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Au bar

Dans les histoires d'amour, après une grande discussion profonde et grandiloquente, inviter une fille à sortir n'est plus qu'une formalité. Malheureusement pour moi, soit nous ne sommes pas dans une histoire d'amour, soit Emilie n'a pas les mêmes références... toujours est-il que j'ai dû batailler pendant près d'une heure pour la faire sortir de son lit, et la faire entrer dans sa salle de bain pour se préparer. J'ai l'impression d'en avoir trop fait, d'autant que les raisons d'Emilie étaient, pour certaines, plutôt sensées - « qu'est ce que je vais faire au juste, puisque tu seras occupée au service? » par exemple. Mais malgré tout cela, sa résistance était plutôt là pour les apparences car, la connaissant un peu, je n'aurai jamais réussi à la pousser à faire quoi que ce soit qu'elle ne voulait pas. Une part de moi pense qu'elle a juste peur de ressortir, mais je ne peux pas vraiment dire si c'est vrai.

-C'est bon... fait sa voix morne en sortant de la salle de bain.

Je me retourne avec des étoiles dans les yeux en imaginant sa beauté dans la tenue qu'elle a choisi pour ce soir, mais déchante rapidement.

-T-Tu y vas comme ça? Fais-je en pointant son pull un peu trop grand et son pantalon large.

-Bah oui? Tu veux que j'y aille comment au juste?

Je ne sais pas trop quoi répondre à cela, puisqu'en effet nous n'allons ni en boîte ni draguer, ni même particulièrement loin... pour autant, je m'attendais à l'une de ses habituelles tenues d'un sexy absolu. J'étais d'ailleurs persuadée que tout ensemble pouvait avoir l'air sexy sur elle, mais j'imagine qu'Emilie est une humaine comme les autres finalement, même si sa tenue n'enlève rien à son charme.

Avec la lenteur qui la caractérise, Emi enfile son manteau, un bonnet, une écharpe et ses bottes, tandis que j'attends dans l'encadrure de la porte.

-Quand tu veux. Me lance-t-elle.

Je lui souris en cachant difficilement la pression qui commence à monter dans ma poitrine.

***

-Plutôt canon, ta copine.

-Ce n'est pas ma copine! Fais-je à Manon pour la dixième fois de la soirée.

-Je n'ai pas dit « petite copine », voyons. Pourquoi tu te sens attaquée? Tu l'aimes tant que ça?

-TU...!

-Tiens, apporte ça à la table 7. me coupe-t-elle en me fourrant un plateau entre les mains, sur lequel trône l'une des célèbres tartes flambées d'Eva. Ça lui fera plaisir.

Je déglutis. La table 7 est celle où est assise Emilie, seule avec son manteau et son téléphone. Je me souviens avoir trouvé que sa tenue ne la mettait pas en valeur quand nous sommes sortis. Eh bien vous savez quoi? Tout faux! Dès l'instant où elle a retiré son blouson, ses longues manches recouvrant une bonne part de ses poignets et le bas de son sweat descendant jusque sous se hanches, j'ai fondu une nouvelle fois - comme la moitié des personnes présentes dans le bar à ce moment. Elle dégage une impression de « mignonitude » extrême, si brillante qu'il me faudrait sans doute des lunettes de soleil pour supporter sa simple vue. Cependant, j'ai été aussi occupée que d'habitude et n'ai vraiment pas pu m'occuper suffisamment d'elle... j'ai peur qu'elle s'ennuie à en mourir, même si c'est difficile à dire en la voyant scroller sur son écran de téléphone, l'air absent.

-Désolée, fais-je en lui servant son assiette. Je pensais pouvoir être un peu plus présente, et...

-Ça va très bien, Kata, ne t'inquiète pas. Me fait elle en entamant sa tarte mais sans me regarder. Tu es restée chez moi tout l'après midi, alors tu n'as pas besoin de plus te forcer.

-Je me force pas, ça me fait plaisir au contraire!

-De toute façon, ça ne me gêne pas d'être un peu seule. J'aime bien cet endroit, c'est pas trop bruyant, personne ne vient m'ennuyer, la musique est bien... hum, et la nourriture est délicieuse. Ajoute-t-elle en engouffrant un morceau de tarte flambée. Alors t'en fais pas...

-Si tu le dis...

Je m'éloigne, sans trop savoir si je dois me sentir rassurée qu'elle semble considérer cet endroit comme un lieu où elle puisse aussi s'isoler... mais j'imagine que je me pose juste trop de questions, encore une fois. Elle a vraiment l'air tranquille, mais est-ce différent du reste du temps? Emilie a toujours l'air détachée. Sauf quand elle baise évidemment. Ou... qu'elle pleure.

La soirée se déroule peu à peu sans accrocs, mais le début des vacances fait que notre population étudiante habituelle est aux abonnés absents et que, par conséquent, la charge de travail est un peu moins lourde - ce dont je ne me plains pas, puisque Manon m'accorde même quelques pauses pour aller rejoindre Emilie, occupée tantôt à lire en sirotant un cocktail qu'à fixer la petite place enneigée à travers les vitres embuées, perdue dans ses pensées. Chaque fois, je m'approche d'elle avec une lenteur autant mêlée d'une admiration sans limite que d'un peur de la déranger. Pourtant, chaque fois, elle me remarque avant que j'ai eu besoin de l'interpeller, et m'offre un léger sourire, une de ces expressions qui laissent paraître une forme d'apaisement à défaut du vrai bonheur. 

Finalement, je la retrouve endormie sur sa table à l'heure de fermeture. Ses paupières closes laissent bien visibles ses longs cils, et sa poitrine se soulève lentement au rythme de sa respiration lente. Je crois que je pourrai rester contempler la beauté de ce spectacle pendant des siècles, à observer ses mèches retomber peu à peu devant ses yeux, à admirer la perfection de la ciselure de son visage, et à tenter de prendre dans ma main la sienne, chaudement réfugiée à l'abris de la manche trop longue de son pull. 

-Tu devrais la ramener chez elle. Me lance Manon depuis le comptoir où elle rince machinalement quelques verres. C'est pas super confortable ici. 

-Mais... et le rangement?

-Il sera toujours là quand tu reviendras. Répond-elle avec un air malicieux.

Evidemment... ai-je vraiment cru que je pourrai échapper à ça? On parle de Manon quand même... je tends une main vers l'épaule d'Emilie pour la secouer légèrement, et ce simple contact m'électrise. Cependant, à l'instant où elle ouvre les yeux, elle s'éloigne brutalement du contact de ma main, les yeux écarquillés dans une expression de panique basique et primitive.

-Wow, du calme. Fais-je en rigolant. Il faudrait mieux rentrer pour dormir dans ton lit.

Emi reprend rapidement une contenance, semble peser le pour et le contre puis finit par approuver en hochant légèrement la tête. Je ne suis pas mentaliste, mais j'ai presque l'impression que c'est à regret qu'elle franchit la porte de l'Académie pour plonger dans le froid glacial de cette nuit de décembre.

Nous marchons côte à côte en silence, et seul le bruit de nos bottes s'enfonçant dans la neige déjà tassée par des dizaines de passants vient briser la quiétude nocturne. C'est comme si le froid avait aspiré tout le son, comme si la nuit avait absorbé tous les gens, comme s'il ne restait plus que nous dans cet univers si blanc et paradoxalement si sombre. J'hésite à entamer la conversation, mais ne serait-ce pas briser toute la magie de cet instant unique? Ma gorge est sèche, et mes lèvres semblent geler sur place, tout en laissant s'échapper de ma bouche quelques nuages de buée diffus. Je prends finalement mon courage à deux mains.

-Emilie... ça te va bien? De... dormir toute seule. Parce que tu m'avais dis que...

Je la sens immédiatement se tendre. Aaaaaaah meeerde... 

-Chez moi ça va. Se contente-t-elle de dire.

-Oh... si tu le dis. 

Un long silence tombe sur notre duo nocturne. Le froid semble d'un coup plus pénétrant, comme si la simple atmosphère régnant entre nous avait réussi à me tenir chaud jusqu'ici. Les rues se succèdent, toutes plus blanches les unes que les autres, et finalement, nous nous retrouvons au pied de chez Emilie. Le baromètre de gène monte encore alors qu'elle se retourne vers moi devant sa porte, et semble hésiter autant que moi sur la manière de se dire au revoir.

-Eh bien... salut! Fais-je, consciente que je dois tenter de rattraper mon erreur de plus tôt.

-Merci. Pour ce soir. Répond-elle avec un visage parfaitement neutre, en me fixant droit dans les yeux jusqu'à ce que je les détourne, incapable d'en supporter l'intensité plus longtemps.

-D-De rien.

Une idée soudaine me traverse l'esprit alors qu'elle se retourne déjà, sa clef à moitié enfoncée dans la serrure de la petite maison.

-S-Si ça t'a plu, on peut refaire quelque chose demain! Ca te dirait de... d'aller au marché de Noël ensemble.

Son visage se retourne instantanément, comme si la foudre venait de frapper là où je me tiens. Je me fige, incapable de traduire l'étrange expression qu'affiche son visage angélique.

-C-C'est bientôt Noël, et il parait qu'il est magnifique et que les gens viennent de loin pour le visiter! Fais-je pour me justifier. En plus t'es arrivée cette année toi au...

-D'accord. Me coupe-t-elle. A demain alors.

-O-ouais, à demain.

La porte se referme, me laissant seule dans la neige, le froid et la nuit. Pourtant, même l'idée du rangement me restant à faire au bar ne parvient pas à faire disparaître le sourire de mon visage. 

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