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Chapitre 4 - Une soirée mouvementée

20h20

    Je pousse la porte de l'appartement, et suis accueillie par un éclat de rire de mon frère. Il n'a pas encore mué, donc son rire est assez… perçant). J'embrasse mes parents, puis monte me doucher, parce que bon… On peut être au meilleur de notre forme, après deux heures de krav, une douche est nécessaire.

    Lorsque je redescends, ma mère me fait signe de les rejoindre dans la cuisine, ce que je fais avec enthousiasme. Je m'assois à ma place, et laisse échapper un soupir d'aise en défendant enfin mes jambes. Mon père me sourit, puis me sert de radis et, laissant libre court à ma faim, je les engloutis en une fraction de seconde. Nom de Zeus ça fait du bien (oui, j'ai l'habitude d'inclure les dieux grecs dans mon langage haha) ! Les autres me regardent avec de grands yeux, et je constate en un regard qu'il ont à peine commencé leurs assiettes, et que je suis peut-être allée légèrement trop vite. J’esquisse un sourire mi-contrit, mi-amusé, puis m’enfonce dans mon siège et les regarde manger, tentant de réguler les grondements incontrôlables qui émanent de mon estomac.

    Je passe quelques minutes dans cette position, jusqu'à ce que mon père se lève, tout sourire. Il attrape derrière lui un plat, dont je découvre avec joie le contenu : poulet sauce à la moutarde… J'adore ce plat !! La sauce est assez basique, il s'agit d'un mélange de crème fraîche et de moutarde, auquel on ajoute des champignons, et le tout est mis à cuire avec le poulet, pour donner un résultat absolument délicieux.

    Mon père nous sert tous un morceau de poulet, puis se rassoit et commence à manger. Je résiste à l'envie de me jeter dessus comme je l'ai fait avec l'entrée, et me force à mâcher longuement chaque bouchée, appliquant ainsi la meilleure technique pour éviter d'être ballonnée ou de trop manger. 26 fois… 27… 28… 29… 30 ! J'en profite pour savourer un maximum la sensation de la sauce dans ma bouche et le goût du poulet. Mon assiette terminée, je me relève pour prendre un nouveau morceau, le cours m'ayant vraiment affamée. Alors que je reviens vers la table, ma mère me jette un regard réprobateur, que j'affronte sans broncher. Elle fixe mon assiette, lèvres pincées, puis relève soudainement la tête et déclaré d'un ton froid et posé :

« Franchement, Thalia, ce n'est pas raisonnable… Tu ne devrais pas manger autant que ça ! »

    Bouche bée, je la dévisage, espérant sans trop y croire voir un sourire apparaître sur ses traits, dont je n'ai hérité que des pommettes hautes et des longs cils. Elle reste impassible, et je reporte mon regard sur mon frère, qui a presque terminé sa deuxième assiette et semble complètement fermé à notre “discussion”, si tant est qu'on puisse lui donner ce nom. À la place, il fredonne sa chanson préférée en dessinant d'une main distraite dans sa sauce. Ma mère tousse discrètement pour ramener mon attention sur elle, ce que je fais. Elle me regarde d'un air condescendant, bouche pincée et sourcils haussés. Je ne dirais pas que je suis surprise de sa remarque, car c'est loin d'être  la première, mais merde, quoi ! Je viens de faire deux heures de sport, elle peut bien me laisser tranquille ! Je relève fièrement le menton et laisse échapper d'un air glacial, affectant l'indifférence :

« Eh bien tu sais quoi ? Va te faire foutre. »

    Sur ce, je me relève, faisant racler autant que possible ma chaise sur le carrelage pour lui déchirer les tympans. Thomas, dont nous avons finalement attiré l'attention, se contente de froncer les sourcils, ne comprenant pas mon attitude. Je sors de la cuisine et m'engage dans les escaliers, luttant pour ne pas laisser échapper mes larmes tant qu'ils peuvent me voir. J'ai conscience que je risque de vivre l'enfer à cause de cette réaction, mais je ne la laisserai pas me pourrir la vie à son tour. Cette réflexion est confirmée par le hurlement de ma mère, qui se contente d'un classique :

« THALIA !! Reviens ici tout de suite ! »

    Je les ignore et monte de plus belle, les yeux rivés sur ma porte, qui fait face à l'escalier, comme sur un refuge, un havre de paix. A peine entrée, je ferme la porte et tourne la clé, puis la bloque avec une chaise, par précaution. Je suis à peu près sûre qu'ils ne pourront pas ouvrir la porte, car j'ai subtilisé depuis un moment déjà la deuxième clé de ma porte, que je garde soigneusement cachée au fond de mon placard, mais ils seraient capables d'en avoir fait faire une troisième...

    Je me jette sur mon lit, laissant enfin échapper les larmes que j'avais de plus en plus de mal à retenir. Roulée en boule sur mon matelas, je me laisse aller, déversant toute ma haine pour ma mère, Ève, Alice, même Marc, en un flot continu de paroles incompréhensibles qui, si elles sont claires dans mon esprit, se mélangent et se chevauchent une fois prononcées, perdant tout leur sens par la même occasion.

    Ève… Comment a-t-elle pu me faire ça ?? J'étais sa meilleure amie, sa sœur, sa moitié, et elle était la mienne… Puis un beau jour, elle avait décidé que je n'étais plus assez pour elle. Alors elle est partie, et elle a refusé depuis de me parler, de me donner une quelconque explication. Et elle a rejoint Alice…

    Je n'ai pas grand-chose à dire sur cette dernière, car en dehors de nos échanges haineux et limités dans le couloir (d'ailleurs bien souvent à sens unique), elle ne m'a jamais adressé la parole. Je sais juste qu'elle est belle, mince et populaire… Tout mon opposé, donc ! C'est pour ça que je la jalouse : parce que si j'étais comme elle, j'oserais aller voir Marc.

    Oh, Marc… Ses yeux d'un gris-bleu perçant, son nez fin, sa mâchoire tracée, ses bras veinés (mais pas trop, après c'est moche), son caractère généreux et adorable… Tout ! Jusqu'à sa manie de passer sa main dans ses cheveux blonds incoiffables (enfin, majoritairement blonds ! Non parce qu'il a aussi des mèches brunes, rousses… Bref ses cheveux sont aussi bizarres que mes yeux) à peu près une centaine de fois par seconde.

    Et puis ma mère. Je m'en doutais déjà un peu, mais sa mimique de ce soir, qui me revient en boucle dans la tête, me confirme cette idée : Marie Sorica était l’Ève Birufle de sa génération. Marie, ma mère… Un look squelettique qui, du haut de son mètre soixante-dix, m'a toujours fait comprendre que je n'étais pas assez. Pas assez belle. Pas assez mince. Pas assez forte. Pas assez sportive. Pas assez intelligente. Pas assez. Pourtant j'ai fait des efforts ! Mais elle n'étais jamais contente. Alors mon ressentiment envers elle, envers Ève et envers tous les autres, je l'ai retourné vers moi.

    Dans ma confusion, les images de mes tortionnaires se superposent, et mon oreiller trempé étouffé un hurlement.

    De mes deux parents, j'ai toujours été plus proche de mon père. Il a toujours été plus bienveillant, plus présent et plus réconfortant que ma mère (chose qui, je vous l'accorde, n'est pas très difficile à faire), toujours là pour me soutenir dans mes mauvaises passes, pour m'accompagner quand j'en avais besoin, mais sachant néanmoins me laisser avancer seule quand il le fallait. Sachant que, à l'origine, je n’appréciais pas spécialement ma mère, la comparaison avec mon père l’a faite descendre encore plus dans mon estime, et autant dire que, si je devais choisir entre les deux… Je n’hésiterais pas une seconde.

    Je pousse un profond soupir, les yeux rouges et gonflés, toujours roulée en boule au milieu de mon lit. Je me débarrasse d'un coup de pied de mes chaussettes, puis me glisse sous la couverture, renonçant à me démaquiller et me changer.

    Je ferme les yeux, essayant de ne pas repartir dans une nouvelle crise de larmes, et me sens rapidement me faire emporter par le sommeil.

22h07

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