Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Spaghettis Bolognaise

Il est 13h quand je reviens au studio d'Emilie avec un imposant sac de courses, le frigo semblant particulièrement vide ou empli de produits périmés depuis plus ou moins longtemps. En voyant cela, je me suis dit qu'au moins, Emilie se nourrit, mais c'était avant de remarquer que, dans le sac poubelle que je suis allée jeter, se trouvait une bonne quantité de plats à peine entamés et de denrées encore comestibles, jetées sans même avoir été ouvertes. Il était donc urgent que j'aille nourrir Emilie, mais alors que je glisse pour la première fois moi même la clef dans la serrure, je ne peux que me demander comment, au juste, je compte m'y prendre pour la faire manger si elle n'en a pas l'envie. Je ne suis pas mauvaise cuisinière, mais je suis bien loin d'être douée pour autant - et les plats que peut confectionner Eva me confortent sans cesse dans cette opinion. J'imagine que lui demander quel plat elle préfère pourrait la motiver, mais je ne suis pas sûre d'être capable de le faire après cela.

En entrant, je remarque qu'Emilie n'a absolument pas bougé de sa place depuis le moment où je suis sortie. Je soupire, et fouille rapidement les placards afin de comprendre la manière dont sont agencés les rangements. Je jette plusieurs fois un coup d'oeil dans sa direction, hésitant à engager la conversation pour lui demander ce qu'elle veut manger, mais je n'ose pas. Sa position, roulée en boule, dos vers moi, et visage enfoui sous la couette, semble crier sur tous les toits à quel point ma présence l'ennuie. Je regarde rapidement ce que j'ai acheté, et décide de cuisiner un plat qui, normalement, est adoré par tous sans prendre trop de risques qu'elle n'aime pas: des spaghettis bolognaise. Pour que le tout soit réellement délicieux, réaliser soi même la sauce est une étape très importante, car tout ce qu'on peut acheter de pré-fait n'est définitivement pas à la hauteur. Je sors les ingrédients et commence à préparer une bonne quantité, me disant que si elle ne veut pas en manger, elle pourra au moins le faire réchauffer plus tard.

Bientôt, l'odeur délicieuse de la viande cuite se répand dans la pièce, et j'ouvre une fenêtre afin de ne pas trop embaumer l'atmosphère d'une pièce qui semble ne pas être assez souvent aérée par sa propriétaire. Les pâtes sont en train de cuire, et je goûte légèrement la sauce afin de vérifier si elle est à mon goût, quand un bruit derrière moi attire mon attention et que je me retourne soudain.

Au milieu de la pièce, se tient Emilie, debout pour la première fois depuis que je l'ai revue. Mais mon coeur se serre au vu de l'apparence qu'elle renvoie. Elle est habillée d'une pyjama bien trop large qui retombe sur ses jambes, et laisse une partie de ses épaules apparentes, sans même plus prendre la peine de cacher les quelques cicatrices qui y apparaissent. Ses cheveux blancs sont en bataille, et retombent de manière chaotique autant sur ses épaules dénudées que sur son visage, qu'ils cachent partiellement, mais dont les parties visibles laissent voir l'air sombre et abattu. D'immenses cernes ornent ses yeux autrefois si beau et profond, mais qui semblent avoir perdu leur couleur et fixent le sol. Cependant, elle les lève vers moi, et le temps semble ralentir alors que ce regard tant chéri s'apprête à se poser sur moi pour la première fois depuis si longtemps. Peu importe son air fatiguée, son apparence débraillée, sa voix cassée, ses yeux restent toujours aussi profond que deux lacs dans lesquels je rêve de me baigner, et qui me transpercent de part en part dès l'instant où ils se posent sur une parcelle de ma peau. Oui... j'ai tant attendu que ce regard se reposent sur moi, et aujourd'hui, je peux tenter de supporter son absolue beauté une nouvelle fois. Ses yeux s'écarquillent légèrement en s'attardant sur mon visage, avant de se baisser à nouveau, et de mettre fin à l'instant de magie qui m'a laissée pantelante et le coeur battant à m'en rompre la poitrine.

Pourquoi s'est-elle levée? A-t-elle fail? Désire-t-elle que je parte? Ou alors veut-elle se confier à moi comme elle a pu le faire lors de notre dernière rencontre? Attends... se souvient-elle seulement de moi? Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vues, mais elle ne peut pas m'avoir oubliée, non? Elle connait tant de filles, se pourrait-il vraiment que je n'ai été qu'une goutte dans l'océan dans ses conquêtes pour qu'elle m'oublie?

Sa bouche s'entrouvre pour parler, et je ne peux détacher mes yeux de ses lèvres si belles, dont la roseur contraste avec la clarté de sa peau, et dont la courbure divine me semble encore plus attirante que dans mes souvenirs.

-Qu'est ce que tu cuisines? Résonne sa voix rauque, mais dans laquelle je perçois tout de même les notes chantantes qu'autrefois.

-D-Des spaghettis. Fais-je en bredouillant. À la bolognaise.

-Oh. Je peux en avoir?

-Bien sûr! C'est pour toi que je les ai faits. Fais-je avec précipitation.

-Oh.

Puis, après une pause.

-Merci.

Elle retourne vers son lit, et j'ai peur un instant qu'elle retourne se coucher pour ne plus jamais se lever, mais elle se penche au fond de la pièce, dans l'espace laissé entre le lit et le mur par le radiateur placé sous la fenêtre, et en ressort un plaid qu'elle enroule négligemment autour d'elle avant de venir s'assoir sur l'un des deux tabourets entourant la minuscule table pliante de la cuisine. Je panique légèrement, mais parviens à retrouver mon calme après quelques longues inspirations, et retire la sauce de feu avant qu'elle ne commencer à bruler - je crains déjà de ne l'avoir trop cuite. Je saisis l'assiette d'Emilie et la remplit de pâtes, avant de recouvrir le tout d'une importante dose de sauce et de le lui servir, et d'en faire autant pour moi.

Elle reste quasiment immobile, fixant l'assiette fumant devant elle de ses yeux vides, perdus ailleurs dans des pensées lointaines qui à jamais me sont fermées. Je m'assois à ma place et lance un léger « mangeons! » dans l'espoir de la ramener à elle, ce qui semble fonctionner. Avec lenteur, Emilie saisit ses couverts et commence à manger, d'abord très lentement, puis de plus en plus rapidement, jusqu'à engouffrer la totalité de son assiette comme si elle n'avait pas mangé depuis trois jours - ce qui pourrait, par ailleurs, parfaitement être le cas. Manger semble redonner des couleurs à sa peau pâle, et je jurerais même avoir vu ses yeux larmoyer quelque peu, mais le couvert de sa chevelure m'empêche de voir correctement. Cependant, la voir agir ainsi après son immobilité totale de la matinée me remplit d'une joie si grande que je doute que mon corps soit assez grand pour la contenir en entière.

-C'est bon? Fais-je pour tenter de briser le mutisme qu'elle maintient depuis le début du repas.

Elle hoche la tête avec lenteur, et je ne peux m'empêcher de trouver cela mignon... je suis tellement gaga que c'en est ridicule, et pourtant je ne peux pas m'en empêcher ni m'arrêter.

-Tant mieux. Fais-je. J'avais peur que tu n'aimes pas ça, et comme je ne savais pas vraiment tes goûts...

Elle souffle en un petit rire moqueur.

-Qui n'aime sérieusement pas les pâtes bolognaises? Lance-t-elle, sans pour autant lever les yeux dans ma direction.

-O-Oui, c'est vrai... mais du coup, comme ça, j'étais sûre que tu te lèverai.

Elle lève les yeux vers moi un instant, semblant jauger si je suis sérieuse ou totalement stupide, avant de se lever d'un coup.

-O-où vas tu? Fais-je.

-Prendre une douche. Tu peux y aller. Merci pour les pâtes.

-Et... si je veux rester?

Elle s'arrête et semble réfléchir à cette possibilité qu'elle n'avait même pas envisagé. Puis, avec un soupire fatigué, elle répond.

-Comme tu veux.

Avant de refermer la porte de la petite salle de bain derrière elle. Je me détends d'un seul coup sur mon tabouret. On ne peut pas vraiment dire que la glace a été brisée, mais au moins, ça ne se passe pas trop mal. J'ai même réussi à lui arracher un semblant de rire, ce qui, d'après les descriptions de Solène, est plutôt un exploit! Il me faut désormais continuer sur cette lancée... car contrairement à ce qu'a fait Solène jusqu'à maintenant, je ne compte pas simplement accepter ce qu'elle fait. Non. J'ai décidé de la sortir de cet état. Quoi qu'il m'en coûte, et peu importe si elle doit me haïr pour ça, je ne la laisserai pas ainsi sans rien faire.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro