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𝟏𝟕 𝓭𝒆́𝓬𝒆𝓶𝓫𝓻𝒆

Le lendemain fut assez mouvementé pour être raconté. La matinée se passait plutôt bien jusqu'au moment où les radiateurs tombèrent en panne. Dans un premier temps, aucun salarié ne le remarqua. Mais plus le temps passa, plus l'air se fit froid et chacun se rendit peu à peu compte qu'il n'y avait plus aucune source de chaleur dans l'open-space. Quelqu'un émit bien l'hypothèse d'allumer la cheminée tout au fond de la pièce, mais se fit aussitôt fusiller du regard par Evaline.

C'est lorsque Thompson entra dans la pièce que tout se compliqua. Tout le monde s'était remis à travailler comme si de rien n'était, chacun ayant remis son manteau et son écharpe. Des tasses de café, thé et autre boissons chaudes ornaient chaque bureau de l'endroit. L'homme aux cheveux gris s'approcha, mine de rien, du bureau de la brunette et celle-ci releva des yeux déjà fatigués vers lui.

« Pourquoi ne pas avoir allumé un feu dans la cheminée ?demanda-t-il en croisant ses mains derrière son dos pour prendre un air hautain.

-Ce dernier pourrait faire brûler tout notre travail, répondit calmement Evaline. Et puis nous avons pris l'habitude de travailler dans des situations plus complexes que celle-ci, monsieur.

-Soit, accepta étonnamment le chef de la jeune femme en se détournant. Faites comme bon vous semble, tant qu'il y a un résultat à la fin. »

Ne se formalisant même plus des incohérences de Thompson, la jeune femme fit signe à tous les employés de reprendre le travail et personne ne s'offusqua d'avoir à continuer à écrire dans le froid. La productivité de chacun monta en flèche ce jour-là. En effet, pour ne pas avoir froid, les salariés écrivaient à toute allure pour ne pas que leurs doigts ne leur fassent mal. L'édition spéciale Noël du journal avançait remarquablement bien, mais elle n'était pas finie. Loin de là. Il manquait encore tellement d'articles... Erwan avait été exemplaire et avait géré la situation comme sa cheffe s'y attendait. Ce garçon s'améliorait vraiment de jour en jour !

Evaline fuma la moitié d'un paquet de cigarettes ce jour-là. Elle se sentait si mal et si bien à la fois qu'elle ne fit même pas attention aux questions qui se frayaient un chemin dans ses pensées encombrées. Le jour précédent, Thompson avait semé un doute que la brunette ne s'attendait pas à revoir surgir. Plus jeune, elle s'était toujours demandée qui avait allumé le feu qui avait enflammé toute sa maison. Elle n'avait jamais réussi à savoir. S'agissait-il de sa mère ? Son père ? Ou même la bonne ? Ou était-ce tout simplement un accident ?

Un doute la taraudait cependant sur l'origine de cette catastrophe, car elle n'avait jamais réussi à se souvenir ce qu'elle avait fait cette nuit précise. Elle se rappelait seulement descendre les escaliers déjà en flamme en hurlant de peur, son doudou à la main. Déjà adolescente pourtant, c'était la seule chose qu'elle avait pensée à prendre avant de sortir de sa chambre en trombe. Sa mère à ses côtés, elle avait regardé la maison se consumer sans réaliser un seul instant que son père était en train de mourir d'asphyxie dans son bureau à l'étage. Cette scène l'avait toujours hantée. Le feu, partout, où qu'elle regarde. Et ce doute persistant qui revenait régulièrement. Qui avait allumé ce feu dans la cuisine ?

Thompson avait parfaitement remarqué son trouble, mais il la fit tout de même venir dans son bureau en fin de journée pour le compte-rendu quotidien qu'elle devait lui détailler point par point. Il se termina évidemment par des questions un peu trop personnelles, comme d'habitude. Mais Evaline avait l'habitude maintenant, bien qu'elle n'aurait préféré ne pas l'avoir.

« Vous ne vous souvenez vraiment de rien de cette nuit-là ?persistait Thompson une fois de plus, vous en êtes sûre et certaine ?

-Pourquoi tenez-vous tant à savoir si je me rappelle de quoi que ce soit sur cette terrible nuit ?s'énerva finalement la jeune femme en fixant l'homme grisonnant du regard, je ne comprends même plus votre but.

-Mon but est simplement d'avoir la vérité, expliqua calmement le supérieur de la brunette, j'aime aller au bout des choses. Même si ça ne plaît pas à tout le monde...Vous n'avez réellement aucun souvenir du départ de l'incendie ?

-Puisque je vous dis que je ne l'ai pas allumé !gronda la brune en regardant méchamment son chef.

-Je n'ai jamais dit le contraire, contra flegmatiquement Thompson en relevant un sourcil, avez-vous quelque chose à vous reprocher ? »

La jeune femme se tut et croisa les bras sur sa poitrine en gardant le silence. Elle en avait assez de ses questions, elle en avait assez de ses soi-disant "compte-rendu" qui se transformaient, la plupart du temps, en interrogatoire pur et simple. Interrogatoire qui menait Evaline, en général, à aller fumer une fois sortie de la maison d'édition. Ce soir-là ne manqua pas. Une fois son "entretien" terminé, la jeune femme sortit fumé trois ou quatre cigarettes à l'extérieur du bâtiment avant de prendre la route pour rentrer chez elle. La neige se mit à tomber tandis qu'elle roulait et elle dut ralentir. Elle mit encore plus de temps que d'habitude à rentrer chez elle.

Eoin l'attendait, comme tous les soirs depuis qu'elle l'avait fait entrer dans sa maison pour la première fois. Lorsqu'elle entra dans le salon, il était en train de mettre la table et elle entendit aussitôt crépiter quelque chose à sa droite. Tournant vivement les yeux, elle vit avec panique que son compagnon avait eu la bonne idée d'allumer un feu dans sa cheminée. Celle-ci n'ayant pas été utilisée depuis qu'Evaline avait achetée la maison, le brun avait dû la faire nettoyer quelques jours avant peut-être, pendant qu'elle était au travail très probablement. Il pensait sûrement lui faire une agréable surprise. Ça pour une surprise...s'en était une. . .

Ils se mirent tous deux à table, lui souriant, elle souriant à peine mais d'un air tendu en essayant pourtant d'ignorer qu'un feu brûlait à quelques mètres d'elle. Eoin avait même préparé à manger. C'était délicieux, mais le goût de cigarette gâchait, évidemment, toutes les saveurs. Evaline n'avait pas oublié ce côté vraiment dérangeant. Son goût n'était plus vraiment ce qu'il était. Encore moins depuis ses derniers jours puisqu'elle mangeait, la plupart du temps, des sandwichs faits à la va-vite.

« Tu ne te sens jamais seule dans ton travail ?l'interrogea soudainement Eoin en lui jetant un coup d'œil tandis qu'il lui servait une nouvelle part de tourte à la viande, je veux dire...tes collègues sont sympas ?

-Je dois avouer que je n'évalue pas leur travail à partir de ça, sourit nerveusement Evaline en faisant pourtant un effort pour paraître naturelle, alors j'ignore s'ils sont "sympas" ou quoi que ce soit d'autre...

-Tu as des amis alors ?sourit légèrement le brun en voyant bien qu'elle faisait son possible pour paraître moins froide, des gens capables de te soutenir en cas de coup dur.

-Tu essaies de me dire quelque chose ?railla gentiment la brunette en avalant un morceau de tourte et en sentant immédiatement un goût de cendre dans sa bouche et son nez.

-Je t'ai déjà parlé de mon travail ?demanda Eoin en croisant les mains sur la table, je ne sais même plus si je t'ai dit ce que je faisais comme travail... »

La brune haussa les épaules en signe d'ignorance en souriant cette fois sincèrement avant de piquer un nouveau morceau de tourte avec sa fourchette. Le compagnon de la jeune femme sourit encore plus en la regardant un instant avant de baisser les yeux pour se concentrer sur ses souvenirs.

« Je suis médecin de formation, commença-t-il calmement, enfin...chirurgien plus exactement. Enfin bref...Quand j'étais encore en hôpital, on nous avait dit qu'une fois nos études terminées, il nous faudrait absolument trouver des personnes avec qui avancer et progresser pour pouvoir se soutenir sur des opérations lourdes. Certains patients nécessitaient parfois que plus de trois chirurgiens différents se penchent sur leur cas. Alors il fallait absolument que ces trois médecins s'entendent sur la manière de procéder. J'ai donc du faire confiance à des gens en qui je n'aurais pas eu confiance un seul instant en temps normal. Mais c'était nécessaire. Tu vois ce que je veux dire ?

-Tu veux que je me fasse des amis, résuma Evaline en haussant un sourcil comme si elle s'offusquait de sa remarque.

-Plus ou moins oui, s'amusa aussitôt Eoin après avoir regardé quelques secondes la brunette.

-D'accord, accepta la jeune femme comme si elle signait un contrat tout en essayant de terminer son assiette, je vais essayer de me faire des amis alors. »

Le repas se termina parfaitement bien, même si, au bout d'un moment, Evaline cessa de manger. Lorsque vint l'heure d'aller se coucher et qu'elle se dirigea vers Eoin pour le saluer avant de monter à l'étage, il la retint par le bras après l'avoir embrassée avec douceur. Elle le regarda d'un air interrogatif et il l'attira délicatement à lui avant de l'embrasser à nouveau. La jeune femme sourit et lui effleura la joue avant de se relever de lui.

« Le deuxième est pour me souhaiter bonne nuit ?sourit la brune en regardant son compagnon.

-Depuis quand t'es-tu mise à fumer ?répliqua calmement ce dernier en ne souriant plus du tout, tu sais que ça n'est pas la solution à quelque problème que ce soit n'est-ce pas ?

-C'est le chirurgien qui parle ?ironisa Evaline de sa voix presque grinçante.

-Evaline, dis moi, insista pourtant Eoin sans prendre tout cela à la rigolade un seul instant, s'il te plaît. Je peux t'aider si tu as des problèmes.

-Je ne suis pas une droguée, pouffa franchement la brunette alors que son compagnon faisait glisser sa main le long de son bras pour passer ses doigts entre les siens. Ne t'inquiète pas, chirurgien des cœurs, je te donnerai mes poumons si je meurs avant toi, s'ils sont encore viables s'entend. »

Eoin eut beau la regarder sévèrement avec une pointe d'inquiétude dans les yeux, elle ne fit que lui sourire sans répondre à sa question première et se défit sans résistance de sa main pour finalement monter à l'étage. Elle s'endormit difficilement et lorsqu'elle trouva le sommeil, ce ne fut que pour retourner à ce fameux soir de l'incendie...Elle cauchemarda une bonne partie de la nuit avant de finalement abandonner l'idée de dormir.

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