Une pincée de folie
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Chuck était furieux. Cela me faisait vraiment bizarre, moi qui ne l'avait quasiment vu que maître de lui-même. Apparemment, dès que quelque chose me touchait de près ou de loin, il était déterminé à sortir de sa zone de confort.
-Ils vont recevoir une lettre de mon avocat, je ne laisserai pas ça impuni !
-Non mais t'inquiète ça va.
-Non, ça ne va pas Sarah ! Ils se croient tout permis ! Ce gars t'a suivi toute la journée ! Tu as une pellicule entière qui le prouve.
-Charles. Brian l'a récupéré, tout est sous contrôle.
J'étais dans ma voiture en compagnie de Brian. Ce dernier avait envoyé un message à mon petit ami visiblement et ce dernier m'avait appelé pendant que je conduisais.
-Il a raison Sarah, c'est pas rien. Si tu permets qu'ils fassent ça alors que vous êtes ensemble pour la presse depuis 3 jours, imagine ce qu'ils feront par la suite.
-Merci d'essayer de la raisonner Brian, confirma Chuck.
-Elle a la tête dure comme tous les McAllister.
-Va te faire foutre, murmurai-je.
-Je t'ai entendu, fit Chuck. Mais du coup, je vais aussi avertir ton père
-Je suis majeure je te signale.
-Et ton père sait parfaitement gérer ce genre de situation, il n'a pas arrêté de me le dire. Je suis vraiment désolé Sarah. Excuse-moi aussi Brian. Je vais tout arranger, je vous le promets.
-Te fais pas de bile, mec, répondit Brian. On est une famille, ajouta-t-il. On se protège les uns, les autres, c'est tout à fait normal. Ce n'est pas de ta faute du tout.
-Un peu quand même. La célébrité c'est une putain de plaie. Est-ce que je peux vous rappeler ? J'ai un double appel de mon agent.
-A tout à l'heure Chuck.
J'arrêtai la conversation et je tournai les yeux vers Brian. Il me fixait d'un air anxieux.
-Tu m'en veux ?
-D'en avoir parlé à Chuck ? Non, je l'aurais fait, je ne lui cache rien.
-Vraiment ?
Il eut un petit sourire.
-Tu lui as dit que je t'avais appris la méthode Miller pour embrasser.
-Non, sinon, il t'aurait pété la gueule Brian.
-Je l'ai vu se battre et...
-Et il estimait qu'il avait besoin de se faire frapper. Chuck fait de la boxe depuis des années, il sait parfaitement se battre et vu que je l'ai déjà vu faire avec paparazzi, il t'aurait abîmé.
-Donc en fait c'est un peu ton truc, les mecs qui se battent.
-Non.
-Je pense qu'aucun de tes mecs n'est un enfant de choeur.
-Je.. je n'aime pas la violence mais je ne connais pas un seul garçon qui ne s'est pas battu au moins une fois dans sa vie. Jamais. Aucun. Alors..; pense ce que tu veux.
Je tournai de nouveau mon regard vers la route. Est-ce que j'aimais dans le fond la violence ? Il venait de me faire réfléchir comme jamais. J'avais déjà vu Marc dérouiller un mec au lycée, quand j'étais plus jeune, Wyatt... je ne voulais même pas en parler. Est-ce que le goût de ce fruit défendu qu'était le risque m'attirait ? Une fois dans ma chambre, je m'assis au niveau de notre terrasse. Je ramenai mes genoux sous ma tête. Qu'est-ce qui m'avait excité chez Wyatt si ce n'est le goût de l'aventure, et le fait de sortir de ma zone de confort ? Je repensais à Chuck. Etait-il capable de ça ? De me pousser à prendre des risques ? Quand je pensais à Chuck, je voyais de la douceur, et un amour si profond qu'il me faisait chavirer. Mais pourrais-je me contenter de cela ? J'avais l'impression de devenir folle. Pourquoi devais-je toujours tout remettre en question ? J'attrapai mon téléphone, mes écouteurs et j'appelai Chuck.
-Est-ce que tu penses que je me complais dans ce que j'ai Chuck ?
-Pardon ?
J'avais lancé ça alors qu'il venait juste de décrocher.
-Est-ce que tu...
-Attends, une seconde, je sors. Voilà, c'est bon. On se fait un Facetime ?
Il me rappela et son visage s'afficha un peu pixelisé mais c'était bon de le voir ainsi. Il était totalement décoiffé.
-Est-ce que tu te complais dans ce que tu as ? Je crois qu'au contraire, tu essayes très souvent de sortir de ta zone de confort. Sinon, tu n'aurais pas accepté de te montrer au grand jour avec moi.
-Tu penses ?
-Je ne te le dirai pas si je ne le pensais pas, sourit mon petit-ami.Par contre, j'ai une question pour toi. Enfin. Plusieurs. C'est quoi pour toi « te complaire dans ce que tu as » ? Est-ce que... est-ce que tu regrettes de sortir avec moi ? Je suis ta zone de confort et il te faut plus ? C'est ce que tu essayes de me dire Sarah ?
-Je n'ai pas dit ça Charles.
Son visage se ferma, il ne m'écoutait plus vraiment. Je le voyais.
-Avec ce qu'il s'est passé aujourd'hui, je comprendrai que tu ne veuilles plus continuer, que tu veuilles me quitter. J'ai chamboulé toute ta vie sans t'avoir prévenue des risques. C'était pas fairplay de ma part. Alors oui, je prends ta question comme ça et je te la repose : est-ce que tu regrettes que nous soyons ensemble ? Est-ce que tu aurais préféré qu'on reste comme avant ? À juste... coucher ensemble de temps en temps sans aucune entrave ? Tu aurais préféré qu'on reste des sex friends ?
-Bien sûr que non. Je t'aime et tu le sais bien. La question ne te concernait pas. Je te la pose parce que tu me connais et que tu n'es pas tous les jours avec moi alors tu as un regard objectif.
-Tu ne réponds pas à ma question Sarah, répondit-il d'un ton peu plus froid. Je ne doute pas de ton amour pour moi. Je te demande si tu es heureuse dans notre configuration actuelle ou si...
-Tu veux dire avec mon mec à l'étranger et loin de moi ? l'interrompis-je. Non, pas spécialement, pour être honnête.
-Okay. Je ne m'attendais pas spécialement à avoir cette discussion avec toi. Pas avant de très nombreuses années. Je suis pris au dépourvu. Je.. putain.
Il se passa une main dans les cheveux et je vis qu'il avait perdu quelques couleurs. Je ressentis un étau se refermer sur mon coeur.
-Charles, mon amour.
-C'est bon, j'encaisse. J'ai jamais voulu te rendre malheur...
-Je.. ne te remets pas en question Charles. Vraiment. Je.. je suis trop conne. Je me suis mal exprimée et je t'ai blessé. Je m'en veux. Je.. ce que je voulais dire c'est que je préfèrerai largement que tu sois avec moi tous les jours, qu'on puisse se balader main dans la main, qu'on puisse rire en face à face, qu'on puisse faire l'amour. Tu me manques en fait. Mais... C'est pas pour autant que je regrette d'être avec toi.
Son regard me transperçait et je sentais presque des larmes me venir aux yeux.
-J'aime me voir à travers ton regard. J'aime notre couple, j'aime pouvoir être avec toi dans la rue, au grand jour. Ma question c'était pas une remise en cause de nous. C'était vraiment personnel. J'ai 18 ans et je me demande encore qui je vais être et qui je veux être. Mais quelque soit la Sarah du futur, elle sera à tes côtés et toi tu seras avec elle. Mais je pense que je dois me challenger plus que ça. Avoir de l'excitation dans ma vie. Toi tu te challenges tous les jours dans ton métier, dans tes études et je pense qu'il me manque un truc comme ça. J'ai tout le temps de le trouver. Mais je voulais juste savoir ce que tu en pensais. Me donner des pistes pour pouvoir me challenger.
Mon petit ami resta silencieux.
-Charles ?
-C'est aussi de ma faute. J'apporte pas suffisamment de piquant dans ta vie. Je ne te propose pas forcément des trucs super fous. Je suis une zone de confort.
-C'est vrai. Tu es ma zone de confort mais c'est utile d'avoir une zone de confort. Tu es tellement nécessaire. Tu n'imagines pas à quel point c'est important de pouvoir être entière avec une personne. Et cette personne pour moi c'est toi. Tu es mon confort, tu es ma sécurité. Quand tu m'ouvres les bras, j'ai la même sensation que lorsque mon père le fait. Je me sens totalement à la maison. Tu es mon chez moi. Je m'en fiche de l'endroit où je suis du moment que tu sois avec moi. Je ne voulais vraiment pas te faire du mal ou t'insulter. Vraiment. Tu me crois n'est-ce pas ?
-Oui, bien sûr que je te crois.
Il avait perdu de son enthousiasme habituel. J'avais l'impression de l'avoir giflé et qu'il encaissait comme il disait.
-Vous êtes où exactement pour votre tournée ? demandai-je pour le dérider un peu.
-Montréal pour le moment. J'adore cette ville. Je te la montrerai histoire de rajouter un peu de piquant dans ta vie.
-Tu vas pas me lâcher avec ça ?
-Oh que non.
Il eut un petit sourire et cela me réchauffa un peu le cœur. Quand je raccrochai, j'eus envie de crème glacée pour me réconforter et je trouvai Mary, assise dans la cuisine avec une cuillère à soupe et le pot de crème à la vanille. Elle était en compagnie de Candice.
-Vous lisez dans mes pensées.
Mary sortit une autre cuillère et me la tendit alors que j'embrassai Candice.
-Papa trouve ça dégueulasse quand on fait ça, tu sais ?
-Je m'en fous, c'est mon pot. Regarde, j'ai écrit mon nom dessus, répondit Mary. Je me demande juste pourquoi toi tu en as besoin...
Je leur racontai ma discussion avec Chuck et du fait que je l'avais blessée sans vraiment le vouloir.
-Et tu as envie de quoi là tout de suite Sarah ? me demanda Candice.
-De prendre le premier avion, de l'attraper dans mes bras et de lui dire qu'il me suffit.
-Et pourquoi tu ne le fais pas ? sourit Mary.
-Il est au Canada, enfin à Montréal. On est en plein milieu de semaine ?
-Sarah, Sarah, Sarah, soupira ma belle-mère. Ça se voit que tu as été élevée par un homme ultra protecteur, sans une présence féminine.
-Mais encore ?
-Apporte moi mon sac à main, je te prends un aller/retour vers Montréal.
Je faillis m'étouffer avec ma bouchée de glace. Elle venait de dire quoi ?
-Les filles ne doivent pas attendre que les hommes viennent les sauver ma petite chérie. Elles doivent devenir leur propre prince charmant sur un valeureux destrier blanc. Tu n'as pas cours, tu es majeure et tu sens que quelque chose ne va pas avec ton amoureux. Faut que tu règles le problème tout de suite !
-Tu voulais donner un peu de piquant dans ta vie ? rit Candice. Rien de plus piquant que de prendre l'avion sans l'avoir prévu pour une ville que tu ne connais pas pour te mettre à genoux devant mon petit ami pour lui déclamer ton amour non ? Un peu de romantisme dans ce monde de brute, ça ne fait de mal à personne.
-J'ai vraiment votre approbation ?
-Bien sûr que oui, par contre, tu es là samedi matin pour ta remise des diplômes.
Je me précipitai dans ses bras et je lui demandai de me réserver le vol le plus rapide. Je courus jusque dans ma chambre, j'attrapai quelques affaires dans mon sac de voyage en cuir et je redescendis. Mary venait de finaliser l'achat et elle attrapa ses clefs pour me mener à l'aéroport.
-C'est comme ça qu'on vit, Sarah, fit Candice en s'installant dans la voiture avec ma belle-mère. C'est comme ça qu'on ajoute du piquant dans sa vie. Parfois, dans une vie bien ordonnée et planifiée, faire quelque chose de totalement imprévu, c'est... magnifique, c'est magique et c'est excitant. Il ne s'attend pas du tout à te voir.
-J'espère juste qu'il ne va pas me faire une Marc McDust.
-Ça risque pas, je lui ai dit que s'il te faisait souffrir, je le castrerai.
Candice éclata de rire et Mary me fit un clin d'oeil. Elle roula assez rapidement et nous arrivâmes à l'aéroport en un temps record. Je passai à une borne pour retirer mes billets et je me tournai vers ma belle-mère et ma grand-mère par alliance. Je les serrai toutes les deux dans mes bras.
-Je vous aime et je suis fière de faire partie de votre famille. Je vous appelle quand j'ai atterri.
-File ma chérie.
Elles me firent un petit signe et je filai. Je n'étais pas en avance et je trouvai la porte d'embarquement rapidement. Ce n'est qu'une fois dans l'avion que je me rendis compte de ce que j'étais en train de faire. Mary m'avait pris un billet en première classe et je demandai à l'hôtesse de m'apporter un jus de pommes. Chuck allait être comme un dingue et j'avais hâte de lui faire cette surprise. Les filles avaient raison. Je ne pouvais pas attendre que ce soit lui qui vienne à chaque fois. Je devais faire quelque chose pour lui. J'avais 5h de vol et j'en profitai pour lire mon livre. À mon arrivée, je regardai mon smartphone pour envoyer un message à ma famille et un selfie. Je filai ensuite sur le site fan des atlas Wild child. Il y avait une mention de leur hôtel. Parfait. Seulement, je ne pourrais pas l'approcher. Les hôtels étaient très strictes en ce qui concernait les stars. C'est alors que j'eus une idée fulgurante. Bob. Je lui envoyai un message pour lui demander si je pouvais l'appeler discrètement et ce fut lui qui m'appela.
-Salut Sarah ? Que puis-je pour toi ?
-Je suis à l'aéroport. À Montréal et je voulais savoir quel était le nom de la réservation de Chuck, je veux lui faire une surprise.
-Je t'envoie ça tout de suite. Je... on est d'accord, je suis le seul au courant de ta venue hein ? Ray ne me cache jamais rien très longtemps, il ne le sait pas ?
-Pas du tout !
-Les garçons sont dans un restaurant entrain de dîner. À tout à l'heure !
Bob raccrocha et le rire commença à me prendre quand je reçus son Sms. Je hélai un taxi et je me rendis compte de ce que j'étais en train de faire alors qu'il s'arrêtait devant moi. J'étais dans un pays étranger pour rejoindre Chuck. Je me fourrai à l'arrière du véhicule et je lui donnai des indications sur l'hôtel. Le chauffeur me regardait gentiment et il entama la discussion avec moi. J'essayai tant bien que mal de lui parler en français et je remerciai intérieurement les Miller de m'avoir entraînée à me débrouiller dans ce genre de situation.
-Je suis désolée, mon français n'est pas très bon.
-Vous vous débrouillez très bien. Il y a un peu de circulation ce soir. Nous ne serons pas à l'heure dite à votre hôtel.
-C'est pas grave ! Excusez-moi je dois prendre cet appel.
J'approchai mon téléphone de mon oreille.
-Salut Papa !
-Va chez Schwart'z ! Et ramène moi un cadeau... Non j'abuse pas du tout Mary, je vois pas pourquoi tu dis ça.
-J'en avais l'intention ! Je pensais que tu allais m'engueuler !
-Ma chérie, quand j'avais 15 ans, j'ai rencontré une fille en camp de vacances. Tu sais ce que j'ai fait ? je suis parti en Suède pour lui courir après. Je me suis fait défoncer par ta grand mère. Montréal c'est encore un peu sage si tu veux mon avis. En tout cas, salue bien tes amis et Chuck de notre part.
-Ça marche. Maintenant dors, y'a un décalage horaire ! Je t'aime bises !
Mon père était un peu dingue mais vu ce que je m'apprêtai à faire, je le trouvai plutôt normal. Le taxi me déposa juste devant l'hôtel et je lui laissai un gros pourboire. Je rentrai et je me sentis un peu en décalage avec mes habits. Je vis une femme juchée sur des talons me regarder de la tête aux pieds. J'aurais pu parier qu'elle était une escort girl. Je me rendis à l'accueil et je fis un grand sourire à la dame.
-Bonsoir madame, est-ce que vous pourriez m'indiquer si le résident de la chambre 327 est rentré ? Monsieur Stington. Je suis sa petite amie, ajoutai-je, je veux lui faire une petite surprise.
-Mlle McAllister, c'est bien cela ?
-Exactement.
-Nous avons été informé de votre arrivée.
Elle fit signe à un groom et ce dernier m'accompagna jusqu'à la chambre de Chuck. Il me l'ouvrit et je me rendis compte que j'étais toute seule dedans. Parfait. Je pris une rapide douche et j'enfilai ma nuisette en dentelle. Bob m'envoya un message pour m'annoncer de leur retour imminent. Je rangeai rapidement mes affaires et je les cachai dans l'armoire avant de me cacher derrière l'un des épais rideaux. Je voulais que la surprise soit totale. J'entendis la porte s'ouvrir et la voix de Chuck me parvint.
-Ouais non.
-T'es pas drôle Chuck, lâcha Clive. Tu peux remettre ta bouderie à plus tard sans déconner.
-Je dois envoyer un message à Sarah. Je vais me changer et j'arrive.
Mon petit ami ferma sa porte et j'entendis le bruit de chaussures qu'on retire et qu'on balance dans la pièce. Je jetai un coup d'œil, il défaisait sa chemise et la retirait, dévoilant son corps sans défaut. Il se passa une main sur le visage et il soupira.
-Putain batterie faible. Fais chier.
Je souris et je sortis de ma cachette.
-Tu sais ce qui est cool avec les courts courriers ? C'est qu'en quelques heures je peux être là et ça t'évite de chercher les bons mots pour m'envoyer un message.
Chuck sursauta et me contempla avec de grands yeux. Il était d'une pâleur effrayante.
-Tu es là, balbutia-t-il.
-Tadaaaam !
Chuck lâcha son téléphone et en quelques secondes me serrait contre son torse. Son odeur m'envahit et le sentiment de maison me serra les entrailles. Ses lèvres prirent possession de ma bouche, férocement. Mon coeur battait la chamade. Il me souleva dans ses bras.
-Tu es là, répéta-t-il.
-Oui, je suis là.
-Merci.
Son remerciement me perturba. Je sentais son amour, je sentais son soulagement, sa pointe de tristesse aussi.
-Merci d'être là pour moi, murmura-t-il, la tête fourrée contre mon cou. J'en étais malade quand tu as raccroché. J'ai vraiment agi comme un con. Je pouvais pas venir te chercher, te dire que.. que.. j'ai besoin de toi. J'ai désespérément besoin de toi. Tu es mon essentiel. Je ne veux plus te voir avec des larmes dans les yeux.
-Ne refais pas la messe. Je.. je t'ai blessé et quand je m'en suis rendue compte, j'ai eu les larmes aux yeux. Je t'aime. Je t'aime vraiment. Et... Je veux vivre des aventures palpitantes avec toi à mes côtés. Tu veux bien ?
-Mais oui Dora. J'accepte d'être ton babouche.
Je ne m'y attendais pas et je me mis à rire. Il était hilare lui aussi. Il me ramena sur son lit où il me laissa tomber. Il retira son pantalon, ses chaussettes et il s'allongea près de moi pour me prendre dans ses bras.
-Ton père t'a laissé partir ?
-Mary.
-Je me disais aussi.
Il se mit à rire et il m'embrassa dans le cou.
-Tu as pris ton billet pour le retour ?
-Tôt samedi matin.
-Je vais annuler ta réservation, on a un jet qui part vendredi peu de temps après le concert.
-Il faudrait que tu vois avec Mary, c'est elle qui l'a réservé.
Je l'embrassai sur le nez en lui demandant qu'on cesse de parler de nos parents. Il frôla mes lèvres et intensifia son baiser. Tout me plaisait chez ce mec et sa dextérité me plaisait d'autant plus qu'il prenait son temps. Chaque caresse, chaque baiser semblaient étudier pour mon plaisir. Il ne pouvait empêcher des petits râles de s'échapper de ses lèvres dès que je le frôlai. Je retirai ma nuisette, en restant en culotte. Il embrassa mon ventre et était en train de remonter vers mes seins quand on frappa à la porte de manière insistante. Chuck grogna et cela me fit rire. Il posa sa main sur ma bouche pour me faire taire.
-On sait que tu es là, pas la peine de faire le mort.
-Je vais leur dire de partir.
-Noooonnn, murmurai-je.
-Ils vont pas me lâcher sinon. Une minute.
Il s'écarta de moi et je me redressai sur le lit. Il tourna les yeux vers moi.
-Trente secondes. Reste dans cette position, tu es... j'arrive.
Je ramenai mes cheveux sur le côté et je restai dans ma position à genoux. Je ne fis pas de bruit pour écouter les garçons.
-Attends, pardon ? rugit la voix de Ray. T'es avec une meuf ? Je dégage cette pétasse et je pète tes couilles.
-Sérieux Chuck, tromper Sarah ? T'es vraiment un bouffon ! s'exclama Owen.
J'eus à peine le temps de me bouger que Ray arriva dans la chambre d'un air furieux, les lèvres pincées. Je cachai ma poitrine avec mes bras et mon meilleur ami resta là, à me regarder, sa colère s'évaporant aussi vite de l'eau de la mer sur une peau au soleil.
-Qu'est-ce que tu fous là ?
-Quoi ? fit Owen avant d'arriver. Parce qu'on la... connait ? Ah.
-Sérieusement les mecs ! Vous abusez ! lâcha Chuck d'un ton exaspéré. Sortez immédiatement de notre chambre !
Owen me fit un clin d'oeil et se retourna en forçant Ray à faire de même le temps que j'attrape une nuisette et un peignoir assorti. J'entourai Ray de mes bras et je l'embrassai sur les joues. Je fis la même chose avec Owen. Je vis que Keito était là, une main posée sur Chuck, visiblement en train de lui faire la morale. Clive avait l'air furieux également.
-Ah. On vous dérange en fait, rosit Keito.
-Mais non, fis-je. Ça me fait toujours plaisir de vous voir.
-Sarah est trop bien élevée pour vous dire que vous pétez les couilles les mecs.
-Ou alors je vous aime trop.
Owen m'ébouriffa le cheveux et sourit.
-Je préfère celle-ci comme version. Tu es arrivée quand ? En fait il t'a séquestrée dans sa suite ? S'il a fait ça, la mienne t'est ouverte pendant qu'on lui règle son compte.
-Je suis arrivée pendant votre dîner et je me suis cachée pour lui provoquer une crise cardiaque. Vous remarquerez que c'était utile puisque son téléphone est toujours au sol.
Je me rapprochais de mon petit ami et il me prit contre lui. Il était excédé par ses amis, je pouvais le sentir même s'il ne le montrait pas vraiment.
-Par contre, je vais pas faire long feu, j'ai 5h de vol dans les pattes et un décalage horaire mais promis, demain on fait tout ce que vous voulez.
Les garçons comprirent et quittèrent la pièce. Je rejoignis la chambre et j'entendis mon petit ami leur promettre de se venger pour ce coup bas.
-Arrête de bouder Chuck. Ils sont adorables. Tu as vu comment ils ont pris ma défense ? Viens là qu'on reprenne là où on s'est arrêté.
-On était super bien parti et là, je ne vois que ta fatigue. Tu es crevée Sar'.
-Pas suffisamment pour ne pas avoir envie que tu m'embrasses et me prenne contre toi.
Je m'installai dans les draps et il arriva près de moi. Lui aussi était fatigué. Je m'installai directement sur lui.
-Qu'est-ce que tu as, je vois qu'il y a un truc qui te dérange ? C'est parce qu'Owen a vu mes seins ?
-On est parti en vacances ensemble l'an dernier et tu t'es trimballée en monokini.
-Alors ?
-Je me suis pris la tête avec ma père juste après qu'on se soit parlé tout à l'heure. Il trouve que je néglige les chansons qu'on produit. Il trouve que ça manque de musicalité, il pense que ça manque de talent. Il a été à deux doigts de dire qu'on faisait de la soupe populaire. Il ne comprend pas que le monde dans lequel j'évolue est différent du sien. Que oui, parfois, on sacrifie des symphonies pour du commercial. J'en ai parfaitement conscience, mais merde, j'aime ce que je fais. Il pense que je ne fais pas de musique.
-Et pourtant, tu as un talent incroyable. Après... je dois t'avouer que parfois, je préfère largement les versions acoustiques ou les lives, même sur certaines de vos chansons. Elles ont une authenticité folle. Mais pour autant, je reconnais tout le travail que vous faites, toute l'énergie que y mets. Dis-toi une chose. Ton père est un génie musical, mais c'est un exécutant. Tu as quelque chose qu'il n'a pas : tu es un créateur. Tu pars de rien et tu vas écrire une mélodie entêtante, des paroles qui vont toucher le coeur des gens. Vous m'avez fait pleurer de rage, vous m'avez permis de faire des introspections... avant même de te connaitre personnellement tu parlais à mon coeur. Alors je m'en fiche de ce que peuvent dire les autres. Moi j'adore ce que tu fais.
-Tant que je verrai ces étoiles dans tes yeux, je saurais que je suis sur la bonne voie. J'espère que tu continueras à me regarder comme ça après plusieurs années de vie ensemble.
-Jusqu'à la fin. Je te le promets.
Je posai mon oreille sur son torse et il me caressa les cheveux.
-Merci.
-Je ne vais pas réussir à m'endormir.
-J'ai un moyen très efficace pour te détendre.
Il me repoussa dans les oreillers et il eut un sourire amusé. Il se faufila sous les draps et cela me fit rire au début, puis cela me fit frémir jusqu'au moment de la délivrance où effectivement, je me sentais.. détendue comme jamais. Il remonta vers moi et me reprit dans ses bras. Il me berça doucement jusqu'à ce que je m'endorme. Je me réveillai le lendemain à ses côtés. Nos jambes étaient entremêlées et il était profondément endormi. Je me déplaçai et il grogna un peu. Il était encore tôt mais j'avais besoin de boire. J'avais une soif inexpliquée.J'avalai un grand verre d'eau et je vis Chuck se réveiller. Il tapota près de lui, il battit des paupières, se redressa pour regarder le réveil.
-Il est que 6h30. Viens te recoucher.
Je m'exécutai sans attendre et la chaleur de son corps me surprit.
-On voulait découvrir un peu la ville aujourd'hui avec les garçons après la dédicace.
-Moi aussi ! Mais je pense qu'on va dormir encore un peu..
Il acquiesça, les paupières déjà lourdes et il se rendormit et marmonnant un « je t'aime ». Je ne tardai pas à le suivre. Chuck me réveilla en m'embrassant sur la tempe. Il me murmura qu'il était 9h du matin et qu'on nous attendait pour le petit déjeuner.
Il me traîna pratiquement sous la douche et le jet acheva de me réveiller. J'attrapai mon jean et un de ses T-shirts et nous descendîmes main dans la main jusqu'à la table où les garçons mangeaient. Je les embrassai tous sur une joue avant de me laisser tomber sur une chaise.
-Vous avez une dédicace ce matin ?
-Et tu es pas obligée de venir si tu ne veux pas. Lili ne vient jamais, ajouta Keito.
-Je vais faire du shopping je pense. J'ai pas grand chose à me mettre. Et je ne vais pas voler les affaires de Chuck ad vitam aeternam...
-Si tu veux avoir des vêtements à ta taille, prends dans les affaires de Ray. Il a la carrure d'une ado.
Owen se fit frapper par Ray.
-Il y a des boutiques top pas loin de notre lieu de dédicace et tu pourras nous rejoindre par la suite, sourit Keito.
-Oui ce serait super. Ray ? J'adore ta nouvelle coupe de cheveux. Elle te va super bien.
-Merci Sarah. Toi tu sais reconnaitre la beauté quand elle est là.
Je l'embrassai sur la joue et j'écoutai les garçons parler de leur concert du lendemain. Au moment de partir pour rejoindre leur lieu de dédicace, Chuck me rappela de mettre mes lunettes de soleil. Je n'avais pas l'habitude des flashes et ils nous arrivèrent dans la figure. Charles semblait parfaitement détendu et il me tendit la main. J'entendis mon nom venir de tous les côtés et je me forçais à sourire. Charles tourna la tête vers moi et me fit entrer en premier dans la voiture avant de s'y engouffrer. Mes amis suivirent et je me retrouvai en face de mon petit ami. Il releva ses lunettes.
-Si tu n'as pas envie de sourire, ne te force pas Sarah.
-Après je vais avoir une réputation de connasse qui fait la gueule. D'ailleurs mon compte instagram a fait un bond dans mes demandes d'abonnés. Je ne sais même pas comment gérer tout ça.
-Tu n'acceptes que ceux que tu connais personnellement, répondit Chuck. Si tu as un doute, n'accepte pas.
J'allais lui répondre quand la face de Sophie s'afficha sur mon écran pour un Facetime. J'attrapai mes écouteurs dans mon sac.
-Salut Sophinette.
-TU ES À MONTRÉAL SANS MOI ? ALORS QUE C'EST MA VILLE ! hurla ma copine.
Je plissai des yeux et je vis Ray commencer à rire. Ma meilleure amie commença sa diatribe en français. Elle était visiblement en maillot de bail près de sa piscine.
-Sophie, tu parles trop vite, je ne comprends pas, soupirai-je en français. Chuck, tu peux pas traduire ?
Je retirai les écouteurs et sa voix envahit l'habitacle. Charles salua Sophie et se mit à converser avec elle dans leur langue commune. Il ne semblait pas désireux de traduire non plus et finit par prendre mon téléphone.
-Okay. Elle est en train d'écrire un mail récapitulatif sur tout ce que tu dois faire pour te faire pardonner.
-Franchement So, j'ai pas fait exprès ? Mary m'a pris un billet d'avion, j'ai même pas eu le temps de prendre toutes mes affaires de toilette. En plus, je te rappelle que mon père doit me payer un séjour dans un palace canadien et que tu viens avec moi.
-Je le sais très bien Sarah, je te vannais ! J'adore la faire tourner en bourrique, elle a fait sa petite moue ou pas ?
-Oui, rit Chuck.
-Hey mais en fait toi tu es dans toutes les embrouilles pour me faire vriller. Avec Brian, avec Sophie. Tu n'as plus qu'à te liguer contre moi avec mes oncles et on est bon, tu m'as fait péter un câble avec toute la famille quoi.
-Elle la fait encore Sophie, tu as vu ?
-Cet abus, grognai-je. Et tu as des adresses de bonnes boutiques ?
-Je récapitule ça dans le mail aussi.
Sophie tourna la tête et je vis Paul arriver. Il était torse nu et trempé. Il me fit un signe et je finis par quitter la conversation. Les garçons avaient continué à parler juste à côté de moi. Je posai ma tête sur Ray et la voiture finit par s'arrêter.
-Bob va t'emmener vers l'avenue marchande, c'est pas si loin, okay ? Tu pourras même nous rejoindre à pieds, si tu veux.
-Ça marche ! Amusez-vous bien les garçons, ajoutai-je après avoir embrassé Chuck rapidement.
Une fois seule dans la voiture, je me mis à regarder la ville dehors. Montréal était vraiment une belle ville et j'étais contente d'être là. Je reçus un mail de Sophie et je filai dans les boutiques recommandées. Ma copine était trop chou, elle voulait juste que je fasse une photo de Chuck avec sa cousine qui l'adorait. Heureusement, j'avais pensé à prendre la carte bancaire de secours de mon père et je fis quelques emplettes. J'étais dans le pur anonymat et je trouvais ça super bien. Je ne m'étais pas suffisamment apparue aux bras de mon petit-ami pour qu'on sache qui j'étais. Je reçus un message de Chuck m'indiquant de prendre une robe de soirée si je n'en avais pas pris une. Il ajouta qu'il me la rembourserait. Je trouvais ça chou de sa part et je partis dans une boutique d'une créatrice locale où je passai inaperçue dès mon arrivée. Je me rappelai furtivement de l'Ohio et de l'attitude de Duncan, cela me fit rire. Je m'approchai de jolies étoffes et une conseillère arriva vers moi. Elle me demanda l'occasion pour laquelle je devais la porter et je lui répondis que c'était une surprise de mon petit ami. Elle me dirigea vers une magnifique robe dans les teints bleutés. Elle était légère sur ma peau et je n'avais pas besoin de soutien-gorge.
-Elle est parfaite. Je vais la prendre.
Bob m'avait donné des indications pour pouvoir les rejoindre et dès ma sortie de la boutique, je rentrai l'adresse dans mon GPS. Je repérai d'ailleurs Bob près de la voiture. Il m'ouvrit le coffre pour que je dépose mes affaires.
-Tu sais... Chuck est plus heureux depuis qu'il est avec toi, et il est plus productif. Le bonheur le fait travailler. D'ailleurs, je te rappelle que je me marie cet été et que où que tu sois avec Ray et Clive, vous allez devoir revenir.
-Evidemment ! Je ne manquerai ça pour rien au monde. Bon, je vais aller les rejoindre.
-Je te fais entrer.
Il passa devant la sécurité en me tenant fermement par le bras. Je pensais que c'était une dédicace, mais en réalité, il y avait une petite conférence. Je m'assis dans le fond de la salle où des ados et jeunes adultes se trouvaient.
-Chuck, fit Owen, arrête de regarder ta copine et sois un peu avec nous s'il-te-plait.
-Désolé, quand y'a un ange qui arrive quelque part c'est normal d'être sidéré.
Ray se leva, descendit de scène et se rendit près de moi. Il me tendit la main. Il avait un micro à la main.
-J'aimerai vous présenter ma meilleure amie au féminin. Elle s'appelle Sarah et elle est super timide, alors je vais sûrement me faire tuer.
-C'est clair et net, tu veux dire, rit Chuck.
-Mais voilà, depuis plusieurs années déjà, elle fait partie de ma vie et je sais que beaucoup avait fait des spéculations à l'époque sur qui était la fameuse Sarah, de Sarah she's all that. Et bien, c'est elle. Cette chanson, je l'ai écrite pour elle, je lui ai chanté dans un parc à Los Angeles après avoir été la chercher au lycée.
Ray m'embrassa sur la joue et remonta sur scène en me laissant à ma place. Je les attendais durant leurs photos et je vis une fille s'approcher de moi.
-Excuse-moi, on peut faire une photo toutes les deux ?
Je ne réagis pas pendant deux secondes avant de lui faire un sourire.
-Bien sûr qu'on peut faire une photo.
Je fis signe à Chuck de venir et ce fut lui qui prit la photo. La fille était un peu rosissante et balbutiante. Mon petit-ami était très gentil avec elle et quand il se rapprocha de moi, elle nous avoua que nous étions un joli couple. Je la remerciai et Charles m'entraina à sa suite pour rejoindre les garçons. Nous étions dans une sorte de coulisse et je tapai derrière la tête de Ray.
-Aïe !
-C'est pour m'avoir affichée en public.
-C'est Owen qui a commencé.
-Exactement, Owen, approche ta tête d'ici.
Tout penaud, ce dernier arriva vers moi et je le tapai aussi derrière la tête.
-Pas le peine de rire, Charles Grasset. Je t'ai à l'œil aussi, mais on réglera ça en privé, grognai-je.
-Y'en a un qui va se prendre une fessée ce soir, rétorqua Clive en commençant à rire à son tour.
Je le fusillai du regard et il m'envoya un baiser.
-Y'a vraiment que Kei, qui remonte le niveau hein. Viens Keito, je t'offre une glace.
Je pris le bras de Chuck et nous rejoignîmes le monde extérieur. J'avais la chance d'avoir les garçons pour moi toute une journée et ils me firent visiter certains endroits de Montréal. Je m'amusais comme une folle.
-J'ai une surprise pour toi, murmura Chuck à mon oreille alors que nous revenions de chez le glacier où j'avais payé sa glace à Keito.
-Ah oui ?
Il me fit fermer les yeux et me fit monter dans la voiture. Il n'avait pas lâché ma main. Il me fit descendre avec délicatesse et continua de me guider.
-Tu m'emmènes où ?
-Tu vas voir, un ,peu de patience.
Il se plaça derrière moi et me demanda si j'étais prête.
-Ferme les yeux, je te dirai quand les ouvrir.
Je lui obéis et je me sentais comme une enfant. Il me fit ouvrir les yeux et je vis une patinoire, entièrement vide. Il avait une paire de patin à la main qu'il me tendit.
-On peut être ici ?
-J'ai réservé le créneau ce matin. Tu m'as dit que tu adorais ça et je n'ai jamais eu l'occasion de te voir sur des patins. Je me suis dit que tu étais en vacances et que c'était l'occasion de faire un truc un peu... cool.
Nous étions seuls tous les deux.
-J'ai demandé aux garçons de nous laisser ce moment tous les deux. Ils vont nous rejoindre un peu plus tard, continua Chuck.
J'enfilai les patins qui étaient pile à la bonne taille et je filai sur la glace sans même l'attendre. Je fermai les yeux et je me laissai porter par ce moment. J'ouvris les yeux et je vis que Chuck me regardait depuis les gradins.
-T'es impressionnante quand tu es sur des patins.
-Qu'est-ce que tu attends ? Viens me rejoindre.
-Je suis nul à ça.
-Et alors ? Je vais t'apprendre. Va demander une paire à l'entrée. Allez !!
Il grommela mais il m'obéit immédiatement. J'en profitai pour continuer de m'échauffer, tout en surveillant la porte. Il arriva avec des patins et je m'approchai du bord.
-Tu n'as jamais essayé d'en faire ?
-Si, quand j'étais enfant.
-Aie confiance en moi. Je ne te lâcherai pas tant que tu ne seras pas prêt. Allez.
Je lui tendis les mains et je le sentais trembler un peu. Il avait une confiance absolue en moi, je m'en doutais bien. Il n'était pas stable et sur le bord, je rectifiai sa position.
-Bon, tu tiens droit, c'est un bon début.
-Il ne faut pas que je me blesse, j'ai un concert demain soir Sarah.
-Tu as confiance en moi, non ?
-Je ne vais même pas répondre à cette question, tant la réponse est évidente.
J'attrapai ses mains et je le fis avancer avec moi. Il était encore stable mais quand je fis mine de le lâcher, il m'attrapa brusquement.
-C'est comme le vélo, à un moment, il faut continuer seul. Mais je serai là, si tu..
Je le lâchai tout à coup et il s'emmêla les pinceaux au bout d'une minute. J'arrivai vers lui et nous nous éclatâmes sur la glace. J'étais sur lui et je ne pus m'empêcher de rire avant de l'embrasser.
-Merci d'essayer de faire quelque chose que j'aime.
-J'essaierai tout ce que tu aimes, jusqu'à réussir. On recommence ?
Je me redressai et je l'aidai à se relever. Il s'améliorait un peu plus à chaque minute. Je ne lâchai pas sa main et j'étais fière de lui. Je le ramenai vers le centre de la piste et je l'embrassai avant de le prendre contre moi. Nous étions tous les deux en train de nous embrasser quand ses amis arrivèrent. Ils commencèrent à nous charrier et je ramenai Chuck près d'eux.
-Je refais un tour et on peut repartir, okay ?
Je m'élançai sur la glace comme si j'étais seule au monde. J'étais rouillée mais c'était libérateur. Les pirouettes, les sauts. Je revins vers les garçons et je vis Ray totalement absorbé par moi.
-T'es... putain t'es douée !
-Merci !
Je me faufilai sur le gradin et je retirai les patins. Nous retournâmes en voiture, direction l'hôtel.
-Tu dois être douée aussi en roller !
-Pas du tout, pouffai-je en répondant à Clive. Brian a essayé de m'apprendre et je me suis rétamée. Je dois encore en avoir la cicatrice.
J'étais assise juste à côté de Chuck et nos mains étaient liées. Je me penchai vers lui et sa main quitta la mienne pour se nicher contre ma hanche. De retour à l'hôtel, Chuck attrapa mes paquets pour les mener jusqu'à notre chambre. Il avait à peine posé les sacs qu'il me ramena vers lui et que nous nous affalâmes sur le canapé.
-Si je t'ai demandé d'acheter une robe c'est parce que j'aimerai t'emmener dîner quelque part, juste tous les deux.
-Cela n'a rien à voir avec la soirée dont parlait Keito dans la voiture ?
-Je... je me serai bien passé de cette obligation pour aller avec toi.
-Tu vas te faire tuer par ton agent.
-Je m'en fous de mon agent. Quand tu es avec moi, y'a que toi qui compte.
-Grand-Mère Amélia dirait qu'il faut faire passer son devoir avant son plaisir. Alors voilà ce que je te propose, on va à cette soirée masquée, tu fais une apparition, tu sers quelques mains et on s'éclipse pour finir la soirée ailleurs ?
-Pourquoi est-ce toi la raison de notre couple alors que c'est toi la plus jeune ?
-Quand une star fait n'imp alors qu'il sort avec une fille, on va dire que c'est à cause de la fille. Je ne veux pas qu'on me reproche quoi que ce soit et je ne veux pas qu'on te critique non plus.
-Sarah. Tu as 18 ans, j'en ai 21. On a tout notre temps pour être raisonnable. Mais je trouve très touchant que tu penses à ça. A nous protéger, toi et moi.
Il embrassa mon cou et des frissons me parcoururent. Il s'écarta de moi tout à coup. Il me prit la main et nous partîmes par l'escalier de service en courant. J'étais hilare et lui aussi. Nous sortîmes de l'hôtel rapidement. Il avait mis ses lunettes de soleil et nous nous baladâmes, main dans la main, comme de vrais touristes. Mon petit-ami finit par s'arrêter auprès d'un SDF et sortit quelques billets qu'il glissa dans la casquette posée sur le trottoir.
-T'es quelqu'un de bien.
-J'ai été bien élevé, c'est tout. D'ailleurs, rien à voir, Owen a vu les partitions de Citizen of the World et il les a montrés aux garçons. Elle va faire partie du prochain album.
-Sérieux ?
-Ça te fait plaisir ?
Je lui sautai au cou pour l'embrasser. Ses bras m'entourèrent. Charles était un amour et mes doutes, si jamais j'en avais eu de sérieux, s'envolèrent tandis que sa peau contre la mienne, je lui témoignais l'amour que j'avais au fond de moi.
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