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Quand l'adolescent se réveilla, la nuit avait été chassé par un radieux soleil, malgré le froid hivernal. Minho lui tendit des barres de céréales, trouvées dans le coffre de sa moto. Les deux se sourirent, comme s'ils avaient l'habitude de se voir tous les matins.

" - J'ai trouvé ces snacks dans à l'arrière de ma Yamaha. Ils dureront jusqu'à notre retour en ville, si on part maintenant. "

Jisung se leva, revigoré par un sommeil tranquille. Au camp de redressement, les détenus le visitaient régulièrement pendant la nuit. Il secoua la tête, afin de chasser ces souvenirs. Il se sentait sale, vulnérable, et passa la matinée à regarder la terre défiler sous ses pieds.

Minho, qui marchait à ses côtés, tentait en vain de croiser son regard. Les deux hommes longeaient la route déserte, qui conduisait à une ville de province. Là-bas, le motard appellerait un dépanneur, et Jisung...  reprendra sa vie.

" Ce qu'il fera après ne me concerne plus, songea Minho, malgré un mauvais pressentiment. "

À midi, il dégustèrent des rations de bœuf séché qui leur donna vite soif.

" - Ce serait bien qu'on trouve un ruisseau.

- Hmm ?

- Pour boire et se laver, Jisung. Ça ne te manque pas ?

- Sûrement, répondit le jeune homme, dans ses pensées. "

L'inquiétude de l'aîné ne fit que se renforcer. Il passèrent l'après-midi dans un silence quasi-complet.

À l'instar des soirées d'hiver, le soleil se coucha tôt, baignant la forêt d'une lueur pourpre. Les deux compagnons s'arrêtèrent devant un pont de pierre, enjambant un ruisseau.

" - Enfin, soupira Minho, en descendant sur les galets. "

Il tendit une main à Jisung, qui dérapa sur les pierres glissantes. Tous deux burent goulûment l'eau fraîche et pure, et se reposèrent côte-à-côte.

" - Hein ? Qu'est-ce que tu fous Minho ?

- Je vais me baigner, déclara le brun en retirant sa chemise, cédant à sa tendance maniaque de l'hygiène. Tu veux venir ? "

Malgré la température glacée, son torse était déjà éclaboussé jusqu'à la taille. Jisung ne put qu'admirer le ventre blanc, plat, et les cuisses ciselées de son aîné. On aurait dit un ange dans le crépuscule. Il ne put résister à cet appel, et se déshabilla à son tour. Minho l'observa alors, pour la première fois.

Le corps de l'adolescent témoignait de mauvais traitements. Malgré les côtes saillantes, bleus et autres marques douteuses, il lui trouva une certaine poésie. Le grain de cette peau couleur miel, l'air d'une jeunesse gracile... La contemplation de Minho se brisa quand il reçut une vague de plein fouet.

" - Oups, pardon Monsieur Lee..., pouffa Jisung avec un sourire mutin. "

Son aîné cligna des yeux, avant de se jeter sur lui. Les deux hommes bataillèrent comme des gamins, leurs membres entremêlés sous l'eau froide. Minho noya Jisung, qui lui adressa un coup dans les parties intimes.

" - Pause ! quémanda le brun plié en deux. C'était fourbe comme stratégie, ça.

- Pardon hyung... Tu as essayé de me noyer aussi. "

Minho lui frotta les cheveux en guise de pardon, et tous deux partirent se sécher devant le feu.

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" - Sois honnête avec moi, Jisung. Qu'est-ce qui t'attend quand on sera rentrés en ville ?

- Je retournerai au camp de redressement. Je ne peux pas échapper à l'autorité de mon père...

- Pour l'instant, coupa son aîné. Le jour de tes 18 ans, tu seras un homme libre. Dans combien de temps es-tu majeur ?

 - Dans quasiment un an, souffla le garçon enchanté par l'idée de liberté. D'ailleurs, quel âge as-tu Minho ? 

- Bientôt 27.

- Waaah, on a une décennie d'écart quand même ! "

Pour une raison inconnue, cette remarque jeta un froid. Minho se rembrunit étrangement, dégoûté par ce décalage.

 " - Vous ne faîtes pas votre grand âge, Monsieur Lee, plaisanta l'adolescent pour détendre l'atmosphère. "

Ils dégustèrent leurs dernières provisions dans une ambiance apaisante, au parfum de sapin fumé et de vent glacé.

" - On devrait être rentrés demain matin, confia Minho. Et promis, je t'emmène petit-déjeuner dans la meilleure maison de cheesecakes de la ville. "

Jisung sentit des sanglots monter dans sa poitrine. Premièrement, parce qu'il raffolait de ces petites attentions, qui lui donnaient l'impression d'exister. Deuxièmement, parce que c'était la dernière soirée qu'il passait avec Minho.

Il contempla les cheveux humides, le nez droit, les mains veineuses de son aîné.

" - Hyung ? "

L'intéressé se tourna, et Jisung fondit sur ses lèvres entrouvertes. Il s'en foutait complètement, de tout.

Un feu d'artifice envahit son ventre, quand Minho lui rendit son baiser, avec une douce vigueur.

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Leurs langues se touchèrent, se mêlèrent, soignèrent les cœurs qui étaient derrière. Dans leur élan, ils s'adossèrent à un arbre, comme liés par un sortilège. Quand leurs mains se détachèrent pour enlever t-shirt et chemise, Minho se figea.

" - Jisung, tu as conscience de ce qui vient ensuite ?

- Oui, je le jure, souffla le garçon, dont les yeux reflétaient le feu.

- Et... C'est ta première fois ? "

L'adolescent se rappela ces extinctions des feux, où la nuit du dortoir se changeait en chaos. Des mains, des jambes, des langues, le frôlaient de toute part, mais jamais des visages. Il était la pute du camp.

Jisung s'assit sur un rondin, la tête dans les mains. Il ne méritait pas une créature telle que Minho. Quand celui-ci vint l'enlacer par derrière, il craqua.

 " - Je-... J'ai déjà fait des trucs comme ça avec des mecs du camp. "

Quelque chose clochait.

 " - Et... ç'a t'a plu ? "

Le garçon éclata en sanglots. Les mots sortaient, coulaient, salés comme les larmes.

" - Tout les soirs, quand les lumières s'éteignaient, ils-... ils venaient dans mon lit. Au début, j'avais 14 ans, je comprenais rien. Puis ils sont venus à plusieurs, ça durait des siècles, à la fin j'allais vomir ou juste m'évanouissait. Une vraie pute... "

Minho regardait son visage de haut, en proie au désespoir. Il le saisit entre ses mains.

" - Non Jisung, non. Tu as vécu ce que personne ne mérite de vivre sur cette Terre, à part les bâtards qui t'ont fait ça. Je te vois comme un jeune homme fort et précieux, qui va réussir ce qu'il entreprend. "

Le brun s'assit à ses côtés, avec un sentiment profond qui lui envahissait les entrailles.

" - Je vais t'accompagner Jisung, je te le promets. Comme ami, amant ou inconnu, je serais toujours là. Dès qu'on rentre en ville, je prends rendez-vous avec un psychiatre qualifié. 

- Pas besoin Minho, souffla l'adolescent, les yeux brillants. Ma thérapie, c'est toi. "

Il l'enlaça de toutes ses forces, et leurs lèvres se scellèrent pour de bon.

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Jisung ne put résister plus longtemps. Une étrange chaleur dans son bas-ventre guidait ses actions. Il enserra la taille de Minho, et les deux valsèrent contre un arbre.

" - On va vraiment le faire en pleine nature ? questionna son partenaire, sourcil levé le rendant diablement sexy.

- Je crois bien que oui, souffla l'adolescent avec un immense sourire. Tellement sauvage... "

Il fondit sur le cou blanc qui lui était offert au clair de lune. Ses lèvres en recouvrirent la peau, chaque baiser échappant un léger son soyeux. Son but ? Laisser des marques, si brûlantes et profondes, qu'elles ne disparaîtraient pas avant le matin.

Minho glissa le long de l'arbre en s'accrochant aux hanches de Jisung. L'adolescent, sur ce mouvement brusque, tomba et se retrouva la tête entre les jambes de son partenaire. Celui-ci se mordit la lèvre, réclamant au plus jeune de rester à sa place.

Le garçon accepta volontiers, et goûta la bosse alléchante de son bien-aimé. Pour la première fois, il adorait la tournure des évènements. Il se sentait bien vivant, plus mort de désespoir.

Minho lâcha un premier gémissement, surpris par ce qu'il sentait en bas. Son bienfaiteur lâcha sa prise, agenouillé sur la terre fraîche.

" - Humm... Tu peux pas savoir à quel point je veux te savourer, hyung. "

En guise de réponse, l'intéressé enroula ses jambes autours de Jisung, prisonnier. Celui-ci accueillit une fois de plus la pulsion de son partenaire. Il toucha de ses jolis doigts les bijoux de famille de Minho, qui ne put contenir un jet nacré. Jisung comptait bien l'achever, en les goûtant du bout de la langue.

" - Échangeons les rôles, darling. Tu mérites de profiter tout autant. "

Il libéra Jisung de ses cuisses fermes, et enserra sa taille fine. Retourné face à lui, il saisit doucement sa verge glissante.

" - Laisse-moi te relaxer un peu, et te faire tout oublier, susurra t-il en s'activant. Je ne vais juste pas y aller de main morte, mais préviens-moi si-...

" - Je vais te le dire toute suite : te retiens pas. Je veux te sentir jusqu'au bout, hyung. "

Sur cette invitation, Minho se plaça debout, sa peau longeant la sienne. Les affres de l'hiver ne pouvaient les atteindre, chassés par la douce chaleur. Sur le coup, Jisung écarquilla les yeux plein d'étoiles, à la frontière de l'extase.

" - Minho... Plus vite...

 - Tu es sûr mon loulou ?

 - Oh oui... je t'en prie... "

Minho accéléra donc ses va-et-vient, en embrassant le dos de son partenaire qui gémissait de plus belle.

" - Avec l'humidité de notre baignade, c'est plus facile... constata le brun entre deux soupirs.

- Humm... Je vais venir, hyung.

- Viens... Viens darling, je t'attendrais... Toujours. "

Les deux garçons se rencontrèrent en même temps. Ils emplirent la clairière de leur mélodie, chassant les ombres et les prédateurs. Leurs cœurs se complétèrent, comme les étoiles d'une constellation.

" - Ça va 'Sung ? On sent plus nos jambes là, hein ? lança Minho, assis auprès de l'adolescent, étalé de tout son long. "

Celui-ci confirma d'un rire cristallin, et tenta faiblement de se lever. Il s'approcha du cours d'eau, en quête de fraîcheur, mais dérapa sur les galets. L'eau fraîche l'éclaboussa de toute part. Ne voyant aucun inconvénient à se laver, il se trempa jusqu'à la taille, vite rejoint par son amant.

Tous deux se regardèrent un instant, baignés de clair de lune, avant d'éclater de rire. Ils se dépêchèrent de nettoyer ce que Jisung appelait innocemment du "yaourt".

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