Quatorze, un chiffre qui est censé être rattaché à la joie et la bonne humeur, non ? Le 14 février par exemple, la fête des amoureux. Et bien j'affirme solennellement en ce jour qu'après m'être prit quatorze essaies dans la poire en moins de trente minutes m'a, comment dire, refroidie ? Irritée ? Humiliée ? Un peu de tout ça en fait. Je suis actuellement un cocktail de déception et d'énervement qui ne nécessite que d'une seule petite réflexion de mon adversaire pour exploser et faire un maximum de dégâts.

- Alors le gnome, on sait pas attraper une balle ? me nargue-t-il comme un gamin.

- Oh la ferme Foster ! m'emporte-je ma fierté piquée à vif.

Il hausse les épaules comme s'il ne comprenait pas mon énervement avant de retourner à sa position de départ en petite foulée, me laissant un magnifique plan sur son large dos musclé. Mamamia, même de derrière on sait que c'est une bombe atomique. Ce type devrait être classé en tant que péchés capitaux pour la sécurité de nos mirettes. Mais cette fois-ci j'eu le réflexe de détourner les yeux de ma contemplation avant qu'il ne se retourne. On se toisa quelques secondes sans que quiconque ne prononce un seul mot, mais le silence semblait rempli de réponse. Je repris finalement mes esprits en secouant légèrement ma tête avant de récupérer le ballon qui se trouvait à mes pieds et de dire :

- Bon, combien de temps va durer ce cirque Foster ?

- Tu comptes déjà abandonner ? Tu me déçois.

Je lève les yeux au ciel devant son air faussement déçu. Et moi qui pensais que c'était finit, il reprit narquois cette fois-ci :

- Dans ce cas tu me dois un deuxième gage...

- Comment ça ?! je m'exclame ahurie.

Il se rapproche à grande enjambé fière de son coup avant de m'expliquer.

- Et bien si tu abandonnes sans avoir marqué un seul but, je récupère le gage qui m'était destiné au début.

- Mais on n'a jamais dit ça !

- Si tu arrêtais de tout le temps me couper la parole, j'aurais peut-être pu donner toutes les règles Einstein ! me répond-t-il hautain.

L'enfant de Satan ! Il essaye vraiment de me la mettre à l'envers là. On a jamais évoquée cette stupide règle et il ne va pas me faire croire que c'est la faute de ma grande bouche. « Vu sous un certain angle... ». Oh tais-toi petite voix un peu trop honnête à mon goût. Et avec son air là, Mr.Jesaistout, ça me donne envie de le gifler. Comment il peut s'auto-supporter franchement, moi je me serais déjà jeté d'un pont.

On se fixe en chien de faïence avant qu'un énième soupir ne franchisse la barrière de mes lèvres, signifiant ma capitulation. Je me suis déjà assez foutu dans la mouise pour les dix prochaines années alors on va ralentir sur la cadence du karma sinon ça sera plus vivable. Je n'étais pas exténuée non plus mais pas au top de ma forme pour autant. Même si je cours assez vite pour ma corpulence, il l'est définitivement plus que moi malgré ses tonnes de muscles à transporter. J'étais surprise et assez admirative devant ses prouesses sportives. Mais il ne faut surtout pas qu'il le sache, a le rendrait trop heureux. Enfin je dis cela mais malgré ses réflexions à deux balles et le mur de glace qui lui sert de faciès habituellement, Shawn semble aussi excité qu'un gosse avant Noël. Cela se voit qu'il adore sa discipline et qu'il y va toujours à fond.

Maintenant que je l'ai remarqué, je me sens un peu coupable de l'avoir dénigrer comme une idiote alors que c'est sa passion. J'aurais réagi pareil si quelqu'un osait critiquer méchamment le dessin. Il faut que j'aille m'excuser, même si j'ai du mal à l'admettre, pour cette fois-ci je suis l'unique fautive. Mais cela ne veut pas dire pour autant que je lui pardonne tout, y a pas marquer Mère Theresa sur mon front.

La balle en main, je pris position pour ce que j'espérais être la dernière partie. Foster me sourit sardonique avant de lancer le « top départ ».

- Amène-toi le gnome !

Je me mis à courir en faisant des petites foulées vers Shawn attendant le moment opportun pour mettre en action mon plan que je venais d'imaginer dans ma tête. Honnêtement, est-ce que je trouve on « plan » réalisable ? Possible .Et est-ce que je vais arriver à le mettre en place ? Aucune idée. Shawn me détailla de haut en bas malicieusement comme si j'étais la personne la plus naïf qu'il n'est jamais vu. Il n'avait, désormais, plus cet air sérieux du début. Il pensait m'avoir cerné le petiot. Dans la vie il y a une phrase qu'il ne vaut mieux ne jamais oublier : Prudence est mère de sureté !

Quand je fus tout proche de lui, un sourire mesquin s'étira sur mes lèvres le prenant de cours sur la suite. Il voulut précipitamment fléchir les genoux pour me ceinturer mais je fus plus réactive. Je pris appui sur mon pied gauche et donna une impulsion pour l'esquiver à temps. Ce que je réussis à ma plus grande surprise et à mon plus grand contentement. Mais malgré cette petite victoire, je ne me laisse pas déconcentrer et je me mis à sprinter vers l'espace entre les deux arbres qui servait d'en-but. Cependant j'entendis mon adversaire reprendre très vite ses esprits et me talonnait de prêt, très près même pour tenter de me stopper. J'espère qu'il ne va pas lui aussi me faire un placage « mange herbe » sinon je peux dire adieu à mes dents vu sa force. Dans l'optique de préserver ma dentition, j'accélère un peu plus ma course. Et quand j'atteins finalement la zone, je jette la balle sur le sol et m'écris à bout de souffle mais tout sourire :

- Touch down !

J'étais surexcité après cette simple course poursuite. Mais je m'en fichais de passer pour une folle car mon cœur se gonfla d'n sentiment d'extrême euphorie alors que mes jambes tremblaient après cet effort soudain. Je posais mes mains sur mes hanches, la tête rejetée vers l'arrière pour reprendre mon souffle haché. Du coin de l'œil, je vis Shawn fixer le ballon dans son en-but les sourcils froncés et le visage crispé, comme si ce pauvre ballon était responsable de son orgueil démesuré et de son manque de prudence. Et même si sa fierté as déjà dû être pas mal ébranler après s'être fait semé par une fille haute comme trois pommes, mon côté sadique compte bien en rajouter une couche comme il s'est assuré de le faire un peu plus tôt avec moi :

- Et des Alors Foster, on a les guiboles rouillées ?

Il me lança un regard noir qui ne m'impressionna guère et qui me fit même rire. C'est de bonne guerre après tout. Mais comme il ne répondit rien, je décidais de continuer sur ma lancée :

- Se faire battre par une fille qui fait autant de sport qu'un paresseux, ça doit faire mal. Hein, Monsieur le « quarterback » ? Ajoutai-je en mimant des guillemets sur mon dernier mot.

Ah la la. Jamais je n'oublierai le jour où j'ai rabattu le caquet au Grand Shawn Foster. Et je signe n'importe quand pour le refaire. Mais alors que je me bidonnais en mon fort intérieur sur cette victoire, un grognement de mécontentement s'échappa de la gorge de Shawn me mettant soudainement en alerte.

- Tu vas voir, le gnome ! il me fusilla du regard et il se rapprocha à grandes enjambées de ma position, me faisant déglutir avec difficulté.

Par pur instant de préservation, je fis volte-face et couru le plus loin possible de notre position alors qu'il fit de même en m'ordonnant de m'arrêter tout de suite. Ce que je ne fis pas évidemment. Non mais oh, je ne sais pas ce qu'il compte me faire en m'attrapant mais je suis certaine de ne pas vouloir le savoir. Je slalome entre les arbres espérant pouvoir le semer mais j'entends ses pas marteler le sol avec rythme juste derrière moi. Malgré la situation des plus flippantes, je ne pus empêcher le rire qui s'échappa de ma cage thoracique tout en me permettant un regard vers mon poursuivant. Je remarquais alors que lui aussi avait laissé son masque de colère dans un tiroir pour se permettre d'afficher un sourire amusé qui me réchauffa étrangement le cœur.

Je fus ramener à la réalité quand je sentis son bras agrippé mon poignet et tenter de me tirer vers lui. Mais vu à la vitesse à laquelle on courait, ça ne pouvait que finir en chute. Et effectivement, je trébuche sur mon propre pied et m'étale avec élégance tel un phoque sur l'herbe suivi par Shawn qui ne m'avait pas lâché à temps. J'eu le souffle coupé sur le coup de l'impact entre nos deux corps. J'ai l'impression que mes cotes sont en mille morceaux ainsi que mes organes. Et le pire c'est qu'il commença à rire comme une baleine, étalé encore sur mon dos faisant trembler tout mon anatomie sous son poids.

- Putain ! Shawn bouge ! m'écriai-je au bord de l'asphyxie.

- Le vol plané que tu as fait été magique ! S'exclame-t-il entre deux rires.

Son rire raisonnait au plus près de mon oreille me faisant frissonner comme jamais. En plus de mourir écrasé, je vais mourir à cause de son rire aussi sensuel qu'électrisant. Mais cette douce mélodie cessa doucement de se jouer quand il se releva sûr ses coudes, me permettant de me retourner face à lui et de reprendre un tant soit peu mon souffle. Mais cette manœuvre fut une grosse erreur quand mon regard croisa ses deux émeraudes à quelques centimètres seulement. Notre proximité étant si infime que je pouvais sentir son souffle chaud et irrégulier s'écraser sur mes lèvres que j'humectais dans un réflexe presque primaire. Il capta mon geste et son regard s'assombrit aussitôt faisant peut à peut disparaître leur couleur naturelle. Aucun de nous n'esquissa le moindre geste, nous restions là à nous contempler comme si c'était la première fois que nous le faisions. Pour la toute première fois, je n'avais aucune gêne à détailler ses traits dans l'optique de mieux les retenir. Une mâchoire carrée tracer à la perfection, des pommettes saillantes, des fossettes qui ne se dévoile que très rarement, un nez parfaitement calibrer mais qui présente encore les marques d'anciennes fracture, même ses lèvres charnues rose appel à la tentation. Tel Eve, je me laisserai bien tenter de les dévorer à pleines dents. Lui aussi semblait me scruter avec attention comme si j'étais un être féerique ou sur le point de disparaître. Lentement il approcha l'une de ses mains de ma joue et du bout des doigts il la caressa avec une délicatesse que je ne lui connaissais pas. Trop subjugué par le geste régulier de son pouce sur ma pommette, je n'osais bouger de peur de rompre cet instant et surtout ce contact. Son contact, que j'aurais sûrement rejeté s'il venait d'un autre, me procura une douce chaleur qui se déplaça langoureusement vers mon bas-ventre. Une certaine tension régnait aux alentours mais pas celle qui nous pousse constamment à nous envoyer mutuellement sur les roses, cette fois-ci elle est plus douce, comme cette caresse qui ne cesse de me donner la chair de poule.

Mais je ne pus empêcher mes pensées de dériver vers les dernières semaines plus que tumultueuses que nous avions passé. Même si, je dis m'en ficher, nos multiples altercations me hantent depuis bien trop longtemps. Malgré ma crainte d'une réponse blessante, son regarde si chaleureux délia ma langue. Après une grande inspiration, sous le regard intrigué de Shawn, je finis par m'exprimer :

- Pourquoi me détestes-tu autant Shawn Foster ?

Il me scrute d'un air soudainement grave comme s'il comptait m'annoncer que le monde était sur le point de disparaître. Mon cœur, lui, ne cessait de battre la chamade de par notre proximité mais également dû à l'attente d'une réponse qui ne semblait pas si bonne à donner et à entendre.

- La haine est fille de la crainte... murmura-t-il sans me quitter du regard.

Grâce à notre proximité, je pu entendre cette phrase qui me laissa dubitatif. Sawn Foster aurais peur de moi ? Comment cela se pourrait-il ? C'est le genre de personne à avoir tout ce qu'il veut en un claquement de doigts et il aurait peur d'une personne comme moi ? Je ne comprends rien. En quoi puis suis-je effrayante ? Je ne suis pas populaire, ma famille n'est pas influente, je n'ai pas un physique qui oblige respect et je ne sais rien de lui qui pourrait être compromettant. Alors que mon cerveau semblait sur le point d'imploser sous la pression de la réflexion, Shawn s'empara lentement d'une de mes mèches couleur fauve qu'il replaça délicatement derrière mon oreille sans se dévêtir de son attitude polaire. Au moment où je comptais l'interroger sur ses « craintes », et décida de couper court à notre conversation en se relevant sans ajouter un mot. Mais alors que je pensais le voir s'éloigner, me laissant là encore déboussolée, je fus surprise de le voir me tendre sa main dans l'intention de m'aider. Je prie cependant quelques instants pour me rendre compte de son geste avant de finalement m'emparer de celle-ci et de me relever. Aussitôt fait, il lâcha ma main tout en lui administrant une dernière caresse qui m'arracha un doux frisson.

Et il s'éloigna rapidement, retournant vers notre terrain improvisé sûrement et sa voiture. Je crois bien que ceci marque la fin de notre match et de cette journée.

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Il est maintenant 20h et Shawn empreinte la rue principale de mon quartier à une allure assez lente. Les 20 dernières minutes se sont passés dans un silence de plomb et sans que quiconque ne lance la conversation. Et pour tout vous dire je n'aurais en aucun cas trouvé l'envie de discuter comme si de rien n'était après toutes ces émotions. Malgré cela j'ai senti à plusieurs reprises le regard de Foster sur moi alors que le mien se concentrer avec ferveur sur le paysage urbain qui défile à travers la vitre. Ce qui était clairement ma façon d'éviter tout contact avec lui et de tenter de ne pas penser à son comportement. J'ai encore la sensation de ses longs doigts sur mon visage laissant la zone touchée encore brûlante et fourmillante. La seule parole échangé fut mon adresse depuis chacun de nous se murait dans le silence à ressasser cette journée. Je ne savais pas. Je ne savais pas si notre relation s'était améliorée ou si nous étions repartis sur l'ignorance de l'existence de l'autre. Et le plus troublant, c'est que je ne voulais en aucun cas l'ignorer et le faire devenir un mauvais souvenir. Malgré tous ses agissements mon cœur me soufflait encore que je devais lui tendre la main. Et ma conscience semblait un peu plus d'accord avec lui chaque jour.

Plongé dans mes pensées, je ne remarqué que maintenant que la voiture venait de se stopper devant ma maison et que Shawn c'était totalement retourner dans ma direction pour me détailler avec insistance.

- Oh ! Euh...Merci encore et à demain alors ! je m'empresse de répondre avant d'entamer ma descente, une main sur la poignée de la portière.

Mais un raclement de gorge sur-joué me poussa à croiser son regard. Il afficha un léger sourire amusé avant de dire de sa voix grave et ensorcelante :

- Je suis content que tu aies accepté pour cet aprèm. Vraiment.

Je ne pus m'empêcher de rougir devant la sincérité de ces paroles, et d'esquisser à mon tour un sourire.

- Pas de souci et n'oublie pas que j'ai gagné surtout, le taquine-je.

Mon sourire redoubla devant son air renfrogné. J'avais vraiment touché son ego on dirait.

- Mouais...Mais tu me dois 14 actions, se rattrape-t-il mesquin.

Je fis un soupir exagéré pour lui faire comprendre mon exaspération mais je ne pus dissimuler mon sourire amusée. Je descends finalement de sa voiture et je me dirige vers mon perron le sourire aux lèvres. Sans m'en rendre compte, je jetais un dernier coup d'œil vers la route en entendant un moteur vrombir avant de s'éloigner. Même après qu'il est disparu de ma vue, je continuais de fixer inlassablement le bout de la rue comme si je m'attendais à ce qu'il revienne. Je soupirai devant ma propre bêtise et je me glissai à l'intérieur de la maison, faisant claquer la porte derrière moi. « Finalement t'as pas fini enterré dans un bois ou dans un ravin. » me souffla ma conscience sarcastique. Oh non juste dans les bras d'un canon.

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Bonjour à tous! Comme je l'ai expliqué sur mon insta avec l'extrait de mon chapitre, j'ai un peu de mal à écrire en ce moment avec le bac mais comme c'est la semaine prochaine, je serais entièrement disponible pour l'écriture! Sauf si je l'ai pas et dans se cas, je pleurerais devant Netflix avec un gros pot de glace (classique mais efficace). Donc je m'excuse et si vous avez des questions vous pouvez me contacter en MP. Je vous fais de gros poutous!

Bon sinon j'espère que ce chapitre vous a plus, en tout cas j'ai adoré écrire le passage électrique entre nos deux protagonistes et je vous en promet plein d'autres et beaucoup plus... "Hot" xD. Mais pour le moment question, question: Iris semble partager entre sa raison et son cœur sur sa relation avec Shawn, mais la question est quel est cette relation? Et ou les mènera-t-ils? Et ne serait-ce pas l'heure de s'atteler à ce boulot de physique-chimie? Et que vont faire Iris et Shawn de leur gage?

Vous le saurez très bientôt~