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...my life

❉🎶

-Maamaaaaaan ! Sarah a encore foutu sa putain de jupe rouge dans le linge avec ma chemise blanche.

Brian débarqua au petit déjeuner avec sa chemise dans des teintes rosées.

-Rho, ça va, les garçons portent du rose quand ils n'ont rien à cacher, grognai-je en reprenant des pancakes et la bouteille de sirop d'érable.

-Une chemise à 200 dollars, putain. Tu comptes mettre du sirop d'érable dessus ?

-Exactement, ça te pose un problème, peut-être ?

-Non, mais c'est mauvais pour tes hanches, il faudra pas te plaindre d'avoir grossi hein.

Je tournai les yeux vers mes pancakes baignant dans le sirop d'érable.

-Pose ta chemise et viens prendre des pancakes. Je te la repaierai.

-Tu as intérêt.

Brian attrapa une autre assiette, la moitié de mes pancakes et il vida le sirop d'érable en trop dans une assiette pour Tom.

-On ne sera pas là ce soir, on fait une fête au Club tout l'après-midi et y'a un super groupe de musique qui vient faire un concert privé.

-Oh en parlant du Club.; j'ai un cadeau pour toi Sarah.

Ma belle-mère semblait enthousiaste et me donna un petit sac. Il y avait un maillot de bain dedans.

-Est-ce que c'est... oh mon Dieu, c'est le maillot de la nouvelle collection Chanel ??? Hiiiiiiiii.

Brian fronça des sourcils alors que je sautais littéralement sur place. Je contournai la cuisine pour embrasser Mary.

-Tu es vraiment la meilleure Maman du monde.

-J'espère bien, sinon ça veut dire que les garçons m'auraient menti pour chaque cadeau de fête des mères, ce qui serait...

-Intoléraaaable, imitèrent les deux garçons

-Vous avez de la chance que je ne sois plus vraiment en état de vous courir après.

Elle leur lança dessus une manique et un torchon et elle toucha son ventre.

-Je te préviens tout de suite, toi, tu n'auras pas le droit d'être insolent du tout.

Brian abandonna le pancake qu'il mangeait et s'approcha de sa mère. Il s'agenouilla et posa ses mains sur son ventre.

-Chers petits matelots, ici le capitaine Brian à qui vous devrez obéissance toute votre vie comme chaque membre de cette fratrie.

-Tu rêves, répondis-je.

-Vous n'aurez pas le droit d'être insolent, mais si vous êtes sympa, je vous apprendrai comment siffler avec vos pouces et deux trois astuces pour savoir être un connard ou une connasse avec beaucoup d'élégance. Restez bien au chaud, faites vous une beauté et arrêtez d'embêter Maman le soir, elle aimerait bien pouvoir dormir en paix. Si vous êtes okay, tapez ici.

Il appuya sur le ventre de sa mère et elle sourit.

-Oui, enfin, les entrainer à me filer des coups de pieds, c'est pas top Brian.

-Vous êtes les meilleurs. Après Sarah, Tom et moi bien sûr.

-Je suis franchement vexé Brian, fit mon père en arrivant dans la cuisine. Tout le monde sait que je suis l'être le plus sympa de toute cette famille. Vous avez vu James ?

-Il est parti tôt ce matin, il a perdu un pari avec ses filles et ils devaient passer toute la journée à la plage. Je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à toujours faire des paris avec elles. Vous n'avez aucune chance à chaque fois.

-C'est parce que c'est très réjouissant de voir les enfants penser qu'ils ont plumé leurs parents pour une fois. La plupart du temps, on laisse gagner les jumelles juste parce que... parce qu'elles ont leur petit regard qui s'illumine. Tom ?

-Oui mon général !

Mon père se mit à rire.

-Je viens de raccrocher avec tes grands-parents Miller et ils aimeraient t'emmener à la plage aujourd'hui. Va te préparer et si tu veux, tu veux que je demande aux mères de Mich..

-Papa, tu sais très bien qu'elle n'aime pas qu'on l'appelle Michaela. Elle préfère Aela.

-Tu veux que je demande à ses Mamans pour leur demander si elle peut venir avec toi ?

-Je sais pas pourquoi tu poses la question, la réponse est oui !!!!

Mon père envoya un SMS et posa son téléphone sur la cuisine avant d'attraper sa femme par les hanches. Tom fila pour aller préparer ses affaires de plage.

-On devrait aller dîner tous les deux ce soir et se faire une petite soirée romantique. On demanderait à James de garder Tom et... salut Duncan, tu n'es pas à la sortie familiale ?

-Heu.. non. Papa m'a fait comprendre que je n'étais pas invité « dans mon état ».

-Et quel était ton état exactement ?

-L'état post fête étudiante. Enfin.. tu vois.

Mon père fronça un peu les sourcils.

-Oui je vois. Sache que je me moque que tu fasses la fête, mais je te rappelle que toute drogue, dure ou « soft » est interdite dans cette maison.

-Oncle John, je peux t'assurer que depuis le bad trip de Sarah, j'ai pas touché à un joint. Et McDust non plus. On était ensemble et on a bu, y'avait des filles... et je suis rentré à 6h du matin avec l'une d'elle. Papa n'a pas aimé. Enfin pas le fait que je rentre avec une fille, mais bien le fait que je me prenne les pieds dans le tapis et que cette cruche se mette à rire. Ça a réveillé Aonghas. Ne me regarde pas comme ça, j'étais pas ivre à ce point. Je voyais juste un peu trouble.

-Comment s'appelle la jeune femme que tu as dans ton lit dans ce cas ?

-Je n'en ai aucune idée. Mais ça ne m'intéresse jamais ce genre de détail, que je sois sobre ou non. Et elle était dans mon lit. Elle est partie y'a une heure environ.

Duncan s'installa à table et attrapa une grappe de raisins.

-Tu as l'air triste, Keith.

Il releva ses yeux de McAllister vers moi et je compris que j'avais touché juste.

-Effet gueule de bois.

-Arrête...

-Tu sais pourquoi je fais ça ? Je fais la fête pour donner un semblant d'excitation dans mon existence.

-Duncan...commença Mary, inquiète.

-Plus je vieillis, moins j'ai l'impression que ma vie a du sens. J'en parlais hier avec Marc et je lui ai dit que j'étais las et il avait un sentiment similaire.

Les parents se regardèrent, inquiets. Duncan eut un sourire un peu triste.

-Bon, on avait un peu bu alors c'était vraiment de l'auto-apitoiement mais en fait... je déteste être inactif. Une journée ou deux c'est top, c'est reposant, mais... sinon je m'ennuie. Les fêtes m'ennuient, les femmes et les hommes m'ennuient. C'est toujours la même chose, on va dans un endroit, on boit, on danse et on finit avec une personne dans son lit. C'est... lassant. Mais c'est pas... permanent. Ça me fait toujours ça pendant mes vacances. Quand je suis à la fac, j'ai un but, je me donne à fond, j'ai une fraternité, j'ai un filleul. Mais là... je ne sais pas quoi faire. C'est pour ça que j'ai accepté de faire un stage chez L Brands. Mais en attendant... je..

Son téléphone sonna et il répondit directement.

-Salut Marc. Non, toujours rien de prévu. De l'accrobranche ? heu... okay. Va pour de l'accrobranche. Ouais. Okay, à tout. Je reprends, tout à l'heure je fais de l'accrobranche.

-Tu en as parlé à ton père ?

-Non. Je ne veux pas l'ennuyer avec mes histoires et je vais arrêter de plomber l'ambiance.

-Tu te rends compte que tu vois plus Marc actuellement que moi quand on était ensemble ?

Duncan pouffa de rire.

-C'est vrai. Mais crois-moi, je suis plus important que toutes les petites amies que pourraient avoir Marc McDust. C'est ce qu'on appelle un ami d'enfance. C'est pour ça que malgré la souffrance qu'il t'a fait endurer, on a réussi à trouver un terrain d'entente.

-Je t'ai donné la permission quand même de le faire.

-Heu... tout le monde sait que tu t'es remise de ton premier amour parce que tu couchais déjà avec Chuck Grass.

Je m'étouffai avec mon pancakes.

-Mais non.

-Bien sûr que si. Ta tête me le confirme. D'ailleurs, comme Tom n'est pas là, je propose qu'on joue à action ou vérité.

-Sans moi ! s'exclama Mary. J'ai pas envie de devoir manger de la harissa parce que je refuserai de répondre à « et sinon, tu es plus vaginale ou clitoridienne ? »

Mon père en cracha son café, alors que Brian s'était figé, choqué.

-Et pour information, c'est quoi la réponse ? demanda mon père avec un sourire un peu coquin.

-Tu me déposes au travail, John ? Ne me regarde pas comme ça. Je ne vais pas parler de ma sexualité devant les petits là, ça leur donnerait des idées vraiment mauvaises.

Ils se regardèrent avec beaucoup d'amour et mon père releva la tête.

-Duncan, tu gardes Tom ce soir. Mme McAllister et moi devons dîner ensemble, on ne rentrera probablement pas.

-Okay ! J'ai promis de l'initier au poker avec des bonbons.

-Tu lui apprendras la technique McAllister ?

-Tu me prends pour qui ? Par contre, ça te coûtera le prix des pizzas.

Mon père partit quelques minutes et lui tendit plusieurs billets. Il attrapa sa femme par sa main et quelques minutes plus tard nous entendîmes la porte de la maison. Tom arriva avec son sac et il courut vers Duncan pour le saluer. Je posai la main sur mon maillot de bain et j'en profitai pour retourner dans ma chambre me changer. Le maillot m'allait à la perfection.

-Sarah !!

La voix de Sophie me fit comprendre qu'elle venait d'arriver. Elle débarqua dans ma chambre.

-Calieeeenteeee.

-C'est un cadeau de Mary.

-Je suis jalouse.

Elle se jeta sur mon lit.

-Dis.. je peux te parler d'un truc.. Tu crois que Paul a une autre fille que moi ?

-Bien sûr que non !

-Je sais que ça peut paraitre bizarre comme question mais...

Sophie ramena mon oreiller contre elle et je m'installai à ses côtés.

-Depuis le bal de promo on n'a pas... couché ensemble, pas une seule fois. J'ai pas envie de paraitre pour la fille totalement accro au sexe, mais franchement, ça me manque et lui.. Et il a pas du tout l'air intéressé. C'est pour ça, que je me demande si tu savais quelque chose.

-Pas du tout. Et vraiment, il est tellement amoureux de toi que je ne pense pas qu'il pourrait te tromper.

-Il a trompé Chris, avec moi notamment.

-Sophie, arrête de te faire du mouron et parle-lui. Et je pense qu'il faut arrêter de croire que nous les filles, on a aucun désir. C'est faux. T'es un être sexué, tu as des désirs c'est normal. C'est pas pour autant que tu es une détraquée. Et honnêtement, Paul et toi c'est une évidence. Ça fait quoi... deux semaines ? Si ça se trouve, il pense juste que tu as tes règles depuis tout ce temps. Les mecs peuvent être sacrément con parfois.

Elle se mit à rire et elle posa sa tête sur moi.

-En plus, je ne pense pas qu'un mec qui trompe sa copine, trompera toutes les autres. La fidélité, c'est une question de volonté, tout comme la tromperie. Quand je sortais avec Marc, j'ai jamais vraiment cessé de flirter avec Chuck. Et là, ça ne me viendrait pas à l'esprit de le tromper. Parle-lui. C'est tout. Dis-lui que tu as envie de lui arracher ses vêtements et qu'il déchire ta lingerie.

-Oui, non. Elle coûte trop cher pour ça. Et je suis pas sûre que c'est opportun de..

-Sophie, on a 18 ans. La bienséance, on l'emmerde. J'ai décidé d'être spontanée désormais. C'est la moi numéro... je ne sais même plus à quelle version de moi, on est rendu, mais voilà. Soyons spontanées.

-T'es ma soul sister, tu le sais.

-Oui ma chérie. Je le sais. Ça te dit d'aller faire un peu de vélo ?

Elle acquiesça et emprunta celui de Mary. J'avais juste mis un short et un débardeur. Je me sentais libre. Nous nous arrêtâmes dans l'avenue marchande pour faire un peu de lèche-vitrine.

-Quand je pense que tu es une star.

-Arrête, c'est Chuck qui l'est. Pas moi. Moi je suis juste normale.

-Tu crois que tu vas aller avec lui pour les Grammies ? Et pour toutes les autres cérémonies ? Comme la copine de Keito ?

-Alors ça... il faut voir qui sera en compétition en même temps, sinon il va comprendre que je lui fais des infidélités musicales.

-Je pense qu'il est au courant. Il suffit de regarder les seuls CD physiques que tu achètes et tes vinyles.

-C'est vrai. En même temps, il est lui-même un vrai fan de Taylor Swift et de..

-Tu déconnes ?

-Non. Il l'admire en tant que femme, en tant qu'artiste. Il adore vraiment. D'ailleurs, j'ai cru comprendre qu'ils étaient en négo pour une collab avec elle.

-Alors si ça se fait, meuf, je vais devoir devenir la meilleure amie de Clive.

-Je pense que tu l'es à bien des égards. Je suis pas sûre qu'il reparle aux meufs avec qui il couche normalement.

Au moment de déjeuner, nous prîmes des hot dogs et j'achetai une glace à Sophie. Je ne m'attendais clairement pas à ce qu'on se plante devant nous alors que nous étions assise en terrasse.

-Excuse-moi, tu es Sarah ?

-Ça dépend pour qui...

La fille commença à fangirler avec sa copine et je me rendis compte que Sophie avait raison. J'avais beau vouloir faire comme si tout était normal, plus rien ne l'était. À moins... à moins de reconstruire sa réalité et sa normalité.

-Est-ce qu'on peut faire une photo avec toi ?

-Pourquoi pas ? Ça vous dérange si ma meilleure amie est aussi dessus ?

Elles étaient tellement contentes qu'elles acceptèrent et elles nous souhaitèrent une bonne journée. Sophie redressa ses lunettes de vues et je croisai un regard bleu océan.

-« Moi, je suis juste normale», me singea-t-elle.

-Tu mérites pas ta glace et... c'est pas Cameron, là ?

Elle tourna la tête et nous vîmes son ancien petit-ami. Il était au téléphone, assis à une table près de nous.

-Tu penses qu'on devrait aller le voir ? Sophie ?

Elle le regardait avec un air un peu gêné. Elle finit par se lever et lui faire un signe pour qu'il nous voie. Il se déplaça et s'installa près de nous. Il avait changé, c'était indéniable.

-Est-ce que tu m'as pardonné ?

-Je sors avec Paul.

-Ça ne répond pas à ma question. Tu peux m'en vouloir tout en étant avec un autre ?

-Oui.

-Oui tu m'en veux ?

-Oui, je pense que je t'ai pardonné. J'ai vachement souffert, je me suis sentie comme la dernière des connes d'être tombée amoureuse d'un mec qui ne l'était pas de moi, mais je me dis que ça ne sert à rien de ressasser le passé. Je vais bien maintenant.

Il hocha la tête.

-Ma mère n'a pas aimé quand je lui ai dit que je resterai en Angleterre. Je pense que je suis tombé amoureux de cette patrie et elle ne veut pas l'entendre malheureusement.

-Cam, je te l'ai toujours dit, tu peux être qui tu veux. Tu sors d'un super bon lycée, tu vas aller dans une super fac.

-Tu es l'un des nôtres, n'en déplaise à Maman Ford, continuai-je. Tu es destiné à faire de grandes choses. Je suis vraiment contente pour toi. En plus Brian aussi part en Angleterre..

-J'ai hâte d'y retourner.

Son regard pétilla et j'en fus surprise.

-Tu as une nouvelle copine ?

-Non.

-Mais y'a quelqu'un...

-Peut-être. Mais je ne vais pas en parler avec vous deux. Pas la peine de faire cette tête Sarah McAllister.

-On a décrété que Sophie et toi vous étiez réconcilié, on veut tout savoir sur cette fille. Je suis sûre que Chris le sait.

-Non plus. Vous le saurez en temps utile.

-Ah, mademoiselle n'est pas au courant qu'elle est l'objet de ton affection, se moqua Sophie. Il faudrait peut-être que tu nous donnes son nom.. on va l'informer.

-Toujours pas et je...

Il s'arrêta et je vis la mère de Cameron. Elle s'arrêta non loin de nous et nous regarda d'un air surpris.

-Cameron. Lorsque tu m'as dit que tu allais voir des amis, je pensais des amis au masculin.

-Je vais y aller dans un instant, Maman. Nous avons une fête avec nos anciens camarades au Country Club.

-Oh.

Je voyais sa désapprobation et elle repartit en nous faisant un petit signe.

-Désolé pour ça.

-Ne t'inquiète pas Cam.

Il avait un regard sombre.

-On se rejoint tout à l'heure, je dois rejoindre Chrysalie dans une boutique, elle veut un avis masculin sur je ne sais pas quoi. Je vous invite toutes les deux pour une petite danse.

-Vendu, répondit Sophie en souriant.

Elle le regarda s'éloigner avec un petit sourire, comme si ma meilleure amie tournait la page de sa souffrance. Je lui pris la main et je la ramenai vers moi pour l'embrasser sur la joue. Nous filâmes à la fête et Brian m'arrêta alors qu'il accueillait tout le monde.

-Tu penses que tu peux rentrer comme ça ?

Il me barra le chemin et laissa Sophie rentrer.

-Tu te fous de ma gueule ?

-Il va falloir que tu fasses un truc pour moi avant de pouvoir rentrer.

-Je t'écoute.

-Il faut que tu arrives à convaincre Chuck de me filer le numéro de ta cousine.

-T'es sérieux là ?

-Celle qui bosse à Oxford. Apolline le canon de beauté.

Je pris mon téléphone et j'appelai Chuck. Il me répondit immédiatement.

-J'ai pas beaucoup de temps devant moi, mais je t'écoute.

-Envoie moi le numéro de ta cousine Apolline le canon de beauté, c'est pour Brian.

Chuck resta silencieux.

-Il stresse pour Oxford, et je pense que ça le rassurerait.

-Il veut surtout savoir s'il a une chance avec ma cousine une fois qu'il aura largué la roussette.

-Donc...

-Dis lui que je passe jamais un numéro sans l'aval de son propriétaire mais que je vais les faire se rencontrer une seule fois et qu'il a intérêt à faire bonne impression.

-Chuck te dit qu'il va arranger ça, dis-je bien fort.

Brian pencha la tête et attrapa mon téléphone.

-On est d'accord, tu as pas du tout dit ça... hum hum.C'était une blague, je voulais juste savoir jusqu'où elle était prête à aller pour pouvoir rentrer à la fête du Club... Je ne suis pas pour les coups arrangés. Je préfère laisser le hasard faire les choses. Si je dois la rencontrer, je la rencontrerai, c'est tout. Yes. Vendredi soir sans faute. Ça marche. Salut. Toi, tu es une menteuse, siffla-t-il en français.

-Toi aussi, dis-je en le contournant. J'aurais été prête à te filer 100$ en plus.

-Tu les perdras bien assez vite, arrête de fanfaronner.

Je pris le bras de Sophie qui parlait à Paul et je m'immergeai dans la fête. Tout le monde était là, à quelques exceptions près. Même Maya était présente avec une ou deux copines. On nous distribua des petites pochettes. Sophie monta sur une table en compagnie de Paul.

-Bienvenue à toutes et tous à la toute première grosse fête post diplôôôôôôme !

Tout le monde se mit à hurler et Paul fit taire les foules.

-On a prévu deux choses : des activités pour bien commencer l'avant-soirée et une soirée jusqu'au bout de la nuit. Je vous rappelle rapidement les règles de bonne tenue ici au Club. Règle numéro 1 : On vous a tous donnés des pochettes avec vos noms. Vous mettez vos clefs dedans, voiture, maison, cadenas de vélo et vous les confier à la jolie blonde derrière vous près du bar. Pour les reprendre, vous serez obligés de passer un éthylotest. Si votre taux d'alcool est trop fort, vous aurez deux choix : soit dormir ici, soit prendre un Uber. Règle numéro 2 : un Non c'est un Non et pas un Peut-être. Tout comportement pouvant s'assimiler à une agression sera immédiatement signalée au Club qui appellera les flics. Règle numéro 3 : L'alcool est à volonté les enfants et c'est bibi qui paye. Demandez ce que vous voulez au bar, on vous le servira, sans vous demandez votre carte. Et dernière Règle : Amusez-vous, putain.

Il se fit acclamer et Sophie prit le relai. Apparemment, ils avaient prévu avec le comité de faire des tonnes d'activités pour ceux qui le voulaient avec à la clef, un trophée pour la meilleure classe comme dans Harry Potter. Il y avait de tout, concours de nourritures, concours de maillot et de T-shirt mouillés, sport, athlétisme... ils s'étaient vraiment défoncés pour faire quelque chose de drôle. Cela me rappela les Olympiades lorsque nous étions enfants, l'alcool en plus. Je me retrouvai en duo avec Paul après un tirage au sort, pour faire une course comme lorsque nous étions tout petits. Nous devions être liée tous les deux et je nouai ma main gauche avec sa main gauche.

-Prête à tout défoncer McAllister ?

-Plutôt crever que de laisser Miller gagner. Ces idiots vont tous se donner la main, dès que le signal commence, je te saute sur le dos et tu fonces. L'honneur du Silver Duo en dépend.

Il m'obéit et dès que le signal débuta, je sautai sur le dos de Paul, toujours liée à lui. Paul se mit à courir comme si sa vie en dépendait et je m'aggripai tant bien que mal à son dos. Je faillis glisser à deux reprises mais il me rattrapait in extremis. Mon ami arriva en dérapant sur la ligne d'arrivée. Nous tombâmes dans l'herbe en riant. Brian nous regarda d'un air noir.

-Franchement, je conteste ! Vous avez grugé ! Il était entendu que McAllister devait courir elle aussi.

-Quel mauvais joueur ! De toute façon, même avec Paul sur le dos, je serai capable de gagner une course contre toi.

-Heu Sarah... marmonna Paul.

-Ben voyons, pari tenu.

Je claquai la main de Brian et fis signe à Paul de me grimper sur le dos. Il refusa catégoriquement.

-Sarah, je ne fais plus le poids de la maternelle.

-Tu me crois plus fragile que je ne le suis, Paulo.

-Tu pourrais pas tenir une minute avec moi sur ton dos alors en courant ? Non non non, je vais me faire tuer par Chuck Grass parce que j'aurais pété en deux sa copine.

-Tu as raison, de toute façon, on a rien à prouver, on a gagné parce que tu cours plus vite que Brian Miller et qu'on les meilleurs.

Je lui envoyai un baiser de loin et je pris une gorgée de la bière qu'avait Paul en main.

-Je vais être bourrée avant la fin de la journée, si je me mets à appeler ton frère pour l'insulter, tu m'en empêches, je l'ai fait une fois, je me sentais pas bien du tout après.

-Marc a l'habitude des messages des filles bourrées sur son répondeur t'inquiète. Et puis clairement, elle est sans alcool. Je suis pas con, j'ai bien l'intention de faire la fête jusqu'à la fin de la nuit.

-Va dire ça aux autres là, qui sont déjà un peu roses.

-Ils n'ont pas l'habitude de boire, dit-il en les observant. Quand on en est rendu à la limite de l'alcoolisme mondain comme moi, on sait quand il faut s'arrêter.

En grande gagnante, j'eus l'immense plaisir de tirer au sort les noms pour un autre round. Celui du relai du verre de bière. Je savais que certains mecs du Wickham's avait influencé le conseil. Un plateau, une chope de bière remplie. Le but était de gagner le relai et de garder le plus possible de liquide à l'intérieur de la chope. Je fus étonnée de voir Sophie vouloir y participer. Il fallut qu'entre toutes les personnes de la classe, le nom de Cameron Ford sorte. J'entendis immédiatement des murmures et je l'osai pas me tourner vers Paul. Ce dernier était trop occupé à remplir les chopes visiblement.

-À vos marques....

Je lançai le top départ et je vis que nous étions tous comme des gosses à encourager nos équipes. Sophie semblait hyper concentrée mais je voyais le rire dans ses yeux et quand elle passa le plateau à Cameron, ce dernier lui sourit et il marcha rapidement. Il tenait le plateau d'une seule main et c'est avec son flegme si caractéristique qu'il arriva à la ligne de départ. Il n'y avait pas une goutte sur le plateau.

-Ça sert tellement d'être serveur, non ? lâcha-t-il alors que Sophie lui sautait sur le dos.

J'avais tellement eu l'habitude de les voir ainsi tous les deux que cela me fit un choc pour Paul. Ce dernier regardait sa copine avec adoration. Il ne bronchait pas.

-Est-ce que ça te fait chier de les voir tous les deux ?

-Non, pas du tout. Je sais que le coeur de So bat pour moi comme mon coeur bat pour elle. Et j'ai une confiance absolue en elle. Mon frère me prend pour un idiot, il dit qu'il ne faut jamais faire 100% confiance à quelqu'un. Mais moi, je n'ai pas envie de qui lui cacher quoi que ce soit. Je suis sûrement crédule.

-Je te trouve plutôt romantique au contraire.

Je partis récupérer ma copine et nous nous éloignâmes des autres un moment. J'avais besoin d'avoir un peu de calme et deux fauteuils nous attendaient un peu plus loin.

-Je t'ai vue parler de moi à Paul tu sais. Je suis sûre que tu lui parlais de Cam.

-Oui, je voulais savoir comment il prenait le fait que tu sautes sur le dos de ton ex comme une furie et sache qu'il s'en fout parce qu'il te fait confiance.

-Je le sais très bien, je lui en ai parlé quand Brian refusait de te faire entrer. Paul est un amour dans le fond sous sa grosse dose de machisme. Il se montre tel qu'il est quand il se sent en sécurité ou en famille. J'aime cette facette de lui. Et puis en plus question ex.. d'après ce que j'ai cru comprendre y'a pas qu'avec Chris qu'il a couché dans les Senior Year donc bon.

-Pardon ? m'étranglai-je.

-Je ne t'ai pas dit ? Ah oui putain, tu étais à Montréal. J'étais ici en train de bronzer tranquillement sur mon transat à lire le dernier Nicholas Sparks avec un mocktail délicieux à la pastèque quand une ombre vient près de moi. Je relève mon chapeau, tu sais, le vert...

-Je l'adore celui-là.

-Exact. Je baisse mes lunettes de soleil et là qui je vois. L'autre blondasse de Jane.

-Ah oui, mon père m'a dit que ses parents avaient leurs entrées au Club. Ils acceptent vraiment n'importe qui maintenant.

-Son père a été refusé pendant des années, il a dû faire un putain de gros chèque ouais. Enfin bref. Elle s'est installée à côté de moi et a commencé à faire la causette.

-Elle ne t'a jamais parlé ?? En quatre ans ?

-Absolument. Je n'ai pas compris. Et là tu vois... elle a pris son air de confidence. Mais confidence de pétasse, le genre qui veut juste voir ta réaction et qui te blesse. Elle a commencé à bitcher sur Chris et elle s'est mise à me parler de Paul et du fait qu'il ait couché avec Cha' et Ana ?

-Tu déconnes ?

-Non, je me suis sentie obligée de les stalker et de demander à Paul après et il a confirmé. Je suis genre la quatrième Senior Year qu'il s'envoie. Depuis le début de l'année ?? J'étais méga saoulée. Je savais que Paul avait eu des ex, mais en vrai je pensais que c'était surtout des filles que je ne connaissais pas.

-Il a dit quoi, lui ?

-Qu'aucune des meufs avec qui il avait été ne m'arrivaient à la cheville et que lorsque lui et moi on avait couché ensemble, ça avait fait kaboum.

Je me mis à rire et elle aussi.

-J'ai eu la même réaction, parce qu'honnêtement c'est ce que je t'ai dit moi aussi ? Je pense que lui et moi on traine beaucoup trop ensemble, on utilise les mêmes expressions ça fait flipper. J'ai pas mal appréhender cette journée. Je veux dire, je ne veux pas qu'on me déteste parce que je suis celle qu'il a choisi tu vois.

-Franchement pas de souci. Il me fait tellement penser à Ray. Lui aussi, il a eu des aventures hygiéniques dirons-nous alors qu'il est dingue de Giselle. Je pense qu'il y a un côté où ils ont peur de perdre la main alors que c'est comme le vélo, on n'oublie jamais ce genre de choses. Ça te dit qu'on bouge de là et qu'on aille près des transats de la piscine ?

Ma meilleure amie acquiesça et je passai me déshabiller dans le vestiaire. Je déposai mes affaires dans le casier de mon père pour être certaine qu'il arrive rien et je ressortis avec un des chapeaux que je laissai là à l'année et de la crème solaire. Je passai au bar pour chercher un jus de fruit bien frais pour Sophie et pour moi. Ma meilleure amie se redressa sur son transat et nous trinquâmes.

-À une année pleine de rebondissement et à des vacances spectaculaires.

-Un peu ma poule ! répondis-je.

Nous eûmes quelques moments de répit avant que la fête ne se déporte près de nous. Les garçons installèrent un filet dans la piscine et ils se mirent à jouer au ballon. C'était affreusement drôle de regarder tous ces garçons aux corps d'athlète dans l'eau.

-Ce qui est marrant Sarah c'est que tu es avec un mec hyper bien gaulé et que tu mates de fou.

-Toi aussi hein ?

-J'assume parfaitement Mademoiselle McAllister.

-J'assume parfaitement aussi. J'ai prévenu Chuck que je n'abandonnerai pas mes fictional crushes et mes bébés pour lui et tu sais ce qu'il m'a répondu ce petit con ?

-Qu'il abandonnerait pas les siens?

-Oui. J'étais outrée. Du coup je lui ai demandé quels étaient ses bébés et ses crushes filles et il a refusé de me répondre, prétextant que la liste est tellement longue qu'on va y passer la nuit, il est 3h du matin, tu ferais mieux de dormir.

-Juste pour savoir, tu l'as réveillé juste pour lui demander ça ?

-Bah oui, c'était hyper important qu'il le sache. En fait, j'étais en train de faire un rêve avec Jamie d'Outlander, tu vois. Je me réveille pile au moment où il me fait son petit sourire.

-Ne m'en parle pas.

-Je n'ai pas réussi à me rendormir bien évidemment, du coup j'ai réveillé Chuck d'où la discussion. Tu crois que j'abuse ?

-Sarah, si un jour tu m'appelles en pleine nuit pour autre chose qu'une véritable urgence, je te le jure sur tous les Dieux, je t'arrache la tête.

-T'es pas une vraie pote de toute façon.

-Je suis ta soeur, pas ta pote Sarah.

Ma meilleure amie se mit à rire et elle fila dans la piscine pour participer à la partie en cours. Il y avait de la musique et je me sentais juste bien et à ma place. Cathy s'installa près de moi.

-On ne voit presque plus ta cicatrice.

-Oui c'est vrai. J'ai eu de bons chirurgiens. Les collègues de mon père lui ont assuré qu'ils avaient travaillé hyper proprement. Tout va bien Cathy ?

-J'ai eu une vidéo de Tara. Regarde.

Elle tendit son téléphone et je vis Tara. Ses cheveux avaient un peu repoussé et elle semblait particulièrement heureuse. Elle avait une guitare en main.

-Salut Cathy. Tu m'as demandé comment j'allais et je voulais te répondre en vidéo pour te montrer mes progrès. Hier, j'ai pris la guitare, je l'ai posée sur moi et j'ai réussi à faire ça.

Elle commença à faire un air et elle se mit à rire.

-Je ne savais pas que je pouvais faire ça. Je suis.. je sais que j'ai oublié plein de trucs et j'ai notamment oublié plein de trucs avec toi, mais si j'arrive à savoir faire ça, ça veut dire.. que tout n'est pas perdu, je vais peut-être retrouver ce qu'on avait toutes les deux, tous ensemble. Alors.. je suis super contente ! J'ai vraiment hâte de te revoir et qu'on passe du temps ensemble ! Bisouuilles.

Elle raccrocha et je me rendis compte que j'avais un sourire triste sur le visage. Elle me manquait beaucoup et je croisai le regard de Brian. Il se prit un ballon en pleine tête et il coula d'un coup avant de revenir sur le bord de la piscine.

-Pourquoi vous faites cette tête là ?

-C'est à cause de Tara, elle m'a envoyé une vidéo.

Brian tendit sa main sans rien dire et il regarda la vidéo. Son visage resta froid mais je vis une pointe de fierté.

-C'est moi qui lui ai appris cet accord et..

-Chouchouuu.

Brian leva clairement les yeux au ciel et se tourna vers Alexandra. Sa copine avait un bikini qui clairement la mettait en valeur. Chris était juste à côté d'elle et je ne pus qu'admettre qu'elle était super jolie avec son maillot d'un bleu pâle qui ressortait sur sa peau. Je vis le regard de Paul posé sur elle également. À quoi pensait-il au juste ? Il remarqua mon regard rivé sur lui et je le vis baisser les yeux un instant et reprendre sa discussion avec un membre de son équipe de basket. Je vis plusieurs personnes prendre des photos et je me sentais un peu en retrait de la foule. Je les voyais en train de tous s'amuser mais j'étais ailleurs. Je sentis une main fraîche sur mon épaule. C'était Brian. Il me fit signe de bouger un peu de mon transat pour qu'il puisse s'installer. Je remis mes pieds sur lui.

-Tu as le regard dans le vague, j'aimerai bien savoir où tu es partie.

-Je me rappelai le passé, toute l'année qu'on a eu. Je me rappelai de ça...

Je touchai son bras où sa cicatrice, comme la mienne n'était pratiquement plus visible.

-J'ai été super vache avec toi pendant longtemps et je suis contente que toi et moi on ait passé ce stade ingrat.

-C'est surtout moi qui ai été ingrat avec tout le monde mais tu sais ce que j'ai dit dans mon discours c'était la réalité. C'est vraiment ici que j'ai trouvé ma place dans le monde. Je me suis senti seul et perdu pendant très longtemps et notre famille... ça a été un phare dans l'obscurité. Et tant que ce phare sera là, j'aurais pas de souci à me faire alors, s'il-te-plaît, ne t'en fais pas pour moi l'an prochain. Je serai un immigré clairement, et ce sera pas facile mais je m'en fous, okay.

-Quand je pense que tu as été accepté à Harvard et que tu pars loin...

-Si je me sens trop mal et seul, je referai une demande pour revenir à Harvard. Je serai à Oxford et j'aurais des notes honorables. Ma mère m'a fait promettre pour me laisser partir vraiment loin de  donner le meilleur de moi.

-Parce que tu n'étais pas à ton max ?

-Pas vraiment non.

-Tu vas tout déchirer à Oxford, tu as appris God save the Queen ?

-Je la connais depuis mon enfance, tu sembles oublier que ma grand-mère n'est pas américaine ou en tout cas, elle ne s'est jamais considérée comme telle, même si elle a sa nationalité.

-Elle t'a raconté la première rencontre du Colonel et d'elle ? Elle m'a fait penser à la nôtre. Le big crush en moins.

Brian esquissa un sourire qui me fit rire.

-Si tu le dis. Je te rappelle que tu m'as promis de faire un bébé avec moi dans dix ans si on était célibataire. On pourra bidonner à ce moment là pour raconter à notre enfant comment Papa et Maman se sont rencontrés. Oh putain, j'ai une chanson en tête, il faut absolument que je la chante.

Il bondit sur ses pieds et quelques minutes plus tard, je le vis ressortir avec un synthé. Il se mit à chanter une chanson en français. Son regard a croisé mon regard comme un rayon laser. J'ai été projetée quelque part ailleurs que sur la Terre. Au secours, j'ai besoin d'amour. Brian avait une magnifique voix quand il chantait et cela me ramena au temps de notre clip... Clip que je n'avais pas montré finalement à Chuck ou aux garçons. Sophie avait rejoint Brian et ils étaient en train de se faire un duo. Je pris mon téléphone et je débutai une story en direct.

-Vous savez ce qui est génial quand on fait une fête pour la fin de l'année c'est que des talents se révèlent toujours.

Je fis un zoom sur Sophie et Brian qui chantaient. Sophie arriva vers moi et me traina pour se faire une chanson toutes les deux. Brian débuta Boulevard of Broken Dreams. Je ne pouvais pas échapper à cette chanson. Je vis des smarphones pointés sur nous mais je m'en moquais, je me faisais plaisir, tout simplement. Peu importe que je finisse sur les réseaux sociaux, qu'on se moque de moi. J'aimais ce que je faisais à ce moment précis. Nous nous fîmes applaudir et nous partîmes après ça bras dessus, bras dessous près du bar, en regardant une autre épreuve de nos Olympiades lycéennes.

-Est-ce que je t'ai dit que c'était officiel et que Hank revient vraiment vivre aux USA ? Tu sais Emmanuelle aussi travaille dans le domaine médicale, elle est encore étudiante en médecine, en psychologie il me semble et elle a une place dans un programme à Washington ? Je suis sûre que ton oncle a appuyé leur candidature, mais.. ils vont pouvoir être là. Je veux dire, certains week-end, je pourrais prendre l'avion pour être avec eux. C'est juste...

-Extraordinaire. En plus le petit Drew est tellement adorable. Tu imagines s'il devient pote avec mon cousin ?

-Je crois que c'était écrit Sarah. Les Harper et les McAllister. Ce doit être un projet céleste, je ne vois que ça.

Lorsque nous retournâmes avec nos camarades, il restait deux épreuves pour déterminer quelle classe était la meilleure et remporterait le trophée.. La première consistait à un relai un peu particulier. Il fallait attraper un objet sans les mains et les passer à tous les camarades, les uns après les autres. Brian était grave chaud et il me lança un air de défi.

-Je te propose qu'on corse un peu le truc. Celui qui n'est pas dans la classe gagnante devra faire la lessive pendant un mois.

-Vendu, je vais gagner, répondit-il.

Il encouragea les autres avec verve. Nous étions tous les deux en bout de chaine et c'était à nous que devait revenir la victoire de notre équipe. Paul avait décidé de corser le truc et il avait pris notre mascotte en peluche. Je la rattrapai avec les dents et la redonnait à Jer qui se mit à courir contre Brian. Je hurlai à m'en arracher les cordes vocales mais Brian passa la ligne d'arrivée in extremis. Il fit un salto avant et une danse de la victoire. Frimeur. Je ne pouvais pas permettre qu'un Miller me dépasse et me force à laver ses caleçons sales. Il l'avait déjà fait pendant quelques jours l'an dernier et ça m'avait largement suffi.

-Lessive pendant un mois Mc Allister.

-Et non banane. Je te rappelle qu'il reste encore une épreuve. Et tu sais ce qu'on dit n'est-ce pas ?

-Si Vis pacem, para bedroom. Si tu veux la paix, prépare la chambre à coucher.

Je ne m'y attendais tellement pas que j'éclatai de rire avant de rejoindre les autres. La dernière classe arrivée était éliminée de la dernière épreuve. Tout se jouait entre celle de Brian et la mienne. L'ultime épreuve était la plus mouillante de toute. Chaque classe avait une championne. Il y avait de longues planches en bois qui étaient déposées en travers de la piscine. Chaque championne était armée d'un bâton avec deux embouts en mousse. La première qui éjectait l'autre gagnait le trophée. Lorsque je vis qu'ils avaient choisi Chris, je me portai volontaire.

-Tu es sûre Sarah.

-Pour balancer Chris Scott à la baille ? Bien sûr que j'en suis.

La planche n'était pas si solide que ça et je la sentais déjà un peu vaciller avant même d'arriver au milieu de l'eau. Je n'avais gardé que mon short et mon maillot de bain et j'avais noué mes cheveux en arrière, comme une warrior.

-Sarah McAllister. J'ai toujours su que dans le fond, ça se jouerait entre Troll Snot et moi. Tu es prête à rejoindre ton milieu naturel, Little Seal ?

Little Seal. Petit Phoque. Oui, c'était ainsi qu'elle m'avait surnommé dans son carnet rouge de connasse. Ce surnom me fit perdre un peu de ma superbe et je faillis trébucher dans l'eau avant même qu'elle ne m'attaque. Ce n'était pas seulement Chris Scott qui était devant moi, c'était toutes mes peurs et mes angoisses. Mon manque d'estime de moi. Mes cheveux coupés. Les coups et les vexations. Mon harcèlement. Seulement, il était une chose claire et nette. Je n'étais plus cette Sarah McAllister et il était temps que le monde le sache. Je ramenai le bâton devant moi.

-Tu crois que tu m'effraies ?

-Oui.

Elle me donna un coup qui me fit reculer mais je ne lâchai pas prise. Nous commençâmes à nous donner des coups sans pour autant tomber dans la piscine.

-Et sinon, ça te fait quoi d'avoir enfilé un maillot qui te fait paraitre encore plus boudinée que dans des fringues normales ? me lança-t-elle.

-Et toi Chris, ça te fait quoi de savoir que j'ai été acceptée à Harvard, que je sors avec un canon prêt à prendre ma défense et que dans quelques temps, j'aurais totalement oublié ton existence comme la moitié du lycée ? Et.. putain, Alex vient de frapper Brian.

Chris se retourna et j'en profitai pour la balancer dans la piscine. Elle fit un plat et ma classe sauta de joie. Elle remonta à la surface et je me penchais vers elle.

-Je t'ai laissé avoir un pouvoir sur moi parce que j'étais mal dans ma peau. Cette époque est révolue, comme le lycée. Grandis un peu.

Je me redressai et je marchai comme une Miss monde sur la planche en bois. Je sautai d'un bond en dehors de la piscine et Paul arriva avec une bouteille de champagne avec laquelle il m'aspergea comme un fou. Le comité du bal avait acheté un trophée et nous le brandîmes comme des idiots à la face des autres. Brian arriva vers moi avec un petit sourire.

-Tu sais ce que ça veut dire ? Que tu vas devoir me laisser tes sous-vêtements pendant un mois.

Il eut une petite tête de pervers et il se mit à rire comme un fou. Des larmes s'échappaient de ses beaux yeux.

-J'adore t'emmerder. Bien joué, tu l'as démolie.

J'allais lui répondre lorsque Paul arriva vers nous et nous donna à chacun des bracelets phosphorescents. Il attrapa des verres sur le plateau d'une serveuse qui passait.

-Que la fête commence !

Il trinqua et un goût fruité et alcoolisé m'emplit la bouche. Je croisai le regard de Chris et elle baissa le regard avant de le détourner totalement. Ce constat brisa mes dernières réticences. Je ne craignais rien, pas avec mes amis avec moi et mes chaines, celles que je me m'étais depuis des années s'envolèrent. Toutes mes peurs, toutes mes souffrances, c'étaient elles qui m'empêchaient d'avancer et là... je voulais m'en libérer totalement. Je m'en étais libérée en faisant tomber Chris dans l'eau. Je l'avais envoyée valser, elle et toutes ses ondes négatives. Je savais que le chemin pour retrouver ma confiance en moi allait être long. Oh certes, il était fort à parier que mes peurs reviendraient de temps en temps mais j'étais plus forte que jamais. J'avais réussi à les combattre, je pourrais continuer à le faire et dans le brouillard de mon existence, avoir une lampe de poche à dégainer, c'était top. Vraiment top. Un groupe arriva pour animer la soirée et la nuit et s'installa sur la scène prévue à cet effet. Ils faisaient des reprises et c'était juste ce dont j'avais besoin. Nos bracelets phosphorescents accrochés à nos bras, je me mis à danser comme tous mes amis parce que c'était une chose importante de toucher le bonheur et de s'en imprégner. Tous les coups durs de l'existence n'étaient rien comparé à la joie qui traversait mes lèvres, qui me faisait chanter des chansons que j'avais toujours connu, qui me faisait sauter avec Sophie comme si nous étions seules au monde.

Dans quelques semaines, je serai en Europe et dans quelques mois, je serai à la fac. Nouvelle année, nouvelle vie, nouvelles perspectives. Est-ce que je serai effrayée ? Sûrement.  Est-ce que je serai la première à appeler mon père pour qu'il me rassure ? Probablement. Est-ce que je serai en PLS à mon premier devoir à rendre ? Certainement. Est-ce qu'à ce moment précis, je m'en foutais ? Définitivement. Je ne voulais qu'une chose. M'amuser. Rire. Et danser avec mes amis jusqu'au bout de la nuit. Je levai les yeux vers le ciel dont les étoiles étaient dégagées et je souris. Il était grand temps de me faire une promesse à moi-même. Une que je tiendrai cette fois-ci.

La clef de mon propre bonheur ne se trouvait pas dans la poche de quelqu'un d'autre, c'était moi qui l'avait, et désormais, je la porterais avec fierté, avec optimisme et je ne la lâcherai jamais.

Jamais.

°°°

Pour faire durer le plaisir encore une semaine, rendez-vous la semaine prochaine pour la...

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