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Folle

Une semaine passe, puis deux, puis trois. J'entre dans une forme d'étrange routine dont Emilie reste la clef de voute. Chaque week end, nous nous retrouvons le vendredi soir, ou le samedi soir, afin de passer la nuit ensemble, voir la soirée si son emploi du temps le lui permet. Puis, nous nous quittons sans plus de questions, et je passe une longue semaine de travail au sein de mon insupportable entreprise, à prier tous les soirs pour que le temps s'accélère par je ne sais quel miracle quantique de la matière, afin de passer ces moments si honnis par mon âme et enfin retourner me ressourcer dans ses draps chauds à la douce odeur mentholée...

Je sais que ce n'est pas ce que je veux. Je sais que je ne me satisfait pas de la voir simplement comme un plan cul, et encore moins qu'elle me voie également ainsi. Je soufre à chaque baiser vide d'amour que nous échangeons, à chaque caresse sensuelle qui n'ont pas le sens que j'aimerai leur apposer, et à chaque lendemain où la proximité de nos corps est brisée par l'inéluctable séparation... mais j'endure du mieux que je le peux. Mes discussions successives avec Solène m'ont bien appris une chose.

-Pour rester proche d'Emilie, tu ne peux jouer que selon ses règles. M'avait-elle expliqué. Pour elle, baiser est moins une envie qu'un besoin primaire et primal: il lui faut sa dose de jouissance hormonale pour l'empêcher de déprimer, c'est tout. Alors, on fait semblant... on se fait passer pour de simples femmes, adoratrices de sexe, alors qu'au fond tout ce que nous voulons c'est une place dans son coeur.

Solène a beau dire cela, je n'arrive pas à m'y faire. Elle semble parfaitement avoir intégré l'idée de ne jamais pouvoir vivre son amour avec Emilie, et reste donc à ses côtés comme une amie sincère, une grande soeur aimante et une partenaire sexuelle redoutable, dont j'ai pu tester les capacités à plusieurs reprises lorsque Emilie l'invitait à nos ébats. Pourtant, je peux sentir sa tristesse, je peux sentir à chacun de ses regards qu'elle dévore Emilie des yeux... mais, contrairement à mes tentatives maladroites de me rapprocher plus d'elle, Solène ne tente jamais rien. Elle a instauré sa distance de sécurité. Et, paradoxalement, c'est cela qui lui a permis d'acquérir à ce point la confiance d'Emilie... elle lui laisse gérer les moindres de ses affaires, a une confiance aveugle en elle, et lui confie beaucoup de choses, à mon avis. Dans ce duo de si bonne entente, j'ai souvent l'impression de faire tâche.

A tant de se tenir à distance, elle a fini par se rapprocher.

C'est l'essence de leur relation si paradoxale.

Un vendredi soir, alors que Solène n'a pas pu monter à Paris, je décide de poser des questions sur elle à Emilie.

-Tu t'intéresse à elle? Me taquine la belle jeune femme en remuant sa paille dans son cocktail.

-Pas vraiment. Mais... elle...

-Elle m'a tout de suite prise sous son aile. Me coupe Emilie, les yeux dans le vague. C'était à la rentrée, il y a à peine quelques mois, et elle a été l'une des premières filles que j'ai mises dans mon lit à Strasbourg. Mais là où, souvent, elles fuient et tentent de tout nier en public... Solène m'a prise comme filleule, est venue presque tous les jours s'occuper de mon appartement en bazar... elle m'a cajolée quand j'étais triste, m'a prise dans ses bras lorsque j'avais peur. Elle est...

Un sourire éclaire le visage de la jeune femme.

-Elle est vraiment la grande soeur que j'ai toujours rêvé d'avoir.

Ma jalousie naissante envers Solène s'évanouit en un instant, remplacée par un profond sentiment de sympathie. J'ai cru que leur proximité pouvait signifier qu'il y avait peut être plus entre elles, mais je comprends enfin pourquoi Solène sait qu'il n'y a aucune chance et qu'elle réussit à se satisfaire de la situation.

Mais je refuse de finir également ainsi. Je n'arrive plus à supporter cette fausse image d'amie sexuelle que je me donne, j'ai besoin de plus de la part d'Emilie... pourtant, la peur de la perdre m'empêche d'avancer. Des les perdre. Je suis folle d'Emilie, mais j'ai également appris à apprécier l'enthousiasme et la loyauté sans faille de Solène, tout autant que la douceur de ses caresses. Révéler mes sentiments, ce serait rompre ces liens. Si Solène le faisait, Emilie pourrait sans doute passer outre... ce n'est pas mon cas.

Je n'ai pas oublié une chose. Je ne suis pas quelqu'un de particulier pour Emilie. Juste quelqu'un qu'elle trouve « intéressant ». Je ne suis qu'une fille parmi les dizaines avec lesquelles elle couche. Je suis « la fille de Paris » avant d'être Katarina, je n'ai de différent que ma localisation quand les autres plan cul d'Emilie sont à Strasbourg. Elle couche avec moi car je suis son seul passe temps à Paris. Je n'ai pas oublié la phrase que m'a dit Solène quand je lui ai un jour demandé à quel point Emilie pouvait être addict au sex:

« Une fille chaque soir. C'est son rythme. Elle n'aime pas passer une seule nuit sans baiser »

Comment réussir à seulement exister dans cet esprit où tant de beautés doivent se succéder sous ses doigts experts?

-Ne te rabaisse pas autant... me console Solène la semaine suivante, en me caressant la tête avec gentillesse et son habituel sourire franc flanqué sur le visage. Je peux t'assurer que tu es plus importante pour elle que tu ne le crois. Tu es une des rare avec qui elle accepte de baiser si fréquemment, en plus!

-C'est sensé me rassurer?

-Pas vraiment. Ricane-t-elle. Mais je suis tout de même sérieuse. Emilie t'aime bien, et je pense que je peux avoir confiance en toi. Tiens... c'est la carte de sa chambre d'hôtel. Elle est réservée rien que pour nous, donc... tu peux y aller quand ça te chante, même en semaine quand on est pas là. Assure toi de faire en sorte qu'elle ne rate pas une seule nuit avec toi, ok?

Cette carte, je l'utilise dès la semaine suivante. Lorsque j'ai fini le travail, mercredi soir, je me sens tellement vidée que mes pas me conduisent naturellement devant l'hôtel, puis devant sa chambre, puis devant son lit vide et récemment refait par une femme de ménage. Mon coeur me serre face à son absence qui me tue et me brûle à petit feu... les larmes coulent longuement sur mes joues alors que je mouille les draps d'Emilie toute seule, ce soir là... je vais finir par devenir folle. Oh mais, suis je bête, je le suis déjà...

Complètement folle d'elle.

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