La nouvelle élève
Je détestais ces uniformes. Ils étaient horribles. J'avais reçu les miens le samedi et je n'aimais pas du tout. Une chemise blanche, une cravate, une jupe bleue, un pull en V et une veste bleue marine avec l'écusson du lycée. Je n'étais plus moi-même devant ma psyché.
-Sarah ? Ma mère est entrain de faire des pancakes...
Je me détournai vers Brian, et je fus jalouse de voir son pantalon et de constater que oui, ça lui allait bien. Il avait une mise de petit garçon bien sage mais cette impression était vite balayée par son air revêche et son petit sourire en coin.
-Tu trouves ça comment ? lui demandai-je sincèrement.
Il m'observa depuis le couloir et je sus qu'il allait dire une stupidité. Il avait le même air que Tom.
-Dis-toi que vous serez toutes aussi moches. Sauf Alex bien évidemment, elle est toujours canon.
Okay. Je soupirai, pris mon sac et je descendis les escaliers en m'asseyant sur la rampe. J'arrivai dans la cuisine et je vis Mary entrain de rire avec Tom.
-Avouez, je suis laide.
-Très laide, répondit Brian, mais c'est pas une nouveauté.
Sa mère lui jeta un regard noir et arriva vers moi pour ajuster ma cravate.
-Tu devrais abandonner le pull ma chérie, il fera chaud cet après-midi, garde juste la veste et la chemise. Au pire, garde ton pull et mets-le dans le casier. Je n'ai rien à dire sur le reste. fais-toi une queue de cheval haute et tu seras parfaite. Brian, chéri, tu peux mettre du café dans mon... tu l'as déjà fait. Tu es adorable. Je ne serai pas là de bonne heure ce soir, j'ai un boulot monstre. Par contre, si vous pouviez me faire cuire des légumes pour le dîner, ce serait adorable. Si vous avez un truc à me faire signer, envoyez moi un mail ! Je vous embrasse mes chatons. Thomas ? Tu viens ?
-Moi je trouve que tu es très jolie Sarah.
-Tu es un gentleman chaton. Passe une bonne journée.
Brian me fixait d'un air goguenard.
-Tu sais que ma mère ne veut juste pas te dire que tu es moche, hein ? C'est pas pour ça qu'elle ne le pense pas. Tu veux un vrai conseil ? Relève ta jupe un maximum, deviens un objet de désir et là, tu passeras de moche à possiblement baisable.
-Et si j'ai pas envie de devenir un objet de désir ?
-Reste comme tu es. Mais viens pas te plaindre si tu es invisible.
-Ça n'a jamais été le cas, Brian. Si tu m'avais connu avant que je me fasse harceler, tu le saurais tu sais.
-Je t'ai connu avant Sarah. Bon, ça te dérange si on prend ta voiture pour aller au lycée ? La mienne fait un bruit pas possible, il faut que je jette un coup d'œil en revenant.
-Tu finis pas plus tôt que moi ?
-Je me débrouillerai pour rentrer pas de souci.
-Si tu me promets de ne pas véhiculer Alexandra, je te laisse Bagheera toute la journée et tu as le droit de la conduire.
-Vendu.
Il me fit un vrai sourire et m'ouvrit la portière de ma voiture.
-Alex a un entrainement de Cheerleading. Elle est la capitaine de l'équipe, tu sais ?
-Je m'en fous ? Mais comme tu es le capitaine de l'équipe de basket, j'imagine que vous serez le couple à suivre cette année. Vous allez avoir vos têtes partout dans le journal du lycée.
-Malheureusement. J'espère que ça ne viendra pas aux oreilles des universités.
-Mais non, t'inquiète. T'es un McAllister par alliance, tu pourras entrer partout.
-Tu as l'air bien sûr de toi, me dit-il en démarrant.
-Je le suis. Et puis attends, tu as vu le look de gentil garçon que tu as maintenant ?
Il se mit à rire et il s'arrêta chez Starbucks pour que je lui remplisse son mug. Quand nous arrivâmes au lycée, il me laissa à la porte pour me gagner du temps. C'était l'avantage d'avoir un chauffeur. Sophie m'attendait et je me rendis compte qu'elle était jolie avec ces habits immondes. C'était donc moi le problème. Le moche sur une moche, ça rendait juste horrible, mais pas chez une jolie fille.
-Oh mon Dieu ! Tes chaussettes sont trop jolies. Je veux les mêmes Sarah. Tu es prête pour cette journée ? J'attends Cameron. Il est en retard.
-Je suis prête pour notre premier lundi de cours, dis-je en m'asseyant près d'elle. Ça me fait bizarre de me dire ça. Je t'ai dit que Ray voulait qu'on fête l'anniversaire de notre rencontre ?
-Tu me l'as dit cinq fois. On devrait aller te chercher une tenue appropriée.
-C'est juste Ray.
-On parle de Ray le canon de beauté que toutes les ados veulent à leur bras. Si vous vous faites chopper par des paparazzis, il faut que tu sois présentable et puis j'ai envie d'aller faire du shopping mais Maman et Papa ne sont pas très chauds.
-Pourquoi ça ? hoquetai-je.
-Tu te souviens de mon boudoir que Line a redécoré ? J'avais des idées très précises en terme de déco et ça leur a coûté quelque chose comme 30 000$ ?
-Putain de bordel, ils sont en or tes meubles ?
-Non même pas mais ils ont insisté pour payer Line au prix normal tu vois... comme elle débute son entreprise. C'est tout à fait normal en soi. Et j'ai fait venir des meubles d'un peu partout au monde, je dois bien l'avouer. Mais si on pouvait éviter d'en parler devant Cameron ? Il a désapprouvé mon choix de meubles. Tu sais, je l'ai fait à Paris quand il était avec moi et je voyais à sa tête qu'il trouvait ça un peu abusé.
-Tu sais quoi Sophie ? Tu ne dois pas t'empêcher d'être qui tu es pour ton mec. Je veux dire, on consomme beaucoup quand même, ici ou à l'étranger. J'ai acheté des nœuds pap à Brian dans une boutique à Paris que je me suis fait livrer. On est comme ça. D'autant plus que toi tu as vécu à l'étranger.
Elle se tut et regarda au loin.
-J'ai honte d'être riche Sarah, avoua-t-elle d'un ton grave. Je sais que tu n'arrives pas à le comprendre parce que tu sors avec un McDust qui est loin d'être... comme Cameron.
-Tu sais, « pauvre » c'est pas un gros mot et tu n'as pas à te sentir honteuse parce que tes parents ou tes aïeuls ont fait les bons choix et accru l'argent de la génération précédente. On est comme on est. On est un tout. Tu n'as jamais été méprisante envers les personnes qui ont moins d'argent que toi. Jamais. Au contraire, tu fais toujours tout pour être la plus discrète possible. Tu donnes même de l'argent aux clodos. S'il n'est pas capable de t'accepter comme tu es...
-Ce n'est pas lui Sarah. C'est moi qui ai du mal à m'accepter. Je veux dire, je dépense l'argent de mes parents, pas le mien et... j'ai parfois l'impression d'être futile comme fille tu comprends ? Je dépense plus que je ne rapporte.
-On a 17 ans Sophie. C'est normal de ne pas rapporter d'argent.
-Mais je ferai comment quand je serai plus vieille Sarah ? J'ai un train de vie supérieur à beaucoup d'américains à 17 ans ?
-Comment tu feras Sophie ? Tu vas travailler dur pour avoir un train de vie semblable voir supérieur à celui de tes parents. Voilà ce que tu feras. Voilà ce que vous ferez ton mari et toi. Et si Cameron veut faire partie de ta vie plus tard, il va falloir qu'il intègre cette donnée, que tu ne baisseras pas de classe sociale pour lui et que c'est à lui de se hisser au sommet. Bon, c'est vrai que tu peux faire des efforts pour le comprendre, c'est tout à ton honneur mais honnêtement, tu pourrais en âme et conscience aller vivre dans une chaumière pour lui ?
-Tu peux arrêter de faire ta Waldorf ?
-Pétasse. Tu vois ce que je veux dire ? On nous a toujours appris à voir nos exigences à la hausse. On ne va pas changer qui on est pour des mecs, non ? Ce serait dommage. Maintenant, c'est sûr que tu vas pas aller cramer des billets devant lui.
-J'en ai pas assez pour ça mais je vois ce que tu veux dire. Il arrive. Motus.
-Okaaaaay.
Brian passa avec sa copine sous le bras et sans un regard pour moi. Je soupirai. Here we go again. Nous commencions notre semaine par un cours de mathématique. Je n'avais pas la même prof que l'an dernier et heureusement, je ne pouvais pas la piffrer. C'était un nouveau prof, il avait l'air assez sympa. Nous avions commencé notre cours depuis une bonne dizaine de minutes quand on frappa à la porte du cours. Nous étions entrain de travailler sur un exercice particulièrement difficile pour toute personne qui n'avait pas fait de maths depuis un petit moment. Je relevai les yeux et je vis notre prof principal dans l'embrasure de la porte.
-Mesdemoiselles et Messieurs, fit notre nouveau professeur. Une minute d'attention s'il-vous-plaît ?
Mon prof principal entra suivi d'une fille en uniforme.
-Bonjour à tous, j'aimerai vous présenter votre nouvelle camarade de classe, Abigail Byrd, j'espère que vous lui ferez un accueil chaleureux. Sarah ?
-Oui monsieur ?
-J'aimerai que vous serviez de guide à mademoiselle Byrd, si c'est possible pour vous.
-Avec plaisir.
La nouvelle posa ses yeux bleus clairs sur moi et m'adressa un sourire de ses lèvres charnues. Je n'avais jamais vu des yeux aussi clairs chez une fille métisse. Jamais. Je n'avais jamais vu une peau aussi parfaite chez une personne de notre âge non plus. Elle avait un visage symétrique et semblait amusée par la situation. J'eus l'impression de tomber sous son charme et de la connaître depuis toujours. Je n'étais pas du tout attirée sexuellement par les filles, j'en avais la certitude, mais cette fille-la dégageait quelque chose. Elle respirait la liberté, comme si elle faisait fi des convenances. C'était ce que j'arrivai à lire dans son regard océan. Elle avait noué à la va-vite sa masse de cheveux et déjà des mèches s'échappaient de son chignon improvisé. Elle avança vers moi d'une démarche assurée. Je vis tout de suite ses bottes motardes et le regard un brin méprisant des copines d'Alexandra. Que disait-on déjà ? Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ? Elle s'installa derrière moi et je me retournai alors que mon prof principal quittait la salle.
-Sarah McAllister, elle, c'est ma meilleure amie, Sophie Harper, et derrière elle, c'est Cameron Ford son petit-ami. Bienvenue ! Si tu as la moindre question tu hésites pas. Et je te conseille de télécharger l'application Tala assez rapidement. Elle est payante mais c'est l'appli que tout le monde utilise ici pour s'envoyer des messages en interne.
-Tala tu dis ? Je la prendrai après le cours, j'ai compris qu'ils étaient stricts ici pour les portables en cours.
-Depuis cette année seulement. Pareil pour les uniformes, mais je t'explique ça à la fin de l'heure ?
-Mademoiselle McAllister ?
Je me retournai et fixai le prof.
-Oui ?
-Est-ce que vous voulez bien vous lever ?
-Pour ?
-Venir au tableau résoudre l'exercice.
Je le fixai comme s'il était un peu débile avant de me lever avec mes feuilles et le résoudre au tableau. Je me reculai et je vis mon erreur avant qu'il me la dise. Je devais tout reprendre. Je soupirai et je griffonai une réponse. Il me renvoya à ma place et Sophie hocha la tête pour me dire que ça allait. C'était beaucoup pour moi, qu'elle m'approuve comme ça. À la fin du cours, je me tournai complètement vers notre nouvelle camarade de classe. Elle avait fait des dessins dans la marge de sa feuille d'exercice.
-Alors tu viens d'où ?
-J'ai pas mal voyagé ces derniers temps mais la dernière fois j'étais à Albuquerque, mais je suis née à San Francisco de base.
-Tes parents viennent juste de déménager à Los Angeles ?
-Oui ! Ma mère a eu une promotion. J'avais oublié ce que c'était de vivre en Californie mais c'est vraiment sympa ! L'air d'ici m'avait manqué, je dois bien l'avouer. Quel était le nom de l'application ? Tala ? C'est ça ? Mais ça sert à quoi exactement ?
Je lui expliquais le fonctionnement rapidement et elle trouva ça assez cool. Du moins suffisamment pour qu'elle la télécharge.
-Je regarderai plus tard les fonctionnalités. Sarah McAllister, Sophie Harper et Cameron... désolée j'ai oublié ton nom de famille.
-Mon nom de famille n'a aucune importance, appelle-moi Cam.
-Ford ! s'écria-t-elle avec un sourire désolé. Comme les voitures. D'ailleurs est-ce que...
-Non, pas du tout, je suis le pauvre de la classe.
Je vis Sophie lever les yeux au ciel.
-Je ne suis pas boursière grâce à la promotion de ma mère. Tu seras mon pote de galère, ça a l'air d'être un lycée où il y a des gens très riches. Ça se voit aux voitures des étudiants.
Elle s'arrêta et se mordit la lèvre.
-Sans vouloir être méprisante, je veux dire, ça ne me dérange pas. L'argent ne fait pas tout, pas vrai ? continua-t-elle.
-Tu as raison, dis-je. Il y a pas mal de personnes fortunées par ici mais tu sais, on est à peu près tous normaux.
-Tu me rassures.
Elle éclata d'un rire très étrange. Il était un poil trop aigüe et amusant. Nous avions une heure de trou avant de reprendre et j'en profitai pour procéder à la visite des lieux. Sophie s'occupait de la partie plus historique, Cam nous abandonna pour aller dans la bibliothèque. Nous passâmes à côté des gradins et nous vîmes le gang des toxicos, avec qui j'avais fumé un peu l'an dernier suite au souci du ferry de Seattle. Ils avaient changé de place par rapport à l'an dernier. Quand j'en fis la remarque à Sophie, elle eut un petit rire.
-C'est à cause de Coriscova. Ils ne sont plus dans l'enceinte du lycée en étant ici. C'est tout, pourquoi ? Tu veux te remettre à la fumette Sarah ?
-Non merci. Tu sais bien que je l'ai fait uniquement quand j'avais pas de médocs.
-Elle était comment la directrice avant ?
-Chiante, mais on avait pas d'uniformes et on avait une certaine liberté dans les couloirs. C'était sympa. Maintenant... regarde nous.
Je jetai un coup d'œil à ma tenue et je me mis à rire. J'avais l'air ridicule et comme il y avait deux filles jolies avec moi, j'étais ridicule et laide. C'était merveilleux. Mon téléphone vibra, c'était un appel de mon père.
-Salut Papa. Tu as de la chance, je suis pas en cours.
Les filles s'éloignèrent et furent rejointes par Cathy.
-J'ai ton emploi du temps ! Je voulais savoir si vous vouliez qu'on se fasse une soirée pizza ce soir. Je parle de pizzas maison. Je suis disposé à faire la pâte moi-même.
-Je suis okay. Préviens Brian, il a ma voiture. C'est à lui de faire les courses. Oh et dis lui que Mary veut des légumes ce soir. Je ne sais pas s'il s'en souvient.
-Alors comment tu vas ? Ta première journée ?
-J'ai eu deux heures de cours, je crois pas que ce soit vraiment très représentatif mais ça va.
-J'étais inquiet pour toi Choupi. Tu avais l'air désespérée hier soir quand je suis parti travailler.
-Ça va je te jure Papa. Merci de t'inquiéter. Je dois aller rejoindre les filles. Je t'aime.
-Moi aussi je t'aime.
C'était très sympa de la part de mon père de prendre de mes nouvelles comme ça. Je pressai un peu le pas et je sautai sur le dos de Sophie. Abigail me regarda avec un grand sourire. Cathy la prit par la main, et je restai un peu à l'arrière avec Sophie alors que les deux filles allaient vers les gradins pour observer les garçons faire du sport.
-J'ai l'impression de la connaître pas toi ? demandai-je à ma meilleure amie.
Cette dernière pencha la tête et acquiesça légèrement.
-Je pense qu'elle va se plaire avec nous. John va bien ?
-Il voulait savoir si ma matinée c'était bien passée... et me dire qu'il faisait de la pâte à pizzas.
-Tu penses que John voudrait bien m'adopter ?
-Il adorerait je pense, mais tes parents un peu moins. Je pense qu'ils le vivraient très mal que tu les renies pour une pizza.
Elle pouffa de rire et rejoignit les autres filles. L'équipe de football américain s'entrainait alors que nous nous installions.
-Je ne suis pas très branchée sport comme ça, nous avoua notre nouvelle camarade. En fait je préfère largement la musique, le chant ce genre de trucs mais j'aime bien les sportifs... surtout leurs torses. J'ai l'impression d'être un cliché, ajouta-t-elle en riant, gênée.
-Je crois que tu vas devenir ma nouvelle âme sœur surtout, répondit Cathy en agitant les bras vers son mec qui passait en courant autour du stade. Tu fais quoi vendredi soir ? Ça te dit de faire shabbat avec moi ?
-Shabbat ? hoquetai-je. Je ne savais pas que vous pratiquiez...
-Ce n'est pas le cas... sauf quand ma grand-mère débarque à la maison, trois fois l'an, comme ce week-end. Donc... si vous voulez bouffer aux frais de la princesse. C'est Shabbat chez Cathy à partir de 20h30.
-Je serai ravie de venir si mes parents le permettent, répondit Abigail. Mais ça ne devrait pas poser de souci.
Je me tournai vers Sophie et j'eus l'impression de lire en elle. C'était très bien de se trouver un duo aussi vite. Elle aurait moins d'effort à faire pour s'intégrer. Nous regardâmes encore un moment les footballer s'entrainer et nous filâmes à notre dernier cours de la matinée avec mon prof principal. Quand nous arrivâmes dans la salle, je vis les yeux de Paul nous suivre. Il fixait la nouvelle qui papotait avec Sophie... ou alors il la fixait elle. Je levai les sourcils et je me dirigeai vers lui après avoir posé mon sac.
-Paul, ça te dit de te ridiculiser au baseball avec moi ?
-Moi me ridiculiser ? Jamais ! Je te prends quand tu veux, où tu veux.
Je levai le sourcil tandis que Paul retroussait ses lèvres en un sourire amusé.
-Pas la peine de me regarder comme ça, McAllister, je ne parlais pas de ça. Perverse va, ajouta-t-il avec en fond, les rires gras de ses amis.
-Tu remarqueras que je n'ai rien dit du tout... Bon, tu me prends où et quand ? Ce soir ça te va ?
L'une des copines de Chris venait d'arriver et elle me regarda avec dégoût. Elle attrapa rapidement son téléphone et je savais ce qu'elle était entrain de faire. Une remontée acide me prit. J'allais payer cette petite discussion, je le savais. Je devais la fixer avec inquiétude puisque Paul tourna les yeux et interpella la fille.
-Tu veux venir avec Sarah et moi pour faire du baseball ? Elle m'a défié.
-Non merci, j'aime pas ce sport de mec.
Elle me dévisagea et je compris l'insulte.
-Moi j'adore. Ce soir, 19h, après pizza plus si affinité chez moi ? Je te fais échapper à ta mère comme ça.
-Je ne peux pas dîner chez vous, je vais chez Chris ce soir, mais si tu peux me garder une ou deux parts de...
-Chris n'a qu'à t'en faire, désolée... Tu rates une pizza de tonton John.
-Il fait lui-même la pâte ?
J'acquiesçai et Paul laissa tomber sa tête sur la table en un bruit sourd devant ses potes médusés. Il ne m'avait pas parlé comme ça au lycée depuis des lustres. Il prit son téléphone et l'amena à son oreille.
-Salut ma chérie, ça va pas être possible ce soir finalement, mais par contre demain, je suis libre. Ça te va toujours ? Ouais. Salut.
Il raccrocha et un sourire s'afficha sur mes lèvres. Il venait de déplacer Chris. C'était une première mondiale.
-C'est bon. Je viens de me libérer. Tu devrais aller à ta place.
Mon prof était entrain de poser ses affaires sur le bureau. Je me posai sur ma chaise et Sophie se pencha vers moi.
-C'était quoi ça ? Toi et Paul je veux dire ?
-Il vient de décommander Chris pour passer du temps avec la Famiglia.
Sophie lui adressa un sourire resplendissant. Mon prof nous regarda tous en silence.
-Bah c'est pas si moche que ça les uniformes ! Quand j'ai vu vos têtes la semaine dernière j'ai cru que vous alliez faire une syncope mais ça va...On devrait se faire une photo de classe, je trouve. Vous en pensez quoi ?
-Vous voulez dire... maintenant ? lâchai-je sans lever la main.
Il réfléchit un instant et me sourit.
-Non pas maintenant, je ne ressemble à rien. Je prendrai le soin de mettre un jean le jour où on la fera.
-Donc si j'ai bien compris, si par le plus grand des hasards on vous voit en jean, ça veut dire qu'on va finir en photo de classe.
-Exactement Sarah. Bon, je présume que vous avez tous vos affaires. Ouvrez vos livres de cours page 23.
Le cours passa rapidement, trop rapidement même. Mon prof était passionnant, ses yeux brillaient, il aimait vraiment ce qu'il faisait et c'était beau à voir. Quelques minutes avant la fin, il nous distribua un papier.
-Comme la plupart d'entre vous le savez, il est de tradition pour les dernières années de partir un week-end ensemble... et j'aurais besoin des autorisations pour dans deux semaines grand max.
-C'est le week-end Camping, dis-je à Abigail. On part en forêt et on fait comme si on y connaissait quelque chose en mode marshmallows grillés, chansons autour du feu... D'après ce que j'ai entendu dire des années précédentes, c'est assez marrant et je sais que mon père s'en rappelle toujours des années plus tard.
-Ah oui ! Je vois le genre. Et c'est censé être quand exactement ? murmura-t-elle.
-C'est à la mi-octobre mademoiselle, répondit mon prof en souriant. Est-ce que vous pouvez rester quelques minutes de plus s'il-vous-plaît ?
-Oui M'sieur.
La sonnerie retentit et je me levai avec mes affaires. Je fis signe à la nouvelle que je l'attendais dans le couloir. Sophie et Cam étaient main dans la main. Est-ce que j'étais vraiment une Blair Waldorf vis à vis de lui ? Mine de rien, cette petite appellation m'était restée en tête. Je souris en les entendant parler de physique et s'embrasser juste après. Je tournai les yeux et je ne pus m'empêcher de remarquer le stratagème de Cam vis à vis de Paul. J'étais certaine qu'il l'avait vu et que c'était la raison pour laquelle il avait désormais une main autour de la taille de Sophie. Je ne savais pas exactement ce qu'il s'était passé entre eux à Paris mais il ne semblait pas plus l'aimer qu'avant, au contraire. Par la même occasion, je maudis Brian de m'avoir insufflé des idées comme casser le couple de ma meilleure amie. Crétin des alpes. Je le vis passer dans le couloir et je l'arrêtai en lui prenant le bras.
-Tu fais chier Brian sérieusement. Tout ça c'est à cause de toi !!
-Pourquoi à cause de moi ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
Il avait levé un sourcil bien haut et semblait agacé que je l'interrompe ainsi dans sa lancée.
-À cause de toi, j'imagine un couple Sopaul et ça me va pas du tout , parce que Cam est un chic gars.
Il croisa négligemment les bras et leva son autre sourcil.
-Je suis dans la Team Paul meuf. Et si c'était vraiment ton ami, tu serais aussi de son côté. Tu le connais depuis ton enfance. On en a déjà parlé.
Oui on en avait parlé lui et moi et avec Paul aussi. Il avait un gros crush sur Sophie.
-Bon Petit Bateau, j'ai autre chose à faire alors tes états d'âmes, tu n'auras qu'à m'envoyer un mail avec tes griefs et j'y répondrai. Sauf si c'est encore un effet de tes ragnagna !
Il tourna les talons aussi vite, me laissant comme une idiote dans les couloirs du lycée à fixer le dos de ce connard sexiste.
Je levai les yeux au ciel et je retournai vers Sophie et son petit-ami, ils étaient entrain de s'embrasser contre les casiers. Un coup d'œil à l'intérieur de la salle m'apprit que la nouvelle était toujours avec mon prof. Je soupirai intérieurement et je laissai le petit couple tranquille. Sophie se mettait toujours en retrait quand j'étais avec Marc, je devais bien faire la même chose pour une fois. Je pris mon téléphone et je l'appelai. Il ne me répondit pas immédiatement mais dès que j'entendis sa voix, mon appréhension s'envola.
-Salut Marc ! Désolée de te déranger.
-C'est pas le cas.
Il avait une voix fatiguée et quand je lui en demandais la raison, il resta assez... évasif.
-Tu as été en fête c'est ça ? Tu peux me le dire, je suis pas ta mère et je paye pas tes frais de scolarité.
-Non, j'étais pas en fête, j'étais avec des amis pour réviser et c'est vrai qu'on a pris quelques bières. Du coup je me suis réveillé méga tard et ça me saoule. Et toi ? Tu as passé une bonne matinée ?
-J'ai pas de gueule de bois, ironisai-je; C'est sûrement mieux que toi ! Est-ce que tu penses rentrer ce week-end ?
-Je ne sais pas encore, ça va dépendre de mes cours. J'espère quand même, tu seras la première au courant !
Il ne comprenait pas que j'avais hâte de le revoir ou quoi ? Il me répondait avec un peu de distance. Je ne comprenais pas pourquoi. Ray avait compris lui à quel point je détestais le lycée et à quel point j'avais eu peur d'y retourner.
-Sarah, tu es toujours là ?
-Oui.
-J'ai l'impression que tu es fâchée contre moi mais je ne comprends pas pourquoi ? Il y a un souci chez toi ? Paul t'a encore fait chier ?
-Non pas du tout, écoute, je dois y aller. Sophie m'appelle. On se parle plus tard.
-Quand tu veux !
Je ne répondis pas et je raccrochai, j'avais un goût amer en bouche. Entre lui et Chuck qui n'avait pas répondu à mon dernier mail, je ne me sentais pas très bien. Je vérifiais encore et encore ma boîte mail. Je n'avais pourtant rien écrit de dérangeant à Chuck.
Salut Chuck !
Est-ce que tu profites bien de tes vacances ? J'aimerai bien qu'un jour on aille en France tous les deux ! On pourrait réitérer notre balade sur la plage comme ça. Malheureusement, moi j'ai déjà repris les cours et devine quoi ? Je porte un uniforme horrible, je te ferai une photo à l'occasion, histoire d'alimenter le dossier photo que tu as sur moi déjà !
Je t'embrasse,
Sarah.
Le problème, ce devait être les garçons. C'était toujours par eux qu'il y avait un souci. On disait toujours que c'était les filles les plus compliquées mais en réalité, rien n'était pire qu'un garçon. Ils n'étaient pas aussi simples à comprendre que ça. Se préoccuper un peu des autres, ce n'était pas compliqué et pourtant c'était tout une affaire pour les mecs de mon entourage. Je soupirai et je fixai l'image de mon smartphone. Nous l'avions prise cet été. Je me faisais des films sûrement. Marc et moi étions amoureux. En tout cas, moi je l'étais. C'était la seule chose qui était certaine. Je fermai les yeux quelques minutes.
Quelque part, je comprenais ce que mon père voulait dire. J'avais d'autres choses à faire cette année sans pour autant me rajouter ces soucis de couple. Il n'arrivait pas à me comprendre ? Tant pis pour lui. Je lui donnai toutes les perches pour qu'il me comprenne mais il ne faisait pas d'effort. Je devais laisser tomber. Pas Marc, non, mais d'essayer de lui faire comprendre qui j'étais au fond de moi. S'il voulait le savoir, il devrait chercher lui-même.
-Sarah ? J'ai fini ! m'appela Abigail. Tu vas bien ?
Elle semblait vraiment soulagée de partir de la salle de cours et je bondis sur mes pieds. J'avais à peine remarqué que je m'étais assise au sol.
-Oui oui, ça va. Je t'attendais. So ? On y va ?
-Et si on mangeait à l'extérieur pour une fois ? demanda Cameron.
Je le fixai avec des yeux ronds. Il venait de demander quoi ? Cam rougit pratiquement immédiatement.
-Je pensais qu'on pourrait faire ça de temps en temps. Ça pourrait être sympa, non ?
Je souris de toutes mes dents et je pris les deux filles par le bras.
-So et moi on connait un petit restau hyper bon et vraiment rentable, pas très loin. Vous allez ADORER.
Je trouvais plutôt cool que Cameron décide de faire ça avec nous pour une fois et puis ça permettait à la nouvelle de respirer un peu. Elle aurait vite fait d'être traumatisée par la nourriture du lycée, elle pouvait avoir une journée de répit. Pendant le repas, je l'observai un peu, elle était vraiment jolie comme fille. J'avais l'impression que tout le monde en avait conscience, même notre serveur qui d'ordinaire n'avait d'yeux que pour Sophie semblait s'être détournée d'elle.
-Je sais qu'on a eu dû te le dire des dizaines de fois mais tu as vraiment de jolies yeux. J'adore leur forme en amande.
-On me l'a dit encore plus mais je sais que toi c'est pas une tentative pour me mettre dans ton lit, alors j'apprécie.
-Qui sait ? souris-je.
Elle cessa de sourire et me fixa avec de grands yeux.
-Tu es... homosexuelle ?
-Je disais ça pour te taquiner ! répliquais-je en riant. Il va falloir que je te branche sur les relous de notre promo...
-En parlant de relous, m'interrompit Sophie. C'est moi où Fred te tourne encore un peu plus autour que l'année dernière ?
-Non pas du tout, il a perdu ses cours.
-Et c'est à toi qu'il vient demander ? Tu es la fille qui prend le moins de notes de cours que je connais ! Même Cathy en prend plus que toi.
-J'en prends pour certains cours, dis-je en souriant. Mais quand on a sa meilleure amie qui va même jusqu'à illustrer ses cours, pourquoi s'en faire ?
-Tu dessines ? demanda Abigail à Sophie
-Juste un peu.. rosit Sophie.
-Elle dessine hyper bien mais elle est trop modeste, alors dès qu'elle fera un truc bien, elle le minimisera. C'est ce que tu dois savoir sur Sophie.
-Et sur Sarah aussi. Elle a tendance à penser qu'elle fait tout mal.
-Oh. Ne vous inquiétez pas, moi aussi. On est au moins trois dans la #TeamSousEstimeDeSoi.
Cam en rajouta une couche et soupira alors que le serveur venait de le snobber pour la quatrième fois de suite.
-Vous pouvez... nous demanda-t-il.
-Hey beau gosse ! lâcha Abigail. Ça te dérangerait de faire ce pour quoi tu es payé et répondre aux clients quand ils t'interpellent ? Ce serait con qu'avec ta gueule d'ange, tu te fasses virer pour si peu, non ? Mon ami essaye d'avoir un truc depuis tout à l'heure.
Je plissai un peu des yeux. TeamSousEstimeDeSoi ? Vraiment ? Elle lui fit un petit sourire en coin et il rougit avant de répondre à la demande de Cam.
-Merci beaucoup, balbutia le petit-ami de Sophie en remettant ses lunettes en place.
-C'est un de mes amis qui m'a dit un jour de ne pas se laisser marcher sur les pieds par quelqu'un qui fait mal son job. Il est payé pour ça. Il ne le fait pas bénévolement. Vu la conjecture actuelle, certains tueraient pour avoir son poste.
-Ça ne t'a pas fait bizarre de quitter tes amis encore une fois ?
-J'apprends à ne pas trop m'attacher. Enfin j'essaye en tout cas. Mais je sais que dans le dernier endroit où j'ai été.. je garderai contact avec certaines personnes, contrairement aux autres fois...
-Tu n'as pas des amis d'enfance ?
-Je n'ai plus vraiment de contacts avec eux et je me vois mal débarquer alors que je ne leur ai pas adressé la parole depuis des lustres !
-Tu devrais, dis-je. Tu sais les vrais amis, ça peut ne pas se parler pendant longtemps et dès qu'ils reprennent une discussion, c'est comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.
Je repensai tout de suite à Chuck... pourquoi ne m'avait-il pas encore répondu ? Est-ce qu'il allait bien ? Jusqu'au moment de payer, je restai un peu en retrait de la conversation, perdue dans mes pensées. Je devais peut-être envoyer un message à Owen. Au moins, lui serait franc. Bon, j'exagérais beaucoup, Ray était toujours franc, mais il essayait toujours de ne pas me blesser alors qu'Owen était... spontané. Si je n'avais pas de nouvelles de lui ce soir, j'enverrai un message à Owen.
-Tu mets ça sur ma note s'il-te-plait ? dis-je au serveur en voyant Cam sortir son porte-feuille.
-Qu'est-ce que tu fais Sarah ?
-J'ai pas d'argent sur moi alors je demande à ce qu'il le mette sur mon ardoise ? Je demanderai à Eric de venir la régler plus tard, il a perdu un pari et il me doit un restaurant ! m'exclamai-je.
Cam le prit assez mal. C'était ainsi que je pouvais analyser son froncement de sourcils.
-Maintenant, si tu tiens absolument à régler ta part, tu n'auras qu'à nous payer des glaces tout à l'heure quand on ira pour notre traditionnelle glace de rentrée !
-Quelle glace de rentrée ? demanda Sophie.
Je levai les yeux au ciel façon Tom, en rejetant ma tête en arrière.
-Sérieusement ? On se fait de nouvelles traditions ! L'an prochain on ne sera peut-être plus à Los Angeles, donc je propose qu'on instaure une glace de rentrée chez Macy's. Ça deviendra notre tradition d'adulte.
-Tu sais quoi Sarah ? C'est une putain de bonne idée ! s'écria Sophie. Tu viendras avec nous Abigail, décréta-t-elle. On te montrera un peu la ville comme ça. Et comme Cam travaille là-bas, tu pourrais peut-être nous réserver une table.
-Je vais faire ça.
-Merci mon lapin.
Instantanément, la voix de Brian s'infiltra dans mon esprit. Punette le lapin, celui qui débandait plus vite que son ombre. C'était tout à fait le genre de trucs qu'il pourrait dire. Je pris mon téléphone pour lui envoyer un message. « Sors de ma tête, idiot. » Sa réponse ne tarda pas, sous forme d'un point d'interrogation. Je soupirai un peu et je laissai les autres marcher un peu devant moi. À cause de toi, j'entends des méchancetés sur ce pauvre Cam dans ma tête. Il me demanda de plus amples explications et je dus lâcher ce à quoi j'avais pensé. Il ne répondait rien à ça. Il devait être entrain de se taper la tête contre la table de dépit. C'était sûr et certain. Il m'appela et je répondis. J'entendis son fou rire incontrôlable et cela me tira un sourire.
-Franchement Petit Bateau, tu m'impressionnes. Tu arrives à me faire rire maintenant et pas seulement parce que tu es ridicule. Tu progresses, c'est bien.
Mon sourire se stoppa.
-Wow, j'ai cru que tu pouvais me parler normalement quelques secondes sans m'insulter mais je me trompais.
-Je.. Rho, petite nature va. Alors parait que John fait des pizzas. Je vais faire des courses avec Bagheera du coup. Est-ce que tu veux que je te prenne ce soir ? Enfin je veux dire... venir te prendre au lycée. Pas dans le sens auquel tu penses, perverse.
-J'ai rien dit du tout Brian. Je n'ai même pas envie de te parler là. Je retournerai à la maison avec Sophie.
-Tu sais quoi McAllister ? Tu es agaçante. Tu pourrais pas pour une fois arrêter de faire la gueule pour un rien. Je te faisais un compliment. Fallait pas le voir autrement. Alors sors-toi ton Nimbus 2000 du derche et redeviens la fille cool de Nola.
-Tu as trouvé que j'étais cool ?
J'étais abasourdie. Brian ne me l'avait jamais dit. C'était certain qu'on avait bien ri tous les deux cet été en dehors de la Californie mais son aveu me fit plaisir. Je sentais le sourire me reprendre.
-Ne souris pas. C'était une façon de parler. Toi tu es loin d'être cool, répliqua-t-il rapidement comme pour cacher la gentillesse de ses propos.
-Je m'en fous, tu l'as dit, je suis sûre que tu le pensais. En plus je ne souris pas.
-Tu n'as jamais su me mentir, je ne vois pas pourquoi ça commencerait maintenant Sarah.
Il avait prononcé cette phrase avec un sérieux que je ne lui connaissais pas ou en tout cas, que je n'avais pas entendu depuis longtemps. Quand je raccrochai j'avais un sentiment étrange mais je chassai cette impression de mon esprit. Nous retournâmes au lycée pour un cours d'histoire un autre de français. J'avais considérablement amélioré mon parler grâce aux garçons cet été et également grâce à Chuck... du moins, durant la semaine où il m'avait parlé. Je sortis mon téléphone sur mes genoux pendant le cours pour voir s'il m'avait répondu. Je n'avais rien du tout. J'avais la sensation d'avoir été abandonnée par lui et pourtant, il ne me devait rien du tout. Je devais vraiment appeler Owen. Je reçus un message de Brian. Finalement je suis sur le chemin du retour au lycée, je te ramène à la maison quand j'arrive ? Je lui répondis que je devais aller avec Sophie après et que je lui laissai mon bébé pour la fin de la journée. En sortant des cours, je n'avais plus qu'une seule hâte. C'était d'harceler Owen, mais pour ça, je devais être un peu seule.
Il y avait du monde à cette heure-ci dans les couloirs. C'était étrange de voir tout le monde habillé de la même façon, c'était même limite choquant. Où était passée notre identité propre ? Sophie parlait avec la nouvelle, Cathy venait de nous rejoindre et était ravie d'aller prendre une glace. Quant à Cameron, il avait presque couru à la fin des cours pour être à l'heure pour son service. C'était vraiment chaud d'avoir un job étudiant avec le lycée et quelque part, je remerciais vraiment mes aïeuls d'avoir bien su gérer leurs affaires pour permettre aux leurs de ne jamais avoir à se soucier de telles choses.
Nous marchions tranquillement dans les couloirs quand j'entendis Abigail prononcer un prénom à voix haute.
-Théo...
Je me tournai vers elle pour savoir pourquoi elle avait dit ça mais elle s'était arrêtée et ses yeux étaient écarquillés. Une foule d'émotion passait dans ses beaux yeux. J'allais lui parler mais elle se retourna et parla un peu plus fort comme pour interpeller quelqu'un. Son sac glissa de ses épaules et le livre qu'elle tenait, s'échappa de ses mains pour retomber dans un bruit sourd. Elle se mit à courir et se jeta au cou de quelqu'un, enroulant ses jambes autour de cette personne. Et quand je vis de qui il s'agissait, je me figeai, les yeux agrandis par la surprise.
Brian.
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