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Dans le bain

Elle est aussi légère qu'elle en à l'air. Je la soulève du sol sans la moindre difficulté, et la moiteur de sa peau collée sur mes bras nus me mets dans un état des plus étrange, comme si je n'avais plus envie de la laisser partir. Je dois cependant m'y résoudre au vu de la froideur de son épiderme, et la dépose donc ainsi, telle quelle, dans la baignoire, où elle reste immobile à l'exception de petits spasmes et tremblements qui la secouent et qu'elle tente de réprimer et camoufler en adoptant un visage de marbre. Je fais couler l'eau après avoir fermé le siphon, à la température maximale afin qu'elle soit immédiatement la plus chaude possible. Ma deuxième main repose dans l'eau qui monte peu à peu afin d'en vérifier le niveau de chaleur, les yeux rivés sur ma tâche comme si le sort du monde en dépendait. Pendant tout ce temps, Emilie fixe un point au plafond, les bras croisés malgré elle devant la poitrine. Finalement, je considère que l'eau est assez chaude et qu'il y en assez, et retire ainsi ma main. Avant que j'ai pu hésiter sur le fait de laisser Emilie seule ou non, cette dernière ne me fait clairement comprendre sa préférence.

-Lave moi.

Le ton est impérieux, et j'aurai probablement envoyer bouler quiconque d'autre. Mais il s'agit d'Emilie, et surtout le léger tremblotement de sa voix révèle que son ordre cache surtout la peur de se retrouver seule à nouveau.

-Tu peux entrer dans l'eau. Ajoute-elle. Ce sera plus simple.

Sans demander mon reste, je jette mes habits en un tas informe avant de me glisser dans l'eau brulante dans le dos d'Emilie. La promiscuité de la baignoire nous force à nous toucher, et ce contact n'est pas pour me déplaire, mais fait monter en moi un désir plus qu'inapproprié dans notre situation actuelle. Je prends le savon et commence à lui savonner le dos. Comme je l'avais deviné, il est lui aussi couvert de marques et cicatrices, expliquant sa rugosité au touchant, mais aucune n'est aussi grande ou insultante que les quatre lettres qui trônent dans sa chair, cachés au creux de l'eau chaude. Son dos ressemble plus à un champ de bataille labouré par les explosions d'obus, chaque creux marquant une cicatrice de coup. La simple vision du champ me fait imaginer la dureté et l'horreur de la bataille et m'en donne la nausée.

-Elles sont pas belles à voir, hein... dit simplement Emilie, comme un constat amer mais résigné.

Je réalise que j'ai arrêter d'étaler le savon sur sa peau, trop absorbée dans l'étrange spectacle d'horreur que je découvre sur la peau de cette femme que j'adule tant.

-Hum... ça a un lien avec...

Je la sens se tendre sous mes doigts, attendant la fin inéluctable de ma phrase.

-... ta crise de ce soir? Fais-je finalement.

Un soupire lui échappe, mais elle ne tente même pas de mentir.

-Oui.

Un long silence s'ensuit. Je ne sais que dire, ayant peur de la gêner, et d'autre part j'ai l'impression qu'elle n'attend que mes questions suivantes, alors que le champ de bataille disparaît peu à peu sous la couche blanche du savon, comme un paysage s'uniformise sous la blancheur salvatrice de la neige d'hiver.

-Ça t'arrive souvent?

-Des fois. C'est plus fréquent ces derniers temps.

Nouveau silence. C'est elle qui le brise cette fois.

-C'est pour ça que je n'aime pas dormir seule. C'est bien plus rare quand je suis avec quelqu'un.

J'avais donc bien réussi à entrevoir le message de sa musique au bar.

-Pourquoi avoir dormi seule, dans ce cas? Fais-je. Tu aurais pu très facilement trouvé quelqu'un en quelques minutes, tu sais...

-Tu me surestimes trop, Kat. Tu ressemble beaucoup à Solène sur ce point.

Je ne fais pas de remarque sur le fait que, de mon point de vue, il lui aurait en effet juste suffi d'un ou deux sourires enjôleurs pour mettre quiconque dans son lit.

-Disons que... j'ai cru que ça irait. J'ai espéré, plutôt... qu'après toutes ces années, je soi enfin capable de dormir seule. Je voulais... je voulais me prouver que j'avais grandi. On dirait que ce n'est pas le cas.

-Emi... ce n'est pas ta faute, tu sais?

-Ces mots sont vides, Kat, et tu le sais. Tu n'as aucune idée de quoi tu parles. Je te croyais moins hypocrite.

Ces mots me blessent, mais je sais que c'est volontaire. Alors je décide de me faire plus directe.

-Très bien, alors... dis moi ce que je ne sais pas, Emi. Dis moi qui t'as fait ces marques... et je te parie tout l'or du monde que je peux aller leur faire payer.

Emi éclate d'un rire jaune.

-Oh, ils ont déjà payé... autant qu'il leur soit possible de payer dans ce pays, en tout cas.

Emi me saisit la main et l'amène sous l'eau jusqu'à son fessier droit, longer la longue barre verticale du « E » qui la marque.

-Tu as un peu suivi mes interviews? Demande-t-elle finalement.

-Un petit peu, oui... fais-je pour lui cacher que je les ai absolument toutes regardées et lues.

Son sourire narquois, que j'entraperçois malgré ma position, ne laisse que peu de doute sur le fait qu'elle n'est pas dupe un seul instant.

-M'a tu déja entendue parler de mon enfance en interview?

Je me creuse la mémoire... il est vrai qu'Emilie a tendance a beaucoup parler du contenu de sa musique, de sa vie actuelle ou de lycéenne, mais a tendance à détourner tout ce qui pourrait revenir à des périodes plus anciennes de sa vie, considérant qu'il s'agit de sa vie privée, notamment. Je n'ai à vrai dire jamais vu le moindre portrait évoquant sa jeunesse, tous commencent à la période à laquelle elle a commencé à publier sa musique, vers 14 ans.

-Non... dis-je avec hésitation, pendant sue mes mains glissent vers l'avant de son corps afin de le savonner également. Quand j'y pense, tu n'as jamais parlé de la façon dont tu a appris la musique par exemple, où de pourquoi tu parles autant de langues...

-Tu sais beaucoup de détails pour quelqu'un qui a vu seulement quelques interviews...

Je rougis et perds mes mots, incapable de réagir, mais Emilie ne relève pas plus. À la place, elle recule pour se serrer plus fort contre moi de manière à ce que mes bras l'entourent en un cocon protecteur.

-Je n'ai pas eu d'enfance. Finit-elle par lâcher. Ma vie a commencé à 13 ans. Avant, il n'y avait rien.

-Tu veux dire que tu es... née à 13 ans?

Le regard qu'elle me lance est la définition même du « t'es conne ou tu le fais exprès ».

-Figurativement, Kat. Ce qu'il y a avant n'était pas ma vie. Ce n'était pas une vie.

-Mais... pourquoi?

-Parce qu'un objet n'a pas de vie. Et que jusqu'à cet âge, c'est ce que j'étais.

Elle se resserre encore plus contre moi, comme pour éviter une vérité à laquelle elle ne peut échapper.

-J'étais un objet. Rien d'autre qu'un vulgaire objet.

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