Ton sourire
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Cameron ne revint pas en cours le lendemain, ni les autres jours d'ailleurs. Si j'avais bien compris, il avait avancé son voyage en Angleterre. Je me demandais si Nicholas n'avait pas lâché des billets pour ce faire... J'allais voir Sophie tous les jours et selon les moments, elle était plus ou moins bien. Quand elle avait appris que Cameron était parti, elle avait pleuré pendant une journée. Son désespoir qui l'avait poussé à prendre des médicaments n'était pas parti, mais je sentais qu'elle se battait un peu. C'était une grande avancée, clairement. Les cours sans elle étaient d'un ennui mortel. Il nous restait peu de temps de cours en plus mais... ma copine me manquait. Cathy faisait absolument tout pour me distraire mais mes pensées étaient tournées vers Sophie.
Paul aussi passait plus de temps avec Sophie quand il en avait l'occasion. Généralement, il passait plus tard le soir, jusqu'à la fin de l'heure de visite. Elle était hospitalisée depuis une semaine et il en restait encore une autre. D'après mon père, c'était la procédure habituelle en cas de tentative de suicide chez des mineurs. Son hospitalisation pourrait être prorogée d'une semaine si la psy le décidait. J'avais moi-même passé plus de séances avec Cooper. Ça m'avait vraiment chamboulé cette histoire et en parler me faisait du bien. Quand je rentrais chez moi, je câlinais Firnen et Brian aussi était plus présent pour moi.
-Sarah, tu es encore dans les nuages.
-Désolée Mary.
J'aidai ma belle-mère à faire les vitres. Ses parents arrivaient le lendemain et elle était stressée. Elle voulait que sa maison devienne impeccable.
-Ce n'est pas grave. Je te demandais si Sophie allait mieux.
-Ça se maintient d'après ses parents. Je t'avais raconté l'histoire avec Paul ? Je crois que ça l'a fait réfléchir et elle est sur la bonne voie. Tu crois que c'est normal que je n'ai pas eu de nouvelles de l'université.
-Comment ça ?
-Et bah... j'ai pas eu d'enveloppe ni rien. J'ai pas eu de nouvelles. Je suis un peu inquiète, il faudrait que je les relance tu crois ?
-Ne te stresse pas, ça va arriver.
Elle me fit un sourire et elle appela Brian pour qu'il prenne une échelle pour vider les gouttières. Brian grogna mais obéit tout de même, tout en faisant remarquer que s'il se brisait la nuque pour avoir nettoyé les gouttières à 19h30 ce serait de sa faute.
-Je te ferai une super épitaphe, sourit sa mère. THOMAS ? Va tenir l'échelle de Brian pour ne pas qu'il m'accuse de l'avoir conduit à sa mort. Sarah, viens, on va promener le chien. J'ai envie de bouger. Et de glace. J'ai envie d'une bonne grosse glace.
Pour une personne qui avait prétendu ne pas vouloir s'en occuper, Mary l'éduquait bien notre Firnen chéri. Elle l'aimait bien, je le savais. J'attendis avec notre chien le temps qu'elle aille chercher son pot de glace. Je tenais sa laisse et j'avais les yeux dans le vide. Je repensai à toutes les merdes que j'avais eu dans ma vie et à comment j'avais réussi à les surmonter. Ce fut à ce moment précis que Ray décida de m'appeler.
-J'ai pas eu de tes nouvelles depuis une semaine. Je suis super inquiet. Il se passe quoi ?
Je lui racontai la vérité et il se tut.
-Elle a besoin de quelque chose ? Je peux faire quelque chose ?
-Je ne sais pas Ray, je suis un peu paumée.
-Je vais... je vais lui faire une vidéo de bon rétablissement. Et je vais venir en main propre lui donner. J'ai un morceau de clip à faire à Los Angeles dans deux semaines, je vais passer la voir.
-Deux... quoi ???
-Ah oui, je t'appelai pour te le dire. On vient tous pour un clip dans ta ville. Notre agent a lancé un casting figurant y'a quelques heures. J'ai dit à Chuck que s'il voulait passer du temps avec toi, seul à seul, j'acceptais uniquement s'il arrivait à convaincre Giselle de venir en Californie pendant 4 jours avec nous. Il est en train de se démener, c'est hilarant.
-Tu sais que j'ai un libre arbitre ?
-Je le sais, mais pas lui visiblement, rit mon ami. Il a grave peur que je balance sur ses défauts.
-Tu n'as pas peur qu'il se venge en faisant la même chose avec Giselle ?
-Encore faudrait-il que j'ai des défauts.
J'éclatai de rire et le chien se mit à aboyer. Je me penchai pour le gratter tout en continuant à parler à Ray. Je raccrochai lorsque Mary revient avec un sac débordant.
-Je ne pouvais pas me contenter d'une seule glace, du coup, j'en ai trois différentes et j'ai pris du chocolat et de la chantilly et je vais finir comme une baleine de toute façon, autant en profiter une fois pendant toute la grossesse.
-Et avant que ta mère soit là pour te dire qu'il ne faut pas le faire.
-Exactement ! Promis, je ne serai pas relou quand tu nous ramèneras des bébés, en tout cas, si tu en veux.
Nous rentrâmes à la maison en riant et nous découvrîmes mon père juché sur le toit avec Brian et Tom.
-Descendez de là, tout de suite ?!
-Okay, je te balance Tom, répondit mon père. Un.. Deux...
Ils pouffèrent de rire et je remarquai que la fenêtre de toit était ouverte. Ils repassèrent par là tous les trois tandis que Mary rangeait les courses. Mon père l'attrapa dans ses bras.
-Ne stresse pas pour demain.
Elle tourna les yeux vers lui.
-Tu es fatigué.
-Je suis exténué plutôt.
-Tu peux aller faire une micro-sieste le temps que le dîner finisse de cuire, je ne t'en voudrais pas, John !
-Uniquement si tu viens avec moi, sourit mon père.
-Tu sais que tous les enfants sont là ? Genre littéralement derrière nous ?
-Quel est le souci du coup ?
-Je vais reformuler. Les enfants sont là, je ne vais pas les laisser seuls pour aller faire une sieste avec toi.
-Tu sais que lorsque tes parents seront là, on pourra pas aller faire de sieste avant le dîner. On revient, vous surveillez les cuissons.
Il souleva sa femme dans ses bras et elle se laissa faire en souriant. Brian soupira et appela Alex tout en continuant le repas. J'avais aussi besoin d'une pause et je m'assis sur mon canapé, de la musique dans les oreilles. Sophie allait avoir besoin de moi pour se réadapter à la vie au lycée. La vie là-bas suivait tout de même son cours. Le nouveau scandale en cours était une petite culotte d'élève affichée sur un des tableaux du foyer des étudiants. Toutes les spéculations allaient bon train. J'avais même compris que certains élèves avaient fait des paris. Il y avait un mot l'accompagnant, très Grey's Anatomy : « Merci à la pétasse qui a osé fourrer sa culotte dans la poche de mon mec de venir me voir avant que je donne son identité à tout le monde. Tu as deux semaines. ».
-Alors ! fit Brian en m'arrachant mon écouteur. Tu as une idée de l'identité de la meuf ?
-Je crois que ce n'est pas une meuf. Je crois que ça vient de toi pour détourner tout le monde de Sophie.
Brian sourit et ses fossettes apparurent.
-Peut-être que oui, peut-être que non. Tu sais qu'il y a un casting figurant pour ton groupe favori ? Les Atlas Wild Child. Si tu as envie de remettre le couvert avec le mec aux cheveux longs là.
-Chuck n'a pas les cheveux longs.
-Ils sont plus longs que les miens déjà. Bref, si tu as envie de rejouer à touche-pipi avec lui, c'est le moment. Alex voulait y participer au casting. Vous devriez le faire avec votre secte.
-Ce n'est pas une secte, c'est un club !
-Ouais pareil. D'ailleurs. Tu sais que j'ai de l'argent maintenant donc si tu as besoin d'une avance, je peux te la passer.
-Je te remercie mais ça va aller. Je vais réfléchir pour le Bennet's, c'est une bonne idée, mais je ne sais pas si Sophie sera sortie et sans Sophie...
-Profite qu'elle ne soit pas là. Tu pourras pas tirer ton coup si elle est dans le coin. Elle est vachement bandante ta copine, ton chanteur n'en aura que pour elle.
Une image de Sophie embrassant Chuck m'arriva en tête et je fis la grimace.
-Et pour souder les troupes c'est bien.
-Tu as raison, je vais le faire.
-Par contre...
Brian posa sa main sur mon épaule.
-Il est possible qu'il ne se souvienne pas de toi. Donc ne sois pas trop déçue okay ? Même si... maintenant que j'y pense c'est pas la première fois qu'il doit te voir... tu n'avais pas...
-Je suis pas stupide Brian, mais je suis contente que tu prennes soin de moi comme ça. Tu as raison, je vais envoyer un mail aux filles. Merci pour l'idée...
Je l'embrassai sur la joue et je filai dans ma chambre pour prendre mon ordi. La porte des parents était entrouverte et je voyais de la lumière. Je passai ma tête et je vis Mary avec un livre. Mon père dormait profondément contre elle. Je ne l'avais jamais vu comme ça. On aurait pu croire qu'il était un petit enfant. Je reculai pour les laisser tous les deux et je m'allongeai sur mon lit. Les Atlas Wild Child allait venir dans quelques jours au grand complet. Je n'avais pas vu Keito, Clive ou Owen depuis trop longtemps. J'avais vraiment hâte. Mon téléphone était à charger mais j'en profitai pour parler avec Owen. Il m'appela dans la foulée.
-J'ai appris que Sophie n'allait pas très bien ?
-C'est vrai. Elle va pas bien.
-Tu lui fais un gros poutou de ma part et si tu le fais sur la bouche, mets bien la langue hein.
J'éclatai de rire et Owen également.
-J'ai un petit service à te demander. Je sais que vous avez besoin de figurants pour votre clip. Tu penses que tu pourrais mettre des amies à moi sur la liste ? Je veux dire...
-Pas de souci. Si y'en a une.. ou deux qui sont majeures et célibataires dans le lot, je suis encore plus content ! J'ai un cadeau pour toi, je vais pouvoir te le donner !
-Un cadeau ?? Pourquoi ?
-POUR TON SCORE AU SAT ! hurla-t-il au téléphone. Tu as niqué bébé Ray sur ce coup. Tu mérites toute mon admiration et un super cadeau de ma part et de celles des autres, mais c'est surtout de ma part.
-Je t'aime trop toi. Tu me manques vachement. Quand on sera à Harvard tous les deux l'an prochain, on fera les 400 coups, je te jure.
-Avec grand plaisir, j'ai hâte de t'initier à Harvard. Attends, on sonne chez moi, ne quitte pas.
J'entendis que c'était Keito et Owen me reprit au téléphone.
-Kei avait oublié ses clefs, il était à la biblio. Non c'est pas Lily, non, c'est Sarah, fit-il à son meilleur ami. Il t'embrasse.
-Pareil; je ne vais pas te déranger plus longtemps.
-Envoie moi la liste et je la transmets tout de suite et je te redonne confirmation demain !
-Merci encore. Bisous bisous !
J'étais vraiment contente et je m'attelai à ma tâche. Au moment du dîner, mon père était reposé et serein. J'étais contente de le voir aussi bien.
-Pourquoi tu me fixes ainsi ?
-Je me demande comment seront les bébés...
-Du moment qu'ils prennent le meilleur de moi et pas le pire, je m'en moque assez !
-Vous savez qu'il y a un pari qui court entre Martin et James ? demanda Brian à nos parents.
-Ces deux là, sérieux ?! s'exclama Mary en levant les yeux au ciel. D'ailleurs, on fait quoi à Pâques ? C'est dans moins d'un mois... avec les évènements récents, on a mis ça un peu de côté...
-J'ai pensé qu'on pourrait aller dans la maison de Grand-Mère comme pour Noël. À cette période de l'année c'est super. Mais il faudrait voir avec tes parents demain. Je n'aimerais pas qu'ils se disent qu'on a absolument tout fait dans ma famille.
-J'aimerai bien qu'on le passe avec Giulia, fit Tom. Parce qu'elle n'a pas de frère ou de sœur alors.. je pense qu'elle va un peu s'ennuyer toute seule avec pleins d'adultes. Oh ! Je t'ai pas dit Maman, j'ai eu un A+ en allemand !! J'ai bien fait de prendre cette matière. Quand je serai plus grand, j'irai en Allemagne.
-Pourquoi ? Pour bouffer des Currywurst au petit déjeuner ? se moqua Brian. Ou pour te taper une blonde qui s'épile pas ?
-Je ne sais pas ce qu'est une Currywurst et je vois pas le rapport avec l'épilation. Mais si je veux aller en Allemagne c'est pour un tas de raison. Déjà, Michaela a des origines allemandes et elle veut y aller elle aussi. On pourrait y aller en bande. Ensuite, y'a des Kinder là-bas et Grand-mère Amélia n'aura plus besoin de faire de la contrebande comme une pirate. Et.. c'est à peu près tout.
-Que ne ferait-on pas pour des Kinder... soupira mon père. Je me souviens, après le lycée, j'ai entrainé les mecs avec moi en Allemagne. C'est un pays super, tu vas adorer Tom. D'ailleurs quand les jumeaux seront plus grands, nous devrions y aller.
-Je pense que je vais y aller pendant mon road trip de cet été...
-Quel road trip, Sarah ? demanda ma belle-mère.
-Je pars avec Sophie et d'autres amis cet été en Europe ! Je pensais vous l'avoir dit ! C'est prévu depuis un moment. On voulait voir du monde avant d'aller à la fac. Mais je serai là pour la naissance des petits hein !
-Je pensais que c'était juste un projet et que vous alliez vous rendre dans des hôtels plus luxueux.
-C'est pas forcément exclu, dis-je en riant, mais au moins, on visitera plusieurs pays !
Mary et mon père commencèrent à parler de l'Europe et de toutes les choses splendides qu'ils avaient vu là-bas.
-Vous devriez vous faire une vraie lune de miel, lança Brian. Avant la naissance des petits, ce serait l'idéal. On pourrait garder Tom et vous vous envoleriez vers une destination paradisiaque.
-On a d'autres choses à penser Brian, mais c'est gentil de penser à notre bien-être.
-Comme ?
-Trouver une maison, aménager la chambre des enfants.. ce n'est pas de tout repos et il y aura les cours pour l'accouchement.
Son fils leva les yeux au ciel et lui demanda s'il pouvait venir avec elle dans les cours pour l'accouchement.
-Je veux dire, si John n'est pas dispo... ça m'intéresserait d'y aller.
Mary était très contente et elle accepta avec plaisir. J'aimais voir ma belle-mère aussi contente. Il se dégageait d'elle une sorte d'aura bienveillante. On sonna à la porte tandis que nous débarrassions et mon père fronça les sourcils. Il s'éloigna et me demanda d'aller chercher sa trousse de secours. Je filai et je vis Paul dans ma cuisine en revenant. Il avait le visage en sang.
-Il s'est passé quoi ? demandait mon père.
Benjamin était derrière lui et il paraissait vraiment inquiet.
-C'est au moins la deuxième ou la troisième fois que je le retrouve comme ça. Il va falloir que tu m'expliques Paul. C'est quoi ce bordel ? Tu étais pas comme ça enfant, alors explique moi avant qu'on ne prévienne ta mère.
-C'est rien Papa.
-Ce n'est pas rien, Paul. Dis-moi ce qu'il y a ? Tu as des problèmes au lycée ? tu te fais harceler ?
-Ça n'a rien à voir Papa. Je.. j'étais avec une fille c'est tout et y'a un gars qui lui a mal parlé, ça m'a pas plu. Je lui ai fait remarquer, j'avais juste pas vu que ce connard avait un pote à lui à proximité et je me suis fait fracasser. Enfin.. on fait bien de prendre des cours de boxe tous les deux. Je les ai dérouillés quand même.
Il sourit et grimaça alors que mon père préparait une aiguille avec du fil. Benjamin profita de l'immobilité de son fils pour lui passer un savon. Je voyais bien qu'il l'aimait et que c'était pour cette raison qu'il le réprimandait. Il finit par se taire et poser sa main sur Paul.
-S'il-te-plaît. Arrête de te mettre en danger. Il faut te le dire en quelle langue que je t'aime et que je n'ai pas envie qu'il t'arrive malheur ?
-Essaye en espagnol ?
Benjamin ne s'y attendait pas et il commença à rire. Mon père termina son ouvrage et conseilla à Paul de venir le voir demain à l'hôpital, il demanderait à un de ses collègues en esthétique de vérifier les points.
-Ton père a raison Paul. Prends soin de toi.
-Promis.
Ils repartirent aussi vite qu'ils étaient arrivés et mon père soupira.
-Thomas ? Ne fais jamais comme Paul, d'accord mon garçon ?
-Je n'aime pas me battre. Je ne le fais que parce que je suis obligé. Je vais aller me coucher, j'ai un chapitre à finir ce soir.
Tom nous embrassa tous avant de filer dans sa chambre. Mon père et Mary ne tardèrent pas à monter et je me retrouvais seule avec Brian.
-On se mate un film dans ton lit ? Demandai-je.
-Sarah, Sarah, Sarah, si tu as envie de tâter mon corps, pas besoin de proposer qu'on mate un film, tu me demandes, je retire mon haut pour que tu puisses toucher le corps d'un mec et voilà. Pas besoin d'en faire tout un plat. On est une famille, si on ne peut plus se rendre service !
-T'es un pervers Brian, voilà ce que tu es !
-Mais tu aimes ça, je le sais.
Il pouffa de rire et nous nous retrouvâmes dans sa chambre à regarder un film sur son ordinateur. Je lui avais laissé les commandes pour choisir le film et je m'installai dans son lit. Je finis par m'endormir sur lui comme il l'avait plus ou moins prévu. En me réveillant le lendemain, j'avais un message d'Owen me confirmant que nous étions toutes sur la liste. J'appréciais sa réactivité et sa gentillesse et j'envoyais un mail groupé au Bennet's Club. Je savais que j'aurais des réactions positives à cette idée et en m'habillant pour aller en cours, je pensais à Sophie encore une fois. Comment réagirait-elle en apprenant que je faisais une activité sans elle ? J'avais oublié de l'enlever momentanément du listing et je ne voulais pas lui rappeler son état un peu plus.
-Tu es au courant de la nouvelle Sarah ? fit mon père en me servant du thé.
-Du tout.
-Henry et sa copine vont débarquer à Los Angeles. J'ai pu parler avec lui et il a pensé que ce serait bénéfique à sa sœur. Tu vas pouvoir faire la connaissance du petit. Je me suis proposé pour le garder un peu le temps qu'ils parlent tous ensemble. J'ai besoin de me réhabituer aux bébés.
-C'est une excellente idée. D'ailleurs en parlant de bonne idée, je vais participer à un tournage pour un clip avec mon Club.
Mon père acquiesça mais me demanda à l'avenir de le prévenir AVANT de tout organiser. Je levai les yeux au ciel et je passai chez Eric. J'avais deux ou trois choses à voir avec lui et je fus surprise de constater qu'il n'était pas seul chez lui. Une femme d'une trentaine d'année m'ouvrit la porte à moitié nue.
-Est-ce qu'Eric serait disponible ?
Je n'eus pas besoin de réponse puisque mon oncle descendait les escaliers, lui aussi débraillé.
-Salut Sarah, tu viens pour les statuts ? rentre, je t'en prie !
Il embrassa sa copine sur la tempe avant de me prendre dans ses bras. Il avait l'air vraiment détendu.
-Lia n'est pas là ?
-Non, je l'ai refourguée à sa cousine contre 250$. Même toi tu ne me prends pas autant. Elle est dure en affaire elle. Je suis sûr que c'est Eli qui s'en est occupé en plus. Attends moi une minute, lança-t-il à sa copine avant de m'entrainer dans son bureau.
Il sortit un dossier suspendu et me le tendit.
-Tu le lis si tu as le temps dans la journée et tu viens à mon bureau en début de soirée pour le signer. Emmène Brian avec toi dans l'idéal.
-Tu ne veux pas la passer avec la fille en bas des marches ?
-Il faudrait que je me souvienne de son prénom pour ça.
J'écarquillai les yeux et mon oncle se mit à rire.
-Hélène. Elle est québécoise et de passage. Je la connais depuis des lustres. Depuis qu'elle a fait un stage dans mon cabinet y'a 10 ans. Ne me fixe pas avec cet air goguenard.
-Je ne te juge pas. Je passe au cabinet plus tard. Je ne vais pas te déranger plus que ça.
Je l'embrassai sur la joue et je redescendis en saluant sa conquête. Mon oncle était incorrigible et j'arrivais au lycée en riant. Brian était avec sa petite amie et l'embrassait devant le lycée. Je passai près d'eux et Alexandra m'arrêta.
-Tu as géré pour le casting.
Elle retourna aux lèvres de Brian comme si sa simple intervention suffisait. La déesse Alex avait parlé et je n'avais plus qu'à rejoindre Cathy, assise au loin. Elle était assez pâle et quand je me posai près d'elle avant le début des cours, elle me confia l'objet de son affliction. Elle était fâchée contre son petit-ami.
-Tu as de la chance de n'avoir pas de copains. Les mecs ça peut être grave con.
-J'ai un Brian à la maison, je le sais ça tu sais.
Elle se mit à rire et me demanda si j'avais des nouvelles de Sophie et si elle avait apprécié d'avoir son jardin de fleurs.
-Elle a été très touchée par les messages de tout le monde et par les fleurs aussi. C'était une bonne idée.
-Je n'ai pas osé aller la voir, je ne voulais pas la gêner.
La sonnerie retentit et nous nous rendîmes en cours. Mon prof principal n'était pas bien lui non plus et toute la classe le remarqua. C'était assez étrange, lui qui était toujours optimiste.
-J'ai corrigé vos dernières copies et je me demande comment certains ont réussi à avoir une note honorable au SAT sans savoir aligner plus de trois mots qui ont du sens. J'ai honte pour vous. Tous ceux qui n'ont pas la moyenne devront faire un autre devoir en retenue tout à l'heure. Ce n'est pas parce que les SAT sont terminés que vous êtes dispensés d'étudier. Pour les pseudo-performers du lot, vos coach ont approuvé votre retenue.
Il rendit les copies et me tendit celle de Sophie également. Il en garda une main, celle de Cameron sûrement et cela me fit un choc tout de même. Est-ce que je devais lui envoyer un message ou est-ce que ma loyauté envers Sophie me l'empêchait ? J'étais un peu perdue et finalement le cours de mon prof préféré, je ne l'écoutais pas vraiment. À la fin de l'heure, comme Cathy, il me demanda des nouvelles de mon amie.
-Vous lui transmettrez mes salutations quand vous la verrez.
J'hochai la tête et j'allais à mon autre cours de la journée. Ray m'appela au cours de la journée.
-Meuf, Giselle vient avec nous !!! Chuck est un putain de génie, je pouvais pas attendre pour te le dire. Plus que quelques jours et on est làààààààà et d'après Owen tu seras aussi sur le tournage. Ce sera mortel. Elle a grand besoin de vacances en plus.
Je pouvais sentir le sourire de mon ami derrière le téléphone et cela me faisait plaisir. J'aimais tellement Ray ; c'était fou à quel point son bonheur importait. Je savais qu'au moment où je déciderai de penser au mien, il me soutiendrai de manière inconditionnelle, comme je le faisais moi. Plus tard, au moment de rendre visite à Sophie, je la trouvais en train de pleurer dans sa chambre. Elle était toute seule.
-Sophie ?
-Je suis en train de gâcher la vie de tout le monde.
-Mais non enfin, qu'est-ce que...
-Henry. Il va venir juste pour moi alors qu'il a autre chose à faire. Il a une famille dont il doit s'occuper et pourtant...
-Tu es sa famille aussi Sophie, c'est normal qu'il veuille s'occuper de toi, et tu n'as pas hâte de revoir Andrew ?
-Pas dans cette situation, répondit-elle d'une petite voix. Je suis quel genre de tante en fait ? Le genre à donner le mauvais exemple ?
J'entendis du bruit derrière moi et je vis Paul. Il soupira et s'installa de l'autre côté de Sophie.
-Arrête avec tes mauvaises pensées. On fait tous des conneries. Tu crois que Andrew ne t'aimera pas pour autant ? Alors que tu seras douce, patiente et que tu lui passeras tous ses caprices ? Regarde ma tante, y'a des tas de gens qui la détestent, mais moi je l'adore ! Elle est spéciale mais elle me fait toujours rire. Tu es une tante formidable et tu lui montreras quelque chose de super.. tu sais ce que c'est ?
Sophie secoua la tête.
-Ses parents feront tout pour lui montrer qu'il peut avoir une belle vie mais toi tu lui montreras que parfois, on peut être faible mais qu'on se relève toujours.
Il reçut un sms et commença à rire. Il plaça son téléphone entre les mains de Sophie et il nous montra les photos de la soirée Latino. Je n'avais pas eu la force d'y mettre les pieds mais visiblement, Paul lui n'avait pas eu autant de scrupule. Il nous montra une vidéo de Brian et lui dansant comme un couple et je vis le rire renaître dans les yeux de Sophie. Elle pencha sa tête du côté de Paul.
-Tu danses bien ! Je suis fière de toi !
Paul se redressa, mit de la musique et lui tendit la main.
-Tu me dois une danse.
-Paul.. je ne sais pas si..
-Qu'est-ce qu'on s'en fout d'être à l'hôpital. Danse avec moi.
Il la tira pratiquement hors du lit et commença à faire l'idiot.
-Tu sais quoi ? monte sur mes pieds, au moins je te les écraserai pas.
Sophie le fit et se retrouva collée contre lui. La technique de drague de Paul avait au moins le mérite de la faire rire. Quand Adèle arriva nous étions tous les trois hilares à danser comme des idiots. À cet instant précis, je sus avec certitude que rien ne pouvait faire plus plaisir à la mère de ma meilleure amie que de la voir sourire. Paul était tout content en ressortant de l'hôpital.
-Comment tu fais sérieusement ? Pour lui redonner le sourire ?
-Je la traite normalement, c'est tout. Pas comme si elle était une bête de foire. Je suis égal à moi-même. Je continue à la draguer plus ou moins subtilement, plus ou moins pour rire. Mais toi... ça se voit que tu es angoissée. Tu la regardes comme si elle était fragile.
-Elle l'est !
-On le sait tous, mais on doit lui rappeler qu'elle peut-être forte et lui changer les idées. Je dois aller promener le chien, tu viens avec moi ?
J'acquiesçai et nous nous rendîmes chez Paul. Le chien aboya et se précipita sur lui. Il me demanda de l'attacher à sa laisse et nous partîmes en vadrouille. J'envoyai un message à ma famille pour les prévenir que j'étais avec Paul.
-Il n'y a pas que Sophie qui t'angoisse n'est-ce pas ?
-Je fais des cauchemars la nuit.
Nous marchions depuis une bonne demie-heure et Paul bifurqua pour aller dans mon café préféré, celui où j'avais signé mon contrat d'esclavage avec Brian.
-Je rêve souvent de ma mère et de sa mort. Je rêve que Mary a un accident et que les bébés ne survivent pas non plus. J'ai pas envie qui leur arrive ça, tu vois. J'ai peur pour eux.
Paul s'arrêta dans la rue et posa sa main sur mon épaule.
-C'est juste que tu les aimes en fait. Moi aussi j'ai hâte que le petit ou la petite soit là. J'espère que ce sera une fille. Ma mère avec 3 garçons, elle va péter un câble. Notre vie sera différente après, pas vrai ? Je crois que nos parents sont dingues en vrai. J'ai lu que c'était plus dangereux pour les femmes ayant passé la quarantaine d'avoir des enfants. Je sais que Mary est plus jeune mais..
Ses sourcils se froncèrent.
-Il arrivera rien de grave à ta mère. Tu sais bien qu'elle sera super suivie médicalement.
Nous arrivâmes devant le café où Paul me paya une boisson et nous nous installâmes en terrasse pour pourvoir rester avec le chien.
-Finalement tu as postulé où ? Tu ne m'as jamais dit ! C'est quoi la fac de tes rêves ?
-Je ne sais pas vraiment. J'ai laissé mon père décider des endroits où je devais poser ma candidature. J'ai écrit des lettres, il a relu, modifié des trucs. Sauf pour une en fait.
-Laquelle ?
-Si ça ne te dérange pas, je ne préfère pas en parler, j'ai pas envie de me porter la poisse. Je me connais. Si j'en parle... ça ne va pas arriver. Regarde. J'ai trop déliré sur Sophie et moi et ça se fait pas. Je suis maudit. Je pense que mon autobiographie, je l'appellerai : la malédiction de Paul McDust. Ou alors un « Je suis venu, j'ai vu, je suis reparti en courant. ».
Je commençais à rire et un sourire barra le visage de mon ami.
-Décidément, je suis un pitre. Je me fais plaisir à moi-même. Je comptais faire une fête au Manoir quand Sophie reviendra parmi nous. Tu crois qu'elle aimerait quoi comme ambiance ? Je comptais faire un truc un peu... comment dit ma mère déjà « Rétrochiiiiiic ».
Il venait de faire retourner une dame et je rigolais encore plus. J'approuvais le thème de la soirée même si je n'étais pas certaine que Nicholas et Adèle la laisseraient sortir.
-On fera une journée de retrouvailles du Wickham's. Du genre anciens et nouveaux. Une journée au Club suivie d'une fête au manoir... Une fête de l'élite. Je vais envoyer une invitation tiens. On pourrait fixer ça... dans deux, trois semaines c'est Pâques... ouais ce serait parfait. Il faut juste que je confirme la date. Je me fais un rappel. Je pourrais demander à Sophie de l'organiser d'ailleurs. Ça l'occuperait tu ne crois pas ?
-Tu ne peux pas trop lui demander, tu sais ? Elle doit s'occuper d'elle avant tout.
-Mais si elle le fait en tant qu'assistante de ma mère ?
-Tu l'aimes tellement Paul.
-Oui, je l'aime et je suis blessé de voir qu'elle a des pensées sombres. Je suis blessé de voir que je ne peux rien faire pour l'aider concrètement à aller mieux. Alors, j'essaye de me convaincre que je lui sers à quelque chose.
-Je pense que si je voyais tous les jours un garçon me regarder avec autant d'amour de dévotion que toi, j'irai mieux tous les jours un peu plus.
-Je connais un tas de mecs qui seraient ravis de te regarder avec amour et dévotion. Si tu savais le nombre de fois par mois où un mec vient me demander si t'es libre...
-Pardon ???
-Je leur dis que tu es pas intéressée pour sortir avec quelqu'un en ce moment.
-PARDON ?
Paul me fit un clin d'œil.
-Tu peux me remercier, je préfiltre. Regarde ce que ça a donné avec Clarke stoplait.
-Ce qui me choque c'est que les mecs pensent qu'ils ont besoin de ta permission pour venir m'aborder en fait !
-Ou celle de Brian. Lui il les envoie chier direct, c'est beau. Un peu comme si tu étais à lui, il faut dire que tu es comme sa sœur donc...
-Je vais l'envoyer paître. Merci Paul. De m'avoir payé un café et d'être là.
-Ne me remercie pas pour ça ! On va y aller, j'ai des devoirs à faire et j'ai promis à ma mère de l'aider à cuisiner.
Il me raccompagna chez moi et ne voulut pas rentrer pour aller plus vite. J'ouvris la porte de la maison et j'entendis la voix de Penny Miller. Je souris et je me rendis dans le salon !
-Bonsoir ! Vous avez fait bon voyage ? Je suis contente de vous voir !
Je serrai les Miller contre moi et le Colonel me félicita pour mes notes à l'examen. J'étais fière de lui faire plaisir, comme s'il était un membre de ma famille.
-Tu n'aurais pas vu Brian ? me lança Mary en apportant une boisson à sa mère.
-Non pas du tout, j'ai filé voir Sophie à la fin des cours et je suis partie me promener avec Paul. Il n'est pas rentré ? m'inquiétai-je.
Sa mère secoua la tête et j'allais l'appeler quand j'entendis la porte d'entrée. Je vis Brian arriver.
-Tu étais où ? demanda Mary en guise de bonjour.
-J'avais des trucs à faire. Salut Grand-Mère. Colonel.
Son Grand-Père soupira.
-Tu es majeur Brian, tu as passé l'âge d'inquiéter ta mère pour des futilités.
-J'ai aussi passé l'âge de me faire engueuler, tu as raison. Je vais prendre une douche et je reviens.
Je ne comprenais pas ce qu'il arrivait à Brian. Pourquoi était-il toujours comme ça quand son Grand-père était dans le coin ? Pourquoi n'arrivait-il pas à se canaliser ? Je montai à mon tour dans ma chambre pour me changer et une fois cette tâche accomplie, je poussai la porte de la chambre de Brian. Il était en train de faire du tai chi la musique dans les oreilles. Il n'allait pas bien et quand je lui arrachai l'un de ses écouteurs, il se tourna vers moi, les lèvres pincées.
-Il se passe quoi ?
-Je t'ai permis de rentrer dans ma chambre peut-être ? Sors de là, McAllister.
-Non.
-Non ?
-Je te signale qu'on habite dans la même maison, je veux comprendre ce qui ne va pas chez toi.
-C'est le Colonel. Il me stresse à mort. Il va passer une semaine à me faire des remarques je le sais d'avance. Je n'ai pas envie de subir ça. J'ai... je sais que je ne suis pas le petit-fils qu'il rêve d'avoir. Je l'ai toujours su. Je suis une suite de déception pour lui. Tu sais ce qu'il m'a dit au téléphone la dernière fois que je l'ai eu ? Que je devais faire en sorte de ne pas le décevoir. Tu te rends compte de la pression que j'ai sur les épaules ?
-Ton Grand-père te stresse tout le temps, mais tu n'as pas salué ta Grand-Mère et tu n'as pas non plus répondu aux messages de ta mère. Je pense qu'il y a autre chose.
-Je me suis fâché avec Alexandra, soupira-t-il. J'en ai marre qu'elle passe son temps avec Chris au lieu de le passer avec moi. Okay, elle a eu une déception amoureuse, encore une fois. Okay son pote est parti dans un autre pays, mais Alex ne trouve plus une seconde pour moi. Je passe en second plan sérieux. Et à la vérité, j'aime pas ça.
-Être en second plan ?
-Pour ma copine ? Oui.
Je me mis à rire et son regard intrigué me poussa à m'expliquer sur ma soudaine hilarité.
-Pour toutes les fois où toi tu l'as faite passer au second plan, je pense que tu n'as pas intérêt à la ramener. Elle a le droit d'avoir des amies et de vouloir les consoler, aussi connasses soient-elles. C'est pas facile quand on vient de se séparer de quelqu'un en qui on a confiance.. on avait. Une partie de soi reste avec ses ex, et le temps que cette partie repousse baaaaah... on a besoin de nos amies. C'est comme ça. C'est tout. Tu peux rien y faire. Dans des périodes comme ça...
-Je ne l'ai jamais fait passer en second plan. Pas pour mes potes.
-Toutes les fois où tu l'as laissée en plan pour moi.
-Pour toi. Pas pour mes potes, répéta-t-il très sérieux. Tu n'es pas mon amie, Sarah. Tu l'as jamais été.
-Alors je suis quoi au juste ? hoquetai-je.
-T'es ma famille... répondit-il sans aucune hésitation tant dans le regard que dans son ton.
-Peut-être que Chris est la famille d'Alexandra. Tu ne peux pas le savoir et tu ne peux pas la juger sur le fait d'être son amie.
-Elle ne sera jamais sa famille comme toi tu es la mienne. Mais comme tu fais celle qui ne veut pas comprendre, je vais te demander de sortir.
-Explique toi alors.. au lieu de parler par énigme.
-Pour être clair... Je voulais m'envoyer en l'air avec ma copine parce que c'est l'un des plus faciles moyens pour moi de déstresser, et l'un des plus rapides. Comme sa copine n'est pas bien et qu'elle était encore dans ses pattes, je n'ai pas pu le faire. Donc je suis énervé, stressé et frustré sexuellement. Alors, aurais-tu la gentillesse de sortir de là, le temps que je retrouve mon zen et que je me branle ?
-Très classe Brian.
-Toujours avec toi Petit Bateau. Qu'est-ce que tu veux encore ? Tu veux t'assurer que je prenne une capote pour récolter mon sperme pour te faire une crème pour la peau naturelle et pleine de protéines ? Ou tu veux peut-être me proposer d'utiliser ta bouche ou ta cave ?
Je levai les yeux au ciel et je sortis de sa chambre pour rejoindre les Miller. Mary était assise près de son père. J'avais un papier à lui faire signer pour une sortie de classe qui aurait lieu le vendredi avant Pâques à l'île Santa Catalina.
-C'est pour tous les Seniors ?
-Oui !
Mary pencha la tête et interpella son fils alors qu'elle remplissait mes papiers.
-Tu ne vas pas à la sortie dans trois semaines ? lui demanda-t-elle en me rendant ma feuille.
-À Santa Catalina ? Si. J'allais te prévenir.
-Tu n'as pas besoin de mon autorisation par hasard ?
-Pas exactement, je suis majeur, la taquina-t-il.
Cette réflexion fit soupirer le Colonel et le regard de Brian vrilla un peu.
-J'allais te donner le papier après manger, lâcha-t-il en agitant l'autorisation qu'il avait placé dans sa poche arrière.
Il lui tendit et sortit de la pièce. J'avais hâte que mon père rentre. Je savais qu'il devait prendre Thomas chez un de ses copains et notre chien chez le vétérinaire. Il l'avait déposé pour aller faire ses vaccins. J'entendis les aboiements de Firnen avant que la porte s'ouvre et notre chien débarqua pour se faire caresser par Mary et moi. Tom était comme une tornade et il se précipita sur le Colonel.
-Tu as vu mon chien ? Il est beau hein ? Je suis en train de le dresser et il faut souvent lui répéter les choses, mais c'est le meilleur chien du monde.
-Je n'en doute pas mon petit Thomas.
Mon père semblait vraiment content de les avoir et il avisa du papier que j'avais fait signer à Mary.
-J'espère qu'il fera beau ! C'est vraiment une île magnifique. Et la réserve naturelle ? Splendide.
-Tu veux que j'aille chercher ton chéquier ? avançai-je.
-Tu serais un véritable amour, Choupi.
Je filai et quand je revins dans le salon, mon père était passé dans la cuisine. Il parlait avec Brian.
-Laisse lui un peu de temps, ta petite-amie a aussi besoin d'avoir des moments seule.
-Tu as raison. Merci.
Était-il aussi touché qu'il me l'avait dit pour Alexandra ou m'avait-il caché quelque chose de plus sérieux entre eux ? Brian semblait libéré d'un poids et fut plus agréable avec tout le monde.
-Bon, on fait quoi à Pâques ? finit-il par lâcher en plein milieu du repas. On va au Texas ? On reste ici ?
Mon père avait appris la veille après le dîner que Pâques ne se ferait pas avec James et Valentina, ces derniers passant cette fête au Mexique dans la famille de Val. Grand-Mère Maddie avait décidé d'aller dans la famille de Roger et Amélia, elle, avait été invitée pour un anniversaire de mariage la veille de Pâques en Russie et avait décidé de passer Pâques en compagnie de sa fille, partie en mission ecclésiastique là-bas. Je n'étais pas spécialement triste à l'idée de ne pas passer Pâques avec eux, même si l'an dernier avait été une succession de rires.
Mary regarda mon père et sourit.
-On pourrait peut-être aller au Texas ?
Elle était en train de lui faire des yeux de chaton pour le faire craquer et je trouvais ça hilarant et touchant à la fois. Mon père lui sourit amoureusement.
-Si Penny et Richard sont prêts à nous accueillir, j'en serai ravi.
-Vous êtes toujours les bienvenus à la maison ! sourit la mère de Mary.
-Je crois que Giulia passe les vacances avec sa mère à Dallas, fit Tom. On pourrait aller la voir de temps en temps ? Oui, j'aimerai beaucoup et Firnen va vachement aimer la campagne. On peut l'emmener avec nous, hein ?
Mon père acquiesça et je vis le plaisir dans les yeux de Thomas. J'avais toujours entendu dire que les chiens étaient les meilleurs amis de l'homme et j'en avais la confirmation sous les yeux. Je trouvais que Tom était plus épanoui et content et je voyais à quel point Firnen l'aimait aussi. Je vis le regard de Brian se poser sur son téléphone sur ses genoux et s'assombrir tout à coup. Il releva les yeux et remarqua que je le fixai. Il me sourit mais ses yeux eux, ne suivaient pas. Je savais qu'il ne me dirait rien et pourtant... j'aurais aimé savoir ce qu'il pensait. J'aurais aimé être dans sa tête, pouvoir lui retirer ses démons comme il l'avait fait si souvent avec moi... Parce que c'était ainsi que nous fonctionnions tous les deux. Aussi, je me fis la promesse de trouver ce qu'il avait et de le libérer de ses noires pensées avant qu'elles ne le dévorent. C'était la moindre des choses après tout...
***
Prochain chapitre
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