O.S- Salut...?
PDV Abigaëlle,
Toulouse, la veille du mariage :
La sonnerie me fait sursauter. On est vendredi soir, il est 22h30, et je n'attends absolument personne. Je sors difficilement de mon canapé, et vais à ma porte. Le judas étant cassé, je peux même pas voir qui c'est avant d'ouvrir. Et c'est très chiant, parce que la semaine dernière c'est à des témoins de Jéhovah que j'ai ouverts. Ils ne m'ont pas lâché pendant plus de vingt minutes. J'espère juste que c'est pas la même chose aujourd'hui.
Mais lorsque j'ouvre la porte, je tombe nez à nez avec une personne dont je ne soupçonnais pas la venue. Je fronce la sourcils, et analyse ce qu'il se passe. La garçon en face de moi semble extrêmement gêné, et m'offre un sourire un peu crispé. Qu'est-ce qu'il fait là ? On était censé être en froid, aux dernières nouvelles. Il ne s'est toujours pas excusé pour ses paroles blessantes, alors vraiment, qu'est-ce qu'il fout là ?
-Salut... Je sais qu'il est tard, et que t'as probablement pas envie de me voir, mais j'ai eu un petit soucis avec l'hôtel que j'avais réservé, et je me retrouve à la rue... Je suis allé dans voir si d'autres hôtels avaient des chambres de libre, mais c'était pas le cas. T'es vraiment pas obligée de m'accueillir, je peux encore trouver une autre solution...
Je le regarde, un peu perdue, mon cerveau travaillant aussi rapidement qu'il le peut, suivant le rythme frénétique de mon cœur. Je peux décidément pas le laisser à la rue. Je lui en veux énormément, mais je m'en voudrai si je le laisse dehors. Surtout qu'il a l'air désespéré. Et il doit l'être, pour être venu me voir. Je finis par soupirer, ne sachant pas quoi faire, et un tantinet énervée. Il me met un peu au pied du mur, là. Il aurait tout à fait pu m'appeler pour me demander tout ça.
-Qu'est-ce que tu fais là ? demandé-je finalement.
-Je te l'ai dit, mon hôtel...
-Non, ça j'ai compris. Qu'est-ce que tu fais à Toulouse ? le coupé-je, laissant flotter un sourire sur mes lèvres.
-Ah, j'ai mon concert de jazz demain soir, et les répétitions commencent à 14h, avec un BlaBlaCar j'aurais jamais pu être à l'heure. Alors me voilà... Et c'est Alata qui m'a donné ton adresse, au départ je lui ai demandé celle de Brook, mais elle est pas là ce week-end.
J'hoche la tête, tout ce qu'il dit me semble logique. Je soupire de nouveau, ne sachant toujours pas quoi faire. En fait, si je sais très bien que je vais accepter, mais ça m'énerve d'être aussi faible face à lui. C'est qu'un con qui mérite d'être à la rue pour une nuit. Mais en même temps... En même temps mes sentiments pour lui sont toujours bel et bien là. Et c'est peut-être ça qui m'énerve le plus.
-Tu sais, tu peux vraiment dire non.
-Je... J'avoue que là, j'ai vraiment l'impression que tu me prends pour une conne, ou pour un bouche-trou, que tu peux venir voir quand t'as besoin de quelque chose. Et ça me plait pas vraiment. dis-je en le défiant du regard.
-Non... Je veux pas que tu te sentes comme ça, c'est vraiment pas comme ça que je te vois. En fait, j'ai probablement fait une connerie en venant ici, mais je voulais aussi te parler, et pas par messages. Dans tous les cas je t'aurais demandé si on pouvait se voir dimanche, s'il m'était pas arrivé cette merde. J'avoue avoir besoin de toi ce soir, mais si j'avais pu faire autrement je serais pas venu te voir comme ça, je te jure. Enfin c'est pas que j'ai pas envie de te voir mais... Pas comme ça. soupire-t-il à son tour.
Ses paroles totalement embrouillées me laissent deviner sa gêne. Putain. Il manquait plus que ça pour clore ma journée de merde. Je finis par accepter de le laisser entrer, ce qui le rend beaucoup trop heureux à mon gout. Je lève les yeux au ciel avant de fermer la porte derrière lui. Je sais que je fais une connerie. Mais je pouvais juste pas le laisser dehors. Je veux bien être méchante, mais y a des limites. Tiens, d'ailleurs ça aussi il me l'a reproché... J'aurais dû le laisser dehors et lui donner raison.
Ashton regarde autour de lui, et découvre mon studio. Je vis sous les toits, et mon appart ressemble plus à un grenier qu'à autre chose. Mais je m'y sens bien. Et mon chat aussi. Cet appartement aussi va beaucoup me manquer, si je pars à Paris. Ashton observe autour de lui, l'air d'apprécier ce qu'il voit. Il sourit en apercevant Loki couché sur le canapé.
-T'as mangé ? demandé-je, percutant tout d'un coup l'heure qu'il est.
-Euh non... T'as mangé, toi ?
-Oui, mais tu peux te faire un truc si tu veux. Je t'aurais bien proposé de te cuisiner quelque chose, mais j'ai pas envie.
Il pouffe, et je peux m'empêcher de lui sourire en retour. D'un côté je le déteste, alors que d'un autre je l'adore. C'est très étrange, ce sentiment d'entre-deux. Surtout que c'est deux sentiments totalement opposées. Pas tout à fait opposées non plus, mais presque.
Enfin, vu que tout s'embrouille dans ma tête, je décide d'abandonner et de fuir son sourire en allant lui montrer où se trouvent les casseroles dans ma minuscule cuisine (qui est dans mon salon-salle à manger-chambre), ainsi que tout ce qui est mangeable. Il écoute attentivement, puis se met à cuisiner, tandis que je vais m'asseoir dans le canapé (qui est aussi mon lit). D'ailleurs, en parlant de lit... Et merde j'ai laissé mon matelas gonflable chez mes parents. Ce qui signifie que je vais devoir dormir avec lui.
Je soupire, et fais semblant de me concentrer sur mon portable. Je sais pas quoi penser de tout ça. Je sais pas s'il s'en veut vraiment, ou s'il me prend vraiment pour une conne. Au fond de moi, je sais qu'il ne peut pas être aussi méchant, rien que sa façon de se comporter me le montre. Mais... Il m'a vraiment blessé. Probablement plus qu'il ne le pense. Et j'avoue que le fait qu'il ne se soit toujours pas excusé me dérange beaucoup. C'est un peu douloureux, quoi.
Il mange ses pates en silence, assis à côté de moi sur le canapé. On est probablement tous les deux aussi gênés, et aucun de nous ne sait de quoi parler. En fait, je me force même à ne pas parler pour qu'il se sente encore plus mal à l'aise. Ashton, arrête de faire le con et excuse-toi, merde ! Je soupire pour la millième fois et rumine ma rancœur sans un mot, tandis que je le sens s'agiter à côté de moi. J'espère que c'est à cause de moi qu'il est dans cet état. Bien fait.
Je soupire, encore, devant la puérilité dont je fais preuve. C'est pas possible d'être comme ça. Ashton se lève finalement, et va faire la vaisselle, sans que je ne dise rien. Bon, je crois que je vais devoir me résoudre à ne pas lui en vouloir pour tout. Je l'observe du coin de l'œil, tandis qu'il est de dos, mais me reprends vite en me reconcentrant sur la télé.
C'est pas possible d'être aussi beau. Même de dos il arrive à l'être. Comment peut-on être beau de dos ? ça n'a absolument aucun sens. J'aperçois son tatouage sur la nuque de là où je suis. Et comme à chaque fois que je le fois, j'ai envie d'y déposer un baiser. Je secoue la tête, et me frappe mentalement. Pour l'instant, c'est encore un ennemi.
Quand il revient s'asseoir, il gigote encore un moment en silence, à côté de moi, avant de briser la glace. Les petites victoires sont toujours les meilleures.
-Alors, comment tu vas depuis la dernière fois qu'on a parlé ?
Sérieusement Ashton, tu commences avec une question aussi débile ? Excuse-toi, bon sang, je demande pas la lune !
-Hum, ça va. répondis-je simplement, sans lui renvoyer la question... avant de finalement le faire. faible que je suis. Et toi ?
Il soupire, avant de répondre la même chose. Il me fait presque de la peine, maintenant. J'ai l'impression de le torturer. Ou alors le fait d'être avec moi le torture ? J'en ai marre d'être aussi perdue... Je veux juste qu'il me dise ce qu'il a sur le cœur, même s'il s'excuse pas... Je lui en voudrais un peu s'il le fait pas, mais en même temps s'il a une bonne raison de m'avoir dit tout ça, je pense que je pourrais réussir à ne pas lui en vouloir. Il ouvre la bouche, puis la referme, semblant chercher ses mots. Il regarde ses mains, et le voir comme ça me rend un peu triste. J'aimerai vraiment comprendre. Simplement comprendre, ça m'irait. Ce serait un bon début pour qu'on puisse avancer.
-Je... Matt et Alata m'ont fait remarquer que j'avais peut-être abusé, la dernière fois. Mes mots ont dépassé ma pensé.
-Quand ça ? Tu parles du message ou de ce que tu m'as dit sur le balcon ?
-Des deux, je crois. Je t'ai blessé alors qu'au départ je voulais juste que tu te rendes compte que cette dispute n'avait de sens. Je sais que c'était nul de pas te l'avoir dit pour le concert, mais je ne pensais pas que ça t'intéresserait.
-Je vois pas pourquoi est-ce que ça m'aurait pas intéressé, c'est complètement stupide comme raison...
-J'en sais rien, comme tu me rejettes tout le temps j'ai trouvé ça logique. dit-il, avant de se mordre la lèvre et de fermer les yeux.
J'imagine que la bombe est lancée. Et c'est exactement ce que je craignais. C'est parce que j'ai été froide avec lui. C'est à mon tour de regarder mes mains, posées sur mes genoux, et de chercher mes mots. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir répondre à ça ?...
-J'aimerai juste savoir si tout ça, c'était mon imagination, ou si tu cherchais délibérément à me rejeter. J'ai fait quelque chose de mal ? Parce que des fois, j'avais vraiment l'impression que j'avais enfin dépassé cette barrière qui nous séparait, mais très vite tu reconstruisais des murailles encore plus hautes. continue-t-il.
-Non... Non, t'as rien fait de mal. Et... Oui, j'essayais de garder une distance entre nous. dis-je d'une petite voix.
Il m'observe un instant en silence, tandis que je n'ose pas trop le regarder.
-Comment ça, une distance ? demande-t-il doucement, comme s'il avait peur de me blesser.
-J'avais peur qu'on se rapproche trop... dis-je après une grande inspiration.
-Mais pourquoi ?
Cette fois-ci c'est moi qui le regarde sans un mot. Ses yeux verts tachetés de bruns semblent sonder mon âme, et je ne sais pas comment répondre à sa question. Est-ce que je dois lui dire que j'étais certaine qu'il avait un faible pour Alata ? Et que quelque part, au fond de moi, j'y crois toujours un peu ? C'est si ridicule comme raison. Tout ce mal que je lui ai fait pour une raison qui me semble désormais totalement débile, même si au départ j'étais certaine de faire le bon choix.
Il m'offre un petit sourire rassurant, pour me donner du courage. Il dévoile de cette façon ses fossettes, et je ne peux que soupirer. Je détourne les yeux, et prends une grande inspiration, avant de lui expliquer. Je j'ai rien contre lui, et je n'ai jamais rien eu contre lui. Cette fois-là, j'avoue, il m'avait tout de même un peu énervée, parce que la musique, c'est quand même son rêve, alors si ça il n'arrivait même pas à me le dire, ça signifiait qu'encore une fois, je m'étais fourvoyée. J'ai l'impression que c'est toujours comme ça, quand j'apprécie quelqu'un.
A la fin de mon explication, Ashton ne dit absolument rien. Et lorsque j'ose finalement le regarder, je remarque que ses joues se sont légèrement teintées de rouge. Il rougit ?
-Je... Ressens vraiment rien pour Alata. Je la considère un peu comme ma petite sœur. Voir un petit chiot parfois, mais promet-moi de pas lui dire.
Je pouffe, et observe ce sourire qui fait bondir mon cœur. Qu'est-ce qu'il peut être con parfois.
-Est-ce que ça te rassure ?
J'hoche la tête, un peu gênée d'avouer ça. Un sourire gagne de nouveau ses lèvres, qui contamine rapidement mon visage. Il est beaucoup trop beau pour mon cœur.
-Désolée d'avoir fait ça... J'ai agis sans savoir, j'étais sûre d'avoir raison, et je t'ai fait du mal, alors que tu voulais juste te rapprocher de moi. J'ai été un peu conne, sur ce coup-là.
-Dis pas ça... Ce que t'as fait, tu l'as fait pour de bonnes raisons. Je trouve que ne pas vouloir blesser sa meilleure amie, c'est une très bonne excuse. Alors t'as pas besoin de t'excuser. Pour le coup c'est moi qui me suis défoulé sur toi parce que j'étais frustré de pas comprendre tes réactions. Alors c'est moi qui devrai te demander pardon. Désolé de t'avoir blessé, je pensais pas la moitié de ce que j'ai dit.
-C'est rien. Je crois qu'on était tous les deux en tort.
Il hoche la tête, et pousse un long soupire. Je crois que c'est la conversation la plus éreintante que j'ai jamais eu. Et je mettrais ma main à couper qu'il est du même avis que moi. En regardant l'heure, je me rends compte qu'il est plus d'une heure du matin. On a discuté tant que ça ?
On décide d'un commun accord d'aller se coucher, et il se met à rire quand je lui annonce qu'on va devoir dormir ensemble. Bon, après tout, c'est pas comme si c'était la première fois. Mais ça fait bizarre de dormir ensemble dans mon lit. Ça donne pas vraiment la même impression. Enfin, j'efface rapidement ces pensées de ma tête, et me concentre sur la préparation du lit. Ash m'aide du mieux qu'il peut, et à deux c'est beaucoup plus rapide que lorsque je le fais seule.
Je vais rapidement me changer dans la salle de bain, pendant qu'il se met en pyjama dans le salon. Et la tension remonte d'un cran. Pourquoi je suis si tendue ? Ça me ressemble vraiment pas. C'est pas comme s'il allait se passer quoi que ce soit. N'empêche, cette conversation qu'on a eu me laisse un peu sur ma faim. Quand je me repense à ce qu'il s'est passé à l'instant, je me rends compte qu'au final, on a pas du tout parlé de nos sentiments. Bon, je me suis un peu grillée, mais en fin de compte j'ai rien dit du tout, et lui non plus. Merde. Ça aurait été le moment parfait pour en parler.
Je soupire, saoulée par la tournure qu'ont pris les évènements. Le bon côté des choses, c'est que maintenant qu'on s'est réconciliés, et qu'on a tout mis sur le tapis, ce sera beaucoup plus simple. Enfin, je crois ? On verra bien. Je me regarde dans le miroir, sans vraiment savoir pourquoi. De toute façon, qu'est-ce que ça changera ? Je vais pas me maquiller pour aller me coucher, non plus.
***
Mon cœur bat à tout rompre, tandis que toute la salle se lève pour applaudir. Des larmes brouillent ma vie mais je me lève et tape dans les mains jusqu'à en avoir mal. C'était... Incroyable. Magique. J'ai même pas de mot assez puissant pour expliquer ce que j'ai ressenti. Le fait qu'il soit sur scène n'y est peut-être pas pour rien, et j'en suis totalement consciente.
Quand il est temps de quitter la salle, que les salves d'applaudissement ont cessés, je le fais à contre-cœur, suivant la foule qui se déverse sur le parvis de la salle de concert. Je suis censée l'attendre devant, et c'est ce que je fais. Je serre mon gilet autour de mes épaules en sortant, le vent froid me faisant frissonner. J'aurais dû prendre une veste plus chaude, j'en étais sûre. Je me mets dans un coin à l'abris des regards, j'aime pas trop attendre seule au milieu de gens. J'ai un peu l'impression d'être regardée.
Heureusement pour moi, Ashton me rejoint rapidement. Et quand je le vois arriver, j'ai envie de le prendre dans mes bras. De le remercier de m'avoir offert ce moment suspendu hors du temps. Parce que c'est vraiment l'impression que j'ai eue. Il dépose un bisous sur ma joue, et je cache un sourire. Depuis notre discussion d'hier, il n'arrête pas de faire des trucs comme ça. à croire qu'il a reçu le message 5/5.
-Alors ?
-Alors quoi ? dis-je en riant.
-Tes impressions ! Le concert t'a plu ? Et l'ambiance ? Et... Moi ? demande-t-il en riant à la fin de sa phrase.
-Haha, c'était génial. Tout était vraiment génial, les musiciens sont incroyables, et t'étais pas trop mauvais non plus.
Il ricane, mais je vois qu'il est content que ça m'ait plu. On décide de marcher jusqu'à chez moi, c'est à une vingtaine de minutes de la salle de concert, mais aucun de nous n'a les sous pour se payer un Uber. Et prendre le métro ne ferait que nous rallonger le chemin.
Il me raconte le concert de son point de vue, et la façon dont s'est passée la répétition générale -assez fouillis, apparemment. Pourtant, je les ai vraiment trouvés bon, sur scène. Il continue un moment à me raconter sa journée, riche en émotion, pendant que je l'écoute avec joie, souvent en riant. Puis c'est mon tour, bien que je n'ai rien à raconter, à part mon énième dispute avec ma mère au téléphone. Puis, comme ça, l'air de rien, il attrape ma main, et entremêle nos doigts. Je pouffe, tandis qu'il détourne les yeux, un sourire espiègle aux lèvres. Ouais, il a définitivement reçu le message.
Arrivés en bas de mon immeuble, Ashton m'arrête avant que je commence à chercher mes clés.
-Je tenais à te remercier d'être venue ce soir. Ça m'a fait plaisir. Je sais que j'ai empiété sur tes révisions, en plus, donc... Merci beaucoup.
Je lui offre un grand sourire, avant de lui dire que c'est moi qui le remercie. Je tournais un peu en rond, ces jours-ci, alors ça m'a fait plaisir de le voir, et de profiter de cette soirée. Et puis, j'ai quand même un peu révisé cet après-midi, donc je devrais pas avoir trop de retard. Normalement. Ça le fait rire, ce qui me fait rire à mon tour. Je frissonne de nouveau, et regarde le ciel au-dessus de nos têtes.
-Qu'est-ce que tu regardes ?
-Rien, je me disais simplement que c'était une belle soirée.
Il lève les yeux à son tour, et hoche la tête. On a l'air de deux débiles maintenant, à regarder en l'air de cette façon. Je me mets à pouffer de rire. Je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse comme moi. Il se rend compte que je me moque de lui, et me tire la langue, ce que me fait réellement rire, cette fois-ci. Ça m'avait manqué, d'être proche de lui. Plus que je le soupçonnais. Et je crois que c'est réciproque. D'ailleurs, même si j'aime pas trop m'avancer, je crois que c'est pas la seule chose à être réciproque.
-Je peux t'embrasser ? demande-t-il tout à coup, me surprenant.
-Pfff pourquoi tu demandes ça ? C'est pas un truc qu'on demande, en général. dis-je en riant.
Il hausse les épaules, l'air de s'en foutre totalement. Puis, il se baisse vers moi, alors que j'étais certaine qu'il rigolait en me posant cette question. Il plonge son regard dans le mien, tandis que mon rythme cardiaque commence à s'emballer. Oh bordel. Doucement, ses yeux dérivent vers ma bouche, tandis que je sens ma gorge se serrer. C'est trop beau pour être vrai.
Puis, lorsque ses lèvres frôlent enfin les miennes, c'est comme si je recevais une décharge de sensation. Sa main sur ma joue. Des papillons dans mon ventre. Mon cœur qui rate un battement. Sa peau contre ma peau. Ses lèvres contre les miennes.
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