Chapitre 14
Désolée pour le léger retard, j'ai fini de traduire ce chapitre hier soir et après j'étais trop morte pour le relire... 😅
Chapitre 14
Tony freina d'un coup sec en se garant sur le bord de la route, devant l'école. Il prit à peine le temps de se positionner correctement avant de sortir de la voiture à toute vitesse. Le long trajet n'avait rien fait pour calmer son angoisse. La seule chose qui le ferait serait de voir son gamin. Il arriva devant la porte d'entrée et s'arrêta pour passer une main le long de sa veste de costume, un geste automatique, avant de se rendre compte qu'il n'en portait même pas une. Il avait quitté la maison à vitesse grand V seulement vêtu d'un pantalon sombre et d'un t-shirt. Il n'avait jamais laissé personne le voir en public habillé de cette manière, d'aussi loin qu'il se souvienne. Merde.
Au moins, il avait pris ses lunettes de soleil. Il secoua la tête avant de prendre une profonde inspiration, puis il ouvrit les portes et se dirigea d'un pas confiant vers l'accueil. Il n'était entré dans l'école de Peter que quelques fois, avant ça, mais c'était suffisant pour se rappeler de l'endroit où il devait se rendre.
Il fit de son mieux pour cacher l'angoisse qui courait sous sa peau en entrant dans l'accueil comme s'il possédait l'école. La secrétaire était au téléphone et ne lui lança même pas un regard. Heureusement, il n'y avait personne d'autre.
Il se râcla la gorge et s'annonça :
- Je suis venu chercher Peter Parker.
La secrétaire leva les yeux et sa mâchoire se décrocha.
- Heum, il va falloir qu'on se rappelle, Jan.
Elle raccrocha le téléphone et s'assit un peu plus droite en lui demandant d'un ton professionnel :
- Et vous êtes ?
Il haussa les sourcils en lui lançant son meilleur regard signifiant « tu plaisantes j'espère ? ».
- Heum, oui, c'est vrai. M. Stark. Je vais juste, euh – est-ce qu'il sait que vous êtes là ?
- Non, mais je suis sa liste de contact, là, répondit-il en faisant un vague geste de la main.
May l'avait mis dessus en cas d'urgence avant que Peter ne disparaisse. Il se dit que les registres étaient toujours les mêmes.
Elle cligna des yeux et tapa quelque chose sur son ordinateur, regardant l'écran.
- Oh. C'est vrai, dit-elle avec surprise.
- Ouais, vous pouvez l'appeler du coup ? demanda-t-il en essayant de ne pas laisser son impatience prendre le dessus, son index tapotant malgré tout contre le comptoir.
- Bien sûr.
Elle regarda de nouveau l'écran de son ordinateur.
- Il semble être en Chimie, avec Mrs. Fullbright, en ce moment. Laissez-moi juste l'appeler pour lui demander de venir.
Tony attendit qu'elle prenne le téléphone et fasse ce qu'elle avait annoncé.
- Il arrive, M. Stark, l'informa-t-elle une fois qu'elle eut raccroché, comme s'il n'avait rien entendu de la conversation.
Elle lui tendit un registre.
- Si vous pouviez signer ici, s'il-vous-plait.
- Je n'aime pas que l'on me tende des choses, dit-il sans le prendre.
Ils se regardèrent pendant quelques instants. Il vit qu'elle était en train de se demander s'il plaisantait ou s'il était sérieux. Quand il ne fit aucun geste, elle le posa sur le comptoir juste devant lui.
Il y regarda de plus près et sortit son propre stylo de sa poche, notant le nom de Peter, l'heure et la date, avant de raturer sa signature.
- Si ça finit sur Ebay, je saurai qui poursuivre, lui dit-il sérieusement en lui rendant le registre.
L'idée d'avoir sa signature juste en face du nom de Peter sur un formulaire scolaire le rendit mal à l'aise. Il ne faudrait pas beaucoup d'imagination pour comprendre que ça voulait dire qu'il était proche du petit. Il n'aimait pas l'idée qu'on puisse les lier, pour le bien de Peter, même s'il était Spider-Man.
- Je ne me permettrais pas, rétorqua la jeune femme, offusquée qu'il ait pu penser ça.
- Bien, acquiesça-t-il, et la porte de l'accueil s'ouvrit derrière lui.
- Vous vouliez me voir, Mrs. Schmidt ? demanda la voix de Peter.
Tony se retourna et vit la surprise traverser les traits de Peter. La vision de son gamin bien vivant devant lui chassa les rémanences de terreur pure qui demeuraient dans sa poitrine.
- Euh, M. Stark ?
- M. Parker, répondit Tony en haussant un sourcil dans sa direction.
Peter s'était beaucoup amélioré pour l'appeler Tony, dernièrement.
- M. Stark est venu te récupérer, expliqua la secrétaire.
- Oh.
Les sourcils de Peter se froncèrent.
- Allez, viens, dit Tony en agrippant son épaule pour le guider vers la porte.
- Passez une bonne journée, les interpela Mrs. Schmidt.
Peter, avec ses manières impeccables, la remercia, mais Tony fit juste un vague signe de la main en guise d'au revoir.
- Tu as toutes tes affaires ? demanda Tony.
Tout ce qu'il voyait était un sac à dos sur l'épaule du gamin.
- Non. Elles sont dans mon casier.
- D'accord. On va les chercher alors.
- Heum, non pas que je ne sois pas content de te voir, et tout, mais, euh, qu'est-ce que tu fais là ? demanda Peter tandis qu'ils longeaient le couloir en direction de son casier.
- Je te récupère, répondit Tony en décidant de rester simple pour le moment.
- Est-ce qu'il se passe quelque chose ? Est-ce qu'il y a, genre... une mission ? chuchota Peter en se débattant avec le cadenas de son casier, avant de l'ouvrir.
- Non. Et même si c'était le cas, tu ne viendrais pas. Tu te rappelles ?
Peter roula des yeux en fourrant plus de livres dans son sac à dos.
- Alors pourquoi t'es là deux heures plus tôt que prévu ?
Au moment où il posa la question, Peter se figea et leva les yeux vers lui avec un regard rempli de frayeur.
- Tout le monde va bien ? Pepper et Morgan –
- Tout le monde va bien, gamin. T'inquiète pas.
- Alors tu me récupères plus tôt juste comme ça ? Je vais manquer mon contrôle d'Espagnol, se plaignit Peter en remettant son sac à dos sur son épaule, puis sortit un autre sac de son casier.
- Tu pourras rattraper ton contrôle d'Espagnol, répondit Tony en lui prenant le sac.
- Mais – commença à argumenter Peter, mais il fut alors distrait par le sac que Tony lui prit. Je – je peux le porter. T'es pas obligé de –
- C'est bon. Je l'ai, dit Tony. Allez, on y va.
Peter ferma son casier avec un soupir.
- Tony, qu'est-ce qui se passe réellement ?
- On ne va pas en parler ici, dit Tony en posant une main dans le dos de Peter pour le guider vers la sortie.
- Donc quelque chose ne va pas, rétorqua Peter en fronçant les sourcils mais en continuant à marcher.
- On peut dire ça.
Tony enroula un bras autour des épaules du gamin.
- Mais on va trouver une solution.
Peter le regarda avec inquiétude, mais ne dit rien de plus, et laissa Tony le guider hors de l'école et jusqu'à la voiture. Tony, lui, appréciait le soulagement qu'il ressentait d'avoir Peter, en sécurité, près de lui.
Son cœur tambourinant s'était finalement calmé, le temps qu'il mette sa ceinture dans l'Audi, mettant la voiture en marche, en direction de la maison du lac.
- Donc... qu'est-ce qui se passe ? demanda Peter en le regardant d'un air suspicieux.
- On en parlera quand on sera à la maison, répondit Tony, serrant plus fort le volant entre ses doigts en essayant de ne pas penser à la forme inanimée de son gamin chutant d'un immeuble.
Peter lui lança un regard indéchiffrable, mais au lieu de corriger le fait qu'il avait fait référence à la maison du lac comme à sa maison, il demanda :
- Je vais avoir des problèmes ?
- Non.
- Ok..., répondit Peter en plissant les yeux.
- Comment ça se passe avec la nutritionniste ? demanda Tony en changeant de sujet.
Peter haussa les épaules.
- Elle me fait manger des shakes tout le temps, mais à part ça, ça va.
Tony hocha la tête. Il savait déjà ça. Nicole lui avait envoyé le programme qu'elle avait fait pour Peter dans la semaine.
Peter regarda par la fenêtre pendant quelques minutes de plus, avant qu'il ne rompe le silence pour demander :
- Alors il n'y a vraiment pas de genre de fin du monde ou quoi ?
Même si Tony était inquiet au-delà des mots, sa bouche s'incurva en un sourire.
- Non. Et bah, t'es devenu parano quand j'étais pas là.
Le scepticisme de Peter était visible.
- Il faut qu'on parle de quelque chose, mais ça peut attendre qu'on soit à la maison, dit Tony.
- Mais ça ne pouvait pas attendre la fin de l'école ? demanda Peter, confus.
- Non, répondit Tony.
- Ça n'a aucun sens, rétorqua Peter en fronçant les sourcils.
- Pas besoin, dit Tony. Parle-moi un peu de ta journée maintenant.
Peter le regarda pendant quelques longues secondes avant de se rendre compte qu'il n'avait aucune chance de faire parler Tony d'avantage, donc il laissa tomber et répondit :
- Ça a été.
Mais il n'élabora pas, ce qui ne lui ressemblait pas. En temps normal, il parlerait à toute vitesse et ferait de grands gestes pour tout décrire. Comment Tony avait pu manquer ça ?
- Comment va ton ami, Ted ?
- Ned, le corrigea Peter en roulant des yeux, mais cela lui tira au moins un sourire. Il va bien.
Ce sujet fit parler Peter. Il lui expliqua ce sur quoi ils travaillaient à l'école, et sur le fait que Ned s'inquiétait en pensant que les Avengers allaient venir l'arrêter pour avoir aidé Peter, ce qui fit rire Tony.
Avec un peu plus d'insistance, Peter lui parla des entrainements du Decathlon et du nouveau planning de travail de May et du fait qu'il avait essayé d'apprendre à cuisiner mais que c'était bien plus difficile que prévu. La conversation atteignit finalement le point où ils parlaient librement. Mais Peter n'était toujours pas aussi heureux et bavard que d'habitude. Il n'était pas le petit dont Tony se rappelait.
Et il ne mentionna jamais aucun cauchemar ni son manque de sommeil.
Il était même très loin d'admettre qu'il se débattait toujours avec ses démons.
Maintenant que Tony savait où regarder, les signes étaient visibles comme le nez au milieu de la figure.
*****
Le chemin du retour ne sembla pas aussi long ni aussi terrifiant que le trajet aller en direction de l'école de Peter. Avoir Peter avec lui dans la voiture avait fait cesser le pire de son angoisse, et ils entrèrent dans l'allée de la maison du lac en un rien de temps.
Tony gara la voiture et en sortit. Peter le suivit silencieusement.
- Pourquoi j'ai le sentiment que je vais me faire crier dessus ? demanda Peter dès qu'ils entrèrent dans la maison et Tony ferma la porte derrière lui.
- On n'a pas la conscience tranquille ? suggéra Tony.
- Si, rétorqua Peter en fronçant les sourcils. Est-ce que je vais me faire crier dessus ?
- Non.
Ce fut à Tony de froncer les sourcils.
- Pourquoi je te crierais dessus ?
- Je sais pas, mais t'as l'air... bizarre.
- J'ai l'air bizarre ? Bizarre dans quel sens ? demanda-t-il en haussant un sourcil, puis il déposa le sac de Peter aux pieds des escaliers
- Un peu... distrait ? Agité ? dit Peter, déposant son sac à dos à côté de son sac de voyage, et suivit Tony dans le salon. Comme si j'avais fait un truc pour lequel tu te demandes comment me crier dessus.
Tony souffla un rire sans joie.
- Je ne crie pas.
Peter lui lança un regard incrédule.
- Si, tu cries.
- Cite-moi une fois, rétorqua Tony en levant un doigt.
- Euh, cette fois où j'ai merdé et séparé ce ferry en deux –
- Ok, je te l'accorde, mais c'était il y a longtemps et je me suis amélioré depuis. Il va falloir que tu me donnes quelque chose de plus récent que ça.
- Quand on allait sur Titan et que tu as découvert que je t'avais suivi.
Ce n'était pas aussi récent que ça pour Tony, mais ça l'était pour Peter.
- Je n'ai pas crié. J'ai parlé fermement et d'une voix légèrement haussée.
- C'est genre exactement la définition de crier.
- Restons-en-là, dit Tony en s'asseyant sur le canapé, puis il ajouta rapidement : mais je n'ai pas crié sur toi.
Peter roula des yeux mais le laissa avoir le dernier mot.
- Ok, donc discussion sérieuse maintenant. Tu n'as pas vraiment eu tort. Tu as fait quelque chose. Je ne vais pas te crier dessus pour ça, mais c'est quelque chose dont il faut qu'on discute, continua Tony en tapotant la place juste à côté de lui.
- Ce quelque chose, c'est la raison pour laquelle tu es venu me chercher plus tôt ? demanda Peter en s'asseyant.
- Oui.
- Je...
Tony voyait bien que Peter était en train de se triturer les méninges.
- Je n'ai aucune idée de ce que j'ai pu faire.
- C'est pas grave, répondit Tony en se déplaçant de façon à ce qu'il soit face à Peter, sur le canapé. On va en parler. D'abord, je veux que tu répondes à une question pour moi, en toute honnêteté.
- Ok...
- Comment tu vas ? demanda-t-il en gardant la question légère.
- Heum, ça va, dit Peter en haussant les épaules, mais ses yeux se baissèrent vers le sol, une des habitudes qu'il avait prouvant qu'il mentait.
- J'ai dit que je voulais que tu me répondes avec honnêteté, Pete, rétorqua Tony prenant son menton entre ses doigts pour que leurs yeux se croisent.
Il se pencha légèrement vers l'avant et demanda à nouveau, lentement :
- Comment tu vas ?
- Je...
Peter s'interrompit pour s'humecter les lèvres.
- Ce n'est pas une question piège, gamin. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Dis-moi juste, dit Tony, essayant d'être rassurant.
- Je sais pas, marmonna Peter, et Tony vit qu'il voulait rompre le contact visuel, mais il ne le laissa pas faire. Pas... super... j'imagine ?
Peter haussa de nouveau les épaules et Tony relâcha son menton.
- Ok, acquiesça Tony, puis il continua d'une voix légère, utilisant une technique que son thérapeute avait utilisé sur lui dans le passé. Dis-moi-en plus. Qu'est-ce que tu veux dire par « pas super » ?
- J'ai juste...
Peter se tordit les doigts et tourna son regard vers la fenêtre au lieu de Tony, avant d'admettre :
- Je me suis pas senti très bien. Et c'est sûr, c'était logique avant, parce que tu n'étais plus là, et j'étais triste genre tout le temps, mais maintenant tu es de retour, mais je suis toujours...
Les sourcils de Peter se froncèrent et Tony attendit que son gamin essaie de comprendre ses émotions pour mettre des mots dessus.
- Mais je suis toujours pas redevenu moi-même, admit Peter, et il baissa les yeux sur ses mains en marmonnant, de sorte que Tony l'entendit à peine : et je sais pas pourquoi.
- Mmh, fit Tony, avant de tendre la main pour la poser sur l'épaule de Peter et serrer brièvement en guise de réconfort. Je pense savoir pourquoi.
Peter leva les yeux vers lui, surpris.
- Vraiment ?
- Tu es fatigué la journée, mais le soir tu n'arrives pas à dormir. Tu n'as pas d'appétit. Les choses que tu aimais avant n'ont plus d'intérêt. Tu as du mal à te concentrer à l'école. J'ai raison ?
Les yeux de Peter s'écarquillèrent et il répondit, d'un ton incertain :
- O-ouais. Comment – comment tu sais ?
- Parce que je l'ai vécu, gamin.
Tony pressa de nouveau son épaule et continua d'une voix prudente et neutre :
- Ça s'appelle une dépression.
Le visage de Peter se tordit d'incrédulité, et il secoua la tête.
- Je suis pas – je suis pas déprimé. Je suis pas triste tout le temps. Je veux dire, je l'étais avant, quand tu – quand tu n'étais pas là, mais je le suis plus maintenant. Je suis juste... pas heureux ?
- Parfois c'est comme ça que ça se manifeste, gamin, dit Tony. Tu n'as pas à être triste tout le temps pour être déprimé.
Peter se mordilla la lèvre d'un air incertain, mais au moins il écoutait et ne le contredisait pas.
- Je pense que tu fais une dépression, Pete, dit doucement Tony.
Peter fronça les sourcils, mais il sembla le prendre en considération.
- Peut-être..., admit-il enfin.
- Il n'y a pas de honte à ça, continua Tony en s'approchant davantage. Comme je te l'ai dit. J'ai connu ça. Parfois, même les super-héros ont besoin d'un peu d'aide.
Peter le regarda avec hésitation.
- Ouais ?
- Ouais, acquiesça Tony.
- Quel... quel genre d'aide ? demanda le gamin, ses sourcils toujours froncés.
- Je vais trouver quelqu'un à qui tu peux parler. C'est le premier pas.
- Je te parle à toi, commenta Peter, et cela soulagea Tony parce qu'il voyait que le gamin essayait d'être drôle.
- Quelqu'un d'autre que moi. Mais tu sais que tu peux toujours venir me parler aussi, gamin, dit Tony en le regardant dans les yeux avec sérieux.
- Je sais, sourit Peter.
Tony lui sourit en retour.
Les sourcils de Peter se froncèrent de nouveau.
- Donc... quand tu dis que tu veux que je parle à quelqu'un, tu veux dire, comme un thérapeute, c'est ça ?
Tony hocha la tête.
- Je pense que ça pourrait être un bon début. Peut-être un psychiatre aussi.
Définitivement un psychiatre aussi. Il avait le sentiment que Peter allait avoir besoin d'une aide pharmacologique en premier lieu, ce qui était un problème pour lequel Tony allait avoir besoin d'un peu d'aide pour résoudre l'équation que représentait le métabolisme optimisé du petit.
Peter soupira.
- Ça semble excessif.
- Ça ne l'est vraiment pas. Crois-moi, dit Tony en lui faisant un autre sourire. Tu me fais confiance, non ?
- Evidemment.
- Ok, acquiesça Tony, puis il prit une profonde inspiration et passa une main dans ses cheveux, un de ses tics nerveux. J'ai une autre question. Et elle est vraiment importante.
Peter cligna des yeux d'un air confus.
Tony se rapprocha de lui et prit le visage du gamin entre ses mains, gardant une expression sérieuse.
- Et je veux que tu me promettes de me dire la vérité.
- Ok, murmura Peter.
- Promis ?
Peter acquiesça.
- Je veux t'entendre le dire.
- Je – je te le promets.
Il plongea son regard dans celui de Peter, puis lui demanda :
- Est-ce que tu as déjà eu envie de te faire du mal ?
- Non, répondit rapidement Peter.
- Jamais ? insista Tony.
Le gamin cligna des yeux, fronçant les sourcils. Tony pouvait presque voir ses pensées tourbillonner. Son hésitation était une réponse suffisante. Non pas que Tony ait réellement eu besoin d'une réponse. Il avait vu la preuve de ses propres yeux.
- Peter, insista-t-il à nouveau quand le petit ne répondit pas.
- Pas – pas vraiment.
- Pas vraiment c'est pas un non, dit Tony en frottant ses pouces contre les joues de Peter. Parle-moi, mon grand. S'il-te-plait. Tu n'auras aucun problème. Je veux juste t'aider.
- J'ai – j'ai jamais eu envie, nia Peter, mais ça semblait faible.
Tony continua de le regarder, dans l'attente.
- Pas...
Peter déglutit durement avant d'admettre :
- Pas dernièrement.
- Donc tu as déjà eu envie ? Avant ?
Le pied de Peter tapotait nerveusement le sol de nervosité.
- Quand... quand tu n'étais pas là, admit Peter. C'était dur.
- Je sais, murmura Tony, tenant toujours le visage de Peter entre ses mains tandis qu'il attendait patiemment.
- C'était pas tout le temps. C'est même arrivé très peu de fois. Peut-être juste deux ou trois fois ? Et je... j'ai jamais rien fait, jamais... agi, dit Peter en baissant les yeux. Je suis désolé.
- Hey, répondit Tony, ce qui fit lever les yeux de Peter et leur regard se croiser à nouveau. Ce n'est pas grave. Merci de me l'avoir dit.
Les yeux de Peter se remplirent de larmes.
- Est-ce que May est au courant de ça ? demanda Tony, gardant une voix basse même s'il n'y avait personne ici pour entendre leur conversation.
Peter secoua légèrement la tête.
- N-non. Personne ne sait.
- D'accord, répondit Tony en rapprochant la tête de Peter pour embrasser son front. Ça va aller.
Une larme s'échappa de son œil et Tony la chassa de son pouce.
- Comment – renifla Peter, comment tu sais ?
Tony savait qu'il pouvait faire une petite blague en disant qu'il savait tout, et alléger l'atmosphère, mais il ne voulait pas faire ça, alors il répondit honnêtement.
- Quand je suis descendu à l'atelier aujourd'hui, F.R.I.D.A.Y. m'a dit qu'il fallait que je visionne une alerte qui provenait de ton costume, alors c'est ce que j'ai vu. J'ai regardé la vidéo d'enregistrement de ton costume aujourd'hui, dit Tony en relâchant le visage de Peter.
Tony vit l'exact moment où Peter comprit de quoi il parlait. Les yeux du gamin s'écarquillèrent de surprise, avant de prendre une teinte chagrinée.
- Tu as vu ça ? demanda le petit d'une voix un peu aigue. Quand je suis tombé ?
Tony acquiesça.
- C'était – c'était juste une erreur, dit Peter. J'ai pas... j'ai pas planifié ça. Je n'essayais pas de...
- Te tuer ? finit crûment Tony, sans mâcher ses mots.
- J'essayais pas de faire ça, répéta Peter, mais les mots semblèrent incertains et faibles, comme s'il n'était pas sûr de lui. Je – je ferais pas ça.
- Ok, dit Tony sans argumenter. Mais si jamais tu as une telle pensée, je veux que tu me le dises. Tu m'appelles ou tu viens me voir. D'accord ?
- D'accord, murmura Peter.
Tony soupira.
- Cette vidéo m'a vraiment fait peur, gamin.
- Je sais.
- Je veux pas te perdre.
- Tu me perdras pas, répondit Peter, et Tony aurait voulu plus que tout au monde que Peter puisse vraiment lui promettre ça.
La vérité était qu'il avait déjà survécu une fois à la perte de Peter Parker, mais qu'il ne pensait pas pouvoir le refaire.
- Tu sais que je t'aime, dit Tony.
Il ne l'avait jamais clairement dit avant, et c'était l'un de ses plus grands regrets.
- Je sais, répondit Peter, et Tony sut qu'il essayait d'imiter la scène dans Star Wars où Han Solo disait cette répliqua à Leia.
- Sale gosse, souffla Tony en lui ébouriffant les cheveux.
Peter sourit.
- Je t'aime aussi, Tony.
Tony lui sourit en retour.
- Je t'aime plus que trois fois mille, ajouta Peter, et les yeux de Tony commencèrent à picoter.
- Viens là, gamin, dit-il en tirant sur son bras.
Peter se laissa facilement faire.
Tony prit une profonde inspiration, inspirant la fragrance des cheveux de Peter tandis qu'ils s'enlaçaient.
- Tu sais que tu es mon fils, pas vrai ? On s'en fout de la biologie, marmonna Tony, voulant faire sortir tout ça.
Il n'était pas aussi honnête, d'habitude, mais avec Peter, il ne voulait rien gâcher. Pas maintenant qu'ils avaient cette seconde chance. Pas quand son gamin souffrait et avait besoin de tout l'amour et de tout le réconfort possibles.
- Ouais, souffla Peter en le serrant plus fort.
- Ok, très bien. Donc tu sais que je suis là pour toi, dit Tony.
Peter acquiesça contre lui.
- Je suis désolé de ne pas avoir été là, avant, mais je le suis maintenant. Alors on va traverser ça en semble, d'accord ?
Peter acquiesça de nouveau.
Tony savait qu'il fallait qu'ils discutent d'autres choses encore, qu'ils fassent d'autres choses, mais il y aurait du temps pour tout ça plus tard.
Pour l'instant, il appréciait simplement le fait de tenir son enfant contre lui.
****
Après sa discussion avec Peter, Tony s'était senti rassuré. En tout cas, suffisamment pour qu'il ne pense pas qu'il soit nécessaire de placer Peter sous une surveillance constante. Mais ce soir-là, une fois que ses deux enfants soient allés au lit, et qu'il eut assez de temps dans son atelier pour regarder d'autres vidéos du costume, ainsi que toutes les autres vidéos surveillance que Tony put trouver concernant Peter, notamment celles où Peter essayait de trouver un moyen de le ramener, Tony dut faire un effort monumental pour ne pas changer d'avis.
Quand Tony regarda Peter tester le réceptacle à nanoparticules et qu'il dysfonctionna, l'envoyant heurter le mur si fort qu'il le tordit, et avoir besoin de dix minutes pour arriver à se lever, Tony dut effectuer des exercices de respirations. Par ailleurs, l'inquiétude de Karen à propos de l'imprudence de Peter avait beaucoup plus de sens quand elle se jouait devant ses yeux.
Peut-être que Peter n'avait pas été clairement suicidaire, mais il était certain qu'il n'avait pas vraiment cherché à prévenir sa mort.
- F.R.I.D.A.Y., arrête les vidéos, ordonna Tony et la projection disparut devant lui.
Il jeta ses lunettes sur le bureau et se frotta les yeux. Il ne pouvait pas en voir plus ce soir.
Il se leva et retourna à l'étage, souriant quand il vit Pepper assise sur le canapé, vêtue d'un pantalon de yoga et d'un de ses sweat Stark Industries, un ordinateur sur les genoux et un verre de vin dans la main. C'était une vue agréable. Il avait sa femme et ses deux enfants sous le même toit.
- Salut, chérie, dit-il en s'asseyant à côté d'elle, hanche contre hanche.
- Hey.
Elle se pencha vers lui pour embrasser sa joue.
- Longue soirée ?
- Ouais.
Elle se retourna vers l'ordinateur et reprit où elle en était. Tony regarda par-dessus son épaule. Elle travaillait sur un rapport pour le comité de SI. Une chose qu'il détestait faire et qui n'avait aucun intérêt, mais Pepper était très douée pour ça.
Il déposa sa tête sur son épaule et regarda l'écran d'un air morne tandis qu'elle travaillait. C'était presque apaisant. Elle s'arrêtait par intermittence pour prendre une gorgée de son verre de vin, mais le reste du temps elle travaillait en autorisant Tony à s'appuyer contre elle. Bon sang, il l'aimait. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait failli manquer de passer le reste de sa vie à ses côtés. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait failli ne pas voir Morgan et Peter grandir.
- Hey, dit doucement Pepper, et il remarqua qu'elle le regardait avec un froncement de sourcils. Ça va ?
Il ne répondit pas, ne voulant pas l'inquiéter, mais ne souhaitant pas mentir non plus.
Il ne se rendit pas compte que des larmes silencieuses roulaient le long de ses joues, jusqu'à ce que Pepper pose une main sur sa joue. Il ferma les yeux et s'appuya contre sa main.
Elle posa l'ordinateur sur la table basse et se retourna pour le prendre dans ses bras, caressant son visage et ses cheveux de façon réconfortante.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle.
- Je t'aime. Et... j'ai failli manquer ça, murmura-t-il contre son cou.
- Mais tu es là, contra-t-elle.
- Je suis désolé d'avoir brisé ma promesse, murmura-t-il.
Après le Snap, il avait raccroché l'armure d'Iron Man. Il s'était retiré. Il avait promis à Pepper qu'il arrêtait. Qu'il n'y aurait plus de risque, juste une vie de famille. Et ensuite, Steve, Nat et Scott s'étaient pointés chez lui et cette promesse avait été brisée. Et ensuite il était mort.
- C'est rien, chuchota Pepper en passant une main dans ses cheveux avant d'embrasser son front. Tu devais le faire. Tu devais ramener Peter. Et tu l'as fait. Tu as réussi.
Aucun d'eux ne dit quoi que ce soit d'autre. Ils se tinrent l'un l'autre pendant un moment, jusqu'à ce que Tony soupire et s'écarte.
Il embrassa chastement Pepper et avoua :
- Je ne pense pas que le gamin aille bien.
- Comment ça ? demanda Pepper en fronçant les sourcils.
- Je pense qu'il fait une dépression.
L'inquiétude voila les yeux de Pepper.
- May m'a appelé. Elle m'a dit qu'il ne dormait pas. Et après j'ai vu une vidéo de son costume, datant de quand je n'étais pas là, et ça m'a vraiment inquiété. Ça – ça avait l'air grave.
- Grave à quel point ?
- Au point où il a tenté de se tuer.
La respiration de Pepper se coupa.
- Il a dit que c'était pas le cas, essaya de la rassurer Tony.
Il savait qu'elle était devenue proche de lui quand il avait disparu.
- Et tu le crois ?
- Je sais pas. Je crois. Je le veux, soupira Tony.
Il était presque sûr qu'il croyait le gamin, mais une part de lui était inquiète. Doutait.
- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Je lui en ai parlé. Je vais le faire voir quelqu'un. Il a accepté, dit Tony en haussant les épaules. Et je pense qu'on verra après.
- Mh, acquiesça Pepper.
- Il y a quelque chose d'autre que j'ai envie de faire, ajouta-t-il précipitamment.
Pepper plissa les yeux d'un air suspicieux.
- Quoi ?
Il prit une profonde inspiration et continua :
- Je veux qu'on retourne vivre en ville. Je veux être plus proche de Peter. Et je sais que je t'ai promis qu'on vivrait ici, mais je pense –
- D'accord, l'interrompit Pepper.
- D'accord ? répéta Tony en fronçant les sourcils, confus.
- D'accord, on retourne vivre en ville, clarifia-t-elle.
- Juste comme ça ?
Il n'arrivait pas à croire qu'elle ait accepté aussi facilement.
- Juste comme ça, acquiesça-t-elle avec un sourire.
- Mais, et Morgan ?
- Elle va venir avec nous aussi, plaisanta Pepper.
Tony roula des yeux.
- C'est pas ce que je voulais dire.
- Je sais. Et grandir ici a été une bonne chose pour elle, mais elle grandit encore. Peut-être que ce serait bien qu'elle passe un peu de temps en ville. Qu'elle soit exposée à plus de choses. Plus de cultures. Surtout si vivre en ville est ce que tu penses être le mieux pour Peter, raisonna Pepper.
- Je le pense, dit Tony. J-j'ai besoin d'être plus proche de lui. Aujourd'hui j'ai vu cette vidéo et il m'a fallu presque deux heures pour aller le chercher. Je peux pas être aussi loin de lui. Surtout s'il souffre comme ça.
- Alors c'est réglé, acquiesça Pepper. J'appellerai notre agent immobilier demain matin.
Tony sourit.
- Je pensais que ce serait plus difficile que ça.
Pepper secoua la tête.
- Non. Pas si c'est ce dont Peter a besoin. C'est ton fils aussi. Déménager à New-York ne fera pas de mal à Morgan, mais rester ici pourrait faire du mal à Peter, alors on retourne à New-York. Ce n'est pas une décision compliquée.
- Je t'aime, déclara Tony en l'embrassant. Et tu sais, on n'aurait pas besoin de vendre cet endroit. On pourrait toujours revenir les week-ends ou n'importe quand, d'ailleurs.
- Evidemment, sourit Pepper, et ses yeux pétillaient quand elle se pencha vers lui pour l'embrasser.
Il ferma les yeux.
- On va se coucher ? suggéra-t-il.
- On va se coucher, acquiesça-t-elle, puis elle se leva, prenant sa main et le tirant pour le mettre debout.
Il s'embrassèrent en se dirigeant vers la chambre.
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