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V - Jurés, Juge et Bourreau.

Mon week-end fut calme, je passai beaucoup de temps à lire et à dormir, quand je n'étais pas devant mon ordinateur. Je pris également quelques heures pour aider ma sœur à faire ses devoirs. Rien de bien excitant, en somme.

Étrangement, pour une fois, j'avais hâte de retourner en cours ; ou tout du moins, j'avais hâte de revoir Fey. Nous n'avions pas échangé nos numéros, je n'avais donc aucun moyen de la joindre, mais ça ne fut finalement pas nécessaire ; elle était en train de fumer devant le portail de l'internat lorsque je sortis de celui-ci le lundi matin, après y avoir déposé ma valise.

Il ne restait que peu de temps avant que les cours ne débutent, on se hâta donc de rejoindre notre salle. J'eus un peu de mal à me mettre au travail, mais parvins finalement à me concentrer sur les propos du professeur.

Cette fois, la matinée me parut interminable, et la sonnerie indiquant l'heure du déjeuner m'apparut vraiment comme une délivrance. Il en fut de même pour le reste de la journée, bien qu'étant déjà plus attentif en cours.

Cependant, en ce qui concernait Fey, nos discussions semblaient s'étoffer petit à petit ; je commençais à me sentir un peu plus à l'aise lors de nos échanges, plus naturel. Certains silences étaient maintenant comblés par des banalités, on parlait d'un peu tout et rien, de musique, de littérature ou autres, et parfois on riait.

Le lendemain, la jeune fille me proposa de retourner au parc, ce que j'acceptai, presque avec plaisir. Elle avait semblé plutôt consternée d'apprendre que mes parents n'avaient pas remarqué les traces bleutées encore quelque peu visibles sur mon visage ; elle était apparemment déterminée à éviter que ça ne se reproduise, si eux n'agissaient pas. Et ça incluait cette petite initiation à l'auto-défense.

Je fus bien plus efficace cette fois-ci, plus motivé surtout. Je n'étais pas devenu un combattant hors pair, c'est certain, mais j'avais l'impression d'avoir bien plus progressé en quelques jours que pendant ces dix-sept dernières années, aussi bien sur le plan physique que psychologique.



La journée de mercredi s'annonçait tout aussi calme que ce début de semaine, jusqu'à la pause déjeuner tout au moins. Notre classe terminait à 11h00 pour reprendre à 14h00, nous laissant trois heures pour manger. De plus, le mercredi après-midi était dédié aux deux heures d'éducation sportive comprises dans le programme scolaire.

Après le repas, je redescendis devant le lycée avec Fey, ayant encore une bonne heure devant nous avant de devoir se rendre au gymnase. Elle fuma une cigarette, puis peu de temps avant l'heure de la reprise, elle m'indiqua vouloir aller aux toilettes, je décidai donc de la suivre, pour passer à mon casier pendant ce temps-là.

Il n'y avait presque personne dans les couloirs, et je me retrouvai seul l'espace d'un instant, tandis que la jeune fille était allée faire ce qu'elle avait à faire. Je filai en direction des casiers, mais en arrivant dans le couloir, je remarquai que Jimmy et ses deux acolytes se tenaient près des leurs, non loin du mien.

Un frisson me parcourut l'échine, je n'avais aucune envie de me retrouver face à lui, mais il fallait bien que je récupère mes affaires de sport. Je baissai la tête, et commençai à progresser, me faisant le plus discret possible en espérant ne pas être remarqué.

Bien entendu, c'était peine perdue, et je vis un léger sourire se dessiner sur le visage du garçon lorsqu'il posa les yeux sur moi, alerté par le bruit de mes pas. Il vint immédiatement dans ma direction, suivi des deux autres.

— Comme on se retrouve ! Alors, tu t'es trouvé un garde du corps ? Ricana-t-il.

Je ne voulais pas répondre, simplement passer mon chemin, mais il ne me laissait pas avancer d'avantage, bloquant le passage.

— Laisse-moi passer ! Grognai-je, un peu étonné moi-même.

— Pour qui tu te prends, petite merde ? Répliqua le garçon, offusqué.

Il s'approcha et me saisit par le col, l'air menaçant. Il n'y avait personne d'autre que nous dans ce couloir, personne ne l'empêcherait de me frapper. Mon cœur battait à toute vitesse, paniqué, j'étais incapable de bouger.

L'espace d'un instant, je voulus juste attendre que ce soit terminé, comme d'habitude, mais je sentis une étrange sensation m'envahir lorsque je vis son poing se dresser ; comme une force insoupçonnée ne resurgissant que maintenant. Je repensai aux conseils de Fey, à ce que je pouvais faire.

Je pris appui sur mes pieds, et plaçai mon bras gauche le long de mon flanc, en guise de protection. Le coup partit tout seul, mon poing vint s'écraser violemment contre sa joue. Il recula de quelques pas, tout aussi surpris que moi, mais ce n'était visiblement pas suffisant.

— Qu'est-ce que tu crois faire, là ? Cracha-t-il, avant de se jeter sur moi.

Je parvins plus ou moins à l'intercepter, et malgré le coup qui heurta mes côtes, j'envoyai une autre droite, à nouveau en plein dans sa figure. Il tenta de m'étrangler, mais je le fis tomber au sol, me retrouvant au dessus de lui, en position de force.

— Tu fais moins le malin maintenant, sale petite pute ! Ça, c'est pour toutes ces années où tu as été un vrai connard ! Criai-je alors, enragé, en ponctuant ma phrase par une droite bien placée.

J'allai le frapper à nouveau, mais une voix familière m'interrompit soudain.

— Je pense que c'est bon, tu vas avoir des ennuis sinon...

Fey ! J'étais plus que jamais heureux de la voir. Mais bientôt, des pas résonnèrent au bout du couloir, des pieds chaussés de talons hauts, ce qui ne présageait rien de bon. Je me relevai d'un bon, laissant Jimmy au sol, encore stupéfait par ce qui venait de se produire.



La CPE, une grande blonde aux jambes élancées, apparut alors ; elle semblait venir dans notre direction, l'air sévère. Lorsqu'elle fut à environ un mètre de nous, elle s'arrêta pour nous détailler un par un d'un œil inquisiteur.

— Ça ne va pas de crier comme des animaux au milieu des couloirs ? Je vous entends depuis l'autre bout du bâtiment ! Vous deux, dans mon bureau ! Lança-t-elle d'une voix autoritaire, désignant Jimmy et moi.

L'espace d'un instant, personne ne bougea, pas un mot ne fut prononcé, je me contentai d'échanger un regard avec Fey, inquiet. Elle me fit un petit signe de la tête m'indiquant de suivre la surveillante, l'air plus confiante que moi. Mon agresseur se releva, et emboîta le pas à la grande blonde, qui avait déjà pris un peu d'avance, je fis donc de même, constatant que la jeune fille me suivais également.

Je me retrouvai alors assis devant un bureau, Jimmy était assis à ma gauche, et la la CPE vint prendre place en face de nous ; elle scruta nos visages marqués et renfrognés pendant quelques secondes, avant de prendre la parole.

— S'il y a bien une chose que je ne tolère pas, ce sont les bagarres, et jusqu'à preuve du contraire, vous étiez en train de vous battre, dans le couloir de surcroît. Croyez moi, ça ne restera pas sans conséquences ! Pour vous apprendre à vous comporter correctement, vous aurez quatre heures de retenue chacun ! 

J'entendis Jimmy soupirer, mais il ne protesta pas. Pour ma part, je trouvais que quatres heures de colle étaient un faible prix à payer comparé à la satisfaction de m'être vengé pour ces années passées à me faire maltraiter et rabaisser.

— Désolé, ça ne se reproduira pas... Murmurai-je tout de même, à l'intention de la surveillante.

N'étant d'ordinaire pas un élément perturbateur, je me sentais obligé de présenter mes excuses. Pour le désordre causé, tout au moins, puisque je ne me sentais absolument pas désolé pour les coups infligés à Jimmy, j'estimais qu'il l'avait mérité.

— J'espère bien. Bon, Jimmy tu peux disposer, retourne en cours, déclara la surveillante, d'un ton plus doux.

Le garçon s'exécuta, passant la porte sans un mot de plus. J'allais me lever aussi, mais la blonde m'interrompit, me demandant de rester quelques minutes.

— Il y a un problème ? Demandai-je alors, inquiet.

— Je pourrais te retourner la question. Je n'aurais jamais imaginé te recevoir dans mon bureau pour ce genre de choses, tu es un élève calme et sérieux depuis que tu es dans cet établissement... Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Jimmy ? Reprit-elle, bien moins froidement.

Je ne voulais pas me placer en position de victime, mais elle devait bien se douter que je n'avais pas sombré dans la violence en un instant ni comme par magie.

— C'était juste la fois de trop... Murmurai-je seulement.

Elle sembla perplexe pendant quelques secondes, avant de continuer.

— Je pense comprendre la situation... Pour tout te dire, les surveillants d'étage m'ont déjà signalé certaines choses au cours des années précédentes, notamment lorsqu'ils ont remarqué des traces de coups sur ton visage, à plusieurs reprises, ainsi que ton refus d'aborder le sujet.

— C'est que... Commençai-je, avant d'être coupé.

— Cependant, ce n'est pas à toi de faire justice, c'est notre travail, pas celui des élèves. Par conséquent, je maintiens deux des quatre heures de retenue, que ça te serve de leçon.

— Entendu...

Finalement, elle me congédia ; je quittai son bureau, et m'arrêtai à la Vie Scolaire afin de prendre un billet de retard, puisque j'avais loupé une bonne partie du cours d'EPS.

En revenant dans le couloir, j'aperçus Fey, qui m'avait attendu. J'étais soulagé de la voir, même si je craignais qu'elle n'ait des ennuis pour avoir sécher les cours ; ce qui, cela dit, ne semblait pas la perturber.

— Alors ? S'enquit-elle lorsque j'arrivai à son niveau.

— Deux heures de colle, ça aurait pu être pire... Lui en a pris quatre.

— Et une bonne raclée ! S'exclama alors la jeune fille, ravie.

Je me mis à rire, repensant seulement maintenant à ce qu'il s'était passé, à mon élan de colère et aux coups que j'avais mis. Je me sentais incroyablement bien, beaucoup plus léger. J'avais enfin évacué ce ressentiment qui me bouffait de l'intérieur, que je n'aurais pu exprimer autrement.

On quitta finalement le bâtiment, et l'enceinte du lycée, puis la jeune fille alluma une cigarette, s'arrêtant au même endroit que pendant les pauses. Je n'avais aucune envie d'aller en cours, et Fey ne semblait pas plus motivée que moi ; on décida donc de remonter à l'internat, qui, le mercredi, restait ouvert toute l'après-midi.



Je ne vis pas passer cette fin de journée, trop occupé à repasser la scène en boucle dans mon esprit, ou à en parler avec Fey, qui m'avoua être fière de moi et des progrès que j'avais fait en une dizaine de jours seulement. J'étais toujours aussi mal à l'aise face à mes semblables, la phobie sociale ne s'en va pas aussi facilement, mais au moins j'avais pu défendre ma propre chair, et peut-être avais-je même réussi à maintenir les prémices d'une amitié.

J'espérais que tout ça ait servi de leçon à Jimmy, mais j'en doutais tout de même. Il se contenta de me regarder de travers durant toute la journée suivante, mais comme je l'avais imaginé, il n'avait pas dit son dernier mot.

Cette fois, il avait prévu son coup, il m'attendait dans la petite ruelle où il m'avait attiré la dernière fois. Marchant sur le trottoir d'en face avec la jeune fille, j'étais cependant hors d'atteinte ; il vint donc à notre rencontre, suivi de ses deux chiens de garde, comme toujours. Un large sourire se dessina sur son visage.

— Bon... Maintenant qu'on est dehors, je vais pouvoir défoncer ta sale petite gueule tranquillement ! Lâcha le garçon lorsqu'il fut à quelques mètres de nous.

— Fais pas le malin, sinon je te mets la même qu'hier, mon vieux ! Répliquai-je, un peu trop confiant à mon goût après réflexion.

Il se mit à ricaner, affichant un air narquois.

— Ben vas-y, viens, je t'attends !

Beaucoup de choses me passèrent par la tête, mais surtout, une immense envie de lui faire manger le trottoir. Ma première véritable bagarre m'avait procuré pas mal s'assurance, mais un peu trop peut-être.

— Tout doux, ils sont deux de plus que toi, quand même... Murmura alors Fey à mon oreille, en me retenant par la manche.

Ils n'avaient sans doute pas entendu ce qu'elle m'avait dit, et Jimmy sembla déstabilisé lorsque son regard croisa celui de la jeune fille. Lui plus que tous les autres semblait la connaître, et surtout la craindre, même si j'ignorais pourquoi. Elle l'avait déjà mis à l'amende pour me défendre, mais ça ne me semblait pas suffisant pour susciter de la crainte chez cet imbécile alors qu'ils étaient en surnombre.

— Qu'est-ce que tu manigance, là ? Lança finalement Jimmy, l'air suspicieux.

— Je te conseille clairement de dégager avant que ta tête ne rencontre le sol ! S'exclama Fey, avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit.

Son air amusé avait disparut, il avait compris que je n'allais plus me laisser faire, et qu'elle était clairement de mon côté.

— Est-ce que je t'ai parlé, à toi ? Non ! Alors tu ferme ta gueule ! Répliqua-t-il avec arrogance.

Ce furent les mots de trop. Fey haussa les sourcils, affichant un air mêlant amusement et mépris. Mais avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit, je franchis la distance qui me séparait de Jimmy, et frappai de toutes mes forces, misant sur l'effet de surprise puisqu'il était occupé à jeter des regards noirs à Fey.

Ça ne fonctionna qu'à moitié, mais il reçu la droite comme prévu, ce qui le fit reculer et heurter l'un de ses deux acolytes. Il sembla désorienté pendant un instant, avant de retrouver son air furieux.

Je le vis s'élancer pour se jeter sur moi, alors je me baissai, au dernier moment, pour lui donne un coup dans le ventre. Ça n'eut pas l'effet escompté, mais au moins je ne pris pas le sien. Je revins à la charge, déchaîné, l'adrénaline ayant supprimé toutes les barrières que je m'imposais depuis si longtemps.

Je pris des coups, mais j'en donnai également, et chacun d'entre eux me permis d'extérioriser un peu plus ma frustration.

On se retrouva tout les deux au sol, moi au dessus de lui. Un filet de sang s'échappait maintenant de mon nez, venant s'écraser sur le visage rougis de Jimmy, qui tentait de se dégager. Cette fois, j'avais l'opportunité de réellement lui faire manger le trottoir, et ce n'était clairement pas l'envie qui m'en manquait.

Pourtant, je sentis quelqu'un me tirer en arrière, aggripant mes bras. Je devinai sans peine que les deux autres n'allaient pas me laisser faire, mais à la place je me retrouvai nez à nez avec Fey. Elle ne dit pas un mot, se contentant de m'entraîner avec elle, sans quitter les deux amis de Jimmy du regard.



— C'est bon, lâche-moi ! Qu'est-ce qui te prend ? Demandai-je finalement lorsque l'on fut hors de portée de vue.

Elle haussa les épaules, comme souvent.

— J'ai préféré sauver ton cul plutôt que de devoir me battre avec ses deux chiens de garde, si tu veux tout savoir. J'aurais pu, mais franchement, après plusieurs heures de cours, j'ai clairement autre chose à foutre ! Lâcha-t-elle, avant de poursuivre son chemin en direction de l'internat.

Je me hâtai pour la rattraper.

— Mais j'aurais pu... Commençai-je.

— Non, vraiment. Jimmy, c'est une petite frappe, il ne sait pas se battre, c'est pour ça que tu l'as défoncé, mais son pote là, le latino, il ne ferait qu'une bouchée de toi !

— Bon, peut-être, mais c'est lui qui est venu chercher la merde, moi je me suis défendu, c'est tout...

— C'est pour ça qu'ils vous ont laissé faire, mais sur la fin tu risquais plus de le tuer qu'autre chose, et ils t'auraient certainement arrêté si je ne l'avais pas fait.

Je réalisai que j'étais peut-être allé un peu trop loin, je m'étais laissé emporté par la colère et le sentiment de puissance que j'avais ressenti, et même si elle exagérait un peu selon moi, il aurait pu terminer à l'hôpital, et j'aurais eu de gros ennuis. Et dire qu'à peine une dizaine de jours plus tôt, je refusais de prendre part à tout ça...

— Merci... Lâchai-je simplement après un instant.

Comme à son habitude, elle haussa les épaules.

— Moi je m'en fous, mais fais attention à toi, je ne serai pas toujours derrière toi, je te l'ai déjà dit. Tu es passé d'un extrême à l'autre là, il faudrait trouver un juste milieu...

— C'est vrai... Dis-je seulement, tandis que l'on arrivait devant l'internat.


J'avais hâte que la semaine se termine, hâte de retrouver l'ennui chaleureux du domicile familial, là où Jimmy n'était pas. Je m'endormis sans difficulté ce soir-là, trop épuisé pour réfléchir aux événements qui s'étaient déroulés ces derniers jours.

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