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CHAPITRE 5 :CONFRONT THE REALITY( Affronter la réalité )

« Il existe deux manières d'affronter

la réalité : le désespoir et l'ironie.

Aucune des deux ne change les

données du match, le résultat

final ne dépend pas de nous ;

en revanche, nous pouvons

choisir le style de jeu des

cinq dernières minutes

de prolongation. »

La tentation d'être heureux de Lorenzo Marone


Point de vue Louka Walston, Maison Familiale des Walston, Finley Spring, Mardi 3 Novembre 2020 , 10 h 50.

Après un sommeil difficile entrecoupé à de nombreuses reprise par les cauchemars de Milla, je fus réveillé par la sonnerie de mon portable. Encore dans le brouillard, à moitié endormi, je tendis la main afin de tâter ma table de nuit à la recherche de mon téléphone avant de décrocher en me mettant sur le dos.

- Allô ?

- Bonjour, Docteur Quentin Bron à l'appareil. Je ne te dérange pas, j'espère ?

À l'annonce du nom, je me redressa aussitôt, profondément inquiet, ce qui eu pour effet de complètement me réveiller. Totalement terrifié, je craignais maintenant qu'il m'annonce une mauvaise nouvelle sur l'état de ma mère.

- Du tout, elle va bien ?

- Oui, ne t'inquiète pas tout va bien, rien ne s'est aggravé, mais malheureusement rien ne s'est amélioré non plus. Heureusement, son pronostic vital n'est pas engagé.

Relâchant l'air dans mes poumons à cette nouvelle, j'attendis alors la suite plus sereinement.

- Mais si je t'appelle, c'est pour te prévenir qu'elle a été transférée dans une chambre, vous pouvez tous venir la voir quand vous voulez, dans les heures de visite bien évidemment. Elle est dans la chambre 128.

- ok très bien, merci beaucoup, on arrive. Répondis-je troublé malgré moi pendant un instant par le numéro de la chambre avant de me reprendre.

- Parfait, à bientôt alors.

Raccrochant après qu'on se soit salués, je me leva pour prévenir mes sœurs et Aileen. Arrivant devant la chambre de Jenna, j'entra tout doucement pour les trouver profondément endormies. Milla était blottie en position fœtale, le dos contre sa grande sœur qui avait passée ses bras autour de son petit corps. Me dirigeant du côté droit du lit, je m'assis ensuite sur le bord pour secouer légèrement l'épaule de Jenna qui s'éveilla tout doucement. En me voyant elle eu un mouvement de panique.

- Qu'est-ce qui se passe Louka, il y a un problème ?

L'empêchant de se redresser grâce à ma main gauche sur son épaule afin d'éviter de réveiller la petite dernière, je la rassura par la suite.

- Non ne t'inquiète pas, tout va bien. C'est juste que je voulais te prévenir que j'ai reçu un coup de fil du Docteur Bron pour nous prévenir que l'on peut aller la voir, on y va quand tu veux, ok ?

- Ok, il est quelle heure s'il te plaît ? Demanda t'elle en se frottant les yeux de sa main droite.

Regardant le radio-réveil, je fus surpris de constater que ce n'était pas le même que d'habitude, au lieu de celui en forme de la Tour Eiffel se trouvait un en forme de plume en acier. Étonnamment, ce nouvel objet me paraissait néanmoins très familier.

- 11 heures, mais dis-moi, c'est pas ton réveil ça. Tu l'as pris où ? Il est pas commun et tu l'avais pas le week-end dernier. Lui demandais-je les sourcils froncés et les yeux toujours sur le cadran noir sublimé par des chiffres romains en or.

Devant le silence de ma sœur, je tourna ma tête pour tomber sur le visage de Jenna, l'air contrit, elle s'empressa de baisser les yeux en voyant qu'elle avait fait une bourde. Le déclic fût alors immédiat et je compris. Une sourde colère m'envahit mais je me força à éviter de la faire exploser pour Milla.

- Je croyais avoir été clair la dernière fois ! Je ne veux plus que tu ailles dans cette chambre et encore moins que tu prennes ses affaires, il faut que tu l'oublies, elle n'est plus là et ne reviendra pas, jamais et heureusement ! Je comprends pas que tu sois encore attachée à elle et que tu l'ait pas déjà oublié avec tout ce qu'elle a pu faire. Elle est morte, alors rentre-toi bien sa dans le crâne avant que je décide de foutre une bonne fois pour toute le feu a cette pièce pour régler le problème définitivement, surtout que je me retiens pour strictement aucune raison depuis quatre ans, alors ne me donne plus de motif de céder à cette envie. C'est clair Jenna, je me suis bien fait comprendre ou pas ? Chuchotais-je durement les yeux noirs.

- Mais ...

- Non, fin de la discussion. Soyez toute les deux prêtes, on part dans 30 minutes, je te laisse le soin de tirer Milla de son sommeil. Annonçais-je d'une voix dure.

Me levant, j'empoigna le réveil avant que mon geste soit stoppé par la main de Jenna sur mon poignet gauche.

- S'il te plaît. Me supplia t-elle de sa petite voix endormie.

Refusant de croiser son regard triste, chose inacceptable dans cette circonstance. Je lâcha néanmoins le réveil en me dégageant fermement de sa poigne tout en me promettant de revenir plus tard pour l'enlever. Je me dirigea ensuite vers la sortie, mais avant d'avoir pu refermer la porte, je l'entendit me dire une phrase qui me figea durant plusieurs secondes, le regard rivé au sol.

- Tu l'as peut-être oublié et rayé de ta vie pour toujours, mais ce n'est pas mon cas et ça ne le sera jamais.

- Tais-toi ! Milla pourrait t'entendre.

- Mais elle a le droit de savoir, c'est aussi sa sœur au même titre que nous après tout.

- Non ! Je sais même pas comment tu peux oser dire et penser ça et puis elle est morte de toute façon ! Heureusement d'ailleurs, c'est mieux comme ça pour tout le monde ! Quand à Milla, elle a aucunement besoin de savoir et personne n'a le droit de lui dire, alors ne t'y risque même pas de le faire. Notre père avait au moins eu raison sur ce point.

En colère, je ferma la porte aussitôt pour éviter d'entendre une potentielle réponse avant de me diriger vers la chambre d'amis où se trouvait sûrement Aileen. Frappant doucement a la porte, je n'entendis aucune réponse. Actionnant la poignée, je découvris un lit vide, pensant qu'elle était réveillée et sûrement à la cuisine, je me rendis là-bas tout en évacuant ma rage suite à la conversation houleuse avec ma sœur. Mais une fois arrivé, ce n'est pas Aileen que je découvris dans la cuisine.

- Max ? Salut, où est Aileen ?

- Oh, salut Louka, ma femme est allée se reposer chez nous pour être avec Tony, je reste du coup jusqu'à ce soir avec vous.

- Ah ok, mais et le garage ?

- On a presque pas de boulot ces temps ci, ça va recommencer à bourrer un peu la semaine prochaine et au pire Tom est là-bas. Il y a aussi Alexander, Mattheew et Alyssa sur place et ils peuvent l'aider en cas de coup dur.

- Je dois avouer, j'ais jamais compris pourquoi Alyssa aimait autant le garage surtout qu'elle veut être avocate. Dis-je en m'asseyant à la table de la cuisine après avoir détourné le petit bar américain.

- C'est vrai que ça a aucun lien et à vrai dire moi non plus je sais toujours pas pourquoi. Mais surtout le pire, c'est dès qu'elle voit une moto ou une voiture de sport, on la retient plus, elle devient complètement folle, elle me fait d'ailleurs penser dans ces moments là à ... Il se coupa aussitôt avant de dire le prénom capable de me faire rentrer dans une rage folle avant qu'il reprenne gêné.

- Désolé, heu ... c'est pas ce que je voulais dire.

- Elles sont complètement différentes, heureusement pour Alyssa d'ailleurs ! Répliquais-je.

Deux fois en dix minutes, ça commence à faire beaucoup pensais-je. Ils veulent tous me faire passer un message ou quoi ? Pas un signe quand même j'espère, quoi que la concernant plus rien n'est possible. Je repris néanmoins la parole pour éviter qu'il reparte sur ce terrain ou qu'il y ait un malaise gênant et inutile, elle n'en valait absolument pas la peine.

- Mais si je cherchais Aileen il y a deux minutes, c'est parce que le médecin de l'hôpital a appelé, on peut enfin aller la voir. Tu nous conduis ou j'y vais moi ?

Prenant sans tarder la perche que je lui tendais pour changer de sujet, il répondit visiblement soulagé.

- Non, je vous y emmène. Avec ce qu'il s'est passé, t'es pas en état et t'as encore moins la tête à conduire pour le moment.

- Comme tu veux ! T'as pas tort après tout, on part dans une demi-heure car j'ai déjà prévenu mes sœurs, c'est bon pour toi ?

- Oui, pas de soucis, mais vous voulez pas aller manger en premier ? Et avant que tu me demande de manger ici, sache qu'il n'y a presque plus rien dans le frigo, mais on peut aller chez Gider'diners.

- Oh, c'est vrai, ma mère aurait dû faire les courses aujourd'hui. Sinon, on peut manger à la cafète de l'hôpital.

- La bouffe de l'hôpital, t'es absolument sûr de vouloir nous infliger ça ? Me demanda Max avec une grimace.

Fessant la même à mon tour, j'enfouis ensuite ma tête dans mes bras avant de la relever pour lui demander.

- On peut pas échapper à ça, t'es sûr ?

- Ecoute, commença Max en venant s'asseoir sur un tabouret à ma droite. Je sais très bien que t'as pas envie de revivre encore une fois ces regards de pitié, je te comprends, crois moi, mais tu n'as pas le choix, tôt ou tard, il faudra que tu les affrontes et le plus tôt sera le mieux car plus tu attendras, plus se sera dur. M'encouragea-t-il en posant sa main sur mon avant-bras.

- Ouais bah le plus tard possible serait quand même le mieux ! Voir jamais tien, on peut partir en pleine nuit aussi ! En fait non, mauvaise idée, oublie ce que j'ai dit, c'est l'attitude des lâches ça.

- Voilà, c'est ça, allez va te doucher et te préparer, ensuite on partira manger et on ira voir votre mère plus tard, juste après. Allez go, go, go et plus vite que ça.

- Ok ! J'y vais et merci pour tout.

- De rien, allez file ou tu vas me faire pleurer sinon.

En partant de la pièce, je leva les yeux au ciel avant de monter les escaliers. En passant devant la chambre de Jenna, j'entendis de discrets pleurs. J'envisagea un instant de m'excuser car ce n'était pas le moment de lui faire la morale, surtout au vu des circonstances, avant de me rétracter quand je me rappela la raison. Non ! J'avais eu raison sur ce coup-là, elle avait vraiment dépassé les bornes une fois de plus ! Je continua alors mon chemin vers ma chambre afin de me préparer.

Une demi heure plus tard.

Nous étions tous dans la voiture ou un froid glacial régnait, autant a cause de l'ambiance que du temps extérieur. J'évita un maximum de croiser le regard fatigué et cerné de ma sœur, j'étais encore trop en colère contre elle pour ce matin ou depuis nous ne nous étions toujours pas pipé un mot. Après quelques minutes de trajet, la voiture se gara devant le seul restaurant de la ville. Ce lieu a l'allure d'un diner américain typique des années 50 dont la déco était prédominé de rouge, n'avait jamais changé depuis sa création il y a plus de 50 ans maintenant. Prenant une grande inspiration pour me donner le courage, je descendis du véhicule tout comme Max pour me diriger vers la portière arrière. Je détacha Milla et sans lancer un seul regard à Jenna, j'aida la plus petite à descendre pour l'entraîner sans tarder vers l'entrée. Poussant la porte, je posa un pied dans le resto et je regretta presque aussitôt ma décision prise il y a environ trois quarts d'heure de venir déjeuner ici en voyant le silence qui emplit la pièce subitement suite à notre arrivée. L'ambiance a la fois lourde et gênée, était accompagnée de regard de pitié comme je le craignais et je m'en voulais d'imposer ça a mes sœurs.

Luttant contre mon envie de faire demi-tour pour aller manger la nourriture de l'hôpital, qui ne me semblait tout d'un coup plus aussi infecte qu'auparavant, je me força à rester stoïque. Mes pensées d'envie de fuite, furent néanmoins interrompue par la main de Max qui me poussa d'une pression dans la salle bondée par les habitants de la ville. Tous leurs regards de pitié devinrent de plus en plus insoutenable au fur et à mesure que l'on avançait en direction de la table du fond. Instinctivement, je resserra ma poigne sur la main de ma petite sœur. La main de Max, toujours sur mon épaule droite, je sentis la main de Jenna quant à elle s'emparer doucement de ma main gauche. Oubliant ma colère à son propos, au vu du moment, j'étais incapable malgré ma colère de la laisser affronter ça toute seule. Je lui serra alors la main en signe de soutien, on devait rester tous soudés devant ce pénible moment tandis que les chuchotements commençaient à se faire entendre.

- Pauvres gamins. Chuchota Boris à son beau-frère Lucien.

- Cette famille en aura vraiment bavé. Dit à son tour Honora à Prisca qui ajouta.

- Tout comme la famille Miller.

Honora hocha la tête pour montrer son accord, ce qui me fit serrer la mâchoire.

- Qu'est-ce qu'ils vont devenir maintenant qu'ils sont orphelin. Demanda Zita à sa nièce, Valentina.

À l'entente de cette phrase, qui me fis sortir de mes gonds, je ne pus m'empêcher de me retourner. Entraînant avec moi, Milla, Jenna et Max, je me planta devant Zita, la femme de Boris, pour la remettre à sa place.

- Ma mère est peut-être dans le coma, mais elle est encore vivante si jamais cela t'intéresserait ! Lançai-je complètement furieux avant de reprendre mon chemin.

Je m'assis suivi de mes sœurs et de Max au fond de la salle sous le silence des habitants choqués de mon intervention, étant donné que les deux dernières fois j'étais rester silencieux. La première, j'étais trop jeune et totalement détruit tellement le drame et la trahison avaient été dur, quand a la deuxième, il n'y avait tout simplement rien à dire, car tout était vrai et justifié, même les insultes concernant la personne enterrée qui ne valait même pas la peine qu'on la défende.

Après que Valentina, la fille de Lucien, ait pris notre commande, je vis Lanson Walter, le maire de Finley Spring, venir à notre rencontre.

- Bonjour.

- Bonjour. Répondis-je tout comme mes sœurs et Max, en sachant pertinemment ce qui allait suivre ces paroles de politesse étant donné que j'avais déjà vécu ça deux fois.

- En qualité de Maire, je vous fais part au nom de toute la ville, de mes plus sincères condoléances. Maintenant que c'est fait, ce n'est plus le maire qui vous parle, mais l'ami et le parrain, tout comme Marc était le parrain de ...

- Il est le parrain de personne à cette table, ni ailleurs. Le coupais-je avant qu'il ne fasse l'erreur de dire la seule chose qui pourrait me faire exploser définitivement une bonne fois pour toutes.

Décidément tout le monde souhaite me rappeler son existence aujourd'hui ou quoi ? Pensais-je. Comme si c'était pas assez difficile comme ça, il faut qu'il en rajoute encore une grosse couche.

- Euh oui, c'est vrai, pardon ! Excusez-moi, je n'aurai jamais du dire ça. Dit-il contrit avant de continuer. En tant qu'ami proche de votre famille, je vous donne mon soutien et mes condoléances et si vous avez besoin de quoique ce soit, je suis là, n'hésitez pas, ok ? J'insiste, vraiment, au moindre problème ou autre, promis ?

- Oui merci ! Répondis-je en même temps que ma sœur Jenna.

Voyant que nous n'allions rien rajouter, Lanson décida de repartir à sa table où se trouvais Antoine Miller et sa famille. Des gens, qui après tant d'années, je n'arrivais toujours pas à affronter leur regard par gêne et culpabilité. Je fus interpellé par Milla qui tirait sur la manche de mon sweat noir.

- Pourquoi il nous a dit ça ? Papa ne va pas revenir ?

Regardant Max qui se passait une main sur le visage complètement désarçonné par la situation suite à sa question innocente, je décida de prendre les choses en main. Je me tourna vers Milla sous les sanglots presque silencieux de Jenna qui s'efforçait de les étouffer, les deux mains sur la bouche. Je pris les deux petites mains de mon trésor dans les miennes avant de la regarder dans les yeux en sachant que les paroles qui allaient suivre la briserait à jamais et cette sensation était vraiment insoutenable.

- Non Milla, papa ne reviendra pas, il est aller rejoindre dieu. Désolé mon trésor.

M'attendant à une crise de larmes, je fus surpris de voir Milla enlevé d'elle-même ses mains des miennes avant de se redresser tout en affichant une expression neutre et vide de toute émotion. Son attitude était exactement la même que celle que nos parents nous avait toujours enseigné et à cet instant je ne pus nier qu'elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, si on excluait bien sûr la couleur des cheveux. Je remarqua ensuite que Max et Jenna la regardait surpris de son comportement eux aussi, les amenant très sûrement à la même réflexion que moi. Nous fûmes tirés de notre constatation par Valentina qui nous amenait notre commande, finissant notre déjeuner sous les regards de pitié, nous étions pressés de quitter le resto, ce que nous finissions par faire une demi-heure plus tard. Nous nous mettions aussitôt en route pour l'hôpital, mais durant le trajet, je vis dans le rétro extérieur, une larme couler sur la joue de Milla qui s'empressa tout de suite de l'essuyer, comme si elle avait honte de s'être laissé aller. Me retournant, je m'adressa à elle.

- Tu sais, tu as le droit de pleurer, c'est normal quand on est triste mon trésor.

- Non. Papa et maman disaient toujours qu'il ne fallait jamais montrer ces émotions, qu'il fallait toujours être neutre, droit, la tête haute, maître de soi et de ses émotions. Me répondit-elle comme un mantra, comme si c'était normal pour une fille de cet âge.

Je vis du coin de l'œil Jenna et Max secouer de la tête, exaspérés devant ses propos et à cet instant j'eus pas l'impression d'avoir devant moi une petite fille de quatre ans, mais de dix-huit ans, une enfant beaucoup trop mûre pour son âge.

- Ça y est ! On est arrivé. Nous prévenu Max.

Descendant du 4×4 Mitsubishi Pajero de seconde génération en gris métallisé, nous entrâmes dans l'hôpital. Une fois arrivés devant la chambre, alors que j'ouvrais la porte 128, je fus stoppé par la mère de Mattheew dans sa tenue d'infirmière qui sortait de la chambre. Elle nous fit reculer dans le couloir avant de refermer la porte derrière elle et de se tourner vers nous.

- Quoi ? Il y a quelque chose de grave qui s'est passé ? Demandais-je paniqué en voulant forcer le passage.

- Non, ne t'inquiète pas, tout va bien, on lui fait juste ses soins et vous pourrez ensuite la voir. Me rassura-t-elle en me retenant par les épaules pour éviter que je rentre dans la chambre.

Je souffla un grand coup, soulagé par sa réponse tandis que Amélia relâcha mes épaules maintenant qu'elle était sûre que je ne rentrerais pas. Elle reprit la parole juste avant de se rengouffrer à nouveau dans la pièce où se trouvais notre mère.

- Asseyez-vous et attendez que je vous prévienne, on fait vite, promis. À tout de suite.

À sa demande, nous nous assoyions, dans le couloir, sur les chaises le long du mur de la chambre. Au bout de quelques minutes, je vis arriver du fond du couloir, sortant tout juste de l'ascenseur, Marc Stanton suivi de près par son fils aîné Brad.

- Bordel, c'est une blague là ? Il ne manquait plus que ce con !

Alerté par ma phrase, Max me lança un regard plein de questions avant que je lui fasse un signe de la tête vers eux tout en les fixant. Suivant mon regard, il soupira en grimaçant, confirmant et partageant mes dires.

- Désolé. Devant mon froncement de sourcil, il ajouta. Il m'a envoyé un message au restaurant pour me demander où vous étiez, car il voulait vous parler et étant donné qu'on avait presque fini de manger, je lui ai dit de nous rejoindre à l'hôpital, mais j'ignorais qu'il viendrait avec son fils.

Secouant la tête déjà désespéré par ce qui allait suivre en voyant Brad ouvrir la bouche, je fus néanmoins surpris par son comportement envers ma sœur. Ce n'était pas son genre d'habitude et j'étais bien placé pour le savoir.

- Jenna ! Bébé ! Dit-il en ouvrant les bras tout en jetant des coups d'œil inquiet dans ma direction, craignant sûrement ma réaction.

- Brad ! T'es venu ? Cria-t-elle en sautant aussitôt dans son étreinte avant de surprendre le regard anxieux de son copain et mon regard de tueur.

- T'inquiète, il est au courant et il est d'accord, il te fait juste une blague. Rajouta-t-elle.

À cette information je haussa les sourcils, ah bon ? Et depuis quand j'ai donné mon accord ? Pensais-je ironiquement. Malgré tout je resta silencieux, refusant de faire une scène, car ce n'était ni le lieu, ni le moment. Je rebaissa alors la tête vers mon trésor après que Brad ait reporté son attention sur Jenna, en secouant malgré tout mon visage, affligé par le choix désespérant de petit copain de ma sœur.

- Ah ok, cool ..., mais évidemment que je suis là bébé, c'est mon rôle de petit ami de te soutenir dans de tel moment voyons. En voyant les yeux de ma sœur commencer à s'humidifier, il rajouta immédiatement. Hey bébé, comment tu te sens ? Demanda-t-il sincèrement soucieux en prenant la tête de Jenna dans ses mains, ce qui me laissa étonné.

- Ça va. Répondit vaguement ma sœur en se blottissant contre l'épaule gauche de Brad après avoir haussé légèrement les siennes pour accompagner sa réponse.

- J'aurais tant voulu venir plus tôt, mais j'ai dû soutenir ma mère, elle était inconsolable. Puis je savais que mon père puis les Smith étaient avec vous, j'étais un peu rassuré du coup, vous étiez pas seul pour affronter ça. Dit-il, puis se tournant vers moi, Brad repris.

- Ça va mon pote ? Tu tiens le coup Louka ? Me demanda-t-il d'un air affligé et compatissant accompagné d'un regard plein de pitié tout en serrant ma sœur contre lui.

Serrant la main de Milla, je hocha la tête positivement pour seule réponse, énervé par sa pitié même si j'étais encore surpris de sa douceur et de sa niaiserie envers Jenna, un côté que je n'avais encore jamais vu de lui et dont j'ignorais qu'il pouvait en être capable.

- Je suis vraiment désolé. Reprit Brad.

- Pourquoi ? Lui demandais-je perplexe.

- C'est moi qui ai découvert la voiture.

À cette information, je releva la tête pour le fixer.

- Je rentrais de l'université avec Louis ou on était resté pour faire l'exposer d'histoire, quand en passant sur le pont j'ai failli déraper. On est descendu pour mettre les chaines et j'ai vu les barrières cassées, on s'est alors approché et c'est là qu'on a vu un véhicule en contrebas, il fessait nuit noire et les trois-quarts du monospace était dans l'eau, c'est pour ça que je n'ai pas reconnu la voiture. Vraiment, pardon. Si seulement on était rentré plus tôt, on aurait pu les découvrir plus vite et les secours auraient pu agir plus rapidement. Ton père aurait pu être sauvé et ta mère serait dans un état moins grave. Si tu savais comme je m'en veux pour ça. Finit-il en secouant la tête, la culpabilité marquant chacun des traits de son visage.

- Avec des si on referait le monde et puis tu ne pouvais pas savoir qu'ils allaient avoir un accident. Rien n'aurait changé de toute façon, mon père est mort sur le coup et c'est le choc qui a mis ma mère dans cet état et pas l'attente. Le rassurai-je néanmoins.

-Tiens on croirait entendre quelqu'un dans ta façon de rassurer les gens quand tu dis ça. Insinua-t-il un sourire en coin qui disparu assez vite en voyant mon regard noir qui le dissuada de continuer sur cette lancée en fessant allusion à elle, j'en avais marre qu'ils l'évoquent tous aujourd'hui, surtout que c'était la première fois depuis quatre ans que ça se produisait, ce qui était bizarre. Il reprit néanmoins.

- Je savais pas pour votre père et votre mère. D'un côté même si j'aurais aimé bien évidemment que Daniel ait une chance de s'en sortir, au moins il faut se dire qu'il n'aura pas souffert, c'est mieux ainsi et je suis un peu soulagé, égoïstement bien sûr, de savoir que même si j'étais arriver plus tôt rien n'aurait pu changé, sa me libère d'un gros poids sur les épaules dont tu n'as même pas idée.

Baissant les yeux, je secoua la tête face au discours de réconfort complètement nul et raté venant de Brad dont j'étais nullement étonné, surtout venant de lui. Je le connaissais très bien pour dire qu'il était capable de pire, il avait toujours manqué de tact sans même qu'il ne s'en rende compte le pauvre, cette fois ci n'avait pas fait exception malheureusement et j'espérais qu'il s'arrêterait là pour ne pas aggraver son cas. Je soupira en craignant d'avance la suite avant que des bruits de talons, résonnant sur le carrelage blanc immaculé de l'hôpital, attirent l'attention de tout le monde. Je reconnus Madison Beer, la mère d'Éric, qui était la seule assistante sociale du coin. Je regretta aussitôt cette échappatoire bienvenue face à Brad car je compris immédiatement en la voyant ce que sa présence signifiait et pourquoi Stanton voulait nous parler au plus vite. Sérieusement elle aurait pas pu attendre après l'enterrement pour ça, mais non évidemment, mieux vaut crever l'abcès tout de suite devait elle songer à mon plus grand désarroi. À la pensée de ce qui risquait de se passer, je me mis à serrer la mâchoire tout en redressant ma petite sœur sur mes genoux pour mieux la serrer dans mes bras, contre mon torse. Voyant mon geste, Jenna se mise à blêmir quand elle comprit ce qu'il signifiait.

- Merde ! Je lui avais pourtant dit de ne pas venir maintenant, elle aurait pu attendre, mais non, c'est trop demander ! S'énerva Marc avant de partir à sa rencontre.

Alors qu'il allait commencer à parler à Madison, la mère de Mattheew, Amélia, sortit de la chambre suivie de deux infirmières.

- C'est bon, vous pouvez y aller, mais ne restez pas trop longtemps. Elle doit se reposer au calme, d'accord ?

Acquiesçant, je me leva et m'avança vers la porte. Tenant Milla dans mes bras, je fus suivi par Jenna et Brad avant que ce dernier soit intercepté par Amélia, qui posa sa main sur son avant-bras droit, ce qui me fit retourner.

- Désolé Brad, seule la famille peut rentrer, je suis obligée, c'est le protocole.

- Ok, pas de problème Amélia, je comprends parfaitement, c'est normal après tout. Vas-y bébé, je t'attends ici, je ne bouge pas, promis. Dit-il à l'attention de ma sœur.

- Ok, à tout de suite bébé.

Levant les yeux au ciel à cause de leur surnom ridicule, je croisa ensuite le regard d'Amelia. La remerciant d'un discret hochement de la tête qu'elle me rendit accompagné d'un clin d'œil, je compris alors qu'elle avait dit ça uniquement pour moi et qu'en temps normal, dans ce genre de circonstances, elle aurait laissé couler.

Me retournant, je respira un grand coup avant de pénétrer dans la chambre où je me figea immédiatement. Sous le choc, je fis face à l'état déplorable de Louise qui avait un visage pâle et marqué de nombreuses ecchymoses et de diverses coupures. J'entendis ma sœur crier le nom de notre mère dans un sanglot avant de se précipiter à sa gauche pour lui prendre la main en tombant à genou, au pied du lit. Pendant que je me dirigeais à la droite de Louise, je remarqua qu'elle était branchée de tous les côtés a diverse machine. Ce fut le bip sonore de son rythme cardiaque qui me rassura le plus pendant que je m'asseyais sur la chaise pour pouvoir poser Milla sur mes cuisses. Je releva ensuite mon regard qui était fixé sur ma mère vers Jenna quand elle prit la parole.

- Tu crois qu'elle va se réveiller ? Me questionna-t-elle en gardant le regard cloué sur ma mère.

- Évidemment qu'elle va s'en sortir ! La rassurais-je pendant que Jenna se relevait pour prendre une chaise tout en gardant la main de Louise dans la sienne.

- C'est une battante, tu la connais, elle est forte. Rajoutais-je en espérant la convaincre définitivement.

Pendant que je rapprochais le siège du lit, pour que Milla, qui tendait sa main, puisse atteindre celle de ma maternelle, je vis ma sœur me fixer intensément avant de sortir une phrase qui me fit bondir littéralement.

- Elle, elle aurait su quoi faire. Elle a toujours été capable de réagir dans les pires situations sans paniquer, ni s'effondrer. Elle aurait géré comme personne, tout en prenant les meilleures décisions. Dit-elle déterminée en me fixant droit dans les yeux. Son comportement et son ton sûr me surprirent et me coupèrent la voix durant une seconde. Pour cause, c'était la première fois qu'elle osait m'affronter en face et avec une telle ardeur sur ce sujet.

- Tu te fous de moi ou quoi ? Ne parle plus jamais d'elle c'est clair ? Non mais qu'est-ce qui vous arrive tous à l'évoquer aujourd'hui ? Et puis on a bien vu dans le passé comment elle a su super bien gérer ! Je te rappelle qu'elle est morte donc pas la peine de la ramener sur le tapis sa ne sers à rien, c'est idiot, inutile et mal placé.

- Tu ne sais pas tout, il y a tellement de chose que tu ignores sur elle. Dit-elle en secouant la tête avant de refixer son regard sur Louise.

- Et je veux rien savoir, je m'en fous complètement. Répliquais-je durement.

Je fus néanmoins surpris de constater que Milla, curieuse comme elle est, n'ait pas relevée notre désaccord. C'était comme si elle connaissait son existence, à l'égal que si elle savait de qui on parlait. Ce qui était bien évidemment impossible vu que cette personne avait été rayée de la famille et de la ville bien avant sa naissance. Durant l'heure qui suivit, personne ne parla, tous concentrer sur notre mère avant que Stanton ne finisse par rentrer dans la chambre suivi de Max.

- Désolé de vous déranger, mais l'assistante sociale désire vous voir. J'ai réussi à négocier pour qu'elle attende un peu, quelques heures du moins, du coup elle sera chez vous à 15 h 30, histoire de vous parler de la suite. Pardon de faire ça si tôt mais elle a insisté, je n'ai pas eu le choix.

- Elle va nous séparer n'est-ce pas ? Elle va devoir nous mettre dans des foyers différents, personne ne prend trois mineurs en même temps, non ? Demanda ma sœur le regard triste baissé sur ses mains qui étaient appuyées sur ses cuisses alors qu'elle tordait ses doigts entre eux par nervosité.

- Je sais pas, je suis désolé. Répondit Marc contrit de ne pouvoir nous rassurer.

- Non je veux pas ! Je veux rester avec mon frère et ma sœur. Cria Milla en s'agitant totalement paniquée alors qu'elle était encore sur mes genoux et que je la retenait difficilement grâce à mes bras qui la ceinturait.

- Chut, hé Milla, calme-toi d'accord. Parla doucement Stanton en venant s'agenouiller devant elle avant de coincer une de ses mèches blonde derrière son oreille droite alors que Max, dévasté et les bras croisés, avait posé son poing droit contre sa bouche.

- J'ai peut-être...

- On. Le reprit Max en lui coupant la parole.

- Oui. Dit-il en levant les yeux en l'air. On a peut-être trouvé une solution, mais faut voir avec Madame Beer. Je vous en dis pas plus pour le moment afin de pas vous donner de faux espoir, alors venez, on y va. Ajouta Marc avant de se relever.

Reculant nos chaises contre le mur, nous suivîmes Marc et Max après avoir embrassé Louise sur le front pour lui dire au revoir. Une fois dans le couloir, nous retrouvâmes Brad et je vis aussitôt Jenna s'empresser de se précipiter dans ses bras pour une étreinte réconfortante de plusieurs minutes puis nous regagnâmes les véhicules. Une fois Jenna et Milla installées à l'arrière de la voiture de Max qui était déjà au volant, je fus stoppé par la main de Brad sur mon épaule alors que je m'apprêtais également à monter. Me fessant un signe de la tête pour qu'on s'éloigne légèrement, je le suivis après avoir refermé la portière passager et avoir soufflé un deux minutes, je reviens à Max.

- Écoute, je ne te donne pas d'ordres, loin de là, c'est vraiment pas mon genre, mais ne sois pas trop dure avec Jenna. Tu sais que la date approche et que c'est toujours difficile pour elle et ça va être encore plus dur cette année avec ce qui vient de se passer alors soit indulgent. Sache que t'es pas le seul à avoir perdu quelqu'un que tu aimais ce jour-là, pour moi aussi c'est dur et douloureux !

- C'est dur pour tout le monde, mais notre douleur n'est pas comparable Brad et tu le sais, c'est beaucoup plus dur pour moi.

- Je ne parle pas de cette personnes là Louka, même si je l'aimais également, ne l'oublie pas ! C'était sa sœur à elle aussi, tu peux pas la retirer de ses pensées, c'est impossible, que tu le veuilles ou non. Alors je te conseille de faire avec même si sa ne te plaît pas.

- Alors écoute-moi bien Brad, je sais pas si vous voulez tous aujourd'hui me faire affronter une réalité qui n'existe que dans vos têtes ou pas, car je m'en fous totalement alors tu vas m'écouter car je ne vais pas me répéter deux fois. Déjà que je n'apprécie vraiment pas que tu écoutes au porte car ce que je dis à Jenna ne te concerne pas, je vais passer l'éponge pour cette fois. Ensuite, cette personne n'était plus notre sœur depuis un an et elle ne le sera plus jamais alors je t'interdis de l'évoquer à nouveau. Jenna l'oubliera suffisamment pour la rayer de sa vie comme je l'ai fait ! Alors mêle-toi de tes affaires et sache par la même occasion que je n'apprécie pas que tu sortes avec ma sœur et je te le promets, je la ferai changer d'avis sur ton compte, surtout que je t'avais interdit de l'approcher. Même si on est amis, je te connais que trop bien, ne l'oubli pas alors ne me provoque pas car ça me dérangerait pas de te refoutre mon poing sur la gueule, je n'ai plus treize ans passés alors crois-moi ce sera du gâteau par rapport à la première fois ou je n'avais déjà pas eu beaucoup de mal à le faire. Concluais-je la mâchoire serrée et mes yeux lui lançant des éclairs. Le plantant sur le trottoir comme l'idiot qu'il était avant qu'il ne réplique, je me retourna pour ensuite m'engouffrer dans l'auto. Je m'adressa ensuite à Max.

- C'est bon, tu peux démarrer.

- De quoi vous avez parlé ? Me questionna Jenna.

- Rien d'important. Lui répondis-je fermement afin qu'elle n'insiste pas pendant que Max s'engageait sur la route, succédé de la voiture de fonction de Stanton.

- Au fait j'ai prévenu mon frère et ma femme quand vous étiez dans la chambre de Louise. Ils vont nous rejoindre chez vous avec Mattheew, on a peut-être quelque chose à vous proposer. Lança Max.

- Ok. Dis-je anxieux.

Tout en regardant le paysage enneigé, je priais que ma mère survivre et que son cœur batte encore quand on viendra la revoir demain et les autres jours. J'espérais aussi, au plus profond de moi, trouver une solution pour ne pas être séparé de mes sœurs en attendant le réveil de ma mère, qui allait sans doute paraître sans fin.

Point de vue Sayla Tonswal, Garage des Free-Spirit, Los Angeles, Mardi 3 Novembre 2020, 14 h 44.

J'étais allongée depuis une demi-heure environ sur mon chariot de mécano noir et rouge sous une Ferrari F8 Tributo d'un bleu électrique, quand d'un coup, une porte claqua, j'entendis ensuite des bruits de pas venant dans ma direction. Arrêtant aussitôt tout mouvement, je détermina vite fait le nombre de personnes, au compte de quatre, tout en tendant mon bras droit sur le côté pour tâter le sol afin d'attraper n'importe quoi qui pourrait faire office d'arme car je n'avais pas accès à mon flingue coincé sous moi, dans mon dos. Ayant juste le temps de saisir la grosse clé à molette avant d'être tirée de sous la voiture, je la brandis avant d'apercevoir la tête pétrifiée de William.

- Oh doucement ! Ce n'est que moi. Se défendit ce dernier les mains à moitié en l'air en signe de reddition.

Rebaissant mon bras, je balança la clé au sol avant de lancer sèchement.

- Putain t'es vraiment con William, j'aurais pu t'assommer, même si ça aurait pas été une grande perte j'en convient, vous savez pourtant qu'avec les réflexes que j'ai il faut toujours me prévenir pour éviter les accidents. Dis-je rageusement sans pouvoir m'empêcher de le taquiner.

- Bah ouais, j'ai vu ça. T'es folle, faut se calmer ma pauvre, et je te permets pas, je suis indispensable ici, vous seriez perdu sans moi. Répliqua-t-il, faussement vexé, sachant bien que je le charriais.

- Je vais te calmer quelque chose, tu vas voir. Dis-je en me redressant sur le chariot pour m'assoir sur celui-ci.

Relevant les yeux, je soupira d'avance en voyant toute la bande autour de moi, les garçons avaient les bras croisés et Susanne les mains sur les hanches.

- Houlà, qu'est-ce que j'ai encore fait pour mériter un procès ? Demandais-je en m'adossant sur la Ferrari tout en croisant mes bras et mes jambes tendues, en sentant que j'allais passer un très mauvais quart d'heure en voyant une leçon de morale pointer le bout de son nez, qui promettait d'être distrayante.

- Il est quelle heure ? Me questionna Susanne.

- Bah il fait encore jour donc ce ne doit pas être trop tard.

- Bravo félicitations, mais encore ? Insista Susanne avec une pointe de sarcasme.

Levant les yeux au ciel, je répondis néanmoins.

- Je dirais environ 14-15 heures vu le soleil. Pourquoi ?

- Et il n'y a rien qui te choque, non ? Me répondit Kyle.

- Non, pourquoi ? Je devrais ?

J'entendis William soupiré et se frotter les yeux d'exaspération avant que Oliver prenne la parole.

- Bah disons que t'as loupée le déjeuner et qu'on devrait tous être en train de répéter la chorégraphie pour ce soir depuis bien ... Attend deux secondes, je regarde. Dit-il en consultant sa Rolex en argent avant d'ajouter. Disons 14 minute et 28 seconde.

- Waouh, eh ben, quelle précision ! Je dirais alors qu'il est 14 heures 44 minutes et 28 secondes, donc j'ai 868 secondes de retard, n'est-ce pas ? C'est exact ?

- Très drôle. Sinon t'as pas meilleur comme moyen de défense que ton talent en calcul mental, non ? Me répondit Kyle.

Un sourire en coin, je répondis.

- Alors pour ma défense, je n'avais pas faim à midi et mon alarme que j'avais fixée pour 14 h15 afin d'être prête pour trente n'a pas sonnée car ... attends 2 secondes. Dis-je en sortant mon portable pour l'allumer.

- Car... il n'y avait plus de batterie. Complétais-je en grimaçant devant cette erreur impardonnable pour moi, ça me rappelais trop de mauvais souvenir, c'est pourquoi j'avais fait en sorte que sa n'arrive plus jamais, c'était d'ailleurs la première fois depuis 5 ans. Encore un signe pensais-je avant d'aussitôt écarté cette pensée.

- Attends, c'est ça ton excuse ? Me sermonna William.

- Bon au moins le point positif c'est que j'ai presque fini la voiture de Pedro, sauf qu'il ne me reste plus que un boulon à viser, ce qui serait déjà fait si William ne m'en n'avait pas empêché. Déclarais-je en brandissant de ma main droite le boulon en question comme si c'était un trophée, en me disant que je m'étais sûrement trompé et que je n'avais pas chargé mon téléphone comme je le pensais.

- Eh bien, allez vas-y, ça va être de ma faute maintenant ! Se plaigna le frère de Susanne en levant les bras avant de les laisser retomber le long de son corps.

- Évidemment, non mais tu crois quoi mec ? Bon et sinon, vous n'êtes pas venu que pour ça je suppose non ? Sinon vous m'auriez juste envoyé Susanne en disant que c'était afin qu'elle garde la ligne pendant que vous vous seriez vautrés dans la salle de danse.

- Bah disons qu'on s'inquiète pour toi. Commença Susanne avant que Kyle prenne la relève en s'agenouillant devant moi afin qu'on soit à la même hauteur.

- On sait que t'as pas trop le moral en ce moment et que vendredi ça va être pire, mais il faut que tu manges, ok ? On te connaît maintenant, on sait comment tu fonctionnes, on a mis assez de temps pour te comprendre, mais on a fini par y arriver, alors ne mens pas en disant que tout va bien. Chez toi, quand ça va pas tu te noies dans le boulot, la preuve tu es depuis 8 h 30 sur une voiture alors qu'on a une semaine pour la réparer et toi tu l'as déjà finie ! Et il n'y a pas que ça, quand tu vas mal ou que tu refuses d'affronter la réalité ou ton passé, tu t'éloignes de nous, tu t'isole de tout le monde et tu te renfermes comme une huître, exactement ce que tu as fait hier soir quand tu as fuis dans ton aile. Arrête de nous protéger, on en a vraiment pas besoin et en disant ça je dis pas que tu dois nous parler de ce qui va pas, loin de là, t'es pas obligé et on te forcera pas ! On a compris avec le temps que tu as tes propres démons que tu veux pas révéler, mais s'il te plaît, arrête de te détourner de nous de plus en plus sans raison, on veut être là pour toi, exactement comme tu as été là pour nous. On veut pas et c'est hors de question que tu affrontes la réalité toute seule le jour que ça arrivera, parce que ça va finir par arriver tôt ou tard crois-moi, personne au monde ne peux y échapper. Alors on reste tous soudés, comme on l'a juré dans le code d'honneur des Free-Spirit qu'on a établi, ok, tu nous le promets ? Me demanda-t-il en ayant ses yeux plongés dans les miens tout le long de sa tirade afin d'être sûr que j'imprime bien chaque mot.

- Juste une question, ou plutôt deux et honnêtement, j'espère que tu me répondras. Pourquoi tu cours tous les matins ? Ajouta Susanne en me permettant, sans qu'elle le sache, d'éviter de promettre une chose impossible à tenir, et vu que je n'ais qu'une parole, je la donne pas si je peux pas la respecter.

- Et ? Demandais-je en ayant tout le corps crispé tout en fronçant des sourcils en craignant le pire.

- Où tu vas tous les 6 novembre pendant toute la journée, durant 24 heures non-stop, de minuit à minuit ?

Respirant un bon coup, je me prépara à repousser encore un peu l'échéance de plus de 55 heures environ.

- Écoutez, voilà ce qu'on va faire. Dis-je en regardant droit dans les yeux, à tour de rôle, Kyle, Oliver, William et Susanne.

Les voyants attentifs à mes paroles, je poursuivis.

- Je retourne sous cette Ferrari, je revisse le boulon et je fais un point de soudure pour être sûr qu'il ne reparte pas. Ensuite, je remonte au manoir, j'appelle Pedro pour lui dire que sa voiture est finie et qu'il peut venir la récupérer. Je me change et je vous rejoins pour 15 h à la salle de danse. Et Susanne, promis je te donnerai la réponse à tes deux questions jeudi soir avant de partir seule pour l'avant-dernière fois depuis 4 ans, ok ? Je tiens toujours mes promesses et celle-là ne fera pas exception ! Juré !

Les voyants hocher de la tête pour montrer leur accord, j'acquiesça à mon tour en soufflant de soulagement avant de me rallonger sur mon chariot et de me glisser sous la Ferrari avant d'être aussitôt de nouveau retirée par William.

- Quoi encore ? Le sujet est clos il me semble pourtant, alors laisse moi finir de bosser. Le questionnais-je en roulant des yeux.

- Je croyais que t'avais finie, excepté le boulon à viser ! T'as parlé à aucun moment de soudure, il me semble.

- Hahaha, touché ! Allez, laisse-moi finir sinon je vais être en retard. Dis-je en lui donnant un léger coup de pied sur le tibia pour qu'il recule.

- Ok, pas de souci. Tiens, oublie pas la clé. Me répondit-il trop gentiment à mon goût en me la tendant après l'avoir ramassée au sol, avant de repousser du pied, avec force, le chariot sous le véhicule à peine que j'eus saisie la clé.

- Oh le con ! Criais-je lorsque j'atterris de l'autre côté de la voiture en me rattrapant de justesse juste avant de tomber dans la fosse du garage ouverte.

Alerté par mon juron, le crew fit vite le tour de la Ferrari avant de s'arrêter stupéfait puis après quelques secondes de silence, ils éclatèrent tous de rire devant la bourde de William, qui quant à lui se mis à se frotter la nuque, contrit, en me regardant par en dessous, sous mes yeux noirs, lui lançant des éclairs.

- Fous le camp d'ici ! Dégage ! Si tu veux pas que je te rompe le coup, comme tu as failli me faire. Le menaçais-je de colère en lui montrant la sortie de l'index droit.

Déguerpissant tous en rigolant, avec une main sur la bouche pour essayer de stopper leur fou rire, en vain. Je secoua quant à moi la tête en soupirant, fatiguée de leurs bêtises et de leurs blagues foireuses en entendant la porte se refermer. Une vraie bande de gamins, je vous jure, même si le pire de tous restait William, qui en plus d'être un vrai danger public, raison pour laquelle on avait fait en sorte qu'il s'occupe presque exclusivement de la paperasse du garage pour éviter tous nouveaux accidents, il avait aussi gardé la maturité mentale d'un gamin de cinq ans, sauf concernant les filles, là il était sans problème très mature, pensais-je intérieurement.

Après avoir fini la Ferrari, j'étais allée dans ma chambre pour troquer ma salopette en jeans et mon top crop blanc plein de graisse contre un jogging et un débardeur noirs et de mes baskets spéciales pour la danse. En sortant de la pièce, mon téléphone c'était à ce moment-là rallumé à mon plus grand étonnement, comme par magie, comme si il était mu d'une volonté propre. La batterie à 60 %, alors que je la pensais à 80% dans mes souvenirs, me troubla profondément même si elle n'était aucunement déchargée comme j'avais conclue à tors, prouvant alors que je n'avais pas oublié de charger mon portable, ce que j'avais fini par croire alors que non. Tout en refusant d'y voir un avertissement ou un indice codé quelconque, je quitta ma chambre. En sortant de mon aile privée, je m'engagea dans le petit escalier constitué de quelques marches qui menait à la salle de danse, située au deuxième étage, pile au-dessus de la cuisine et de la salle à manger. Arrivant à la huitième et dernière marche, je me stoppa pour téléphoner à Pedro.

- Allô ?

- Salut c'est moi, Sayla, ça va ? Je te téléphone pour te dire que ta Ferrari est prête, elle est désormais comme neuve, si jamais tu veux venir la chercher plus tôt.

- Salut, oui bien et toi ? Oh cool, t'es trop forte, mais fallait pas te presser, t'avais largement le temps, vraiment, par contre ça te gêne pas si je te la laisse jusqu'à samedi comme prévu. Je peux pas venir avant, je suis complètement overbooké avec le boulot.

- Je vais bien merci et non pas de souci, ça ne me dérange pas, et t'inquiète pas j'avais du temps étant donné que hier j'ai un client qui a repoussé pour sa bagnole dont je devais m'occuper pour aujourd'hui et vu que je suis en avance sur le planning, j'en ai profité. Bon je te laisse les autres doivent être en train de parier que je serai à la bourre et je suis pressée de faire perdre de l'argent à William, j'ai hâte de lui rendre la monnaie de sa pièce, une petite vengeance personnelle à assouvir par rapport à cet aprèm midi.

- Hahaha, ça m'étonne pas, mais je t'en demande pas plus, Susanne s'empressera assez vite de tous me raconter samedi et t'as bien raison, c'est complètement leur genre de parier pour tout et n'importe quoi, pas comme nous. Ah d'ailleurs j'oubliais, vu que tu dînes ce soir avec ma sœur, tu pourras lui passer le bonjour de ma part, ainsi qu'à ma nièce, s'il te plaît ? Je suis sûr qu'on va gagner toi, mon beau-frère et moi. Allez, je te laisse, à bientôt Sayla. Bye !

- Bien sûr, tu peux compter sur moi et évidemment qu'on va gagner, de toute façon, on sera fixé ce soir, dommage que tu puisse pas venir ! Allez, bye ! À samedi !

Raccrochant, je rejoignis ensuite la bande à la salle de danse dont l'entrée était exactement en face de mon aile privée. Arrivant dans la salle, je m'écria en coupant alors la parole à William, à ma plus grande joie vu ce qu'il disait.

- Tu verras, elle sera en retard, ce qui n'est pas étonnant. Allonge le fric Kyle. Jubila le frère de Susanne.

- 15 h pile, c'est pas beau ça ? Dis-je en écartant les bras avant de pointer du doigt William qui perdit son air fier en me voyant.

- Ça, c'est pour tout à l'heure William, pour le coup foireux avec le chariot, tu t'en rappelle ou tu veux que je te rafraichisse la mémoire.

- Hahaha. Perdu William. Je m'en doutais qu'elle ne te ferait pas ce plaisir, vu ton sale coup avec le chariot. Rigola Kyle en tendant la main vers le frère de Susanne pour empocher l'argent.

- Hé merde, 20 dollars de moins ! Je vais être ruiné si ça continue, mais non merci ça ira, je m'en rappelle très bien Sayla, même si j'ai pas fait exprès, j'aurais jamais deviner qu'il irait aussi loin et je ne me suis pas rappelé de la fosse mais j'aurais du m'en douter que t'allais te venger, c'est pas ton genre de laisser passer ça. Dit-il en jetant rageusement et sèchement les billets dans la main droite de Kyle qui les glissa dans sa poche.

- Bah évidemment qu'il allait avoir des représailles, tu me prends pour qui ? Encore heureux que c'était pas fait exprès, t'inquiète pas on sait que tu es horriblement gauche et maladroit et te plains pas j'aurais pu faire pire pour me venger et tu le sait très bien, rappelle toi, je te taquine juste, mais je te rassure, tu as le temps avant d'arriver à cette extrémité là qui est d'être pauvre. Lui rappelais-je avant d'ajouter. Au pire, tu arrêteras de parier, de toute façon ça sert à rien pour toi au contraire, vu que tu gagnes jamais.

Gagnant les grognements de mécontentement de William et les rires de mes compères suite à ma phrase, je me mise en place avant que Oliver lance la musique. Et c'est parti pour deux heures de répet avec le son Right Round de Flo Rida feat. Ke$ha dans les oreilles, pensais-je.

31/05/2022 22h12

Publié le Mercredi 1 Juin 2022 à 00:24

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Bonjour tout le monde, j'espère que vou allez bien, on se retrouve aujourd'hui pour le chapitre 5 comme promis, j'espère qu'il vous plaira autant que j'ai aimé l'écrire. Sur ce je vous souhaite une bonne lecture, n'oubliez pas de liker, commenter et partager s'il vous plaît. J'espère d'ailleurs que vous voudrez bien partager la bannière si dessous afin de faire connaître mon roman. Merci beaucoup d'ailleurs car grâce à vous le livre a passé la barre des 250 vues alors merci, merci infiniment vous n'avez pas idée à quel point c'est motivant. Sur ce je dis M**** ( il paraît que sa porte chance, ma foi on sait jamais, sa coute rien après tout ) à tous ceux qui sont en plein dans les examens en ce moment, je suis sûre que vous allez tous cartonner. Je vous donne rendez-vous le 1 Juillet pour le chapitre 6.  Bye et encore merci pour tout ! 


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