Eté 1977

— Winse ! Lunard ! Vous foutez quoi ?

Emmeline se détacha des lèvres de Remus pour lancer d'une voix tonitruante :

— On arrive !

Remus gloussa en se couvrant la bouche, de peur que leur ami les démasque et Emmeline l'attira de nouveau vers elle pour un baiser passionné. C'était le seul moment qu'ils avaient trouvé pour pouvoir s'adonner à leurs baisers cachés : dans la salle de bains, juste avant le départ. Quand ils considérèrent qu'il était temps de rejoindre les autres, les deux tourtereaux sortirent et firent semblant de plaisanter, comme les deux amis qu'ils étaient.

— Vous foutiez quoi ? s'agaça Sirius.

Remus brandit le livre qu'il avait dans les mains et le fourra dans son sac.

— Je ne le trouvais pas.

— Sale intello, se moqua James.

— Et toi ? demanda Sirius.

Emmeline haussa les épaules, elle devait trouver une réponse au plus vite.

— J'étais en train de chier.

James explosa d'un rire tonitruant et Lily fronça le nez, ne voulant pas montrer que ça la faisait aussi beaucoup rire. Sirius leva les yeux au ciel, mais ne put s'empêcher de lâcher un gloussement à son tour. Peter se contenta de sourire et Remus, d'ouvrir de grands yeux. Emmeline rit à son tour et attrapa Sirius et Peter par les épaules pour traverser le jardin. Les grands-parents d'Emmeline les attendaient près de leur minuscule voiture qui, de prime abord, ne semblait pas capable de contenir autant d'adolescents. Cependant, les parents de la mère d'Emmeline étaient des sorciers très ingénieux. James fut le premier à entrer à l'arrière qui ressemblait en fait à un véritable mini bus. Sirius et Peter prirent place à ses côtés tandis que Lily, Emmeline et Remus se placèrent sur la rangée devant eux. Onyx émit un jappement et s'installa confortablement sur les genoux de Remus, semblant apprécier son odeur. 

— Elle t'aime bien, on dirait, fit remarquer Emmeline.

— Ça vous fait un point commun, chuchota Remus.

Emmeline lui offrit un sourire mutin et glissa sa main sur sa cuisse, faisant mine de caresser sa croup. Remus se raidit et le bout de ses oreilles se raidirent. Il fallait dire que le désir qu'il ressentait vis-à-vis d'Emy était tous les jours plus intense, et même s'ils prenaient leur temps et n'avaient plus de grandes occasions de se retrouver seuls pour ce genre d'activités, ils espéraient tous deux secrètement faire évoluer les choses dans leur relation. Ils étaient deux adolescents dont les hormones étaient en ébullition et qui commençaient une relation cachée de tous. L'adrénaline leur donnait toujours envie de plus, et cela les frustrait de ne pouvoir se voir plus. Cependant, ils savaient aussi tous deux que ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère et qu'ils devaient se sentir tous les deux prêts avant de sauter le pas. Ils n'avaient que seize ans et aucun d'entre eux n'était allé jusque là dans leurs précédentes relations. Remus avait bien failli le faire avec Emerald Scott, sa seule relation jusqu'ici, mais ça n'avait jamais assez marché entre eux. 

De plus, Emmeline était une vraie tête brûlée et elle aimait autant jouer avec le feu que de rendre Remus tout rouge. Elle jouait de l'effet qu'elle avait sur lui et testait toujours ses limites de jeune homme. Quand Remus se montrait aussi entreprenant, ce qui pouvait arriver quand elle s'y attendait le moins, elle comprenait qu'il pourrait tout faire d'elle si elle cédait à la tentation. C'étaient les moments qu'elle préférait. Malheureusement, ils étaient rares. Elle se disait que ce serait plus facile à Poudlard. Ils pourraient toujours prétexter des sauts à la bibliothèque ou des escapades nocturnes en duo, comme ils en avaient déjà l'habitude depuis des années. 

La voiture s'arrêta après plusieurs kilomètres parcourus dans les villages aux abords de Londres. Le terrain était une vaste plaine qui s'étendait à perte de vue. Les grands-parents d'Emmeline sortirent plusieurs balais de leur coffre et les distribuèrent aux adolescents. James était impatient de s'envoler. Ils montèrent tous à califourchon sur leur balai et le grand-père d'Emmeline proposa un jeu en équipe qui consistait à attraper la brindille colorée des balais de l'équipe adverse. James et Sirius furent évidemment séparés, ainsi que monsieur et madame Gibbins. Emmeline se dirigea avec Peter dans l'équipe de James et Sirius tapa dans les mains de Lily et Remus. Peter et Remus étaient les moins à l'aise sur un balai ; quant aux filles, elles détestaient perdre. Cela promettait d'être amusant.

Emmeline ne se laissa pas distancer par Sirius, qui était extrêmement rapide. Toujours vantée pour ses prouesses sur un balai, la jeune Vance parvint à arracher la brindille rouge qui se cachait dans la touffe de celui du jeune Black qui vociféra en redescendant. Malheureusement, Lily faucha Peter qui dû redescendre à son tour. Monsieur et madame Gibbins se poursuivaient en riant et réussirent à prendre Remus au piège quand il s'y attendait le moins. Leurs rires et leurs cris résonnaient dans les airs. Emmeline fut évincée par sa grande amie Lily et il ne resta plus qu'elle et James dans les airs. Ce dernier provoquait la rousse en tournant lentement au-dessus d'elle. Une course-poursuite acharnée s'entama alors, tandis qu'Emmeline et Sirius s'époumonaient pour encourager leur équipier.

— Vas-y Evans, prends son côté gauche, il a tendance à ne pas le surveiller !

— James, montre-lui qui est le meilleur Poursuiveur de Poudlard !

Ce fut une journée absolument radieuse. Malgré les chamailleries de James et Lily qui ne cessaient de se provoquer, le mauvais caractère de Sirius et les coups bas d'Emmeline qui détestait perdre, les six amis passèrent une des meilleures journées de leur vie, perchés sur leurs balais, se mesurant les uns aux autres dans des jeux plus amusants les uns que les autres. Heureusement pour Emmeline, il ne fut pas question de Quidditch et James et Sirius râlèrent sur le trajet retour, frustrés. 

— Je voulais te montrer le tour que m'a appris Stanislas McLaggen ! s'exclama James.

— Tu ne perds pas une occasion de faire ton intéressant, siffla Lily.

— Vous n'avez pas voulu jouer car aucun Souafle ne serait rentré dans mes buts, provoqua Sirius.

— Quand j'ai avalé cette mouche, c'était affreux, maugréa Peter.

— Remus t'a sauvé la vie avec son sort, s'esclaffa Emmeline.

— Je l'ai lu dans mon livre, l'informa Remus. 

Monsieur et madame Gibbins échangèrent un regard complice. Quelle belle amitié ils partageaient. 

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Eté 1977

Les quelques jours chez les Vance passèrent à une vitesse fulgurante. Il ne restait que deux jours quand monsieur et madame Vance proposèrent aux Pettigrow et aux jeunes de les accompagner à Londres pour la journée. Avant de partir, Emmeline tira Remus jusqu'à sa chambre, qu'elle avait désertée pour dormir avec les garçons et Lily dans la dépendance. Elle ferma la porte et sauta au cou du jeune garçon qui s'esclaffa contre ses lèvres. Comme à chaque fois que leurs bouches se rencontraient, tout son corps s'embrasa et une chaleur intense parcourut ses veines. Elle agrippa ses cheveux pour lui arracher le grognement qu'elle aimait tant entendre. Remus, qui était devenu plus entreprenant au fil de leurs échanges, posa ses mains sur les fesses de la jeune femme et les pressa fermement tandis qu'elle gémissait contre ses lèvres. Soudain, l'ouïe affinée du loup-garou l'informa des pas qu'on entendait dans le couloir. Une demi-seconde plus tard, la poignée de la chambre s'abaissait. Il repoussa vivement Emmeline qui trébucha contre son armoire et se jeta sur le sol.

— Emy... oh !

Lily apparut dans l'embrasure de la porte. Emmeline, plaquée contre l'armoire, se redressa comme si de rien n'était, espérant que son amie ne remarquerait pas ses lèvres gonflées et sa respiration erratique.

— Remus ? Qu'est-ce que tu fais ?

— Il cherche une Mornille.

— Je cherche ma baguette.

Les deux adolescents se sentirent rougir tandis que Lily fronçait les sourcils, dubitative.

— Ta baguette ou une Mornille ?

— Les deux ! s'empressa de répondre Emmeline. Tu... tu me cherchais ?

— Oui... (on voyait bien qu'elle ne les croyait pas une seconde). On part dans cinq minutes, tes parents nous attendent dehors.

— Dès que j'ai ma baguette, on arrive.

Lily continua de froncer les sourcils. Son regard vert se fit plus insistant sur Emmeline qui se força à sourire de nouveau, mais elle était très crispée.

— Ok. À tout de suite.

Lily ne referma pas la porte et s'éclipsa. Emmeline soupira longuement en regardant Remus.

— C'était moins une, dit-il doucement en se relevant.

— Tu l'as dit. Ta baguette, vraiment ?

— Parce qu'une Mornille, c'était plus cohérent ?

— Dans ma chambre, oui ! Comment tu pourrais perdre ta baguette dans ma chambre ?

Remus haussa les épaules. Les deux adolescents se regardèrent un moment avant d'éclater de rire. Remus plaqua une main sur la bouche d'Emmeline pour étouffer les bruits et tenta de se contenir lui-même. Ses yeux plongèrent dans ceux, chocolat, de celle qui faisait battre son coeur et le temps sembla suspendu. Il fit lentement glisser sa main et déposa un dernier baiser sur ses lèvres.

— Allons-y, souffla-t-il. 

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Cette semaine, j'étais visiblement à l'ouest, alors je me rattrape en vous publiant deux chapitres aujourd'hui ! Cet été est trop agréable à écrire ! Avez-vous passé un bon été vous ?? ^^ Bonne rentrée à tous !

Ecrit le 25 et le 29 Mai 2022, corrigé le 12 Août 2022 et publié le 31 Août 2022.