Un bâtiment en pierre se présentait devant nous avec une longue file de gens qui attendait avec impatience devant une porte à battant pour entrer faire la fête et d'où s'échappait de la musique et des jets de lumières. Nous nous dirigeâmes vers cette fameuse porte juché sur nos talons. J'avais fait le choix de bottines plateforme à lacets noire car le fait qu'il y ai justement des lacets me réconfortait. Mais malgré cette maigre sécurité, j'étais aussi à l'aise qu'un faon qui vient de naître, donc je me servais de Lizzy comme d'un accoudoir pour ne pas chuter devant toute cette populace.

A peine nous fûmes arrivé au devant de la file, qu'un groupe de filles habillées aussi vulgairement que des prostitués nous jugeaient de la tête au pied en débitant des insultes révélatrices de leur manque d'intelligence. Quand Lizzy passa devant pour saluer le videur, il ouvrit immédiatement le cordon, pour nous laisser gruger toute la file. Je ne traiterai plus jamais Lizzy de crâneuse.  Et juste avant d'entrée, je laissais mon corps exprimer aux autres pouffiasse (qui venaient de nous insulter) ma sympathie avec un jolie doigt d'honneur vernis qui fit rire les filles et le videur qui se nommait Josh, ou type à la dentition parfaite selon moi.

Les vestiaires étaient imprégnés d'une odeur de vanille et de cigarette bon marché qui restait soutenable à respirer, je posais alors dans un des casiers mes affaires encombrante à part mon téléphone que je glissais dans mon soutien gorge en mode silencieux(avantage féminin on dira). A peine eu fait-je un pas à l'intérieur de la boîte que mes tympans fut assaillis par la forte musique et mes yeux par les multiples spots lumineux qui dansaient dans tout les sens. La piste de danse était rempli de personnes se dandinant et se collant le sourire au lèvre. Je sais pas si c'est l'alcool qui les rends si heureux où si c'est parce que c'est le weekend, personnellement je vote pour la première suggestion.

Alors que la piste de danse était au centre de la pièce, des banquettes en velours et des tables étaient placées sur les côtés où des couples ne se gênaient pas pour se peloter devant les autres. Il y avait un bar, où la plupart des gens se trouvaient, qui prenait un mur entier avec les toilettes juste à côté. Il y avait aussi un étage mais vu le mastoques posé devant l'escalier qui semblait aussi bien connaître l'expression joie de vivre qu'un croque mort (donc pas du tout en somme), je suppose que tout le monde ne pouvait pas y monter. Les personnes qui se trouvaient là haut avaient une vue d'ensemble sur ce qui se passait en bas. J'avais l'impression d'être microscopique avec le monde qui grouillait et qui se déhanchaient sur le rythme endiablé de Downtown.

https://youtu.be/vlCW_ANEnz4

-Oh! Regardez qui nous avons là! cria Lizzy par-dessus la musique pour se faire entendre.

Nous tournâmes toute la tête vers ce qui semblait si exceptionnelle pour découvrir Marvin, Jenna, Crystal (une nana qui faisait office de meilleure amie à Jenna), deux autres types que je ne connaissais pas et Shawn habillé d'un t-shirt blanc, comme à son habitude, et d'un jean délavé. Evidemment l'Elite se trouvait à l'étage, ils ne doivent pas supporter l'air que l'on respire en bas car ils semblent vraiment s'ennuyer, et je crois bien qu'ils ne vont pas tarder à nous remarquer vu le boucan que fait Lizzy en les traitant de tous les noms d'oiseaux imaginables, elle est encore plus bruyante que la musique. Mais vu le sourire carnassier de Lizzy qui venait d'apparaître, je compris que son but n'était pas d'être discrète. Quand à Ginger, comment dire sans être vulgaire, ses yeux étaient scotchés sur Marvin le ténébreux qui semblait aussi joyeux qu'à un enterrement. On dirait que l'étage est réservé au personne qui refuse de s'amuser avec le "peuple", ça convient parfaitement à nos cher camarades.

-Arrête de baver Gin'! C'est pas glam du tout! rit Meg en lui pinçant la joue taquine.

-Oh! Il est vraiment trop, trop canon! s'extasia Ginger comme moi quand je suis devant un hamburger.

- Bon allons annoncer notre présence en dansant, les filles! annonça Lizzy en nous tractant jusqu'au centre de la piste.

Au milieu? Déjà? Y a pas un petit temps d'adaptation avant de se jeter dans la gueule du loup? A ben super, j'aurais du accepter les cours de danse au collège, actuellement je me sentirais moins cruche. Je sentais les regards qui se posaient sur nous, bons ou mauvais et je me sentis encore plus dénudé que prévue. Mais je ne pouvais pas reculer maintenant que j'étais ici alors autant s'amuser, non? Enfin je dis ça mais il faudrait d'abord que je trouve le moyen de faire bouger mes jambes qui semblent aussi immobile que celle d'une statue.

Lizzy me prit les mains pour m'entraîner à danser avec elle qui semblait virevoltait au grès de la musique. La plus part des types autour la reluquaient sans discrétion et elle ne semblait même pas s'en occuper. Je décidais alors de me laisser aller à mon tour, en la rejoignant dans son déhanché. Je me sentis aussitôt plus libre et détendu, même heureuse au point de sourire comme une idiote en discutant comme me le permettais mes cordes vocales avec les filles. Je ne dis même pas non, quand Meg me tend un verre remplit de je ne sais quelle boisson translucide au goût fort qui manqua de me faire tourner de l'oeil à la première gorgée. Je n'avais prit qu'une gorgée et j'avais eu l'impression que de la lave se déversait dans mon œsophage. C'est ce qu'on appelle profiter de sa jeunesse, non? Et bien comme c'est la première fois que ça m'arrive, je penses que j'aime cette sensation qui fait pulser mon cœur aussi fort qu'un tambour.

Je ne sais pas trop pourquoi mais je me sentis obligé d'orienter mon regard vers ce fameux étage où se trouvait mon tortionnaire émotionnel alors que cela devait bien faire une heure que nous dansions et que j'avais réussi, jusque là à refréner ma curiosité. Je restais bouche bée quand je le vis debout accoudé à la rambarde métallique, son regard fixé sur ma personne avec une intensité déconcertante. Pourquoi? Il me dévisage de haut en bas avec une lueur de surprise? Enfin je ne suis pas sur vu la distance qui nous sépare, je ne suis pas un X-men non plus. Mais je me sens déstabilisée et soudainement nerveuse à cause de cette manière de me fixer, comme un objet que l'on désire mais dont on ne connaît rien donc on n'ose pas s'approcher. Est-ce si compliqué de m'imaginer de la sorte? Sûrement, moi même je n'y croyais pas il y a 1 heure. Mais alors pourquoi suis-je déçue qu'il puisses le penser? C'est vraiment trop bizarre, c'est comme si ce type étais un lion avec un aimant accroché autour cou, je suis irrémédiablement attirée vers lui mais je sais au fond de moi que si je m'approche trop rapidement et trop près je serais dévorée sur le champ. Il est pourtant le genre de personne que j'ai toujours évité avec le plus grand soin, pour éviter les ennuis mais aussi car je les trouve ennuyants et superficiels à mourir, mais pourtant lui semble si mystérieux et beaucoup plus conscient de se qui l'entoure. Un regard d'un vert intense qui semble examiner chaque chose avec attention pour en découvrir chaque secret, non pas pour être supérieur mais simplement pour avoir un coup d'avance sur les autres, pour se protéger. Mais pourquoi est-ce que je pense du bien de lui? Pourquoi est-ce qu'on se retrouve toujours dans ce genre de situation, lui me fixant et moi me posant mille et une question?

Je sursautais soudainement en sentant une main se poser sur mon épaule et entendre la voix de Lizzy toute proche de mon oreille.

-On dirait qu'il apprécie la vue, montrons lui le reste alors! dit-elle en me poussant dans le tas et en particulier sur un gars qui faisait deux têtes de plus que moi facile et qui sentait fortement l'alcool et la transpiration. Et cerise sur le gâteau, je dus me rattraper à sa chemise bleu foncé pour ne pas m'étaler par terre comme un phoque échoué sur la banquise, ce qui n'allait pas arranger mes affaires avec cette inconnue dont les mains poisseuses venaient de se poser sur mes hanches. Mais il veut quoi Pépito?

-Tu peux me lâcher s'il te plaît? dis-je en tentant de retirer ses mains de mes hanches pour récupérer mon espace vital mais il ne semblait pas décidé à me lâcher. Super.

-Tu te jettes dans mes bras pour me quitter ensuite? Ne me quitte pas de suite ma belle, on va s'éclater tu vas voir, me susurra-t-il à l'oreille alors que je retenais mes hauts le cœur provoqué par l'odeur immonde qu'il dégageait.

Je vais tuer Lizzy! En plus je ne la vois nulle part à cause de tout ce monde. Mais putain, personne n'a l'intelligence de voir que je suis dans le pétrin? Oh, j'avais oublié, l'alcool rend aveugle. J'aurais vraiment dû écouter mon père et prendre ce satané taser, si je l'avais fait je ne serais pas collé à ce type tout transpirant et alcoolisé qui a pourtant toujours plus de force que moi. Faut vraiment que je me mettes au sport un de ces jours. Et si je criais? Non, personne ne me prendrais au sérieux et penserait juste que j'ai un peu trop bu, enfin si quelqu'un le remarque vu le regroupement d'alcoolique ici.

Je fut sortie de mes réflexions quand je sentis un truc baveux dans mon cou. Oh merde Ce type est en train de coller ses lèvres baveuses dans mon cou! C'est dégeu on dirait une limace pour le coup, rien de sensuel ou de romantique comme dans les livres ou les films. Même la léchouille d'un chien sur la joue est plus agréable que ça. Je le poussai le plus violemment que je le pouvais mais il revenait aussitôt à la charge comme une sangsue.

-J'habite pas loin... On y va?...

Sortez moi de là je vous en prie, sinon je vais le castrer et lui péter les rotules par la même occasion, j'ai des talons et j'ai pas peur de m'en servir. Mais même si j'essayais de tout coeur de me libérer, mes mains se mirent à trembler d'elle même alors que je sentais l'une de ses mains glisser jusqu'à mes fesses sans délicatesse. Je commençais même à légèrement étouffer à cause de tout ce monde et de cette proximité que je ne voulais pas. Je pris une grande inspiration récupérant tout le courage qu'il me restait avant de planter mon regard dans le sien.

-Bon, là tu me lâche mon gars sinon ça va mal se terminer pour toi, lui dis-je avec le plus détermination alors que la colère et la peur montait progressivement en moi. Mais ça ne le fit que rire comme un débile.

-Tu es encore plus canon quand tu es en colère...

J'allais lui répondre ou me mettre à crier quand je sentis une main sur ma hanche me tirer vers l'arrière pour me heurter à un mur dur comme de la pierre mais confortable pour autant. Une odeur épicé et vanillé emplit mes narines soudainement qui me fit me sentir en sécurité comme dans un cocon. Attend...Depuis quand un mur sent si bon, surtout en boîte de nuit. Je vis alors l'inconnue devenir aussi blanc qu'un lingue en face de moi alors qu'il semblait fixer un point au dessus de ma tête. Je relevais alors la tête pour découvrir que j'étais appuyé contre le torse de Shawn qui semblait se retenir de ne pas étriper le type bourré que j'essayais de rembarrer depuis pas mal de temps. Et en même pas deux secondes le type venait de se volatiliser sans que je ne le remarque, trop absorbée par le garçon qui me tient dans ses bras tout contre lui. Mon cœur bat tellement vite  que j'en ai mal à la poitrine et toute salive semble avoir déserté ma bouche. Pourquoi est-ce qu'il est venu m'aider? Et pourquoi ça le met si n colère? Je suis complètement perdue quand il se comporte de la sorte et c'est pas cette musique qui va m'aider à faire marcher mon cerveau.

Je sentis sa main se détacher de ma hanche et je me sentis très bête de me sentir déçu par cela. Stupide moi! Mais au lieu de se reculer et de s'en aller, il empoigna mes épaules pour me tourner face à lui, avec toujours cette proximité entre nous qui ne me laissait aucune échappatoire à son regard de fauve en chasse dont je crois bien être la proie.

Trois choix s'offre à moi actuellement: 

petit 1, le remercier mais ma fierté en prendrait surement un coup.

petit 2,lui dire de se mêler de son popotin mais c'est ce que ferait une garce en ayant laissé s'échapper son plan du soir.

Et petit 3,attendre tout simplement qu'il prenne la parole en premier. Et j'avoue que ma troisième option me plaît beaucoup plus que les autres, enfin surtout à ma dignité.

Et mon choix paya, au bout de plusieurs minutes qui semblèrent des heures, il soupira en fronçant les sourcils avant de dire:

-Tu sais que ce genre d'endroit n'est pas fait pour les filles comme toi?

Je le regardais en plissant les yeux, légèrement vexée par ses paroles. Il pense que c'est le moment de faire la morale comme le ferait un père? Et ben non! Je crois que les trois verres que je viens de boire me rendent légèrement soupe au lait et gamine.

-Oh, alors je suis plus du genre à faire quoi? Tricoter un pull devant Derrick avec pour seule compagnie mon chat? dis-je d'un ton acerbe.

-J'avoue que je te vois plus faire ça qu'être ici, mais ce-...

-Et bien désolé mais je ne vois pas en quoi la manière dont je passes ma soirée te regardes alors laisse moi tranquille, le coupai-je en me dégageant de sa prise avant de faire volte-face pour m'éloigner rapidement. Mais il se trouve que j'avais zappée un petit détail, les talons et moi ça fait deux, je trébuchais donc en me tordant la cheville par la même occasion tout en manquant e m'étaler par terre devant tout le monde. Mais je fut rattraper in extremis par une mais puissante qui venait encercler ma taille par l'avant.

-Vachement convaincante, c'est la deuxième fois que je te sauves ce soir, ça vaut bien un petit merci, ajouta-t-il en se moquant clairement de moi.

Je me renfrogne malgré le fait que j'étais encore appuyé sur son bras pour reprendre mon équilibre.

-Tsss...Merci...dis-je tout doucement et de mauvaise fois, s'il existait un concours dans ce domaine j'aurais la médaille d'or.

-Mon dieu, Iris Banks m'a remerciée! Un miracle vient de se produire! exagéra-t-il avec une de ses fameuses mimiques horripilantes.

-Tu préfères que je t'en colle une peut-être?

-Le jour où tu me frapperas n'est pas encore arrivé, la naine.

La naine? Sérieux? Je vais le zigouiller définitivement après l'avoir fait s'excuser tête contre le sol.

-Il a dit quoi le grand dadais? rétorquais-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Il sourit narquois avant de se baisser à mon oreille pour me dire.

-J'ai dit "la naine", tu es sourde en plus? rit-il à mon oreille, ce qui provoqua un long frisson dans ma nuque.

J'allais lui rétorquer d'aller se faire voir cordialement bien évidemment, quand mon ventre décida que c'était surement le meilleur moment pour s'exprimer. Je sentis mes joues devenir écarlate alors que je savais pertinemment que Shawn devait l'avoir entendue vu notre proximité. Et je ne m'étais pas trompé, il éclata d'un rire éclatant avant de m'attraper par la main et de me tirer je ne sais où.

-Hey! Tu m'emmène où là?

-Vu le bruit de ton estomac, je penses qu'un peu de bouffe ne te fera pas de mal, me répondit-il en sortant de la boîte sans pour autant me lâcher la main.

Je ne fis même pas attention à la voix de Josh qui semblait m'être adressée, trop obnubilé par ce contact. Sa main était grande et un peu rugueuse, à côté de la mienne qui ressemblait à celle d'une enfant. Je n'avait pas envie de la lâcher et lui non plus bizarrement, cela me réconfortait. Sur le coup, je ne pensais à rien d'autre qu'à lui et moi, main dans la main entrant dans le fast-food juste en face du Mystic. Je crois bien que l'alcool à atteint mon cerveau mais pour le moment ce n'est pas si dérangeant. J'y penserait demain, sobre.

Est ce que Shawn et Iris vont se rapprocher où à nouveau s'éloigner? Un besoin viscéral d'être proche l'un de l'autre est-il en train de se créer? Et que cache Shawn au plus profond de lui? A vous de le découvrir...