Chapitre 19
PDV Gabrielle
Une semaine après nos fiançailles, nous avons repris notre train-train quotidien. Je n'ai pas parlé à Sébastien du baiser échangé avec Derek. je sais que ce n'est pas bien et que dans un couple on est sensé tout se dire mais je connais Sébastien et je sais comment il réagirait. Nous avons enfin arrêté de nous disputer pour des pacotilles et je ne voudrais pas que cela recommence.
En plein milieu de la nuit entre jeudi et vendredi, mon téléphone se met à sonner me réveillant ainsi que Sébastien. Tandis que Sébastien se met à grogner, je me redresse et allume la lampe de chevet avant d'attraper mon téléphone.
- Qui peut bien t'appeler à une telle heure, peste Sébastien d'une voix toute ensommeillée.
- Je l'ignore Bash, je l'ignore...
Les yeux encore à moitié fermés, je ne prête pas attention au contact et répond tout en me frottant les yeux. Je réprime un bâillement avant de dire :
- Allô ?
- Gabrielle, me réponds une voix chevrotante. C'est Derek...
A l'évocation de son nom, je me redresse sur le lit et lui demande :
- Derek ?! Qu'est-ce qu'il y a ?
J'entends Sébastien grogner avant de dire :
- Allez raccroche il nous fait chier celui-là...
Je lui donne une tape tandis que Derek me réponds :
- Désolé de t'appeler à cette heure aussi tardive mais je me devais de t'appeler. Angélique est au plus mal... Elle a fait une rechute et est à l'hôpital... Les médecins disent qu'il ne lui resterait que peu de temps à vivre...
Oh mon dieu. Du temps où je sortait avec Derek, je considérerais Angélique comme ma propre grand-mère et je pense que c'était réciproque. Je me souviens quand elle venait dîner à la maison, elle venait toujours avec quelque chose et était toujours la première à vouloir m'aider pendant que Derek jouait avec Dylan. Tandis qu'il me dit cela, mon cœur se battre plus vite dans ma poitrine.
- Derek je suis vraiment désolée pour toi...
- Gabrielle, si je t'appelle c'est pour te demander un service. Je sais que je te prends un peu au dépourvu mais Angélique voudrait te voir au plus vite... Elle souhaiterait te parler...
À peine a-t'il dit cela que j'attrape mon ordinateur et commence à chercher un vol en direction de New-York. Je me gratte rapidement les yeux avant de commencer mes recherches et de lui dire, quelques instants plus tard :
- Je peux être à New-York à huit heures du matin. J'ai un avion à 6h30.
- Quoi ?! Tu racontes quoi comme conneries Gabrielle, s'exclame Sébastien.
Je ne prête pas attention à son intervention et dit à Derek :
- J'arriverai à Newyark.
- Merci Gabrielle, sincèrement merci... Je te rembourserai ton billet...
- C'est tout à fait normal Derek.
Il reste un moment silencieux avant de me dire :
- J'enverrais quelqu'un te chercher.
- Merci...
- A toute à l'heure Gabrielle.
- A toute à l'heure Derek.
Nous raccrochons et je paie mon billet sous le regard courroucé de Sébastien. Je ne dit pas un mot et attends qu'il décide de parler. Je ne vois pas pourquoi je parlerais alors que c'est lui qui a besoin de me dire quelque chose. Ce n'est qu'une fois que je ferme mon ordinateur qu'il se décide enfin à parler.
- Tu peux m'expliquer pourquoi tu pars à New-York sur un coup de tête ? Qui plus est pour le voir lui ?
Je soupire et lui réponds d'une voix sèche :
- Ce n'est pas sur un coup de tête. Angélique est a besoin de moi. Elle est mourante.
- Qui est Angélique ? Et pourquoi veut-il que tu viennes à New-York ?
- Sa grand-mère que j'aimais et que j'aime beaucoup. Comme je te l'ai dit, elle est mourante et elle voudrait me dire quelque chose.
Un rapide coup d'œil sur l'audio réveil me permet de voir qu'il est trois heures trente, autant dire trois heures avant mon avion. Je me lève du lit et prépare un petit sac dans lequel je mets une tenue de rechange ainsi qu'un livre pour le trajet et deux trois produits pour ma toilette. Je vais dans la salle de bain et prend une rapide douche avant de m'habiller assez chaudement. Alors que je sors de la chambre, Sébastien me demande :
- Et comment tu vas dire à Vicky que tu es partie pour New-York pour une durée indéterminée ? Et pour ton job tu vas faire comment ?
- On est jeudi soir et je suis de repos demain. Je serais de retour samedi matin voir samedi après-midi grand maximum. Je l'appellerais vers huit heures et demi.
Je me dirige vers lui et dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant d'attraper mon sac. Je sors de la chambre sans que Sébastien ne prononce un mot et me dirige vers la chambre de Victoria, qui dort paisiblement. Sa respiration profonde m'apaise un peu. Je caresse un petit peu ses cheveux avant de déposer un baiser sur son front et de sortir de sa chambre. J'attrape mon sac déposé à l'entrée de la chambre de Victoria et descends les escaliers. Sébastien m'attends devant la porte. Il me tends mon manteau ainsi que mon écharpe et me dit :
- Tu me préviens dès que tu es arrivée, histoire que je ne m'inquiète pas, d'accord ?
Tout en enfilant mes affaires, j'acquiesce avant de m'approcher vers lui. Je passe mes bras autour de sa taille avant de l'embrasser délicatement. Il passe une de ses mains sur ma joue et approfondit le baiser. Nous nous séparons quelques secondes plus tard lorsque quelqu'un toque à la porte. Je regarde Sébastien qui me dit :
- Je t'ai réservé un taxi. Ça doit être le chauffeur.
Il ouvre la porte et il s'agit en effet du chauffeur. J'embrasse Sébastien une dernière fois avant de monter dans le taxi et de me diriger vers l'aéroport.
Quatre heures plus tard, j'arrive enfin à New-York. Tout en me dirigeant vers la sortie, j'écris un rapide message à Sébastien. En sortant de la salle où l'on récupère les valises, je me mets à scruter toutes les personnes ayant une pancarte avant d'apercevoir une personne que je pensais ne jamais revoir. Cette personne me reconnaît et s'avance vers moi, un grand sourire plaqué sur le visage. Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour et de dire :
- Christopher ! Comme ça me fait plaisir de te voir !
Christopher me sourit et me dit :
- Gabrielle ! Et alors qu'est-ce que tu attends pour me prendre dans tes bras ?!
Et comme une gamine, je lui saute dans les bras, contente de retrouver un ami. Nous restons ainsi pendant quelques instants avant de nous séparer. Il attrape mon sac et nous nous dirigeons vers le parking. Nous montons dans une voiture et nous dirigeons vers l'hôpital.
Sur le chemin, je me permets de lui demander :
- Christopher ? Qui est-ce qui protège Derek le temps que tu sois là avec moi ?
- Simon, une nouvelle recrue. Giovanni est partit peu de temps après ton départ.
J'acquiesce et il continue :
-En tout cas, ça me fait plaisir de te voir Gabrielle.
- Je pensais que tu n'aurais pas voulu me voir et que tu m'en voulais d'être partie comme une voleuse.
Il respire profondément avant de dire :
- Au départ, je t'en ai voulu d'être partie sans un mot et pendant ces trois ans je n'ai jamais su ce qu'il s'était réellement passé entre vous deux. Ce n'est qu'il y a peu que j'ai su la vérité. Dorénavant, je comprends mieux ton départ. Même si j'admire beaucoup Derek, s'il y a bien une chose que j'ai du mal à lui pardonner c'est le fait qu'il t'ait caché son acte.
Je ne dis rien et me contente de regarder par la fenêtre les rues bondées de New-York. Je prends mon téléphone et appelle Vicky comme promis avant d'arriver quelques instants plus tard à l'hôpital.
Nous montons jusqu'à l'étage où se trouve Angélique avant de nous diriger vers sa chambre. Devant cette dernière, se trouve Derek ainsi que Dylan qui pleure toutes les larmes de son corps. En me voyant, ce dernier se précipite dans mes bras et continue de pleurer à chaudes larmes.
- Qu'est-ce qu'il se passe Dylan ?
- Je veux... je veux pas partir, sanglote t'il.
Mon regard croise celui de Derek et il me fait comprendre que Dylan ne peut pas rester ici. Je caresse les cheveux de ce dernier et lui dit :
- Mais mon chéri tu ne peux pas rester ici. Ta mamie ne voudrait pas que tu restes ici. Tu as l'air complètement fatigué, il faut que tu dormes. Si cela peut te rassurer, je serais là à ton réveil.
Dylan se sépare de mes bras et acquiesce avant de m'embrasser la joue. Il se dirige vers son oncle et lui fait un câlin avant de lui demander :
- Je peux faire un dernier bisous à mamie ?
- Bien sur bonhomme. Vas-y !
Dylan ne se le fait pas dire deux fois et se dirige vers la chambre d'Angélique, nous laissant tous les deux. Cela me permet de regarder Derek qui semble totalement à bouts de nerfs. Ses beaux yeux verts sont devenus rouges et gonflés tandis que son teint est complètement blafard et ses cheveux sont tous désordonnés. Il s'approche de moi en titubant et à ma grande surprise il m'enlace. Il passe ses bras autour de ma taille, pose sa tête sur mon épaule avant de respirer profondément mon parfum. Nous restons ainsi pendant quelques instants sans rien dire. À ce moment, je sais que les actes ont bien plus de valeurs que les paroles.
- Merci d'être venue Gabrielle... Je ne te remercierais jamais assez, me murmure t'il.
Je lui rends son étreinte et lui réponds :
- Ce n'est rien. Tu n'as pas besoin de me remercie. J'apprécie beaucoup Angélique donc c'est tout à fait normal.
Nous restons ainsi pendant quelques instants avant de nous séparer pile au moment où Dylan sort de la chambre. Il nous regarde avant de dire :
- Gaby ? Mamie voudrait te voir.
J'hoche la tête avant qu'il ne me dise :
- Tu me promets que tu seras là à mon réveil ?
- Je te le promets bonhomme.
Il me remercie avant de partir de son côté, accompagné de Simon.
Sous le regard entendu de Derek, je rentre dans la pièce. Lorsque j'y entre, une certaine lourdeur s'abat sur mes épaules et ce n'est que lorsque je vois Angélique avec de nombreux tubes que je me prend un coup. Ce qui me fait le plus de mal est de voir comment elle semble toute petite dans ce lit, elle qui avait auparavant une certaine prestance. Dès qu'elle me voit, un léger sourire apparaît sur son visage et elle me dit :
- Ma petite approche je t'en prie.
Je m'exécute tout doucement et m'assois sur son lit. Elle attrape une de mes mains de ses mains noueuses et la caresse doucement. Elle me regarde avant de me dire :
- Je te remercie d'être venue... Je sais que ce n'a pas dû être facile avec ta famille mais je voulais te demander quelque chose. C'est très important et tu dois me répondre très honnêtement.
Alors que j'allais répondre, Angélique lève une main pour m'en empêcher et continue la voix enrouée :
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins... Est-ce que Victoria est la fille de Derek ?
Je dois avouer que sa question me prends de court. A vrai dire, je m'attendais à tout sauf à cela. Je sais que je ne peux plus garder ce secret pour moi plus longtemps. Cela fait déjà trois ans que je porte ce secret. J'hoche la tête et des larmes apparaissent dans les coins de ses yeux. Elle les laisse tomber tandis que je lui demande :
- Comment l'avez-vous su ?
Elle me sourit faiblement avant de dire :
- Elle a ses yeux. Il n'y a qu'une seule couleur comme la sienne. Tu sais, j'ai vu naître trois générations de Crawford, je reconnaîtrai entre mille cette couleur bien particulière.
Je souris devant sa déduction. J'aurais dû m'en douter qu'elle aurait deviner qui est le véritable père de ma fille. Angélique est loin d'être bête.
- Je tenais à vous dire également que son deuxième prénom est Angélique. J'ai tenu à vous rendre hommage.
Elle me sourit à nouveau faiblement, une larme coulant sur sa joue, avant de me caresser la joue.
- Merci Gabrielle. Ne tarde pas à lui dire. Promets moi de le lui dire je t'en prie.
Je lui prends sa main et la serre délicatement tout en lui disant d'une voix douce :
- Je vous le promets.
Elle ne dit rien, semblant chercher ses mots avant de me dire :
- Je sais que mon petit-fils n'a pas toujours fait les bonnes choses mais s'il y a bien une chose dont je suis sure c'est de l'amour qu'il te porte malgré les années qui sont passées... Pardonne le ma chérie... Et sache que je t'ai toujours considérée comme la petite fille que je n'ai jamais eu...
Elle marque un temps d'arrêt et me dit, la voix rauque :
- Je t'en prie ... va chercher Derek...
Je me dépêche d'aller chercher Derek qui patiente de l'autre côté du mur. Mon regard apeuré lui fait comprendre directement et il se précipite au chevet de sa grand-mère. Alors que j'allais quitter la pièce afin de les laisser seuls, Derek me tends la main et me chuchote :
- Reste avec moi je t'en supplie. J'ai besoin de toi...
Sans réfléchir, j'attrape sa main et retourne avec lui dans la chambre. Dans la mienne, sa main tremble quelque peu montrant son inquiétude. Même a côté du lit, il ne lâche pas ma main.
- Mamie ?
- Mon petit, prends soin de Dylan... Il est encore très jeune...
- Je te le promets...
Angélique pose une main sur son visage et murmure :
- Je vous aime et suis contente de vous voir réunis...
Après avoir prononcé cette phrase, Angélique ferme les yeux et sa respiration s'arrête.
Le bruit des machines se fait alors entendre et Derek prononce quelque fois le mot « mamie » tel un enfant apeuré avant de se mettre à hurler de douleur et de tomber les genoux au sol. Les larmes trop longtemps retenues s'échappent enfin de mes yeux et je rejoins Derek au sol. Son cri retentit encore quelques instants avant qu'il ne me serre dans ses bras et qu'il se mette à pleurer. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit partie aussi rapidement. Elle est partie... Mon cœur se serre douloureusement et je pleure de plus belle dans les bras de Derek. Ce dernier me serre de plus en fort et respire profondément mon parfum tandis que ses larmes se mettent à couler dans mon cou.
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