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La bachata

❉🎶

Mon prof principal arriva dans la salle de cours et posa son sac.

-C'est le grand jour. Ne soyez pas stressés. Je peux d'ors et déjà vous dire que je suis fier de vous tous. Vraiment fier. D'après ce que j'ai pu voir ce matin, y'a aucune catastrophe. Vous avez tous la moyenne déjà. Personne n'a en dessous de 1000 points dans votre classe. Certains seront peut-être déçus, mais clairement, je suis content de vous. Je ne sais pas exactement quand ils sont mis en ligne, alors voilà ce que je propose, Sophie ? Vous êtes la présidente du conseil, je vous autorise à garder votre téléphone sur la table et à checker toutes les 15 minutes, si les résultats sont tombés, vous criez BINGO, en levant les bras. On continue le programme sinon, veuillez sortir vos livres. J'imagine que vous avez tous lu le chapitre pour aujourd'hui. Sarah ?

-Oui M. Delaware.

-Rangez votre paquet de chouquettes, je vais en taxer pendant tout le cours sinon.

-C'était le but, M. Delaware. Elles sont pour vous, c'est pour ça qu'elles sont sur votre bureau. Et c'est de notre part à tous.

-Comment je vais faire pour garder la ligne ? soupira-t-il en en croquant une. Diantre, c'est bon. Vous avez compris mon point faible, je suis beaucoup plus sympa quand on m'offre de la bouffe. J'ai corrigé vos devoirs maisons. C'était pas très bon pour la moitié d'entre vous, je vais pas vous le cacher. Je vous propose de faire un autre test demain et je choisirai la meilleure note entre les deux. Le test portera sur les premiers chapitres de Sa Majesté des mouches que vous aviez à lire.

Mon prof reprit son cours tout en grignotant et il semblait de très très bonne humeur. Sophie regardait son téléphone assez régulièrement tout en continuant à prendre des notes de cours. Au bout d'une heure et demi, je vis mon amie s'arrêter net.

-BINGO !

Mon prof s'arrêta de parler.

-Je vais aller me chercher un café, on fait cinq minutes de pause. Ce que vous faites pendant ce temps, ne me regarde plus.

Il quitta la salle et frénétiquement nous nous connectâmes à notre compte. Sophie m'attendait pour regarder.

-On le fait en même temps ?

Ma main tremblait et c'est en la regardant droit dans les yeux que j'appuyais sur les résultats. J'en eus le souffle littéralement coupé. 1575 points. Putain.. J'étais tellement abasourdie que je n'arrivais pas à réfléchir normalement.

-Sarah ?

-1575, putain. J'ai eu 1575 !

Sophie poussa un cri et me serra dans ses bras.

-Tu as géré de ouf !!! Moi je suis à 1577 !! Je te l'avais dit que tu aurais un score de malade !! J'ai toujours cru en toi, je suis tellement fière !

J'étais encore sous le choc alors qu'elle demandait à Cameron comment il s'en était sorti. Honorablement, entendis-je. Je devais appeler mon père. Je pris mon téléphone et je sortis dans le couloir. Mon prof parlait avec celle du cours de Brian. Il me fit un signe et j'appelai mon père.

-Sarah tu as de la... attends, tu es pas censée être en cours ?

-1575, murmurai-je.

-Quoi ? J'ai pas entendu ce que tu as dit, il y a... attends deux secondes. Voilà, je suis dans mon bureau.

-J'ai eu 1575 points à mon SAT. Je suis à 25 points du score maximal.

Mon père se tut pendant un long instant.

-Elena serait affreusement fière de toi. Elle sauterait partout dans l'hôpital et se la pèterait à mort. Je suis... j'ai toujours eu une foi inébranlable en tes capacités et tu me le prouves aujourd'hui. Bordel. T'es mon petit génie, Sarah Gabrielle. Je suis... bordel. Je suis hyper ému, fier, heureux, et ultra-fatigué. Il faut que j'aille faire une sieste ! Sophie s'est bien débrouillée aussi ? Et Paul ?

-Je n'ai pas demandé à Paul, je suis encore sous le choc. Je te rappelle ce midi okay ?

Mon prof revient vers moi et me sourit largement.

-J'ai bien entendu 1575 ? Je suis vraiment très content pour vous Sarah. Vous êtes depuis longtemps que la liste des élèves les plus prometteurs et vous avez surpassé les attentes. Continuez sur cette voie et quand vous serez présidente des USA, rappelez-vous de moi pour être secrétaire rattaché à la culture.

J'éclatai de rire et je retournai dans la salle. Paul était d'une impassibilité folle. À la fin du cours, Sophie et moi le plaquâmes contre le casier.

-Alors ?

-J'ai... j'ai eu 1560. Je... putain j'ai eu 1560 points. Les meufs. Toute ma vie j'ai cru que j'étais une merde. J'ai eu plus de points que Marc. J'ai eu plus de points que la fierté de mes parents.

Il se laissa glisser contre les casiers. 

-Quand je suis sorti de là, j'étais au bout de ma vie. Je.. j'étais déjà en train de préparer un plan pour travailler dans le cas où j'aurais pas été pris à la fac et que mon père m'aurait coupé les vivres mais là... J'ai une chance d'être admis. J'ai une chance d'être admis putain.

-J'ai toujours eu foi en toi Paulochon, sourit Sophie. Toujours. T'es un mec brillant et je crois que tu devrais plus croire en toi.

Il l'embrassa sur la tempe doucement et m'attrapa dans ses bras pour me serrer.

-Alors Miller ? lança-t-il alors que j'étais contre son torse. Ça donne quoi ?

-Je vous dirai pas.

-T'es pas sérieux ? m'exclamai-je. Donne ton téléphone.

-Sarah, non. Je déjeune avec ma mère et je veux lui en laisser la primeur pour qu'elle puisse verser sa petite larme face à mon score. Il est pas mauvais, c'est tout ce que je peux dire. Et puis il parait qu'il y a un pari interclasse pour savoir qui sera le major. Si c'est moi, Sophie, on partage la thune en deux ? J'ai misé sur toi.

-Et moi sur toi, rit Sophie. Ça me va parfaitement !

Son téléphone vibra et elle répondit à sa mère en français avant de s'éloigner. Paul ne m'avait pas lâché et Alexandra quand elle passa par là, nous regarda avec un petit sourire. Cela me rappela notre discussion. Deux frères pour une princesse.

-C'est pas ce que tu crois ?

-Je crois rien, je crois rien, sourit Alexandra. Tu viens avec moi deux minutes Brian ?

Je me retournai vers Paul. J'avais envie d'un câlin et je me rappelai brusquement que je devais appeler Ray. Paul le lut et je l'avais à peine laissé que je vis une cheerleader venir vers lui en minaudant. Ray poussa un réel cri de joie quand il entendit mon score. J'étais assise dans le jardin de toit et entendre Ray être comme ça me réchauffa encore un peu plus le cœur.

-Tu seras accepté à Harvard ! C'est clair et net !

-J'espère surtout que mon essai va les convaincre ! Je.. je me sens forte tu sais Ray ? J'ai envie de te voir ! J'ai envie de fêter ça dignement avec toi ! On se fait un facetime ce soir !

-Volontiers ! Je vois les mecs en plus pour une répétition ! Je peux leur dire que tu gères de ouf ou pas ?

-Oui !!! Je ne vais même pas le dire à Chuck, je t'en laisse la primeur !

-Oh... Je ne veux pas que tu te fâches avec lui, ça pourrait le vexer. Je veux dire, vu ce que tu m'as dit... je suis déjà le premier au courant, appelle Charles. Ça lui ferait plaisir de t'entendre, je le sais. Appelle-le, il est pas dans un bon mood en ce moment. Il s'est engueuler avec sa mère et.. ouais appelle-le.

J'acquiesçai et dès que Ray raccrocha, je rappelai Chuck. « Salut ! C'est Sarah... je suis con de le préciser, tu as dû voir mon appel.. hum, je voulais te dire que j'ai assuré pour le SAT, que je suis méga méga contente et que j'aimerai bien entendre le son de ta voix. Je.. je suis méga heureuse, ultra fière et j'ai envie de partager ça avec toi. Voilà, bisous, je... te rappelle plus tard. »

J'avais failli lui dire que je l'aimais mais je m'étais retenue. Je devais retourner en cours. La vie reprenait. Je devais transmettre sur mes profils de pré-admission mon résultat de SAT, je me fis un rappel pour qu'ils l'aient le plus vite possible. J'avais de nouveau foi en moi-même et c'était le plus beau cadeau qu'on pouvait faire à une fille comme moi. Le Ciel avait exaucé ma prière.

Durant le repas du midi, je reçus un message de Brian. J'ai eu 1591 points. Je commençai à m'étouffer avec un haricot et Sophie bondit de sa place, prête à faire la manœuvre de Heimlich. Je lui montrai mon téléphone.

-Je suis même pas étonnée, sourit-elle. C'est un putain de génie ce gars. Attends je lui dis en message vocal : « Mec, tu es un putain de génie ». Je savais que j'allais perdre. C'est pour ça que j'ai parié sur lui. Mary doit être grave fière de vous deux ! Les jumeaux seront à la fois beaux et intelligents, un mélange de vous deux. Tu crois qu'on peut considérer que les jumeaux sont une sorte de brouillons de vos futurs bébés ?

-Mais t'es con toi, éclatai-je de rire. En plus clairement nos bébés seraient plus beaux parce qu'avec un peu de chance, ils auraient un peu de ma mère en eux. Sinon ta mère ?

-Elle l'a pas encore fait son test. Elle a dit qu'elle avait toujours su qu'elle était enceinte et là, c'est pas le cas. Je crois qu'ils vont encore me demander de quitter la maison ce week-end. Ou alors ils vont partir en week-end tous les deux, je ne sais pas encore.

-Mes parents sont absents dimanche et ils reviennent quelques jours plus tard, mardi matin je crois. Si tu veux venir... tu es la bienvenue, intervint son petit ami.

-Ce serait parfait. Merci mon chéri.

Elle l'embrassa sur les lèvres au moment où Cathy se laissa tomber près de moi en nous demandant qui allait aux cours de danse latino parce que Dave, son petit ami, trouvait ça ridicule, mais qu'elle, elle voulait y aller.

-On y va tous les trois, tu viens avec nous ! fit Cameron. Je passerai te prendre chez toi ! C'est bien ce soir le premier cours non ?

Elle acquiesça et le remercia en lui ébouriffant les cheveux. J'avais un peu oublié cette histoire de danse et quand Chuck me rappela et que je lui confiai que j'allais dans un cours de danse latino, il se mit à rire.

-Tu vas être géniale Sarah ! Par contre, ne mets pas de bas moulant. Déjà que tu as un cul d'enfer, mais si tu te mets à le remuer comme une latine, tout le monde risque de rester scotché dessus.

-Depuis quand tu emploies du vocabulaire comme ça ?

-Depuis que mon cousin est en face de moi et qu'il m'a fait une liste d'expressions vulgaires à caser !

-Dis bonjour à Pierre de ma part alors !

Chuck lança à son cousin qu'il s'était fait griller et cela le fit beaucoup rire. Il me parla un peu de sa dispute avec sa mère.Il avait accordé une interview à la maison embauchant le journaliste qu'il avait frappé et Nora n'était pas contente qu'il le fasse.

-Elle m'a gavée, je te jure. Pierre est de passage par là, donc je squatte son canapé de sa chambre d'hôtel.

-Mon Grand-Père a un appartement à New York, il ne verra pas d'inconvénient à ce que tu y ailles quelques temps, je vais lui demander. Tu ne peux pas rester à l'hôtel tout le temps !

-Sarah, ça va aller.

-Laisse-moi t'aider. Je sais que tu vas finir par te réconcilier avec ta Maman. La mienne m'a toujours appris qu'il ne fallait pas rester fâcher. Alors... appelle Nora.

-Non.

-Chuck.

-Non.

-Chuck...

-Arrête, tu vas réussir à me faire changer d'avis. Je veux qu'elle s'en veuille un tout petit peu.

-Elle t'aime plus que tout.

-Et alors ? Mes rapports avec ma mère sont parfois super compliqués.

Je compris au son de sa voix que ce n'était pas réellement ce qu'il voulait me dire. Il préfèrerait sûrement me dire « Et alors ? Qu'est-ce que tu peux connaitre des rapports mère fils ? ».

-Je sais que ma mère est morte, mais j'ai une belle-mère super et je ne voudrais pas partir en étant fâchée avec elle. Tu sais quand j'ai fait un bad trip, j'étais fâchée avec plein de gens avant et quand je me suis réveillée... j'ai cru que je les avais tous perdus.

-Je ne voulais pas remettre en cause quoi que ce soit chez toi. Je.. parle juste de ma mère et moi. Parfois, on a besoin de s'éloigner, c'est pas pour ça que je l'aime pas ou qu'elle ne m'aime pas. On est juste comme ça. Et en vrai meuf, j'aurais vraiment un karma de merde si après avoir échappé à des terroristes, je me faisais renverser par une bagnole à New York, commença-t-il à rire. Je vais appeler ma mère dès que tu raccroches.

-Oui, je comprends. Par contre, je voulais juste te signaler un truc : Ça me fait pas rire quand on me parle d'accidents de voiture. Je ne te l'ai jamais dit, mais la voiture de ma mère s'est fait percuter par un chauffard.

-Sarah... j'ai l'impression d'avoir foiré cette conversation du début à la fin, fit-il gêné. Je.. tu crois que je peux te rappeler et ça effacera tout ça ?

-Tu as plus de chance avec un coup de baguette magique. Un petit Oubliette ! et c'est bon ! C'est fini. Chuck ?

-Oui Sarah ?

-Je ne t'en veux pas. Tu ne peux pas faire gaffe sur un sujet dont tu ne connais rien. Par contre... j'aimerai savoir quelque chose. Est-ce que tu as connu d'autres filles ?

-Est-ce que tu... sexuellement tu veux dire ? Depuis mon accident ?

Je restai silencieuse. Il pouvait se débrouiller non ?

-Oui. Je.. ça va te faire rire ou pas d'ailleurs, mais, je voulais savoir si j'en étais encore capable. Ça.. je ne voulais pas avoir peur quand je serai avec toi tu vois ? C'est super con.

-Je crois que je peux comprendre, mais je voulais te dire un truc. Même si le sexe est génial avec toi, genre, vraiment génial, ce que j'aime les plus c'est le moment où on est connecté l'un à l'autre, tu vois ce que je veux dire, et parfois ça se passe après le sexe, quand tu me regardes, sans rien dire et que tu embrasses ma tempe. Oui, j'aime beaucoup quand tu fais ça et tu le fais tout le temps.

-Je n'ai jamais couché avec toi, je t'ai toujours fait l'amour, sans aucune exception et moi aussi j'aime quand je peux lire en toi. Pourquoi tu m'as posé cette question Sarah ? J'ai une idée, mais j'ai peur de me tromper. Est-ce que tu.. aimerais que je ne couche plus avec une autre fille que toi ?

-Oui.

Je n'entendais plus rien. Je regardai mon téléphone et il était éteint. Putain de bordel. Il n'avait plus du tout de batterie. Est-ce qu'il m'avait entendu ? Est-ce qu'il avait cru que je lui avais raccroché au nez ? Je jetai mon téléphone sur mon lit et je cherchai mon chargeur. Je ne le trouvai pas et je commençai à sentir la panique me prendre. Je descendis en trombe dans le salon et je tombai sur Mary !

-Tu n'as pas vu mon chargeur de téléphone ?

-Pas du tout, si tu as besoin du mien, tu le prends, il est dans mon sac à main. Tout va bien ?

-Non ! J'étais en train de parler avec... qui tu sais et il s'est arrêté.

Tom leva les yeux au ciel.

-Je crois que c'est Brian qui l'a pris, le sien était en rade. Tu devais pas aller à un cours de danse.

-Je vais tuer Brian. Je te jure. Je vais le tuer.

La porte sonna et je dus aller au cours de danse. J'attrapai le téléphone de Sophie, mais elle n'avait pas dedans le numéro de Chuck. J'étais absolument dégoûtée. Il y avait du monde devant la salle et je trouvais Brian en train de faire le beau. Je le poussai contre le mur.

-Mon putain de chargeur, tu me le piques pas sans me demander ma permission !

-Qu'est-ce que tu as McAllister ? Tu n'as pas pu appeler le téléphone rose pour ta séance de branlette quotidienne ?

-Toi dès qu'on sera en privé...

-Je tiens à préciser avant que tu poursuives cette phrase que j'ai un côté un peu masochiste, alors si tu comptes me filer une fessée, ce sera avec grand plaisir, mais cul nu, okay.

Ses potes éclatèrent de rire et je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour.

-Non mais sérieusement, la prochaine fois, dis-le moi, j'étais en discussion importante et il s'est éteint.

Il ouvrit son sac à dos et en sortit mon chargeur, au moment où le cours précédent partit de la salle. Je l'attrapai et je me faufilai à l'intérieur pour le changer. Je vis Candice en legging et petite brassière. Elle avait un corps vraiment magnifique. Elle était en train de boire de l'eau avec un mec gaulé comme un Dieu. C'était manifestement le prof de la séance juste avant, puisqu'il sortit de la pièce. Candice arriva vers nous et nous embrassa Sophie, Brian et moi.
-Vous allez bien ? Brian je n'ai pas pu trouver un cavalier pour moi, tu es le mien d'office pour montrer les pas.

-Ne vous inquiétez pas pour ça Candice, j'ai demandé à Eric de venir, et il a accepté en échange de la garde de Giulia ce week-end.

Comme pour ponctuer son propos, mon oncle arriva. Il fendit la foule d'ados et se planta devant Candice en souriant.

-J'ai 2h30 à vous accorder.

-Où est Giulia ? s'inquiéta Candice. Tu l'as laissée avec qui ?

-Sa mère. T'inquiète pas. J'ai grand besoin de me détendre. J'ai eu une journée de merde, vous avez pas idée. Je pose ma veste...

-Attends deux secondes.

Candice sourit et lui défit sa cravate et quelques boutons de sa chemise. Elle demanda à Brian si tout le monde était là et quand elle en eut la confirmation, Candice se recula pour être sur le devant.

-Bonsoir à tous et bienvenue dans ce cours de danse latine. Je suis Liz et je serai votre experte en danse. Et voici Eric, il sera mon partenaire, messieurs observez-le, il danse merveilleusement bien. Est-ce que certains connaissent des danses de salon ? Si c'est le cas, pouvez-vous vous mettre sur ma droite ?

Eric semblait touché et il se plaça à côté de Candice. Cette dernière expliqua que nous allions dans un premier temps apprendre les pas, puis les mettre en pratique.

-Mon but c'est de vous apprendre à respecter le rythme d'une chanson et à des pas de bases. Voici ce à quoi nous allons tendre aujourd'hui. Mettez-vous vous pouvez nous laisser de la place au milieu ? Merci. Tu connais la Bachata Eric ?

Il hocha la tête et Candice attrapa sa main pour l'entrainer au milieu de nous.

-Bon, règle numéro un. Vous ne placez pas vos mains, ici, messieurs.

Elle posa la main de mon oncle directement sur ses fesses.

-Sinon, vous allez vous prendre une baffe avant même d'avoir eu le temps de souffler. Vos mains doivent se poser, ici. Brian ? Tu peux mettre la musique. L'une des premières règles c'est de s'amuser. Vous devez prendre du plaisir dans ce que vous faites d'accord ? Et n'oubliez pas que je suis une professionnelle, vous n'arriverez pas du premier coup à faire ce que je fais. Nous allons commencer par la base de la base.

Eric avait un regard taquin, je le voyais d'ici et ils commencèrent à danser tous les deux. J'étais.. abasourdie. Ils bougeaient vraiment bien, comme s'ils avaient fait ça toute leur vie. C'était vraiment beau comme danse. Je n'aurais jamais cru que mon oncle pouvait faire ça. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Il semblait parfaitement à son aise. Comment autant de sensualité pouvait se dégager d'une danse ? Ils avaient l'air heureux d'être là, et je remarquai qu'ils respectaient toujours plus ou moins les pas de base. Candice et Eric étaient parfaitement assortis, leurs corps pratiquement l'un contre l'autre, leur visage à quelques centimètres l'un de l'autre. Un regard vers les autres m'apprit qu'ils étaient abasourdis. Candice semblait tout bonnement ravie que mon oncle puisse répondre ainsi à ses variations. Il n'était pas du tout impressionné. Si je ne les connaissais pas, et que je ne savais pas qu'elle était mariée à un autre... en me basant uniquement sur cette danse, on pouvait sentir une grande complicité entre les deux.

Lorsqu'un remix d'une chanson connue commença, mon oncle éclata de rire et la danse monta d'un cran dans la folie, dans l'alchimie. J'avais l'impression qu'ils mêlaient les styles en fonction de leurs envies mais cette danse voulait clairement dire : je te veux. Prends moi sur la piste de danse. Ça faisait un peu plus de cinq minutes qu'ils dansaient quand ils s'arrêtèrent. Il y eut un tonnerre d'applaudissement et Eric se décala pour l'applaudir.

-Vous êtes prêts ? On va commencer par la Salsa ! On se remet face au miroir.

Elle décomposa le pas comme pour notre chorégraphie. Elle changea la position de certaines personnes et nous finîmes deux par deux. Il y avait autant de filles que de garçons et je me retrouvai avec Paul.

-Tu sais danser toi ?

-Ma mère m'a déjà entrainé plus jeune à des cours de Salsa avec elle.

Je jetai un coup d'œil à Eric qui avait récupéré sa partenaire naturelle. Il semblait s'amuser comme un dingue. Finalement je m'amusai beaucoup et à la fin du cours, je me sentais un peu moins nulle. Comme la majorité réclama d'autres cours, le rendez-vous fut prit pour le lendemain. J'attendis un peu et je filai embrasser mon oncle.

-Où tu as appris ça toi ?

-Pendant mes études. J'ai passé tous mes Spring Break en République Dominicaine et Elena adorait ça, danser. Tu ne le savais pas ?

Je secouai la tête, contente d'en apprendre plus sur elle. Mais je comprenais mieux pourquoi mon père savait danser si ma mère en était férue.

-Et quand James habitait encore dans le coin, le nombre de fois où on s'est retrouvé en bar latino à danser. Ça me manque un peu d'ailleurs. Tu fais quoi demain soir Candice ?

-Je dîne chez toi.

Elle se plia en deux de rire.

-On demande à Papa de garder la petite après dîner et on va dans un bar pour danser ?

-Ça marche. De toute façon, il a un début de sciatique, il pourrait pas venir. Sarah, Brian ? Vous rentrez comment ?

-On va les ramener, répondit Paul. C'était vraiment super Mme Evans.

Je vis Eric tiquer, comme s'il venait de se rappeler qu'elle était une Evans par alliance et nous, nous rentrâmes à la maison. Cameron déposa Sophie en premier, puis Cathy et il finit par moi.

-J'avais besoin de te parler..

-De quoi ?

-Je ne savais pas trop comment aborder le sujet parce que je sais que tu la détestes, mais..

-Tu as aidé Chris face à son ex, je le sais. Je l'ai appris par Alex et je voulais te dire que tu as bien fait. T'es mon ami à moi, mais c'est pas pour ça que tu dois laisser quelqu'un se faire agresser, même ma pire ennemie.

Il hocha la tête et je l'embrassai sur la joue quand il me déposa devant la maison. Je me sentais bien et je rallumai mon téléphone. J'avais un message de Chuck. « J'imagine que tu n'avais plus de batterie, du coup... je voulais te dire que j'ai l'intention de me plonger dans mes études, je n'aurais pas le temps pour un cinq à sept. Quand je fermerai les yeux et que je repenserai à la dernière fille avec qui j'étais... ce sera toi. Je veux dire, je pense souvent à toi, mais là.. voilà, tu le sais quoi. Je t'embrasse. » 

Son message me fit sourire largement et en poussant la porte de la maison, je vis que Brian et Paul étaient là.

-Tu restes ce soir ?

-Mon père est avec le tien, ils reviennent et on retourne à la maison.

Benjamin poussa la porte de la maison dans un éclat de rire et quand il arriva dans le salon, il vit son fils et lui ouvrit ses bras.

-Brian, Sarah, toutes mes félicitations. J'ai cru comprendre que vous aviez eu des notes exemplaires. Je suis content pour vous deux. Vous avez vécu des choses pas faciles et pourtant, vous n'avez pas baissé les bras. Bravo à vous deux. On rentre ?

J'avais presque oublié que nous avions eu les résultats des SAT et nous le fêtâmes en famille. C'était vraiment sympa. J'étais remontée à bloc. Avoir une victoire, pour une fois, ça me faisait du bien et mon avenir semblait totalement tracé. Je n'avais plus qu'à espérer que je pourrais être prise à Harvard. Plus rien ne pourrait me couper dans ma lancée. Rien du tout. Ni un garçon, ni la sensation d'être nulle. J'allais tout déchirer désormais, je m'en fis la promesse.

Le lendemain, j'avais des crampes. J'étais presqu'au bout de ma vie. Mary était déjà partie pour travailler et je devais déposer Tom à l'école. Il était surexcité, il devait faire un exposé et était tellement à fond dans son sujet qu'il répéta son texte dans la voiture. J'étais à peine devant son école, qu'il fila en courant. Je me rendis au lycée et je faillis écraser Chris en arrivant. Elle était avec son copain, qui venait d'un autre lycée. C'était un gros con d'après ce que je savais de Brian et une brute épaisse sur le terrain de hockey.

-Tu peux pas faire attention pauvre conne ! me lança-t-elle.

-Écoute, pétasse, lâchai-je en passant ma tête par ma portière. Y'a une invention fantastique qui s'appelle les passages pour piétons. Il était à 4 mètres, si tu es suffisamment suicidaire pour ne pas y traverser, ça me va, mais viens pas te jeter sous mes roues, j'ai pas envie de refaire la carrosserie.

Elle paraissait profondément offusquée et je la doublais pour chercher une place. Sophie n'était pas encore arrivée, et je l'attendis assise sur les marches. Paul passa à côté de moi et posa sa main sur mon épaule tout en continuant sa discussion. Il faisait un temps clément. Pâques était en fin de mois, et je ne savais pas où nous irions ou qui serait présent. J'avais adoré l'année passée chez Grand-Mère Amélia. Peut-être que nous retournerions dans sa maison près de Los Angeles et que tout le monde viendrait ? Ou peut-être que nous irions chez les Millers ? Il restait quelques minutes avant le début des cours et je vis Sophie arriver en courant.

-Y'a eu une coupure d'électricité dans le quartier pendant la nuit et nos réveils se sont déréglés, je te jure, la misère. Mon père a cru qu'il était en formule 1 sur la route, tu as jamais vu ça. C'est un grand malade ! Vite, on va être en retard en sport !

Nous courûmes dans le vestiaire et Sophie balança ses affaires dans son casier. Les cours de musiques que je donnais au plus jeune avaient été mis en stand by le temps des examens et j'avais demandé à mon père si je pouvais assister à la course de fond. Il m'avait donné son autorisation. Après tout, j'avais été courir avec Brian avant mon SAT et je n'avais pas eu de problème. Je me sentais en pleine forme et cela me fit sourire de reprendre le sport.

Sophie et moi avions l'intention de déjeuner en extérieur, aussi dès la fin du cours, nous filâmes vers le food truck pas loin du lycée et une fois notre nourriture en main, nous nous installâmes sur une des tables dispos. Je racontai à Sophie mon histoire avec Chuck et elle sourit.

-Vous êtes adorables tous les deux. Le je t'aime moi non plus. J'ai eu Clive au téléphone hier, il voulait savoir pour mes résultats. Ce gars est un amour.

-Juste pour savoir, si tu n'étais pas avec Cam et que Clive était dans le coin ?

-J'aime trop ce type, on serait un couple génial, si on était amoureux l'un de l'autre. Mais c'est pas le cas. Il m'a dit qu'il sortait avec une petite rousse ultra choupinette mais que je devais pas le dire à Ray sinon il serait en mode Mimi Geignarde.

Je pouffai de rire et je repris mon repas.

-Il faut absolument qu'on soit à Harvard toutes les deux. Je sais qu'il y a même pas 5 élèves qui sont pris par an dans notre établissement, mais si ça pouvait être nous deux, ce serait juste extraordinaire.

-Tu seras prise. Je me fais pas de souci là-dessus. J'ai lu ton essai, il était juste parfait. Tu as toujours eu un don pour écrire ça. Je vais faire quoi sans Cam ? Je me suis tellement habituée à le voir tous les jours, à l'embrasser tous les jours... Il est une part de ma routine tu vois. Je vais faire comment ? Je sais que je parais pour une dramaqueen mais j'aime pas savoir les gens que j'aime loin de moi. Et l'Angleterre, c'est même pas le même continent !

-C'est juste pour la fin de l'année, il va revenir juste après.

-Je n'en suis pas certaine. C'est son rêve d'aller en Angleterre. Genre, vraiment. Il se voit vivre là-bas. Mais pas moi ! Moi je vois ma vie ici, en Californie ou au Québec. J'ai pas envie d'aller vivre ailleurs ou d'être une immigrée. Je veux pas bouger de chez moi et j'ai l'impression d'être un monstre en fait. Je ne sais pas comment sera mon avenir.

-Sophie. Tu vas avoir 18 ans dans un mois. Pourquoi tu veux connaitre ton avenir ? Peut-être que ce sera avec Cam, peut-être pas ! Alors, pense juste à toi.

-Tu as raison, mais ça grouille dans ma tête, incessamment et puis avec mes parents qui veulent un autre bébé maintenant que tous leurs amis veulent un bébé, je ressens le stress de ma mère.

-Son stress ?

Sophie soupira et fronça les sourcils.

-Maintenant qu'elle a décidé qu'elle aurait un autre enfant, elle a un espoir tu vois ? Elle le veut. Et si pour une raison ou pour une autre, elle n'arrive pas à enfanter, elle le prendra comme un échec personnel, comme si elle avait failli à son rôle de mère, tu vois ? Et ça, je le ressens vachement et ça me perturbe. J'ai pas envie que ma mère soit mal et pourtant...

-Sophie. Ne t'en fais pas pour ça.

-Je n'arrive pas à ne pas m'en faire. Je suis une éponge à sentiments, tu le sais. Je m'en gorge. Je.. tu vois quand tu allais pas bien du tout l'an dernier. J'ai rien dit, mais je le ressentais tellement et ça me faisait souvent pleurer en fait. Chris est vraiment une sale garce, et Alexandra aussi d'ailleurs, mais elle au moins elle essaye de s'amender.

-Sophie, je te le promets. Tu ne pleureras plus jamais à cause de moi. Je te le jure.

Je l'embrassai sur le front. C'était donc ça. Sophie aspirait nos sentiments négatifs et positifs mais n'arrivait pas à s'en défaire. Je lui proposai alors de m'accompagner chez ma psy si elle voulait parler un peu. Elle secoua la tête.

-Ça va aller.

-Je crois que ça pourrait te faire du bien. N'hésite pas si tu as envie, okay ?

En retournant au lycée, je me fis la réflexion que je n'avais pas été beaucoup là pour elle ces derniers mois. Je lui avais parlé n'importe comment un bon milliard de fois sûrement, elle m'avait toujours pardonnée. En rentrant avant le cours de danse, je fis un crochet par l'église. Je savais qu'elle était toujours ouverte et je pris place sur un banc. Je ne savais pas trop si Dieu m'entendait de là où j'étais, mais je fermai les yeux et lui demandait de bien vouloir soulager Sophie de ses souffrances. Elle méritait le bonheur, elle qui voyait toujours le positif dans toute situation.

-Sarah ?

Je relevai les yeux et je vis Adèle en sortant de l'église. Je ne pensais pas qu'elle serait là et je la pris dans mes bras.

-Vous allez bien ?

-Très bien oui. Je peux te parler une minute ?

-Bien sûr Adèle.

Nous marchâmes un moment et elle me parla avec inquiétude de sa fille.

-Je la trouve particulièrement fragile en ce moment.

-Elle se fait du soucis pour Cameron qui part au loin. Elle a peur qu'il lui arrive quelque chose.

-Est-ce que tu penses qu'il la traite bien ?

-Vous avez des doutes ?

-Je n'ai jamais vu ma fille ainsi. Elle est pâle, neurasthénique et Nicholas m'a prévenu du jour où elle n'a pas été en cours tant elle était mal.

-Je connais super bien Cameron, il ne lui ferait pas de mal, pas sciemment en tout cas.

-Elle est tellement différente quand elle passe du temps avec Paul, Brian et toi. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a un souci. Sarah. Si Sophie se confie à toi, et que tu sens qu'elle est en danger, viens me le dire.

-Je vous le promets. Si je sens le moindre danger pour Sophie, vous serez la première au courant.

Elle me prit dans ses bras et me ramena devant chez moi en voiture. J'étais très perturbée et le cours passa sans que j'y prête vraiment attention. Adèle était réellement inquiète pour sa fille, elle ne serait jamais venue me voir sinon. Alors que je buvais de l'eau, je pris mon téléphone et je m'éloignai dans le couloir.

-Papa ? Est-ce que Sophie peut rester ce soir ? Je sais que c'était pas prévu, mais tout à l'heure, j'ai vu Adèle et elle s'inquiète pour elle, alors..

-Tu n'as pas besoin de te justifier. Sophie est toujours la bienvenue. Je vais appeler ses parents pour les prévenir.

Je l'aimais pour ça. Il allait en parler directement avec Adèle et elle lui confierait ses peurs et ses doutes et mon père, lui veillerait au grain. Au moins, leur fille serait en sécurité dans un bon environnement. Sophie était tout simplement ravie de passer la soirée chez nous. Elle rentra chez elle pour chercher quelques affaires et elle arriva à la maison, les cheveux détachés, un grand sourire aux lèvres. Mon père avait invité ses parents à dîner avec nous. Brian n'était pas avec nous, ni Tom d'ailleurs, tous les deux partis chez des amis.

Cette nuit là, Sophie et moi la passâmes à rire comme des idiotes et à écouter de la musique. C'était un retour aux sources, à notre enfance, quand les garçons n'hantaient pas nos nuits et que nous n'étions pas à la porte de notre âge adulte. Nous étions tranquillement installés dans la salle de jeu où nous avions emmené des couettes moelleuses et des coussins. Nous finîmes par nous endormir et mon père nous réveilla le lendemain en nous apportant un chocolat chaud sur un plateau avec des viennoiseries.

-Tu aurais pas dû.

-Je retourne au lit avec Mary. Vous pouvez vous rendormir si vous voulez.

Il était à peine reparti que le sommeil nous reprit jusqu'à une heure plus décente. Sophie se réveilla en rigolant.

-J'ai fait un rêve de merde, tu as pas idée. Y'avait Paul, y'avait Rodrigue, Clive et Cameron et ils étaient en train se battre façon gladiateurs et j'étais un mélange entre une Reine d'Egypte et de Rome. Et tu étais à côté de moi. Je te jure tu prenais ton pied dans mes jeux d'arène. Y'avait Brian et Chuck en pagne juste à côté de toi en train de t'éventer et Marc te massait les pieds.

-Le bonheur absolu. Trois canons de beauté pour le prix d'un seul. Un pour le plaisir des yeux, l'autre pour le plaisir des sens et l'autre pour le plaisir de l'esprit.

-Marc, Chuck et Brian ?

-Oui, c'est ça.

Elle se bidonna et nous mangeâmes notre petit déjeuner avant qu'elle ne parte faire du shopping avec sa mère. Je ne savais pas vraiment quoi faire dans l'après-midi et la solution me vint de Kylie. Elle avait promis à Giulia de lui payer une nouvelle robe et visiblement, elles avaient absolument besoin de Candice et moi. Je passai prendre ma Grand-Mère par alliance dans son nouvel appartement. Mon Grand-Père avait embauché du personnel et une dame à l'allure très avenante m'ouvrit la porte. Visiblement, je tombais mal. Candice et Grand-Père étaient en train de s'engueuler, si j'en croyais le ton très agacé qu'il avait.

-Tu sais quoi Daniel ? Tu commences vraiment à m'emmerder.

-Seigneur utilise un autre vocabulaire.

-Ne prends pas ce ton paternaliste avec moi, tu m'énerves encore plus. Je te rappelle que je suis ta femme et que... tiens salut Sarah. C'est déjà l'heure d'y aller ?

Mon Grand-Père se retourna et je vis qu'il était fâché. Il me fit néanmoins un sourire tandis que Candice enfilait ses lunettes de soleil.

-Je rentrerai peut-être tard.

-Si tu rentres.

-Va te faire foutre, claqua la voix de Candice.

-Je t'aurais bien retourné le compliment, mais on sait ce qu'il en est, n'est-ce pas ?

Il ne s'attendait sûrement pas à la gifle qui s'en suivit et au fait que Candice attrape mon poignet pour sortir. Elle était furieuse dans l'ascenseur et quand elle entra dans la voiture, elle l'était encore.

-Il s'est passé quoi sans trop d'indiscrétion ?

-Ton Grand-Père est fâché parce que je ne suis pas rentrée cette nuit.

-Tu étais pas avec Eric hier ? hoquetai-je.

-Si ! Avec Eric, sa nouvelle copine et Elijah. On était dans cette boîte de nuit, on en est sorti à 6h30 du matin. On a pris un taxi, on est parti dormir trois heures chez Eric. Mais Daniel est énervé parce que je ne l'ai prévenu qu'en sortant du bar ! Je suis une adulte sérieux, pas une prisonnière. J'arrive enfin à me faire à cette ville et il m'emmerde. S'il continue comme ça, je vais repartir fissa d'où je viens.

-Il est super relou parfois. Tu n'étais pas en danger, tu avais deux protecteurs Evans avec toi. T'inquiète il va te présenter ses excuses. Il s'emporte parfois, mais il a pas mauvais fond.

Mon téléphone vibra et je lui demandai de regarder.

-C'est de ta cousine, elles nous attendent devant un milkshake. Est-ce que ça se voit que j'ai moitié une gueule de bois ou pas ?

Elle retira ses lunettes.

-Je vois que tu es fatiguée, mais c'est parce que je te connais.

Elle me fit un clin d'œil et une fois garée, nous rejoignîmes mes cousines. C'était sympa de passer du temps entre Evans. J'avais l'impression que depuis que Mary était rentrée dans nos vies, ma famille s'était reformée et j'aimais ça. La température augmentait et j'eus la surprise de voir Kylie en short. Elle avait perdu ses kilos de grossesse assez rapidement et je trouvais qu'elle était plus heureuse désormais.

-Mais il fait froid dehors !

-Il fait 15° avec du soleil, ça vaaaa. Bon, mademoiselle, il faut trouver une super robe pour toi. Tu as une idée !

Giulia nous entraina dans le rayon enfant et voulut essayer toutes les robes. C'était une jolie boutique mêlant habits pour tout âge et j'en profitai pour regarder des affaires pour moi. Je trouvais un gilet d'une douceur incomparable. Je le tendis devant moi pour le regarder et en relevant les yeux, mon cœur s'arrêta de battre un instant.

C'est lui.

Avoir les jambes en coton, ça ne m'était pas réellement arrivé, mais là.. je me sentais vraiment sur le point de défaillir. Mon cœur battait à tout rompre et la chaleur envahit mon corps, mes joues. Je pouvais distinctement sentir de la sueur dans mon coup. J'allais faire un putain de malaise. Je clignai des yeux et je ne vis plus rien.

Je ne pouvais pas avoir rêvé. C'était impossible. Pourquoi penser à lui maintenant ? Je reposai le gilet à sa place et je sortis de la boutique. Je me rendis à la place exacte où je l'avais vu et je tournai. Il n'y avait rien.

-Sarah ! Tout va bien ?

La voix de Candice me ramena à la réalité et je la regardai vraiment désemparée.

-J'ai cru voir quelqu'un. C'est tout. J'ai dû me tromper.

-Tu as l'air vraiment pâle. Tiens... j'ai toujours du chocolat dans mon sac. Prends un morceau.

-Ça va, vraiment.

Je lui fis un sourire mais quand elle me prit dans ses bras, je me sentis tout de même mieux. Je ne savais pas ce que mon esprit malade avait voulu me dire. Il jouait avec moi, encore une fois. Je me retournai une dernière fois avant de rentrer dans la boutique. L'étincelle était partie et je fis plus acte de présence qu'autre chose, très perturbée. Mon esprit voulait me dire un truc sûrement pour que je le vois apparaitre et disparaitre comme ça.

Et pourtant... j'avais un doute. Un énorme doute.

Candice m'en reparla une fois dans ma voiture et je ne sus quoi lui dire. Je soupirai doucement.

-Tu as déjà eu l'impression de voir une personne de ton passé et d'être figée ? C'est ce qui est arrivé tout à l'heure.

-Je comprends...

-Et pourtant... ma raison me dit que c'est pas lui, c'est pas possible, il est loin et pourtant... c'était super bizarre. Je ne veux plus penser à lui mais j'ai l'impression..

-De le voir partout ? Tu sais, ça va passer. Seulement, ce soir vérifie où est ce garçon si tu as un moyen de le faire. Pour être sûr que ce n'était pas lui d'accord.

-Tu as raison.

J'arrivais devant l'appartement et elle s'éjecta presqu'aussitôt de la voiture pour aller voir mon Grand-Père. Je n'avais pas envie de savoir où il était en ce moment précis. Je voulais juste l'oublier. Je m'arrêtai au cimetière pour aller déposer une gerbe sur la tombe de ma mère. Je me posai près de la pierre tombale.

-Je t'aime Maman. Je t'aimerai toujours quoi qu'il arrive, même si tu n'es plus près de moi. C'est.. super dur. Là, c'est super dur Maman.

Des larmes coulèrent de mes yeux.

-J'ai l'impression de devenir folle. Alors s'il-te-plaît, envoie moi un signe, n'importe quoi pour me prouver que c'est pas le cas, Maman. Envoie moi un signe qu'il y a encore quelque chose de toi qui subsiste dans ce monde. Je t'en supplie.

Je n'arrivais plus à m'arrêter de pleurer et au bout d'un moment je sentis une main sur moi. C'était mon père.

-J'ai eu un pressentiment. Je savais que tu serais là. Je suis là, mon bébé. C'est toujours plus dur à l'approche de son anniversaire. Pour moi aussi.

-Je sais pas pourquoi je pleure, ça m'a juste pris comme ça.

-Moi aussi ça m'arrive d'avoir des moments de peur et de doute, mais elle est toujours là, tu sais. Ici. Dans ton cœur, dans nos têtes et aussi longtemps et souvent que tu auras besoin d'elle.

Ses paroles me rassurèrent et je le serrai contre moi. J'espérais qu'il avait raison.

Vraiment...

***
Mea Maxima Culpa il se trouve que j'ai totalement oublié de taper sur publier alors que je voulais le faire ce matin ! J'espère que vous avez tout de même apprécié le chapitre et que l'attente était méritée !

Prochain chapitre...

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