~ Point de Vue de Nam-Joon ~

« Pardon ?! Tu plaisantes, j'espère ?

– Non, pas le moins du monde.

– Tu veux que je me foute la honte devant tes parents, c'est ça ? »

J'entendis mon petit-ami soupirer, puis il me répondit calmement même si je savais qu'il essayait de se retenir de rire. Ce n'est pas qu'il se moque de moi, mais il semble être très amusé de la situation... Le connaissant, il a prévu ça depuis longtemps et il a attendu la veille pour me le dire...

« Allons, Joonie, ce n'est pas parce qu'on va faire le repas que tu vas forcément le louper. Déjà parce qu'on va le faire ensemble et puis tu n'as jamais raté un plat que tu as fait avec moi.

– Oui, mais je vais être encore plus stressé parce que je dois faire un repas pour tes parents. Donc je n'ai pas envie de me louper et je sens que je vais rater. En plus, tes parents vont forcément juger mon plat.

– Mais non ! Enfin, si, mais je doute que tu puisses réellement être pire qu'eux. Tu sais que tu n'as pas un mauvais niveau en cuisine. Tu es maladroit, mais tu apprends vite. Et puis, ils te connaissent déjà, donc tout va bien se passer. »

Je lui rétorquai la seconde suivante, pas le moins du monde rassuré par ses paroles.

« Justement, c'est bien parce qu'ils me connaissent déjà que je flippe. Imagine, ils ne veulent pas qu'on soit ensemble. Et puis, même si leurs compétences culinaires ne sont pas excellentes, cela ne veut pas dire qu'ils ne vont pas être sévères sur la nourriture.

– Namjoonie, arrête de penser aussi négativement. Enfin bon... je ne suis clairement pas la personne la mieux placée pour te dire ça. Mais, s'il te plaît, arrête de te dire que tu n'es pas à la hauteur d'être avec moi. Dis-toi que j'ai l'impression d'être celui qui ne te mérite pas.

– Pourquoi dis-tu ça, Jinnie ? »

Mon aîné s'empressa de me répondre comme s'il avait été blessé par mon ton triste et inquiet.

« Je ne dis pas ça de manière particulièrement négative ou pour me dévaloriser. Je ne sais juste pas si je suis à la hauteur d'avoir quelqu'un d'aussi intelligent et attentif comme petit-ami. Mais ça ne veut pas dire que je veux rompre ou quoi que ce soit. Je compte bien faire partie de ta vie de cette manière jusqu'à la fin de la mienne et sache que j'ai prévu de vivre très longtemps.

– Tu es bien le seul à me voir de cette façon. Même ma mère ne voit que ma maladresse presque maladive et mon célibat... Elle n'a jamais cessé de faire des réflexions sur les deux à chaque fois que l'on se parlait et elle continue encore...

– Tu lui as dit que tu avais quelqu'un ? D'ailleurs, tu as pensé à la prévenir que tu me ramènerais avec toi le week-end prochain ? »

La question de mon aîné me fit réfléchir quelques instants avant que je ne lui réponde tout en continuant à fouiller le fond de mes pensées.

« Il me semble lui avoir dit que j'étais en couple... Mais j'ai sans doute rien dit concernant le fait que tu étais un homme. De toute façon, elle sait très bien que je suis bi et que je ne la laisserai pas casser mon couple.

– Le fait qu'on soit deux hommes et que je sois gay ne m'empêchera jamais de vivre ma vie et mon couple comme je le veux. Donc si elle n'est pas d'accord, je gagnerai son accord par ma cuisine et je n'abandonnerai pas tant que j'aurai tout gagné. »

Il commença à rigoler de manière faussement machiavélique et je laissai échapper un rire, amusé par le côté gamin de mon copain. Il est adorable... J'adore son côté confiant là-dessus. Non pas que je sois le moins du monde dérangé par mon orientation sexuelle, je m'en fous. Dites-vous que j'ai longtemps cru que tout le monde était attiré par plusieurs genres, j'admets être tombé de haut en apprenant non seulement que ce n'était qu'une minorité de gens et que le pays dans lequel je vivais ne les voyait pas d'un bon œil...

Je repris la parole sur un ton amusé malgré des paroles sérieuses.

« Je suis sûr qu'en voyant tes capacités en cuisine, elle me dira de tout faire pour que tu restes avec moi. Et puis, je suis quasiment persuadé qu'elle me dira également qu'elle ne sait pas comment j'ai fait pour avoir un petit-copain aussi parfait.

– Vraiment ? Je sais que j'ai un physique pas trop mal, mais je t'ai déjà dit que tu étais plus beau que moi. Et puis, tu es bien plus intelligent que moi...

– Je suis sûr qu'elle le dira que tu sois ou pas dans la pièce. Je te parie tout ce que tu veux. »

L'instant d'après, Seok-Jin commença à réfléchir bruyamment, puis il finit par s'exclamer après une trentaine de secondes.

« OK ! Si ta mère dit ça, mots pour mots, je te laisse payer notre prochain rendez-vous.

– Pas de problème, je prépare ma carte bancaire.

– Tu as l'air bien sûr de toi. (Il se tut un instant avant de lâcher une exclamation d'un ton presque blasé) En même temps, c'est ta mère, donc forcément que tu la connais bien... Ça m'apprendra à parier sans réfléchir... »

    Nous continuâmes à échanger près d'une demi-heure ensuite et je dus lui souhaiter une bonne nuit, car il commençait à se faire tard – ni lui, ni moi n'aimions nous coucher tard. Je pouvais entendre dans sa voix qu'il ne voulait pas me dire au revoir et cela me réchauffa le cœur de savoir – même si je le savais déjà – que nous étions aussi attachés l'un à l'autre. De ce fait, nous eûmes, comme à chaque fois, du mal à raccrocher le téléphone. Nous n'étions, cependant, pas au niveau des deux lapins qui se faisaient des adieux déchirants alors qu'ils allaient se revoir moins d'une heure après. C'est pire quand ils ne peuvent pas se voir pendant une journée... Une fois, je suis arrivé chez Chim et Yoon et j'ai vu Tae en pleur. Quand je lui ai demandé pourquoi il pleurait, il m'a répondu que Kook était allé chez ses parents pour la journée et qu'il lui manquait. Et puis, Jinnie m'en a raconté de bonnes avec eux...

************

     J'ouvris les yeux en entendant la sonnerie de mon téléphone et je lâchai un grognement, mécontent d'avoir été réveillé alors que j'avais fini par m'endormir. J'étendis mon bras et je tâtonnai ma table de nuit pour essayer d'attraper mon smartphone. Après l'avoir trouvé, je l'approchai et je me rappelai soudain que j'avais mis une alarme la veille pour être sûr de ne pas arriver en retard. Je sortis de mon lit rapidement pour aller prendre une douche tout en mettant mes lunettes pour être sûr de ne rentrer dans aucun meuble et de ne pas passer des heures à essayer d'appuyer sur la poignée inexistante de la porte de la salle de bain.

     Après m'être lavé, je me séchai tout en réfléchissant à la tenue que je pourrai porter, car j'allai, tout de même, être présenté aux parents de mon petit-ami. Je connaissais et côtoyai Kim Young-Jae, le père de Seok-Jin, depuis plusieurs années, mais je ne l'avais que très rarement vu dans la sphère privée avec sa famille. Donc, même si je l'avais toujours considéré comme mon modèle, j'étais loin d'être confiant quant-à la réaction qu'il aurait en apprenant la relation que son fils avait avec moi. Je connaissais peu la mère de mon aîné – ce qui ne me rassurait pas beaucoup plus –, mais j'appréhendais bien moins sa réaction. Je peux quand-même descendre dans son estime, mais ça me blessera moins si c'est le cas, que pour M. Kim... C'est mon modèle et mon mentor, forcément que je n'ai pas envie de le décevoir. Après, je compte pas non plus me séparer de Jin-hyung. Notre relation est très importante pour moi et je la ferai très certainement passer devant mon travail. Donc, même s'ils ne sont pas d'accord, je ferai tout pour gagner leur accord.

Je finis par enfiler une tenue semblable à celles que je mettais pour mes rendez-vous avec mon petit-ami. C'était un style qui était un minimum habillé, mais pas autant qu'un costume, ce qui permettait de le porter pour un grand nombre d'occasions. Je ne veux pas non plus avoir l'air d'un sac à patate quand je vais être présenté officiellement... J'ai envie de faire bonne figure quand-même...

Ensuite, je rassemblai les affaires importantes comme mes clés, mon téléphone et mon porte-feuille et je les mis dans un sac. Je pensai à envoyer un message à Seok-Jin pour le prévenir de mon départ imminent. Il me répondit dans la seconde qui suivit par un smiley plein de cœurs et je laissai échapper un petit rire en imaginant mon petit-ami faire une tête semblable à l'émoji qu'il venait de m'envoyer. Je rangeai mon téléphone avant de sortir de mon appartement et de le fermer à clé. Je pris les escaliers et descendis jusqu'au sous-sol, puis je me dirigeai vers la porte de garage qui appartenait.

     Cinq minutes après, je franchis la porte du sous-sol en même temps qu'une voiture, puis je me dirigeai tranquillement vers la route que je devais emprunter pour rejoindre la maison de mon copain. Contrairement à la première fois que j'avais fait ce trajet, je roulai en faisant plus attention à tout ce qui m'entourait et je m'arrêtai pour laisser passer les piétons. J'ai manqué de les écraser quand j'ai fait ce trajet, il y a un mois. Je ne voulais pas perdre de temps, car j'avais envie d'arriver le plus vite possible chez Jinnie. J'ai réussi puisque j'ai fait le trajet en... quinze minutes ? Je sais plus... En temps normal, je suis censé mettre au moins vingt minutes...

     Lorsque j'arrivai devant le portail des employés, je mis le pied à terre et je posai mon vélo contre le mur avant de sortir mon téléphone de mon sac. Je sonnai et j'attendis que le portail s'ouvre. Cependant, quelques instants après, une voix sortit de l'interphone pour me questionner.

« Bonjour monsieur, quelle est la raison de votre venue ici ?

*Ah... C'est vrai, il y a des employés et des caméras... J'oublie à chaque fois...*

– Je suis Nam-Joon, le petit-ami de Seok-Jin.

– Vraiment ? Pouvez-vous vous éloigner un peu de l'interphone pour que nous puissions vous voir ? »

Je sursautai, surpris par la demande, puis je me reculai doucement jusqu'à ce que la voix s'exclame. La dernière fois, on m'a ouvert tout de suite après avoir entendu ma 'présentation'... C'est sans doute un autre employé...

« Là ! C'est bon, on vous voit. Merci.

– De rien... »

J'entendis une autre voix sortir de l'interphone, mais elle était beaucoup plus lointaine et moins distincte que la première, donc je ne compris pas ce qu'elle disait. De plus, le microphone sembla se couper en plein milieu, donc je me retrouvai bloqué devant le portail à attendre sans savoir ce qu'il se passait. Et si je prévenais Jin de mon arrivée ? C'est très probablement une bonne idée.

Je déverrouillai mon téléphone, puis je m'empressai d'envoyer un message à mon aîné qui semblait s'être inquiété de mon état vu que cela faisait près d'une demi-heure que je l'avais prévenu de mon départ. Pendant que j'envoyai le SMS, le portail s'ouvrit pour me laisser entrer dans l'enceinte de la propriété. Je pris, ensuite, les poignées de mon vélo pour le pousser jusqu'à l'intérieur et je l'accrochai ensuite avec un anti-vol. Je sais que c'est très sécurisé ici et que mon vélo est loin d'être la chose qui sera visée en premier, mais on sait jamais...

Avant de pouvoir me retourner pour me diriger vers la porte des cuisines, je sentis des bras entourer ma taille et un torse se coller contre mon dos. Je fus sûr qu'il s'agissait de mon petit-ami lorsque la personne vint me chuchoter à l'oreille d'une voix douce.

« Hello, Joonie. Comment vas-tu ?

– Hello, Jinnie. Je vais bien, encore plus depuis que tu es là. Et toi, adorable petit-ami ?

– Pareil... »

Il vint déposer un baiser sur ma joue tout en me serrant un peu plus contre lui. Seok-Jin s'éloigna de moi tout en me prenant la main et il me tira gentiment vers la porte des cuisines. Nous entrâmes dans la maison et tous les regards des employés présents dans la cuisine se retournèrent vers nous. Mon copain prit la parole d'un ton assuré malgré sa gêne que l'on pouvait voir à la couleur de ses oreilles.

« Voici, Nam-Joon, mon petit-ami. Il va nous aider à préparer le repas de midi. Soyez indulgents avec lui, il débute en cuisine.

– Tu es sûr que débuter soit le terme exact ? (Il se tourna vers moi, un sourcil levé marquant son incompréhension) J'aurais plutôt dit que je n'ai même pas la moitié des bases en cuisine.

– Allons, Namjoonie, je vais être avec toi. Il n'y a aucune raison que tu ne t'en sortes pas. Et puis, je trouve que tu te débrouilles plutôt bien en cuisine quand tu fais attention et que tu es concentré. »

Suite à ses paroles, je fis une moue peu convaincue tout en le fixant du regard. Il me fixa à son tour du regard avant de venir toucher mon nez du sien, affectueusement, puis il prit un tablier qu'il passa autour de mon cou. Mon aîné vint ensuite attacher le tablier dans mon dos en passant ses bras autour de ma taille et en collant nos torses. Après avoir fini, il releva la tête et planta son regard dans le mien. Je lui souris avant de rapprocher mon visage du sien et de l'embrasser délicatement sur la bouche pour le remercier. Je m'écartai quelques secondes après pour éviter de rendre mon copain trop gêné, car nous n'étions pas seuls dans la pièce. Les employés nous dévisageaient avec des regards surpris, puis ils se mirent tous à taquiner Seok-Jin qui rougissait de seconde en seconde. Ça se voit qu'ils sont proches avec Jin-hyung et que lui est à l'aise avec eux.

     Au bout de quelques minutes, il finit par craquer et il envoya – gentiment – balader les employés qui continuèrent de rigoler tout en reprenant ce qu'ils faisaient. Mon petit-ami enfila son propre tablier et nous commençâmes à cuisiner dans un coin de la grande pièce. Il me donnait des instructions et ne me lâchait pas du regard pour s'assurer que tout allait bien, mais il n'intervint quasiment pas, même lorsque je suivais une consigne de travers. Après avoir fini de tout découper, nous passâmes à la cuisson et, cette fois-ci, je le laissai faire tout en l'observant avec attention, car je ne voulais pas finir à l'hôpital. Déjà parce que c'est jamais une bonne idée de se faire mal et puis, parce qu'on n'a pas le temps. Je n'ai pas très envie d'être présenté officiellement aux parents de Jinnie dans une chambre d'hôpital. Même si M. Kim ne sera pas très surpris, vu le nombre de fois qu'il m'a vu couvert de pansements ou avec des attelles...

     Une heure plus tard, un employé entra dans la cuisine et se dirigea vers mon aîné avant de s'adresser à lui lorsqu'il s'arrêta devant lui.

« Vos parents sont arrivés.

– Déjà ? On n'a pas encore fini de tout mettre en place... Je leur avais pourtant dit d'attendre midi avant de rentrer...

– Ce n'est pas grave, c'est notre travail de s'occuper de la cuisine et de la maison. En plus, ils ont l'air d'être impatients d'apprendre l'identité de votre petit-ami. »

Seok-Jin soupira avant de retirer son tablier et je fis de même, comprenant que nous n'allions pas continuer notre activité. Il formula ensuite ses excuses aux employés avec un ton sincèrement désolé.

« Je suis au regret de vous annoncer que je vais devoir vous laisser finir sans nous. Mes parents n'ont toujours pas appris à patienter quand ils peuvent faire avancer les choses plus vite... (Les employés le rassurèrent tous, puis il se tourna vers moi) Joonie, je suis désolé, mais tu n'auras pas plus de temps pour te préparer psychologiquement.

– Ce n'est pas grave. On ne va pas attendre des siècles pour faire cette présentation. Il faut bien y aller à un moment. »

Mon copain me regarda avec amour et admiration, puis il se rapprocha de moi pour venir déposer un baiser sur mes lèvres. Ensuite, nous sortîmes des cuisines et je suivis mon aîné jusqu'à un salon. Il inspira un grand coup avant d'entrer dans la pièce en s'exclamant.

« Père, mère, il me semblait vous avoir dit d'attendre midi avant de rentrer.

– Oui, mais ton père et moi étions vraiment trop impatients de rencontrer ton petit-ami. Tu nous en parles peu, mais nous savons que tu y es réellement attaché. Donc nous voulons voir celui qui t'a convaincu de te mettre en couple.

– Vous allez pas vous y mettre vous aussi. Je n'ai peut-être jamais eu de copain avant, mais je n'en avais pas particulièrement envie et puis, j'avais autre chose à faire. »

Il prit une voix plus douce et il se tourna vers l'embouchure de la porte.

« Tu peux entrer, ils ne vont pas te manger.

– Nous ne ferons que te menacer au cas où tu ne prendrais pas au sérieux ta relation avec notre fils.

– Père ! Tu m'étonnes qu'il stressait à l'idée de vous rencontrer officiellement... »

Je ne laissai pas ses parents le questionner sur ses paroles, car j'entrai à ce moment dans la pièce et je vins me mettre à côté de Seok-Jin, puis j'enlaçai nos doigts. Je pus voir leurs regards ahuris et Hyun-Ae laissa échapper un petit cri de surprise. Elle se reprit rapidement et son regard s'adoucit pour ne laisser qu'une expression de profond soulagement. Son mari resta stupéfait pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'elle le secoue gentiment pour le faire sortir de la transe dans laquelle il était. Ce fut, étonnement, Young-Jae qui prit la parole en premier.

« Je... J'ai beaucoup de mal à réaliser que tu sois le petit-ami de mon fils.

– C'est si difficile à imaginer ?

– C'est... C'était l'un de mes plus grands rêves à vrai dire... »

Je le dévisageai sans comprendre et je repris la parole pour en savoir plus.

« Je veux dire, Seok-Jin a beaucoup de succès, donc je doute que ce soit vraiment surprenant que j'en sois tombé amoureux.

– Peut-être, mais nous n'avons jamais parlé de tes relations, donc je ne pouvais pas réellement me dire que vous finiriez ensemble.

– Pas faux... »

Ce fut ensuite au tour de la mère de Seok-Jin de s'exprimer sur le sujet.

« Je suis réellement rassurée que vous soyez en couple. Disons que lors du gala, j'avais remarqué que Nam-Joon regardait Seok-Jin avec beaucoup d'affection pour un ami, mais, quand Jae t'a interrogé, tu as répondu comme s'il s'agissait d'une autre personne.

– Il fallait bien. Seok-Jin m'avait demandé de ne rien dire parce qu'il voulait me présenter officiellement en privé.

– Sinon, j'ai autre chose à dire. »

Hyun-Ae se rapprocha de moi avec un air menaçant et un sourire sadique sur le visage.

« Seok-Jin est notre fils unique, donc nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux. S'il te venait, rien qu'à l'idée, de le blesser, sache que nous te le rendrons en dix fois plus fort. En plus, nous allons devoir en savoir un peu plus sur tes relations passées et sur ton orientation sexuelle, si tu veux que nous acceptions réellement cette relation.

– Ah ! Bien-sûr ! Mais je n'ai pas l'intention de le blesser. Qu'est-ce que vous voulez savoir exactement ?

– D'abord, asseyons-nous pour pouvoir discuter plus confortablement. »

Elle nous indiqua un canapé de la main et nous lui obéîmes sans poser de question. Pendant ce temps, elle et son mari prirent place sur le sofa d'en face. Ce fut d'ailleurs ce dernier qui prit la parole pour me questionner.

« D'abord, ta relation avec Seok-Jin est-elle la première que tu as avec un homme ?

– Oui, mais il s'agit de ma première relation amoureuse tout court. Je n'ai jamais été en couple avant, ni même eu des relations amicales avec d'autres personnes que mes amis depuis le lycée et leurs partenaires.

– Vraiment ?! (J'acquiesçai et il reprit de plus belle) Sinon, malgré le fait que ce soit extrêmement indiscret, quelle est ton orientation sexuelle et romantique ? Si ça te dérange réellement, tu n'es pas obligé de répondre. »

Je lui répondis dès qu'il eut fini de parler, car je n'avais aucune gêne avec le sujet. En fait, c'est plutôt que c'est tellement inintéressant pour moi que je ne dois pas avoir le même ressenti que la majorité des gens...

« Je suis bisexuel, même si j'ai tendance à être plus intéressé par une personne que par un sexe ou un genre.

– Et, sur le fait que vous soyez tous les deux dans une relation homosexuelle, est-ce que ça te dérange ? Autrement dit, es-tu prêt à la vivre ouvertement ?

– Non, ça ne me dérange pas. De plus, dans notre groupe d'amis, il y a deux autres couples qui entretiennent une relation homosexuelle. Je n'ai pas de problème à l'assumer. Par contre, pas tout de suite... »

Leurs deux regards devinrent plus menaçants qu'ils ne l'étaient et je m'expliquai rapidement pour éviter de me faire incendier. Je n'ai pas envie de la cacher, mais je n'ai pas le choix... J'ai des raisons qui font que je ne dois pas, même si j'ai quand-même envie de la vivre le plus ouvertement possible...

« L'armée n'accepte pas franchement les personnes homosexuelles ou qui entretiennent des relations homosexuelles et, comme je n'ai pas très envie d'avoir des problèmes avec la justice et l'administration coréenne, nous ne vivrons pas notre couple ouvertement pour l'instant.

– C'est moi qui ai proposé cela et nous sommes tous les deux d'accord sur le fait qu'on le vivra ouvertement après. Nam-Joon part dans un an à peu près, donc on a juste un peu plus de trois ans à tenir. Sachant que nous ne nous verrons pas pendant presque deux ans dans les trois ans... »

Mon aîné se mit à fusiller ses parents du regard et il prit un ton plus sérieux que celui qu'il employait précédemment.

« Je gère ma vie romantique comme je l'entends, donc, si je préfère la garder secrète pour l'instant, c'est mon problème. De plus, vous n'avez pas besoin de menacer Nam-Joon. Il sait très bien à quoi il s'expose s'il me blesse, même si je sais parfaitement qu'il ne le fera jamais. (Il se tourna vers moi tout en m'adressant un sourire menaçant) N'est-ce pas ?

– Bien-sûr, Jin-hyung. Je ne suis pas suicidaire et je préférerais en finir plutôt que de te blesser. »

Je lui avais répondu d'une voix douce qui tranchait avec la gravité de mes paroles. Ces dernières semblèrent choquer les deux cinquantenaires qui ne devaient pas s'attendre à un tel sérieux concernant mes sentiments envers leur fils. Je préfère être honnête avec eux et leur dire mon véritable ressenti.

     Nous échangeâmes encore pendant de longues minutes, puis nous finîmes par passer à table où la discussion et l'ambiance furent plus légères. En même temps, que ce soit Jinnie ou M. Kim, ils n'aiment pas être fâchés ou les situations trop sérieuses. En plus, ils sont tous deux d'incorrigibles amoureux de la bouffe et ils ont horreur de manger dans la mauvaise humeur. Je ne peux pas parler pour la mère de Jin-hyung, je ne la connais pas suffisamment pour savoir ce genre d'informations.

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Hello !

Ce chapitre est publié un peu en avance parce que j'ai peur de ne pas pouvoir publier demain. Comme ça, je ne serais pas en retard une nouvelle fois. (^_^)

Sinon, avez-vous aimé le chapitre ? Qu'avez-vous pensé de la rencontre officielle entre Nam-Joon et les parents de Seok-Jin ? Est-ce que vous vous attendiez à cette réaction de leur part ? (^_^)

Sur ce, à dimanche pour le chapitre suivant ! (^_^)