Boris ~ 8
Lorsque la réunion s'était achevée, Kenyan était retourné sur Iré, embrassant langoureusement sa compagne. Il m'avait fait un signe de tête, avant de passer le portail. Dans la grande salle ne restait plus qu'Elya et moi. Le reste était retourné à leur occupation ou gérait les tâches que je leur avais confiées.
Je m'autorisais à souffler en m'asseyant. Elya s'assit à mes côtés, elle aussi éreintée.
Je lui lançais une œillade en haussant le sourcil.
- Ton frère est épuisant quand il veut quelque chose...
Je lâchais un petit rire avant de lui tendre un verre d'eau en plus du mien.
- Que veut-il cette fois ? demandai-je en prenant une gorgée de la boisson.
- Il s'est mis en tête qu'il fallait m'engrosser.
Je toussais fortement m'étant étouffé avec le liquide, cela fit rire Elya. Je mis du temps avant de reprendre contenance.
- En effet, c'est...
- Génial ! Je veux être la tante ! s'écria une voix joviale dans mon dos.
Syfia courra presque pour s'asseoir près de la dirigeante d'Iré, mais une odeur me piqua.
Elle sentait la mort, tout comme son frère à sa suite. J'eus droit à un regard perçant de ce dernier qui me poussa à ne rien dire. Mais je devinais bien ce qu'ils avaient fait. J'avais entendu un flux sanguin s'arrêter, je n'avais pourtant rien ressenti, signe que le décès n'était pas de quelqu'un de la meute ou même d'un loup. Hors ici, il n'y avait que les prisonniers que j'aurais pu sentir. La conclusion avait été rapide.
Ils avaient tué leur mère. Est-ce que je leur en tenais rigueur ? Pas vraiment, c'était leurs affaires. Elle m'avait déjà donné des réponses à mes questions.
Mais j'avais peur du contre coup que cela aurait sur Syfia. Je la regardais elle avait le sourire aux lèvres, parlant gaiement, comme si rien ne s'était passé. Est-ce qu'elle serait ainsi une fois de retour à Iré, comme s'il ne s'était rien passé entre nous ?
Cette pensée remua quelque chose en moi, quelque chose de puissant, sur lequel je ne pouvais pas mettre le terme de compagne ou de reine.
Pas encore ou peut-être même jamais.
Je croisais le regard de Syfia qui étira ses lèvres, suffisant à me calmer. Elle dut bientôt dire au revoir à son frère dont j'avais eu droit aux éternels reproches sur mon manque de sérieux à savoir la protéger. J'avais conclu avec Kenyan un petit marché. Syfia avait le droit de rester ici, encore un petit moment.
Puis, ce fut à Elya de partir à son tour. Elle enlaça son amie et lui demanda de me laisser seul avec elle. Syfia partit donc rejoindre Ulo en faisant une petite moue, à croquer.
- Boris...
Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, je le savais déjà.
- Je sais, répondis-je un peu perdu.
- Elle est liée à toi, tu ne peux plus faire comme si elle n'était là que pour le travail. Fais attention à elle, termina-t-elle avant de me claquer la bise et de s'enfuir près de son homme.
Je soupirais, remontant jusqu'à ma chambre.
Oui, Syfia et moi étions liés. Ça s'était fait comme ça, naturellement.
Je me glissais sous la douche, y restait assez longtemps pour qu'une présence chaude et nue se presse contre mon dos. Mon sexe se durcit automatiquement. Syfia faisait vagabonder ses mains sur mon torse, descendant de plus en plus bas, pendant que ses lèvres mordillaient ou embrassaient mon dos ou ma nuque.
Je grognais quand elle enroula sa main sur mon pénis.
- Je préfère la réalité aux illusions. C'est bien plus... sensationnelle, murmura-t-elle en pressant dans sa poigne ma troisième jambe.
Je me retournais ce qui la fit relâcher sa prise et elle se rattrapa à mon cou quand je plongeais sur sa bouche. Elle rit contre mon baiser. J'étais frustrée depuis hier, vu qu'après son réveil elle avait dormi une grosse journée. Je l'avais jugée trop faible pour subir mes assauts, mais là... c'était différent.
Je la plaquais contre le mur et d'une main d'expert, je la caressais jusqu'à atteindre son clitoris. Au simple effleurement de mon toucher, elle gémit.
- Boris...
Je vins nicher ma tête dans son cou et introduisis un, puis deux doigts en elle. Elle était si moite, si prête que ça fit tressauter mon sexe avant même que je ne la pénètre. J'avais besoin de la sentir, vivante, de nouveau avec moi, alors j'entamais de la faire jouir qu'avec mes doigts. Et cela marcha, le tremblement qui la traversa avait été fort, mais je ne pouvais la laisser récupérer. Je nous fis sortir et nous sécha rapidement.
Je pris possession de sa langue et l'emmena jusqu'au lit où elle tomba à la renverse. Je la parsemais de baiser et l'ayant déjà exploré au préalable, je la pénétrais, durement. Elle poussa un long gémissement et griffa mon dos. Je restais en suspend, appréciant de la retrouver, de me retrouver, en elle, dans sa chaleur.
- Boris, bouge, supplia-t-elle.
Et je ne me fis pas prier, je venais et allais en elle avec hargne et beaucoup, beaucoup de sauvagerie. Elle cria et cria jusqu'à en perdre haleine. C'était la première fois que je me lâchais autant avec elle, mais j'en avais besoin.
Elle était vivante, elle était vivante et je la pilonnais pour m'en assurer.
Nous fîmes les fous toute la nuit, elle avait repris des forces vu les morsures sur moi que je constatais à mon réveil. Mon loup ne l'avait pas épargné de ce côté là non plus.
Je me réveillais seul, mais je ne paniquais pas. Je me préparais et bientôt, je fus prêt pour une journée en tant que roi. Je retrouvais rapidement Syfia, en compagnie de ma sœur. J'allai embrasser ma dragonnière puis ébouriffai les cheveux de Miella. Cette dernière ne dit rien face à l'échange physique que je venais de partager, elle avait compris depuis longtemps.
Avec son pouvoir, elle voyait les âmes sœurs, elle avait tenté de m'expliquer que c'était comme des fils qui se rejoignaient, mais j'avais vite décroché.
Je laissais les filles à leurs occupations et retournais aux miennes. La journée fut longue et on constata qu'effectivement Gabriella, la mère des deux dragonniers, était décédée. Alors que je complétais les dossiers, dont un concernant les métamorphes, une certaine personne se faufila dans mon bureau.
Je relevais le regard avec un sourire taquin quand je notais les yeux fuyants de Syfia.
Je me redressai et avalai presque de travers.
Est-ce qu'elle allait me quitter ?
Avait-elle pris conscience de notre lien et elle le refusait ?
Pourtant cette nuit, elle semblait heureuse. Je me faisais une tonne de soucis avant qu'elle n'ouvre la bouche.
- Est-ce que... tu me vois différemment après ce que j'ai fait ? m'interrogea-t-elle d'une voix effacée.
Elle planta son regard dans le mien avec conviction.
- Ce que... Tu veux dire après que tu aies tué ta... Gabriella ? articulai-je soulagé.
Elle hocha la tête, visiblement pressée de me voir répondre. Je retins mon sourire en reprenant place sur ma chaise.
- Tu sais, je ne t'ai jamais considéré comme faible. Même moi, je n'ai pas été capable de tuer mon propre père..., lui confiai-je dans une confiance totale, presque naturelle, qu'elle n'irait pas dévoiler le secret que je partageais avec Kenyan. Alors, disons que je t'admire d'avoir mis fin à tes démons par toi-même. Tu es forte, et c'est en partie ce que j'aime chez toi.
J'accompagnais ma dernière phrase d'un tapement sur ma cuisse pour qu'elle vienne y poser ses petites fesses que j'aimais tant. Elle soupira avec soulagement et sautilla presque pour venir, mais au dernier moment, elle préféra plutôt s'asseoir en face de moi sur mon bureau. D'ici, j'avais une vue imprenable sur ses cuisses croisées.
- Quoi d'autre aimes-tu chez moi ? me provoqua-t-elle en dépliant les jambes, mon nez presque dans sa culotte.
Je pouvais sentir son excitation mais dû me retenir de lui arracher ses vêtements. Visiblement, elle voulait jouer.
Je me levais, abandonnant ma vision paradisiaque pour être à sa hauteur.
- J'aime ton odeur, dis-je en inspirant sa nuque qu'elle m'avait offert.
- Quoi d'autres..., insista-t-elle la voix floutée de désir.
Je caressais ses cheveux en prenant appui sur l'une de ses cuisses, que je marquais de toute ma paume.
- J'aime tes cheveux.
Elle se dandina et posa un doigt sous mon menton.
- C'est tout ? s'indigna-t-elle.
Je relâchais la mèche de ses cheveux pour plaquer ma main sur sa seconde hanche.
- J'aime tes courbes, fis-je d'une voix rauque et empli de désir qui donna des frissons à la femme qui avait donné à cette pièce une dangereuse ambiance.
Avant qu'elle ne puisse répliquer, j'effleurais de mon pouce, délaissant sa hanche droite, ses lèvres pleines et avides des miennes.
- J'aime ta bouche.
Je traçais une courbe jusqu'à son arcade.
- J'aime tes yeux.
Petit à petit, dans mon exploration de son anatomie, je la vis défaillir. Elle n'avait plus le dessus sur moi. Et lorsque j'enfouis mon visage entre ses cuisses, enlevant sa culotte, elle se perdit à moi, ne m'entendant pas lui murmurer "Je t'aime".
- Tu pus le sexe, à quand le mariage ? se moqua Mahé alors qu'il m'avait appelé pour une affaire.
Je grognais comme seule réponse, me sortir de ma partie de jambe en l'air, en pleine nuit, qui en plus avait été inachevée, me rendais d'humeur massacrante.
De plus, il avait demandé à ce que Syfia vienne aussi, alors voir son petit cul se balader devant moi, sans même que je ne puisse le toucher, était frustrant.
Nous arrivâmes finalement à l'endroit où plusieurs loups, de plusieurs responsabilités s'activaient.
- Pourquoi on est là, Mahé ? aida à crever l'abcès Syfia.
Nous étions dans un autre de ces centres où des enfants étaient retenus contre leur gré. Autant dire, que je n'étais plus chaud bouillant, ça m'avait refroidi. L'ambiance de cet endroit était bien trop lugubre pour avoir envie d'y rester.
- C'est le dernier. Je pensais que vous vouliez le voir pour... Je ne sais pas... en finir avec toute cette histoire. Je vous laisse, finit par nous quitter Mahé.
Je pris Syfia par la taille, la rassurant. Elle s'était crispée, retenant sa respiration.
- Respire.
Elle s'exécuta.
- Tout va bien, tu es en sécurité maintenant.
Elle s'agrippa à mes avant-bras, comme à une bouée. Puis, elle tourna le dos au paysage pour venir crocheter ses mains à mon cou.
- Oui, c'est fini maintenant. Je suis avec toi.
Je souris et déposais un léger baiser sur ses lèvres, avant de ne demander à rentrer.
Une fois revenus, j'avais dû me séparer de Syfia pour gérer un loup en crise. Il venait de perdre sa compagne et ne supportait pas l'absence. Rien que je n'avais pas déjà expérimenté, mais le contexte était différent.
Maintenant, moi aussi j'avais quelqu'un à perdre. Et cette constatation suffit à me figer. Je revins tard dans ma chambre, ayant eu besoin de gambader. J'étais d'ailleurs toujours sous ma forme de loup lorsque je grimpais sur le lit. Ce fut sûrement le poids de l'animal qui réveilla Syfia.
Elle s'anima vite en venant caresser mon loup, je crois qu'elle l'aimait bien. Et il le lui rendit en lui léchant le visage et en lui donnant des coups de museau. Finalement, nous finîmes par nous endormir.
Ce matin, je ne pus réprimer mon irritabilité.
Les jours avaient défilé comme une étoile filante traversant le ciel, trop vite.
Aujourd'hui, Syfia rentrait à Iré. Elle reviendrait pour organiser ses associations pour les enfants, mais c'était encore des dates à poser. Elle reviendrait, mais dans trop longtemps.
- Boris. S'il te plaît, regarde-moi, m'ordonna Syfia en ayant passé sa main sur mon menton.
Lorsque mes iris croisèrent les siennes, j'essuyais une de ses larmes du revers de mon index.
- Je...
Mon cœur battait la chamade, allait-elle me le dire ?
- Il faut que je me prépare, s'enfuit-elle dans la salle de bain.
Je ne pus cacher ma déception. Nous évitâmes de nous approcher et lorsque qu'elle embarqua, je lui pris la main, la baisant doucement.
Un dernier regard et elle était partie. Loin de moi, loin de notre "nous". Mon loup en hurla intérieurement. Et, à la tombée de la nuit, je m'abandonnais à mon apparence lupine, pour en vouloir au monde entier, de me laisser sans ma moitié.
* * *
Hey !
La fin approche...
Syfia et Boris sont liés, c'est déjà une première étape XD ! Heureux ?
Les métamorphes évoqués rapidement ici, seront de la partie dans le tome 3, curieux ?😎
Syfia est retournée sur Iré, ce qui ne plaît pas vraiment à Boris et vous ?😕
La semaine prochaine, le premier épilogue !
Bisouuuuus♡
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