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51. Cupidon à Poudlard - VII

SEPTIEME ANNEE, février 1978

Emmeline observait attentivement ses deux amis placés à quelques tables devant elle et qui semblaient beaucoup trop bien s'entendre pour concocter cette potion. 

— Tu les trouves pas bizarre James et Lily ? demanda-t-elle à son voisin.

— Si, il se trame quelque chose, répondit Sirius. La nuit dernière, j'ai entendu Cornedrue dire son nom dans son sommeil.

— Il a appelé Lily pendant qu'il dormait ?

— Chut !

— Pardon ! (Emmeline baissa la voix) Tu penses qu'il est amoureux d'elle ?

— Amoureux, c'est un peu fort. Ce n'est pas parce que tu files le parfait amour avec Lunard, que tout le monde est dans ton cas, Winse.

Emmeline lui accorda un coup de coude dans les côtes avant d'ajouter des dards de scorpion à son mélange. 

— En tout cas, il se passe quelque chose avec eux. Et je compte bien découvrir quoi.

— Compte sur moi, dit Sirius en lui tendant une main.

Les deux amis se serrèrent la pince dans un accord tacite. Leurs sourires voulaient tout dire : nos deux compères allaient faire des leurs et tous les moyens étaient bons pour atteindre leur but.

 — Fin du cours, versez vos mélanges dans les flacons !

Emmeline releva le regard sur Slughorn et s'empressa de tourner le mélange dans le sens inverse pour compléter la potion, qui prit une teinte jaune clair. Sirius, qui avait détourné les yeux pour ranger ses affaires, écarquilla les yeux.

— Comment t'as fait ça ?

— J'ai ajouté ma touche personnelle. 

Sirius leva les yeux au ciel en souriant, ravi de voir que sa binôme avait une nouvelle fois sauvé la mise. Il versa une louche de leur potion dorénavant parfaite dans un flacon et apposa leurs deux noms avant de le donner au professeur Slughorn qui émit un air ravi.

— Comme toujours, la couleur est prometteuse.

Emmeline lui rendit son sourire de sa table et rangea ses affaires dans son sac. La pièce s'était pas mal vidée, mais elle remarqua que Tallius traînait en lui jetant des coups d'œil furtifs.

— On y va Winse ? demanda Sirius.

— Pars devant, j'arrive.

Le jeune Black ne demanda pas son reste et s'éclipsa. Emmeline attendit Tallius qui, en remarquant sa manœuvre, accéléra la cadence.

— Au revoir, professeur ! lança-t-il en passant la porte du cachot. 

— Alors, dis-moi.

— Quoi ?

— Je sais que tu veux me parler de quelque chose, je t'écoute, insista Emmeline en remontant le couloir.  

— Je voulais juste... te féliciter.

— Me féliciter ?

— Pour Lupin et toi. C'est débile, mais en septembre je me suis dit que nous deux... laisse tomber.

Emmeline fut surprise par ces mots, mais ne releva pas. Cela ne servait à rien d'insister sur le fait que Tallius et elle, c'était de l'histoire ancienne et qu'elle était trop bien avec Remus pour envisager abandonner ce qu'ils avaient pour Tallius.  

— Merci Tallius. Ca me fait très plaisir.

Il acquiesça en pinçant les lèvres dans un sourire un peu triste. Peut-être espérait-il qu'elle fût d'accord avec lui, qu'elle avouât qu'elle voulait de lui dans sa vie et que son histoire avec Remus n'était qu'un flirt sans conséquence. Mais il fallait arrêter de se voiler la face : Emmeline Vance était amoureuse de Remus Lupin. Et il n'y changerait rien. 

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SEPTIEME ANNEE, mars 1978

— Revenez ici, bande de voyous !

Peeves caqueta en traversant les murs. Il était recouvert de farine et d'œufs des pieds à la tête. Dans leur coin, les Maraudeurs se marraient bien. Ils avaient décidé de mettre les bouchées doubles tandis que la fin d'année et les examens approchaient à grands pas. Ils comptaient bien profiter de leur dernière année à Poudlard et de redonner le sourire aux élèves en cette période sombre. 

— Je crois que c'est bon, chuchota Sirius.

Peter et Emmeline furent les premiers à sortir du passage secret.

— Trouvés ! s'écria Peeves en s'élançant à leur poursuite. 

Les deux amis s'engagèrent dans les couloirs au pas de course. Si Peeves les attrapait, ils ne donnaient pas cher de leur peau. 

— Suis-moi, dit Emmeline.

Elle tourna sur la gauche et descendit vers les cachots, où elle était sûre de semer l'esprit frappeur. Peter la suivit sans broncher, la boîte d'œufs toujours en main. Il en jeta plusieurs à l'aveuglette.

— Encore manqué ! Tu n'es pas un joueur de Quidditch toi, ça se voit !

Peeves partit dans un rire tonitruant. Emmeline se rapprocha de la salle commune des Serpentards et tambourina à la porte avant de se faufiler dans le passage secret derrière la tapisserie. Peter s'arrêta au beau milieu du couloir et elle le tira par le poignet, faisant tomber le reste des œufs sur le sol. Peeves arriva et tourna sur lui-même en grognant. Soudain, une silhouette translucide traversa la porte et l'esprit se figea.

— Peeves ! tonna le Baron Sanglant. C'est donc toi qui importune mes serpents ? Va jouer ailleurs !

Tremblant de peur, le petit fantôme ne demanda pas son reste et s'enfuit en voletant. Le Baron jeta un œil rempli de dédain aux œufs écrasés sur le sol et repartit dans la salle commune en bougonnant. Il n'était pas commode. C'était pourtant le seul moyen de pression sur Peeves, il avait le Baron Sanglant en horreur et il arrivait souvent à Rusard de menacer l'esprit frappeur de rapporter ses farces au fantôme de Serpentard pour le faire cesser.  

Emmeline et Peter s'engouffrèrent dans le passage en pouffant et retrouvèrent leurs amis dans la salle commune. Tout le monde semblait essoufflé.

— On a croisé Rusard en revenant, expliqua James. Il a failli nous reconnaître. 

— Encore une nuit réussie mes amis, dit Emmeline en brandissant la main. 

Chacun des garçons frappa dedans puis ils se glissèrent tous sous leurs draps en fomentant déjà leur prochain coup. 

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SEPTIEME ANNEE, mars 1978

— Dorcas Meadowes est en train de vomir ses tripes, gémit James en sortant de la salle de bains des filles, vêtu de ses plus beaux atours.  

Emmeline émit une grimace. Peut-être que la potion de vomissement qu'elle avait versé dans les chocolats qu'elle avait proposé à Dorcas était en fait trop dosée. James et elle rejoignirent la salle commune dans laquelle Sirius entra au même moment. Il était également très bien habillé, puisque son flirt du moment, Annabella Stein, l'avait invité au bal que donnait Slughorn. Il adressa un signe de tête à Emmeline tandis que Clovis Garig faisait son apparition. Lily Evans descendit les escaliers et cela n'échappa à personne la manière dont James la détailla, les joues rosies. Clovis adressa un regard penaud à Sirius avant de s'avancer vers la rousse.

— Clovis, tu n'es pas prêt ? Slughorn nous attend pour sept heures !

— A propos de ça, Lily. Je suis désolé, mais... je ne vais pas pouvoir t'accompagner.

— Pardon ?

— J'ai... une tonne de devoirs. Passe une bonne soirée.

Il remonta les escaliers aussi sec, laissant une Lily complètement déboussolée.

— Par Merlin, murmura-t-elle.

— Quel Verracrasse celui-là ! s'indigna Sirius.

— Tu viens de te faire poser un lapin, Evans ? s'étonna James.

Lily rougit. C'était embarrassant. Emmeline se sentit presque mal pour son amie. Remus choisit ce moment pour descendre les escaliers, engoncé dans un magnifique costume marron, qui s'accordait avec la robe d'Emmeline. Il déposa un baiser sur ses lèvres et se tourna vers les visages déconfits de James et Lily.

— Que se passe-t-il ?

— Potter a encore trouvé une raison de m'humilier ! explosa Lily en attrapant les pans de sa robe.

— Non, bafouilla James. En fait, il s'avère que moi aussi ma cavalière ne peut plus m'accompagner au bal.

— Oh.

Cela suffit à calmer Lily qui relâcha ses jupes. Remus adressa un regard suspicieux à Sirius et Emmeline qui échangeaient un sourire complice.

— Et si vous y alliez ensemble ? proposa Emmeline. Après tout, vous n'avez plus le temps de trouver quelqu'un. 

— Oui ! approuva Sirius. Vous vous entendez mieux ces derniers temps et c'est l'affaire d'une soirée.

James et Lily s'observèrent en silence, ne sachant quoi dire. Finalement, James passa une main dans ses cheveux avant de la tendre à la belle rousse. Elle hésita une seconde avant de glisser sa main dans la sienne. Le coeur d'Emmeline se comprima dans sa poitrine et un sourire fendit ses lèvres.

— Parfait, allons-y.

Elle ignora le regard accusateur de Remus et le tira par le bras au travers de la porte d'entrée de la salle commune. 

— Tu es très jolie dans cette robe, Evans, dit James dans leur dos.

Remus ne manqua pas les deux poings de Sirius et Emmeline qui se rejoignaient, signe qu'ils y étaient pour quelque chose dans cette histoire. 

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Début de l'histoire de James et Lily, croyez-vous ? Quels cachottiers ces Sirius et Emmeline haha ! J'adore leur duo ! La semaine prochaine, c'est la fin ARGHHHH

Ecrit le 24 Août 2022, corrigé le 1 Septembre 2022 et publié le 1 Octobre 2022.

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