~Chapitre 15~
La sonnerie se fait entendre, annonçant la fin des cours, et je sors de mon cour d'anglais, impatiente de me rendre à mon option d'art appliqué. Depuis toute petite j'adore dessiner tout ce que je vois ou même ce que je ressens, vue que je ne suis pas la personne la plus bavarde et à l'aise sur ses sentiments c'est vite devenu mon exutoire. Avec seulement quelques coups de crayons, on peut faire comprendre aux autres un message personnel ou universel et c'est ce qui rend l'art si merveilleux à mes yeux. Et comme je pratique depuis assez longtemps, je peux affirmer que je me débrouille plutôt bien, ce qui a le dont de ravir mon professeur: Madame Moretti. Une italienne à la quarantaine des plus adorable, elle est passionnée par son métier et ça se voit. Elle nous donne toujours de bon conseil et des caramels quand on sort de cours, cela peut paraître un peu enfantin mais c'est réconfortant de voir qu'elle nous apprécie réellement. Elle est peu comme une mère derrière ses enfants: très protectrice mais aussi sévère.
Je déposais mes cours dans mon casier et me dirigeais rapidement vers la salle d'art avec mon matériel sous le bras, et un sourire béat aux lèvres. Pour mon cours préféré, j'avais optée pour des vêtements simples et sur lesquels je ne pleurerai pas si ils étaient tâchés. Un jean slim et un haut à manche courte bordeaux, rien de bien extravagant. J'entre dans les premiers et salue Mme Moretti avant de m'asseoir à mon pupitre en attendant le début du cours.
Quand tout le monde fut installé, le professeur nous fit un petit récapitulatif de la dernière séance nous donnant quelques appréciations au passage, avant de nous donner le thème du jour.
- Aujourd'hui je veux que vous fassiez ressentir un sentiment particulier à travers votre oeuvre: un amour impossible.
Plusieurs personnes soupirèrent, surtout des garçons avant de se mettre au travail. Moi, je restais le regard dans le vide totalement perdue. L'amour impossible? N'est ce pas ironique qu'une personne qui n'est jamais tombée amoureuse doivent retranscrire ce sentiment si profond? De plus un amour impossible est un amour violent et destructeur, qui ne laisse que des pleurs et des regrets comme souvenirs. Très abstrait pour moi en somme. Ou bien je pourrais retranscrire mon amour impossible avec le sport, si destructeur pour mon anatomie engraisser par mes séances Netflix répéter toujours accompagnées d'un pot de glace au caramel et au cookie. Ça ferait bien rire Lizzy mais je pense pas que ça plaira à mon professeur. Alors que je me triturais les méninges en cherchant une idée moins absurde, Mme Moretti passa devant ma feuille encore vierge, la faisant s'arrêter et froncer les sourcils.
- Tu n'as pas commencée Iris? me demanda-t-elle surement plus surprise que mécontente.
Je regardais ma feuille gênée d'avouer que je n'avais aucune idée car j'étais une totale novice dans ce domaine.
- Et bien non... Je ne comprends pas vraiment le thème, dis-je en baissant le ton sur la deuxième partie de ma phrase.
- Je comprends, c'est assez compliqué dans un sens. Mais un amour impossible ne concerne pas seulement un couple au niveau émotionnel, tu peux l'interpréter à d'autre échelle: au niveau physique, pour une amitié compliqué, des relations familiales conflictuelles...
- Physique? répète-je bêtement sans comprendre.
-N'as-tu jamais ressentit une puissante attraction pour quelqu'un mais que tu te refuses? me questionna-t-elle avec bienveillance.
Une puissante attraction? Se serait mentir que de dire que j'ai jamais fait les frais d'une telle attirance. Après tout une certaine personne hante mes nuits depuis bien trop longtemps sans que je puisse l'expliquer ou y remédier. A chaque fois que son regard ombrageux me transperce, je sens mon organisme se réchauffer lentement jusqu'à se transformer en un brasier ardent que même le déluge ne pourrais éteindre. Ses cheveux ébène en bataille me donne la folle envie d'y passer mes mains dedans encore et encore. Et son odeur si enivrante qui peut me fait perdre tous mes moyens comme m'apporter calme et sérénité, est devenu un fruit défendu. Mais évidemment tout cette pantomime a prit fin quand il a claqué la porte après notre discussion de la veille. Et le sentiment de soulagement que j'attendais avec impatience n'a toujours pas daigné pointer le bout de son nez, comme si j'avais en plus besoin de ça. Mais après tout, c'est tout récent alors ça ira certainement mieux dans quelques temps. Enfin c'est ce que j'aimerais penser car mon humeur est pire que massacrante depuis notre altercation. Et si en plus il faut que je pense à lui quand je dessine alors que c'est ma seule distraction pour calmer ma frustration, autant m'interné tout de suite.
J'avais finalement passée l'heure à penser à l'autre abruti fini, génial. Mm.Moretti nous avez en plus demandée de lui rendre au prochain cours notre travail et j'avais à peine commencée, de quoi donner une raison de plus à mon pessimisme de ne pas décamper. Après avoir récupérée mes affaires à mon casier, je sors du bahut avec les derniers élèves qu'il y avait encore et me dirige sans attendre vers l'arrêt de bus à quelques minutes de marche. Aujourd'hui mon père avait une réunion avec un client alors il ne pouvait pas jouer au chauffeur donc je me coltine le bus. J'ai déjà parlé de mon taux de sociabilisation et de ma capacité à supporté autrui? Et bien pour aujourd'hui j'ai mon quotas et je compte pas faire des heures sup'. Mais heureusement pour moi, tout ça sera fini dans quelques jours car je vais avoir ma toute première voiture! Ma porte vers la liberté. J'ai dû supplier mon père quand j'ais vu que l'un de nos voisins voulait se débarrasser d'une de ses voitures et je n'avais pas hésité une seule seconde pour lui en parler. Et après avoir marchander des corvées domestiques et des bons résultats, je peux officiellement annoncer que je suis l'heureuse propriétaire d'une jolie petite fiat 500C bordeaux qui est en très bonne état. De plus comme on est voisin, l'ancien propriétaire m'a fait un prix plus qu'abordable, le rêve!
Perdu dans mes pensées pleine de légèreté, je fus surprise par un 4x4 gris qui venait de se stopper à ma hauteur. Attendez, je veux bien être petit mais je fais pas non plus proie de pédophile, non ? Ou c'est juste quelqu'un que je connais, il faut que je me calme ma parano franchement. Je regardais par la fenêtre qui venait de se baisser et je manquais de lâcher un cri en voyant le conducteur.
- Toi?!
- Oui, moi. Il y a un souci ? répondit Sean avec un de ses sourire en coin magistral.
Je ne prie même pas la peine de répondre et je repris mon chemin rapidement. Mais qu'est-ce qu'il me veut encore ?Je pensais que les choses étaient clair pourtant: tu me déteste, je te déteste alors Ciao bambino. Alors que je pensais me débarrasser de lui, il avança à mon allure en ajoutant sans plus de digression.
- Monte.
Je crois que plus bizarre que ça, tu fais pas.
- Non, fut ma réponse accompagné d'un rire nerveux.
-J'essaie de te rendre service là alors monte la naine.
- Mais j'hallucine je t'ai rien demandé bon sang! m'énerve-je plus sidérée qu'autre chose.
Je restais scotchée en le fixant comme si j'allais découvrir qu'il n'est pas le vrai Foster mais un sosie plus sympa. Enfin pour la sympathie va falloir encore un peu potasser si vous voulez mon avis. Il soupira en serrant un peu plus fort son volant sûrement pour se calmer avant de reprendre. Mais se calmer sur quoi ? Est-ce qu'il s'attendais à ce que j'accepte avec un grand sourire ?
- De toute façon, tu vas pas attendre ton bus pendant quatre heures, non ? Demande a-t-il lasse.
- Hein ? Mais il arrive dans cinq-...
Au même moment, mon soi-disant bus passa sous mes yeux sans s'arrêter à l'arrêt de bus qui se trouvait seulement à une dizaine de mètres de ma position. Non mais je rêve. C'est une caméra cachée en fait car sinon c'est vraiment pas drôle. Je devais afficher une de ces têtes d'ahurie car Foster commença à ricaner en se penchant pour ouvrir la portière passager.
- Alors?
- Espèce de petit... je serrais les dents tentant de me retenir de le traité de tous les noms d'oiseaux possible et imaginable par mon esprit échauffé.
Il avait bien prévu son coup l'enflure. Mais je me vois mal attendre 45 minutes de plus sans rien faire, surtout que j'aimerais rentrer pour finir mon dessin. Mais ça veut dire alors monter avec lui, seule sans moyen de pouvoir échapper à une possible confrontation. Argh. J'empoignais fermement la bretelle de mon sac avant de me glisser, en maugréant dans ma barbe inexistante, dans l'habitacle. Il voulait me rendre service ? Alors j'allais lui faire regretter son initiative. Le moteur vrombit et il s'engage à nouveau sur la route me lançant quelque regard en coin comme pour s'assurer de ma présence. Et non Foster, j'ai pas encore sautée de la voiture même si ça ne saurait tarder. Je me rendis alors compte que je ne lui avais même pas donné mon adresse, ce qui est assez problématique alors qu'il doit me ramener.
- Eh Eisenstein, tu veux pas savoir où j'habite pour pouvoir me ramener? dis-je sarcastique en tournant mon regard vers lui.
- On va faire un petit détour donc ferme ta jolie petite bouche.
Il me regarda du coin de l' œil et je détournais aussitôt les miens comme une enfant ayant fait une bêtise. Abruti à la belle gueule. Mais attends un détour ? Il peut pas me ramener direct chez moi et après aller faire ses courses à la con ? Ou peut-être bien que...Non, quand même pas...Il compte pas m'assommer avant de m'abandonner dans les bois pour se venger de se que je lui ai dit hier pas vrai? Je suis sûr qu'il en serait capable le saligot. Alors que j'imagine les pire scénario de film d'horreur dans ma petite tête, mon regard est attiré par deux gobelet Starbucks grande taille avec son inscrit sur les deux. Soit il adore ces boissons autant que moi, soit il a un ami imaginaire. Très rassurant. Je zieutais les gobelets depuis maintenant une bonne trentaine de secondes, ce qui attira l'attention de mon conducteur de fortune et il afficha même un sourire satisfait. Hum...Il est barge, c'est officiel.
-Tu as soif ? Demande a-t-il avec indifférence malgré que son sourire ne le quittait pas.
- Un peu, pourquoi ?
Question idiote, réponse idiote c'est une règle d'or chez moi.
- Tu peux en prendre un, je vais pas le finir en fait donc autant ne pas gaspiller, dit-il en en prenant une route isolée.
- Tu es adorable, lui répondit-je ironiquement en attrapant le gobelet le plus proche de moi avant d'en prendre une gorgée pour étancher ma soif.
Non d'un croco! Mais c'est un café latté au caramel! Mon préféré! Je ne pensais pas dire ça un jour mais ce type a très bon goût. Cette boisson c'est le Saint Graal et j'exagère pas (enfin un tout petit peu peut-être). Je lâche un râle de satisfaction avant de me tourner vers lui, prise d'un élan de bonne humeur.
- Je ne pensais pas que tu aimais ce genre de truc, m'exclamai-je en continuant de me délecter du liquide beige.
Il explose de rire en continuant de regarder la route alors que moi je le fixe perplexe. J'ai fait quelque chose de drôle ?
- Toi, par contre tu adores! s'exclame-t-il.
En le voyant aussi enjoué et détendu, quelque chose s'illumina dans mon esprit. Ce genre de discussion m'avait manqué, ça fait trois semaine que je n'ai pas eu de conversation aussi légère et sans importance avec lui. Et quand on ne s'insulte pas comme actuellement (ce qui est rare) je me sens en sécurité, c'est vraiment étrange d'être autant attiré par quelqu'un que l'on déteste. Je me demande quand est-ce que ça va encore mal tourner, car après tout entre nous deux c'est comme ça que ça marche: on se nargue, on rigole puis on se rapproche et d'un coup tout explose sans raison. Cette relation est aussi ambigu et instable qu'un château de carte.
-Bon, où tu dois aller au juste ? Demande-je curieuse.
-Juste...ici, dit-il en garant sa voiture sur un parking relativement calme, devant une immense étendue verdoyante.
- Un parc ? Demande ai-je septique. J'espère que c'est pas le genre d'affaires auquel je pense Foster...
- Bon arrête avec tes questions débiles et suis-moi, souffla-t-il en sortant de la voiture. Ce que je fais à mon tour mon gobelet à la main.
Non mais j'ai le droit de savoir où je vais quand même sinon ma paranoïa va reprendre au grand galop. Mais qu'est-ce que je fais dans un parc après les cours avec pour seule compagnie Shawn Foster, le beau mais insupportable footballeur. Je me met à fixer sont larges dos moulé dans un t-shirt noir laissant entrevoir ses muscles saillants bouger au rythme de ses pas, le suivant de loin peu rassuré. Il a vraiment de l'allure quand même, dommage qu'il en soit autant conscient sinon il serait l'homme parfait. Mais plutôt mourir sur le bûcher que de l'avouer à voix haute. Il serait trop fière de savoir l'effet qu'il a sur moi et mon être tout entier.
Il alla s'asseoir sur une table de pique-nique et il me fit signe de faire pareil. Pour en finir rapidement, je fis ce qu'il me demande et je m'assieds en face de lui sans pour autant le regarder. Mon cœur ne pourrais pas le supporter. Pas tout de suite en tout cas.
Un long silence prit place alors qu'aucun de nous deux ne semblait décidé à engager la discussion. Super, on se croirait dans un de ses rendez-vous gênant et cucul la praline.
- Cucul la praline ? Sérieux qui dit ça encore ça ? s'amuse t-il en me détaillant comme une espèce rare.
- Oh merde... Me dis pas que je viens de parler à voix haute ? Demande-je même si je connaissais la réponse d'avance.
Il hocha simplement de la tête alors que moi je devais prendre une couleur d'écrevisse cuite et recuite. Grande bouche à deux balles, toujours là pour m'enfoncer. Il sourit, narquois, avant de finalement reprendre un air on ne peut plus sérieux ce qui attira mon intention et me permit de me calmer.
- Soyons honnête, on n'est pas parti sur la meilleure des bases...
Oh, je trouve pas, traiter quelqu'un de harceleuse puis l'humilier pendant plusieurs semaines pour rassasier son complexe de supériorité est la meilleure manière pour débuter une belle amitié. Vous ne trouvez pas ?*
- Donc je me suis dit que ce serait bien de reprendre du début et j'ai une idée pour le faire, s'explique-t-il attendant ma réaction qui ne tarda pas.
- Et je sens que je vais adorer. Dis-je ironique en plissant les yeux méfiante.
S'il me propose un truc bizarre ou dégradant, je détale comme un lapin pour atteindre sa voiture et m'y barricader.
- Jouons à action-vérité Banks.
Et donc voilà le chapitre 15! Enfin! Donc je m'excuse pour ce long retard et j'espère que ça n'a pas trop perturber votre lecture mais je promet de me rattraper en postant un chapitre mercredi également.
Mais parlons de ce chapitre plutôt: Shawn propose une activité assez enfantine à Iris simplement pour remettre les horloges à zéro? Ou peut-être a-t-il une idée derrière la tête? Et comment va se dérouler cette discussion au final? Dispute ou rigolade? Vous le saurez dans le prochain chapitre~
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