Résidence royale Sanchez Del Castillo
– Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je en refermant précipitamment la porte de la chambre.
– Je me demande juste pourquoi il y a une réunion dans la chambre de Gilles ?
Oh merde, ça sentait le roussi ça.
– Une réunion ? lançai-je en feignent la surprise. On discute simplement mon amour.
– A oui ! Et pourquoi Gilles a isolé la pièce ? Qu'est-ce que vous trafiquez ? me demanda-t-il aussitôt.
Ohlala, vraiment ça ne sentait pas bon, pour la suite du plan !
– Je viens de te le dire on discutait sur cette peste qu'est ton ex. Alors maintenant j'ai faim, tu veux bien m'accompagner ? demandai-je en battant des cils inutilement.
Il pouffait et je me détendis un peu. Puis on regagna la cuisine. Il me servit mon petit déjeuner et s'installa en face de moi.
– Tu comptes me dire ce que Gilles t'a dit, ou bien je dois te forcer à avouer ?
Je pouffai, oh mon Dieu, j'étais foutue !
– Et comment comptes-tu me forcer à avouer ? demandai-je d'une voix suave.
– Hum, ne t'inquiète pas, je trouverais un moyen Jenny, plaisanta-t-il avant de reprendre d'une voix sérieuse. Jenny si tu ne me dis pas tout, je défonce leur porte et je te jure que je les forcerai à parler.
J'écarquillai les yeux. Punaise, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui répondre ?
– Nick, je te promets que je t'expliquerai tout ce soir, mais là je n'ai pas vraiment envie de parler, et encore moins de ton ex.
– Jenny, je serai présent à ton accouchement qu'elle le veuille ou non, ne t'en fais pas.
– Mais si je m'en fais Nick, j'ai peur de devoir mettre au monde nos deux bébés seule. J'ai besoin de toi.
Il soupira.
– Au fait, repris-je, tu n'as pas omis une partie de l'histoire entre Calleigh et Maria ?
Son visage se décomposa.
– Je vois, c'est donc de ça que vous étiez en train de parler ?
Je sautai sur l'occasion pour l'embrouiller.
– Oui, et est-ce que un jour, tu me feras ça aussi ?
– Oh, Jenny !
Ça marcha car il adopta une autre attitude. Les suspicions s'étaient envolées.
– Jenny, chérie, jamais je ne te ferais ça. Tu m'es bien trop précieuse, et puis tu es ma femme, je t'ai promis fidélité.
– Mouais, lâchai-je avec scepticisme.
– Tu doutes de moi ? me demanda-t-il ahuri.
– Non, mais je m'interroge. Tu ne m'as jamais offert le moindre cadeau, je sais c'est matérialiste, mais ça m'aurait prouvé que tu m'aimes.
Je sortis cette réplique afin d'ouvrir la voix à Nana et Gilles pour la sortie cadeau.
– Dis-moi ce que tu veux, et tu l'auras trésor.
Bien sûr, je ne voulais rien, j'avais déjà tout ce dont je voulais, un mari qui m'aime, des amis formidables, une famille unie et bientôt mes petits bébés. Que demander de mieux ?
– Je ne veux pas t'inciter à m'acheter quelque chose, il faut que ça vienne de toi, sinon, ce n'est plus un cadeau. Et puis, petite précision, Hélèna connait mes goûts, ajoutai-je avec un sourire crispé.
– Jenny, je te promets de te surprendre et je m'aiderai d'Hélèna s'il le faut.
– Pour quoi faire ? répondit l'intéressée en entrant dans la cuisine.
Sa voix était neutre, sereine. Vu que Nick ne saisissait pas la perche, j'embrayai.
– Pour m'acheter un cadeau, ou même deux, ajoutai-je en souriant.
Nick pouffait.
– Je sais exactement ce qui te ferait plaisir Jenny.
– Pas trop de frais, ripostai-je aussitôt.
– Non, ne t'inquiète pas, ce n'est pas très cher mais très rare, je ne sais même pas, si je pourrai en trouver à Saint-Denis, cependant je suis certaine que ça te plaira.
– C'est quoi ? demandèrent Nick et moi d'une même voix.
Le piège d'Hélèna semblait marcher, Nick en tout cas plongea à fond dedans.
– Jenny, voyons je ne peux pas te le dire, c'est une surprise. Nick je te propose de m'accompagner en ville en début d'après-midi, qu'est-ce que tu en penses ?
Gilles fit son entrée dans la cuisine avec Nelly dans les bras.
– Nick, désolé, je n'ai pas été très courtois avec toi, mais j'ai peur pour ma fille et pour ma famille.
– Je te comprends, mais je trouverais une solution frangin, ne t'inquiète pas.
Il approuva.
– J'ai entendu dire que vous alliez en ville, je peux vous accompagner ? J'ai certaines choses à prendre pour Nelly.
– Mais bien sûr, répliqua Hélèna, plus on est de fous et plus on rit. Donc départ prévu dans trois heures !
– Jenny, je ne veux pas te laisser seule, bredouilla Nick.
Exaspérant non ?
– Nick, ne t'en fais pas pour moi, toute ta famille est là et puis il y a Logan. Ils t'informeront s'il y a le moindre souci.
Il semblait hésiter puis il haussa les épaules avant de m'embrasser. Ça y est le plan numéro un était lancé. Nana et Gilles quittèrent la pièce, et je regardai Nick faire disparaître le petit déjeuner de la table. Puis je le pris dans mes bras en embrassant son cou il frissonna et m'entraîna dans la chambre.
– Jenny, tu veux vraiment que je parte en ville sans toi ?
– Oui et d'ailleurs, je veux que tu m'achètes des beaux sous-vêtements.
Il se figea.
– Oui, tu me dois des sous-vêtements, alors profite que nana soit avec toi, car j'en veux des beaux.
– Jenny, je ne peux pas entrer dans ce genre de magasin !
– Je ne serai pas là, alors tu ne seras pas excitée, du moins je l'espère, alors où est le problème ?
Il eut un sourire goguenard.
– Gilles ne nous laissera jamais entrer dans ce genre de magasin, se félicita-t-il.
– Oh, mon amour, je ne parierai pas là-dessus. Il suffit que j'en parle à Mumu, et tu es cuit mon mignon.
Il grimaça en sachant que j'avais raison.
– Tu es chiante Jenny, est ce que tu le sais au moins ?
– Oui et je suis fière de l'être !
Il pouffa avant de m'embrasser à nouveau. Et au bout de longues minutes on alla regarder la télévision. A treize heures exactement, Hélèna sortit de la chambre en trombe.
– Allez on y va, on y va on y va ! s'écria t'elle guillerette, du moins en apparence. Gilles déboula également de sa chambre, et Nick leva les yeux au ciel.
– Aller file mon amour, et je veux le plus beau des cadeaux sans oublier ce dont on a parlé tout à l'heure.
Il soupira et m'embrassa tendrement avant de déposer un baiser sur mon gros ventre.
– Tu es sure ? me demanda-t-il encore.
– Oui Nick, file dépêche-toi !
– Rébecca, tu m'appelles si il y a le moindre problème, OK ?
Celle-ci hocha la tête perplexe. Nick prit la main d'Hélèna, et ils se volatilisèrent. Gilles tarda volontairement et déposa un baiser sur mon front.
– Bonne chance, me souffla-t-il avant de disparaître à son tour.
– Bonne chance pour quoi ? Qu'est-ce que tu as l'intention de faire ? me demanda Rébecca aussitôt.
Au même moment, Murielle, David et Benji me rejoignirent dans le salon, prêt à partir.
– Rébecca, c'est urgent on ne peut pas traîner, mais n'avertis pas Nick je t'en prie.
– Mais vous allez où exactement ?
Elle dévisageait surtout David. Celui-ci s'avança vers elle d'un pas décidé et l'embrassa langoureusement. Je gloussai, aussitôt imité par Benji et Murielle. David détacha ses lèvres de celle de Rébecca. Elle paraissait aux anges mais perdue. Ce devait être leur premier baiser, songeai-je. Celle-ci n'omit plus la moindre restriction.
– N'avertis pas Nick ma belle, lui lâcha-t-il avant de revenir vers notre groupe.
Je saisis la main de Benji, imité par Murielle. David quant à lui, saisit le poignet de Benji et on se transporta pendant de longues, très longues secondes. Quand on arriva enfin, je crachotai à moitié pour reprendre ma respiration. Je levai les yeux et pus admirer devant moi, un immense palais, digne des milles et une nuit, isolé par la nature luxuriante.
– On va devoir marcher un peu, si on avait atterri directement devant le portail, ils auraient à mon avis paniquer. Au moins là, ils auront le temps de nous sentir arriver.
Benji se plaça en tête d'escorte. Murielle et David me saisirent chacun par un bras pour éviter que je ne chute. Par moment, je ne touchai même plus le sol, David et Murielle me portaient littéralement. On s'arrêta devant un grand portail en bois épais. Deux hommes musclés nous observaient d'un air revêche.
– Qu'est-ce que vous voulez ? nous demanda aussitôt l'un des gorilles.
– Je souhaiterais parler à Maria.
– T'es son casse-croûte ? demanda-t-il sérieusement.
Je déglutis.
– Non, mais il faut que je lui parle, c'est urgent.
– Décrivez-moi vos identités.
– Je m'appelle Jenny Wall, voici ma belle-sœur Murielle Sertès, mon beau-frère David Moreau et mon frère Benji Varès.
– Vous êtes les Wall de la forêt de Belouve à Salazie ?
J'approuvai d'un hochement de menton.
– Ne bougez pas, je vais voir si la princesse peut vous recevoir.
Il passa par le portail, et ses pas s'éloignèrent. Il revint trois minutes plus tard, le visage inexpressif.
– Vous pouvez entrer.
Il se décala et nous invita à pénétrer dans la propriété. Devant nous se tenait une immense fontaine, mais ce n'étais pas de l'eau qui coulait, il y avait un liquide rouge écarlate, ressemblant fortement à du sang. Je sentis Murielle et David se figer à mes côtés. On contourna la fontaine pour se retrouver devant une volée de marche en pierres. En haut de celle-ci, se trouvait une immense statue, qui portait dans ses bras un écriteau : « Résidence Royale Sanchez Del Castillo ».
– Vous ne pouvez pas marcher plus vite ? s'exclama le vampire qui nous ouvrait la marche.
– Je suis enceinte, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué !
– Ça ce n'est pas mon problème, dépêchez-vous !
Murielle et David, me soulevèrent du sol pour me faire avancer plus vite. Le vampire frappa trois coups à une grosse porte en chêne. Un homme vint nous ouvrir et il se retira pour nous laisser entrer. Je franchis l'entrée avec une sensation étrange, cet endroit ne m'inspirait rien qui vaille. En revanche au niveau de l'intérieur c'était du très haut de gamme. J'eus à peine le temps de regarder le hall, qu'une bande de brutes nous saisirent par le cou.
– Toi mignonne, tu viens avec moi, s'exclama mon agresseur.
– Lâchez-la, elle est enceinte, vous allez lui faire mal ! hurla David.
Celui-ci me lâcha la gorge pour s'emparer de mon bras. Une jeune fille blonde à la silhouette élancée descendit les escaliers de marbre qui menait à l'étage, et elle se mit à me fouiller de la tête au pied, puis elle me renifla avec un grand sourire.
– Suivez-moi ! lança-t-elle en prenant mon bras.
Je la suivis, du moins j'essayais au maximum, mais elle courait quasiment. Puis on s'arrêta enfin devant une grande porte sur la droite, elle frappa deux coups et me poussa à l'intérieur de la pièce en refermant la porte sur elle. Je me retrouvai en face de Maria.
– Qu'est-ce que vous me voulez la pute humaine ?
– Je ne suis pas une pute, et je souhaiterais discuter avec vous, et de préférence assises, car j'ai besoin de m'asseoir.
Son regard assassin se posa sur mon ventre et je frissonnai. Elle se dirigea vers la pièce voisine et je lui emboîtai le pas. Elle retira une chaise, d'une immense table en merisier, une vraie merveille, et s'assit en face. Je m'assis donc tranquillement.
– Alors ?
– Il faut que vous décaliez votre séjour à la Nouvelle Orléans, j'ai besoin de Nick à mes côtés pour mon accouchement !
– Et pourquoi je ferais ça ? me demanda-t-elle surprise.
– Parce que je sais qu'au fond vous n'êtes pas mauvaise.
Elle éclata de rire ce qui me fit frissonner.
– Je suis certainement l'être la plus mauvaise et la plus cruelle que vous ayez pu rencontrer jusqu'à présent !
– S'il vous plaît, j'ai vraiment besoin de Nick !
– Mais moi aussi j'ai besoin de Nick, répliqua-t-elle aussitôt.
– Vous ne l'aimez pas, du moins pas amoureusement. Vous l'appréciez peut-être en ami mais je doute que vous éprouviez réellement de l'amour pour mon mari.
– Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
– Vous m'auriez tué sur le champ par jalousie si vous l'aimiez vraiment.
– Mais vous n'êtes pas encore partie petite humaine. Cependant je dois avouer que vous avez du courage de venir jusqu'ici sans Nick. Pourquoi n'est-il pas là d'ailleurs ?
– Il ne m'aurait jamais laissé venir s'il savait que je venais vous voir. On a organisé une escapade en le retenant à distance.
Elle sourit de ses dents blanches spectaculaires.
– Votre famille est unie, c'est beau à voir.
Je ne savais pas si elle était sincère ou pas.
– Vous accouchez quand ?
– Probablement la semaine prochaine, on ne sait pas exactement.
– Et si j'acceptais de décaler mon départ, j'aurais quoi en échange ?
– Ma reconnaissance et... mon amitié ! répliquai-je en haussant les épaules.
– Les petite humaines sont généralement mon déjeuner pas mes amies.
– Vous n'êtes pas mauvaise, j'en suis sure. Un jour vous rencontrerez l'homme de votre vie. Je connais d'ailleurs deux personnes qui seraient probablement intéressées.
– Des vampires ?
– Oui, Robert et Daniel, ce sont deux des fils de Greco. Ils se sont désolidarisés de leur père avant sa mort.
– Physiquement ?
– Euh... Robert est brun aux cheveux longs ondulés, un mètre quatre-vingt à peu près, yeux noisettes avec une carrure généreuse. Daniel lui est plus grand, probablement deux mètres, brun également mais les cheveux en épines et les yeux verts.
– Quand pouvez-vous me présenter Daniel ?
– Il faut que je vois avec Nick, mais probablement rapidement. Cependant je ne suis pas certaine qu'il recherche une femme. Je veux que les choses soit claires, je ne sais aucunement ses intentions ou ses attentes.
– Pourquoi ne voudrait-il pas de moi ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?
Là elle m'impressionnait. Elle doutait réellement d'elle même !
– Votre caractère par exemple. Vous devriez vous détendre un peu et apprécier les choses de la vie.
– Mais je suis une vampire !
– Et alors ? Ma famille et mon mari sont des vampires également ce n'est pas pour autant qu'ils se comportent mal ! On a tissé des liens d'amour et d'amitié forts et sincères.
– Je n'ai pas d'amies, m'avoua-t-elle subitement. Ils ont tous peur de mon statut. Vous êtes bien la première humaine qui ait franchi cette porte, sans être mon repas.
– J'en suis flattée, bredouillai-je la boule au ventre.
– Comment se fait-il que vous soyez toujours vivante ?
– Parce que vous avez un bon fond, vous ne me ferez pas de mal !
– Je ne parlais pas de ça. Vous êtes humaine, comment pouvez-vous porter l'enfant d'un vampire sans être sur votre lit de mort.
J'hésitai et puis me dit qu'après tout la vérité serait la bienvenue.
– Je ne suis qu'à moitié humaine, ma mère est une dryade, une nymphe des forêts.
Elle écarquilla les yeux stupéfaits.
– Vous êtes sérieuse ? Une vraie dryade des forêts ?
J'approuvai d'un signe de tête.
– Vous voulez boire quelque chose ?
– Euh, non merci, c'est gentil, répliquai-je surprise par son changement de cap.
– Je fais l'effort de vous proposer à boire, vous pourriez au moins faire l'effort d'accepter !
– Bon, très bien, vous avez du jus d'orange ?
Elle claqua des doigts et la fille qui m'avait fouillée en bas des escaliers apparut.
– Un jus d'orange Veronica, et servez à boire aux trois autres également.
Elle eut l'air surprise mais s'exécuta néanmoins, avant de revenir avec mon verre de jus.
– Nick est votre premier petit copain ?
– Oui, le premier et le seul.
Elle approuva.
– Qu'est-ce que vous allez faire aux USA ?
– Je représente mon père à une réunion, il est très vieux et restreint ses déplacements.
– Vous êtes à moitié humaine ? Je veux dire Mr Del Castillo est votre père biologique ou votre créateur ?
– C'est mon père biologique, ma mère est morte avant de m'avoir mise au monde.
– Je suis désolée pour vous Maria, je ne savais pas.
– Il n'y a pas de mal, de toute façon je ne l'ai pas connue. Vous avez de la chance, Nick est quelqu'un de bien et une vraie bête au lit.
Je rougis jusqu'aux oreilles en acquiesçant d'un hochement de menton.
– Je pense qu'on peut se tutoyer, ce sera plus facile pour discuter.
Elle approuva.
– Finalement, je crois bien que je t'apprécie. C'est peut-être pour ça que je ne t'ai pas tué la première fois que je t'ai vue dans le lit de Nikki.
– Euh... Maria, si on veut s'entendre toute les deux, il faudrait commencer par ne plus appeler mon mari Nikki d'amour.
Elle pouffa.
– Désolée, c'est l'habitude. Au fait tu t'appelles comment ?
– Jenny.
– Tu m'autoriseras à voir ton bébé après l'accouchement ?
– Mes bébés, il y en a deux. Et si tu me promets de ne pas leur faire de mal et que tu viennes sans tes gardes du corps, je pense que oui.
– Deux bébés ? Waouh, tu es courageuse Jenny.
– Ton père habite avec toi ? demandai-je curieuse.
– Oui, tu veux le rencontrer ? me proposa-t-elle gentiment.
– Euh... je ne sais pas. Il est peut-être occupé, si c'est le roi des vampires !
Elle se leva de sa chaise et se dirigea vers moi d'un pas souple. Elle me tendit une main, j'hésitai quelques secondes, avant de la saisir. Elle m'aida à me lever et me soutint, jusqu'à une pièce à l'extrémité du couloir. J'aperçus Benji, Murielle et David en bas, ils étaient assis un verre à la main, entourés par des hommes musclés. On arriva enfin devant une immense porte en bois.
– Tu devras te courber devant mon père, jusqu'à ce que tu entendes le son de sa voix, me souffla-t-elle.
Ohlala, je commençai à paniquer. Me courber avec mon gros ventre se ne sera pas une mince affaire. Elle tapa un code à neuf chiffres, et la porte s'ouvrit sur un immense sas. On parcourut une bonne distance avant de tomber sur une barrière vampirique, ça grouillait et grondait de partout. L'un des vampires retroussa ses babines et se jeta sur moi, en me propulsant au sol avec violence. J'hurlai de terreur en voyant ses dents approcher rapidement de mon cou. Il était à califourchon sur moi et me bloquait dans l'étau de son corps. Je fermai les yeux en pensant une dernière fois à mon Nick. Soudainement, je sentis la pression de son corps se relâcher et je rouvris les yeux. Maria, venait de lui trancher la tête. Je fus alors aspergée de sang de vampire. Beurk, une horreur !
– Cette humaine est avec moi, celui ou celle qui la touche devra en répondre devant moi et devant votre roi, déclara-t-elle fortement en regardant successivement son armée vampirique.
Maria m'aida à me relever.
– Ça va ? Il ne t'a pas fait mal ?
– Je crois que ça devrait aller.
On traversa l'armée de vampires qui se courbait en révérence sur notre passage, et on atteignit une immense salle illuminée par la clarté du jour. En face de nous se trouvait un vieil, un très vieil homme assis sur un grand trône rouge, brodé d'or. A ses côtés se tenaient une dizaine de femmes, et deux autres gardes du corps. Maria s'inclina, et j'essayai d'en faire autant. Au bout d'une bonne minute, il parla enfin.
– Vous avez une invitée ma fille ?
Il semblait surpris.
– Oui père, je vous présente Jenny Wall, la femme de Nick Wall.
– Ah oui, je vois. Approchez jeune fille, m'ordonna-t-il d'une voix faible.
Je m'approchai d'un pas hésitant jusqu'à n'être qu'a quelques centimètres du roi. De près il paraissait encore plus vieux, il ressemblait étrangement à une poupée de porcelaine abîmée. De nombreuses estafilades jonchaient son visage rondouillard. Il saisit ma main et me fit un baise main en se penchant honorablement pour un si vieil homme. Mais il garda ma main entre sa paume.
– Bienvenue chez moi, madame Wall, s'écria-t-il. Vous avez besoin de mes services ?
– Non, merci monsieur... le roi, ajoutai-je devant l'expression d'incrédulité de ses servantes.
– Très bien, c'est donc votre mari qui va accompagner ma prunelle ?
J'approuvai d'un hochement de tête et il relâcha enfin ma main pour se réinstaller sur son trône.
– Vous avez eu des ennuis avec mes gardes du corps ? me demanda-t-il en regardant le sang sur mes vêtements.
– Je l'ai tué père, c'était Alcoy, s'exclama Maria.
Il approuva et leva la main avant de la rabaisser. Maria me saisit aussitôt par le poignet et me fit sortir.
– Désolée, il est très fatigué, et parler lui demande beaucoup d'énergie.
– Il a quel âge ?
– Neuf mille cinquante-trois ans. C'est le plus vieux vampire du monde !
– Waouh ! soufflai-je incrédule. Bon Maria je pense que je vais rentrer maintenant, Nick risque d'arriver à la maison d'une minute à l'autre.
– Bien sûr je comprends, et puis ne t'en fais pas j'accepte ta demande, il sera à tes côtés pour ton accouchement. Rassure-toi également je ne tenterai plus rien avec lui. Mais n'oublie pas de me présenter le grand brun !
– Je n'oublierai pas et je te remercie... pour tout.
Elle me sourit pour la première fois.
– Tu reviendras me voir ?
– Euh... oui, mais je serai certainement avec Nick.
– Ce serait un plaisir, et puis j'ai une dernière chose à te dire. Je te prie d'accepter mes excuses pour toutes les insultes et les méchancetés que j'ai pu dire à ton égard.
– Excuses acceptées, Maria. Je pense que tu savais que Nick avait quelqu'un dans sa vie quand tu l'as rencontré, une certaine Calleigh, non ?
– Oui, il l'aimait elle, mais pas moi.
C'était une simple constatation.
– Elle ne risque pas de venir foutre le bordel dans ma vie et celle de mon mari si ?
– Non, Calleigh a refait sa vie et elle est heureuse à présent. Tout comme toi et Nikki, oups pardon.
Je pouffai et on rejoignit le hall d'entrée où nous attendaient, Benji, David, Murielle et... Nick. Celui-ci était retenu par quatre vampires. Il écarquilla les yeux en me voyant couverte de sang, et il réussit à se dégager de ses vampires pour se jeter sur Maria.
– Non non Nick arrête ! Elle ne m'a pas fait de mal, arrête !
Il releva la tête vers moi incrédule.
– Ce n'est pas mon sang, Maria m'a sauvé la vie et a tué un vampire qui s'était jeté sur moi. Lâche-là.
– Nick, j'avoue que ça ne me déplaît pas d'être allongée sous toi, ça me rappelle de bons et lointains souvenirs, mais relève toi maintenant, ordonna Maria.
Il la lâcha et se précipita dans mes bras. Deux des vampires qui le retenait le saisirent aussitôt par le cou.
– Non, laissez-les partir, s'écria Maria d'une voix calme et posée.
Les deux vampires le relâchèrent illico, et ceux qui entouraient la table de Benji, David et Murielle, s'éloignèrent également. Murielle se précipita vers moi avec un soupir de soulagement. Maria nous accompagna jusqu'à l'entrée, on contourna à nouveau la fontaine de sang, avant de franchir le portail du palais. Maria, esquissa un petit sourire vers moi, avant de refermer le portail. Nick était furieux, je le sentais. Il saisit ma main ainsi que celle de Murielle et on se transporta jusqu'à la grotte des Wall. On atterrit dans le salon, aussitôt imités par Benji et David. Murielle se précipita vers Gilles et sa fille, et Rébecca se jeta dans les bras de David. Hélèna apparut alors sur le seuil du couloir.
– Jenny, je suis désolée, il m'a forcé à avouer où tu étais, j'ai essayé de...
Mais Benji se précipita vers elle en lorgnant d'un regard noir Nick.
Je m'approchai également de nana.
– Tu as été formidable nana, tout est arrangé ne t'en fais pas.
– Non pas tout, toi il faut que je te parle, gronda Nick en me saisissant le bras violemment.
– Nick lâche-moi tu me fais mal, grondai-je à mon tour.
Il relâcha la pression de sa main mais m'attira quand même dans la chambre. Il isola la pièce et là j'ai bien cru qu'il allait exploser de rage.
– Nick attends, laisse-moi t'expliquer.
– M'expliquer ? Tu m'as menti et manipulé. Tu t'es jetée dans la gueule du loup et tu crois que j'allais t'attendre ici en revenant de la ville ? J'étais mort de peur pour toi. Personne n'avait l'air de savoir où tu étais passée avec Benji, David et Murielle. Tu n'es qu'une petite inconsciente, stupide et téméraire. Une idiote de première, qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? T'es suicidaire ou quoi ?
– C'est bon, t'es calmé là ?
– Non, je ne suis pas calmé, tu es irresponsable et idiote...
– Oui, ça je crois que je l'ai compris, c'est bon. Tu ne peux pas plutôt me dire je t'aime, ou tu m'as manqué ? Non, bien sûr, il serait plus correct de m'insulter et de me traiter de tous les noms.
Il était toujours très en colère, il bouillonnait intérieurement.
– Nick, j'ai fait ce qu'il me semblait le mieux. Je ne peux pas accoucher sans que tu sois à mes côtés et je ne pouvais pas prendre le risque, qu'elle détruise les Wall, ma famille. Alors maintenant si tu es prêt à m'écouter je vais t'expliquer. Gilles et Nana étaient dans la confidence, ils nous ont aidés à monter notre plan. Quand on est arrivés au palais Del Castillo, Benji, Murielle et David ont été neutralisés à l'entrée. J'ai été la seule à être autorisée à rejoindre Maria. Elle m'a tout d'abord un peu insultée, et puis on s'est installées à table pour discuter. Elle m'a servi un jus d'orange, et a demandé à sa serveuse de servir un verre aux autres en bas. On a eu une longue discussion, puis elle m'a présenté à son père.
– Tu as vu le roi ? Il t'a parlé ?
Nick semblait abasourdi par cette nouvelle.
– Oui, il m'a parlé et il m'a fait un baise main.
Nick écarquilla les yeux.
– Le vieux roi Del Castillo, t'a baisé la main ?
J'approuvai.
– Et puis, en venant voir le roi, un vampire m'a attaqué, il m'a propulsé au sol, et s'apprêtait à me tuer. Il grognait comme une bête féroce et...
Je frissonnai.
– ... Maria l'a décapité, voilà pourquoi je suis couverte de sang.
Nick, se précipita vers moi et m'embrassa les cheveux, le front, le nez, les joues, enfin, bref, tout ce qu'il voyait.
– Jenny, ne me refais jamais plus un coup pareil !
Il grognait encore, même si je sentais bien que sa rage s'était dissipée. Je le pris dans mes bras et j'inspirai son parfum, il était enivrant, une vraie dose de plaisir.
– Au fait mon cœur, elle a revu sa position, elle accepte que tu sois à mes côtés pour mon accouchement. Elle m'a promis qu'elle ne te draguerait plus. Elle s'est excusée pour toutes les grossièretés qu'elle m'a balancées et elle souhaite rencontrer Daniel, le fils de Greco.
– Comment tu as pu lui faire changer d'avis ?
Il semblait sérieusement s'intéresser à la question.
– J'ai simplement discuté avec elle mon cœur, et n'oublie pas d'essayer de contacter Daniel pour l'avertir.
Il approuva, puis il sourit enfin !
– Elle nous laissera tranquille maintenant ?
– Oui, elle souhaite qu'on soit amies et que je lui présente nos bébés.
– Hors de question, grogna Nick aussitôt.
– Je lui ai déjà donné mon approbation, à condition qu'elle vienne seule et qu'elle se contrôle.
Nick, ne semblait pas réjoui.
– D'ailleurs, pour ton information Calleigh a refait sa vie et elle est heureuse.
Je ne savais vraiment pas pourquoi, je lui disais cela, mais ça m'échappa. Il pouffa avant de me serrer à nouveau contre lui.
– Oh Jenny, je t'aime, tu es tarée et stupide mais je t'aime. Le roi t'a vraiment fait un baise main ?
– Mais oui, soufflai-je exaspérée, qu'est ce qu'il y a de si extraordinaire ?
– Tu as sa protection et ses serviteurs à ton service !
J'avalai ma salive de travers.
– Quoi ?
– Oui, et il accorde un baise main quasiment à personne, de toute sa longue vie, il a dû en faire trois ou quatre maximum.
– Ah et qu'est-ce que ça change ?
Il leva les yeux au ciel.
– Jenny tu es à présent sous une protection royale, personne ne peut avoir de telles protections. A présent, personne ne peut plus te faire de mal, sous peine d'en répondre au roi en personne. Et notre roi est très craint et respecté.
– Ça ne t'a pas empêché de sauter à la gorge de sa fille unique tout à l'heure !
– Jenny, je pensais qu'elle t'avait fait du mal !
– Tu es trop protecteur mon Nikki d'amour !
Il pouffa.
– Bon maintenant que je t'ai raconté ma partie de l'histoire, tu veux bien, m'expliquer comment tu t'es retrouvé chez Maria ?
– Hélèna m'a fait vivre un supplice, elle m'a entraîné dans quasiment tous les magasins de la ville, elle prenait un temps pas possible dans chaque magasin, pour au final, me dire qu'elle ne trouvait pas ici ce qu'elle cherchait, et encore, et encore. Ensuite je t'ai acheté quelques sous-vêtements.
– C'est vrai ?
J'avais le sourire aux lèvres. Il se dirigea vers l'armoire et en ressortit une dizaine de sac en papier.
– Waouh, Nick, tu as dévalisé tous les magasins ou quoi ?
– J'ai suivi les goûts de ton amie, j'espère que ça te plaira.
– Moi j'espère surtout que ça te plaira à toi mon chéri.
Il sourit.
– Donc, après les sous-vêtements, ont a fait encore quelques magasins. J'en avais un peu marre, je n'avais qu'une envie c'était d'être avec toi. Gilles qui pourtant n'est pas réputé pour sa patience, avait l'air serein, c'est là que j'ai commencé à sentir le coup fourré. Je leur ai dit, que je rentrai et qu'il n'avait qu'à acheter ce qu'il voulait pour toi. Et leurs réactions ont confirmé mes craintes, ils se sont figés en essayant de me retenir. On est rentrés à la maison aussitôt, j'ai fouillé partout et tu n'étais plus là. J'ai cru que j'allais péter les plombs. J'ai interrogé tous ceux qui étaient là, en vain. La seule qui trahissait une once de peur et de culpabilité c'était Hélèna, alors je l'ai forcé à avouer sous la menace... je sais, je n'aurais pas dû, ajouta-t-il en me voyant froncer les sourcils, mais j'étais terrifié. Quand j'ai su, que tu t'étais rendu chez le roi Del Castillo, là, j'ai paniqué, je te voyais déjà morte. Quatre vampires m'ont aussitôt neutralisé, et j'ai senti ton odeur dans la résidence. Benji, Murielle et David n'avait l'air d'avoir subi aucun sévice, mais je ne pouvais pas leur parler, il était cernés par d'autres vampires et c'est à ce moment-là, que je t'ai vu arrivée, couverte de sang en compagnie de Maria, la suite tu la connais.
– Nick, tu veux bien me préparer à manger le temps que j'aille à la douche ?
– Tu ne vas plus t'enfuir ? Hein ?
– Mais non, mon cœur, je veux juste retirer tout ce sang de vampire sur moi.
– Si Maria ne l'avait pas tué, je crois que je l'aurais étripé en personne, cette ordure.
Puis il quitta la chambre pour aller me préparer à dîner. Je me précipitai vers les sacs en papier, et je saisis un ensemble au hasard. Il était rouge et affriolent. Je souris, et je roulai l'ensemble dans ma nuisette, puis j'ai été prendre ma douche. Une bonne douche chaude, il n'y a rien de mieux pour terminer la journée ! J'enfilai l'ensemble de lingerie, elle était belle mais très osé, si vous voyez ce que je veux dire ! J'ai par la suite enfilée ma nuisette et mon peignoir. Puis je regagnai la cuisine, Benji, Hélèna, Brad et Nick étaient à table, mais ils m'attendaient tous pour manger. Je m'assis aux côtés de Nick et j'appréciai mon dîner (paëlla valencia). Une fois rassasiée je regagnai ma chambre, Nick ne m'avait pas suivi immédiatement car il discutait avec Benji et Hélèna, certainement pour la présentation d'excuse qui s'imposait. Je sautai sur l'occasion, j'attrapai tous les sacs de lingeries et je les fourraient dans l'armoire. J'enlevai mon peignoir et ma nuisette que je fourrai également dans l'armoire, puis je m'allongeai sur le lit de côté. Vous voyez comme dans les films romantiques ! Nick ouvrit la porte une minute plus tard. Son visage passa de la surprise à l'émerveillement. Il isola la pièce avec son sortilège puis il se déshabilla tout en venant dans le lit et il me serra contre lui avant de me relâcher pour admirer le panorama de haut en bas.
– Waouh ! Tu es sublimement sexy mon amour !
Il était ravi.
– Il faudra que je félicite Hélèna pour ses choix, ajouta-t-il.
Il me repoussa sur le dos et sa main gauche parcourut mon corps lentement, en examinant chaque parcelle de celui-ci. Il m'embrassa et les choses sérieuses commencèrent ! Ma nuit fut une fois de plus des plus entières et reposantes.
Selon Nick, ma mère était passée durant la nuit pour voir comment j'allais.
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