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"Ne t'en formalise pas"

❉🎶

-Sarah ?

-Tu n'as rien à te faire pardonner Ray. Je ne me sens pas responsable de tous les conseils que j'ai pu donner dans ma vie. C'est juste que... Merci. Je... il faut que je...

Je n'arrivais pas à exprimer ce que je ressentais. J'étais vraiment embrouillée et j'entendis mon oncle Elijah parler totalement d'autres choses. Ce fut à ce moment précis que je remarquai que nous avions parlé devant tout le monde. Mon oncle me fit un geste discret de la tête, preuve qu'il changeait délibérément de conversation.

-Alors j'ai appris que William venait ce soir ? J'ai bien entendu ? William McAllister ? Ici ?

-Oui c'est quoi ce bordel John ? continua Line.

Il est innocent...Quand Charles s'ouvre aux autres, il se donne entièrement, sans mesquinerie, sans cachotterie. C'est pas dans sa nature. Cela ne cessait de tourner en boucle dans mon crâne. Je m'étais laissée abuser de la pire des manières et je me rendais bien compte de ce que j'avais fait subir à Chuck. Je l'imaginai et mon cœur se serra. Je ne savais pas s'il arriverait à me pardonner cette fois. Moi même je n'étais pas certaine d'arriver à me pardonner d'avoir fait un souffrir un être aussi sensible que Chuck. Je me levai de table et je fixai Brian.

-Elle est dans ma veste en cuir. Poche intérieure, répondit-il doucement à ma question muette.

J'acquiesçai et je filai dans sa chambre à la recherche de la lettre. Je savais que j'aurais les réponses à mes questions dedans. Mais encore fallait il que je trouve cette lettre. J'avais beau regarder partout. Je ne trouvais rien du tout. Je finis par appeler Brian depuis le balcon. Il arriva accompagné de Paul.

-Elle doit être dans le dressing... J'arrive.

Brian passa près de moi et je restai face à Paul. Ce dernier me paraissait très dur.

-Si j'ai compris c'est l'un de tes meilleurs amis c'est ça ? Juste pour savoir il était au courant de mon existence ou c'est ton truc de cacher des choses à tes amis ?

-Paul...

-Tu es ma meilleure amie au féminin. Je pensais que j'étais le tien, avoua-t-il avec une pointe de déception qui me fendit le cœur.

-Je ne suis pas aussi exclusive Paul. Je suis la meilleure amie de Ray et la tienne. Il n'y a pas de compétition entre vous et il y en aura jamais. Et Ray est arrivé à un moment de ma vie où tu préférais la compagnie de Chris et de ses amies. Je ne savais plus vraiment si tu faisais parti de mon présent ou de mon passé. Je ne voulais pas te blesser.

-Je le sais Sarah, mais c'est ce que je ressens. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

-Je... c'est une petite lumière dans ma vie et je voulais le garder encore un moment pour moi seule. Mais tu as raison, j'aurais dû t'en parler. Pardonne-moi.

Il allait me répondre mais un Brian tout penaud fit son apparition.

-Heu... Paul ? J'aurais pas laissé mon blouson chez toi ? Je le trouve pas ?

-Tu l'as pas laissé au lycée dans ton casier plutôt ? J'ai pas de veste à toi chez moi, j'en suis certain.

Les garçons se regardèrent un instant et Brian paraissait très embarrassé.

-Demain à la première heure on est au lycée et je te la rends. Je suis vraiment désolé. Je...

J'avais envie de le fracasser mais je savais que ce n'était pas de sa faute. Il avait fait une boulette, la mienne était pire encore.

-Je l'ai fait poireauter plus d'une semaine un jour de plus ou de moins... Viens Paul, je vais te présenter à Ray.

Je l'attrapai par le bras et Paul me suivit. Je trouvais Ray dans la maison avec son portable.

-Je te rappelle quand même que tu es seulement mon agent et pas ma mère. Je suis à Los Angeles et tu peux dire à l'agent de Justin d'aller se faire foutre. On est suffisamment grand tous les deux pour se joindre sans passer par des intermédiaires.. oui c'est ça. On se rappelle.

Il posa son regard derrière moi et sourit.

-Je comprends pourquoi mon ex voulait coucher avec toi. On se ressemble toi et moi.

-C'est possible, répondit Brian.

Ray se tourna vers Paul et lui adressa un large sourire.

-Je suis vraiment super content de faire ta connaissance, même si tu as cassé la gueule de mon meilleur pote. J'ai entendu que des super trucs sur toi.

-Moi pas.

-Tu n'es pas content de me rencontrer, fit Ray en levant un sourcil ou tu es vénère contre Sarah de ne pas t'avoir parlé de moi ?

-J'aime pas les cachotteries. Un mec secret passe encore mais un ami secret ?

-On cache parfois des choses à sa famille. Tu es son frère, je n'ai jamais eu de doute que ça. Elle dira qu'on a la même place dans son cœur mais on sait toi et moi qu'elle te choisira toujours. Je l'ai toujours su et je ne te jalouserai pas. Mais je pense qu'on est pas parti sur des bonnes bases. Salut je m'appelle Ray, je suis ravi de faire ta connaissance.

Il tendit la main et Paul la saisit.

-Et puis j'adore Sophie et elle te bouffe du regard comme si tu étais un sushi.

-Ah ouais ?

-Je te le promets. Mais le meilleur moyen pour que tu vois si elle est vraiment intéressée par toi, c'est de la rendre jalouse. Si tu veux, je connais deux trois mannequins, il suffit qu'une vienne te chercher au lycée et bim, Sophie se déclare direct.

-Plan foireux, ne l'écoute pas. Je vais rejoindre Sophie.

Je secouai la tête et je retrouvai ma meilleure amie à rire avec son père. Elle était heureuse et je m'assis auprès d'elle.

-Tu l'as lue ?

-Brian l'a oubliée au lycée. Je suis désolée pour tout à l'heure, fis-je à la tablée. On aurait dû partir en privé.

-T'inquiète, fit James. Tout finit toujours par se savoir. Et puis je la sentais pas cette petite conne.

J'entendis le rire de Ray se mêler à celui de Brian et ils arrivèrent tous les trois dans le jardin. Sophie ne cessait de regarder Paul.

-John ? On peut aller faire un basket ?

-Fais comme chez toi Paul.

Ray me tendit la main et il m'entraina avec lui.

-Je peux te poser une question Ray ? demandai-je alors que nous nous dirigions vers le terrain.

-Tout ce que tu veux.

-Les caméras... elles filment quoi exactement ?

-T'inquiète, on a la main sur nos caméras. On ne filme jamais quand on se sert de nos chambres et elles ne sont pas dirigés vers nos lits. Chuck ne t'aurait jamais filmé nue sans ton accord si c'est ce que tu crains. Tu ne vas pas te retrouver à poil sur une bande.

-Je veux voir cette vidéo. Avec Maya. Montre la moi.

-Ce n'est pas à moi...

-Tu es trop impliqué. Je veux la voir. Je veux comprendre ce qu'elle a fait.

-Je n'ai pas la vidéo. J'ai demandé à Chuck de me la montrer, avoua-t-il. Pour faire simple... elle était totalement à poil, complètement refaite et elle s'est moitié jeté sur lui, elle a essayé de le déshabiller tout en le tripotant. Et il a été extrêmement ferme, il l'a repoussé et l'a invité à aller se coucher en lui disant qu'il avait quelqu'un dans sa vie. Et comme le lendemain, elle était redevenue inoffensive...

-J'ai compris. On s'est tous laissé abuser par Maya Porter Sciare. Je m'en veux. Si je l'avais écouté...

-Il m'a dit qu'il était tétanisé et qu'il n'arrivait plus à réfléchir.

-J'ai refusé de l'écouter Ray et... j'ai refusé. Je lui ai claqué la porte au nez. Je lui ai dit que je ne voulais plus jamais le revoir. Alors que je l'aime tu sais ? Je l'aime vraiment.

-Ça se voit. Je crois que je n'ai jamais vu Chuck dans un état pareil et je l'ai vu qu'en FaceTime en plus. Owen m'a dit qu'il était vraiment inquiet. Il est comme éteint. C'est ce qu'il m'a dit après la visite des mecs à Princeton.

Je sentis mes larmes me revenir. Se rendait-il compte que c'était de ma faute ? Ray finît par m'attirer vers lui et m'embrasser sur la tempe.

-Quand tu lui expliqueras il sera le plus heureux des hommes j'en suis certain. Ne doute pas de l'amour qu'il a pour toi. Je sais qu'il est intact.

-Et si je n'y arrive pas ? À réparer son cœur ?

-Ça nous fera une super chanson ! sourit-il.

Je n'avais pas vraiment envie de rire. Plutôt de prendre un billet d'avion pour le supplier de me pardonner, mais je savais que Papa ne voudrait pas. J'arbitrai le match entre Sophie, Paul, Ray et Brian. Je sentis une présence près de moi, celle de mon père.

-Je ne veux pas t'entendre lâcher un « je te l'avais dit ».

-Je ne le dirai pas. Tu es encore jeune. 17 ans. Tu as le droit de faire des erreurs.

-Je peux aller le rejoindre ?

-Non. Il n'a pas forcément envie de te voir d'une part, et d'autre part, ce ne serait pas responsable en tant que père de faire ça. Il va falloir le ré-apprivoiser. D'après ce que j'ai pu comprendre, il est comme un animal blessé et tu l'es aussi. Alors commence déjà par voir s'il accepte de te parler et ensuite si c'est le cas, j'aviserai.

Je l'embrassai sur la joue et je vis Ray retomber assez durement sur le terrain. Paul le redressa et ils se filèrent une accolade.

-Je t'aime Sarah, tu le sais n'est-ce pas ?

-Oui Papa, je le sais.

-Tu comprends pourquoi je ne te laisse pas partir ?

-Je le comprends. J'aimerai juste que parfois tu ne sois pas un père responsable.

-Je fais rentrer mon père dans ta vie, on en reparlera dans quelques semaines quand il te demandera de l'argent, répondit-il avec cynisme.

-Je pensais que tu lui pardonnais ?

-Je lui donne une chance, je n'oublie pas. J'ai conscience de ce qu'il a fait. Mais je sais que le message qui m'a autant fâché il y a quelques années, il l'a fait en étant malade. Ça n'efface pas ce qu'il a fait avant et je me méfierai toujours de lui... mais...

-C'est ton père. Même s'il est merdique.

-C'est ça.

-Et une partie de toi l'aime et l'aimera toujours. C'est pour ça que tu es fâché contre lui et non indifférent à son sort. Le contraire de l'amour c'est l'indifférence. Je ne veux pas que Chuck devienne indifférent à mon égard. Je veux qu'il continue de m'aimer autant que moi je l'aime. Mais je ne peux pas influer sur ça parce que j'ai tellement merdé. Tu as déjà merdé autant ?

-Ouais. Souvent. Je vais aller montrer aux petits ce que c'est un vrai panier.

Mon père attrapa le ballon au vol et dunka. J'entendis le rire tonitruant de James derrière moi. Il me refourgua mon cousin et Ray finit par venir s'asseoir près de moi. Il attrapa le bébé et se mit à chanter. Sa voix était juste magnifique. Mon cousin le regarda de ses grands yeux verts et se mit à sourire et gazouiller. Il adorait ça. Giulia se rendit vers nous et elle s'assit juste à côté de moi.

-Dis.. je peux te poser une question.

-Tout ce que tu veux ma jolie.

-Est-ce que tu es quelqu'un d'honnête Ray ? continua ma cousine.

-Oui, je le suis.

-Si Brian et moi finalement on se marie pas, tu voudras bien te marier avec moi ? Parce que je trouve que tu es très beau et Papa dit qu'il faut toujours se mettre en couple avec quelqu'un d'honnête.

-Tu es beaucoup plus belle que moi Giulia.

-Mon cher monsieur, apprenez que tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute, sortit ma cousine.

Elle se mit à rire face à nos têtes déconfites et nous apprit que son père lui demandait d'apprendre les Fables de la Fontaine. Aonghas se mit à geindre et Ray se remit à chanter doucement. Giulia se joignit à lui et ils formèrent un duo plutôt pas mal. Pendant un temps, la présence de mes proches me fit du bien mais le soir venu, alors qu'il ne restait plus que nous avec Ray qui avait eu interdiction de quitter la maison pour se rendre à l'hôtel, je repensai à Chuck. Mon père était stressé et quand les invités arrivèrent, je ne sus pas vraiment quelle attitude adopter. Candice et Grand père Daniel étaient présents pour faire tampon et parce qu'une certaine époque mes deux grands pères s'appréciaient. Je sentais une forme de gêne entre nous tous. Je ne savais pas vraiment comment la défaire.

-Je m'en occupe, murmura Ray.

Il me fit un clin d'œil discret et s'installa au piano pour jouer, je m'installai près de lui. Il commença à jouer du Adèle et nous nous mîmes à chanter tous les deux comme nous le faisions très souvent pendant nos dernières vacances ensemble. Rolling in the deep était une chanson que j'adorais et pendant un moment, j'oubliais le reste autour de Ray et moi. Mon regard lui annonçait toute ma reconnaissance. Cette chanson délia les langues et l'alcool aida également. Tout n'était pas parfait, mais je vis une forme de bonheur dans les yeux de ma Grand-Mère qui me ravit. Elle ne le disait pas mais cette situation devait la faire souffrir. Ray remercia encore Mary et mon père de lui permettre de rester.

-Tu es le bienvenue mon garçon, répondit mon père.

Je trouvais que Brian était un peu en retrait de tout cela. Etait-ce trop McAllister pour lui ? Je me rapprochai de lui alors que Ray jouait de la musique avec Tom.

-Tout va bien pour toi ?

-Je m'en veux pour ta lettre, je m'en veux d'avoir fracassé un mec innocent, je m'en veux de ne pas avoir compris plus tôt ta relation avec lui et les liens qui vous unissait avec son groupe. Je suis le roi des cons et je m'en veux.

-Arrête. Tu ne pouvais pas savoir. J'ai caché une partie de ma vie et je m'en veux. Tu aurais pu comprendre et pourtant.. j'ai voulu garder ça pour moi. Si je multipliais le nombre de personnes avec mon secret, il risquait de se divulguer, même sans vraiment le vouloir.

-Je ne remets pas en cause ta décision, seulement mon jugement. Mais Ray a l'air d'être sympa, je comprends que tu te sois entichée de lui. Vous allez bien ensemble. Il est tout à fait le genre d'amis qu'il te faut.

-Si tu lui laisses un peu de temps, je suis certaine que tu apprécieras Ray et Charles aussi.. enfin s'il accepte de me reparler un jour. L'un comme l'autre, ils...

-Te rendent heureuse, murmura Brian. C'est la seule chose qui compte. Ton bonheur. Je ferai tous les efforts possibles pour que tu puisses enfin avoir ta part de joie et de gaité. Tu le mérites. Tant que tu seras heureuse, je le serai aussi.

Je l'embrassai sur sa joue un peu piquante et je le ramenai vers les autres. Ray et lui s'installèrent à parler et je les entendais rire. Ray était en train de tous les charmer, même ma Grand-Mère Amélia. Mon père restait à une certaine distance de son père, mais je voyais qu'il faisait des efforts. Il lui faudrait du temps pour retirer totalement son armure avec lui. C'était une évidence. Ma Grand-Mère Amélia finit par rejoindre son hôtel en emmenant avec elle mon Grand-Père et sa fiancée.

-On est d'accord, lâcha James. Elle est beaucoup trop bien pour lui hein ?

-On est d'accord, répondit mon père. Mais peut-être qu'elle pourra le tirer vers le haut. Je suis assez... mitigé là. Tu en as pensé quoi Sarah ?

-Il m'a eu l'air gentil et effrayé aussi d'être ici. Face à vous deux, face à son passé. Intimidé presque. Mais Grand-Mère était heureuse. Rien que pour ça, vous avez bien fait.

-Votre Grand-Mère rayonnait, confirma Mary. Ce doit être difficile de voir une fêlure dans le lien familial entre un père et ses petits-enfants.

Mon père lui tendit la main et l'attira vers lui. Tom était couché et Brian et Ray avaient décidé de piquer une tête avant de se coucher.

-Je suis fière de toi John. J'espère qu'il est sincère. S'il ne l'est pas, je vous le jure les garçons, je le briserai. Je m'en moque de paraitre pour la méchante.

-Je t'aime Mary.

-Moi aussi, répondit James, un chouia ému. Merci à toi. Et toi Sarah, ta journée a été mouvementée aussi, tu vas bien ?

-J'ai... hâte que cette histoire soit derrière moi. J'ai hâte de partir du lycée. J'ai hâte d'aller mieux psychologiquement et de ne pas avoir peur du regard des autres. Si je n'avais pas eu aussi peu confiance en moi, Maya n'aurait pas pu prendre cette place. Elle a réussi à me faire douter du mec dont je suis amoureuse. Elle est perfide.

-Et tu comptes faire quoi pour te venger ? Demanda Mary à la surprise générale.

-Me.. venger ?

-Je sais que je suis une adulte, je suis une Maman, mais on m'aurait fait un coup pareil, je l'aurais pas laissé passer. J'espère que tu vas la clasher en public.

-Je ne le ferai pas. Elle est devenue populaire et je ne veux pas m'abaisser à son niveau.

James soupira.

-Tu es devenue trop sage Sarah. Elle mériterait une balayette dans les couloirs. Tu sais ce que j'aurais fait contre un mec qui m'aurait fait ce coup là ?

-Non ! personne ne veut le savoir James, répondit mon père en le fusillant du regard.

-En tout cas, ça aurait mal fini pour lui. T'es une McAllister Evans. Clairement, tu as envie de te venger. Fais-le. Je te couvrirai.

-Arrête de dire de la merde à ma fille, stoplait.

-John. Cette connasse a brisé le cœur de ta fille. Moi je suis dans la team vengeance. Défonce-la.

-Calme toi Arès, répondis-je. Une chose après l'autre. Je vais évaluer l'étendue des dégâts et ensuite, j'aviserai de ce que je ferai contre Maya.

-En fait, tu as créé Grand-Mère Amélia en petit. Tu es terrifiante Sarah quand tu dis ça. Bon, j'ai trop bu, je vais aller me coucher. À demain.

Mon oncle se leva et je ne tardai pas à me retirer dans ma chambre. Mon père avait donné la chambre juste en face à Ray, mais je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je finis par me rendre dans sa chambre. Il avait ses écouteurs dans les oreilles, les yeux fermés et les larmes coulaient sur ses joues.

-Hey, qu'est-ce que tu as ?

-Grand-Père Howard m'a envoyé un morceau et veut savoir ce que je peux faire dessus. Et... elle me bouleverse cette musique. Je ne voulais pas te brusquer tout à l'heure.

-Tu as eu raison de le faire. Je n'aurais pas écouté une autre personne que toi. Je m'en rends compte à présent. Tu l'as eu au téléphone ?

-Oui.

-Comment va-t-il ?

-Il va pas bien. Je vais rentrer demain et je pense que je vais aller faire un tour chez lui.

-Dis m'en plus. Tu lui as dit que j'étais là ? Avec toi ?

-Je lui ai dit.

-Et ?

-Il n'a rien dit et il m'a souhaité un bon séjour avant de raccrocher.

-Je sais que ça ne se fait pas, mais plaide ma cause auprès de lui. Dis-lui que j'étais pas bien, dis-lui que je l'aime et que je ne suis pas entière quand il n'est pas là. Dis-lui que je ferai n'importe quoi pour me faire pardonner.

-Je lui dirai et appelle-le dès que tu as récupéré la lettre. Je partirai que demain vers 18h pour qu'on puisse passer un peu de temps ensemble. J'ai des affaires à régler dans le coin. Je vais en profiter. Tu devrais aller te coucher. On dort ensemble ?

J'acquiesçai et je filai sous sa couette. Il me serra contre lui.

-Désolé de ne pas être venu plus tôt. J'aurais pu t'épargner de la souffrance.

-J'ai souffert parce que je suis une idiote et puis... je regrette beaucoup de choses. Sur Chuck mais aussi à propos de toi. Je l'ai remarqué avec la réaction de Paul. Je t'ai caché dans un placard alors que j'aurais dû m'exposer à la lumière avec toi.

-On l'a fait pour te préserver. Je ne me sens pas coupable. J'ai aimé mon anonymat, et j'ai bien aimé grimper à la fenêtre de ta chambre le soir pour échapper à Brian. Mais il est cool comme tout ce mec. Je l'aime bien. Et il t'aime énormément. Il m'a dit qu'il s'en voulait d'avoir laissé son ami frapper Chuck et qu'il aurait dû se douter qu'une chose allait pas; Mais... il s'est laissé assombrir par ton humeur. Tu comptes beaucoup pour lui. Tu comptes pour nous tous. Maintenant, dors. Je veille sur ton sommeil.

Il m'embrassa sur la joue et je ne tardai pas à trouver le sommeil. Mais le matin, je commençai à paniquer. Je ne savais plus où j'étais. Il me fallut un moment pour déterminer que j'étais avec Ray chez moi. Je me glissai hors du lit et je filai prendre une douche. J'étais la première levée apparemment et je commençai à préparer des pancakes.

-Sarah ? Qu'est-ce que tu fais déjà debout ?

-Je suis pleine d'énergie Mary. Tu as bien dormi. Les jumeaux vont bien ?

Elle acquiesça et avala avec plaisir la tisane que j'avais préparé.

-J'ai peut-être été un peu vindicative hier soir. Pardonne-moi.

-Je t'aime pour ça Mary Miller. Tu es entière et tu dis ce que tu penses. Je dois t'avouer que j'ai hâte de lire la lettre de Chuck. Savoir ce qu'il s'est passé exactement. Je m'en veux beaucoup. J'ai l'impression d'être une idiote en fait et je n'aime pas ça.

-Face à l'amour, on a des réactions disproportionnées. Je te rappelle que j'ai quitté ton père parce que je l'ai vu prendre dans ses bras une de ses collègues. Alors qu'il est le dernier amour de ma vie. Je ne pourrais pas te critiquer pour tes choix. Chacun est différent tu sais.

-Tu es la seule à ne pas m'avoir dit de lire cette lettre...

-J'ai confiance en ton jugement. Tu ne te sentais pas bien. Ce n'était pas le moment. Le moment est venu aujourd'hui. Il fallait que ça vienne de toi. Ray a un peu forcé le destin... ou alors c'est le destin qui l'a placé sur ta route à cet instant précis pour que tu la lises.

Elle m'embrassa sur la tempe et m'aida à préparer le petit déjeuner. Elle fredonna du Phil Collins. Je m'approchai du livre qu'elle était en train de lire. La Servante Ecarlate de Margaret Artwood. « Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. ».

-Ça a l'air terrible ton livre.

-Ça l'est. C'est un des premiers livres vraiment marquant que j'ai lu plus jeune. Je me dis parfois qu'on est pas loin d'arriver à ça, si... si on laisse des extrémistes mener nos vies. Si on laisse reculer nos libertés. Est-ce que nous les femmes, nous serons suffisamment fortes pour résister à ça ? Quand je vois certaines jeunes femmes qui se rendent totalement dépendante d'un homme.. je dois t'avouer que l'avenir ne me parait plus aussi limpide. Je te le passerai si tu veux après ?

-Avec plaisir. Salut Ray !

-Tu pouvais continuer à dormir, sourit Mary après l'avoir salué. Tu peux te prélasser dans la maison toute la journée si tu veux.

-C'est très gentil, mais j'ai un rendez-vous professionnel. Il est assez tôt ce matin. Je vous remercie de m'avoir rappelé la maison hier.

-Quand tu viens à Los Angeles, tu peux venir dormir ici, même l'an prochain quand Sarah ne sera plus là. Si tu as besoin de te reposer loin de toute cette folie des journalistes, viens ici.

-Vous êtes adorable Mary. D'ailleurs, je vous retourne l'invitation. Si vous venez du côté de New York ou des Hamptons, vous êtes la bienvenue chez moi. Mes parents adorent John, ils vont forcément vous adorer.

Je demandai à Ray s'il voulait que je le dépose quelque part, mais il déclina gentiment. Je lui donnai des assiettes pour qu'il les mette sur la table dehors et je vis mon père et Brian. Ils jouaient tous les deux au basket. Seul Tom n'était pas levé et je vis Mary remonter les escaliers pour aller chercher son dernier né. Juste avant que je parte au lycée, Ray m'arrêta.

-Tu peux me téléphoner quand tu veux okay ? Après avoir lu la prose de Chuck, si tu as besoin.

-Tu es un amour Ray McClunsky.

-Va peut-être falloir que tu le dises à mon agent, elle a envie de me tuer.

Je l'embrassai sur la joue et je partis avec Brian. Ma chanson passa à la radio et je me mis à la battre en mesure sur mon volant. Brian souriait.

-C'est tellement toi cette chanson. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas voir tout ça.

-Parfois on ne remarque l'évidence.

-Parfois on ne veut pas remarquer l'évidence, me reprit-il. On veut garder l'autre personne avoir un peu de mystère. Ne pas la forcer à nous révéler ses secrets.

Je me garai au lycée et je le suivis jusqu'à son casier. Mon cœur battait la chamade. Il déverrouilla la porte de son casier et je vis sa veste en cuir. Je l'attrapai et je passai ma main dans ses poches.

-Tu es sûr qu'elle était là ? Je ne la trouve pas.

-Poche intérieure.

Il me prit sa veste des mains et il blêmit.

-C'est impossible Sarah. Elle était là. Je te jure qu'elle était là. Attends...

Il s'accroupit et commença à vider son casier, à regarder dans ses livres et il se redressa.

-Elle n'est pas là.

-Tu as perdu la lettre ? Brian !

-Je ne l'ai pas perdue. Je l'avais. Je... attends. J'appelle Paul.

J'étais devenue pâle et toute l'adrénaline de la matinée s'envola. Il avait perdu la lettre. Je vis Paul arriver, son smartphone en main.

-Elle était dans ta poche Brian. Tu me l'as montré et tu as posé la veste. Elle était dedans, répéta-t-il. Appelle Alex pour savoir si elle est venue chercher un truc dans ton casier.. je sais pas pourquoi elle l'aurait fait, mais...

Je ne l'entendais plus. Je pris mon téléphone portable et j'appelai Chuck. Au bout de cinq sonneries, je fus basculée sur messagerie. J'allais lui laisser un message, mais la sonnerie stridente retentit et me fit perdre mes moyens. Paul me prit par le bras et m'emmena dans la salle de classe. Je n'arrivais pas à suivre. Je devais appeler Chuck. Je devais le contacter. Coûte que coûte. À l'inter-cours, je recommençai à l'appeler et encore une fois je tombai sur son répondeur. Je m'éloignai près d'une fenêtre.

« Salut, c'est moi. Je... j'ai vraiment besoin de te parler, est-ce que tu pourrais décrocher ou me rappeler ? J'attends ton appel et je... je t'aime. Je voulais que tu le saches. J'aimerai vraiment te parler. Rappelle-moi ou dis-moi quand je peux te joindre. »

J'avais l'air d'une idiote mais je m'en moquais. J'avais un besoin viscéral de l'entendre. Je remontai les escaliers et j'entendis Maya. Elle était encore en train de parler de Chuck et elle dit une chose qui me figea tant cela ressemblait à Charles. Tu es mon soleil et en vérité je n'aspire qu'à être avec toi depuis un moment déjà. Elle l'avait même prononcé en français.

-Il est tellement charmant. Sarah ? Tu vas bien ? Tu es pâle ?

-J'ai un peu mal au cœur Maya. Merci de t'en inquiéter. Tu n'as pas vu Sophie par hasard ?

-Elle est aux toilettes.

Je la remerciai d'un hochement de tête et j'ouvris la porte des toilettes. J'eus juste le temps d'ouvrir la porte d'un des cabinets et de me pencher pour vomir. Je me repoussai sur le côté des toilettes. Je ne me sentais vraiment pas bien.

-Est-ce que tout va bien ? fit une voix derrière moi. Sarah ?

Je vis le visage inquiet de Sophie.

-Est-ce que je peux faire quelque chose ? Je vais t'emmener à l'infirmerie.

-J'ai juste mal au cœur. Ça va passer.

Pourquoi Maya parlait comme Chuck ? Et si Ray avait tort. Il m'avait certifié qu'il ne s'était rien passé.. mais connaissait-il toute l'histoire? Je fermai les yeux et je sentis la main de mon amie sur moi. Je savais ce qu'elle pensait.

-Ça va passer. Je vais juste boire un peu d'eau et ça va aller.

J'attrapai mon sac, me rinçai la bouche avant de boire une gorgée et de prendre une pastille. Je me redressai et je fis un sourire à ma meilleure amie. Elle ne parut pas plus rassurée.

-Je vais bien. C'est juste cette histoire avec Charles, ça commence à me monter à la tête.

Je ne voulais pas paraitre pour une faible devant Maya qui je le savais, attendait dehors. Je sortis des toilettes avec un sourire sur les lèvres. Je tentai de rappeler Chuck encore une fois, mais je tombai sur sa messagerie.

-Si ça se trouve, il est en exam, ou il est en rendez-vous. Ne t'en formalise pas.

Ne t'en formalise pas. Même si Sophie avait sûrement raison, ne pas avoir de ses nouvelles me faisait du mal. À la fin de la journée, je tentais une nouvelle fois de le joindre, en vain. Brian avait cherché dans toutes ses affaires, mais la lettre avait disparu. Il y avait quelque chose qui m'échappait mais je ne savais pas quoi. Je sus au moment où j'allais chercher Ray chez son rendez-vous pour l'emmener à l'aéroport. Il était au téléphone, de dos et il ne me vit pas arriver.

-Sérieusement Chuck tu m'emmerdes. T'es mon ami, mais là, tu exagères. Oui, on en reparle demain matin. Bye.

Il se retourna et me fit un large sourire.

-Salut ! Tu es là depuis longtemps.

-Tu... étais avec Chuck au téléphone n'est-ce pas ?

L'évidence me sauta aux yeux. C'était juste à moi qu'il ne voulait pas parler. Ray comprit qu'il y avait un problème.

-Il m'a bloqué.

-Qui ?

-Chuck. Il m'a bloqué. Je lui ai laissé des messages mais il m'a pas répondu alors qu'à toi il te parle. Il m'a bloqué. Putain Ray. Je l'ai perdu en fait. Je l'ai perdu, répétai-je en sentant mon énergie s'enfuir de mon corps.

-Je suis sûr qu'il y a une explication.

-Je suis la reine des connes et j'ai fait fuir le mec que j'aime.

-Je vais mettre ça au clair, et je te tiens au courant Sarah. Je suis sûr que c'est un malentendu. Encore une fois. Viens dans mes bras.

Il me serra contre lui et nous filâmes à l'aéroport. Au moment de partir, je sortis le chèche que Chuck m'avait rendu et je le fourrai dans les bras de Ray.

-Tu peux lui redonner s'il-te-plaît ? Avec ce message.. je l'ai écrit en cours, ajoutai-je en lui tendant une feuille blanche pliée en quatre. Il prit la lettre et la posa dans son blouson.

-Prends soin de toi Sarah. On se revoit bientôt et prépare nos vacances.

Il m'embrassa sur le front et me fit un signe avant de disparaitre. Il se retourna une dernière fois et agita ses mains. Je me retournai et je sentis mes larmes couler. J'étais certaine que ce n'était pas un malentendu. Je connaissais Chuck mine de rien. Il m'avait bloqué. Sophie avait eu raison. J'avais perdu stupidement l'homme que j'aimais et je ne savais pas si je pourrais m'en remettre. Cinq jours plus tard, je n'avais eu de nouvelles ni de Ray, ni de Chuck. Systématiquement, je tombais sur le répondeur de Charles. Je ne voulais pas inquiéter ma famille, mais dès que j'arrivais dans ma chambre, je passai dans la salle de bain et sous le couvert de prendre une douche, toutes les larmes que je pouvais produire glissaient de mes joues. Je me sentais vide et j'avais envie de tuer Maya. La nuit, je rêvai de son meurtre et le lendemain au lycée, j'avais envie de lui arracher les cheveux. Dans ma tête, elle mourrait dans d'atroces souffrances, mais j'étais incapable de dire quoi que ce soit. Plus je m'éteignais, plus elle prenait de l'importance. Sophie était excédée et lui lançait régulièrement des piques.

-Sarah ? Tu viens dîner ?

-J'arrive Brian ! lançai-je depuis la salle de bain.

Je sortis et je vis qu'il m'attendait, assis sur mon lit.

-Je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner.

-Y'a rien à faire.

-Tout ça c'est de ma faute. Je t'ai empêché de lui parler, j'ai laissé Paul... tout est de ma faute. Si tu avais pu lui parler, si je t'avais pas donné des conseils de merde de mec sans cœur, je...

-Arrête, tu n'es pas sans cœur, bien au contraire. Tu tiens à moi c'est pour ça que tu as agi comme ça. Je ne t'en veux absolument pas.

Nous descendîmes les escaliers pour dîner et je vis Brian ruminer durant toute la soirée. Mon oncle m'attrapa par la main après dîner et actionna la musique. Nous avions de superbes enceintes avec un son démentiel et il m'entraina dans une danse endiablée sur la terrasse.

-Dans une semaine et demie, tu seras majeure. Tu veux un cadeau en particulier ?

-J'aimerai que les jumelles et Duncan soient là. Tu penses que tu pourrais les faire venir ?

-Je te parle d'un vrai cadeau, pas des grumelles et ton cousin.

-Le fait que tu sois là avec moi, c'est déjà un cadeau.

-Je vais les faire venir dans ce cas. Tous. Et je ne veux plus que tu t'apitoies sur ton sort, d'accord ma chérie ?

-Promis juré, je te promets que le jour de mon anniversaire, je sourirai et je serai heureuse.

C'était surtout une promesse à moi-même, je le savais. J'étais Sarah McAllister. Je n'avais pas besoin d'un homme pour être sauvée. J'étais mon propre chevalier et mon propre défenseur. Je devais aller de l'avant.

Le lendemain matin, je me sentais beaucoup mieux. S'ils virent le changement, ils ne me firent pas de remarque. Seul Brian ruminait toujours. Il partit plus tôt que moi au lycée et je le vis accroché aux lèvres d'Alex en arrivant. Alexandra était la favorite pour le titre de reine du lycée, mais d'après la rumeur, Maya progressait dans les sondages. Si elle avait réussi à s'envoyer un mec cool, ça devait sûrement faire d'elle une personne cool. Lors du déjeuner, je la vis, avec ses nouvelles amies, se mettre à la table des performers. Je sus que quelque chose clochait au regard de Sophie. Il était rivé sur leur table et quand je vis Maya minauder auprès de Paul, je sus que ma meilleure amie était vraiment accro à lui. Je vis passer dans ses yeux une jalousie que je n'avais pas vu depuis longtemps.

-Comment une fille peut changer à ce point ? On passe de l'orpheline effacée végétarienne à la garce mangeuse d'homme.

-Je crois qu'elle a bien caché son jeu Sophie. Ne fais pas attention à elle.

Maya chuchota quelque chose dans l'oreille de Paul qui se mit à sourire et un éclat de rire débuta à leur table. Je pouvais entendre d'ici la copine de Maya s'exclamer que si Maya n'était pas déjà prise, ils auraient fait un super couple. Sophie baissa les yeux vers son assiette et ne la toucha presque pas. La dernière rumeur en date, c'était que la cousine d'Alex avait une discussion enflammée avec Chuck par mail. J'étais mitigée. Est-ce qu'il ne me répondait pas à cause d'elle ? Ou était-ce une vaste fumisterie ?

Après le repas qui fut rapidement expédié, nous nous rendîmes à la bibliothèque pour rendre certains livres. Sophie ne décolérait pas.

-Je la hais, je la hais, je la hais. J'en ai marre de Chuck aussi. Et de Ray. Il pouvait pas envoyer les images pour qu'on l'affiche à poil devant tout le lycée.

-Sophie, ça t'est arrivé et ça t'a détruite. Tu ne peux pas vouloir ça à quelqu'un.

-Arrête d'être plus raisonnable que moi. Mon cœur crie vengeance. J'ai besoin de l'assouvir.

-Pas le mien. Je veux passer à autre chose. Je la comprendrais jamais et je m'en fous d'elle. Fais comme moi. Tu m'attends ? Je vais juste chercher un livre dans la section histoire.

Quand je revins, Sophie avait quitté la bibliothèque et m'attendait dehors, penchée sur son téléphone. Nous rejoignîmes la salle de cours et je vis que tout le monde la regardait. Surtout Maya, qui était en train de se remettre une couche de rouge à lèvres, nonchalamment assise sur sa table de cours.

-Hey Sophie ! Dis-nous tout. Qui est l'heureux élu ?

-De quoi tu parles ? demandai-je le sourcil relevé.

-Quand on change son statut Facebook de célibataire à en couple, en général il y a quelqu'un. Sinon... ça fait vraiment pitié... Cameron est au courant ?

-Je n'ai pas à mettre mon ex petit-ami au courant de ma vie sentimentale.

-Ne nous fais pas languir plus longtemps, continua la cousine d'Alexandra. Qui est l'heureux élu ?

-Tu le sauras bien assez tôt, je te laisse spéculer dessus.

-Tu n'es pas drôle. Ne me dis pas que tu sors avec Georg de la classe d'à côté ? C'est vrai qu'il ressemble à Cameron mais c'est un vrai loser lui. Tu peux trouver mieux.

Sophie eut un sourire amusé.

-Je ne me fie plus à la réputation des gens depuis que la mienne a été bafouée et pour ton information, non je ne sors avec lui.

-Alors ? Tu sors avec qui ?

-Paul McDust.

Je fis mon possible pour ne pas éclater de rire devant le visage un chouia déconfit de Maya.

-Je ne te crois pas, vous n'êtes jamais ensemble. Et pourquoi son statut n'est pas...

-Un statut ne fait pas la réalité. Un réseau social peut cacher d'autres vérités. Un célibataire peut ne pas l'être ou on peut ne pas être amoureux de la personne avec qui tout le monde prétend qu'on est.

Paul apparut en riant avec son pote et tout le monde se tourna vers lui. Sophie se leva d'un bond, marcha vers lui et lui roula une telle galoche que j'en fus la première à en être surprise. Les mains de Paul entourèrent naturellement Sophie et ce baiser était clairement partagé par les deux. Sophie se détacha et se colla dans son cou. Paul sourit. Maya était dégoûtée, clairement.

-Maya ne me croyait pas quand je lui ai dit qu'on était ensemble.

-Tu devrais changer tes lentilles Maya dans ce cas. Je pensais que toute l'école savait qu'il n'y avait que Sophie Harper dans mon cœur. D'ailleurs, c'est toujours okay pour ce soir ?

Sophie acquiesça, l'embrassa de nouveau sur les lèvres et retourna à sa place. Le machiavélisme que je lus dans les yeux de ma copine me fit presque rire. A la fin du cours de deux heures, Paul attendit que tout le monde parte pour venir vers elle.

-Tu m'expliques ?

-J'aurais dû te prévenir avant. Tout le monde va penser qu'on est ensemble, mais sur le coup, ça m'a paru être super comme plan pour la faire taire cette garce. Désolée de t'embarquer dans ce mensonge.

-Pourquoi les faire mentir dans ce cas ? J'étais sérieux personnellement. Il n'y a que toi dans mon cœur et je pense qu'on a sérieusement besoin de discuter après les cours. Alors soit tu rentres chez toi, tu mets une belle robe et on va dîner tous les deux, soit on va directement chez moi et tu pioches dans les affaires que tu as laissé. C'est comme tu veux.

-Serait-ce un rencard Monsieur McDust ?

-C'est un rencard, Mademoiselle Harper.

-Dans ce cas, je vais piocher dans mes affaires chez toi. J'ai pas envie que nos parents soient au courant. Ils risqueraient d'être beaucoup trop contents. Je peux dormir sur place en plus, mes parents sont à un gala de je ne sais quoi.

-Cinéma petit restau dans ce cas.

-Choisis le film et j'accepterai peut-être de vraiment sortir avec toi si tu ne te rates pas.

Paul se pencha vers Sophie.

-Tu vas passer l'une des plus belles soirées de ta vie.

Il releva son visage et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Il se redressa et quitta la salle sans un regard en arrière. Sophie se mit à soupirer.

-Un feu d'artifice. Quand ses lèvres ont touché les miennes, je te jure, mon cœur s'est mis à battre comme lors d'un feu d'artifice quand on est enfant.

-J'espère que vous allez passer une trop bonne soirée. Vous le méritez et rien que pour la gueule de Maya, ça valait largement le coup !

-Tu as vu sa tête ? Au moins, ça lui apprendra. Elle piquera pas tous nos mecs. Pas sans m'avoir tuée avant.

Cela me fit rire et quand je rentrai chez moi ce soir-là, je le vis comme une petite victoire. Au moins, l'une de nous allait être heureuse et c'était l'essentiel. Brian passait sa soirée chez Alexandra, Mary avait décidé de partir avec Valentina, James avait un rendez-vous d'affaire aussi nous restâmes juste mon père, Tom et moi. Mon père rayonnait de bonheur.

-Tom, mardi prochain, tu ne vas pas en cours.

-Pourquoi ?

-Parce qu'on a eu la date de l'audience pour l'adoption. Mardi tu seras un McAllister.

-Sérieusement ? Tu plaisantes pas ?

-Pas du tout !

-Dis, tu crois que Maman le prendrait mal si je prenais seulement le nom de famille McAllister et pas Miller ?

-Je crois que je ne peux pas répondre à sa place. Mais tu as été Thomas Miller toute ta vie jusqu'à maintenant. Si tu veux juste ajouter notre nom au tien.. tu le peux.

-Je veux pas que ça paraisse bizarre vis à vis des jumeaux ou de Brian. Je suis mitigé. Je vais voir avec mon frère et Maman.

Tom était tellement excité que cela me toucha en plein cœur. Son bonheur me fit du bien et au moment d'aller me coucher, cette chaleur ne me quitta pas. Je fus réveillée par les rayons du soleil, tout doucement. Il était assez tôt et je saisis mon téléphone. Mon cœur ne fit qu'un bon lorsque je vis un message sur mon répondeur... il était de Chuck. Je portai l'appareil à mes oreilles et j'en eus les larmes aux yeux. C'était une chanson. Une chanson d'amour si je comprenais bien les paroles en français. Je saisis mon ordinateur portable sur mon bureau et je tapai quelques paroles. « J'irais jusqu'au bout du monde.. Je me ferais teindre en blonde. Si tu me le demandais. J'irais décrocher la lune, j'irais voler la fortune, si tu me le demandais... Je renierais ma patrie, je renierais mes amis si tu me le demandais... On peut bien rire de moi, je ferais n'importe quoi si tu me le demandais » C'était l'hymne à l'amour d'Edit Piaf... Dieu réunit ceux qui s'aiment. Des larmes coulèrent de mes joues alors que je comprenais le sens de cette chanson laissée sur mon répondeur. Je le rappelai immédiatement et j'entendis sa respiration au bout du fil.

-Je ne sais pas si j'ai tout bien compris, mais... ne deviens jamais une blonde. Pas pour moi.

Il éclata de rire. Mes yeux s'humidifièrent un peu plus et je commençai à renifler.

-Ne pleure pas, Sarah.

-Je suis tellement désolée, je me suis laissée abuser par Maya et...

-Je suis désolé moi aussi. J'aurais dû être totalement transparent, ça nous aurait épargné bien des désillusions et des pleurs. Alors si tu dois retenir une seule et unique chose c'est que je t'aime comme un fou. Demande-moi n'importe quoi et je le ferai. Sans pincettes. Je te raconterai tout.

-Prends l'avion.

-Je suis déjà l'aéroport. Je suis là, à 14h07. J'ai téléphoné à ton père, tu as le droit de sécher les cours. Je vais devoir raccrocher par contre, je passe les contrôles.

-Tu arrives ?

-J'arrive. À tout à l'heure... Amore.

Je raccrochai le cœur plus léger. Chuck revenait... pour moi.

***
J'ai toujours pas relu 😂
Prochain chapitre :)

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