PDV Derek

Un mois s'est écoulé depuis l'enterrement d'Angélique et ce mois fut terriblement difficile pour Dylan et moi même. En effet, il nous a fallu nous habituer au fait que nous ne soyons plus que deux dans ce grand appartement ce qui n'était pas et qui n'est toujours pas facile. Être habitué à vivre avec une personne pendant des années et puis subir le départ de cette personne est tout simplement horrible. Durant le mois qui vient de s'écouler, Dylan et moi avons pus compter sur le soutien de Gabrielle. En effet cette dernière nous a appelés tous les jours afin de prendre de nos nouvelles et pour cela, je ne la remercierais jamais assez. Je pense même que ça a fait du bien à Dylan de lui parler mais j'ai cru savoir que cela dérangeait celui qui lui sert de fiancé de savoir qu'elle nous appelait tous les jours. C'est donc pour cela que Gabrielle nous appelait le plus souvent à l'heure de sortie des écoles et si je devais avoir une réunion vers cette heure, ce qui arrive assez régulièrement, elle appelait vers sept heures juste avant qu'il ne rentre. La mort d'Angélique nous a vraiment rapprochés pas au moins que l'on deviennent les meilleurs amis du monde mais pour que l'on s'entende à nouveau.

Profitant du fait d'avoir un trou libre entre deux réunions, je regarde sur internet les différentes maisons en vente à Savannah. En effet, depuis quelques temps, l'idée de partir de New-York était présente dans mon esprit mais il faut dire que depuis le décès d'Angélique cette idée m'est revenue assez régulièrement. Je me souviens lorsque Gabrielle avait accepté de savoir la vérité je voulais prendre une maison à Savannah afin d'être prêt d'elle pour pouvoir le lui dire mais également afin d'y avoir un pied à terre pour les week-ends. Je pourrais très bien utiliser ma villa à la Nouvelle-Orléans mais je préférerais l'utiliser pour les vacances. De plus, étant donné que je parraine le complexe de Savannah, il faudrait que je sois présent un peu plus souvent. Après avoir pesé le pour et le contre afin de savoir si je voulais réellement déménager hors de New-York, j'appelle le promoteur immobilier situé à Savannah et lui demande si je pouvais visiter quelques maisons demain avant de lui expliquer le style de maison que j'aimerais avoir. Ce dernier me réponds à l'affirmative avant de me dire qu'il y aurait quelques maisons avec les critères que j'ai listé qui pourraient me convenir. C'est ainsi que nous prenons rendez-vous le demain en début de matinée.

À seize heures précise, je rentre à la maison où je me change rapidement avant de partir en direction de l'école de Dylan à pied. Depuis la mort d'Angélique, j'ai toujours mis un point d'honneur à aller le chercher tous les jours à l'école. Au départ, cela surprenait tout le monde que je vienne chercher mon neveu et cela a finit par se savoir. En effet, les paparazzis se sont jetés sur ce fait et ont tout de suite déduis que Dylan était mon fils caché. Cependant après de nombreuses questions posées aux institutrices, ils ont enfin su que c'était mon neveu et nous ont donc laissé tranquille. Mais étant donné que je suis un personnage important, ils ne me laissent jamais vraiment tranquille. Tout est bon pour avoir un scoop qu'il soit vrai ou complètement faux mais il faut faire avec. Une dizaine de minutes plus tard, j'arrive enfin à l'école. Les quelques parents présents, en me reconnaissant, me saluent rapidement avant de reporter leur attention sur la grille. Quelques instants plus tard, nous voyons les enfants apparaitre dans des cris et dans les hurlements. Comme à son habitude maintenant, Dylan apparaît avec ses amis pratiquement dans les derniers. Ils se disent une dernière fois au revoir et Dylan se rapproche de moi. Je lui ébouriffe les cheveux avant que nous redirigeons vers la maison tout en discutant de sa journée à l'école. Mais au lieu de nous directement vers la maison, je décide de passer par une crêperie au plus grand bonheur de Dylan.

Après avoir passé commande, nous nous installons à l'intérieur et patientons le temps de la préparation. Une dizaine de minutes plus tard, notre commande est prête et nous dégustons tous les deux nos crêpes. C'est à ce moment que je décide de lui parler de mon envie de partir et du fait de vouloir visiter des maisons. Je me gratte la gorge avant de dire :
- Je sais que ces derniers temps, ça a été plutôt compliqué pour nous depuis le départ de mamie... C'est pour cela que je me suis dis que ça serait sans doute mieux pour nous si nous partions de New-York pour habiter à Savannah... Est-ce que ça te plairait ?
Le petit garçon relève la tête de sa crêpe au chocolat, réfléchit pendant quelques instants avant d'hausser les épaules et de dire :
- On partirait pour toujours ou ça serait comme la maison à la Nouvelle Orléans ?
Cette fois-ci, c'est à mon tour d'hausses les épaules. Je reste silencieux quelques instants avant de dire :
- On pourrait d'abord y aller les week-ends et pourquoi pas y habiter définitivement plus tard. Étant donné que demain nous sommes samedi, je me suis dit que nous pourrions visiter des maisons. Tu veux venir les visiter avec moi ? Tu pourrais choisir ta chambre...

Dylan me regarde avec une lueur dans les yeux avant de me dire :
- Est-ce que je pourrais la décorer comme je veux  ?
J'acquiesce avant de répondre par l'affirmative. Le visage du petit garçon s'illumine et il me répond :
- D'accord ! Je viendrais !
- Par contre, je te préviens cela risque d'être long. Je dois visiter au moins cinq maisons dans la journée et cela risque de t'ennuyer.
- C'est pas grave, je pourrais donner mon avis ?
Tout en mangeant un bout de crêpe, j'acquiesce de la tête tandis que Dylan sourit de toutes ses dents avant qu'il n'attaque à nouveau sa crêpe.

Le lendemain matin, nous arrivons à Savannah sur les coups de dix heures. Durant une bonne partie du trajet, nous avons fait les devoirs de Dylan avant de nous concentrer sur les visites à venir. Dylan était très content de pouvoir visiter des maisons et de pouvoir choisir sa chambre même malgré le fait que je l'ai prévenu que nous ne trouvions sans doute pas tout la maison qui nous conviendrait. Malgré le fait qu'il le sache, cela ne l'a pas empêché d'être content et impatient de commencer les visites. Après avoir atterri, nous nous dirigeons vers la première maison où nous attends le promoteur immobilier. Alors que nous arrivons devant la bâtisse, Dylan me regarde avant de me dire :
- Elle fait peur cette maison... On peut changer ?
Tandis que nous sortons de la voiture, je regarde enfin la maison. Il faut dire que le promoteur ne m'a pas envoyé les photos correspondant aux maisons que nous allions visiter. Il faut avouer que la devanture de la maison ne donne pas vraiment envie. En effet, la peinture noire présente sur les murs commence à s'écailler et certaines fenêtres sont cassées, faisant penser à la maison présente dans la première saison d'American horror stories, sans les mauvais esprits bien sur. Enfin j'espère... De plus, la pelouse présente devant la maison est tout sauf tondue et cela donne tout sauf une bonne impression.

Nous voyant, le promoteur immobilier s'approche et s'exclame :
- Monsieur Crawford ! Jeune homme ! Bonjour ! Je suis monsieur Shelby ! Alors que pensez-vous de cette maison ?
- Elle fait peur, réponds Dylan du tac au tac.
- C'est vrai qu'elle est un peu effrayante au premier abord cependant elle est très confortable et très lumineuse. Mais je dois vous prévenir, il y a quelques travaux à effectuer. Voulez-vous commencer la visite ?
Je jette un dernier regard sur la propriété avant de dire :
- Nous sommes désolés mais nous n'allons pas visiter cette maison. N'avez-vous rien d'autre à nous proposer ?
Le promoteur semble dégouté par le fait que nous ne voulons pas visiter cette maison mais ne dit rien. Il remonte légèrement son pantalon avant de nous donner une nouvelle adresse. Il faut dire que les premières minutes lors d'une visite sont décisives et lorsqu'une maison ne nous plait pas, je ne vois pas l'intérêt de continuer la visite. De plus, je me fiche de devoir faire des travaux mais cette maison ne m'inspirait pas tellement confiance.

Durant tout le restant de la journée, nous avons visité quatre autres maisons sans aucune qui nous plaise réellement. Nous les visitions mais il n'y avait aucun sentiment de mon côté. Dylan, lui, traînait souvent des pieds mais lorsqu'il s'agissait de visiter les chambres, il était le premier. Monsieur Shelby commençait même à désespérer puisqu'il voyait bien que ce n'était pas vraiment ce qui nous plaisait. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que nous arrivons devant une bâtisse aux murs blancs et me semble être très lumineuse. De plus, contrairement à la première maison visitée, la pelouse est bien entretenue. Alors que nous sortons tous deux de la maison, Dylan me chuchote :
- Elle est très jolie !
- Oui !
Monsieur Shelby s'approche et nous demande nos impressions avant de nous demander si nous sommes prêts pour la visiter. Nous acquiesçons avant d'entrer dans la bâtisse.

Lorsque nous rentrons à l'intérieur, je suis impressionné par l'espace de cette maison ainsi que la luminosité présente à l'intérieur, ce qui semble être également le cas de Dylan qui s'empresse de courir partout dans le rez-de-chaussé. Nous visitons rapidement l'entièreté de la bâtisse avant de visiter l'arrière jardin qui contient, au plus grand plaisir de Dylan, un trampoline. Nous discutons sur l'éventualité d'acheter cette maison avant de se saluer et de partir chacun de son côté. Sur le chemin de l'hôtel, nous n'avons pas arrêté de parler cette maison et je me sens prêt à l'acheter. De plus, j'ai remarqué que cette dernière se trouve non loin de celle de Gabrielle. Alors qu'on passait la porte de notre chambre, Dylan me dit :
- Ça serait cool si tu achètes cette maison ! Elle est vraiment bien mais bon j'ai pas envie de quitter New-York. J'y ai tout mes copains et j'ai pas vraiment envie de partir.
- Je sais loulou mais ce n'est pas encore fait. J'ai encore le temps de réfléchir à ce qui est le meilleur pour nous.
Voyant qu'il s'installe sur son lit, je lui dit :
- J'ai une course à faire. Tu veux venir ou tu veux rester ici ?
Il me regarde rapidement avant de dire :
- Je peux rester ici ?
- Seulement si tu ne bouges pas de la chambre et que tu n'embête pas Christopher.
- Promis ! Je peux jouer à la console ?
- Oui mais seulement une demie-heure !
Il acquiesce tandis que je pars de mon côté. Je préviens rapidement Christopher qui se trouve quelques chambres plus loin de la nôtre avant de partir de mon côté. J'ai quelqu'un à prévenir de mon éventuelle venue ici.

Après quelques minutes de route, je me retrouve devant la maison de Gabrielle. J'ai envie d'être le premier à lui annoncer. Bon rien n'est encore fait mais si je devais habiter ici je préférerais la prévenir. J'espère qu'elle sera aussi contente que je le suis. Confiant, je tape à sa porte et contrairement à mes attentes ce n'est pas Gabrielle qui m'ouvre la porte. En effet, c'est Victoria qui visiblement semble très contente de me voir puisqu'elle me saute dans les bras. Je rigole et la serre contre moi.
- Derek !
- Salut louloute ! Ça va ?
La petite acquiesce tandis que la voix de Gabrielle se fait entendre :
- Vicky mon ange ? C'est qui à la porte ? Si c'est Jane, elle peut rentrer !
La petite me regarde d'un air malicieux avant de me chuchoter :
- Chut on va rien dire à maman !
Je souris et nous rentrons à l'intérieur de la maison. La petite me montre du doigt la cuisine d'où l'on peut entendre des bruits comme si Gabrielle s'affairait.
- Victoria ? Ma chérie, tout va bien ?

Tandis qu'elle prononce ça, nous entrons dans la cuisine et je peux voir Gabrielle de dos en train de mettre quelque chose dans le four avant d'attraper un saladier en verre. Alors qu'elle allait se retourner, d'un commun accord avec Victoria nous nous écrions :
- Surprise !
Gabrielle sursaute et en fait tomber le saladier qui tombe par terre et se casse. Victoria pousse un petit cri avant vouloir descendre de mes bras. Je la serre un peu plus fort sachant qu'elle n'a les pieds seulement couverts que de simple petites chaussettes. Je retourne dans le salon et la dépose sur le canapé en lui recommandant de ne pas se rendre dans la cuisine car elle risque de se blesser. Victoria acquiesce avant d'attraper une des ses poupées et je lui embrasse le front avant de me diriger vers la cuisine. Tandis que je rentre dans la pièce, Gabrielle est en train de ramasser les morceaux.
Alors que je me penchais pour l'aider, elle me dit d'un ton plutôt sec :
- J'ai fini, pas besoin de m'aider.
Elle jette les débris dans une poubelle avant de prendre un nouveau saladier.

Tout en découpant la salade, elle me demande :
- Qu'est-ce que tu fais là ? Non pas que je ne sois pas contente de te voir mais Sébastien risque de rentrer à n'importe quel moment...
- Je suis venu te dire que je serais probablement ton futur voisin !
Elle me regarde interdite avant d'essayer de prononcer quelques mots sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche, comme un poisson hors de l'eau. Elle reste bouche bée quelques instants avant de me répondre :
- Euh... Comment ça ?
Je rigole de bon cœur en entendant sa réponse avant de lui répondre :
- Je vais sans doute déménager ici à Savannah avec Dylan. Donc tu risqueras de nous voir plus souvent.
- Mais ça ne vas pas être possible ça Derek...
Cette fois-ci, c'est mon tour de la regarder interdit. Qu'entend-elle par là ? Pourquoi ne veut-elle pas que nous soyons voisins ? Je reste sans voix pendant quelques instants avant de lui dire :
- Je ... je peux savoir pourquoi ?
Elle prends une grande inspiration avant de me dire :
- Sébastien a décidé de partir travailler à New-York car la boîte dans laquelle il travaille a besoin de fonctionnaires aguerris.