Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

X - Famille Décomposée.

Les semaines s'enchaînaient, plutôt semblables les unes aux autres, et mis à part ses habituels regards noirs, Jimmy n'avait pas refait des siennes.

L'étrange amitié qui nous liait à présent, Fey et moi, semblait s'étoffer de jour en jour, et j'étais maintenant capable de discuter avec elle assez naturellement quand il s'agissait de banalités, même si son regard perçant me mettait toujours mal à l'aise parfois.

J'étais retourné quelques fois chez ses amis à l'occasion de certaines petites soirées auxquelles la jeune fille m'avait invité, et je commençais à plutôt bien m'intégrer parmi eux. J'avais même l'impression qu'ils m'appréciaient, m'accueillant chaleureusement à chaque fois ; pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression de faire partie d'un groupe, de ne plus être le mouton noir que l'on rejette, et c'était une sensation agréable.

Cette année était finalement bien différente des précédentes, ce que je n'aurais pas imaginé possible ; je commençais presque à aimer aller au lycée.

Le temps semblait s'écouler rapidement, trop rapidement peut-être, et finalement, les vacances d'Halloween approchaient à grands pas, alors que je n'avais pas pensé un seul instant à celles-ci, que j'attendais d'ordinaire avec impatience. L'idée de passer deux semaines seul chez moi ne me paraissait pas si attirante pour une fois.

La dernière semaine de cours avant les vacances débuta finalement, et comme les autres lundis matins, je rejoignis Fey sur le même banc que d'habitude. Si pour ma part je ne semblais pas spécialement réjoui, mon amie m'accueillit quant à elle avec un grand sourire, ayant visiblement quelque chose à m'annoncer.

Ignorant presque les banales politesses habituelles, elle ne put attendre un instant de plus.

— Bon, j'ai une bonne nouvelle ! Commença la jeune fille.

— C'est-à-dire ? Demandai-je, ma curiosité piquée à vif.

— Le week-end prochain c'est Halloween, et pour l'occasion, il y a une grosse teuf organisée pas si loin d'ici ! Et ça risque d'envoyer du lourd, des tas d'artistes super connus dans le milieu ont prévu de venir, même certains dont j'écoute les sons depuis des années mais que je n'ai jamais eu l'occasion de voir en live ! Bien entendu, on va y aller, je ne manquerais ça pour rien au monde !

Elle semblait plus que ravie, sautillant presque de joie en m'annonçant tout ça.

— Ah, cool ! Ça a l'air sympa ! Vous allez passer le week-end entier là-bas ?

— Comment-ça "vous" ? Tu ne vas pas me dire que tu as mieux à faire, quand même ? S'offusqua Fey, écarquillant les yeux.

Sa réaction me prit au dépourvu.

— Je... Non, je ne pensais pas que... Balbutiai-je, un peu confus.

— Ne sois pas stupide, tu fais partie du groupe maintenant, tu ne pensais tout de même pas que j'allais t'oublier ?

Je ne sus pas quoi dire, touché et me sentant un peu bête, les joues probablement écarlates. Il faut dire que je n'avais pas encore trop l'habitude d'être inclu dans ce genre de plans.

— Je dois voir avec mes parents, mais ça ne devrait pas poser de problème ! Répondis-je, pour tenter de cacher la joie qui m'envahissait à présent.

— De toute façon, tu n'as pas le choix, tu ne peux pas manquer ça ! Ça va être É–NORME !

Mes parents allaient certainement être d'accord pour me laisser y aller, je ne m'inquiétais pas vraiment à ce sujet, mais plutôt à propos de cette fameuse teuf ; d'après les dires de mon amie, ça allait être une soirée grandiose, mais qui dit grandiose dit beaucoup de monde, probablement beaucoup trop de monde à mon goût, et j'avais déjà l'estomac noué rien que d'y penser. Pourtant, je ne voulais pas manquer cette occasion de passer du temps avec Fey et ses amis, moi qui ne voulais pas passer les vacances tout seul chez moi ; j'allais donc devoir prendre sur moi.

Les premiers jours passèrent rapidement, je ne voyais pas le temps défiler, n'étant plus seul à présent, mes journées étaient bien remplies. Et puis cette teuf d'Halloween occupait pas mal mes pensées, étant grandement mitigé entre appréhension et hâte. Fey ne pouvait s'empêcher d'en parler, trop excitée à l'idée d'y aller.

Mais ma bonne humeur en prit un coup le jeudi soir, quand ce que je considérais comme une mauvaise nouvelle arriva.

On venait de terminer de manger, et comme les autres soirs, j'accompagnai mon amie quand elle sortit fumer. Au moment de rentrer, je vis Jimmy, qui se tenait devant le portail avec ses deux acolytes. Il nous fixait, et alors que l'on allait le dépasser, il attrapa la manche de Fey, et l'attira vers lui.

— T'as deux minutes ? Lâcha-t-il simplement à l'intention de la jeune fille, faisant mine de m'ignorer.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Il ne répondit pas, se contentant de s'écarter. Elle le suivit, me laissant seul avec les deux autres. Je n'aimais pas beaucoup cette idée, mais ils ne semblaient pas hostiles pour le moment, ne me prêtant que peu attention, discutant entre eux.

Mon regard retourna se poser sur Fey ; d'où j'étais, je ne pouvais pas entendre ce qu'ils se disaient, mais ça ne fut que de courte durée, et bien vite mon amie revint dans ma direction, franchissant le portail après m'avoir fait signe de la suivre.

— Du coup ? Demandai-je, curieux.

— Il voulais savoir si j'allais à la teuf, je suppose qu'il y sera aussi...

Super... Lâchai-je seulement, ne cachant pas mon désarroi.

— Il a eu un peu la même réaction quand j'ai dit que tu venais aussi, il ne devait pas s'attendre à ce que tu ailles à ce genre de soirées...

Cette fois, j'appréhendais vraiment. Rien ne l'empêcherait de me violenter une fois en dehors du lycée ; là-bas, nous allions être livrés à nous-même, et même si je savais que Fey allait être là aussi, je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ce qui pourrait mal se passer.

— Je préfèrerais quand même ne pas me retrouver seul avec lui... Ça pourrait mal finir... Répondis-je après un instant, presque à voix basse.

La jeune fille m'envoya une grande tape amicale dans le dos.

— Ça va aller ! On sera là, s'il y a un problème on le règlera, ne t'en fais pas ! Et puis vu ce que tu lui as mis l'autre jour, ça pourrait tout aussi mal se finir pour lui ! Lança-t-elle en riant, tentant de dédramatiser.

— Oui...

En un sens, elle n'avait pas vraiment tort, j'en avais assez de ces histoires, j'en avais plus qu'assez de servir de sac de frappe à cet imbécile, et avec un peu d'alcool dans le sang, je ne serais pas aussi craintif...

Cette idée me suivit toute la fin de semaine, ayant remplacé mon angoisse liée à la foule qu'il pourrait y avoir, et j'imaginais déjà ce que je pourrais bien dire et faire si je me retrouvais face à lui.

Le vendredi soir, alors que j'attendais que ma mère vienne me chercher, assis sur notre banc habituel à discuter avec Fey, elle m'expliqua ce qui était prévu pour le week-end suivant. Les filles allaient venir me chercher le vendredi après-midi, puisque la teuf commençait ce soir-là.

Une idée stupide me passa par la tête, étonné de ne pas y avoir pensé plus tôt.

— Par contre, si c'est une soirée d'Halloween, il faut y aller déguisés ?

Elle sembla amusée par ma question.

— Pas que je sache, rien de prévu de notre côté, mais si tu veux, tu peux ! Répondit mon amie.

— Non, ça va aller ! Lâchai-je en riant, imaginant déjà de quoi j'aurais l'air, seul déguisé de la soirée.

La voiture de ma mère se garant à quelques mètres de nous coupa cours à la discussion. Je saluai la jeune fille avant de me diriger vers la voiture, et montait finalement dans celle-ci une fois mes affaires mises dans le coffre.

Ma mère me demanda comment ma semaine s'était passée, ce qui n'arrivait pas auparavant puisque me réponse était toujours la même : "fatiguante, chiante". Mais elle avait bien remarqué que j'étais désormais satisfait du temps que je passais au lycée.

Quand j'abordai le sujet de la teuf, sans vraiment trop entrer dans les détails, son visage s'illumina légèrement, heureuse que je me sois fait des amis que je fréquentais assez régulièrement.

Une fois arrivés à la maison, elle demanda l'avis de mon père, qui ne s'y opposa pas non-plus. J'envoyai directement un message à Fey pour lui confirmer que j'avais l'autorisation d'y aller, ce qui la réjouit grandement.

Je passais le week-end, et même une bonne partie de la semaine suivante à faire mes devoirs, pour être tranquille par la suite, puis à jouer à divers jeux sur mon ordinateur ; j'échangeai aussi pas mal de messages avec mon amie.

Le week-end d'Halloween arriva enfin, l'étrange mélange d'angoisse et de hâte qui m'habitait atteignant son paroxysme. Le vendredi matin, je passai un bon moment à me demander quels vêtements porter, comme si ça allait faire une différence. Finalement, un jean et un sweat à capuche allaient faire l'affaire.

Je ne m'attardai pas au repas du midi, remontant rapidement dans ma chambre, décidant de me remettre à jouer en attendant que les filles arrivent. Je supposais que Sue allait venir me chercher en voiture avec Fey, comme à chaque fois que j'étais allé à une de leurs soirées. J'avais pris goût à ces petites virées, la musique psychédélique envahissant l'habitacle, les filles qui riaient à l'avant, l'ambiance de fête s'immisçant peu à peu en chacun de nous...

Pourtant, je fus surpris d'entendre quelqu'un frapper à la porte de ma chambre aux alentours de 14H. Je le fus d'autant plus de voir mon amie lorsque j'entrouvris le battant.

— J'ai frappé à l'entrée d'abord, tes parents m'ont dit de monter directement ! S'exclama Fey, en voyant mon air étonné.

— Ah, oui... Viens, entre !

J'ouvris davantage la porte pour la laisser entrer, ce qu'elle ne tarda pas à faire. Elle se laissa tomber sur ma chaise de bureau.

— Bon, je devais venir plus tard avec Sue, mais elle avait des choses à faire avant de partir... Mais ça tombe bien parce que moi aussi ! Par contre, je viens te chercher maintenant, ça évitera de faire des détours par la suite... Explica-t-elle alors.

— Peu importe, je suis prêt, on peut y aller quand tu veux !

J'enfilai donc une paire de Converses et rassemblai mes quelques affaires. On quitta finalement la maison quelques minutes plus tard, après les habituelles recommendations parentales, qui devenaient presque une habitude à force.

Sur le chemin, Fey m'expliqua vaguement où elle devait aller, et qu'il fallait prendre le bus pour s'y rendre ; on rejoignit donc un arrêt de bus, pour attendre celui-ci.
Il y en avait assez fréquemment, et plusieurs lignes déservaient le quartier résidentiel où j'habitais, ce qui se trouvait être plutôt pratique.

Le nôtre arriva assez rapidement, nous laissant embarquer à bord. Fey me parut étonnamment silencieuse le long du trajet, contemplant le paysage qui défilait. Une quinzaine de minutes plus tard, une fois les abords de la ville atteints, elle m'indiqua qu'il allait bientôt falloir descendre.

J'étais un peu perprexe quant à l'endroit où l'on descendit du bus. Il n'y avait pas grand-chose autour de nous, et je me demandais où elle comptait aller. L'espace d'un instant, je m'imaginai arriver chez un dealer, mais l'idée ne me rassura pas vraiment, et je tentai de la chasser rapidement.

— Bon, écoute... Commença-t-elle, tandis que l'on s'engageait dans une allée terreuse, laissant sa phrase en suspend.

— Oui ?

— Ça ne devais pas se passer de cette façon, mais par la force des choses, tu vas voir ma mère... Lâcha-t-elle.

Je faillis m'étouffer en entendant ses mots, et me sentis mal l'espace d'un instant.

— Euh... Je vais vraiment la rencontrer ? Balbutiai-je, les joues sans doute rougies.

— Calme-toi mon gars, j'ai dit que tu allais la voir, pas la rencontrer ; le mieux serait même de l'ignorer, en fait...

— Mais... Quoi ?

— Disons que... ce n'est pas la grande forme, en ce moment. Ne prête pas trop attention à ce qu'elle pourrait dire... Répondit-elle, sans même m'accorder un regard.

Autour se nous s'alignaient à présent des dizaines de mobil-homes, en tous points semblables les uns aux autres, mis à part l'usure, bien plus visible sur certains.

— Donc... Vous habitez dans l'un de ces trucs ? Hasardai-je après un instant, pour être certain de comprendre.

— Non, ma mère habite là, moi j'y suis seulement de passage parfois.

Ne sachant quoi dire, je la suivis en silence, jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant l'une de ces bâtisses montées sur roues. Elle prit une grand inspiration puis grimpa les quelques marches qui servaient de perron. Visiblement, elle n'était pas des plus heureuse de se trouver là. Quand elle ouvrit la porte, je pus voir dans le fond de l'unique pièce une femme, avachie dans un petit canapé, horriblement maigre.

— C'est moi ! Lâcha simplement Fey à l'intention de la femme, avant de me faire signe de la suivre à l'intérieur.

— Bonjour... Dis-je timidement lorsque j'eus franchis le seuil, par politesse.

Mais le regard de l'intéressée semblait vague, elle avait l'air absente, ne prêtant pas vraiment attention à nous. De plus, une odeur étrange flottait dans l'air, nauséabonde, sans que je ne puisse l'identifier sur le coup. Mon cœur se serra lorsque je réalisai d'où provenait ladite odeur, en observant sommairement les lieux. Sur la table où sa mère était maintenant accoudée se trouvait une large bande élastique, une seringue avec quelques autres aiguilles éparpillées, ainsi qu'une petite coupelle contenant une étrange substance beige et poudreuse. Je n'étais pas vraiment familier avec les drogues, mais j'aurais juré qu'il s'agissait d'héroïne.

Trop perplexe pour dire quoi que ce soit, je suivis la jeune fille jusqu'au fond de la pièce, près d'un espace que je devinai être sa chambre auparavant. Une couchette simple, sans draps, et un petit placard trônant au dessus de celui-ci. Toujours sans un mot, elle grimpa debout sur le lit afin d'atteindre le placard, dans lequel elle se mit à fouiller. Elle en tira finalement une petite boite métallique de couleur bleue pâle, qu'elle rangea dans la doublure de sa veste avant de redescendre de son perchoir.

— Allez viens, on y va ! Me dit-elle en se dirigeant déjà vers la sortie, saisissant au passage quelques billets qui traînaient sur le plan de travail de la microcuisine.

Sur ses pas, je jetai un dernier regard à la mère de la jeune fille, qui n'avait pas bougé de son canapé depuis notre arrivée, le regard toujours aussi vague. Je comprenais un peu mieux pourquoi Fey disait ne pas avoir de parents, et surtout j'avais pitié de cette femme, completement déconnectée de la réalité.

— Au revoir... Murmurai-je, par réflexe.

— Je bouge ! Lança la jeune fille à l'intention de sa génitrice, sans la moindre sympathie dans la voix.

Un fois à l'extérieur, on repartit par où l'on était venus, le silence s'étant à nouveau installé. Ce n'est qu'une fois revenus à l'arret de bus qu'elle ressortit la petite boite, la retournant entre ses mains.

— C'est ce que tu cherchais ? Demandai-je, curieux de savoir ce qu'elle renfermait.

— Oui...

— Et... En quoi ça va nous être utile ? Continuai-je.

Elle jeta enfin un regard dans ma direction, que je n'aurais su interprêter, mais ce ne fut que très bref, et ses yeux se posèrent à nouveau sur la boite. Puis elle l'ouvrit enfin.

— Ça, c'est mon passeport vers la liberté ! Lança la jeune fille en brandissant ce qui semblait être une carte d'identité, les yeux brillants, un léger sourire aux lèvres.

Je fronçai les sourcils, pas certain de voir où elle voulait en venir.

— Comment ça ?

Elle retrouva un air plus sérieux.

— Ces papiers... Ce sont des faux, où j'apparais en tant que majeure. Avec ça, je vais enfin pouvoir me tirer de l'enfer que tu viens de voir. Mais d'ici là, autant qu'elle nous soit utile ce soir.

Je restai un peu stupéfait.

— Tu les as achetés ?

— Peu importe ! Ce qui importe vraiment, c'est d'aller acheter de l'alcool maintenant ! Répondit-elle, pour éluder ma question.

— Ça me paraît être une bonne idée !

Je ne voulais pas insister, elle n'avait visiblement pas envie d'entrer dans les détails, et je ne souhaitais pas lui faire dire ce qu'elle ne voulais pas dire. Je restais tout de même un peu perturbé par ce que j'avais vu, mais je tentai d'oublier tout ça pour le moment.

Le bus nous redéposa un peu plus tard en centre-ville, où l'on allait pouvoir accéder à un supermarché.

Les véritables préparations pour le week-end commençaient enfin.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro