8. James et Emy - II
DEUXIEME ANNEE, décembre 1972
— Où est encore passé Remus ?
Emmeline et Sirius relevèrent le regard de leur devoir de Botanique pour scruter la foule d'élèves présents dans la bibliothèque. En effet, Remus avait été absent toute la journée, inquiétant ses amis.
— Tous les mois, il disparaît, fit remarquer la jeune Vance.
— Dumbledore dit que c'est pour des histoires de famille, mais j'y crois pas, assura James.
Peter émit un grognement étonné, mais personne ne remarqua ses dents serrées. Il ne pouvait plus supporter James. Sirius ne cessait de lui donner des conseils pour séduire Emmeline, rien ne marchait. Pourtant, elle était pendue au cou de James, étant encore plus tactile avec lui qu'au début de l'année. Peter était emporté par ce tourbillon de désespoir et de colère duquel il avait du mal à sortir. Il se faisait distant et préférait s'éclipser avec Remus, plutôt que de devoir rester avec Sirius, Emmeline et James qui s'amusaient toujours comme des fous.
— On lui posera la question quand il reviendra, assura Sirius.
Tout le monde acquiesça. Après une demi-heure à gratter le parchemin, Emmeline soupira d'aise.
— Enfin, j'ai terminé le devoir de Botanique. Il ne me reste plus que celui de Défense contre les Forces du Mal et je suis tranquille jusqu'à la reprise !
En effet, les vacances de Noël avançaient à grands pas et chaque membre de la bande retrouvait sa famille pour deux semaines. Préférant boucler leurs devoirs avant de rentrer chez eux, ils avaient décidé de passer la dernière semaine à plancher dessus. Emmeline se leva pour aller chercher des manuels supplémentaires et James n'attendit pas plus de cinq minutes avant de la rejoindre. Peter appuya fortement sur sa plume qui manqua de se briser.
— Dis donc, ils s'éclipsent souvent ces deux-là, fit remarquer Sirius en riant. Imagine s'ils sont ensemble en secret !
Peter ne répondit pas et tenta de se concentrer sur sa Botanique, or il ne cessait de relire la même ligne. Sirius lui donna un coup de coude pour qu'il réagît, mais son sourire forcé le surprit.
— T'es bizarre en ce moment, Pete'. C'est ton amoureuse qui te met dans cet état-là ? T'as appliqué mes conseils ?
— Oui.
— Et ça marche ?
— Visiblement pas puisqu'un sale Niffleur ne cesse de lui coller aux pattes.
Sirius posa sa plume, encore plus étonné. L'information fit d'autant plus son chemin jusqu'à son esprit, que Peter releva les yeux vers Emmeline et James qui cherchaient des manuels de Défense contre les Forces du Mal un peu plus loin. Il ne percuta pas tout de suite. Finalement, il écarquilla ses grands yeux noirs et posa même une main sur sa bouche, son regard alternant entre Emmeline et lui.
— Non, souffla-t-il. Me dis pas que... Par la barbe de Merlin, c'est Vance !
— Quoi ? déglutit Peter.
Il se rendait compte que sa colère l'avait trahie. Il n'aurait pas du la regarder aussi intensément et parler du Niffleur qui lui collait aux pattes - autrement dit, James.
— T'es amoureux de Vance ! répéta Sirius. J'en suis sûr !
— Tu dis n'importe quoi Sirius.
— Non, tout colle. Elle est à Gryffondor, t'es jaloux de James, c'est pour ça que tu prends tes distances avec lui, et tu la dévores des yeux.
— C'est ma meilleure amie.
— C'est bien pour ça que c'est forcément elle. Tu la connais depuis toujours ! Ça fait combien de temps ?
Peter expira, résigné. Cela ne servait à rien de nier. Si tous les arguments de Sirius ne l'avaient pas trahi, c'était bien la couleur de ses joues qui le faisait. Il tenta de masquer cela en se penchant sur son devoir, mais Sirius ne voulait pas lâcher l'affaire. Il était pire qu'un chien face à son os.
— Allez, Peter. Maintenant que je sais, tu dois me raconter !
— Bon, d'accord. Je suis amoureux d'elle depuis, je sais pas moi, nos sept ans ?
— Ah oui quand même.
— T'as pas intérêt à répéter ça à qui que ce soit, le menaça Peter.
Sirius mima une fermeture éclair sur sa bouche et sourit grandement.
— Je te comprends, vieux. Vance, elle est gentille et puis c'est un vrai petit mec, elle est comme nous.
Peter grogna et Sirius leva les mains devant lui.
— Je dis juste que tu as bon goût.
Il y eut un silence durant lequel Sirius ne cessait de fixer Emmeline et James qui se chamaillaient.
— James n'est pas amoureux de Vance, dit-il alors. Il me l'aurait dit. C'est seulement son amie.
— Si tu le dis.
— Quant à Vance, regarde-la. Elle ne pense absolument pas aux garçons. Elle vit sa vie.
Peter releva le regard sur Emmeline. Elle avait trouvé ce qu'elle cherchait et ils revenaient, elle et James, à leur table. Sirius adressa un regard complice à Peter et se mit à parler très fort de sa conclusion au devoir qui laissait à désirer. Au fond de lui, Peter remercia le jeune Black d'être un si bon acteur.
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DEUXIEME ANNEE, janvier 1973
— Ah, te voilà enfin ! s'exclama Emmeline tandis que Remus s'installait à ses côtés.
Les gradins du stade de Quidditch était pratiquement vides. James et Sirius avaient cependant supplié leurs amis de venir les voir s'entraîner. Le match contre Serpentard se déroulait le lendemain et ils avaient besoin de parfaire leur technique. Pourtant, Emmeline n'était pas décidée à leur donner de précieux conseils, tout simplement parce qu'elle n'y connaissait rien. Elle avait accepté seulement pour leur faire plaisir.
— Tu travailles sur quoi ? demanda Remus pour changer de sujet.
Il avait disparu la nuit dernière, pour aller s'enfermer dans la Cabane Hurlante, comme il en avait l'habitude chaque mois. Emmeline lui lança un regard interrogateur, mais ne posa pas de questions. De toute façon, son ami restait extrêmement discret sur ses disparitions incessantes.
— Mon devoir de Potions.
— Où sont tes manuels ?
Emmeline haussa les épaules et continua de griffonner sur son parchemin pour retranscrire la potion d'Enflure que le professeur Slughorn leur avait demandé. Ils l'avaient effectuée en classe, mais il avait posé quelques questions pour le cours suivant. Emmeline, qui avait tout retenu, ne se formalisait pas avec ses manuels.
— Elle n'en a pas besoin, dit Peter, à sa gauche.
Remus écarquilla les yeux, n'y croyant pas. Il se pencha sur son devoir et Emmeline fronça le nez. Il avait une odeur bizarre. Elle huma l'air, dans l'espoir de trouver à quoi cette odeur lui faisait penser, mais Remus se redressa bien vite et s'éloigna de quelques centimètres en la remarquant. Il aurait dû prendre une douche avant de venir. Or, il avait dormi toute la journée et s'était ensuite empressé de rejoindre ses amis.
— Tu connais la potion par coeur ? s'enquit-il, admiratif.
— On l'a faite ce matin.
— C'est un génie des Potions, dit Peter. T'as vu comment Slughorn lui fait des compliments ?
Remus acquiesça, cependant surpris par son habileté dans cette matière. Il avait déjà remarqué qu'Emmeline était plus à l'aise qu'eux en Potions, pourtant il ne pensait pas qu'elle retiendrait tous les ingrédients complexes qu'ils utilisaient comme des automates en cours.
— Le Choixpeau m'avait prévenue que je serais douée en Potions. Comme quoi, il ne s'est pas trompé.
— Vraiment ? demanda Peter, ignorant cette information.
— James dit qu'il m'a influencé, mais je pense juste qu'il est jaloux.
Remus éclata de rire et Peter se rembrunit. Encore et toujours James. James qui connaissait tous ses secrets avant tout le monde, James qui devenait de plus en plus beau après chaque vacances. James qui la faisait rire aux larmes. Agacé, le jeune Pettigrow se leva d'un bond et partit du stade. Emmeline le suivit des yeux sur la pelouse. Il paraissait remonté.
— Qu'est-ce qui lui prend ? interrogea-t-elle.
Remus se contenta d'hausser les épaules puis lui demanda s'il lui était possible de lui donner ses notes de la journée. Emmeline, toujours serviable envers ses amis, lui tendit son sac pour qu'il pût fouiller à sa guise. Avec hésitation, Remus récupéra les parchemins de son amie et passa le reste de l'entraînement à recopier ses notes soigneusement ordonnées.
— Eh, Vance, regarde par là ! dit Sirius qui gardait les buts du côté droit du terrain.
Emmeline releva la tête, le temps d'apercevoir James foncer droit sur son ami et lui balancer un boulet de canon. Sirius, agile, vira à gauche pour intercepter le Souafle qui rebondit et manqua de se ficher dans le visage d'Emmeline. Elle avait néanmoins eu le temps de lever sa baguette et de stopper la balle en plein vol. Elle soupira de dédain, attrapa la balle à deux mains et la renvoya férocement sur le terrain.
— Désolé ! s'écria Sirius.
— Si je l'avais eue dans la tête, j'aurais fait de la chair à griffon de toi, Black !
Il lui envoya un baiser volé plein d'arrogance pour la narguer, et elle se réinstalla en ruminant.
Emmeline détestait le Quidditch.
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Ils grandissent ces chers enfants ! Pensez-vous que Peter va déclarer sa flamme ? Comment Emmeline va-t-elle réagir ? J'adore la complicité entre James et Emmeline ! À la semaine prochaine pour un autre chapitre !
Ecrit le 20, le 21 et le 25 Juillet 2021, corrigé le 23 Novembre 2021 et publié le 13 Janvier 2022.
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