Eté 1977

Les adolescents se répartirent dans les deux voitures des Vance et des Pettigrow et Remus prit grand soin de monter avec Peter et James, plutôt qu'avec Lily, Emmeline et Sirius, ne voulant pas émettre de soupçons. Sur le chemin, Lily se pencha vers son amie.

— Remus a retrouvé sa baguette ?

— Oui, répondit Emmeline d'une voix rauque.

Elle avait toujours eu du mal à mentir.

— Et cette Mornille.

— Introuvable.

— Mmh...

— Qu'est-ce que vous chuchotez ? demanda Sirius, curieux.

Lily observa une Emmeline mal à l'aise, puis haussa les épaules.

— Elle me disait que tu aurais pu prendre une douche ce matin, tu sens le chien mouillé.

Sirius fusilla Emmeline du regard et celle-ci se détourna vers la vitre. À Poudlard, ce serait plus facile pour eux de se retrouver.

La journée à Londres fut magnifique. Le temps était splendide et James profita du Chemin de Traverse pour s'acheter un nouveau nécessaire à balai. Remus dénicha de nouveaux romans au stand de livres d'occasions et Emmeline lorgna sur les ingrédients de potions, frustrée d'avoir dilapidé tout son argent pour la potion Tue-Loup. Mais un seul coup d'œil vers Remus apaisa son coeur : elle pourrait refaire cela des centaines de fois pour lui permettre des transformations plus agréables. 

Après avoir déjeuné au Chaudron Baveur, et hurlé sur James car il avait renversé du ketchup sur la robe de Lily, le groupe décida d'aller du côté moldu de Londres. Emmeline était enchantée, elle qui passait si peu de temps chez les moldus. Remus et Lily échangèrent un sourire, c'était un peu leur monde à eux aussi. Heureusement, madame Vance avait lancé un Récurvite sur la robe de la rousse, améliorant son humeur, même si elle n'adressait plus la parole au jeune Potter, abattu. 

Emmeline fut ravie de se familiariser avec le monde non magique, essayant de comprendre comment les voitures se déplaçaient si rapidement et pourquoi il y en avait autant et de si petite taille quand les leurs pouvaient contenir dix sorciers sans encombre. Elle posa foule de questions à Lily et Remus qui étaient ravis de pouvoir l'éclairer. Son émerveillement était beau à voir et réchauffait, mine de rien, le coeur des Nés-Moldus qui ne se sentaient pas toujours à leur place parmi les sorciers élitistes - surtout Lily dont les origines lui avaient toujours donné du fil à retordre. James aussi fit mine de s'intéresser aux technologies avancées des Moldus, mais il ne reçut de réponse que de la part de Remus, Lily étant résolument résignée à l'ignorer depuis qu'il avait maculé sa belle robe de sauce tomate. Il fit la moue un moment, aigri par le comportement de la jeune Evans. 

Ils longeaient Covent Garden et s'étaient arrêtés dans un café pour déguster un délicieux chocolat chaud. Emmeline prit des pâtisseries typiquement moldues, dénuées de toute trace de citrouille ou d'un quelconque maléfice qui aurait pu lui donner du fil à retordre. Alors qu'elle dégustait la dernière, un cri déchira le brouhaha ambiant de l'extérieur. Tout le monde se tut, surpris. Quelques secondes passèrent et les conversations reprirent. Pourtant, madame Pettigrow se leva d'un bond, plus pâle que jamais.

— Qu'est-ce qu'il y a maman ? demanda Peter.

— J'ai vu un éclair de lumière, murmura-t-elle.

— Ne vous en faites pas, dit alors la serveuse en débarrassant leur table. Les photographes ont dû passer pas loin. Leurs appareils émettent toujours un drôle de flash.

Un drôle de pressentiment secoua les sorciers. Les parents ne reprirent pas leur conversation et Emmeline se rapprocha de Remus par réflexe. Sirius posa son bras sur la table et remonta sa manche, de sorte à ce que seuls Remus, Emmeline, James et Peter pussent voir ses poils qui s'étaient dressés.

— Patmol est agité, dit-il.

En effet, Emmeline ressentit un tiraillement dans son second coeur animal. La buse en elle sentait quelque chose. Elle vérifia rapidement que sa baguette se trouvait bien dans la poche de la veste en jean qu'elle avait enfilée. Remus l'interrogea du regard puis ses narines se dilatèrent pour humer l'air.

— Ça sent la magie, dit-il.

— Je n'aime pas ça, avoua monsieur Vance. On ferait mieux de s'en aller les enfants.

Personne ne se fit prier et le groupe se leva en saluant rapidement les serveurs après avoir déposé de l'argent moldu sur la table : des drôles de billets ornés d'une tête couronnée. Lily avait expliqué que c'était la reine d'Angleterre, qui régnait sur les moldus. Quand monsieur Vance ouvrit la porte, un éclair de magie verte le frôla de quelques centimètres et explosa sur la poubelle à quelques mètres. Un nouveau cri retentit et la panique se fit rapidement.

— Restez à l'intérieur, dit-il en faisant reculer tout le monde.

La vitre explosa et les moldus de la salle se levèrent en hurlant. Ce fut vite le chaos. Les serveuses s'étaient réfugiées derrière le bar, tremblantes de peur. Emmeline glissa la main dans sa poche et Remus grogna. 

— Qu'est-ce qu'il se passe ? gémit Lily en se plaquant contre James. 

Une femme entra alors, les cheveux en bataille et un talon arraché de sa chaussure. 

— Ils sont partout ! Ils massacrent tout le monde avec leurs bâtons en bois ! Ils...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un maléfice la frappa dans le dos et elle retomba sur le sol, dure comme la pierre. 

— Les Mangemorts, comprit madame Vance. 

— On doit s'en aller, et vite, ordonna monsieur Pettigrow.

Les parents sortirent leurs baguettes et certains moldus émirent des cris de stupeur, pensant probablement qu'ils faisaient partie de ces tueurs en série.

— Ne sortez pas vos baguettes, dit monsieur Vance en remarquant que sa fille s'apprêtait à la tirer de sa veste. On va sortir et transplaner chez nous.

— Il faut prévenir le ministère ! s'exclama James.

— Ce sera fait, dit madame Pettigrow en passant devant après avoir serré l'épaule de son fils. 

Elle ouvrit prudemment la porte et se posta sur la gauche pour surveiller. Un signe de la main informa que la voie était libre. Madame et monsieur Vance poussèrent les adolescents hors du restaurant et tournèrent sur la droite. Cependant, ils n'avaient fait que quelques pas avant de tomber sur trois sorciers tous de noir vêtus, la baguette brandie au-dessus de leur visage masqué.

— Expelliarmus ! entonna madame Vance. 

Les sorts se mirent à pleuvoir. Monsieur Vance et madame Pettigrow tenaient le front à droite et madame Vance et monsieur Pettigrow celui de gauche. Au milieu, Lily, Sirius, James, Peter, Emmeline et Remus se serraient les uns contre les autres, le coeur battant. Un sort explosa et madame Vance eut le temps de l'esquiver, mais il frappa les dalles aux pieds des adolescents qui s'éparpillèrent en criant. 

— Cachez-vous ! cria monsieur Vance par-dessus le tumulte. 

Les rues étaient sens dessus-dessous. Emmeline et Peter se retrouvèrent derrière un mur dans une ruelle adjacente. Ce dernier tremblait comme une feuille. Emmeline sortit sa baguette.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je ne vais pas laisser nos parents mourir. Je connais quelques sorts offensifs.

— C'est trop dangereux ! 

— Trouve un hibou et envoie un message au ministère. Je vais essayer de trouver Lily, elle connaît un sortilège pour envoyer des messages de fumée. 

Peter acquiesça vivement et partit dans le sens opposé. Emmeline l'observa se changer en rat pour se dissimuler. Il n'avait jamais été véritablement courageux, mais elle ne pouvait lui en vouloir. Elle était elle-même terrifiée. Cependant, ses parents se battaient avec les disciples de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom et elle n'avait jamais été du genre à fuir le danger. Au contraire, elle s'y enfonçait pour triompher. Ses amis avaient besoin d'elle. 

Silencieuse, elle sortit de sa cachette et tenta de retrouver ses parents devant le café où ils avaient consommé, mais il n'y avait plus trace de qui que ce fût. Où étaient-ils tous passés ?

Un éclair manqua de justesse de la frapper et elle contra immédiatement en lançant le maléfice du saucisson à l'aveuglette. Elle ne vit pas qui elle avait touché, mais entendit un gémissement avant le bruit d'une chute. Sur la grand-place, c'était le chaos. Des stands avaient pris feu et des corps gisaient sur le sol, couverts de sang. Les blessés pleuraient, certains appelaient la police à la rescousse, sans se douter que cela serait vain. Les moldus ne pouvaient rien contre les Mangemorts de Voldemort. L'un d'entre eux surgit de nulle part et Emmeline se baissa derrière une caisse en feu. Il ne l'avait pas remarquée. Elle s'apprêtait à lui jeter un sort quand une autre silhouette apparut et lui fit face. C'était Sirius.

— Salut petit frère.

Un rire lugubre s'éleva de la cagoule et le Mangemort retira son masque. Le sang d'Emmeline se glaça. Elle reconnut ses yeux de glace et sa mâchoire acérée.

C'était Regulus Black.

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Ohlala ça sent le roussi pour nos chers amis ! Hello Reg ! Petite apparition de sa part. Ca me fait un petit peu sourire étant donné que j'ai commencé depuis peu une fanfiction sur Regulus Black avec un OC (évidemment) et qui est bien au chaud dans mes brouillons en attendant de vous la servir ! ^^ Donnez-moi votre avis dans les commentaires ^^

Ecrit le 29 Mai et le 6 Juin 2022, corrigé le 12 Août 2022 et publié le 3 Septembre 2022.