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Chapitre 2


Rien.

Nada.

Je m'atttendais à un coup de feu, à une étincelle rouge qui monterait vers le ciel, avant de retomber sur le sol.

Mais non, rien.

Juste le silence entrecoupé par le chant des oiseaux.

— C'est quoi, ce cirque ?

Alaric fronça les sourcils et foudroya des yeux le pistolet de détresse. Il réessaya plusieurs fois, mais ça ne marchait toujours pas. Il jura, les traits crispés par la colère. C'était la première fois qu'il montrait des signes d'agacement.

— Donne, je vais essayer, dit Wade, le bras tendu.

À son tour, il appuya sur la gâchette, et jeta l'objet au loin avec hargne quand il comprit qu'il était cassé. Aucun de nous ne parla pendant un moment. Sans les regarder, je pris le sac à dos à mes pieds et partit m'asseoir près de l'avion. Je réfléchissai à nos meilleures options, passai en revue ce que j'avais vu dans certains films, mais la réalité était bien différente. Le pistolet de détresse avait été notre meilleure chance puisque nos téléphones portables étaient soit cassé, soit perdus. Et même si l'un de nous avait encore eu le sien en sa possession, ça m'étonnerai qu'on puisse capter quoi ce soit ici. Le réseau devait vraiment être à chier.

— Je vais aller explorer les environs, voir si je peux trouver des valises ou des affaires qui auraient été éjectées, finit par annoncer Alaric.

— C'est une bonne idée, répondit Wade. Je viens avec toi.

Alaric secoua la tête.

— Non, je pense que c'est plus intelligent si on se sépare. On couvrera plus de terrains, comme ça. Allez-y ensemble.

Je réprimai un soupir de frustation. Aller faire une petite balade dans les bois, sérieusement ? Ils n'avaient pas peur de se perdre. Faire cueillette n'était pas dans mes priorités, mais bon, comme on avait quasiment déniché tout ce qu'il y avait d'intéressant ici, je ne voyais pas comment refuser. Les garçons convinrent de se retrouver ici avant la tombée de la nuit. Alaric s'éloigna après nous avoir fait signe. Je suivis Wade qui prit la direction opposée, et je lui fut reconnaissante de prendre les devant, car je n'aurai pas su où aller.

— Comment tu fais ?

— Comment je fais quoi, Perrine ?

Je désignai le paysage.

— Pour te repérer.

— C'est facile, il suffit de suivre le nord.

Mon pied buta sur une racine, et je me rattrapais à son T-shirt pour ne pas tomber. Il se tourna vers moi, un sourcil haussé. Marmonnant des excuses, je détournai le visage pour qu'il ne voit pas les rougeurs qui avaient gagnés mes joues et mon cou.

Il m'expliqua comment différencier le nord du sud. Je fis mine de l'écouter, mais ce qu'il me racontait était du charabia pour moi. Il semblait improbable pour mes yeux de citadine de comprendre un traître mot de ce qu'il disait. Mais comme je ne voulais pas paraître idiote à ses yeux, je hochai la tête quand il le fallait et levai les yeux vers ce qu'il me montrait dans le ciel.

Nous marchâmes un long moment, et plus nous nous enfoncions dans la forêt, plus le soleil disparaissait derrière les arbres. Le silence était presque assourdissant, seul le froissement des feuilles sous nos pas perturbait l'atmosphère morne et oppressante. La pénombre se refermait sur nous à mesure que nous nous enterrions dans la frondaison. Le vent hurlait et étouffait les chants des oiseaux. Des feuilles mortes jonchaient le sol. Des rochers inquiétants se tenaient à côté des arbres tortueux, fins et menaçants. Leurs branches tordues s'étiraient vers le ciel sombre, comme les doigts d'un spectre cherchant à nous attraper. L'air se faisait plus froid, plus humide, et une tension sinistre résidait autour de nous, comme si la forêt elle-même nous observait.

Il ne manquait plus que le brouillard, à ce stade.

Une sueur froide glissa le long de ma colonne vertébrale. Je n'étais pas rassurée, mais je n'avais aucunement l'intention de passer pour une fille faible et empotée. Je pensais à ma mère. C'était la personne la plus forte que je connaissais, et j'espérais lui ressembler. Je regrettai soudain la façon dont on s'était quittées. La dispute que nous avions eues juste avant que je monte dans l'avion. Si j'avais tenu compte de son avertissement, je serai dans ma chambre en train de ruminer ma frustration, au lieu d'arpenter les bois au milieu de nulle part.

Treize heures plus tôt

De ma place assise, je voyais les gens se précipiter, bagages à la main, vers leur terminus. D'autres observaient les panneaux d'affichages dans l'espoir d'y repérer leur vol. Une voix au micro venait d'annoncer que tous les vols vers l'ouest étaient soit retardés, soit annulés. J'espérais vraiment que le mien en fasse partie ! Aucune envie de monter dans cet engin de malheur pour rendre visite à mon géniteur. Je ne lui avait pas parlé depuis des mois, depuis l'instant où il avait quitté ma mère pour sa cruche, en fait.

L'aéroport était bondé. Un couple en face de moi tentait de brancher leurs téléphones sur la prise en dessous de leurs fauteuils, mais elle semblait cassée. Une dame avait essayé un peu plus tôt, sans succès. Je fus tentée de les prévenir, puis haussai finalement les épaules. À quoi bon ? Chacun sa merde.

— Ton vol pars quand, déjà ? S'enquit ma mère, à côté de moi.

Je soufflai, et posai ma tête sur mon poing fermé sans la regarder.

— C'est la troisième fois que tu me poses la question.

— Désolée, chérie. Je veux juste m'assurer que tout est en ordre.

— Bien sûr. Pour pouvoir m'envoyer à l'autre bout du pays alors que j'ai rien demandé.

— On en a déjà parlé, Perrine. Tu sais pourquoi je le fais. Mes problèmes avec ton père n'ont rien à voir avec toi. Il serait temps que tu grandisses un peu et que tu voies les choses en face.

— Franchement, non, je comprends pas. Après ce qu'il nous a fait, comment tu peux lui pardonner si facilement ?

Ma mère soupira et se tourna pour me regarder dans les yeux.

— Ce que tu dois comprendre, chérie, c'est que ce n'est pas à nous qu'il a fait du mal. Seulement à moi. Même si tu souffres aujourd'hui, il sera toujours ton père. Rien ne pourra changer ça. Et je lui pardonne parce que c'est mieux ainsi, garder de la rancœur est trop mauvais. Je ne veux pas vivre comme ça.

Je ne répondis pas. À quoi bon ? Comme elle l'avait dit, on avait déjà eu cette conversation des centaines de fois, et elle était vraiment idiote si elle pensait que je changerais d'avis. Elle croyait que notre situation familiale n'était pas si terrible, que notre famille n'était pas brisée. Pour elle, la seule à avoir vraiment souffert de l'adultère de mon père, c'était elle. Moi, je ne comptais pas. Je devais pardonner à ce coureur de jupons parce que c'était ce qu'elle avait fait. Je devais prendre cet avion pour passer les vacances d'été avec lui et sa pouffe, avec qui il avait emménagé cinq mois après avoir divorcé. Il avait tenté d'établir un contact avec moi pendant plusieurs semaines, mais avait fini par abandonner en constatant que je ne décrochai pas. Il se contentait de m'envoyer des cadeaux aussi beaux qu'inutiles. Le dernier en date était une poupée russe, mignonne mais vraiment flippante. Je l'avais jeté dans la benne à ordure à deux pâtés de rues de chez moi, pour éviter que ma mère tombe dessus. Je craignais de la voir bouger ou de la retrouver à un endroit autre que là où je l'avais laissé. Qui a dit que j'avais trop regardé Annabelle ?

Et puis, il croyait quoi ? Je n'étais plus une petite fille. Qu'est-ce que je ferais d'une poupée, à mon âge ? Vraiment, il partait et c'était comme s'il m'effaçais de sa vie, mais tentait de se rattraper avec des cadeaux futiles ou inutiles, juste pour se rassurer et se dire, que, non, il n'était pas un mauvais père ! Qui oubliait que sa fille irait bientôt à l'université ?

— " ... et se dirige maintenant vers le sud est. Les autorités conseillent de ne pas sortir et de fermer toutes les portes. La tempête ayant déjà provoqué des dégâts matériels assez importants, la prudence est de mise. De nombreux parents ont préféré rester à la maison aujourd'hui avec leurs enfants, laissant certains commerces fermés pour le moment. Nous reviendront vers vous dès que nous en sauront plus sur la situation. C'était Meg, de AP News."

La télévision allumée dans le coin de l'espace d'attente montrait une journaliste qui présentait les infos. Je n'y prêtais pas plus attention, contrairement à ma mère qui sortit son portable de son sac à main pour checker la météo.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de prendre l'avion maintenant, ma puce. La tempête passe pas loin de Cleveland.

— Ils auraient annulé le vol si c'était le cas. Arrête de paniquer, tu me file ton stress !

— Mais Perry, c'est sérieux. Je ne penses vraiment pas que c'est judicieux de...

— Je me fou de ce que tu penses, maman !

Elle se foutait de moi, là ? C'était elle qui avait insisté pour que je passe les vacances chez papa, et maintenant que la météo décrétait qu'il y aurait beaucoup de vent, elle se rétractait !

— Quand je t'ai supplié de ne pas m'envoyer là-bas, tu ne m'a pas écouté. Quand je t'ai demandé de ne pas prendre ce billet, tu ne m'as pas écouté. Et maintenant, tu changes d'avis à cause des infos ?

Elle ouvrit la bouche pour me répondre, mais on annonça au micro que la porte de mon embarquement allait ouvrir. Je pris ma valise sans la regarder, et quand elle s'avança pour me prendre dans ses bras, je reculai.

— Rentre maintenant. On se reverra à mon retour.

Je tournai les talons et m'avançai dans la file d'attente, mon passeport à la main.

Une boule grossit dans ma gorge. Je m'en voulais tellement ! Si seulement je pouvais retourner en arrière. Luttant contre les larmes, je ne vis pas que Wade s'était arrêté, et me cognai contre son dos.

—Qu'est-ce qu'il y a ?

La main tendue, il me fit signe d'attendre. Je fronçais les sourcils et regardai autour de moi. Qu'est-ce qu'il attendait comme ça ?

— Désolé, je croyais avoir entendu... Non, rien. Continuons.

Il secoua la tête en soupirant. On s'était remis à marcher depuis quelques minutes quand un gémissement me parvint. Je stoppai mon compagnon d'infortune et mis un doigt devant ma bouche. Il comprit car il ne dit rien, se contentant de m'observer.

— Aaaargh...

Cette fois, nous en étions certains ! Sans se concerter, on se mit à courir, suivant un petit cours d'eau, longeant un sentier étroit pour nous trouver devant une espèce d'escalier creusée dans la terre. En bas, j'apercevais une silhouette. Wade descendit le premier, je le suivit de près en regardant où je mettais les pieds. C'est qu'elles étaient étroites, ces marches ! Je retrouvai Wade accroupis devant un homme d'un âge mur. Le regard morne, il continuait de gémir sans faire attention à nous. Du sang coulait le long de son front et il en avait même dans les yeux, le pauvre. Mon estomac se souleva quand je vis d'où ça venait, son crâne était scalpé, un morceau de chair pendait !

— Wade, soufflai-je, au bord de la nausée.

Je mis la main devant ma bouche, écoeurée. Je baissai les yeux pour ne plus regarder ça. Voilà un autre passager, où pouvaient bien se trouver les autres ? Je scrutai les alentours, rien de particulier. Je recentrai mon attention sur le vieil homme, ses jambes étaient coincées par une rangée de sièges, vissés les uns aux autres. Je ne voyais pas comment on allait le sortir de là. Même si j'avais pu utiliser mes deux bras, je n'aurai pas été d'une grande aide. Wade ne pourrait pas non plus y arriver seul. En fait, il fallait une grue pour soulever ce truc, ou un tournevis pour tenter de dévisser ces machins.

— Monsieur, vous m'entendez ?

Wade secoua délicatement son épaule, mais il ne fit pas plus attention à lui qu'à moi. Honnêtement, ça m'aurait étonné qu'il soit conscient de ce qui l'entourait, vu son regard vide. Pas surprenant vu sa blessure à la tête.

— Monsieur ?

— Laisse tomber, tu vois bien qu'il n'est pas lucide.

Wade acquiesça et regarda le bas de son corps. Puis il se releva et me fit face.

— Tu penses pouvoir retrouver le chemin et aller chercher Alaric ?

J'écarquillai les yeux.

— Quoi, tu veux dire toute seule ? Hors de question ! J'y arriverai pas.

— Okay, alors j'y vais et toi tu nous attends ici.

— Non, non, non ! Me laisse pas !

— Il faut que quelqu'un reste avec lui, Perrine.

— Mais pourquoi ? On peut aller chercher Alaric ensemble et revenir tous ensemble.

— Et laisser ce pauvre homme déboussolé ? Mais comment tu réfléchis ?

— Mais c'est toi qui penses à l'envers ! Tu l'as dit toi-même, il est déboussolé il se rendra compte de rien !

— T'as vraiment pas de cœur, en fait.

— Pardon ?

— Il va sûrement recouvrer ses esprits à un moment. Savoir qu'il n'est pas seul, avoir une personne à ses côtés pour lui tenir la main est important.

Exaspérée, je croisai les bras et ne répondit pas. De toute façon, notre querelle ne menait nulle part. Chacun avait un peu raison, mais nous n'étions que des gamins, dans le fond. Comment savoir si nos choix étaient les plus justes ? La vérité, c'est que je ne voulais pas rester seule dans cet endroit glauque, avec une personne que je ne pouvais même pas regarder à cause de sa cervelle qui faisait coucou. Dégueu. J'avais toujours envie de vomir. Et la chieuse que j'étais ne pouvais pas non plus retrouver son chemin sans l'aide d'une tierce personne.

Je n'aurais jamais cru que la clairière allait me manquer. Au moins là-bas, il y avait le soleil !

— De toute façon, la nuit ne va pas tarder, on n'aura qu'à revenir demain matin, trancha Wade, les épaules basses.

Je pouvais comprendre son dilemme. Hélas, nous n'avions pas le choix. Même si ça ne me plaisait pas non plus, qu'est-ce qu'on aurait pu faire de plus ? Je soufflai doucement et fit oui de la tête.

— J'espère que les secours seront arrivés, d'ici là, poursuivit-il.

Il observa une dernière fois le pauvre homme qui ne faisait toujours pas attention à nous et se détourna. Je me baissait et prit rapidement sa main dans la mienne.

— On revient vite, promis-je.

Pressant sa paume, je ne fis pas attention au mouvement furtif sur ma gauche. Je me relevai, et un craquement retentit.

— Tu viens ?

Je n'eus jamais l'occasion de répondre à Wade, qui m'attendait près des escaliers. Tout alla très vite. L'instant d'avant, je disais au revoir à cet inconnu. Et puis, rien.

Il n'était plus là.

Tiré brusquement en arrière.

Tellement fort, en fait, que ses jambes coincées restèrent en place. Juste ses jambes. Le haut de son corps avait disparu, ne laissant que des traces de sang.






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