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Crime et Cadeau

Je suis réveillée par les rayons du soleil filtrant au travers des stores vénitiens du minuscule appartement, seuls volets permettant de d'empêcher les lueurs matinales d'y entrer - et faisant assez mal leur travail, cela va sans dire. La seconde chose que je remarque, après l'incapacité des stores à me laisser dormir en paix, est la touffe de cheveux éparpillée en travers de ma poitrine, et la petite main serrant le tissu de ma chemise. Le corps endormi d'Emilie est collé contre le mien. Sa tête repose sur mon épaule, ses seins volumineux caressent ma peau au travers de mes vêtements à chacune de ses respiration. Sa bouche entrouverte est comme un appel à les embrasser, ses joues roses à les caresser, et sa longue chevelure à s'y plonger pour ne plus jamais en ressortir. La tentation est forte. Immense, même. Mais il ne faut pas que je cède à ces foutues hormones qui s'agitent en moi... je n'en ai pas le droit. Pourtant...

Pourtant son expression est sereine. Sa respiration régulière. Elle ne pleure pas, elle n'a pas cette expression renfermée, elle est... étincelante. Étincelante de beauté et d'innocence, se raccrochant à moi comme à une bouée de sauvetage, alors que je suis une requin qui ne veut que l'attirer dans les profondeur, et doit lutter pour se contenir. Cette simple pensée me dégoute de moi même... malgré toutes mes belles paroles, il reste une évidence que je ne peux repousser: je l'aime, et je la désire. Si fort que ça en est douloureux... ma main fébrile vient presque naturellement replacer l'une de ces mèches blanches derrière son oreille avec une douceur qui me met la nausée. Je ne devrais pas faire cela... je devrais au contraire m'extirper, car elle prendrait probablement peur en se réveillant dans une telle position. Au fond de moi, pourtant, j'aimerai qu'elle ouvre les yeux... qu'elle me regarde, et qu'elle décide de rester comme cela tout de même. Qu'elle choisisse même de se rendormir, car elle se sentirait en sécurité dans mes bras.

Tout comme je me sens en sécurité en la tenant.

Je sèche mes joues humidifiées par les larmes. Qu'il est dur, qu'il est douloureux de vivre si proche de celle qui fait battre notre coeur, tout en sachant que rien n'est possible... pire, que cela est interdit. Ne vaudrait-il pas mieux... fuir au loin, laisser le temps faire son oeuvre en érodant cet amour afin de ne plus en souffrir? Oui... ce serait plus simple. Mais la vie n'est pas simple, et là repose le noeud du problème. Partir maintenant me sauverait, moi. Mais il condamnerait Emilie à sombrer plus profondément dans la dépression qui l'enserre déjà de ses griffes.

Alors, je sèche les quelques larmes ayant réussi à échapper de mes yeux. Et je commets un crime irréparable, que j'espère à jamais gardé secret par la semi pénombre de la pièce.

Je laisse mes lèvres embrasser son front.

Un simple toucher, non, un effleurement, qui fait exploser mille sensations dans mon esprit. Mais un simple toucher, non, un effleurement qui pourrait jeter aux flammes toutes les promesses faites, tous les espoirs, toute la proximité. Un simple baiser affreux et terrible qui me fait autant de bien qu'il me dégoute de moi même.

Avec lenteur et douceur, je me défais de la prise d'Emilie. J'ai peur de la réveiller, j'ai encore plus peur qu'elle découvre la position dans laquelle elle a dormi. Je m'extirpe, centimètre après centimètre, de cette embrassade soyeuse pour laisser la morsure de la réalité resserrer son emprise sur ma peau. C'est un bien triste réveil. C'est aussi un bien beau réveil. Car telle est ma vie désormais: déchirée entre le bonheur absolu d'être à ses côtés, et la terreur constante de perdre cette place.

***

Il y a beaucoup de monde, au centre commercial. Beaucoup trop, même, mais ça n'a rien d'étonnant pour un lundi, la veille de Noël. Et je déambule, perdue dans mes pensées, jouant avec une mèche rouge de mes cheveux d'une main distraite. Mes yeux parcourent les rayons remplis à ras bord, comme si la surpopulation de produits pouvait pousser le consommateur à acheter plus... mais je ne cherche pas de quantité. Je cherche simplement un cadeau. Un cadeau simple, qui pourrait être celui d'une amie, mais qui serait digne d'elle - le plus beau cadeau du monde.

Mais je ne sais vraiment pas quoi choisir. Je ne sais pas avec exactitude ce qu'elle adore, sinon les choses sucrées. Je suis tentée par les boîtes de chocolat ou les sachets de marrons glacés, mais finis par décider de ne pas lui offrir quelque chose de périssable. Je veux... quelque chose qu'elle puisse voir tous les jours, et qui lui ferait penser à moi. Ou, tout du moins, à ce Noël. Mais quelque chose qui ne me vale pas l'une de ses sempiternelles remarques acerbes non plus... exit donc tous les cadeaux trop clichés, des fleurs aux livres, des parfums aux bijoux. Certainement pas de sous vêtements, bien que je passe un long moment dans les rayons d'un magasin à en admirer, et à imaginer ce qu'ils rendraient sur Emilie - j'ai beaucoup d'inspiration à ce sujet.

Finalement, déprimée par mon manque d'idée, j'entre dans un tabac et achète cinq jeux à gratter pour noyer ma tristesse. Je ne gagne rien. C'est plutôt courant. Je joue beaucoup, mais je n'ai jamais de chance. Même mon pari vis à vis d'Emilie n'échappe pas à cette malchance... il m'a mené à cette vie déchirée, et m'a arrachée à celle vide mais tranquille dans mon petit appartement parisien. Je soupire longuement en commandant un café à la boulangerie faisant face au tabac. J'observe les passants.

Il y a de nombreux étrangers, venus pour visiter le marché de Noël. Des européens, mais également beaucoup d'asiatiques - j'ai toujours eut un faible pour les asiatiques, et apparemment, eux aussi, à voir comme ils fixent ma tignasse rouge avec intérêt. Je leur lance de regards entendus. Un jeune homme me répond avec un clin d'oeil. Deux filles s'éloignent en rougissant. Cela me rappelle cette vie sans attache, à simplement draguer qui je voulais, à écumer les bars, à vivre au jour le jour... cela me manquerait presque. C'est ce à quoi je pense lorsque mon téléphone sonne, et je manque de renverser mon café en voyant le numéro qui s'affiche.

Emilie.

Elle avait pourtant bloqué mon numéro, lors de sa disparition. C'est le premier message que je reçois d'elle... depuis des semaines. Mon coeur bat la chamade, ma peau devient brûlante, et je lis le message avec la fièvre d'une jeune pucelle recevant le premier message de son prince charmant.

Emi: Peux tu m'envoyer les photo qu'on a prise toutes les deux au marché de Noël?

Fébrile, je parcours la dizaine de photo prise par la vieille dame ce jour là. Celle derrière la plaque de bois peinte des corps d'un prince et d'une princesse, et celles à côté, prises au moment de partir. Je sélectionne les plus belles; le choix est difficile, car Emilie me semble parfaite sur toutes, alors que j'ai l'impression de faire une tête bizarre sur toutes également. Finalement, incapable de choisir celle où je semble la moins moche, je décide de toutes les envoyer. Je reçois sans attendre un deuxième message...

Emi: Merci

C'est simple. Sans fioriture. Direct, comme elle, voir un peux froid. Pourtant, mon coeur bat si fort que si je ne me calme pas, il va me briser des côtes. Mon regard vient se fixer sur un jeune homme qui passe dans la rue devant moi en me lançant un sourire enjôleur: il ne me vient même pas à l'esprit de le lui rendre. À vrai dire, je le remarque à peine. Revenir à ma vie d'avant? Comment pourrait-ce être possible, alors qu'un simple message d'elle me met dans un tel état? Une telle joie, une telle frénésie?

Non... il faut arrêter de regretter cette vie dissolue que je menais. Les soirées et les coups d'un soir me font oublier tous les soirs où je rentrais seule, ceux où je pleurais devant mon incapacité à écrire mon foutu manuscrit. Tous les jours ennuyeux à en mourir dans ce travail que je détestais, les visite impromptues de ma mère qui me mettaient hors de moi car je refusais de la voir.

Y-a-t-il quoi que ce soit de si horrible dans ma nouvelle vie? Non. Elle est comme le petit appartement d'Emilie. Un peu étriquée et renfermée, et un peu sombre. Mais également chaleureuse et bien remplie. Je laisse une pièce sur la table et me lève, tout en composant un numéro.

-Allô, Kata? Tu t'es perdue en ville, et il faut qu'Eva vienne te chercher?

-Très drôle, Manon. Je voulais juste te dire que...

-Tu as trouvé une idée de cadeau.

Je reste un instant bouche bée, avant de me reprendre avec un sourire.

-Oui. Et je crois avoir une idée pour demain. Que diriez vous d'une paire de main supplémentaire, et de toutes passer le réveillon ensemble après le service?

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