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À travers la porte

Lorsque la porte s'entrouvre, mon coeur fait un bon dans ma poitrine. Son visage magnifique m'a tant manqué, pendant ces quelques jours... mais il semble ravagé par larmes et fatigues, comme lorsque je l'ai retrouvée au début des vacances. Ses yeux s'écarquillent de surprise en voyant les miens, et la porte se referme aussitôt, me laissant seule, sur le pas, atterrée.

-Emilie... fais-je en toquant de nouveau. Emilie, je t'en prie, je dois te parler.

-V-Va-t-en! Répond-t-elle à travers la porte.

-Je ne m'en irais pas tant que nous n'aurons pas parlé.

-Je ne t'ouvrirai pas cette porte!

-Ça ne me gêne pas. Dis-je. En m'asseyant, dos contre la porte. Je peux parfaitement discuter comme ça.

Pas de réponse.

-Écoute, Emilie... je... je suis désolée. Pour beaucoup de choses. Je sais que j'ai mal agi, en me rapprochant autant de toi, en testant ta résistance, en essayant de te conquérir, alors que tu voulais... tu ne voulais rien de tout ça. Je pensais faire tout ça pour que tu ailles mieux, mais je me cachais la vraie raison. J'ai vu dans ton sourire une autorisation d'aller plus loin. J'ai été... affreuse, et je n'ai pas tenté de mieux comprendre ce que toi, tu ressentais. Et je t'avoue que je ne le comprends... toujours pas.

Je sens une légère vibration dans la porte, contre mon dos, comme si Emilie s'y était adossée de l'autre côté.

-Je... ne comprends pas non plus, Kat. Répond-t-elle.

Le son de sa voix est étouffé par les murs, et parait n'être qu'un souffle murmuré par le vent.

-Je... savais que tu m'aimais. Déclare-t-elle. Dès le début. Les gens pensent que je ne le vois pas, que je ne comprends pas l'amour... mais ce n'est pas parce sue je ne le comprends pas que je suis incapable de le repérer. Et tes yeux, ils me hurlaient que tu m'aimais. Pourtant... je n'ai pas voulu te rejeter. Tout comme Solène, mais à la différence près que Solène s'est occupée de moi, alors que toi, tu n'étais... qu'une inconnue croisée au hasard des réseaux, et qui a fini par entrer dans ma vie. Je... je ne sais pas pourquoi j'ai choisi de te revoir. Je m'en suis voulue. Je savais... que j'allais te faire souffrir. Et je m'en veux encore...

-Tu n'as pas à t'en vouloir, Emi. Dis-je. Je savais parfaitement ce que je risquais en revenant te voir.

-Ce n'est pas une excuse pour autant. Continua-t-elle. J'étais... mal, lorsque nous nous sommes rencontrées. La veille, avait eu lieu le deuxième suicide d'ancienne victime de l'Epaggelia en quelques mois. J'avais peur que... ce soit mon tour. Je me sentais sale me sentir obligée de faire l'amour, alors que c'était cela qui avait plongé mes amis jusqu'à commettre l'impensable. J'étais... incapable de me passer du sexe, et pourtant, chaque fois, je me sentais plus sale et immonde... tu es apparue, un soir où la panique avait repris le dessus, et tu m'as écoutée en parler. Tu... as été là quand j'en avais besoin. Et pourtant, je savais que je devais te faire souffrir terriblement. Que je te donnais de faux espoirs. Ça me tuait, mais j'étais incapable d'y mettre fin, tout simplement parce que... avec toi, je me sentais bien, Kat. Tout simplement...

Le silence s'abat. Je finis par le briser.

-Je savais que je n'avais aucune chance. Dis-je. Mais peu m'importait, tant que je pouvais rester à tes côtés...

-Peut être. Ça me rassure un peu. Mais juste un peu... le lendemain, j'ai appris le suicide de mon amie. C'était... trop pour moi. J'ai tout lâché, je suis rentrée ici, et... je n'en suis plus sortie, jusqu'à ce que tu réapparaisse. Tu... dis que tu t'excuse, mais de quoi? Tu es venue en pensant ne pas avoir de chances, et pourtant tu m'as aidée, tu m'a refais sourire, tu as chassé mes cauchemars en dormant avec moi... je te suis infiniment reconnaissante, Kat.

-Tu ne devrais pas... tout ça, c'était intéressé. Tout ce que je voulais, c'était une place dans ton coeur...

-Mais si avec cet objectif en tête tu m'as aidée, alors où est le mal? Je ne t'ai jamais demandé d'être une femme désintéressée! Personne n'est désintéressé. Tout le monde cherche quelque chose, de l'argent, de l'attention, de la reconnaissance, même ceux qui ne l'avouent pas. Arrête... arrête de te flageller, Kat. Tu m'as beaucoup aidée à aller mieux.

-Et pourtant... te voilà de nouveau enfermée chez toi, dans le noir, à pleurer seule... dis-je avec la gorge serrée.

Emilie ne répond pas.

-Et ça... je sais que c'est de ma faute. Dis-je finalement. Mais je n'y peux rien, Emi. Je t'aime... vraiment beaucoup. J'aimerai... te serrer dans mes bras pour que plus jamais tu n'ai froid, peur, ou mal, mais... c'est impossible.

-Je crois que... je t'aime aussi, Kat. Répond le murmure dans mon dos.

Un frisson parcours l'intégralité de mon corps. Le désir d'ouvrir la porte pour l'embrasser embrase tous les muscles, mais j'y résiste tant bien que mal.

-Mais j'ai peur, Kat... murmure-t-elle. Peur de ce sentiment... peur de succomber au désir à nouveau... tu sais, quand je te regarde, je... je te vois nue... je t'imagine en train de te tordre de plaisir sous les doigts. Tout le temps. Sans cesse... je dois lutter pour ne pas céder à mes pulsions, et c'est... c'est dur. C'est bien trop dur... je ne veux plus céder... et je veux céder aussi. Je ne sais pas quoi faire...

Ses sanglots me percent le coeur. Je me relève, et pose une main contre le bois de la porte.

-Emi... nous... n'avons pas besoin de faire l'amour pour nous aimer, tu sais. Et, quand bien même... c'est différent. Faire l'amour parce que tu en ressens un besoin impérieux, et faire l'amour parce que tu aime quelqu'un... ça n'a rien à voir.

-Mais est-ce que je t'aime réellement, ou bien suis-je juste tellement en manque que j'imagine que c'est le cas? S'exclame-t-elle. Je n'arrive pas à le savoir! Je ne le sais plus! Je... je... j'ai peur de me tromper...

-Emi... quand... tu me vois, est-ce que tu sens ton coeur s'accélérer? Est-ce que ta gorge se serre légèrement? Est-ce que tu te sens rougir? Est-ce que le moindre contact t'électrise? Est-ce que la moindre de tes pensées dans lesquelles j'apparais te rendent heureuse, te réchauffent le coeur? C'est... ça que je ressens en pensant à toi, Emilie. Je ne le ressens... pour personne d'autre que pour toi. Car je t'aime. Et si... si tu ressens la même chose, alors, comment ça pourrait ne pas être de l'amour?

Un long silence plane sur la porte qui nous sépare. Finalement, un déclic le brise, et la porte s'ouvre en grand.

Elle est magnifique. Ses cheveux blancs, en bataille, cascadent sur ses épaules, autour de son visage angélique. Ses yeux d'une profondeur infinie m'aspirent entre les longs cils qui les bordent, et les gros pull trop grand qu'elle porte suffit à déclencher en moi mille réactions chimiques. Ses yeux me détaillent. Ils semblent en arriver aux mêmes conclusions.

Sa main me saisit par le col pour venir planter ses lèvres contre les miennes. Je tente de réagir, mais son envie et sa bestialité me subjuguent. Je suis plaquée contre le chambranle de la porte, alors que ses mains serrent mes joues comme si leur vie en dépendait, ne me laissant aucune échappatoire. Mais je ne veux pas fuir. Je veux me perdre dans cette chevelure, sur ces lèvres, contre ce corps de déesse qui se presse contre le mien. Je sens son corps vibrer de ce désir contenu depuis dieu sait quand. Elle tremble en glissant ses mains jusqu'à mes formes. Elle gémit comme si je la touchais, elle fond entre mes doigts, libérée de ce poids, de cette sobriété imposée.

-Je... crois que je n'y peux rien... murmure-t-elle à mon oreille. J'aime le sexe... je ne peux pas m'en passer...

-Pourras-tu te contenter de moi? Dis-je.

Elle recule légèrement pour jeter un coup d'œil appréciateur.

-C'est pas parfait, mais ça fera l'affaire.

Retrouver son ton sarcastique me remplit de bonheur. Je l'attire à moi par les hanches.

-Je suis ton traitement, d'accord? Tu ne peux faire l'amour qu'avec moi, mais tu peux le faire autant que tu le souhaite... j'ai l'entrainement pour.

-Vraiment? Eh bien, il est temps de lettre à l'épreuve ce nouveau traitement.

Sa main m'entraîne à l'intérieur. La porte claque. Et mes gémissements emplissent la nuit pendant longtemps.

***

Lorsque je me réveille, un réflexe naturel acquis au cours de la première semaine me fait me détacher naturellement du corps d'Emi, serré contre le miens. Puis, des souvenirs de la veille me reviennent. Je laisse ma main glisser le long de ses courbes, savourer la texture de sa peau, mais aussi celle de ses cicatrices... ces marques terribles qui marqueront sa chair à jamais. Je resserre mes bras autour de ses épaules, appréciant la caresse de sa poitrine proéminente contre la mienne.

Dieu que je l'aime. Je l'aime si fort. Et je suis si heureuse que je pourrais en mourir.

Nous sommes le 31 décembre. Une nouvelle année va commencer. Mais surtout, une nouvelle vie.

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