Wil
-Comment ça pas valable? Fais-je d'un ton sidéré. Tu te fous de moi, j'espère?
Mais Clément est on ne peut plus sérieux.
-Meuf, comment tu veux que je te croie? Tu m'annonce comme ça que tu as rempli ta part du pari, mais j'en ai aucune preuve! Pas de photo, pas de nude, pas de numéro de téléphone, et ton seul témoin est un de tes meilleurs potes.
-Putain j'aurais dû m'attendre à un coup fourré de ta part! Fais-je en frappant du poing sur la table.
-Calme, Kat. Me lance Noémie, les yeux fixés sur son téléphone, comme à son habitude. Et il a pas tort. Ton histoire de numéro est bizarre, ça te ressemble pas.
-Je le sais bien! Je sais pas ce qui m'a pris... mais de là à considérer le pari comme nul? Je mentirai pas là dessus.
-Là, c'est elle qui marque un point. Enchérit Noémie.
-Moi, j'y crois pas. Répond simplement Clément en haussant les épaules. Ramène moi une preuve la prochaine fois que tu couche avec elle... si prochaine fois il y a, bien sur!
-Connard...
Je grommelle dans mon verre. Toute la journée, je n'ai fait que me demander si j'ai bien fait de partir ainsi ce matin, sans même prendre la peine de récupérer le numéro d'Emilie, et je ne comprends pas pourquoi je fais une fixette là dessus à ce point. Résultat, je n'ai pas réussi à avancer d'une seule ligne sur mon bouquin, je me retrouve plus que frustrée par ce questionnement incessant, et Clément ne fait vraiment rien pour arranger ça.
-Faut vraiment que je fasse autre chose... fais-je dans un souffle.
Et ça tombe bien, j'ai la personne parfaite pour ça: Wil. Un mec plutôt beau gosse, baraqué, et qui gère au lit sans être prise de tête. L'un de mes plus anciens plan cul, datant de l'époque où j'étudiais, et que je vois encore. Rien de mieux qu'une bonne baise pour oublier toutes ces questions et passer à autre chose. Un simple coup de tel, et il arrive: il a toujours du temps libre pour moi. Alors au lieu de m'énerver sur les combines de Clément et les commentaires blasés de Noémie, je décide de partir attendre Wil chez moi. Après quelques minutes d'attente comblées par quelques verres, il arrive enfin, et ne perd pas de temps à se mettre à la tache. Je préfère baiser avec des filles, mais il faut avouer que Wil sait y faire, et que je ne suis pas vraiment regardante vis à vis du sexe de mes partenaires.
-Un truc te tracasse? Me demande-t-il alors qu'il commence à me pénétrer avec douceur.
-Moi? Pourquoi tu me dis ça?
-Je sais pas, quand tu m'appelles, c'est souvent le cas.
-Ah... ouais, je sais pas, un peu.
-Tu sais, en parler peut t'aider plus que de tenter d'oublier en baisant. Glisse-t-il en passant sa main sur ma poitrine, et en commençant doucement à accélérer.
-Mouais, peut être... mais tu crois que c'est vraiment le moment?
-Ya pas de bon moment, tu sais.
-Monsieur joue les psychologues, maintenant...
Je soupire longuement avant de reprendre.
-C'est un peu bizarre... j'ai baisé avec cette meuf super belle et super bonne que j'avais jamais vue pour un pari stupide fait avec Clément. Et genre... elle a cramé que je la draguais direct, elle en avait rien a faire, et elle a même pris le lead pour finalement me proposer, elle, d'être son plan cul. Tout ça pour qu'au final, Clément me croie pas quand je lui raconte.
-Et t'as accepté?
-Non, justement! J'ai jeté le papier où elle avait marqué son numéro, et je sais même pas pourquoi, et ça m'énerve!
-T'avais... peut être peur de pas être la seule à qui elle filait son num comme ça.
-Je fais ça tous les jours, et ça m'a jamais gênée.
-C'est différent quand tu le fait aux autres et quand on te le fait. Explique-t-il tout en ralentissant le rythme.
Réalisant seulement à ce moment que la sensation est différente qu'à l'accoutumée, je demande.
-T'utilise plus les même capotes? Fais-je remarquer alors qu'il ressort de moi, ayant fini son affaire.
-Non, j'ai changé, faut tester d'autre trucs de temps à autre. Elle sont plus confortable je trouve.
-Ah, ouais, peut être. Pour ce que j'en sais.
Je suis frustrée. Réellement. Non seulement cette baise ne m'a pas détournée de mon questionnement, mais tout ça m'a même empêché d'apprécier le moment à sa juste valeur. Je suppose que ça viendra... heureusement, Wil a une bonne endurance.
Mais à ma grande surprise, le grand métis reste immobile dans le lit, sa capote toujours enfilée, et semble perdu dans ses pensées.
-Ben alors? Fais-je avec un air intrigué. T'as pas déjà fini, quand même?
-Kata... je dois te dire un truc.
-Oula, j'aime vraiment pas les conversations qui commencent comme ça. Fais-je en me relevant un peu, l'air méfiant.
-Écoute, c'est important... je... j'aimerai que ça évolue entre nous.
Je crois comprendre ce qu'il veut dire et cela ne me plait pas... je demande précision, pour être certaine de ce que je comprends.
-C'est à dire...?
-Kata, je... je veux être plus qu'un simple plan Q pour toi.
-T'es plus qu'un simple plan cul, Wil! J'aurais pas parlé de mes problèmes comme ça avec un plan cul. Toi, t'es un pote, un ami même. Alors te rabaisse pas comme ça, et...
-Kata. J'aimerai être plus qu'un ami. Je suis dingue de toi...
L'annonce fait l'effet d'un coup de marteau.
-Wil... tu sais parfaitement quelle était ma condition de base pour qu'on baise... fais-je dans un souffle, sans le regarder dans les yeux.
-Pas... pas d'amour, je sais... mais... j'y peux rien, Kata, je contrôle pas tout ça!
-Alors... il faudrait peut être qu'on arrête de se voir, Wil. Fais-je d'un ton morne et déprimé.
-Quoi? Mais... tu déconne, Kata. Et... et notre amitié?
-Je suis pas débile, Wil, je sais parfaitement ce que c'est de baiser avec quelqu'un qui n'a pas les même sentiments que toi. Ça peut pas bien se passer, autant pour toi que pour moi, et te friendzoner reviendra juste à cesser tous nos contacts actuels.
-Mais... Kata! S'il te plait... donne moi au moins une chance! Donne moi une chance de te prouver que tu peux sortir de cette spirale où tu t'enfermes...
Je reste abasourdie de rage en entendant xes mots.
-Dehors...
-Kata...
-J'ai dit DEHORS! Je t'aurais pardonné si tu n'avais pas dit ça. Je sais parfaitement pourquoi je ne veux pas de relation amoureuse, et j'ai pas besoin de tes conseils ou de ta pitié. Mais là... casse toi! MAINTENANT!
Parti sans demander son reste, je me retrouve seule dans mon lit, hébétée, à réaliser qu'en quelques instants je viens de perdre mon moyen de relâcher la pression, un plan Q de qualité et un ami de longue date.
Vraiment... quelle journée de merde.
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