Chapitre 21
~ Point de vue de Seok-Jin ~
Je descendis jusqu'à la cuisine après m'être douché, puis habillé. Mes parents étaient déjà en train de prendre leur petit-déjeuner assis l'un à côté de l'autre et discutant tranquillement. Je les saluai tout en sortant de quoi me préparer mon petit-déjeuner. En effet, nous étions dimanche, donc aucun employé ne travaillait que ce soit pour le ménage, le jardin ou la cuisine. C'était, de ce fait, moi qui faisais le repas du midi ainsi que celui du soir. Ça ne me dérange pas le moins du monde, j'adore cuisiner. En plus, j'en fais profiter mes parents.
Après avoir fait cuire du bacon et des œufs brouillés, je m'installai en face de mes parents tout en me servant du jus d'orange. Le dimanche était le jour du petit-déjeuner occidental, car nous cuisinions nous-même – enfin surtout moi. Mes parents avaient passé plusieurs années à l'étranger avant de se rencontrer et ils s'étaient d'ailleurs rencontrés au Royaume-Uni – je n'avais jamais eu les détails de cette rencontre malheureusement. De plus, ils n'avaient pas hésité longtemps avant de m'envoyer aux États-Unis pour que j'y fasse le lycée, car il était primordial pour eux que je sois un minimum bilingue en anglais. Mes deux parents avaient dû redoubler d'efforts pour atteindre un niveau suffisant en anglais pour être à l'aise dans une discussion quel que soit le sujet, mais également pour pouvoir travailler au niveau international. Ils ont passé suffisamment de temps là-bas pour prendre des habitudes occidentales comme les petit-déjeuners par exemple. C'est également de là qu'ils tiennent leur ouverture d'esprit particulièrement inhabituelle pour des Sud-coréens d'une cinquantaine d'années.
Pour ma part, j'avais passé presque trois ans aux États-Unis – étant à l'internat de mon lycée – et mes parents n'avaient pas manqué de m'inculquer les valeurs qui leur tenaient à cœur ainsi que leurs habitudes – quel que soit l'endroit d'où elles étaient tirées. Cependant, ce n'était pas le cas des employés faisant la cuisine qui n'étaient pas forcément habitués à préparer des petit-déjeuners ou d'autres plats occidentaux. Donc, on avait décidé de les faire nous-même lorsqu'ils n'étaient pas de service. C'est moi qui ais appris à Ji-Min à faire les œufs brouillés. Par contre, j'ai crû comprendre qu'il n'avait pas passé ce savoir à son mec... C'est sans doute pour pouvoir lui faire à chaque fois... Chim adore les compliments et encore plus quand ils viennent de son mec... Je ne m'aventurerai pas plus sur cette pente glissante sinon, dans quelques instants, on parle de cul.
Ma mère, après m'avoir observé de la tête aux pieds, finit par me questionner d'un ton curieux pour confirmer ses suppositions. Je n'avais pas pensé à les prévenir de mon programme de l'après-midi, c'est-à-dire un cours de cuisine chez Nam-Joon. Qu'on soit bien clair, j'entends par là que c'est moi qui lui fais le cours. Je vais chez lui pour plus de... intimité on va dire... Par contre, il n'y a rien de sexuel là-dedans ! Je suis sûr que vous y avez pensé... bande de pervers...
« Tu es bien habillé pour un dimanche, Seok-Jin. Tu as un rendez-vous galant ?
– Pas vraiment, je vais apprendre la cuisine à un ami.
– Habillé comme ça ? »
Je fis la moue tout en réfléchissant sur les vêtements que j'avais enfilés, puis je lui répondis d'un ton presque ennuyé. En même temps, j'aurais peut-être pas dû mettre mon pull préféré... Je ne sais pas à quel point je vais être taché, mais une chose est sûre : je vais l'être.
« Effectivement, vu sa maladresse, je pense que je vais aller mettre autre chose. J'avais oublié.
– Ce garçon doit te plaire pour que tu oublies un tel détail.
– Effectivement, il me plaît beaucoup. Du moins suffisamment pour que je veuille sortir avec lui. »
Je sentis les regards de mes parents me dévisager, surpris que je ne tente pas de nier un minimum comme j'avais l'habitude de le faire sur le sujet. C'est toujours gênant de parler de relation amoureuse avec ses parents. Bien évidemment, je ne leur dirai rien concernant mes relations sexuelles, c'est un sujet trop privé et gênant pour aborder ça avec eux.
« Par contre, je ne souhaite pas continuer cette discussion. Vous n'aurez rien de plus.
– Mais si tu te mets en couple avec lui ? (Mon père me regardait avec un air de chien battu) Tu ne nous le diras pas ? Et tu nous le présenteras ?
– C'est une autre histoire si on se met ensemble. Mais ce n'est pas le cas actuellement. »
Je ne leur laissai pas le temps de prendre la parole, car je continuai tout en changeant légèrement de sujet.
« Je vais passer l'après-midi chez lui, donc je serai sans doute rentré pour préparer le dîner.
– Tu peux nous laisser faire sinon. On sait un peu cuisiner tout de même.
– Je... (Je les regardai avec un regard mi-effrayé, mi-soupçonneux) Ce n'est pas pour vous vexer, mais je n'ai absolument pas envie de vous servir de cobaye. »
Mes parents firent tous deux une moue boudeuse ainsi que faussement blessée. Je soupirai tout en finissant mon petit-déjeuner. Cependant, même si je savais qu'ils n'étaient pas réellement vexés, je préférais donner une explication moins méchante.
« Je préfère manger ce que je cuisine. Ça m'évite, en général, d'avoir de mauvaises surprises.
– Mais, tes amis doivent bien savoir cuisiner un minimum, non ?
*Non, très loin de là ! Excepté Chim et Yoon Yoon, ce sont tous de très mauvais cuisiniers. Enfin... ils savent faire réchauffer un plat déjà préparé et des nouilles instantanées. C'est mieux que rien, on va dire...*
– Seulement deux, or on est huit en tout. Donc je cuisine tout le temps, sauf quand on mange au resto. »
Ils acquiescèrent avant d'admettre qu'il était plus sûr de me laisser cuisiner. Je restai ensuite dans la cuisine pour regarder dans les placards afin de voir ce qu'il restait dedans. Cela me permettrait de savoir ce que je pourrai cuisiner comme repas pour le midi, voire pour le soir. Après cette rapide vérification, je retournai dans ma chambre afin de me laver les dents ainsi que de changer de vêtements pour d'autres craignant moins d'être tachés.
************
Après le repas de midi, je montai mon tablier pour le mettre dans mon sac et finir de me préparer avant de partir. Nam-Joon et moi avions convenu que je devais arriver entre 13 h 30 et 14 h. J'habitais à une dizaine de minutes de chez lui, mais, si nous l'avions convenu, c'était surtout pour qu'il soit réveillé et un minimum habillé quand j'arrive. Non pas que le voir torse nu me dérange particulièrement, mais je doute fort de pouvoir me concentrer totalement... Bref changeons de sujet si vous voulez bien. En fait, je ne vous laisse pas le choix.
Une demi-heure après, je sortis de la maison avec mon sac et je pris mon téléphone pour envoyer un message à mon cadet le prévenant de mon départ. Ensuite, je montai dans ma voiture et allumai le moteur avant de partir en direction de son appartement. Toute la matinée, j'avais appréhendé d'aller chez Nam-Joon sans trop m'en rendre compte. Cependant, pendant le trajet que je fis jusqu'à sa résidence, je sentis le stress monter en moi sans que je ne sache réellement pourquoi j'appréhendais autant. J'essayai de rationaliser – comme je savais si bien le faire – en me répétant que j'avais déjà été seul avec Nam-Joon et que j'avais déjà été chez lui. C'est stupide de stresser pour ça... mais je ne peux pas m'en empêcher... La dernière fois que l'on a été seul chez lui pendant plus de dix minutes remonte à la fois où j'ai dormi chez lui. Depuis, on s'est surtout vu à l'extérieur... donc on va être dans un lieu plus intime... et j'aurai sans doute plus envie que d'habitude de lui faire un câlin ou de l'embrasser sur la joue... Arg ! Il faut que j'arrête de stresser pour rien !
Après m'être garé devant l'immeuble, j'envoyai un message à mon cadet, puis je me dirigeai vers le bâtiment. Je rentrai et pris les escaliers – l'ascenseur étant trop risqué. En quelques minutes, je me retrouvai devant la porte de l'appartement de Nam-Joon et je soufflai un grand coup avant de toquer pour manifester ma présence. J'entendis des pas se rapprocher précipitamment de la porte et cette dernière s'ouvrit laissant apparaître le propriétaire du logement. Celui-ci était vêtu d'un jeans et d'un simple t-shirt à manche courte de couleur bleue. Ses cheveux étaient ébouriffés et je réprimai difficilement le geste de les coiffer. Il est adorable... On dirait qu'il vient de sortir du lit...
« Bonjour, Jin-hyung ! Comment vas-tu ?
– Bonjour, Nam. Je vais bien et toi ? Prêt à cuisiner ?
– Oui ! D'ailleurs en parlant de ça... (Il se stoppa et s'écarta de l'entrée m'invitant à entrer) Rentre, hyung. Tu ne vas pas rester dehors. »
Je lui obéis et pénétrai dans le logement d'un pas légèrement hésitant. Je posai mon sac sur la table de la cuisine et je le questionnai.
« Donc ? Tu voulais me dire quoi en rapport avec le cours de cuisine ?
– Ah ! Euh... J'ai pas fait les courses hier... Donc il y a presque rien pour cuisiner...
– Nam, je ne veux pas te vexer, mais je m'y attendais. C'est pour ça que l'on ira faire des petites courses avant de commencer. (Il acquiesça, puis je me dirigeai vers les placards pour regarder dedans) Bon, qu'est-ce que tu as d'intéressant ? »
Je fouillai rapidement tout en sortant des placards les ingrédients nécessaires pour les recettes que j'avais prévues de faire. Après la mini « chasse au trésor », je notai mentalement tous les ingrédients qu'il y avait sur la table : du beurre (une demi-plaquette), du sucre en poudre (un paquet de 1 kg rempli aux trois-quart), des tablettes de chocolat à dessert (trois complètes et une demie), du jus d'orange (trois bouteilles complètes) ainsi que plusieurs fruits (quelques oranges, des pommes, des bananes et des poires). Ce qui m'étonne le plus c'est qu'il a des tablettes de chocolat à dessert... C'est pas les mêmes tablettes que celles prévues pour s'enfiler pour une pause... La principale différence en général c'est qu'il n'y a que du chocolat dedans et qu'il est bien moins sucré.
Désireux de satisfaire ma curiosité, je me tournai vers Nam-Joon pour le questionner.
« Pourquoi as-tu autant de chocolat à dessert ? Tu n'as même que ça comme chocolat...
– Hm ? C'est parce que je le trouve meilleur que les autres chocolats, donc je prends ça. D'ailleurs, si c'est prévu qu'on en utilise, il faudra penser à en racheter parce que c'est censé m'aider à tenir la semaine.
– Trois tablettes ?! »
Il hocha la tête avant de se gratter la nuque tout en lâchant un petit rire gêné. Je fis un petit sourire, amusé de la réaction de mon cadet.
« Chacun ses moyens. En général, je carbure plus aux sucreries et au chocolat chaud voire au café quand il n'y a plus que ça. Bien-sûr je mets plusieurs morceaux de sucre dedans.
– Tu arrives à boire du café ? J'aurais pensé que tu n'en consommais pas.
– Ben j'ai pas trop le choix surtout s'il reste plus que ça. Il y a peu d'amateurs de thé dans mon équipe... Enfin bon, c'est pas grave ! (Je sortis une dizaine de fiches et les étalai sur la table) Tu choisis quoi ? »
Nam-Joon se pencha et il ne sembla pas mettre longtemps à comprendre qu'il s'agissait des recettes que j'avais sélectionnées. J'en avais pris des simples qui ne nécessitaient pas d'avoir des connaissances en cuisine. Au bout de quelques minutes, il mit une fiche de côté et m'en tendit deux avant de me questionner.
« Laquelle des deux préfères-tu ? Comme dessert, je veux dire... lequel des deux préfères-tu ?
– Tu veux mon avis sincère ? (Il hocha vivement la tête) Alors... hm... le moelleux au chocolat. Ça te va ?
– Bien-sûr, j'ai déjà choisi la recette que je voulais faire. (Il prit la fiche qu'il avait écartée et me la montra tout en faisant un doux sourire) Comme ça, chacun a eu son mot à dire. »
Je pris la recette qu'il me montrait et manquai de lâcher une exclamation de surprise. Il a pris la recette de la salade de fruit... Le premier plat que je lui ai cuisiné... Je ne sais pas si c'est pour ça qu'il l'a choisi...
« Ce dessert est sans aucun doute le plus facile de tous ceux que je t'ai proposé.
– C'est pas pour ça que je l'ai choisi.
– Ah bon ? (Je le regardai, surpris) Pourquoi alors ?
– Parce que c'est ce que tu as fait la première fois que tu as cuisiné pour moi. »
Le sourire dessiné sur son visage était rayonnant et, lorsque ses paroles atteignirent mon cerveau, je sentis mes oreilles ainsi que mes joues chauffer. Je détournai le visage pour éviter que mon embarras ne soit remarqué par mon cadet. Malheureusement pour moi, Nam-Joon approcha une de ses mains de ma joue avant de poser délicatement sa paume contre ma peau.
« Hyung, qu'est-ce qui te gêne tant que ça ? Je doute fort que ce soit la raison pour laquelle j'ai choisi cette recette.
– Hm... ? Disons que j'ai pensé à ton explication, mais je ne pensais pas qu'il s'agissait de ta réelle motivation...
– Pourtant je ne vois pas d'autres raisons pour lesquelles j'aurais pu la choisir... Tu ne devrais absolument pas douter du fait que tu influences beaucoup de mes choix. D'une manière positive, bien évidemment. Et puis, même si c'était de manière négative, je ne les regretterai pas.
– Je... C'est réciproque, Nam, sache-le. (Je toussotai et je pris un ton plus léger presque enjoué) Bon ! On y va ? »
Nam-Joon me dévisagea pendant quelques instants surpris de ma question et ne comprenant pas où je voulais en venir. Je le regardai d'un air désabusé en attendant qu'il se souvienne. Heureusement pour nous, son visage ne tarda pas à s'éclairer et il s'exclama. Il est adorable...
« Faire les courses, c'est ça ?
– Totalement, Namjoonie. Heureusement que tu as une bonne mémoire. Je suis impressionné. »
Mon ton mi-amusé, mi-sarcastique lui fit faire une moue et il me donna une tape sur le bras pour me réprimander de m'être moqué de lui. C'est tellement tentant de l'asticoter...
Je le regardai mettre son manteau et ses chaussures tout en prenant son sac. Pendant ce temps, je m'emparai du mien où il y avait les sacs de courses, puis nous sortîmes de son appartement. Ensuite, nous prîmes la voiture pour aller au supermarché – celui de notre rencontre sans le faire exprès – et nous dûmes écrire la liste des aliments à acheter, car nous étions partis sans la faire. Dans le magasin, nous passâmes plus de temps à nous remémorer notre rencontre qu'à faire les courses. Même si j'entrecoupai nos anecdotes par des conseils quant-au choix des aliments surtout sur les marques dont la qualité était meilleure sans pour autant que le produit soit hors de prix. Nam-Joon ne manqua pas de me rappeler qu'il était loin d'avoir des problèmes du côté finances, mais je lui rétorquai gentiment qu'un produit cher n'était pas forcément un gage de bonne qualité.
Une quarantaine de minutes plus tard, nous passâmes à la caisse et je fus agréablement surpris par l'absence de la foule de clients habituellement présents pour payer. Nous mîmes à peine plus de dix minutes pour ranger les articles dans un sac et payer, puis nous marchâmes en direction de ma voiture. Après avoir mis les courses dans le coffre, nous repartîmes jusqu'à son immeuble en voiture. Arrivés devant les bâtiments, je garai mon véhicule et nous prîmes les courses pour les emmener à son appartement. Heureusement pour nous, il n'y avait qu'un sac rempli à moitié ce qui nous évita de devoir prendre l'ascenseur.
De retour à son appartement, nous sortîmes les aliments du sac et je les organisai en fonction du plat dont ils allaient faire partie. La grande majorité des aliments que l'on avait achetés était nécessaire pour le gâteau au chocolat, car mon cadet avait déjà de quoi faire une salade de fruit dans ses placards. On avait juste pris des boîtes de conserve contenant de l'ananas ainsi que de la cannelle – cette dernière servirait surtout à agrémenter le tout. Ensuite, je sortis deux tabliers – le mien et un autre – parce que j'étais presque sûr que Nam-Joon n'en avait pas chez lui. Sa réaction mi-surprise, mi-reconnaissante confirma mes soupçons tout en me faisant légèrement sourire.
« Nam, on va commencer par le gâteau au chocolat, parce qu'on a besoin de le faire cuire. Avant tout, est-ce que tu sais comment fonctionne ton four ?
– Mon four ? Qu'est-ce que c'est ? Ça se mange ? (Son ton taquin me fit rigoler, puis il fit une tête embêtée) Je l'ai acheté parce que je me disais que ça pouvait toujours être utile, mais je ne l'ai jamais utilisé moi-même. Yoon et Chim par contre s'en sont déjà servi. Tu veux que j'aille leur demander ?
– Surtout pas ! Ils vont encore nous faire un tas de réflexions et de sous-entendus totalement déplacés et inutiles. En plus, je ne veux absolument pas qu'ils interrompent notre rendez-vous. »
J'avais lâché ces paroles tout en me concentrant sur les touches et molettes du four de mon cadet. De ce fait, je ne pris pas conscience de ce que je venais de dire. Je sentis le regard de Nam-Joon sur moi et, ne l'entendant pas bouger, je me retournai. À mon plus grand étonnement, ses joues étaient légèrement rouges et son regard se fit fuyant. Mes paroles remontèrent à mon cerveau à ce moment et je compris la gêne soudaine de mon cadet. Pour ma part, au lieu de me sentir horriblement gêné, je décidai d'assumer, pour une fois, de telles paroles et je ne sentis, étonnamment, que mes oreilles chauffer. Je me rapprochai de lui et je vins entourer son visage de mes mains avec délicatesse.
« Allons, Namjoonie, tu ne vas pas être gêné pour si peu. Tu m'as déjà dit des choses bien plus gênantes.
– Hm... Je m'attendais pas à ce que tu dises le fond de ta pensée... J'étais pas prêt psychologiquement... Et puis, tu n'as pas l'air particulièrement gêné... »
J'éclatai de rire, puis je repris la parole d'une voix amusée.
« Disons que j'ai préféré assumer pour une fois. (Je changeai de sujet ne voulant pas le gêné plus qu'il ne l'était déjà) Tu sais où tu as mis la notice de ton four ?
– Bien-sûr, hyung. Elle est dans le tiroir juste en dessous du four.
– Merci, Namjoonie ! »
Je m'écartai de lui et allai ouvrit le tiroir qu'il m'avait indiqué. J'en sortis la notice du four ainsi que celle de la balance – qui pourrait toujours être utile. Je retournai aux côtés de mon cadet et je mis la balance devant nous sur la table. Je l'observai quelques instants et l'allumai avant de tester plusieurs boutons familiers. Ensuite, je repris la parole tout en amenant un récipient et du beurre devant nous.
« Tu sais utiliser ta balance ? (Il fit un geste négatif de la tête) Pas de problème. Ouvre bien tes yeux et tes oreilles.
– Bien, chef !
– Hm... Alors, il faut 125 g de beurre si je me souviens bien. (Je me penchai pour lire la recette afin de confirmer mes dires) C'est bien ça. Donc d'abord, tu allumes la balance. Ensuite, tu mets le récipient sur la balance et tu appuies sur la touche 'tare'. Ça te remet à zéro, ce qui te permet de peser la bonne quantité. Ensuite, tu coupes un morceau de beurre et tu regardes quelle masse il fait pour savoir si tu as besoin de modifier la quantité que tu as mise dans le récipient. Bon là, il faut que j'en remette un peu... Et voilà ! Tu as donc 125 g de beurre dans le récipient. »
Pendant toute mon explication, Nam-Joon avait acquiescé à chaque nouvelle information et son regard était fixé sur mes actions dans le but de tout enregistrer.
« Des questions ?
– Non, pas pour l'instant...
– OK ! Maintenant, tu t'occupes de préparer les autres ingrédients. Mets-les dans des récipients différents comme ça si tu te plantes sur une quantité, tu pourras te reprendre. »
Il hocha une nouvelle fois la tête avant de se mettre à l'ouvrage. Pendant ce temps, j'ouvris la notice du four pour comprendre comment il fonctionnait. Une dizaine de minutes – et de multiples essais – plus tard, je m'écartai du four, satisfait d'avoir réussi à le faire fonctionner, puis je me retournai pour voir comment s'en sortait mon cadet. Ce dernier avait préparé tous les ingrédients qu'il devait peser et il attendait tranquillement en lisant la recette du moelleux au chocolat. Je laissai échapper un petit rire en voyant l'état de Nam-Joon. Celui-ci avait réussi à se mettre de la farine dans les cheveux et sur la joue gauche. Je me rapprochai doucement de lui et je passai ma main entre ses mèches de cheveux pour retirer la poudre qui s'était déposée dessus. Il releva vivement la tête et manqua de faire un sursaut en me voyant juste à côté de lui.
« Hyung, tu m'as fait peur... J'étais si mal coiffé que ça ?
– Non, pas du tout. Tu avais juste de la farine dans les cheveux. (J'approchai ma main de sa joue et vint essuyer les traces blanches présentes sur son visage) D'ailleurs tu en as aussi ici.
– Ah... Merci, hyung... »
Je fis un sourire avant de retourner à la préparation suivi de mon cadet. Je lui demandai de faire fondre le beurre au micro-ondes tout en lui indiquant pendant quelle durée il fallait les mettre dedans. Je sortis un saladier et je lui indiquai quel aliment mettre dedans pendant que je faisais fondre le chocolat dans une casserole – au bain-marie bien évidemment. La tâche la plus complexe fut de lui faire casser les œufs sans mettre de bout de coquille dans le plat – il était toujours possible de l'enlever après, mais c'était assez difficile de le faire. Lorsque tous les aliments formèrent un mélange homogène – après les avoir tous mélangés au fur-et-à-mesure –, nous versâmes ce dernier dans un moule, puis je le mis dans le four tout en expliquant à Nam-Joon ce que je mettais comme indication sur les molettes et les boutons du four.
Ensuite, nous nous mîmes à préparer la salade de fruit. Cette fois-ci, je restai bien à côté de mon cadet pour surveiller la moindre de ses actions. Cependant, je dus bien vite me rendre à l'évidence qu'il était plus en train d'écraser les fruits que de les couper. Je me mis donc derrière lui et je mis mes mains sur les siennes – une tenant le fruit, l'autre le couteau. Je lui donnai également des indications orales tout en accompagnant ses gestes. Lorsque nous finîmes de découper tous les fruits, nous nous rendîmes compte de notre proximité. En effet, mon torse était presque collé à son dos – musclé – et mon visage était à quelques centimètres du sien. Je m'écartai lentement et j'allai me rincer les mains à l'évier. Nam-Joon fit de même sauf qu'il n'attendit pas que je m'écarte et colla son torse contre mon dos tout en passant ses mains sous l'eau juste au-dessus des miennes. Dès qu'il finit, il descendit ses bras pour entourer ma taille avec et il posa sa tête sur mon épaule.
« Ça fait longtemps que je voulais te faire un backhug. (Sa voix devint plus hésitante) Est-ce que ça te dérange... ?
– Hein ? Non, non ça ne me dérange pas. Ne bouge pas, j'aime bien. »
Nous restâmes dans cette position quelques minutes, puis je voulus me défaire de son étreinte agréable pour finir de préparer la salade. Cependant, le koala qui me servait de cadet décida qu'il ne voulait pas me lâcher, donc il avança jusqu'à notre emplacement précédent tout en restant collé à moi. Je versai du jus d'orange dans le saladier plein de fruit, puis je saupoudrai de cannelle avant de mettre le récipient dans le frigo – Nam-Joon ne m'ayant pas lâché une seconde. Ensuite, je mis mes mains sur les bras de mon cadet tout en marchant vers le canapé où il s'assit pendant que je m'allongeai dessus tout en posant la tête sur ses cuisses – musclées. Non, je n'ai pas du tout un faible pour ses muscles. J'aime beaucoup sa personnalité, ses capacités intellectuelles, sa manière d'être... son corps musclé... j'avoue, c'est un fait non négligeable... même si ce n'est pas ça qui m'a fait tomber amoureux de lui.
Nous passâmes le reste de l'après-midi dans cette position, lisant chacun un livre différent. Nam-Joon avait glissé ses doigts dans mes cheveux et il me caressait doucement la tête, distraitement. Je dus me lever pour aller sortir le gâteau du four, mais, ensuite, je retrouvai ma position. Nous nous levâmes tout de même pour aller goûter les desserts que nous avions cuisinés – qui s'avérèrent être une grande réussite autant sur le plan culinaire que celui de l'augmentation de la confiance en soi de mon cadet. Ce dernier point est celui dont je suis le plus fier. Même si je ne suis clairement pas la personne la mieux placée pour l'aider sur ce point... Je manque énormément de confiance en moi sur de nombreux points... Je crois que Nam l'a remarqué... C'est bien le seul... excepté mes parents bien évidemment, mais eux ils m'ont vu grandir et évoluer, donc c'est normal qu'ils le sachent.
__________________
Hello !
Qu'avez-vous pensé du chapitre ? Du cours de cuisine ? Et du rapprochement du Namjin ?
Sur ce, à la semaine prochaine pour le chapitre suivant !
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