait un prince. Celui-là le faisait déjà friller. Ce qu'il pouvait être importun, même exaspérant quand il se plaignait ainsi, à raconter à quel point naître avec une cuillère en or plus qu'en argent dans la bouche était épuisant.
Le prince Kim n'était pas méchant. Il faisait ce qu'on lui disait de faire, et ne pouvait pas prendre un bain seul, mais il avait l'esprit intelligent et beaucoup de culture du monde. Quand bien même, il n'en restait pas moins un enfant pourri gâté. Et ce soir, c'était Minho qu'il voulait.
Certainement pas comme épouse, ça non ! Elle lui était bien trop froide et parfois même trop masculine. Il préférait les fleurs innocentes d'apparence cachant de véritables coquines, bouton d'or à peine éclot qui rougit pourpre à la caresse.
Mais Mademoiselle Lee était tout de même délicieuse. Un peu plate certes mais il n'irait pas se moquer d'une telle magnificence dans la posture et les traits du visage. Elle lui paraissait un peu timide parfois, quand ses doigts rencontraient la peau de sa main, et quand de ses lèvres il vint lui en baiser le dos, il ne put s'empêcher de remarquer ses joues rougissantes et son regard humide se balader dans la pièce.
Dire que Minho fulminait serait un euphémisme, il rougissait de colère. Si ce n'était pas pour ses amants, rien ne l'aurait retenu d'envoyer paître ce malotru coureur de prétentaine ! À la place, il se retrouvait à fixer statuettes et bibelots sur les guéridons.
Le lieu peu à son goût, Minho se consola du fait qu'il était au moins bien chauffé grâce aux deux cheminées qui décoraient l'espace.
Comment allait-il réussir à ce débarrasser de cet enquiquineur ?
- Vous êtes magnifique Mademoiselle.
- Vous me flattez votre Altesse... s'entendit-il répondre d'une voix timide.
Il porta sa main libre à sa joue en baissant le regard.
- Je ne veux pas vous brusquer très chère mais... Accepteriez-vous ? Vous me plaisez Mademoiselle. Vous me plaisez beaucoup.
Pourtant, le prince Kim le savait. On ne refuse jamais les avances d'un futur roi. Pourquoi elle, faisait-elle donc la difficile et candide ?
Sur le canapé, il se rapprocha. Ses doigts remontèrent le long du bras de la jeune fille jusqu'à son cou gracile, et il repoussa quelques mèches brunes pour le dégager à sa vue.
- Allons mon prince, nous nous connaissons à peine... Vous ne connaissez même pas mon prénom.
Oh non, ce scélérat n'était pas son prince, et il ne le sera jamais.
- Quel est-il Mademoiselle ? Dites-le moi, je vous en prie. Je veux tout savoir de vous. Qui êtes-vous donc de si extraordinaire pour que le prince Han vous exhibe ainsi à son bras ?
A ses yeux, Minho était sûrement un joyaux, mais il n'était que ça. Il était brillant, et précieux sur une parure. On le montrait, s'en vantait, puis on le rangeait à l'abris dans un coffre.
C'était sûrement là sa soudaine attirance pour la brunette. La voler à son opposant ? Plus que ça, il était curieux.
Lentement, ses lèvres refirent le chemin de ses doigts. Embrassant la main, puis remontant le long du bras jusqu'au cou nu du décolleté.
Sa bouche se posa derrière son oreille et le corps entier de Minho se tendit. Heureusement que le prince ne pouvait voir son visage qui contre son grès, revêtait désormais une grimace colérique. Sa mâchoire était crispée et ses paupières fermées à l'en faire souffrir.
- Appelez-moi Min-
Non, il ne pouvait décemment pas donner son véritable prénom. Au delà de la masculinité du nom, il ne serait pas surpris si le prince Kim avait connaissance de Lee Minho, général des troupes d'élite de Kerlagan et bras droit du prince Han.
- Minah, lâcha-t-il d'une voix blanche.
- Hum... répondit le prince, trop occupé à baiser ses clavicules.
Ses mains se faisaient baladeuses, l'une caressant son dos, prête à dénouer le corset pour le plus grand malheur du brun, et l'autre trop proche de la partie haute de son buste. Puis soudain, le prince releva le visage, embrassant la joue rose de la jeune fille de ses lèvres humides. Il alla pour lui baiser les lèvres et pour Minho se fut trop. Le coup partit de lui-même.
Minho se leva du canapé en une seconde et profita de l'effet de surprise pour se placer derrière le prince. Il enroula son bras droit autour de son cou jusqu'à ce que sa main s'accroche à son biceps et plaça son autre bras derrière sa tête. Alors qu'il exerçait une pression appuyée sur les carotides, Minho se mit à crier.
Quelle belle excuse qu'était accuser le prince d'avoir fait un malaise pour ne plus l'avoir dans les pattes !
Dans ses bras, le prince s'écoula brusquement. Il n'eut que le temps de le relâcher que la porte s'ouvrait à la volée.
Une fausse mine désespérée sur le visage, Minho se retourna vers l'entrée, les larmes aux yeux.
- Je vous en supplie, aidez-moi ! Le prince Kim a fait un mal- ... Ah, ce n'est que vous.
Sa voix reprit un ton plus grave et sérieux dès la fin de sa phrase. Chan resta dans l'entrebâillement les yeux ronds, fasciné par un si beau jeu d'acteur. Quant à Hyunjin, il ne lui fallut pas longtemps pour éclater d'un rire tonitruant.
- Qu'était-ce ce bruit bien trop aigu que tu nous as fait Minho ! Aaaaaaaaaah ! s'amusa-t-il à imiter le cri de son meilleur ami entre ses éclats.
Se dirigeant vers la sortie en vitesse, Minho les poussa hors de la chambre.
- Veux-tu bien te taire ? grogna-t-il les sourcils froncés pour cacher son embarras.
- Nous apportons de très mauvaises nouvelles... se reprit Hyunjin après un temps alors qu'ils déambulaient dans les couloirs du palais, courant presque malgré leurs horribles talons. Nous devons rejoindre la salle de bal au plus vite !
- Racontez-moi sur le trajet, ordonna Minho d'une voix autoritaire.
- Puis-je savoir combien de temps nous avons avant le réveil de son Altesse Mademoiselle ? questionna néanmoins Chan, jaugeant la situation.
- Combien ? Hmpf.
Minho leva les yeux au ciel. Un étrangement sanguin ne durait jamais longtemps, jamais il n'aurait intenté à la vie d'un prince tout de même. Ils devaient s'éloigner le plus vite possible avant que Kim Seungmin ne soit de nouveau apte à lancer la garde à leur poursuite.
- Trente secondes.
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Plus que deux parties avant la fin ! Il va falloir s'accrocher (;
Prenez soin de vous,
Ash (:
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