CHAPITRE 1 : ACCIDENT ( L'ACCIDENT )
« L'horreur d'un accident qu'on découvre sur sa route
provient de ce qu'il est de la vitesse immobile,
un cri changé en silence
(et non pas du silence après un cri). »
Jean COCTEAU
Point de vue externe, Route du pont de Skidoo Creek, Finley Spring, Lundi 2 Novembre à 22h environ.
Une voiture type Monospace roulait à une vitesse élevée en direction du pont de la rivière Skidoo Creek, se situant à l'est de la ville de Finley Spring.
A l'intérieur se trouvait le pasteur de la ville et sa femme. Une violente dispute était en train d'éclater, la tension montait de plus en plus dans le couple considéré comme le plus parfait de Finley Spring. Tandis que la femme criait en agitant Ies bras. L'homme quant à lui restait calme, froid et ferme. Si de l'extérieur on aurait pu penser qu'il contrôlait la situation. Son teint livide le trahissait, cette dernière était en train de lui échapper des mains ! Intérieurement il paniquait à l'idée qu'elle comprenne ce qu'il s'évertuait à cacher. Il emporterait son secret dans la tombe coûte que coûte. Peu importe la personne.
- Comment a tu pu me mentir tout ce temps ?! Vociféra Louise.
- Assez ! Je ne t'ai pas menti.
- Arrête je t'ai entendu au téléphone !
- Tu as mal compris !
- Non ! J'ai très bien entendu ! On l'a accusé à tort alors que ce n'était qu'un accident ! Tu te rends compte !?
- Ça ne change rien !
- Si ça change tout ! Quand je pense comment j'ai été avec elle ! C'est ignoble !
- Elle le méritait amplement, la preuve elle est partie comme une voleuse sans jamais donnez de nouvelle après tout ce qu'on a fait pour elle ! Daniel se raidit fasse a son erreur heureusement pour lui sa femme n'avait pas percuté trop en colère pour sa.
- Ah oui ? Et qu'est-ce qu'on a fait pour elle dit moi ? Ah oui tu parle peut-être des magnifiques projets que tu avais prévus pour son avenir, je me trompe ?
- C'était une occasion en or pour elle et tu le sais !
- Ah oui ? Une occasion en or pour elle ou pour toi ?
- Bon maintenant ça suffit !
- Non ! Je me suis toujours tu, j'ai toujours été la femme parfaite du pasteur qui le suivait docilement dans toutes les décisions que tu prenais sans jamais te contredire ! Maintenant c'est fini !
- Comment ça ? Il commençait à pâlir.
- On va dire la vérité à Louka, Jenna et Milla. Hors de question qu'ils continuent de croire qu'elle est un monstre alors que c'est faux !
- Oh non ! Tu ne vas rien leur dire du tout ! C'est clair !?
- Si, il est temps qu'ils sachent la vérité surtout Louka ! Oh mon dieu ! Je pourrais jamais m'excuser ni lui dire que je l'aime ! Tu te rends compte !?
- Non, il en est hors de question que tu dises quoi que ce soit ! Vu ce qu'elle est devenue tu serais déçu ! Crois-moi ! Et tu n'as pas à t'excuser c'est plutôt à elle de le faire ! Se coupa t il en se rendant compte trop tard de la bombe qu'il venait de lâcher.
- Quoi ? Non mais je rêve ! C'est pas possible ! Tu m'avais dit qu'elle était morte alors qu'elle était en vie et par-dessus le marché tu l'avais retrouvé et tu ne m'as rien dit !?
- La seule chose que j'ai su avant de perdre sa trace définitivement, c'est qu'elle était dans une course de voiture illégale avant de jouer la dépravé dans un vieux entrepôt qui faisait office de boîte de nuit illégale elle aussi non loin de Los Angeles. Depuis ce jour là elle est morte pour moi ! Il vaut mieux qu'ils continuent à croire à sa mort, car c'est ce qu'elle est pour moi !
- Tu m'as encore menti ! Tu te rends compte de ce que tu as fait au moins ?! Tu as été jusqu'à simuler sa mort et organiser un faux enterrement ! Tu es fou ! Et peu importe ce que tu diras où ce qu'elle est devenue ma décision est prise !
- Ce n'est pas ce que tu croit, bien au contraire ! Et quelle décision ?!
- Je vais la recontacter afin qu'elle passe Noël avec nous ! Je ne passerai pas un Noël de plus sans elle !
- Enlève-toi cette idée de la tête ! Moi de mon vivant elle ne remettra jamais un pied dans cette ville. De toute manière elle n'est plus ma fille depuis ce qui s'est passé et encore bien moins depuis ce que j'ai vu qu'elle est devenue ! Une dépravé ni plus ni moins, elle n'est pas un exemple pour son frère et ses sœurs !
- Tu es un monstre ! Plus de quatre ans que je l'ai pas vu à cause de tes mensonges ! Elle passera Noël avec nous coûte que coûte ! Pour un homme de Dieu tu devrais avoir honte, tu es très loin de l'homme parfait que tu t'évertu a montrer ! Quand je pense que tu as inventé sa mort ! Ajouta t'elle tout en secouant son visage dégoûtée.
- Je t'ai déjà dit que ce n'est pas ce que tu crois ! Et Laisse Dieu hors de ça ! Veux tu ! Elle ne sera pas présente à Noël je t'en fais la promesse ! C'est un ordre !
- Ton ordre tu peux te l'enrouler au tour du cou car j'en ai que faire ! Est-ce bien clair !?
- Je suis ton mari tu me dois le respect et l'obéissance !
- Ah parce que tu crois que je vais rester ta femme après ce que je viens d'apprendre ? Je compte bien divorcer ! Peu importe que tu sois pasteur ! Et j'obtiendrais la garde exclusive, hors de question que tu continues a les manipulés à ta guise en leurs remplissant la tête de conneries ! Et inutile de mêler Dieu a sa s'il te plaît ! Par pitié !
- Je ne te laisserai pas fair...
Mais avant que le pasteur eu fini sa phrase, alors qu'ils traversaient le pont de la rivière Skidoo Creek un choc se fit entendre, perdant alors le contrôle de la voiture. Cette dernière traversa les barrières de sécurités du pont pour finir sa course plusieurs dizaines de mètres plus bas dans la rivière.
Point de vue externe, Los Angeles, Lundi 2 Novembre, 22 h environ.
Le pied sur l'accélérateur à plus de 250 kilomètre heure, Sayla s'apprêtait à gagner une énième course illégale, son quotidien depuis presque 4 ans. Elle franchit la ligne d'arrivée avec une grande longueur d'avance. Malgré le mauvais pressentiment qui ne la quittait pas depuis le début de la course, elle en fit abstraction pour effectuer un drift magistral qui était sa signature propre qui signait la fin ainsi que son arrivée à chaque course illégale ! Peu lui importait qu'elle perde ou qu'elle gagne, l'adrénaline qu'elle ressentait dans ces moments là était pire qu'une drogue. Elle en avait besoin, c'était vital pour elle ! Alors qu'elle était en plein dans son drift elle ressentit un coup au cœur, comme si une flèche avait transpercé ce dernier. Elle réussit malgré tout à garder le contrôle de la Lamborghini. Lorsque cette dernière s'arrêta complètement après plusieurs tours sur elle-même dans les applaudissements et les crissements de pneus qui vrillaient les oreilles de toutes les personnes présentes en laissant des traces noires sur le goudron de cet immense parking du Neil'Station. Une station essence éloignée du centre de Los Angeles, très prisé des poids lourds mais complètement vide la nuit, un endroit idéal pour les racers. Tout en leur donnant une vue panoramique de la ville qui ne dort jamais éclairée de milliards de lumières tel un paysage de paillettes multicolore. Elle ne ressentit pas cet élan de fierté ni de joie dont elle était habituellement rempli avec une seule envie : recommencer, elle n'était jamais rassasiée ! Mais cette fois-ci tout ce qu'elle ressentit fut un vide avec l'impression que sa cage thoracique se resserrait. Elle avait la nette impression que les battements de son cœur diminuais et que sa respiration se raréfiait avant de se couper totalement. Ce fût Susanne et Kyle qui la sortirent de cette transe en se précipitant sur la voiture à peine arrêté pour ouvrir la portière conducteur et pour la soulever sous les applaudissements, elle s'efforça de sourire pour éviter qu'ils ne remarquent son état. Malheureusement Susanne le vit juste avant que son sang ne se gèle dans ses veines lorsque le hibou se mit à pousser son hululement funeste.
- Ça va Sayla ?
- Oui très bien ! Pourquoi tu dis ça ?
- Je sais pas t'as l'air bizarre, d'habitude tu ouvres la portière à peine la voiture arrêtée, et là tu avais l'air d'être sonné quand on a ouvert tu étais enfoncé dans ton siège, avec les articulations qui blanchissaient tellement tu serrais le volant !
- Mais non voyons de quoi tu parles, t'es sûr que tu veux pas aller te coucher ? T'as l'air fatigué au point d'avoir des hallucinations ! Répondit-elle en chassant de son esprit la signification de ce chant d'oiseau.
- Mouais, et rêve ce soir on fait la fête, tu es pas prête de te coucher ma vieille, nuit blanche cette nuit. On va au Tores'Club il y a une battle de street dance. Il faut absolument qu'on y participe !
- Ah ouf ! Je te retrouve enfin tu m'a fait peur !
- Ah Ah, allez viens on se casse avant que les flics rapplique. Dit-elle pile au moment où les sirènes de police commençait à se faire entendre.
- Tu sais je crois que tu commence à nous porter vraiment la poisse c'est pas la première fois en plus ! Non mais sérieux je les comprendrai jamais ! Pourquoi essayer de nous prendre la main dans le sac si a chaque fois ils nous avertissent des kilomètres à la ronde avec leurs gyrophares et leurs sirènes ? Illogique !
- Peut-être qu'ils pensent qu'on va dire: Ah les voilà ! Venez ! On vous attend !
- Ouais bah même pas en rêve ! T'es sûre que votre oncle peut rien faire pour les enfermer dans leurs locaux afin qu'ils nous lâchent la grappe une bonne fois pour toutes ?
- Laisse notre oncle en dehors de tes idées idiotes s'il te plaît !
- Mince ! T'es pas cool je suis sûre qu'il pourrait nous arranger le coup pourtant !
- Oublie ! N'y pense même pas ! Rétorqua son amie en secouant la tête amusée par le coup foireux qui devait faire son chemin dans la tête de Sayla.
- Un court-circuit qui verrouille malencontreusement toutes les portes et fenêtres ?
- Sayla ! Cria Susanne faussement outrée.
- Ok, ok, ok, je lâche l'affaire ! Abdiqua Sayla les mains en l'air avant de reprendre. Allez-y partez devant je vous suis !
- OK ! Go les gars on se grouille !
Remontant dans sa voiture en ignorant le hibou avec l'argent de la course tendu par Antos, un ami et le plus grand organisateur de course illégale du coin. Elle balança le sac sur le siège passager avant de démarrer en trombe après le coup de klaxon du crew, elle repensa à cette sensation qui lui avait enserré le cœur tout en s'engageant dans la route à toute vitesse dans le sens opposé des flics alors que les autres bolides présents se dispersèrent dans toutes les directions pour finir par disparaître dans la nuit noire. Un cœur, son cœur qu'elle croyait mort de toute sensation, il s'était comme remis en marche quelques secondes avant de se retransformer en pierre. Mais pendant ces quelques secondes elle avait senti qu'une partie de ce dernier venait de mourir comme si on lui avait arraché ! Elle savait au fond d'elle que quelque chose de grave était arrivés parmi les gens de son passé. Mais elle se refusait de se l'avouer, secouant de la tête intérieurement pour chasser cette idée farfelue de ses pensées en mettant cette sensation sur le compte de l'adrénaline, filant a toute allure en direction de Los Angeles en doublant ses compères qui klaxonnèrent pour montrer leur énervement comme si ils s'attendaient vraiment à ce qu'elle les suive, alors que c'est toujours elle qui mène toujours la danse. Elle était loin de se douter que cette intuition lui serait confirmée 27 heures plus tard par téléphone.
Point de vue externe, pont Skidoo Creek, Finley Spring, Lundi 2 Novembre 23 h 15.
La neige tombant abondamment recouvrait le sol du pont d'une épaisse couche la où se reflétaient les lumières des ambulances et des voitures de police éclairant ainsi le lieu de l'accident. Le chef de la police d'une petite ville, regardait la voiture du pasteur et un de ses plus grands amis être sortie de l'eau pour la remonter sur le pont. Il se rappela avec peine que quelques heures auparavant il dînait avec sa femme accompagné de ces deux vieux amis de longue date, les mêmes qui venaient d'être victime d'un accident. Si seulement il n'avait pas écourté le dîner suite à un appel urgent du travail. Il serait rentré ensemble et aurait peut-être pu éviter cet accident ou au moins intervenir plus vite. C'est son fils qui rentrait avec Louis de l'université ou ils avaient dû rester pour un exposé qui avait fait cette terrible découverte avant d'appeler les secours et son père.
Ce dernier à cause du manque de visibilité n'avait pas reconnu la voiture. Il n'avait par conséquent mesurer la gravité et l'importance de son appel. Si Marc en recevant ce coup de téléphone avait tout de suite pensé à son ami, il s'était ensuite blâmé car ce dernier vu l'heure tardive était sûrement rentré depuis longtemps. Mais c'est en arrivant sur les lieux et en éclairant avec sa lampe torche la rivière qu'il s'était figé d'effroi. Seul l'arrière de la voiture avec la plaque d'immatriculation était visible, le reste était enfoncé dans l'eau. Il avait tout d'abord prié que le modèle du Monospace ne sois qu'une simple coïncidence, mais la lecture de la plaque avait anéanti tous ses espoirs. Entendant les sirènes au loin il avait ordonné a son fils de rentrer. Marc tout en gardant le silence sur les propriétaires de la voiture c'était montré ferme car il savait au fond de lui qu'il y avait peu de chance qu'il y ait des survivants.
Les cris et l'agitation autour de lui le firent revenir au présent. La voiture sortie de l'eau venait d'être délicatement posé sur le pont. Se rapprochant des secours qui venait d'ouvrir la porte conducteur, il redoutait que ses intuitions s'avèrent vraies.
- Il faut le sortir de la voiture dépêchez-vous ! Cria l'un des ambulanciers.
Se reculant pour leur laisser le passage Marc avait les yeux rivés sur la silhouette de son ami de toujours qui éclairé par les phares et les lumières des gyrophares des véhicules présents était sorti de la carcasse de la voiture pour être déposé sur le brancard au sol. Le shérif fût rejoint par Max qu'il avait été appelé pour sortir le Monospace de la rivière.
- Bordel ! Je comprends pas, comment il a pu glisser à ce point il a carrément casser la barrière j'ai jamais vu ça, c'est impossible ! Dit le garagiste totalement perdu.
- Je sais pas, il avait peut-être bu, nan mais qu'est-ce que je dis ! Il ne buvait jamais avant de conduire !
- Hé pas la peine de s'énerver calme-toi ! Ton fils a vu quelque chose en arrivant sur les lieux ?
- Non, rien du tout sauf qu'il m'a dit qu'il avait failli perdre le contrôle de sa voiture à quelques mètres, c'est pour ça qu'il s'est arrêté, il voulait mettre ses chaînes avant de continuer sa route. S'exaspéra le shérif en se passant les mains sur le visage excédé et en colère contre lui-même.
- Attends je vais voir si je remarque quelque chose. L'informa Max avant de s'éloigner.
Reportant son attention sur l'équipe médical il croisa le regard d'un des infirmiers qui le regarda désoler, ce dernier se leva pour venir à son encontre.
- Non c'est pas possible ! Pas lui !
- Nous sommes désolés, il n'y a plus rien à faire, il est mort sur le coup.
- Non je veux le voir !
- Je vous le déconseille il est presque méconnaissable, ce n'est pas beau à voir, vraiment vous devriez éviter monsieur. S'interposa l'infirmier en essayant de le raisonner.
- Je suis flic, j'en ai déjà vu des scènes macabre, vous pouvez me croire, c'est pas ça qui va me faire peur ! Et puis de toute façon ça peut pas être pire que ce qui s'est passé il y a 5 ans, non ? Vociféra Marc.
À ce souvenir l'infirmier baissa la tête et s'écarta pour le laisser passer hanté par les images insoutenables de ce jour.
- Merci bien ! Lança le shérif sans sympathie trop énervé pour ça.
Avançant vers le brancard où se trouvait le corps de son ami, l'équipe médicale qui s'apprêtait à recouvrir la dépouille s'écarta en baissant les yeux pour le laisser s'approcher. Retenant un souffle d'effroi devant la scène éclairée par les phares d'une ambulance. Il inspecta le visage méconnaissable de son ami. Complètement déformé par le choc et couvert de sang, tout comme le reste de son corps il était en effet impossible de réanimer ce dernier. Ne pouvant supporter plus longtemps cette affreuse vision, il se retourna vers un des urgentistes qui donnait des informations via le transmetteur de l'ambulance, une phrase de ce dernier le percuta de plein fouet.
- ... un corps sans vie retrouvé, aucune autre personne à bord, nous ...
- Comment ça aucune autre personne à bord et sa femme où est-elle ? Cria-t-il attirant l'attention de toutes les personnes présentes.
- Attendez ! Sa femme ? Elle était avec lui ? Pourtant il n'y avait qu'une personne dans l'habitacle ! Dit l'urgentiste abasourdi et étonné en écartant le transmetteur.
- Impossible !
Se dirigeant le plus vite possible vers la voiture ou le pare-brise avant côté conducteur était complètement enfoncé il fit le tour pour arriver du côté passager où il constata que la fenêtre était abaissée et la ceinture détachée. Un regain d'espoir le saisit en voyant ces détails.
- Elle a réussi à s'extirper de la voiture, descendez sous le pont immédiatement je veux que vous fouiller la rive des deux côtés tout de suite, dépêchez-vous bon sang ! Ordonna-t-il à ses hommes en les pressant pour qu'ils aillent plus vite pendant qu'il se dirigeait déjà d'un côté du pont, celui opposé à Finley Spring. Intercepté par Max il s'arrêta illico.
- Marc j'ai trouvé quelque chose ! Il faut que tu viennes voir !
- Max, j'ai pas le temps je dois aller la chercher !
- Viens je te dis il n'y en a pas pour deux minutes ! Insista celui-ci.
- Ok très bien je te suis, vas-y montre-moi ce que tu as trouvé. Obtempéra à contrecœur le chef de la police.
Après seulement quelques mètres parcouru avant le lieu de l'impact Max s'arrêta au bord de la barrière alors que les policiers les frôlaient à toute vitesse pour rejoindre la rivière en contre bas.
- Tu vois rien qui cloche ? Le questionna le garagiste.
- Non je vois juste une couche de neige et des traces de pneus, tout ce qu'il y a de plus banal ! Et franchement tu crois sérieusement que c'est le moment de jouer aux devinettes ? Commença à s'énerver Marc.
- Hé du calme, j'y suis pour rien moi ok ? Non mais sérieux c'est toi le flic non ? C'est toi qui devrais remarquer ce genre de détails en premier, pas moi surtout depuis le temps que tu passe, travail et vit ici sans compter le nombre de fois ou tu empreinte ce pont, de plus tu commences à avoir de l'expérience avec tous les accidents de la route que tu as vu.
- Non mais je rêve, franchement excuse-moi de ne pas remarquer ce petit détail dont tu parles mais tu vois j'ai légèrement l'esprit ailleurs ! C'est pas comme si je venais de voir mon meilleur ami complètement broyé de plus sa femme est introuvable et je vais devoir annoncer à trois gamins qu'ils sont peut-être orphelin et a une ville entière que leur pasteur est mort ! Alors franchement excuse-moi d'être complètement à côté de la plaque.
- Hé désolé pas besoin de t'en prendre à moi je disais pas ça méchamment tu sais ! S'exclama Max les mains devant lui.
- Ah ouais t'es certain, ça c'est sûr que c'est pas toi qui va annoncer la mauvaise nouvelle n'est-ce pas ? Ça m'étonnerait que ce soit toi qui te dévoue pour aller dire à Lanson que notre meilleur ami en commun viens de mourir écrasé dans sa voiture à cause d'un putain de rocher. Alors tes remarques bonnes ou mauvaises tu te les gardes, t'as mal choisi le moment de m'emmerder c'est clair ? C'est vraiment pas le ...
Le shérif eu la parole coupée par les vociférations à sa droite de Lewis qui venait de s'aplatir sur la route à un mètre de lui. Max les sourcils haussés attendait patiemment pour voir si Marc allait faire le rapprochement.
- Merde Lewis relève-toi bon sang ! C'est pas le moment de faire l'idiot. Mais c'est pas vrai vous êtes tous une bande d'incapables ! Vous savez toujours pas marcher correctement à votre âge ou quoi ?
Secouant la tête d'incrédulité qui n'ait pas fait le lien Max se contentait de l'écouter crier sur son bras droit.
- Tu vois Smith c'est vraiment pas le moment de me gonfler, vraiment pas le moment ! Crois-moi sur parole ! Mais attends ! Dit-il comme pris d'une illumination en reregardant en direction de l'endroit où Lewis avait glissé une deuxième fois avant de repartir.
Il se dirigea vers l'endroit où son bras droit était quelques secondes plus tôt tandis que Max leva les mains au ciel en remerciant qu'il ait enfin capté le message.
- Enfin j'y croyais plus ! Tu en as mis du temps ! S'exclama ce dernier.
Gagnant un grognement et un regard noir de la part de l'homme de loi, le garagiste préféra s'abstenir d'en rajouter.
- Oh c'est bon hein ! Aucun commentaire tu seras gentil ! S'abaissant pour balayer de la main la poudreuse pour mettre à jour une épaisse couche de glace, il se figea.
- Mais qu'est-ce que ça fait là cette plaque ? Il ne devrait pas avoir d'eau à cet endroit, on a vérifié les écoulements pour l'eau de pluie sur le pont il y a un mois avant le début de la neige et tout allait bien, tout fonctionnait à merveille !
- Sauf que c'est là que tu te trompe, ça ne vient pas des écoulements le problème.
- Mais de quoi alors bon sang tu vas parler oui ?!
Ignorant le ton de Stanton, Smith reprit.
- Après avoir gratté du pied j'ai remarqué que la plaque s'étendait jusqu'au milieu de la route puis s'étend de la ou nous nous tenons, à environ cinq mètres ou plus en contrebas. Voyant qu'il commençait à s'impatienter il abrégea.
- Le surplus d'eau provient de la colonne d'eau provisoire qui passe sur le pont, sous le trottoir. Elle est percée ici. Expliqua t-il en montrant du doigt le bord de la chaussée.
- Viens voir. Repris le garagiste.
Suivant Max, Marc repéra un morceau de la colonne là où il y avait repéré facilement la fuite visible à une grosse couche de glace inhabituelle qui la recouvrait comme un énorme manchon difforme. Il comprit que celle-ci datait de plusieurs jours et que si quelqu'un l'avait remarqué l'accident aurait pu être évité. La colonne d'eau temporaire avait explosée sous l'effet du gel déplaçant ainsi la bordure du trottoir qui avait été percuté par le monospace si on en croyait les empreintes des pneus. Sa solidification et ou son remplacement avait été reporté au printemps faute de temps car l'hiver était arrivé plus tôt que prévu cette année. Grâce à ces éléments il comprit sans mal les circonstances de ce drame. Avant de pouvoir se mettre en colère il fut interrompu par Davies qui l'interpella. Max et Marc se retournèrent alors comme un même homme en direction de ce dernier.
- Chef ! Murphy la retrouvé elle était sous le pont sur la rive droite.
- Elle est vivante ? Ne pu s'empêcher de demander Stanton qui craignait déjà le pire.
- Aucune idée je suis venu immédiatement pour aller chercher les secours et vous prévenir.
Se précipitant sous le pont suivi des ambulanciers alertés par leur échange, de Smith et de Davies, ils arrivèrent rapidement vers Murphy qui avait posé sa veste sur Madame Walston, s'écartant d'elle pour laisser place aux médecins et aux infirmiers il se dirigea vers Stanton.
- Avant que tu me le demande, sache que je n'en sais absolument rien elle est inconsciente et je n'ai malheureusement trouvé aucun pouls ni respiration, j'ai juste eu le temps de la couvrir de ma veste, elle est sûrement totalement gelée vu le teint blafard qu'elle avait !
- Tu m'étonne qu'elle soit gelée t'a vu la température de l'eau à cette période de l'année, franchement pas besoin d'être médecin pour faire ce genre de déclaration ! Dis-moi Murphy c'est la fatigue ou quoi qui te rends si idiot ?
Ses deux plus proches collègues baissèrent la tête, car le connaissant très bien ils savaient que dans ce genre de moment il fallait mieux ne pas répliquer pour éviter de l'énerver plus que de raison, Stanton avait besoin d'évacuer cette peine qu'il savait sans grand mal la transformer en colère à déverser sur n'importe quelle personne qui croiserait sa route. Frustré et le cœur serré d'avance d'avoir à sûrement annoncer deux mauvaises nouvelles aux enfants de ce couple dont il était très proche.
Se reconcentrant ou gisait le corps de Madame Walston la voix du médecin lui insuffla une bouffée de soulagement.
- J'ai un pouls ! Cria ce dernier. Il est faible. Apporter vite une couverture et un brancard il faut la transporter d'urgence à l'hôpital. S'affola le médecin.
Regardant le corps de la femme de son ami être enveloppé dans une couverture de survie lancé depuis le pont par un infirmier pour être ensuite soulevé et posée sur un brancard qui passa devant lui à tout allure pour se diriger vers l'ambulance, ne lui laissant voir que très brièvement le visage fantomatique et bleuté de Louise. Stanton réalisa seulement que le pire était à venir lorsque le médecin en charge de la femme de Daniel s'arrêta devant lui.
- Monsieur savez-vous si ils ont de la famille ? Afin qu'on puisse les avertir de la situation.
- Oui ils ont trois enfants mais je refuse que vous leur annonciez cette nouvelle par téléphone.
- Mais ...
- Je m'en charge, je vais sur-le-champ les prévenir de vive voix.
- Très bien Monsieur Stanton comme vous voudrez, elle est emmenée au St Johnson Hopital en réanimation.
- Merci beaucoup je ne m'en serais pas douté. Max posa une main sur l'épaule du chef de la police pour le calmer avant que ce dernier se dégage violemment en continuant à monter en pression. Non mais c'est vrai quoi, c'est pas comme si c'était le seul hôpital du coin, n'est-ce pas ? Sans vos précisions je m'en serais jamais douté dit donc. Merci beaucoup docteur !
Baissant la tête tout en saluant l'homme de loi de Finley pour ensuite s'échapper en vitesse en direction de l'ambulance qui s'apprêtait à partir, afin d'éviter de s'attirer encore plus les foudres de Marc Stanton. Celui-ci se tourna vers Max l'air désolé tout en replaçant son képi maladroitement.
- Désolé Max je ne devrais pas m'en prendre à toi tu n'y est pour rien.
- T'inquiète pas c'est rien je comprends tout à fait que tu pètes un plomb, c'est normal, le contraire aurait été bizarre venant de toi.
- Non ! Mais non ! Ce n'est pas une raison pour autant cesse de me chercher des excuses.
- Hé arrête c'est bon la ! Allez viens faut remonter il n'y a plus rien à faire ici.
- Ouais t'as raison, en plus il faut que je me rende chez les Walston pour annoncer ça aux gamins. Bordel comment je vais faire !
- Pas la peine de te torturer, je viens avec toi, on était là-bas avec ma femme lorsque tu m'as appelé. De toute façon je remorquerais la voiture demain il faut que tes collègues fasse des prélèvements avant non ?
- En effet, puis de toute façon il n'y a pas de bonne façon pour dire ce genre de chose. Et les prélèvements seront faits demain c'est la procédure pour tout accident de toute manière.
- C'est bien ce que je me disais. Aller en route ! Dit le garagiste en tapant des mains.
- Vas-y je te suis !
Se retournant une dernière fois vers le rocher, dans la rivière, ou son frère de cœur avait perdu la vie. Il dirigea ensuite son regard vers le lieu, sous le pont, ou Louise fût retrouvée. Il se dit que c'est un miracle qu'elle ait pu survivre à un tel accident, même si rien n'était encore sûr concernant son état.
Secouant la tête pour chasser ses pensées noires qui l'habitait, il leva la tête en direction du pont en entendant les sirènes et en apercevant du coin de l'œil les lumières de ces dernières qui se reflétaient sur la neige dans la nuit noire, pour suivre des yeux les deux ambulances dont une qui s'éloignait à toute vitesse en direction de l'hôpital. Tandis que la deuxième qui l'avait laissé passer montrait par sa lente allure qu'il n'y avait plus rien à faire pour la personne qu'ils transportaient. L'une contenait le corps sans vie du pasteur de la ville et l'autre l'espoir de toute une famille, c'est avec cette pensée lucide qu'il se mit en marche une fois les camions de secours hors de sa vue mais les avertissements sonores encore bien présent et qui emplissait le paysage sinistre, pour rattraper Max qui avait déjà commencé à prendre d'ascension cette côte. Celle du malheur.
Remontant la pente qui bordait le pont et qui forçait le silence dû à son passé, Marc réfléchissait à comment annoncer la nouvelle aux enfants Walston et à une ville entière. Avant de monter dans la voiture il se tourna pour s'adresser à ses collègues qui étaient revenus sur le pont en même temps que les secours.
-Davies, Murphy vous me barrer cette route illico c'est clair ? Il est hors de question qui y ait d'autres accident, je ne commettrais pas la même erreur deux fois ! Ordonna-t-il à ses collègues.
- Bien chef on s'en occupe ! Lui répondit Davies.
- Vous pouvez compter sur nous ! On quittera pas ce pont sans qu'il soit bouclé et sécurisé ! Rajouta Murphy.
- Bien merci les gars ! T'est prêt Smith ? On peut y aller ?
- Ouais c'est ok pour moi, tu peux y aller je suis juste derrière toi. Cria Max au loin en montant dans son camion équipé d'une grue où se trouvait déjà Tom, son frère.
Il ouvrit alors la portière pour s'engouffrer dans sa voiture de fonction. Après avoir refermé la porte, alors qu'il s'apprêtait à allumer le contact il tapa d'un coup le volant poussé par un sentiment de tristesse et de rage mêlées. L'appréhension qu'il ressentait à l'idée d'apprendre cet accident à cette famille à cette ville qui ne c'étaient toujours pas remis du drame d'il y a cinq ans le détruisait. À croire que c'est cet endroit qui portait malheur.
Mettant en marche le véhicule et démarrant en trombe il vérifia dans le rétroviseur intérieur que Max le suivait bien et tout au long du trajet jusqu'à ce qu'il se trouve devant la maison familiale des Walston, cette appréhension ne le quitta pas une seule seconde. Elle s'était même intensifiée lorsque après s'être garé il est sorti de la voiture et que Max venant de se stationner juste après lui avant de sauter du camion l'a rejoint. Ils se sont regardés un bref instant avant de se tourner pour observer l'habitation tout comme Tom qui était en retrait de quelques mètres derrière eux, silencieux.
Les fenêtres éclairées par la lumière venant de l'intérieur illuminaient la pelouse enneigée tandis que les rires et la musique émanant du foyer familial étaient audible de l'extérieur. Devinant facilement les garçons se battre devant les jeux vidéos pendant que les filles discutaient dans leur coin tout en se moquant à l'occasion de ces derniers. Smith et Stanton restèrent figés sur le trottoir incapable de bouger, car ils savaient qu'a l'instant où ils entreront dans la demeure, cette bulle de joie dans laquelle ils sont plongés, éclatera pour laisser place à une ambiance funeste. Une voix plus distincte leur fit tourner la tête vers la baie vitrée du salon à droite du hall d'entrée.
- Rends-moi mon téléphone petite chipie !
- Ha ha ha, attrape-moi alors, tu peux toujours essayer mais tu n'y arrivera pas !
- Sa c'est ce que tu vas voir !
Regardant cette touchante scène, Stanton reconnu sans mal Jenna qui poursuivait pour la énième fois sa petite sœur Milla. Souriant malgré lui compte tenu des événements devant cette vue, sans détacher son regard du salon il agrippa alors le bras de Max qui commençait à s'avancer en direction du perron. Refusant ainsi d'interrompre surement les derniers moments de bonheur de cette famille avant longtemps.
- Attend encore un peu Max. Le supplia t'il.
- Quoi ? Pourquoi ?
Observant Jenna attraper la petite dernière pour la soulever tout en la chatouillant sous ses rires et ses supplications afin qu'elle lâche le portable de l'adolescente. Il n'eut aucun mal à trouver la réponse à cette question.
- Laissons-les encore quelques instants dans l'ignorance, je suis incapable d'interrompre cette scène de joie.
- Oui tu as raison, mais tu sais il va falloir y aller tôt ou tard.
- Je sais, juste une minute.
Voyant Milla capituler et rendre le portable à sa sœur, laissant le calme regagner la pièce, il sût que c'était le moment.
- Allons-y.
- T'est sûr ?
Pour simple réponse il quitta des yeux la baie vitrée et s'engagea en direction de la porte d'entrée, posant sa main sur la poignée il entendait les garçons vociférer sur les zombies de leur jeu virtuel. Marc se retourna vers Max.
- Louka.
- Quoi Louka ? L'interrogea le garagiste.
- C'est lui qui va comprendre en premier, comme pour les deux dernières fois.
- Et laisse-moi deviner, t'as peur de sa réaction ?
- Exactement, tu sais il est devenu l'aîné de la maison en quelque sorte depuis quatre ans suite au décès de tu sais qui. Mais là j'ai peur que ce soit trop lourd à porter pour lui et qu'il fasse une connerie.
- Hey t'inquiète, on va le surveiller de près et puis c'est hors de question qu'il gère ça tout seul. Ok ?
- Ouais t'as raison, puis de toute façon, il n'y a pas le choix.
Se retournant il prit une grande inspiration pour se donner le courage d'affronter la suite. Il actionna ensuite la poignée en entrant dans le hall séparé du salon par un mur suivit de Smith et de son frère qui refermait la porte derrière eux.
❄❄❄❄
Bonjour tout le monde ! Tout d'abord Joyeux Noël ! J'espère que vous passez un super moment ! Je suis contente de vous retrouver aujourd'hui après cette très longue pause, encore désolé pour ça d'ailleurs car je sais que beaucoup on du me détester pour avoir attendu aussi longtemps ce chapitre. J'espère sincèrement que ce chapitre vous plaira. N'hésitez pas à liker, commentez et à partager sur les réseaux sociaux ou autres les bannière (vous les trouverez dans mon book Info News). Bonne lecture et on se retrouve le 1 Janvier pour le chapitre 2. Merci beaucoup et à bientôt ! Bye !
Publié le Samedi 25 Décembre 2021 à 00 h 20.
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