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❦ 01.

Changbin exhala un profond soupir, laissant une de ses mains venir tirailler sur quelques mèches épaisses de sa chevelure de jais. De l'autre, il tenait un crayon dont il mâchonnait distraitement le bout. Ses prunelles sombres parcouraient avec attention la feuille de papier qu'il venait de recouvrir de traits fins et anthracite.

Son dessin ne lui plaisait pas.

Le jeune homme de dix-neuf ans leva son regard désabusé sur les allées et venues silencieuses des gens dans la bibliothèque.

Cette femme à la mine continuellement agacée et tenant un bébé dans ses bras s'était rendue tellement souvent en ces lieux qu'il connaissait les courbes marquées de son visage par cœur. Et il en était de même pour toutes les personnes présentes dans la pièce.

Il les avait tous dessinées au moins une fois.

Changbin observa longuement sa feuille. Son œuvre manquait de saveur, il ne ressentait plus aucun plaisir à représenter visuellement le décor de la bibliothèque.

Il lui manquait un élément central qui enjoliverait le tout.

Il lâcha un énième soupir en arrachant sa feuille de son cahier. Il la chiffonna, se leva, et alla la jeter dans la corbeille à papier sous la mine consternée de la bibliothécaire. Cette dernière, dans un infime élan de compassion, quitta sa place de travail pour venir à la rencontre du jeune homme qui avait pris pour habitude de venir dessiner dans le lieu qu'elle chérissait.

— Changbin ? appela-t-elle doucement en posant sa grande main sur l'épaule du concerné.

Celui-ci tressaillit avec ahurissement, levant son regard affligé sur la quadragénaire.

Trapue, une poitrine opulente, Madame Lee était une femme d'origine australienne. Son visage plutôt rond, auréolé de boucles brunes, affichait de coutume une jovialité et une bonté innées. Mais en ce jour, elle avait des traits tirés, et dans ses prunelles brillait une douleur sourde.

Malgré cela, sa profonde affection pour le garçon à la chevelure ébène la poussa à venir s'enquérir de son état, passant outre le sien. Changbin constata bien vite sa lassitude, mais ne prononça rien, se contentant de la soutenir silencieusement. Il ignorait ce qui la tracassait ainsi, mais il n'était pas sans savoir qu'elle menait une vie compliquée.

— Ça s'est arrangé, avec ta mère ? demanda finalement la bibliothécaire, un léger accent anglais venant teinter ses paroles.

Un sourire amer fleurit sur les lèvres de l'adolescent, alors qu'il pouffait avec peine. Une souffrance cuisante lui arracha alors une plainte sourde, faisant se redresser la femme.

— Elle a recommencé ?

Son regard recelait une affection profonde, le ton de sa voix s'était fait doucereux, comme si elle craignait de briser cet être fragile qui se tenait pourtant fièrement devant elle.

Changbin secoua la tête pour ne pas l'inquiéter davantage, bien qu'il la connaisse par cœur. Elle savait sans doute qu'il mentait. Mais pourtant, elle n'ajouta rien et changea de sujet avec réticence.

— Tu t'es déjà fait quelques amis ?

— Pas encore, Noona, répondit le jeune homme de sa voix singulière. Tu sais pourtant que j'ai emménagé à Daejeon au début des vacances d'été.

— Ce n'est pas bon pour toi de rester isolé, entouré de livres et de dessins, lui reprocha doucement Madame Lee.

— Je n'aime pas les gens.

— Mais pourtant, tu aimes les dessiner.

— Ce n'est pas la même chose, rétorqua le jeune homme en jouant avec son crayon. Les personnages sur le papier ne pleurent pas, ne se moquent pas, ne jugent pas.

— Mais ils ne sourient pas non plus, Changbin. Quand est-ce que tu comprendras qu'il te faut quelqu'un pour être heureux ?

— Probablement jamais, Noona.

La concernée poussa un soupir, vaincue.

— Tu commences les cours dans un mois, Changbin, lui rappela-t-elle. Ne vaudrait-il pas mieux de commencer à prendre conscience que les gens ne sont pas tous méprisables ?

Le noiraud haussa les épaules avec désinvolture. Cela lui importait peu de rester seul au lycée, tant qu'il n'attirait pas une attention fielleuse sur lui.

— Je n'ai besoin de personne, déclara-t-il prudemment, ne souhaitant pas attiser la tristesse son interlocutrice.

— Je suis pourtant persuadée du contraire, insista Madame Lee.

— Assez parlé de moi. Comment tu vas ? Tu m'as l'air... peinée.

Le doux sourire qui flottait perpétuellement sur les lèvres de la femme se fana.

— Ma sœur et son mari sont morts dans un accident il y a quelques jours, murmura-t-elle douloureusement.

— Oh... je suis désolé, s'excusa sincèrement son vis-à-vis.

Sans réfléchir, il vint l'étreindre doucement, la laissant sangloter silencieusement contre son épaule. Après quelques instants, elle se détacha, la souffrance lui brûlant la gorge, et essuya ses yeux. Elle intercepta alors le regard anxieux de Changbin et força un sourire pour le rassurer.

— Je m'en remettrai, ne t'inquiète pas.

L'adolescent ne comprenait pas sa douleur. Il n'avait pas de pareils liens étroits l'unissant avec sa famille, il n'avait que Madame Lee. Mais c'était la première fois qu'il la voyait pleurer, et à cause de cela, une bouffée de tristesse l'envahit.

— Mon neveu a survécu, lui. Et je compte l'accueillir chez moi comme il se doit.

— Au moins ça..., lâcha le noiraud avec un soulagement palpable. Tu le connais ?

— Pas vraiment, confia honteusement la brune. La dernière fois que je l'ai vu, il n'était encore qu'un tout petit bébé. Mais j'espère que je pourrai apprendre à mieux le connaître.

Changbin opina du chef en se détendant. Cela permettrait à son amie d'avoir une présence avec qui partager le fardeau de sa douleur.

— Et qui sait ? continua la femme avec un clin d'œil. Peut-être que je pourrais te le présenter, et que vous deviendrez amis.

Son vis-à-vis ricana.

— T'as pas d'humour, Noona. Je le ferai fuir avec mon mauvais caractère.

Madame Lee croisa les bras avec une moue désapprobatrice.

— Je ferai tout ce qui dans la mesure du possible pour que tu te fasses au moins un ami, Changbin.

— Je fais vraiment autant pitié que ça ?

— Non, mais je veux te voir sourire.

Le noiraud arqua un sourcil avec incrédulité.

— À quoi cela me servirait-il ? Je n'ai aucune raison de sourire.

— Pourtant, cela t'apporterait de la joie, renchérit la quarantenaire.

— J'en ai assez, Noona, se rembrunit brusquement Changbin. Tu as du travail devant toi, et moi un dessin à terminer.

Peinée de voir que l'adolescent avait à nouveau érigé une forteresse autour de son cœur pour lui clore l'accès à ses sentiments, elle lui décocha un regard empli de reproches. Elle hocha néanmoins doucement de la tête à l'affirmative, puis obtempéra.

Madame Lee s'inquiétait énormément pour le jeune homme à la crinière d'ébène, mais du haut de son monde d'adultes, elle ne pouvait rien faire pour alléger son chagrin et l'éloigner de sa famille avec qui il entretenait des relations venimeuses.

Son intuition profonde lui soufflait que cela finirait par changer, et elle espérait vivement qu'elle ait raison.

Changbin était comme un fils pour elle, femme divorcée et sans enfants. Elle le connaissait depuis un mois à peine, mais elle s'était aussitôt attachée à lui. Elle avait découvert que, malgré ses airs durs et sa bouille qu'elle trouvait adorable, il dissimulait une affliction immense, ainsi qu'un lourd secret. La brune lui avait longtemps supplié de dénoncer tout ce qu'il cachait, mais il refusait toujours de le faire, pour une raison qu'elle peinait à comprendre.

Quoi qu'il en soit, Madame Lee était plus anxieuse que jamais en l'apercevant venir s'installer tous les jours à une des nombreuses tables de cette petite bibliothèque, seul, entouré de ses crayons et de ses œuvres.

Changbin était différent, et la quadragénaire le voyait bien. Alors que les garçons de son âge jouaient au football tout en reluquant les plus belles filles, lui n'avait d'yeux que pour le dessin.

Mais il avait également une autre particularité qui lui était propre.

Le noiraud adorait les fragrances.

Cela avait été avec étonnement que Madame Lee avait appris que les effluves s'exhalant de chaque être vivant attiraient éperdument le jeune homme. Il connaissait l'odeur de toutes les personnes se rendant à la bibliothèque, et son nez se retroussait lorsqu'il entrait en contact avec une qu'il n'appréciait guère.

La femme était toujours éberluée de constater d'à quel point son odorat était sensible. Changbin savait lui dire qui portait du parfum ou non parmi ses clients récurrents, qui aimait le changement, qui mettait toujours le même.

Ses goûts en matière de parfumerie étaient très difficiles à contenter, mais le noiraud appréciait s'imprégner d'une légère fragrance à la vanille. Combinée à sa propre odeur, cela donnait naissance à une combinaison particulière, semblable à de douces exhalaisons sucrées.

Le noiraud savait exactement quel parfum pourrait le mettre en valeur.

Il avait par ailleurs conseillé Madame Lee à moult reprises sur les shampoings et les produits cosmétiques à utiliser. C'était son domaine, et il y excellait.

Changbin était pour le moins un garçon véritablement intrigant aux yeux de la quadragénaire, et nul doute ne subsistait dans son esprit quant à la possibilité que ses différences plairaient à quelqu'un. Il avait son petit charme bien à lui.

La bibliothécaire poussa un profond soupir en apercevant l'adolescent s'attabler, une mine déconfite sur le visage.

Cela faisait quelques temps qu'elle avait remarqué un changement chez lui. Au début, son enthousiasme quant à dessiner les personnes qui se rendaient à la bibliothèque avait été plus que flagrant. Mais très vite, il avait constaté que, vivant dans une banlieue relativement loin du centre-ville, seuls les habitants des quartiers environnants se retrouvaient en ce lieu.

Et désormais, son visage était façonné par la lassitude.

Mais en ce jour, il y avait comme une rage réprimée au fond de son regard habituellement éteint. Il était harassé, il avait cruellement besoin d'un air nouveau.

Et ce fut ainsi que Madame Lee, l'observant depuis son bureau, prit finalement une décision. Elle se leva, chassant sa propre peine, et se rendit dans la petite pièce dédiée aux films située à l'écart de celle contenant les livres. Elle appela alors sa collègue, et lui demanda gentiment de s'occuper des clients jusqu'à la fermeture.

Ensuite, elle arracha Changbin de sa torpeur.

— Viens avec moi, ordonna-t-elle d'une voix néanmoins empreinte de douceur.

— Où ça ? hésita son interlocuteur en tournant vers elle un regard interrogateur.

— Chez moi. J'ai peut-être quarante-et-un ans, mais je suis tout à fait capable de jouer aux jeux vidéo. Et puis, j'ai un cadeau pour toi.

Le noiraud fixa longuement son vis-à-vis, ahuri. La femme attendit patiemment, sachant pertinemment que ce n'était pas une proposition banale qu'elle venait de lui faire.

— Tu as un grand besoin de te changer les idées, renchérit-elle alors. Et... je te ferai du chocolat chaud.

Enfin, les lèvres rosées de Changbin s'étirèrent en un semblant de sourire. Elle savait qu'il raffolait de cette boisson, bien qu'il n'en boive que très rarement, et cela avait suffi à le faire céder.

— Range-moi ça, et viens me rejoindre à ma voiture, déclara la brune en indiquant le véritable fatras régnant sur la table.

— Oui, Noona, marmonna le noiraud en guise de réponse.

Il secoua la tête en pouffant doucement, et quelques-unes de ses mèches sombres lui retombèrent ainsi devant les yeux. Il avait une affection toute particulière pour cette femme, mais qu'est-ce qu'elle pouvait être envahissante et autoritaire lorsqu'elle le souhaitait...

Felix vérifia une énième fois qu'il avait bien rassemblé toutes ses affaires, surtout son petit cahier à la couverture recouverte de bébés koalas et ses crayons, puis les enfouit dans sa valise. Il embrassa sa chambre du regard en poussant de petits soupirs résignés.

Il n'arrivait pas à se sentir triste.

Le décès de ses parents, qu'il avait appris la veille, ne lui faisait ni chaud ni froid. Il avait encaissé la nouvelle sans broncher, mais lorsqu'il avait compris qu'il devrait quitter sa maison, cela avait été avec la mort dans l'âme qu'il s'était couché pour la dernière fois dans son lit.

Le petit Australien ne voulait pas partir, malgré sa placidité et le manque d'attachement certain qu'il ressentait vis-à-vis du lieu où il avait grandi.

D'après lui, la Corée n'était certes pas meilleure que l'Australie, loin de là. Et de surcroît, il ne maîtrisait que partiellement leur langue. Mais il n'avait pas le choix, il allait désormais habiter chez le seul membre de sa famille étant encore en vie, c'est-à-dire, sa tante australienne.

Pourquoi avait-elle décidé de quitter le pays des kangourous pour aller vivre là-bas ? C'était une question qui le taraudait. Il n'y avait rien qui puisse lui donner l'envie d'y habiter, mais étant malheureusement encore mineur, il s'y voyait forcé.

Felix fut soudainement en proie à la peur lorsqu'une pensée terrifiante lui effleura l'esprit. Personne n'avait jamais été présent pour lui, tous ceux qu'ils connaissaient passaient leur temps à persifler qu'il était une tapette, une chose immonde. Il ne supporterait pas que la sœur de sa mère se comporte ainsi avec lui.

Il poussa un soupir en distinguant les vêtements qui jonchaient le fond de sa valise. Ses parents avaient jeté ceux qu'ils n'avaient pas appréciés, mais il en restait néanmoins deux ou trois qu'il avait pu soustraire à leurs regards. Le jeune homme se promit que jamais il ne laisserait l'occasion à sa tante de les apercevoir. Il les dissimulerait pour éviter qu'éclate un nouvel accès de courroux qu'il avait trop souvent connu pour s'être violemment fait sermonner par son père des centaines de fois.

La Corée du Sud était un pays fermé d'esprit, et l'Australien le savait pertinemment. Pour cette raison, il avait mis en place un plan pour éviter que ses goûts, que tout le monde jugeait infâmes, ne finissent par l'annihiler définitivement.

Il n'avait pas d'autre choix que de se cacher, désormais.

— Felix !

La voix de l'homme qui lui avait fait part de la mort de ses parents résonna en contrebas, le faisant tressaillir.

— Ton taxi est arrivé. Veille à avoir ton passeport, ton billet d'avion et ton argent de poche sur toi, et descends.

Incapable de supporter la vue de ce qui lui pourrissait la vie, mais que pourtant, il adorait plus que tout, le jeune homme referma sèchement sa valise.

Il aurait aimé ne pas avoir honte de ce qu'il appréciait, mais cela lui était interdit.

Il enfouit rageusement ce que lui avait demandé l'homme dans un sac à dos à part, et quitta la pièce sans un regard en arrière.

Dorénavant, tout n'était plus qu'une question de bien savoir enchevêtrer les mensonges.

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Hi ~
I'm back avec du ChangLix ! 😊

Warning❗️: Cette fic contient uniquement du cross-dressing (ou travestisme), elle ne traite ni de transidentité, ni de personnes transgenres. Donc s'il vous plaît, ne mélangez pas les deux, merci.

Je vous préviens déjà, ça va être un concentré de soft, donc ne vous attendez pas à des actions dignes de Mission Impossible 😂💙

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