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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚗𝚎𝚞𝚏

Bonne lecture ! 

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Peter n'ouvre pas simplement les yeux : il sent son corps revenir, se réarranger. C'est douloureux. C'est rapide. C'est étrange.

Tout revient en même temps. Les odeurs, les sons, les images, les sensations. Sa peur en est exactement au même point, et sa faim lui tord les entrailles. Quand Peter réapparaît, une seconde après ses coéquipiers, le dos contre un rocher et les yeux concentrés sur un nuage de poussière, ses joues sont encore humides.

Sa peau est sèche, ses mains trop fines, et Peter regarde autour de lui sans savoir quoi faire.

— Putain de merde, entend-il. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il les regarde tous. Certains parlent, d'autres essayent de comprendre : tout n'est pas pareil, le paysage a changé et même si la scène semble s'être figée, Peter sait. Car il a tout senti. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas des autres.

Il se relève, doucement. Sa bouche est sèche, pâteuse : il écarte les lèvres et ça lui paraît étrange.

— Hey, je...

D'immenses portails jaunes s'ouvrent soudain autour d'eux. Peter les regarde un à un, la bouche entre-ouverte, et sent dans son dos un courant d'air : le Dr Strange se pose devant eux, en hauteur.

— Ils ont besoin de vous. De vous tous.

Il pointe du doigt les portails. Les odeurs sont différentes, les voix sont fortes. Peter sent de la sueur et du sang, et la magie est toujours aussi incroyable. Un nuage de voix s'élève, tandis que tout le monde avance sans poser de questions. Des gens disparaissent à nouveau, mais ce n'est pas pareil.

Son cœur, dans sa poitrine étroite, s'affole.

— Dr Strange, dit-il, presque en murmurant.

La seconde d'après, un sorcier muni d'une cape s'arrête devant lui.

— Qu'est-ce qui se passe... ?

— Spider-Man.

— Peter. Là tout de suite, je préfère... Peter.

L'homme acquiesce. Il a l'air bien moins étrange et bien moins sévère que la dernière fois qu'il l'a vu : pour lui, pour eux, ça ne fait que quelques heures. Mais Peter a l'impression que ça fait longtemps.

Sa bouche est pâteuse. Il a soif. Il a l'impression d'avoir erré.

— Peter.

— Je croyais qu'on avait perdu. Je croyais qu'on...

— Ça fait cinq ans.

Il inspire profondément. Son cœur s'emballe, et ses sens se giflent presque dans l'espoir de reprendre le contrôle.

Il le savait. Il le sait. Plus ou moins.

— D'accord... je... d'accord.

— Ils ont besoin de vous.

Peter a l'impression de se réveiller. C'était long, un long rêve qui l'a laissé tout engourdi. Sa tête est pleine de brume, même quand il la secoue. Il a disparu. Il a attendu dans le vide.

Et à présent, même s'il voudrait prendre quelques minutes, il ne peut pas.

Dr Strange agite les bras, crée des cercles jaunes sur le bout de ses poings, et soudain un nouveau portail apparaît. Un portail plus près, juste à portée de bras. Peter le fixe encore un peu, passe ses doigts sur ses joues humides, et relève enfin la tête.

Il tourne les talons, et passe le portail.

Et le changement est immédiatement.

Le silence paniqué dans lequel ils étaient tous plongés se transforme en un véritable capharnaüm. Rouille, sang, magie, technologie. Des choses volent dans tous les sens, de la poussière se soulève, il y a des explosions et Peter sent quelque chose arriver sur le côté : il a à peine le temps de faire deux pas de plus que son dos rencontre un mur à moitié détruit.

Ses toiles sont prêtes. Karen est là. Peter cligne des yeux, son masque se reforme autour de son visage, et il fait exactement ce qu'on attend de lui.

Il aide.

Il aide, et il aide encore : il s'envole, arrête des ennemis, se bat. Il ne retient pas sa force, grimace en sentant des os se casser sous ses poings ou ses pieds. Le ciel gris semble prêt à leur tomber sur la tête, et même si Peter ne comprend encore rien, il y a bien une chose qui résonne encore et encore.

Ce n'est pas fini. Ce n'est pas perdu. Pas encore.

C'est en sautant au-dessus d'une colline de gravats que Peter voit un géant prêt à réduire quelqu'un en miettes. Il voit un poing se lever et lance une toile autour de son bras, puis de son corps tout entier : il tire, l'envoie en arrière, et aperçoit au dernier moment une armure rouge et or qui se retourne vers lui.

La poitrine de Peter s'écrase. Un immense homme (sûrement l'autre mec insecte) marche sur le gros balèze qu'il vient d'envoyer au tapis et continue son chemin.

— Hey, souffle-t-il en atterrissant juste devant Iron Man.

Il tend les deux mains pour l'aider à se relever immédiatement. Le visage dévasté de Tony Stark lui revient en mémoire.

— Merde, vous allez pas croire ce qui s'est passé, laisse-t-il échapper sans pouvoir rien retenir. Vous vous souvenez quand on était dans l'espace et que tout le monde disparaissait et que j'étais en train de devenir tout poussiéreux, eh bah je crois que j'ai dû vraiment phaser parce que quand j'ai ouvert les yeux vous n'étiez plus là, mais Dr Strange est arrivé et il était genre « ça fait 5 ans, ils ont besoin de vous dépêchez vous » et il a agité ses mains pour faire son truc lumineux là, celui qu'il fait tout le temps et...

Il voudrait mieux expliquer, il voudrait dire qu'il n'a pas fait que fermer les yeux, il voudrait dire qu'il a l'impression d'avoir erré, d'avoir attendu, d'avoir senti, d'avoir supplié. Il voudrait dire les choses correctement, mais Peter a l'impression que son corps tombe en ruine et que son cerveau tourne à plein régime alors il peine à faire le tri. Il peine à se taire, à faire un choix, à s'arrêter car Peter est ainsi, c'est tout ou rien, c'est un flot de paroles ininterrompues ou bien plus aucun mot pendant des jours et des jours et là Peter ne sait pas comment —

— Viens-là...

— Qu'est-ce que vous faites... ?

Tony Stark se rapproche, se rapproche encore, et tout d'un coup des bras en armure entourent Peter et il a l'impression de fondre.

— Oh, soupire-t-il et il a l'impression que tout sort, tout l'air qu'il retenait comme s'il allait soudain repartir en poussière s'envole enfin.

Peter cligne des yeux.

Tony le serre vraiment très fort.

— Oh, répète-t-il. C'est agréable.

Il y a du feu autour d'eux. Il y a du feu, des combats, mais Peter a l'impression d'être de retour sur ce trottoir, le jour où il a cru qu'un millionnaire super-héros comme Tony Stark lui ferait un câlin sans raison. Le jour où il s'est senti si seul et si stupide, car le dernier homme à l'avoir serré dans ses bras était Ben.

Peter inspire profondément.

Et Tony Stark finit par le lâcher.

— Vous avez des cheveux blancs, souffle Peter avec un sourire.

— Petit con, répond Tony sur le même ton.

Ils s'éloignent de quelques pas, et soudain une explosion résonne à quelques mètres à peine. Il n'y a pas besoin de mots, pas vraiment : le masque de Peter se forme à nouveau, le casque de Tony aussi, et la seconde d'après ils volent chacun d'un côté.

Le temps passe vite et affreusement lentement. Chaque instant est un instant qui peut être le dernier, et Peter se bat comme il se s'est jamais battu. Il a du sang sur les mains, sur son masque, sur son costume. Karen a activé le mode Mise à mort Instantanée, et même s'il n'aurait jamais cru en avoir besoin un jour, et il se rappelle encore de son « non, non, Karen, je veux tuer personne ».

Il est certain que beaucoup de gens sont déjà morts. C'est la seule raison pour laquelle il se sent prêt à faire tout ça.

C'est aussi la raison pour laquelle Peter fait ce qu'il peut pour aider ses alliés sur le champ de bataille. Il vole presque, à ce stade, alors il attrape ceux qui chutent dans le vide, ceux qui sont sur le point de se faire écraser, ceux qui manquent de se faire désintégrer par des rayons lasers ou des armes encore pires.

Pour chaque vie sauvée, Peter inspire profondément et essaye d'ignorer l'odeur affreuse et la faim et la soif et la peur et —

Il ne se souvient du nom de presque personne. Il s'en veut.

D'une seconde à l'autre, le gant se retrouve entre ses mains. Peter vole, se balance, court : il s'enfuit autant qu'il le peut car cet objet est celui qu'il faut protéger. Celui qu'il n'a pas réussi à récupérer la première fois. Il se souvient avoir tiré, avoir transpiré, avoir essayé de toutes ses forces en se disant que ce n'était pas un vol de rue ou un pauvre braquage : c'était la fin du monde.

Des lasers tombent du ciel. Peter ne sait même plus où donner de la tête. Ce n'est plus son esprit qui le garde en vie, mais ses sens qui lui indiquent des choses comme « juste un peu à droite » « appuie-toi sur le pied gauche » « baisse-toi » « derrière » « devant ».

Attention.

Attention.

Peter finit derrière un rocher, incapable de bouger un muscle de plus. Tout son corps tremble comme une feuille, il peine à inspirer et expirer, et ses doigts ne peuvent faire autre chose que se crisper autour du gant.

Le gant.

Il renifle, un goût de fer arrive dans le fond de sa gorge, et Peter entend des cris. Des cris, encore des cris.

Le gant.

Il sent la peur, la douleur, la mort. Il sent le temps qui s'est écoulé. Il sent ses côtes cassées, la faim, ses blessures qui peinent à se soigner un tant soit peu.

Peter inspire.

Ils sont en train de gagner. Ils sont en train de perdre. Ils sont revenus. Ils ne peuvent pas repartir.

Peter expire.

Et passe sa main dans le gant.

(Il aimerait dire qu'il n'a rien senti, que la puissance des gemmes n'a pas fendu son bras depuis sa main jusqu'à son épaule, que ses os n'ont pas craqué, que sa peau n'a pas brûlé, que son esprit n'a pas presque éclaté dans sa tête, que pendant une seconde il n'a pas regretté de l'avoir fait.

Il a pensé à tante May.

Il a pensé à Tony.

Il a pensé faites que tout redevienne comme avant.

Il a pensé je veux juste que tout rentre dans l'ordre.

Il a pensé.

Et il a claqué des doigts.)

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FIN

Partie UNE

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