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Le shooting

❉🎶

-T'es pas sérieuse Tara ?

-Je te le jure.

J'éclatai de rire et la meilleure amie de Brian sourit de toutes ses dents.

-Il pensait que ma famille habitait dans une case. Le mythe du gentil noir tu vois ? Je l'ai largué tellement vite, il n'a pas dû comprendre pourquoi.

Nous étions toutes les deux entrain d'attendre que Sophie sorte des toilettes. Ma meilleure amie avait un peu la tête qui tournait et je n'aimais pas du tout la voir dans cet état. Elle trainait ça depuis la veille au soir et elle m'avait appris qu'elle n'avait pas déjeuné depuis la veille. Je tenais une barre de céréales que je venais d'aller acheter à la cafétéria pour elle. Elle en avala un morceau et je vis qu'elle était vraiment malade quand elle grimaça et avala avec difficulté.

-Je vais bien, annonça-t-elle. Je vais juste me shooter avant de continuer les cours de la journée, ajouta-t-elle en riant. Je vais passer à l'infirmerie..

-Tu sais que mon père l'appelle toujours Pompom ? lui dis-je en me redressant.

-Quelle insolence de la part de Dr Papou ! ironisa ma meilleure amie.

-Tu as vuuuuuu.

Nous croisâmes Paul avec sa petite amie et je ressentis une grande forme de dégoût. Je passai à côté d'eux sans leur adresser une parole. Nous devions traverser la cour intérieure pour aller à l'infirmerie et il y avait toute la bande des fans de Brian. Je les appelais ainsi parce qu'elles étaient du genre à se pâmer dès qu'il arrivait. L'une d'entre elles essayait de faire amie amie avec moi pour l'approcher. C'était tout bonnement ridicule. Cathy sauta littéralement sur le dos de Tara, la faisant sursauter.

-J'ai hâte d'être à ta fête vendredi soir. J'ai acheté une petite parure en dentelle, j'attends impatiemment que Dave la voit.

-Il est obligé de la voir chez moi ? hoqueta la jolie métisse.

-J'ai que vendredi soir de libre alors... oui. Vous venez toujours les filles ?

-Si je ne suis pas malade, avec plaisir, répondit Sophie en poussant la porte de Pompom.

-Je pourrais pas supporter d'être avec les pétasses du lycée sans vous.

J'acquiesçai. Il fallait que j'en parle à mon père et je n'étais pas certaine qu'il me laisse sortir après ce qu'il m'était arrivé le week-end dernier. J'avais vu un petit regard entre Brian et lui et j'étais certaine qu'il l'avait chargé de me babysitter.

-Je vais voir avec Papa et je te redis ça tout à l'heure.

Je sortis mon téléphone et je soupirai. Je n'avais toujours pas eu d'appels de Wyatt. Je trouvais ça un peu abusé en réalité. Je m'attendais à ce qu'il m'appelle le soir même. Je n'avais pas de moyens de le joindre. J'étais stupide, j'aurais dû lui demander son numéro. Quelle idiote. Je m'adossai aux casiers et je regardai autour de moi. Le lycée était une sorte de micro-société. Les plus faibles étaient invisibles ou se faisaient maltraiter par les plus âgés et les plus forts. Les autres régnaient en maitres absolus. J'observai Chris. Sa réputation, ses amis, et Paul. Comment esquinter la réputation d'une fille pareille ? ça allait être très difficile et je me voyais mal mettre du sucre liquide dans ses boissons ou lui donner des barres pour la faire grossir. Il fallait qu'elle devienne une paria parmi les parias. La solution me parut assez évidente en voyant la cousine d'Alexandra traverser la cour en rasant les murs. Je devais me servir d'elle en veillant à ce que Maya ne souffre pas.

-Tara, tu as invité Maya à venir à ta fête ?

-Qui ? Ah. Je vois, non. Mais tu peux le faire. Tu as carte blanche.

Je lui envoyai un message sur Tala pour aller plus vite et je la vis prendre son téléphone portable. Ça c'était fait. Il fallait que je devienne suffisamment amie avec elle pour que j'apprenne les secrets d'Alexandra et de Chris. Mon propre téléphone vibra et je vis la tête de Ray s'afficher.

-Tu t'es faite agresser, me lança-t-il d'un ton grondant, rempli de reproches.

-Salut à toi aussi grand Manitou.

-Je l'ai appris par Duncan qui l'a appris de sa mère. Il va te passer un savon. Et moi aussi.

-Ray... dis-je en m'éloignant des filles pour aller m'asseoir sur l'une des tables. C'était dur pour moi tu sais. D'en parler. J'allais le faire, je te le promets. Je voulais juste pas que Dundun et toi vous en fassiez un drame.

-Mais c'est un drame. Tu te rends pas compte à quel point je me suis fait violence pour ne pas prendre un avion et t'avoir près de moi. Va falloir te le dire en quelle langue. Je tiens à toi.

-Essaye en coréen pour voir ?

Mon ami se tut et je sentis le rire me prendre avant de me rappeler la raison de son appel.

-C'était effrayant Ray. Comme si, je n'étais plus qu'un corps sans âme, une marionnette. J'ai vraiment cru que je m'en sortirais pas cette fois et que personne ne viendrait à mon secours. J'ai pas envie d'en parler parce qu'en parler, ça me rappelle ses mains sur moi, son souffle alcoolisé, son regard fou et ça me terrorise, ajoutai-je d'une voix tremblante. J'ai juste envie de rester chez moi, cloitrée, en PLS.

Il ne répondit rien pendant de longues secondes.

-J'arrive.

-Non Ray, tu ne peux pas accourir à chaque fois. Tu l'as déjà fait et je t'en suis tellement reconnaissante, mais cette fois, je dois surmonter ça toute seule.

-Tu en es certaine ? Je veux que tu me promettes une chose. Si ça va vraiment mal, tu m'appelles et j'arrive pour de bon. Je ne serai pas heureux si tu ne l'es pas.

-Je te le promets. Alors tu avances avec Giselle ?

-M'en parle pas, c'est au point mort. Je n'arrive jamais à la croiser. C'est voué à l'échec. Je passe à autre chose ! C'est fini pour moi !

-Tu veux que je mette une petite annonce ? Beau gosse cherche belle gosse pour chanter la sérénade. Si tu veux voir ma guitare, appelle au...

-Si tu veux voir ma guitare. T'es pas sérieuse là ? T'es bien la cousine de Duncan. Mais je retiens que tu trouves que je suis un beau gosse.

-Tu l'es. Mais tu es bien plus qu'un simple beau gosse. Tu es un astre Ray. Toute personne est contente de graviter dans ton aura.

-Sarah, tu sais quoi ? Tu es ma muse. Vraiment. Graviter dans ton aura. J'ai une idée de chanson !! D'ailleurs en parlant de chanson, parait que tu en as inventé une avec Chuck. Il faut absolument que tu en inventes une avec moi. Pas question que je me laisse dépasser par un bouffeur de roquefort.

Je souris largement et je fis signe à Sophie pour qu'elle me rejoigne.

-On fait ça à la Toussaint. N'oublie pas que tu m'invites au restaurant. Sophie arrive, on se reparle tout à l'heure ?

-Je te rappellerai ! Bonjour à la blondinette.

Je raccrochai et Sophie monta sur la table juste à côté de moi.

-J'ai invité Maya à la fête de Tara, je pense qu'on peut faire en sorte qu'elle nous parle d'Alexandra, et si on en apprend sur la copine de Brian, on en saura sur Chris.

-Je me sens mal à l'aise à l'idée d'utiliser une fille aussi cute et renfermée qu'elle. Tu ne crois pas que ça risque de la détruire un peu plus ?

Je contemplai Sophie quelques secondes avant de soupirer.

-Je n'ai pas l'intention de l'impliquer en lui disant d'aller lui pourrir son casier, je veux juste avoir des informations. Mais si tu ne veux plus participer, je ne t'en voudrais pas Sophie. Dans tous les films, la vengeance est solitaire. Je comprendrai.

-Je ne te laisserai jamais tomber Sar' . Tu pourras compter sur moi, à la vie à la mort. Je ne te laisserai pas affronter tes démons toute seule.

-Je serai un mec, je te roulerai un patin. C'était une super déclaration d'amour ça.

-Tu es sûre que tu es hétérosexuelle stricte ? Parce que le nombre de fois où tu me dis ça, je pourrais me poser des questions.

-Certaine.

La sonnerie retentit et nous filâmes en cours, pour une interrogation surprise de notre professeur de littérature anglaise. Il nous demanda de ranger nos affaires alors que nous étions à peine installés et il nous fit un devoir qui dura pratiquement toute l'heure. Pendant ce temps, il prit ses écouteurs, un livre, et il ne relevait les yeux que rarement. C'était assez troublant de le voir faire et je compris qu'il nous avait collé une interro surprise juste pour avoir le temps de finir son livre. C'était assez malin en réalité. Une forme de génie même. Quand il posa son ouvrage, il annonça la fin du devoir sous le grognement de certain. Je lui rendis ma copie en souriant mais je vis que ce n'était pas le cas de Paul. Il tirait clairement la tête. A la fin du cours, il arriva devant nous.

-Ça tient toujours les cours de soutien les filles ? Parce que là, je vais me faire fouetter quand j'aurais ma note.

-Du soutien ? fit Cameron. En quoi ?

-En à peu près tout. Pourquoi tu te proposes ?

-Selon la matière et le moment, ça me gêne pas. Tu n'auras qu'à m'envoyer un message si ça t'intéresse.

-Ça m'intéresse carrément, dis-moi quand et tu me donneras ton tarif aussi.

-Je ne fais pas ça pour l'argent.

-Je sais, mais le temps, c'est de l'argent. Pendant que tu feras ça, tu ne pourras pas travailler ou faire autre chose et en plus, j'en ai les moyens. Enfin mes parents en ont les moyens. Tu me donneras ton tarif.

Je savais que cette phrase « mes parents en ont les moyens » énervait Cam au plus au point. Il n'aimait pas qu'on ramène tout à l'argent ainsi. Il me l'avait confié une fois alors que nous parlions tous les deux en attendant Sophie. C'était pour ça qu'il aimait bien trainer avec Sophie et moi. J'avais d'ailleurs trouvé ça étrange qu'il range ma meilleure amie dans le même panier que moi, alors qu'il était son amoureux. Mais je comprenais ce qu'il voulait dire et ça devait être dur pour lui d'être dans un lycée comme le nôtre. Il était notre Dan Humphrey à nous, sans les qualités littéraires indéniables. Nous finissions notre matinée par une heure d'histoire pendant laquelle Sophie illustra son cours de manière fort réaliste. Elle avait appris à dessiner toute petite et avait bien tenté de m'apprendre mais elle finissait toujours par rire devant mes personnages en fil de fer. Je tournai les yeux pour observer Tara. Il me semblait qu'elle écrivait trop rapidement pour écrire son cours. Etait-ce son script ? Elle devait attendre quelques jours avant de demander à Ty... peut-être prévoyait-elle un plan bis au cas où. J'avais l'impression que toutes mes journées au lycée se ressemblaient. Aller en cours, prendre des notes en luttant parfois contre le sommeil, parfois contre l'ennui, répondre à des questions que je trouvai parfois ridicules. Le lycée était une plaie et j'avais hâte d'avoir une certaine liberté avec la fac. Dans quelques mois j'y serai et je ressentais déjà un peu d'appréhension. Je ne serai pas seule pourtant. Si je restais de ce côté du pays, mon père ne serait pas loin. Dans le cas où je partirai, mon oncle serait près de moi et comme je n'avais pas l'intention d'aller dans une autre fac qu'une appartenant à l'Ivy League, mon cousin serait proche de moi, ainsi que Ray...

Mes pensées me ramenèrent vers Chuck. Il m'avait envoyé une vidéo par email de son appartement parisien en m'expliquant qu'il avait tellement de pièces qu'il ne savait pas quoi faire et qu'il avait hâte que je lui rende visite. J'avais eu envie de prendre un billet d'avion et de partir en France. J'avais toujours voulu y aller. Peut-être que je devais demander ça comme cadeau de Noël. Un séjour en France. Chuck pourrait me montrer ses endroits préférés... est-ce que je pourrais me promener avec lui en étant tout à fait incognito contrairement à ici ? Lui prendre la main.. embrasser ses lèvres ? Il n'y avait vraiment que Chuck qui me faisait sentir ainsi. J'avais hâte de le revoir à la Toussaint où il m'avait promis de revenir. Je plissai des yeux quelques secondes pour profiter de son image souriante. La prof nous demanda de noter nos devoirs pour notre prochaine séance et la sonnerie stridente marqua la fin de nos cours. Je passai à mon casier pour déposer mes affaires du matin et je rejoignis Sophie au sien.

-Tu sais que Jay est là ?

-Jay ? Non ! Tu ne me l'as pas dit ! Il va bien ? Il est tellement sympa ce garçon.

-Et il est beau.

-C'est clair, gloussa ma meilleure amie.

Nous rejoignîmes les filles pour aller déjeuner. J'avais l'impression qu'il y avait dans l'atmosphère un air de liberté. Les gens riaient plus, le monde tournait rond. Mon père m'avait promis d'aller chercher ma voiture le matin même et j'avais hâte de la retrouver. Je poussai la porte du réfectoire et je restai bouche bée. Mary était là. Du moins, l'imagine tyrannique de la rédactrice de mode était là. Et elle n'était pas seule. Ils s'étaient mis dans un coin, près des fenêtres et ils dirigeaient les mannequins, les photographiaient... un vrai shooting dans mon lycée.

-Qu'est-ce que Mary fait ici ? demanda Tara qui était juste derrière moi.

-Je crois qu'elle travaille.

J'avais attrapé un plateau, de la nourriture au hasard et nous nous étions installés à une table un peu à part. La plupart des élèves étaient debout à regarder. Ma belle-mère tourna les yeux et je vis qu'elle était contrariée. Et quand le dragon était réveillé, il détruisait tout sur son passage. Elle était pire qu'un Brian en colère quand elle l'était dans le cadre de son activité professionnelle. Je n'avais pas touché à mon mug de café de la matinée et je fus prise d'une soudaine inspiration. Je m'approchai de la zone délimitée et marchai d'un pas déterminée vers elle. Je lui tendis mon mug et elle l'attrapa. Ce ne fut qu'après la première gorgée qu'elle sourit.

-Merci ma chérie. J'ai envoyé mon assistante, mais apparemment, elle s'est perdue en chemin.

-Ou elle s'est enfuie. Tu as besoin de quelque chose ?

Je sentis des mains autour de mes hanches et je sursautai. C'était Jay. Il était maquillé de telle sorte que ses traits anguleux ressortaient, ses cheveux étaient savamment coiffés. Il m'embrassa sur la joue.

-C'est pour la meuf connasse de ton lycée qu'on a croisé l'autre jour. Je ne veux pas te faire mentir.

-Tu es trop chou.

-J'ai besoin de ton avis Sarah, fit Mary approche de l'ordinateur et dis-moi ce que tu penses.

Je rejoignis Hank, le photographe et je regardai les clichés.

-Alors ?

-Je suis pas hyper fan. Je trouve que ça manque un peu de vie. Je veux dire, c'est pas logique qu'une cantine soit vide comme ça. C'est quoi l'histoire derrière ça ? J'arrive pas à voir l'histoire.

Ma belle-mère fixa l'écran et pencha la tête.

-Elle a raison.

Elle ferma les yeux, se caressa les tempes et rouvrit les yeux, déterminée.

-Va manger, je sais ce que je dois faire, merci mon petit chat.

Je retournai auprès des filles et je commençai à déjeuner quand je vis ma belle-mère près du groupe de son fils. Ce dernier se leva, lui tendit la main et elle monta sur sa table avant de siffler comme à un match.

-Excusez-moi, bonjour à toutes et à tous. Pour les besoins de mon shooting, j'aurais besoin d'une dizaine de figurants pour des photos qui seront publiées nationalement dans Eighteen. Je cherche toute personne majeure qui serait motivée pour le faire, quelque soit sa silhouette, sa couleur, sa taille etc... Oh bien évidemment, cette séance de photos impromptue sera payée 200$. Des volontaires ?

Dès la fin de sa tirade, elle fit un petit sourire en coin et j'eus la surprise de voir plusieurs personnes se manifester. Quand elle fut satisfaite, elle tendit la main pour que son fils l'aide à descendre, mais il la souleva par la taille pour la reposer au sol. On se serait cru à l'un de ses déjeuners spectacles qui m'amusaient tellement enfant. Mes yeux étaient rivés sur Jay. Il se débrouillait vraiment bien et la proximité avec son meilleur ami ne semblait pas le perturber plus que ça. Mary avait apparemment demandé aux autres de déjeuner et de rire normalement. Lorsque Jay eut finit sa série de clichés, il se dirigea vers nous avec assurance.

-Salut Sophie ! Comment tu vas ?

-Super bien, mais comment tu en es arrivé là ? Va falloir que tu m'expliques !!

-Je finis ma journée à 17h, si tu fais des crêpes, je te raconterai tout !

-Vendu ! rit ma meilleure amie.

Jay venait de poser son regard sur Tara et son sourire se fit plus grand.

-Tara Byrd, je présume.

-Oui ?

-Je suis Jay.

Il lui tendit la main par dessus ma tête et je fus surprise qu'il ne précise pas son nom de famille. Mais j'avais oublié qu'on parlait à la meilleure amie de Brian.

-Le fameux Jay. Wow. Je suis tellement contente de te rencontrer.

Elle se leva pour l'étreindre et je jetai un coup d'œil à Brian. Ce dernier venait de se figer légèrement et j'aurais pu parier qu'il fulminait. Brian n'aimait pas que ses univers se rencontrent. Alors mettre Jay et Tara dans la même pièce ? C'était probablement son pire cauchemar.

-J'ai tellement entendu parler de toi !

-Moi aussi. Mais ce n'est pas très étonnant, Brian n'aurait jamais un secret pour moi.

Le sourire de Tara vacilla légèrement et il reprit de plus belle.

-J'adorerai apprendre à te connaître, je fais une fête vendredi. Si tu es toujours dans le coin, tu es le bienvenue.

-Je vais voir ce que je peux faire pour être toujours dispo. Je dois aller me changer pour une dernière prise.

Il fila et quand il revint, un vent de "fangirlage" passa dans l'air. C'était la nouvelle collection dont parlait mon oncle et c'était tout bonnement divin sur un mec comme lui. On aurait pu lui donner le bon Dieu sans confession. Les badauds de mon lycée s'étaient dispersés lorsque la sous-directrice avait fait son apparition. Après avoir terminé mon repas, je filai près de ma belle-mère pour regarder les photos qu'ils avaient pris. C'était magnifique. J'avais l'impression que les mannequins ressortaient plus.

-C'est super beau. J'ai hâte de voir le final, dis-je à ma belle-mère. Ça va mieux ?

-Mon assistante m'a apporté un second café et elle a eu l'audace de le sucrer. Je crois que je vais devoir m'en trouver une autre.

-Ne sois pas dure avec elle Mary.

Ma belle-mère me lança un regard noir et je rougis sans pour autant détourner les yeux. Il fallait que j'apprenne à m'imposer.

-Elle a dû être effrayée par ce regard que tu me lances, c'est très perturbant. Je sais pas trop ce que tu as en ce moment mais tu es souvent comme ça alors, ne sois pas dure avec elle.

-Chérie, je t'aime, tu le sais. Mais quand on demande à son assistante d'aller chercher son café et qu'elle te ramène du sirop de café à la place, c'est mon devoir d'être dure. Si je l'envoie faire une tâche aussi simple, c'est pour me permettre de faire autre chose à la place. Et je ne veux pas finir comme une baleine. Plutôt mourir. Nous allons bientôt remballer, ajouta-t-elle un peu plus fort. Il nous faut d'autres scènes en extérieur et le soleil est parfait à cette heure-ci. Tu finis à quelle heure ?

-Vers 16h30, je pourrais aller avec Sophie pour manger des crêpes ? Jay voudrait se joindre à nous.

-Comme tu veux. Je préviendrai ton oncle. File rejoindre tes amies.

Elle m'embrassa sur la tempe et courut vers Sophie. La pensée de passer un peu de temps avec Jay rattrapa un après-midi des plus ennuyeux. Il nous attendait avec Brian devant le lycée. Il avait retrouvé sa chemise de bucheron et son bonnet.

-Parait qu'on doit venir manger des crêpes, lâcha Brian. Je suis toujours partant pour ça.

-On va prendre ma voiture, mais tu peux conduire ? Je suis fatiguée et j'ai mal à la tête, répondit ma meilleure amie en lui tendant les clefs.

J'étais à peine installée dans sa voiture que mon téléphone sonna sur un numéro inconnu.

-Sarah McAllister.

-Salut Sarah, c'est Wyatt.

Mon cœur se mit à battre la chamade et je souris.

-Tu en as mis du temps à m'appeler dis-donc.

-Désolé, je ne voulais pas paraitre trop... impatient de te rencontrer de nouveau.

Je me mis à rire et son rire me parvint aussi.

-T'inquiète pas, je te vannais.

-Je m'en doutais, m'assura-t-il. J'aimerai savoir une chose, est-ce que tu voudrais qu'on aille faire un tour à la plage tout à l'heure ?

Je regardai l'heure.

-Ça me parait difficile, mais demain, je suis okay. Je finis plus tôt...

-Et moi je ne bosse pas de l'après-midi. Tu veux que je vienne te prendre ?

-Je préfère te rejoindre ! Ça te fera moins de route, et j'aurais ma voiture pour aller au lycée de toute façon. Donc demain sur la grande plage ? Vers 15h30 ?

-Parfait. J'ai hâte de te revoir.

-Pareil, passe une bonne fin de journée !

Je raccrochai et je vis le regard de Sophie posé sur moi. Je lui fis signe que je lui raconterai plus tard et nous nous rendîmes chez elle. Elle avait visiblement prévenue la gouvernante de son envie de crêpes puisque l'odeur nous chatouilla les narines dès notre arrivée. Elle la congédia gentiment après lui avoir fait un gros bisou sur la joue et nous nous assîmes autour de l'ilot central.

-Tu sais quoi Sophie ? T'es la seule fille de ma connaissance qui accepte de me faire des crêpes. Mes copines m'auraient tout de suite envoyé bouler. C'est sûr et certain.

-Elles ne sont pas sympathiques du tout alors. Les crêpes, ça fait plaisir à tout le monde. Les crêpes, c'est la vie. Alors, tu avais promis de tout me dire en détail.

Pendant que Jay lui racontait comment il avait été repéré et les étapes pour en arriver là, j'en profitai pour ouvrir son réfrigérateur à la recherche de fruits. J'avais envie de me faire un smoothie.

Brian me fixait avec de grands yeux.

-Tu te fais pas trop chier en vrai. Tu es pas chez toi.

-Si je suis chez moi.

-Pas exactement.

-Bien sûr que si. Regarde, y'a ma tête affichée sur le mur derrière.

Il se retourna et vit pour la première fois ce cadre où Sophie et moi nous étions toutes petites dessus, entrain de prendre notre petit-déjeuner, toutes les deux entrain de boire dans un grand bol.

-Tu étais mignonne à l'époque. Dommage que l'adolescence soit passée par là.

Je lui lançais une louche de pâte à crêpe dans la tête. Il s'essuya le visage et me fusilla du regard.

-Tu vas me le payer. Amèrement.

Je m'enfuis en courant et il me rattrapa en me plaquant au sol. Nous roulâmes dans l'herbe.

-Présente des excuses.

-Jamais.

Il m'enfonça la tête dans l'herbe et plaça son genou sur mon dos, m'empêchant de bouger.

-Plutôt mourir.

-Okay, ça peut s'arranger.

Je me mis à hurler et à me débattre mais je n'arrivais pas à bouger d'un pouce. Je finis par laisser tomber lâchement.

-Tu sais ce qui est effrayant là-dedans Brian ? C'est que j'ai hurlé. Y'a trois personnes dans la maison et personne n'est venu. Je comprends mieux pourquoi les gens se font agresser si tout le monde tourne les yeux.

Il me lâcha et je restai allongée sur l'herbe.

-On vit dans un monde de merde Brian. Il pourrait être fabuleux mais on préfère tourner les yeux ou ne pas entendre quand on devrait réagir et dire stop.

Je me tournai vers lui. Il avait son air grave sur le visage.

-Je ne voulais pas te rappeler ton agression, je te présente mes excuses.

-Tu n'as pas à le faire. Je viens juste d'y penser c'est tout.

Je me redressai.

-Désolée pour tes cheveux. Tu vas devoir les nettoyer de nouveau.

-Arf, c'est pas grave. Tu veux retourner à l'intérieur avant que Jay ne fasse exploser l'élastique de la culotte de Sophie ?

Je lui coulai un regard bizarre et son rire envahit l'air.

-Sophie n'est pas du genre à faire ça. Elle est toute mimi, c'est pas une salope, elle. Enfin... elle aime Cameron. J'espère qu'un jour je retrouverai l'amour.

-Si y'a bien une chose que je sais à propos de l'Amour Sarah, c'est qu'il n'est jamais très loin. Marc était pas le bon pour toi, du moins... il était le bon pour une partie de toi. Mais tu as grandi et tu vas trouver un nouvel amour... et ça continuera jusqu'à ce que tu sois pleinement toi. Et le jour où tu seras pleinement toi, cet amour sera le dernier, parce qu'il sera fait pour toi, et uniquement pour toi.

-Tu dis des choses profondes.

-J'ai entendu mon Grand-Père dire ça à mon oncle. Je n'ai aucun mérite !

Il nous redressa tous les deux et nous vîmes une pile de crêpes en cuisine. Apparemment Jay avait lancé Sophie sur le sujet du baseball et en bonne fan qu'elle était, elle défendait son équipe coûte que coûte. La discussion était assez houleuse et notre arrivée les calma à peine. Brian les coupa en leur signifiant qu'ils avaient perdu le jeu. Ils se retournèrent et le contemplèrent.

-Quel jeu ? souffla Sophie.

-Celui qui consistait à venir en aide à Sarah alors qu'elle hurlait. Vous êtes officiellement dans la catégorie des citoyens de merde. Toutes mes félicitations !

Sophie fronça ses sourcils et lâcha une exclamation un brin fâchée.

-Je vois pas comment on peut perdre à un jeu auquel on joue pas !

-C'est le jeu de la vie.

Sophie leva les yeux au ciel et lança sa crêpe en l'air qui atterrit sur la tête de Jay qui était à côté.

-Désolée !!!! s'exclama-t-elle gênée.

-C'est pas grave, Brian fait cet effet à tout le monde, je me souviens une fois quand on était ado...

-On est toujours des ados, répondis-je.

-Je me considère comme un jeune adulte. Pour moi l'adolescence, c'est au moment de la puberté. Mais à 17 ans, avec un semblant de métiers, je suis plus un ado. Enfin bref, on avait 12 ans, y'a une fille de mon patelin qui s'est pris un arbre parce qu'elle regardait Brian.

-Tu exagères comme toujours Jay. Ça vous dit qu'on mette un peu de musique ?

Il n'attendit pas la réponse et enclencha la musique de son téléphone avant d'entrainer Sophie dans une danse latino. Jay et moi, nous en profitâmes pour manger des crêpes. Quand Nicholas arriva, il s'arrêta quelques minutes avant de tous nous saluer et attraper une crêpe.

-Je ne suis pas là ce soir mon chaton.

-Maman non plus... je peux venir avec toi ?

-C'est un dîner d'affaires, tu risques de t'ennuyer... quoi que.. je pourrais boire si tu viens avec moi.. tu as ce qu'il te faut en robe ou autres ?

-Oui oui merci Papa ! s'exclama Sophie ravie.

Elle m'avait confié en début de semaine pendant nos appels du soir, qu'elle se sentait parfois assez loin de son père. Je savais qu'elle allait profiter de cette soirée pour se rapprocher de lui et j'allais moi aussi passer plus de temps avec mon propre père. Lorsque nous rentrâmes à la maison après avoir été prendre les affaires de Jay à l'hôtel puisqu'il allait résidé chez nous jusqu'à samedi, j'allais trouver mon père dans son bureau. Il était entrain de travailler sur une maquette avec Thomas.

-Salut mon petit trésor.

-Salut Papa, est-ce que tu m'aiderais à bien réinstaller notre salle de jeu ? Vu que les meubles sont arrivés, je me suis dit que ce serait sympa de le faire tous les deux !

-Tu as fait tes devoirs ? Si ce n'est pas le cas, fais-les et reviens me chercher.

-Je me suis avancée, je n'ai rien à faire, mais je vais commencer à déballer les affaires. Rejoins moi quand tu auras fini.

Je me rendis dans la nouvelle salle que nous avions. Quand j'étais petite, j'adorais jouer avec les cartons. Je me souvenais de toutes les fois où Paul et moi avions construit des cabanes lorsque nous étions encore en âge de porter des couches. Il y avait une fois en particulier où nous avions fait un système de couloirs où nous rampions à toute vitesse à l'intérieur. Nos mères nous avaient construit un château fort avec des cartons et nous jouions tout le temps dedans. C'était notre petit bonheur quand nous rentrions du jardin d'enfant. Line avait installé des coussins et il nous était arrivé de dormir dedans dans la journée. Paul avait pleuré comme un dingue le jour où elle fut détruite par un orage. Je commençais à déballer les meubles un à un. Nous les avions choisis avec soin Brian et moi. Nous faisions une bonne équipe en ce qui concernait la décoration intérieure.

Je poussai les fauteuils dans un coin le temps de dérouler le tapis.

-Tu aurais dû m'attendre mon trésor.

-Mais non. Aide-moi à mettre la table basse dessus Papa.

Nous finîmes d'installer les meubles et nous nous écroulâmes sur le nouveau canapé. Nous avions prévu des fauteuils, une table de billard et une télévision écran plasma pour pouvoir regarder des films quand les parents recevaient.

-Je me suis réconcilié avec ta belle-mère.

-Ça ne me regarde pas Papa.

-Ça t'affecte, je l'ai vu dans ton regard. Tu sais que j'ai tendance à beaucoup garder les choses pour moi et elle n'en pouvait plus. Merci d'avoir été là, Sarah. Je sais ce que mon frère t'a demandé et merci d'avoir veillé un peu sur moi, mais ça va maintenant.

Je me tus et je posai ma tête sur mon père.

-Tu pourras toujours compter sur moi Papa. Je veillerai toujours sur ta santé et sur ton bonheur.

-Elena aurait adoré cet endroit. Vous avez bien choisi Brian et toi. Il manque juste la touche John McAllister.

-C'est quoi la touche John McAllister ?

Il se leva et m'apporta un paquet cadeau. Je le défis avec empressement et je vis plusieurs photos encadrées. Certaines avec les Millers et McAllister et d'autres avec notre Famiglia. C'était parfait. Je me redressai pour les mettre sur le mur, un sourire sur les lèvres.

-Merci Papa. C'était la touche famille qui manquait, tu avais raison. Arrête de glander Papa, on est là pour travailler ! Ensuite... on fera une partie de billard où tu seras humilié par le Sang de ton Sang.

Il écarquilla les yeux tout en se levant pour poser des livres sur l'étagère.

-Faut vraiment que tu arrêtes avec Game of Thrones Sarah.

-Daoruni gīmī, Ionos Sōnaro.

-Je te demande pardon ?

-Tu ne sais rien, Jon Snow.. Ohhh je sais pas si je t'ai dit, mais j'ai reçu un SMS de Duncan hier, et il est okay pour me faire visiter Yale pendant qu'on sera à New York. Du coup je me dis que ce serait cool si tu acceptais que j'y aille seule avec lui ? Pour Yale seulement. On fera toutes les autres tous les deux.

-Je ne me fais aucun souci ma chérie quand tu es avec Duncan et je pense que James est très dur avec lui. Être avec nous ne peut que lui être bénéfique. Tu comptes beaucoup à ses yeux, et je pense que tu peux lui apprendre beaucoup de choses, autant que lui peut t'en apprendre.

-Je suis parfaitement d'accord avec toi.

Une fois que toute notre salle fut rangée, nous débutâmes une partie de billard qui fut dérangée par Brian et Jay. Je vis le meilleur ami de Brian me mater sans vergogne et j'en loupais ma boule. Mon père poussa un cri marquant sa victoire et nous laissa jouer entre nous quand il entendit la voiture de son épouse.

-Vous avez fait du bon boulot, siffla Brian, admiratif.

-Merci. Tu as un bon goût, il faut dire. Enfin...sauf en ce qui concerne ta petite-amie.

Jay commença à rire comme pour désamorcer un conflit qu'il savait latent. Mon quasi frère me fixa d'un air patibulaire et ne me prêta plus du tout attention quelques secondes plus tard. Je m'assis devant la fenêtre, mon téléphone en main. Quelle heure était-il à Paris ? Est-ce que Chuck me répondrait ? J'avais bien conscience qu'il y avait beaucoup d'hommes dans ma vie... Je ne devais pas être faite pour être amie avec des filles. Je n'avais pas la prétention de tout savoir sur eux mais je trouvais les garçons, hormis Brian, moins complexes que les représentantes de mon sexe. Une bonne partie de leurs réactions me paraissaient encore étranges et mystérieuses mais ils avaient une sorte de facilité dans leurs relations. J'en avais parlé à Marc cet été et il n'avait pas paru d'accord avec moi. Marc... Ça faisait longtemps que je n'avais pas pensé à lui et maintenant que j'y pensais j'avais encore des affaires à lui dans ma chambre. Je devais appeler Candice pour savoir qu'en faire.

Ma grand-mère par alliance me répondit à la troisième sonnerie

-Salut Sarah ? Comment tu vas ?

-Super bien...

-Je suis au courant tu sais... pour ton agression. Je voulais te dire qu'on se remet, avec beaucoup de patience certes mais on finit par s'en remettre.

-On a l'impression que tu sais de toi tu parles.

-Je sais de quoi je parle, malheureusement. Mais là, n'est pas la question. Tu dois être forte et ne pas laisser cette chose te pourrir l'existence.

-Oui, Candice, fis-je un brin déboussolée.

-Je présume que ce n'est pas pour ça que tu m'appelles..

-J'ai encore des affaires de Marc et je voulais savoir ce que tu devais en faire ?

-Un rituel vaudou ?

-Une autre idée ? demandai-je en essayant de ne pas rire.

-Tu les ramènes chez ses parents tout simplement. Sauf les cadeaux, on ne rend pas un cadeau. Tu avais une autre question ?

-Oui. Tu reviens bientôt ?

-Nous venons à Los Angeles pour fêter la Toussaint, mais je vais essayer de revenir plus tôt. La vie à Aspen est assez... monotone après avoir passé du temps avec vous.

Cela me fit rire.Nous étions tout bonnement insupportables, mon oncle Eric pouvait être sacrément saoulant quand il décidait de faire l'avocat du diable et dans une grande famille qui aimait bien se disputer pour le seul plaisir de se réconcilier devant une partie de basket, il avait un rôle tout trouvé.

-Je veux bien te croire. En tout cas, appelle-moi si tu t'ennuies, après tout ce que tu as fait pour moi, je ne pourrais plus jamais te tourner le dos.

-Avec plaisir. Je dois te laisser, j'ai un repas à finir de préparer, Daniel et moi recevons ce soir.

Quand elle raccrocha, je descendis en entendant de la musique venant du salon. Mon père était entrain de jouer du piano. Il n'en jouait que rarement et je voyais le plaisir qu'il avait à en faire. Son épouse était juste à côté de lui et je ne voulais pas les déranger. Ça devait être assez dur de trouver des moments en couple entre leurs boulots et nous. Je pouvais bien leur laisser ce moment. J'allais dans la chambre de Brian pour prendre un livre et je vis une lettre en sortir. Je reconnus son écriture et je ne pus m'empêcher de la lire.

Tara,

Je suis désolé de ne pas être venu, mais je ne pouvais pas y aller. Je n'en avais pas la force. Je sais que tu refuses de me voir pour le moment, mais je voulais que tu me comprennes. J'ai déjà perdu Diego. Je ne veux pas te perdre. Je ne pourrais pas y survivre. Je ne suis pas heureux sans toi, je suis pas moi-même sans toi. Je t'ai abandonné dans un moment de désespoir et je t'en demande pardon. Je m'en voudrais toute ma vie de t'avoir laissée alors que tu avais besoin de moi. Pardonne-moi, pardonne-moi, pardonne-moi.

Brian.

Je la repliai précipitamment avant de la remettre à sa place et de sortir de la pièce. Je savais que j'étais devenue rose. Il fallait vraiment que j'arrête de fouiller. C'était un très vilain défaut, je le savais bien. Je sursautai comme une folle quand on ouvrit ma porte de chambre. Pourtant c'était juste Tom. Ce dernier me fixa, comme s'il savait ce que j'avais fait et je rougis d'autant plus.

-On va dîner dans quelques minutes. Pourquoi tu es rouge comme une pomme ?

-J'ai eu peur quand tu as ouvert la porte.

Il ne me crut absolument pas, mais il eut la délicatesse d'esprit de ne pas m'en vouloir. Pendant le repas, il m'observait à la dérobée.

-Tu sais Sarah, finit-il par me dire. Je trouve que tu es très bien sans petit-copain.

Brian commença à s'étouffer avec son dessert et Jay lui donna de grandes tapes dans le dos.

-Pourquoi ? commença-t-il à rire.

-Parce qu'elle a plus de temps pour penser à nous. D'ailleurs, je trouve que tu devrais quitter ta copine aussi Brian. On aurait plus de temps pour jouer aux petites voitures comme ça.

Ce fut au tour de ma belle-mère de se mettre à rire.

-Arrête de dire des bêtises Thomas. J'ai quelque chose pour vous d'ailleurs. Je reviens dans une minute.

Elle se leva de table et revint avec un petit carton.

-J'ai reçu ça au boulot tout à l'heure et autant vous le dire, vous allez tous tester. Ce sont des masques pour le visage. Bon, pas toi Thomas parce que tu as une peau de bébé, mais tous les autres...

-Heu M'man tu rêves si tu crois que je vais mettre ça sur ma tête.

-Tu n'as pas le choix. Ce soir, c'est soirée masque ! J'en ai besoin pour un article. Alors on ne discute pas.

Elle lui lança un regard noir et Jay accepta avec un grand sourire.

-Toi tu n'es pas obligé Junior, je n'aimerai pas que tu fasses une réaction allergique ou quoi que ce soit qui puisse mettre en péril ta carrière.

-Si Brian le fait, je le fais. Quitte à être un peu ridicule, autant que ce soit avec son meilleur ami.

Pour être ridicule, Brian le fut. Mary lui avait étalé sur la tête un masque d'une couleur bleutée et elle lui avait mis des pinces dans les cheveux pour ne pas qu'ils soient salis. Mon père s'était laissé faire sans rien dire, mais il avait exigé de choisir le film du soir. Nous étions installés devant le diable s'habille en prada avec des produits de beauté sur la tête. Brian avait préparé deux gros saladiers de popcorns et je passais une excellente soirée. Mary hurlait de rire en défendant parfois Miranda Presley. À la fin du film, elle nous demanda de retirer les produits et elle nous enregistra alors qu'elle prenait nos avis. Elle examina nos peaux et nous demanda de ne pas mettre de crème avant d'aller se coucher.

Une fois dans mon lit, je m'étirai et je me tournai sur la droite.Le lendemain j'allais voir Wyatt et j'en étais ultra contente. J'avais l'impression qu'il était une bonne chose dans ma vie. Un héros... mon ange gardien.

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