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Chapitre cinq - Symboles

Le doux soleil d'Avril brillait déjà haut dans le ciel, ses tièdes rayons illuminant de leurs douces nuances tout l'Hanamachi. La nature, endormie depuis de trop nombreux mois, comme endolorie par ce long sommeil hivernal, s'éveillait lentement. La lumière dorée du matin caressait de ses tendres faisceaux les bourgeons à peine éclos, faisant timidement chatoyer le jeune feuillage vif des arbres. Le gazouillis des oiseaux, nichés dans les cimes les plus hautes, s'harmonisait aisément avec le clapotis de la rivière qui ruisselait non loin, créant par leurs parfaits accords une apaisante mélodie. L'odeur délicate, intense et sucrée, des fleurs de cerisiers en pleine floraison embaumait l'air d'un puissant parfum printanier. Sous le regard des promeneurs, le jardin regorgeait de vie.

Près d'un kiosque fleuri de merveilleuses glycines, colorées et délicieusement odorantes, Yoongi se protégeait du soleil, sa magnifique et large ombrelle le dissimulant à demi aux yeux des flâneurs. D'un rouge pâle translucide, elle s'accordait parfaitement au somptueux kimono de soie rouge grenat aux discrets motifs de lotus que le jeune homme avait revêtu. Les fines broderies, mélange de fils d'or et de délicates peintures vermeilles, ornaient le précieux tissu sur toute sa longueur. Une large ceinture, d'un noir mat, cintrait sa taille et aux pieds, Yoongi portait de hautes okobos noires laquées. Ses cheveux fins et lisses bougeaient librement au rythme d'un léger vent tiède, et comme à l'accoutumée, sur son visage naturellement pâle, très peu de maquillage. Seuls ses yeux avaient étés légèrement noircis et ses lèvres finement rosées.

Perdu dans sa contemplation des féeriques plantes grimpantes, ses yeux sombres parcourant lentement les gracieuses pétales, Yoongi sursauta imperceptiblement. Surprit par un toucher inattendu, lentement, la main sur la poitrine, la respiration rapide, le jeune homme se retourna, le regard interrogateur. Ai se tenait là, tout près de lui, magnifique dans la lumière matinale, sa petite main aux longs doigts fins posée sur sa frêle épaule, un sourire espiègle ourlant ses lèvres. Yoongi lui sourit tendrement. Ils ne s'étaient pas vu depuis des jours.

Se protégeant des forts rayons de soleil sous une délicate ombrelle d'un blanc pur, son sublime visage soigneusement maquillé, la jeune femme était saisissante de beauté. Habillée d'un kimono entièrement blanc aux subtils reflets irisés, la taille fluette de la Geiko avait été parfaitement mise en valeur par un obi gris clair. Aux pieds, elle portait de hautes getas sculptées dans du bois de saule, et la lanière de soie blanche de ses chaussures se confondait presque avec ses tabis immaculées. Ses longs cheveux sombres et brillants avaient étés coiffés dans un impressionnant chignon traditionnel. Une somptueuse cascade de fleurs de colza blanches, ainsi qu'une magnifique épingle métallique en forme d'éventail, embellissaient sa coiffure.

Côte à côte, dans un confortable silence, de fins sourires similaires aux lèvres, les deux jeunes gens se perdirent un court instant dans leurs pensées, leur regards absorbés par le merveilleux paysage. Puis brisant définitivement la tranquillité du moment, la main de la jeune femme attrapa lestement le menton du plus jeune, l'obligeant à tourner son visage vers le sien. Fronçant délicatement ses fins sourcils maquillés, ses beaux yeux sombres parcourant rapidement ses traits, Ai le dévisagea longuement. Ses pupilles furent fatalement attirées par une petite marque rougeâtre, celle que Yoongi tenta pourtant maladroitement de dissimuler de la main. Bien vite, les yeux fuyants, les joues écarlates, le jeune homme se déroba sèchement, les doigts de la plus âgée délaissant sa peau après un petit coup sec du menton.

- Renkô ?

- Mh.

C'était une question rhétorique. La nuit précédente, un énième accès de colère, où se mêlaient rage et jalousie, avait une nouvelle fois mené Yoongi au sol, le nez plongé dans les tatamis de sa chambre, les larmes aux yeux, la joue rouge et douloureuse. La gifle avait été cuisante.

Ai poussa un profond soupir, les traits de son sublime visage altérés par la peine, ses yeux faussement perdus dans le doux balancement des glycines. La brise tiède de la fin de matinée caressait la peau sensible de sa nuque, la soie fine de son kimono ondulant le long de ses jambes, son chignon structuré légèrement mis à mal. Le lien entre Renkô et Yoongi avait toujours été étrange. Un curieux mélange entre fascination et indifférence. Le jeune homme avait rapidement idolâtré la somptueuse Geiko, cette superbe jeune femme qui le faisait tant rêver. À l'inverse, Renkô ne l'avait jamais véritablement considéré, et le fait qu'il soit, au fil des ans, devenu une magnifique Maiko n'y avait rien changé.

Cependant, inéluctablement, après des années de relation nébuleuse, l'arrivée de Kim Namjoon dans l'équation avait fait sensiblement pencher la balance. Le jeune entrepreneur était la représentation même du parfait protecteur, perle rare dans un océan de cailloux. Se situant diamétralement à l'opposé de tous ces hommes fortunés d'un certain âge, mariés depuis longtemps, seulement à la recherche d'un certain prestige, le jeune Kim Namjoon, avec sa beauté et sa richesse, faisait fatalement des émules.

Mais pour la toute première fois, après ces longues années de gloire, Renkô, être sublime et hautement convoité, paraissait fade et banale aux yeux d'un homme. Subjugué par l'énigmatique Maiko masculine à la beauté aussi froide que brûlante, Kim Namjoon n'avait jamais posé un seul regard sur la jeune femme, jamais. D'enfant invisible, Yoongi était alors devenu rival.

- Mademoiselle Ai, c'est bientôt à vous.

Ai et Yoongi se retournèrent d'un même mouvement, brusquement sortis de leurs pensées, le tissu de leur kimonos bruissant faiblement dans le calme ambiant, chatoyant légèrement sous l'intense lumière printanière. Une jeune femme, banale et anonyme, se tenait devant eux, la tête timidement baissée vers le sol, ses mains posées sur ses cuisses, son buste poliment penché en avant. Cependant, ne lui accordant que peu d'importance, perdue dans des réflexions qui ne pouvaient attendre, Ai se retourna une nouvelle fois vers Yoongi, une expression toujours soucieuse sur le visage.

- Yoongi, je -

- Tu vas être en retard.

Coupant rapidement court à la discussion, un énigmatique sourire aux lèvres, le jeune homme posa doucement sa main sur l'avant bras de sa sœur adoptive, la poussant imperceptiblement vers l'avant. Il n'avait pas besoin que Ai - ou que qui que ce soit d'autre - se préoccupe de lui. Ce qui se passait entre Renkô et lui ne regardait qu'eux. Légèrement excédée par l'être têtu qui lui servait de petit-frère, les yeux de la jeune Geiko se levèrent au ciel, ses lèvres tordues dans une moue de contrariété. Après un petit signe abstrait de la main vers lui, elle emboîta le pas à la jeune inconnue qui l'avait attendu non loin d'eux, silencieusement et poliment. Le sourire du jeune homme s'agrandit.

De là où il se trouvait, Yoongi avait une vue imprenable sur la scène. Faite de bois, la structure, de taille moyenne, faisait face à une vingtaine de petits bancs parfaitement alignés les uns près des autres. Derrière la scène, de grands panneaux de bois peints en blanc éclatant déclamaient dans une somptueuse calligraphie colorée l'ouverture du « Festival de danse des cerisiers de 1957 ». Les larges planches de l'estrade avaient été recouvertes d'un épais tissu rouge et au milieu de l'espace une petite structure faite de tatamis beiges avait été installée. C'est sur cette sur-structure que les plus belles et les plus talentueuses geikos présentaient à un public déjà conquis leurs somptueuses performances, se mouvant gracieusement au gré des notes de musiques. Dans cet exhibition, les instruments traditionnels, shamisens et kotos entre autres, étaient entièrement à leur place.

Sur scène, Ai était majestueuse. L'ombrelle délaissée, la jeune femme tenait entre ses longs doigts un sublime et large éventail. L'objet suivait à la perfection ses plus infimes gestes, se mouvant subtilement, claquant puissamment dans l'air, ondulant doucement sous le vent. Composé de bambou et d'un fin papier d'un blanc pur, seule une étroite branche de cerisier en fleur, d'un rose éclatant, avait été peinte des deux côtés de l'éventail. Et au moindre mouvement du corps, le tourbillon enchanteur de ses vêtements blancs attirait inévitablement le regard.

Immobile sous les caressantes fleurs de glycines, Yoongi observait silencieusement la scène, les yeux rivés sur la silhouette vaporeuse de la danseuse. Et tandis qu'il se laissait engloutir par de fantasmagoriques sensations, d'infimes frissons courant le long de ses bras, un faible bruit se glissa jusqu'à lui. Détournant le regard de l'estrade, posant brièvement son regard sur sa gauche, le jeune homme se figea. Durant une fraction de seconde, son souffle coincé entre ses lèvres, son cœur s'arrêta de battre dans sa poitrine avant de repartir dans une course folle, résonnant désagréablement à ses oreilles. Ses joues s'empourprèrent prestement. L'être qui lui faisait tant d'effet, inconscient de son profond désarroi, avançait paisiblement vers lui. Les mains dans les poches de son pantalon à pinces, un sourire radieux aux lèvres, Kim Namjoon était grandiose.

Le jeune entrepreneur était vêtu d'un luxueux costume noir. Le mélange fluide de soie et de coton attirait agréablement le regard, la lumière subtilement prise dans les fibres. Le pantalon et la veste, cintrés près du corps, allongeaient sensiblement la silhouette du jeune homme et son appréciable carrure en était divinement mise en valeur. La chemise éclatante de blancheur contrastait agréablement avec le doré de sa peau et ses cheveux aux reflets de miel scintillaient doucement sous les chauds rayons de soleil. Comme leurs yeux se croisaient, le sourire du plus âgé s'agrandit derechef, dévoilant un parfait alignement de dents blanches, et ses yeux se firent plus chaleureux, plus lumineux.

Près de Yoongi, Namjoon s'inclina amplement, ses mains tendues le long des jambes, sans se départir de son large sourire, ses deux fossettes profondément creusées dans ses joues. Le visage à demi-caché par le mince papier de son ombrelle, les joues rosies, Yoongi lui rendit sa salutation silencieuse en se courbant poliment. Comme dans un tableau de Maître, la brise faisait timidement murmurer le feuillage des fleurs bariolées, leurs vêtements ondoyants doucement, les riches tissus caressants leur épidermes frémissantes. Pendant un instant, le temps sembla suspendu.

- Vous êtes magnifique.

Les joues de Yoongi prirent feu. La main droite immobile sur le manche de son ombrelle, la seconde perdue dans les mèches folles de ses cheveux, dégageant gracieusement son front, le jeune Maiko était sublime aux yeux du plus âgé. L'allégorie vivante de la beauté la plus pure et la plus saisissante.

- Je suis heureux de vous revoir.

- Moi aussi.

Ce ne furent que des murmures. Des chuchotements si bas qu'ils auraient pu se perdre dans le souffle du vent, s'évaporer au cœur du tumulte de la nature, se fondre dans l'agitation humaine. Seules leur respirations tremblantes, leur cœurs battants une mesure inexistante, troublaient le silence contemplatif qui s'était installé parmi eux. Entre leur deux corps frissonnants, la tension était enivrante.

- Ce jardin semble magnifique. Marchons un peu, voulez-vous ?

Sous leurs pieds, le sol minéral se parait de nuances rosées, les doux pétales à peine éclos déjà fanés. De majestueux cerisiers bordaient la longue allée, façonnant de leurs branchages colorés un abri naturel, les raies de lumières tâchant le sol de flaques argentées. Tout près, le grand lac scintillait. La large étendue d'eau paisible s'animait sous les douces rafales de vent, caressant les berges de ses lentes ondulations. L'agréable chaleur qui se dégageait de leur deux corps en mouvement, leurs épaules se frôlant de temps à autre, leurs doigts s'effleurant intentionnellement, créaient une enivrante atmosphère.

- Alors dites-moi. Qui est véritablement Min Yoongi ? Quelle est son histoire ?

- C'est une histoire guère palpitante Mr Kim, et plutôt ennuyeuse je le crains.

Namjoon laissa échapper un rire sonore, grave et profond. Il se dégageait de lui une certaine aura de tranquillité, tendre et pratiquement tangible, alors qu'il se déplaçait sereinement, les mains derrière le dos, les yeux invariablement attirés par l'enchanteur panorama. Un sourire affable aux lèvres, le regard tourné vers lui, le plus âgé incita Yoongi à reprendre.

- Je suis né en Corée, en Mars 1939, dans un petit village près de Daegu. J'ai passé toute mon enfance dans ce village, sans jamais voir autre chose. Ma mère est coréenne et mon père est japonais, et c'est finalement tout ce que je sais de lui. Je ne suis arrivé au Japon qu'à l'âge de huit ans.

À présent immobiles, les deux jeunes hommes se faisaient face. À travers le feuillage des arbres, les rayons de soleil traçaient sur leurs vêtements d'abstraites arabesques lumineuses, caressants de leurs tendres faisceaux les courbes de leur visages. Tout autour d'eux, les pétales des cerisiers chutaient invariablement, flottants légèrement dans l'air, bruissants imperceptiblement au contact du sol. Namjoon se pencha alors faiblement en avant, dans une attitude presque enfantine, ses lèvres s'entrouvrant furtivement comme pour chuchoter un secret.

- Votre Coréen est absolument parfait. Ne vous a-t-on pas interdit de le pratiquer ?

- Okâsan n'a pas souhaité que j'oublie ma langue natale. À mes douze ans, quand je suis devenu Maiko, elle m'a fait rencontrer Kim Seokjin, un émigrant Coréen très fortuné. Il est devenu mon professeur particulier en échange de quelques services.

Namjoon détourna sciemment le regard, les pupilles bien plus sombres que précédemment, les dents grinçantes. Le dos crispé, les mains violemment enfoncées dans les poches de son pantalon, le jeune homme détournait le visage, faussement concentré sur l'éclat de lumière qui traversait le feuillage des arbres. Les traits de Yoongi s'éclairèrent furtivement, un fin rictus joueur se dessinant sur ses lèvres.

- Mais ... Jin a toujours eu un faible pour Suki. Okâsan lui a alors promis l'exclusivité, quand le temps serait venu. Il est aujourd'hui un important client de la maison, mais aussi un de mes plus précieux amis.

Le soulagement était si visible sur les traits du plus âgé, un discret sourire étirant ses lèvres pleines, ses yeux de nouveau brillants, que Yoongi ne pu contenir son rire. Le son, discret et clair, résonna faiblement sous le couvert des arbres, se mêlant gaiement aux gazouillis des oiseaux chanteurs. Namjoon en fut fasciné. Ses lèvres s'étirèrent un peu plus, ses fossettes à présent profondément marquées dans ses joues, et son regard empli d'une tendresse infinie se retrouvait perdu sur les traits agréablement détendus du magnifique jeune homme face lui.

- Ce dont je suis le plus curieux c'est comment est ce que le petit garçon coréen est devenu l'unique et sensationnelle Maiko masculine ?

Avançant à nouveau à faible allure, les deux jeunes hommes ne cessaient de se frôler. Leurs bras se balançaient au rythme lent de leur marche, leurs mains se heurtaient, caressant du bout de leurs doigts leur épidermes sensibles. Sous le toucher de l'autre, les respirations s'entrecoupaient sensiblement, leur souffles se bloquant alors dans leurs cages thoraciques imperceptiblement plus agitées.

- Eh bien ... Je ne sais pas réellement pourquoi, ni comment. C'est ... C'est un peu comme -

- Comme une affreuse et insignifiante chenille devenue un magnifique et surprenant papillon ?

***

Le regard haineux que l'inconnu lança au jeune garçon d'une douzaine d'années le fit frémir de la tête aux pieds. Le cœur tambourinant fortement dans sa poitrine, les joues rouges de gêne, les yeux brillants de larmes contenues, les poings serrés contre ses flancs, Yoongi se hâta. La nuit était tombée sur Kyoto, les rues se vidant progressivement de ses chalands, et le noir oppressant de la nuit faisait frissonner le frêle enfant. Le bruit retentissant de ses getas résonnait vivement dans les sombres rues désertées. Le souffle court et la gorge nouée, le jeune garçon passa rapidement la large porte coulissante, évitant soigneusement le regard interrogatif que Mr Sanzô posa sur lui, son éternelle petite lampe à huile près de lui. Délaissant à la va vite ses getas à l'entrée, le pas précipité, Yoongi rejoignit la chaleur rassurante de sa petite chambre au premier étage. Se jetant prestement près de la fenêtre, ses genoux enfoncés dans son futon plié, le garçon poussa un long soupir, ses yeux se fermant doucement, appréciant à sa juste valeur la quiétude de la pièce. Ici, il se sentait à l'abri.

Ce fut un faible bruissement qui attira son attention, le sortant subtilement de sa douce torpeur. Tout près de lui, imperturbablement posé sur l'encadrement de la fenêtre, un somptueux papillon d'un blanc immaculé battait des ailes. La paire d'ailes membraneuses se mouvait faiblement, l'éclat chancelant d'une bougie lointaine miroitant sur la surface des minuscules et fines écailles, émerveillant à chaque infimes mouvements Yoongi. Sous les yeux de l'enfant, le fragile insecte était magnifique.

- Il est beau, n'est ce pas ?

Yoongi sursauta légèrement. Naturellement somptueuse dans un kimono sans fioritures, Mme Ren s'était discrètement glissée près de lui, un tendre sourire aux lèvres, son regard également rivé sur le petit insecte. Dans le silence confortable de la pièce, seules leur respirations sereines étaient perceptibles.

- Le papillon est un symbole fort Yoongi. Il représente la capacité de passer par d'importants changements avec grâce et légèreté. C'est un symbole puissant de renouveau, de renaissance, mais également de joie.

Mme Ren se pencha calmement vers l'insecte, le doigt tendu et sûr. Paisiblement, et sans aucune brusquerie, elle fit grimper le papillon sur son index, les fines pattes de l'insecte se crochetant rapidement à son ongle. Posé sur le bout du doigt, se laissant contempler, le papillon se tenait immobile, comme figé.

- Regardes-le. Regardes comme il est beau, et si surprenant de près. Certains ne les aiment pas parce qu'ils ne voient d'eux que leur curieuse apparence, leur esprits trop étriqués pour aller au delà de celle-ci.

Dans un souple battement d'ailes, le papillon s'envola, sa couleur si pure se détachant facilement dans la faible obscurité de la pièce. Le regard ancré dans celui du garçon, sa main aux longs doigts enfouie dans les cheveux de jais de l'enfant, Mme Ren laissa un doux sourire fleurir sur ses lèvres.

- Tout comme ce papillon Yoongi, tu es le symbole d'un changement, fragile et puissant à la fois.

***

À l'instar d'une puissante vague, une foule d'émotions déferlèrent en Yoongi. Telle une onde, les frissons se propagèrent rapidement, couvrant le délicat épiderme du jeune homme de petits picots de chair, le laissant légèrement tremblant. Les yeux perdus sur le profil songeur de Namjoon, inconscient du trouble qui agitait le jeune homme près de lui, Yoongi ne put que murmurer, sa voix bloquée par l'émotion.

- Oui, comme un papillon ...

À la lisière des derniers grands cerisiers, leurs pas les y menant posément, Namjoon et Yoongi retrouvèrent l'imposante scène. La matinée touchant à sa fin, les spectateurs se faisaient plus nombreux autour de la structure, le doux ronronnement de la nature moins perceptible à travers le brouhaha des multiples voix. Yoongi jeta un furtif regard sur l'estrade, remarquant rapidement l'absence de Ai, avant de diriger le plus âgé vers le kiosque bourgeonnant. Le lieu, un peu en retrait, exhalait la simplicité et le calme. Près l'un de l'autre, paisiblement, ils laissèrent leur regards se perdre parmi les glycines en fleurs, leur odorats s'enivrant modérément du parfum particulier des plantes, savourant la proximité d'un corps chaud près du leur.

- Yoongi !

Les deux hommes se retournèrent d'un même mouvement, l'étonnement se lisant aisément sur leur visages. Ai, un radieux sourire aux lèvres, s'approchait d'eux à petit pas. Sa frêle silhouette disparaissant presque sous sa large ombrelle retrouvée, ses jambes bridées par l'étroitesse de son kimono, la Geiko n'en restait pas moins déroutante de beauté. Comme un halo de lumière, la blancheur de son tissu attirait à elle tous les regards. Brûlants d'un désir inavouable, ils étaient innombrables.

Arrivée près d'eux, les traits de son visage éclairés par un chaleureux sourire, la Geiko les salua d'un gracieux mouvement de tête, échangeant pour la première fois quelques mots avec le jeune entrepreneur. Puis, discrètement, alors que Namjoon se détournait légèrement, son regard curieux voyageant d'un bout à l'autre du jardin, Ai enveloppa de ses fines mains celles de son frère. Sous le regard appuyé de la jeune femme, le bout de ses doigts frais caressants désormais la matière lisse d'une petite boîte, les joues de Yoongi s'embrasèrent. Dans ses mains tremblantes, la boîte octogonale de l'ekubo semblait peser une tonne.

Un léger mouvement de menton de la plus âgée suffit à faire bouger le jeune Maiko. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, Yoongi s'approcha lentement de Namjoon, soupirant longuement une dernière fois. Les joues légèrement écarlates mais le regard sûr, camouflant rapidement son trouble derrière un fin sourire, le plus jeune tendit les mains vers le plus âgé, son regard bien ancré dans le sien. Reposant précairement entre ses paumes moites, la petite boîte imperceptiblement tremblotante attira rapidement l'attention de Namjoon, ses sourcils se fronçant fugacement.

- Qu'est ce que c'est ?

***

Jamais un Mizuage ne fut vendu aussi chère que celui de Yoongi. Pour cent cinquante mille Yen, la première nuit charnelle de Min Yoongi fut vendue à Kim Namjoon.

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