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L'équilibriste

❉🎶

-Cette maison est oufissime. Prenez-la sérieux !

Brian était enthousiaste face à la troisième maison que nos parents étaient en train de regarder sur le site. Ils avaient décidé de faire une pré-sélection en fonction des quartiers et Brian lorgnait par dessus l'épaule de mon père.

-J'aime pas, fis-je. Trop bling-bling.

Je n'avais même pas regardé et Brian soupira.

-Tu as même pas jeté un coup d'œil.

-Je sais mais quand on qualifie une baraque de « oufissime », ça veut dire qu'elle est bling bling.

-Tu pourrais un peu plus t'intéresser à notre future maison, je trouve.

Je décalai les yeux de mon « magazine de pouffe » selon les termes exacts de Brian pour le fixer.

-J'ai déjà donné mes critères : une chambre et ma propre salle de bain. Le reste, je m'en fiche.

-Tu as toujours un avis sur tout et maintenant tu n'en aurais plus ? Aurait-on laissé la vraie Sarah McAllister au Texas ?

Je levai les yeux au ciel. Non, il ne m'avait pas laissée au Texas. Mais je devais avouer que nos petites piques nous manquaient et les provoquer, c'était très amusant. Je tendis la main vers l'ipad de mon père et je regardais les photos.

-Stoplait, photo 3, y'a une meuf en bikini dessus. Bling bling.

-On la visitera quand même Sarah, répondit mon père.

-Je suis sûre qu'il y a une couille dans la potage, mais okay, demain, c'est journée visite.

-Une couille dans le potage, mon Dieu, ton vocabulaire ne s'arrange pas avec les années Sarah, soupira mon père.

C'était une expression de Charles que j'aimais beaucoup. Il m'avait envoyé des messages toute la journée d'hier pour me remonter le moral. Il avait compris que je n'allais pas bien et je lui avais raconté absolument tout.. du moins, l'affaire Giulia. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise vis à vis de Brian. Il avait fini par m'appeler juste avant que nous montions dans l'avion pour la Californie.

-Tu as besoin que je passe du temps avec toi ?

Mon cœur s'était emballé.

-Je n'en ai pas forcément besoin, mais j'aimerais énormément.

-Je viens déjà en Californie, je vais prolonger mon séjour. Mes deux colocs de Princeton seront là aussi. Tu veux que je te ramène un truc de New York ?

-Juste toi, ça me suffit largement. Je vais monter dans l'avion. Je t'embrasse Charles.

J'avais un grand sourire sur les lèvres et le souvenir de cette conversation me revint. Mary me fit un sourire entendu, je n'avais pas pu lui cacher dans l'avion et elle savait que j'y repensais. C'était une évidence. Brian finit par se lever.

-Bon, je file chez Alexandra. Vous m'envoyez l'adresse de la visite demain, okay.

-Alex ? Je pensais qu'elle était en vacances ?

-C'est tombé à l'eau finalement. Elle devait partir avec Chris mais elle ne pouvait pas finalement.

-Elle ne pouvait pas ? Elle a fait quoi ?

-Elle est partie en Angleterre pour voir Cameron, enfin... d'après Cameron.

-Attends... tu as des nouvelles de Cam ?

Brian hocha la tête.

-Je l'ai croisé en Angleterre et on a été prendre une pin... je veux dire, on a discuté. Et oui, il m'a dit que Chris allait venir. Il m'a demandé de tes nouvelles d'ailleurs. Il pense rester pour faire ses études là-bas. Il y a des profs là-bas qui peuvent soutenir sa candidature. C'est toujours bien de connaitre quelqu'un du pays. On se sent moins seul. Même si c'est Punette.

On sonna à notre porte à ce moment là et je me bougeais pour aller ouvrir. C'était Benjamin McDust. Il avait un air grave sur le visage. Je le fis entrer dans la maison.

-J'espère que tu n'as rien de prévu lundi prochain bro.

-Pourquoi ? fit mon père après l'avoir salué.

-Parce que ma belle-mère débarque chez moi et qu'elle est tellement conne que je vais avoir un mystérieux dîner avec un client que je ne pourrais pas décaler. Ce client c'est toi.

-Pourquoi ce serait lui et pas moi ? fit Mary offusquée.

Ben réfléchit un instant et hocha la tête.

-Mary, je passe te prendre à ton boulot et je t'emmène dîner dans le nouveau restaurant qui vient d'ouvrir, si ça te va bien sûr. Et après on va au cinéma ?

-Avec plaisir.

Mon père se redressa.

-Tu viens de me voler mon dîner, ma séance de ciné et mon avocat par la même occasion, je dois le prendre comment Mary Miller ?

-On est trois à avoir décidé. Mais tu peux te joindre à nous si tu veux.

-Je vais venir, le ciné me manque. Je passe prendre Mary et on passera te prendre au bureau.

Cela fit rire son meilleur ami qui finit par rentrer chez lui. Mary se réinstalla dans les bras de mon père et ils continuèrent leur shopping de maison. En réalité, je ne voulais pas trop y penser. Dès qu'ils trouveraient leur maison, mon père me donnerait les parts dans celle que nous avions actuellement et je devrais déménager. Je n'avais jamais déménagé et ça m'effrayait déjà.

Le lendemain, alors que nous étions en route pour visiter, mes pensées étaient tournées vers Los Angeles que j'allais devoir quitter bientôt. Je ne voulais pas y penser. Toute ma vie était ici et même si j'adorais New York, je savais au fond de moi que je reviendrai dans les parages. Nous visitâmes plusieurs maisons, mais je voyais dans le regard de mon père qu'il ne lâcherait pas un centime pour ça. Il ne s'y projetait pas et il me lançait des petits regards dès qu'il entendait Mary s'extasier devant quelque chose. Mais ce ne fut pas le cas pour la dernière maison. Elle surplombait la ville et respirait le « luxe tranquille » comme dirait Maddie. J'avais à peine posé les pieds dedans que je me sentais comme au manoir McAllister pas loin de L.A. L'agent nous fit passer tout d'abord vers la dépendance, où un patio luxuriant apportait de la singularité à cet endroit. Tout était juste parfait à mes yeux. J'eus la surprise de découvrir un petit terrain de basket et mon père s'accorda un sourire. Nous montâmes sur une terrasse pour accéder à la maison à proprement parler. Ce n'était même pas une maison, c'était une villa. Elle n'était pas comparable à celle où nous vivions. Clairement. Mais pour autant, elle n'était pas ostentatoire comme les autres que nous avions visité. Mary ne disait rien du tout. Elle visitait les lieux, une main posée sur son ventre. L'agent immobilier nous fit passer dans la chambre parentale où se trouvait une terrasse et la vue.. La vue était tout bonnement magnifique. La chambre parentale donnait sur un jardin gigantesque, sur une piscine en bordure de propriété et la ville s'étalait sous nos pieds. Je tournai les yeux vers mon père, mais il était dans ses pensées. Mary attrapa sa main et il revint à la réalité. Il lui sourit gentiment et l'embrassa sur la tempe. Nous descendîmes dans le jardin et nous nous assîmes un instant dans le salon de jardin.

-J'ai du mal à croire que les anciens propriétaires veulent se séparer d'un tel bien, commenta mon père.

-Ils n'y ont jamais mis les pieds, répondit l'agent immobilier. Les décoratrices d'intérieur ont fini leur travail il y a deux semaines. La maison s'est retrouvée dans le lot du mari qui l'a mise en vente aussitôt. Il déteste Los Angeles, il l'a faite construire pour sa femme, son ex maintenant. Personne n'a jamais vécu ici.

-Et elle est à combien exactement ?

-23 millions de dollars.

Le prix ne me fit pas tiquer, mais ce ne fut pas le cas de Brian et Mary. Cette maison était d'une beauté extraordinaire et elle méritait très clairement son coût vu sa localisation et la surface de malade qu'il y avait. On pouvait aisément loger tous les McAllister et tous les Millers dedans en même temps.

-Vous pouvez nous laisser un instant ? demanda mon père en se passant une main dans les cheveux.

L'agent immobilier se leva et rentra dans la maison, son téléphone à la main. Mon père se tourna vers Mary.

-Elle est excessivement chère souffla Mary.

-Tu t'imagines vivre ici avec les enfants ? Et vous deux ? Vous voyez dans cette demeure ? C'est la seule chose importante. L'argent c'est rien du tout. J'ai largement de quoi t'offrir cette maison et toutes celles de la rue si tu en as envie. Alors dis-moi. De toutes celles que nous avons vues... laquelle était ta préférée ? Tu penses qu'il faut mettre une option ou on continue de visiter ?

Mary se leva et s'appuya un peu sur la rambarde de la terrasse. Mon père se tourna vers moi. J'hochai la tête pour lui signifier mon accord. Brian lui, se leva pour aller auprès de sa mère. Il caressa son dos et Mary finit par se retourner.

-Je n'ai pas besoin de réfléchir plus longtemps. C'est celle-ci John.

-Parfait, sourit mon père. J'ai eu un coup de cœur dès qu'on a passé le portail. Je l'aurais achetée de toute façon. Je peux refaire venir Chiara ?

Mary accepta et je vis au regard de l'agent, qu'elle avait compris qu'elle allait avoir une commission faramineuse. Mon père lui demanda de faire une proposition à 17 millions de dollars avec un argent disponible pour le vendeur dans les deux jours s'il acceptait.

-Tu penses qu'on peut l'avoir à ce prix là ?

-Oui. Je te promets, dans deux jours, on a une réponse positive.

Mon père avait raison, comme toujours. Le samedi soir, il nous emmena tous au restaurant. Thomas ne revenait que le lendemain et je vis qu'il avait une bonne nouvelle. Lorsque Mary l'apprit, je crus qu'elle allait pleurer.

-On a une maison ?

-On a une maison.

Elle l'attrapa pour l'embrasser et le remercia.

-Je le fais pour toi, et pour toute notre famille. Les petits ont le droit d'avoir leur propre chambre.

-Ça veut dire qu'on déménage quand exactement ? demandai-je.

-Le propriétaire ne peut pas être là avant trois semaines pour signer l'acte authentique et il ne veut pas mandater son agent pour le faire à sa place. Donc on ne déménagerait pas avant l'été. Et on a des papiers à faire en plus.

-Vous savez, on va devoir déménager pour la fac, fis-je. Alors.. si tu veux emménager avant pour préparer la nursery etc.. il n'y a aucun souci Papa. Nos arrangements pour la maison peuvent attendre. Il va aussi falloir qu'on trouve des locataires pour la maison.

Mon père fronça les sourcils.

-Tu as l'air pressé tout à coup.

-J'ai décidé que je devais aller de l'avant. Et puis je vais faire du tri dans les affaires de Maman au grenier comme ça. Je vais pas les déménager chez vous.

-Sarah, répondit Mary. Ce n'est pas seulement chez ton père et moi, c'est notre maison à nous tous. Tes affaires seront toujours les bienvenues, même les affaires que tu as gardé d'Elena.

-C'est gentil Mary. Est-ce qu'on va devoir garder cette affreuse tête empaillée par contre ?

-Oh que non ! éclata de rire mon père. Il va falloir qu'on réhabitue Firnen par contre. Mais dans une villa comme celle-ci un chien ne sera pas de trop. J'ai tellement hâte de montrer la maison à Tom. Il va l'adorer je crois. Et nous nous rapprochons de la maison de son amie Michaela en plus.

Brian était étrangement silencieux et quand je lui en demandais la raison le soir venu, il prit une grande inspiration.

-Je me rends compte que la fin de l'année arrive très rapidement et que je suis encore plus perdu qu'avant à un moment où je devrais avoir des certitudes.

-Tu es perdu à quel propos ?

-À propos de ce que je ressens au fond de moi. Je ne sais plus si je dois partir, je ne sais plus si je dois rester avec Alex, je ne sais plus rien.

-Brian.

Je m'accroupis devant lui et je pris ses mains.

-Tu m'as demandé de te faire une promesse et de trouver le bonheur. Je vais le faire, mais toi aussi tu dois le faire. Peu importe que tu ne sois pas sûr de toi. Prends les choses comme elles viennent. Pars à Oxford, c'est ton rêve. Quant à Alexandra, il est clair que tu l'aimes... et je te demande pardon.

-À quel propos ?

-Je te demande pardon. J'ai eu un mauvais comportement envers toi et j'ai entretenu ton trouble intérieur au lieu de t'en débarrasser. Je n'aurais jamais dû te conforter dans ce trouble et je n'aurais jamais dû te permettre de tromper ta copine. J'ai été comme une tentation, je me suis permise d'être ta tentation. On a un peu perdu la tête je crois, mais il est temps qu'on revienne à la réalité. La réalité c'est que toi et moi, on est pas un couple et on le sera pas..

-Même si on a profond attachement l'un envers l'autre.

-Exact Brian.

Brian attrapa mon visage entre ses mains.

-Dans une autre vie Sarah...

-Ne le dis pas. Tu n'en as pas besoin. Je sais tout ça Brian. Et si.. si j'ai une quelconque influence sur toi. Je t'en libère dès maintenant.

-On ne devait pas faire un bébé ensemble dans 10 ans ?

-En plan de secours seulement. Et on a du temps pour en décider, pas vrai ? En plus j'ai déjà proposé mon utérus à Paul au cas où.

Brian se mit à rire et moi aussi. Il me prit dans ses bras un instant et je sentis mon sourire fondre. C'était la meilleure chose à faire, le libérer de mon emprise. Lui permettre d'aller de l'avant et étouffer ce qu'il ressentait avant que cela ne devienne problématique entre nous. N'était-ce pas ça l'amour ? Permettre à l'autre d'aller de l'avant pour mieux s'épanouir ? Brian avait raison, nous avions un profond attachement l'un envers l'autre et cet attachement ne partirait jamais. Je retournai dans ma chambre et j'entendis un bruit à ma fenêtre. Je l'ouvris et je vis Sophie. Elle s'accrocha à la gouttière et elle passa par ma fenêtre. Elle me paraissait déboussolée. Elle me prit dans ses bras et elle se mit à pleurer.

-Je n'arriverai jamais à aller mieux Sarah. Je ne sais pas comment faire. Je suis partie me promener et quand je suis revenue à moi, je ne savais plus où j'étais. Je.. j'essaye vraiment mais je crois que personne ne veut comprendre, me comprendre.

-Tes parents savent que tu es là ?

-Non. Ils sont étouffants.

Je pris mon téléphone et j'envoyais un message à ses parents pour les prévenir qu'elle était avec moi. Sophie m'expliqua son mal-être, elle avait gardé ça pour elle tellement longtemps que cela me fit mal au cœur. La réalité, c'est qu'elle n'allait pas bien depuis des mois et des mois mais qu'elle le cachait pour ne pas m'affecter moi ou un membre de sa famille. La discrète Sophie, la parfaite Sophie en avait marre de l'être.. Nous parlâmes ensemble toute la nuit. Et je finis par lui avouer que j'avais eu contact avec Cameron et Brian aussi. Elle se tut et j'observais son visage alors le soleil l'éclairait faiblement.

-Ma mère m'a donné sa lettre tout à l'heure mais je ne l'ai pas ouverte. Elle est dans ma poche. J'ai peur de l'ouvrir Sarah. Tu crois que ça arrive de se complaire dans sa souffrance ? J'ai peur de l'ouvrir et de réussir à lui pardonner. Je me demande si mon ressenti ce n'est pas ça qui me fait vivre encore. Si je n'ai plus la colère, j'aurais quoi ?

-Tu auras la vie devant toi. Je.. je suis passée par des périodes sombres, on ne va pas se mentir. J'ai fait n'importe quoi aussi et pendant tout ce temps, je baignais dans ma souffrance. Vis à vis de ma mère, vis à vis de ce que Chris et Alex aussi me faisaient. Je crois que je me cherchais des excuses pour rester là où j'étais. Je m'étais persuadée moi-même que je n'avais pas d'importance et que les autres ne pouvaient pas m'aimer. Tu sais pourquoi ?

-Non.

-Parce qu'il aurait fallu que je m'aime à nouveau et ça me paraissait insurmontable. J'avais peur de m'aimer. Et je crois qu'au fond de toi aussi, tu as peur de t'aimer et c'est la raison pour laquelle tu n'arrives pas à surmonter ce que tu vis. Tu ne veux pas t'accepter avec tes défauts. Mais tes défauts c'est ta singularité. C'est ton humanité.

-Et maintenant tu t'aimes Sarah ?

Je m'arrêtais un instant et je pensais à toute mon année. Du désespoir que j'avais à cette matinée précise.

-Oui, je m'aime, du moins, je fais des efforts pour m'aimer. Tout est une question d'équilibre. Il faut que tu trouves ton propre équilibre entre tes défauts et tes innombrables qualités.

-Tu devrais devenir psychiatre, tu sais ? Tu es douée avec les mots. Tu veux bien m'aider à trouver mon équilibre ?

-Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et bien plus encore.

Elle me prit dans ses bras et nous finîmes par nous endormir, jusqu'à ce que le chien vienne gratter à ma porte de chambre. Je me levai et il entra dans la chambre. Il s'installa sur le lit, près de la tête de Sophie et la lécha.

-Coucou Firnen, fit-elle en s'étirant. Putain il est déjà 10h Sarah.

Elle tomba du lit et un rire sortit de mes lèvres sans vraiment le vouloir. Sophie se redressa et arriva vers moi.

-Je voulais te remercier pour ce que tu as dit hier. Je sais que c'est con mais quand c'est le psy qui le dit, je trouve que ça a moins de poids. Je ne sais pas pourquoi. Le fait d'entendre une personne qui a vécu quelque chose de similaire c'est mieux. Merci pour tout Sarah.

-Je t'en prie. Tu veux un petit déjeuner ?

-Je vais juste commander un taxi pour rentrer. Je suis trop fatiguée.

Nous descendîmes et elle salua ma famille. Mon père proposa de la ramener en allant chercher Tom à l'aéroport et nous partîmes tous les trois. Je n'avais pas été seule avec Papa depuis longtemps.

-Je trouve que tu as changé Sarah. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé au Texas, mais... je ne m'attendais pas à ta réaction hier au restaurant.

-Je pense à ton bonheur et à celui de Mary. L'an prochain, ni Brian ni moi ne seront là et.. même si je sais qu'elle aime beaucoup notre maison, c'est le symbole de l'amour de Maman et toi. Vous l'avez faite construire ensemble pour avoir une famille tous les deux. Maintenant que tu continues à avoir ta famille, ta première femme ne devrait pas être en train d'hanter les murs. Je ne dis pas qu'elle est un fantôme hein mais.. c'est pour ça que je veux faire un peu de tri dans les affaires que j'emmènerais dans cette maison là. Les autres, je les prendrais avec moi à Harvard.

-Je comprends mieux. Tu le sens comment pour l'an prochain ?

-J'ai peur, mais je me dis que la peur fait avancer. Je suis sûre que sans la peur, personne n'aurait découvert les trésors de notre pays. De la peur et de l'audace. Voilà ce qu'il faut. Je veux avoir les deux. Et puis j'ai quelque chose à te dire. Je pense que je vais partir en vacances avec Charles aussi cet été. Je ne sais pas quand exactement par contre. Je te tiendrais au jus.

Mon père hocha la tête et me parla du bal de promo.

-Vous avez eu un problème avec le lieu d'après Brian.

-Oui ! Il y a eu un big dégât des eaux et la salle est en rénovation. C'est encore un stress supplémentaire pour Sophie qui ne veut pas décaler la date, avec les traiteurs etc...

-Je vais passer quelques coups de fil, on va lui trouver ça. Et sinon Sarah.. tu as des choses à me dire ? Sur ta vie ? Tu as quelqu'un en vue ?

-Oui. Mais je ne veux pas en parler, je trouve ça gênant.

-Si tu as envie d'en parler, tu oublies pas que tu as Mary et Valentina.

Il pouffa de rire et nous arrivâmes à l'aéroport. L'avion de Thomas devait arriver 30 minutes plus tard. Je savais que les parents de Mary faisaient juste l'aller retour et quand nous récupérâmes Tom, il courut vers nous et Papa le souleva dans ses bras. Il monta à l'arrière de la voiture et raconta toute sa semaine en détail.

-On ne rentre pas à la maison ?

-J'ai quelque chose à te montrer Thomas. C'est une surprise.

Mon père eut un sourire énigmatique et je vis que Brian et Mary étaient déjà dans la nouvelle maison. Ils nous attendaient devant.

-On est où ? Je crois qu'on est pas loin de chez Ella.

-C'est le cas et John et moi nous aimerions acheter cette maison. Tu en penses quoi ?

Tom ouvrit grand les yeux et commença à regarder autour de nous.

-Elle est vraiment grande.

-C'est vrai.

-Et elle est vraiment belle.

Il arriva dans le jardin et il resta sans voix en voyant la ville s'étendre sous ses pieds.

-Wow. Je ne sais pas quoi dire. Vous l'achetez quand ?

-Dès que le propriétaire revient à Los Angeles.

Tom était super enthousiaste et nous partîmes tous en balade pour le reste de la journée. Ce dimanche là était très ensoleillé et je finis par m'allonger par terre dans un parc. La dernière fois que je l'avais fait c'était avec Marc mais en réalité... une seule personne occupait mes pensées. Une zone d'ombre vint me déranger et je vis Brian.

-On y va. Bouge ton cul.

Je lui tendis la main et il me tira pour me relever. En rentrant, nous trouvâmes Alexandra assise sur le capot de sa voiture devant notre maison. Brian s'approcha d'elle pour l'embrasser et je me sentis honteuse directement. J'avais été le canif qui avait donné un coup dans leur contrat. Je m'en voulais énormément. Alex me salua et je montai directement dans ma chambre pour prendre mes écouteurs. La voix des garçons m'envahit, chassant mes mauvaises pensées. Je commençais à danser dans ma chambre. J'ouvris les yeux et je vis que j'avais un appel sur mon téléphone. C'était Ray.

-Salut ! Comment ça va ?

-Meuf. J'ai besoin de toi, j'ai fait une grosse connerie, fit la voix paniquée de Ray.

-C'est à dire ?

-Chuck et moi on s'est pris la tête. Tu peux faire un truc pour qu'il ne m'en veuille plus ?

-Tu lui as dit quoi ? soupirai-je.

-En résumé ? Qu'il était un gros con imbu de lui-même et que c'était sûrement la raison pour laquelle tu refusais d'assumer publiquement le fait de coucher avec lui. Oh et je lui ai dit aussi que c'était sûrement parce que tu avais honte de t'afficher avec un pseudo chanteur pour midinette bouffeur de roquefort que tu officialisais rien.

-T'es sérieux là ?

-On a grave bu. Genre beaucoup beaucoup beaucoup. Il m'a filé un coup de poing dans la gueule et il est parti au volant de sa voiture en plus, il était clairement pas en état. J'ai vu une photo sur Twitter et il a été vu à l'aéroport, mais je sais pas où il va.

-Je vais arranger ça. Tu lui as envoyé des messages ?

-Non, j'ai pensé que tu serais un messager beaucoup plus efficace que moi.

Je levai les yeux au ciel et je soupirai.

-Ce sera tout ?

-Non. En fait, j'étais pas tout seul et il se peut que Clive sache maintenant que vous couchez ensemble. Mais bon là, il ronfle alors je suis pas certain qu'il s'en souvienne.

-Okay, Il est parti quand ?

-J'ai vu la photo y'a deux heures, mais avant j'étais enragé du coup j'ai pensé que c'était pas une bonne idée de t'appeler.

-C'est le cas. Je vais essayer de l'appeler, toi, je te conseille d'aller décuver.

-Je t'aime.

-Moi aussi, bises.

Je raccrochai et j'eus envie de me rendre à l'aéroport immédiatement mais je ne pouvais pas le faire. En tout cas, pas en prévenant mon père. Je descendis pour aller dîner et je restai totalement habillée dans mon lit. Dès que je fus certaine que tout le monde dormait, je me relevai et je partis en taxi directement à l'aéroport. J'avais regardé les horaires d'arrivée et j'espérais que Chuck avait pris l'avion pour la Californie et non pas pour la France. J'avais eu une intuition. Je m'assis dans un coin de l'aéroport, ma capuche d'Harvard revenue sur ma tête. Si mon père apprenait que j'étais partie, j'allais me faire dégommer. C'était une évidence. Je posai ma tête sur le mur. Je ne savais pas dans quel état j'allais le trouver en réalité. Je finis par fermer les yeux et quand je les rouvris, je vis le visage de Chuck juste devant moi.

-Sarah ?

Il portait lui aussi un sweat à capuche et une écharpe pour se cacher. Il l'avait abaissée un peu et je me précipitai sur ses lèvres.

-Ne pars plus comme ça sans prévenir personne sur ta destination ou en étant fâché, il faut que je te le dise combien de fois ?

Je l'embrassai de nouveau et il me rendit mon baiser cette fois-ci.

-Tu m'as attendu ici alors que tu ne savais pas où j'allais... ?

-J'ai eu une intuition. Tu n'as pas de bagage ?

-Non. Je suis parti avec mes papiers et c'est tout. On y va ? Avant que tous les journalistes débarquent dans ce cas.

Il m'attrapa par la main, je remis ma capuche au cas où et il me fourra dans le premier taxi avant d'y rentrer à son tour.

-Au Hollywood Roosevelt, lâcha-t-il au chauffeur.

-Ah ouais tu es comme ça toi ?

-C'est l'hôtel où on a notre réservation cette semaine.

Je remarquai que je n'avais pas lâché la main de Chuck. J'avais senti le goût de l'alcool sur ses lèvres et je le fixai inquiète. Il lâcha ma main et me ramena contre lui.

-Tu as bu dans l'avion ?

-Non. J'ai bu avant. Avec Ray, mais je présume que ce connard t'a appelé, alors tu dois le savoir, ajouta-t-il d'un ton amer.

-Ne parle pas de lui comme ça.

-Je suis certain qu'il t'a pas tout dit.

-Tu lui as dit quoi toi pour qu'il se mette dans un état pareil ?

Chuck me fixa avec un air dégoûté.

-Parce que c'est de ma faute ?

-Hey... je ne veux pas me fâcher avec toi, ni avec lui d'ailleurs. Je veux juste comprendre comment d'aussi bons amis peuvent en venir à se disputer.

-Je ne veux pas en parler ici, me dit-il en français.

-Okay. Je vais rester un moment avec toi puis je rentrerai chez moi sinon je vais me faire tuer.

-J'adore t'entendre parler français.

Nous nous tûmes pendant le reste du trajet, je somnolais presque d'ailleurs. Le taxi s'arrêta et Chuck le paya avant de me trainer avec lui dans le magnifique hôtel.

-Bonsoir, j'ai une réservation à compter de mardi prochain...

Je me reculai un peu le temps de refaire le lacet de ma converse et Chuck arriva vers moi avec un pass à la main. Apparemment, sa suite était libre et c'est là qu'on nous mena.

-Alors ? On peut en parler maintenant Chuck ? demandai-je une fois le groom parti. Il m'a dit que tu l'avais frappé. C'est parce qu'il a dit que tu me faisais honte ?

Il tourna les yeux brusquement et je sus que j'avais visé juste.

-C'est pour ça ? Chuck ? Je veux l'entendre de ta bouche.

-Oui. C'est pour ça, entre autres.

-Tu sais Ray... il supporte pas bien l'alcool, il ne faut pas l'écouter dans ce cas-là.

-Et c'est censé me faire quelque chose ?

-Oui, parce que tu vas lui envoyer un message pour...

-Non, siffla-t-il. C'est hors de question. Je lui enverrai pas de messages et je ne ferai aucun pas vers lui. Il peut aller se faire foutre.

-Ne dis pas n'importe quoi c'est ton collègue et..

-J'en ai rien à foutre de briser le groupe. Je ne lui présenterai pas d'excuses.

-Charles. S'il-te-plaît.

-Tu n'étais pas là, tu ne sais pas ce qu'il a dit, grogna-t-il.

-Ce qu'il m'a dit est suffisant pour que je comprenne qu'il t'a blessé. Il n'avait pas à me mêler à ça, c'est clair et net et je peux comprendre que ça t'a énervé.

Chuck me regarda comme un animal blessé et mon cœur se serra un peu plus.

-Arrête Sarah. J'ai compris. Tu as pris son parti, tu prendras toujours son parti, après tout, je suis quoi moi pour toi. Un sextoy à échelle humaine.

-Tu es blessant.

-Je suis réaliste Sarah. Je suis bon pour te donner du plaisir mais pour le reste, j'aurais jamais le droit à rien. Charles est bon pour une partie de jambes en l'air mais dès qu'il a besoin d'être soutenu, Charles se retrouve seul. Comme un con.

-Pardonne-moi Charles de ne pas vouloir choisir entre Ray et toi pour des conneries !

-Des conneries Sarah ? Je pourrais parier que tu n'as pas nié une seule seconde ce qu'il a dit. Tu vois, j'avais raison.

-Je...

-J'aurais dû m'en douter. Tu as honte d'être avec moi. Je comprends juste pas ce que j'ai fait pour que tu ressentes ça.

-Ce n'est pas pour ça que je ne veux pas sortir avec toi en public Chuck, ce n'est pas parce que j'ai honte de toi ! C'est parce que j'ai honte de moi-même. J'ai honte de qui je suis

J'avais élevé la voix et le visage de Charles se décomposa.

-Honte de toi ?

-Tu crois que c'est facile pour une fille comme moi d'être ne serait-ce que regarder par un mec comme toi ? Tu crois que je me dis pas à chaque fois que je te vois que toute ta fanbase me détesterait ? Que je serai jugée alors que j'ai mis tant de temps à avoir un peu d'estime de moi-même. Je n'aimerai pas te faire honte, c'est ça l'histoire. C'est pour ça que je ne veux pas qu'on soit vus en public. C'est la même chose avec les autres garçons du groupe. Et tu vois, je pensais que ça tu l'avais compris.

-Evidemment que je l'ai compris Sarah. Que tu n'avais pas confiance en toi alors que tu es... tellement extraordinaire.

Je ricanai et je me rendis près du balcon.

-Je le suis pas Charles. Je suis ordinaire et je... je ne veux pas vous porter préjudice. Ni à Ray, ni à aucun membre de ton groupe ou à toi. Je ne veux pas vous faire du mal, je ne veux pas qu'on se moque de vous, je ne veux pas qu'on vous bave dessus. Je le supporterai pas d'entendre les réflexions des autres surtout si j'en suis la responsable. Tant que les réflexions me touchent toujours, je ne peux pas faire ça. Vous.. vous avez réussi à vous mettre une armure. Il faut que mon armure devienne plus épaisse et j'ai besoin d'un peu de temps pour ça. Juste un peu. Pas grand chose. Je ne veux pas que des meufs qui m'ont craché dessus me parlent juste parce que je connais quelqu'un de célèbre. Et c'est ce qui arriverait. Je ferai comment pour savoir reconnaitre mes vrais et mes faux amis Charles ? Je ne sais pas? J'ai juste besoin de temps. Et tu vois, j'ai pas envie d'avoir ce genre d'appel de Ray. Où il me prend à partie. Je ne veux pas avoir à choisir entre mon meilleur ami et le mec dont je suis amoureuse. Alors s'il-te-plaît, accepte au moins de l'écouter et mettez cette histoire de côté Charles.

-T'es amoureuse de moi ?

-Tu pensais que j'étais du genre à coucher sans conséquence ? murmurai-je. Alors non, je te le confirme, je ne suis pas comme ça. J'ai cru l'être avec Wyatt et tu sais à quoi ça m'a menée ? À la drogue et à rejeter tous ceux que j'aimais. Alors oui je crois que je suis amoureuse de toi, en tout cas, c'est comme ça que j'analyse les sensations que j'ai quand tu es avec moi ou quand je t'entends. Je peux comprendre que toi, ça ne soit pas ton cas.

-Je confirme, je suis pas amoureux de moi-même.

-Arrête de plaisanter Charles. J'essaye de te parler sérieusement là. Si tu as la moindre considération pour moi, s'il-te-plaît, arrange toi avec Ray. Je ne pourrais pas choisir entre vous deux, et je préférerai tirer un trait sur vous plutôt que de choisir. Et j'ai vraiment pas envie de vous laisser partir...

Je sentais mes larmes revenir et elles se mirent à couler. Charles baissa la tête et en quelques enjambées, il fut près de moi. Il releva mon visage. Nous étions fatigués, il avait trop bu et je pouvais le voir dans ses yeux mais la douceur sur son visage... J'avais l'impression d'être soulagée d'un énorme poids.

-Écoute. Je vais l'appeler. Demain, quand j'aurais moins la gueule de bois. Et toi, ne pleure pas. Je t'en supplie, ne pleure pas. Je suis désolé d'être la cause de ta peine. Je.. je comprends Sarah. Tu n'es pas prête et je... Quand tu le seras, fais-moi signe, ajouta-t-il après un moment de silence. Je ne veux pas te presser ou te contraindre. Je ne veux pas faire quoi que ce soit qui pourrait esquinter ton amour pour moi. Je... t'attendrai mais là, tu sais ce qu'il faut qu'on fasse ? sourit-il.

-Non ? répondis-je le cœur battant la chamade.

-Qu'on te ramène chez toi avant que ton père ne te trucide. Ou ne me trucide.

Okay. Je ne m'attendais pas à ça, clairement. Il attrapa son téléphone et commanda un taxi.

-Ils nous rappellent quand il est prêt. Qu'est-ce que tu as ?

-Je viens de te dire que j'étais amoureuse de toi et la seule chose à laquelle tu penses c'est me fourrer dans un taxi.

-Oh non, je pense à un tas de choses, plus ou moins avouables à l'oral, mais je me dis que je veux faire les choses dans les règles, tant qu'à faire. Et ton père ne te permettra pas de me voir s'il constate que tu traines dehors la nuit. Mais en attendant...

Il avait beau ne pas être à 100% de ses capacités, il me souleva dans ses bras et retomba sur son lit. Il passa son index sur mes lèvres et m'embrassa avec une ardeur que je ne lui connaissais pas.

-Merci Sarah. Merci d'être venu me chercher. Merci de me donner une raison supplémentaire de me dépasser. Merci d'être douce et gentille et de veiller au bonheur des autres. Tu es certaine de ne pas être une Néphilim ? Parce qu'il y a clairement une grande partie de toi qui est angélique.

-Ça expliquerait pourquoi ma mère est partie si vite. Elle est rentrée à la Cité d'Argent.

-Fan de Diablo ou de Lucifer ?

-Mon père et ses potes jouaient à Diablo quand j'étais petite. Il adore même. Je ne sais plus si c'est à toi ou à Ray que je l'ai dit mais on avait prévu de déménager.

-Oui, tu me l'as dit.

-On a trouvé la maison. Le compromis est signé. Elle est pas loin d'ici, j'ai bien envie de te la faire visiter quand elle sera entièrement à nous.

-Je te suivrai, où tu iras, j'irai, fidèle comme une ombre, jusqu'à destination.

Il se mit à rire et se dégagea sur le côté, hilare. J'avais l'impression que le bonheur le submergeait. Son téléphone sonna et je l'empêchai de se relever.

-J'ai pas besoin de toi pour rentrer chez moi. On se voit demain.

Je l'embrassai sur les lèvres et je partis de sa suite. Au moment où j'entrais dans l'ascenseur, il empêcha la porte de se refermer.

-Je...

Ses mots se perdirent dans sa bouche. Il rentra avec moi dans l'ascenseur et m'embrassa avant de me serrer contre lui très fortement.

-Prends soin de toi, finit-il par me dire alors que la porte s'ouvrait. Envoie moi un message quand tu es dans ta chambre.

-Je vais le faire.

Je bisai encore une fois ses lèvres et je me retournai une unique fois avant de partir. Mon cœur était battant. Bordel. Qu'est-ce que j'avais fait ? Les mots étaient sortis plus vite de mon crâne. Je n'avais pas l'intention de lui dire que je l'aimais. Normalement ce n'était pas censé se passer comme ça. Il était censé me faire une déclaration romantique et moi, éperdue d'amour, je lui aurais répondu « moi aussi je t'aime » et ensuite, nous aurions danser à la belle étoile. Alors que là... il avait moitié une gueule de bois, j'étais tellement fatiguée que je ne sentais plus mes jambes et j'allais sûrement me faire détruire par mon père en revenant chez moi. Le taxi me déposa juste devant la maison et j'appris que Chuck l'avait fait mettre sur sa note. C'était adorable. Je ne savais pas si je devais passer par le jardin ou par la gouttière. J'optai pour le jardin, c'était plus sûr. Je m'installais sur la balancelle et sans vraiment le vouloir, mes yeux se fermèrent. Quelle journée encore. Je me réveillai lorsque mon père agita une tasse de thé sous mon nez.

-Salut Choupi. Tu avais envie de faire une virée nocturne ? Tu aurais pu pu prendre une couverture, je ne veux pas que tu tombes malade.

-Coucou Papa. Ça va aller t'inquiète pas. Je suis juste une peu fourbue. Tu es déjà prêt à partir ?

-Je dois filer, il y a une urgence.

-Je vais trainer avec Sophie et Charles aujourd'hui. Passe une bonne journée Papa.

Il m'embrassa sur la joue et fila à l'hôpital. Avais-je rêvé la soirée d'hier ? Lui avais-je vraiment dit que j'étais amoureuse de lui ? Tout se mélangeait dans mon crâne. Je pris mon téléphone et je l'appelais.

-Hmmmmm.

-Charles ? Je te réveille ?

-Oui. Mais que c'est agréable d'entendre ta voix au réveil. Je vais appeler Ray tout à l'heure si c'est pour...

-Non. Je voulais juste savoir ce dont tu te rappelais d'hier soir ?

-Et bien.. tu es venue m'attendre à l'aéroport, on est passé à l'hôtel et tu m'as dit que tu m'aimais.

-Ah.

-Tu.. regrettes ?

-Je ne savais plus si je l'avais rêvé ou pas en fait, avouai-je un peu gênée.

Charles se mit à rire et je l'entendis se prendre les pieds dans le tapis et grogner.

-Ça ne répond pas vraiment à ma question ça Sarah.

-Je ne regrette pas. J'ai décidé d'avoir de la clarté dans ma vie et il fallait que je te le dise. Tant pis si ce n'est pas réciproque.

-Je n'ai jamais rien dit de tel.

-Tu n'as rien répondu à vrai dire.

-Je.. On en parle tout à l'heure. Je ne veux pas parler de certaines choses au téléphone. Je serai bien parti à la plage. Si tu veux te joindre à moi, ça me ferait plaisir. Très plaisir même.

-Je serai là. Avec Sophie sûrement... sauf si...

-Ta meilleure amie est toujours la bienvenue, je te l'assure.

Quand nous raccrochâmes, j'appelai Sophie directement et je lui racontai ma soirée de la veille.

-Et il a rien dit ?

-Bah.. non. Il m'a dit qu'on en parlerait tout à l'heure.

-Va le voir tout de suite !

-J'ai peur de sa réponse en fait. Je ne sais pas comment je réagirai s'il me refuse. Putain mais pourquoi j'ai dit ça. Pourquoi je me suis exposée alors que j'étais tranquille avant. Je me sens démunie. Je ne devrais pas me sentir comme ça.

-Je crois que tu l'aimes encore plus que tu ne le penses et que c'est pour ça que tu as peur. Mais honnêtement Sarah, ne te fais pas de soucis. Laisse-toi aller. Je suis en route pour chez toi en vélo. Je suis là dans cinq minutes. On va établir une stratégie.

-Tu vas mieux, toi ?

-Je.. oui ce matin ça va. J'ai lu la lettre de Cam. Je l'ai lue, répéta-t-elle... J'ai besoin d'en parler. Ouvre ta porte, j'arrive.

Je me redressai et je vis Sophie en train d'attacher son vélo. Nous nous assîmes sur le perron toutes les deux.

-Il disait quoi ?

-Il me présentait des excuses. Je.. tu sais j'ai été bouleversée quand j'ai vu la lettre mais je me suis petit à petit apaisée tu sais. Je crois que... j'en avais besoin en fait ? Je ne dis pas que ça règle tous mes problèmes mais..; ça m'aide.

-Je suis contente. Je te sens mieux de jour en jour. Ton frère est déjà rentré ou pas encore ?

-Non ! Il reste encore une semaine. Je crois aussi que la présence du petit me fait du bien. Tu sais qu'il m'écoute quand je lui raconte une histoire. Il s'accroche à moi et il ouvre la bouche comme s'il voulait parler. Je l'aime ce mini humain. Je l'aime tellement. Je n'ai pas envie qu'ils repartent. Je veux rester avec eux. Ma mère a une écho demain. Et on se réunit avec le conseil dans deux jours pour l'histoire de la salle de bal. C'est tellement saoulant cette histoire encore.

-Tu sais quelle est ma nouvelle philosophie ?

-Hakuna Matata ?

-Non c'est la tienne ça. Désormais je vais devenir une équilibriste. Je crois qu'on ne peut se sentir à sa place que lorsqu'on connait l'équilibre entre ses démons et la personne qu'on aspire à être réellement. Je pense qu'il faut.. autant que possible se rapprocher de sa nature profonde. Trouver l'équilibre en soi et avec le monde qui nous entoure pour être heureux.

-Ouais. Ta philo c'est Hakuna Matata version moderne quoi, me taquina-t-elle. Mais oui. Je comprends ce que tu veux dire. Tout dans la vie est une question d'équilibre. Il suffit juste de prendre un bâton pour se rassurer et marcher sur la ligne en prenant son temps.

-Exactement. Et ensemble.

Je lui pris la main et je la serrai.

-On marchera sur cette ligne et on ne déviera pas. Et si on dévie... on le fera ensemble mais je sais qu'il y en aura toujours une pour ramener l'autre à la raison. Tu es prête à cette nouvelle aventure, cette nouvelle vie qui nous attend ?

Je lui tendis mon petit doigt et elle le serra avant de poser ma tête sur mon épaule. J'avais une alliée pour toujours en la personne de Sophie. Elle compterait sur moi et je compterais sur elle. Ce n'était pas une parole en l'air, mais une promesse. Si nous pouvions compter l'une sur l'autre, le monde pouvait s'écrouler autour de nous, nous pourrions survivre à tout. C'était sûrement le plus important. La survie en milieu hostile. Il nous restait peu avant d'arriver à la fin de notre année et nous devions y arriver saines et sauves. Quelqu'en soit le prix à payer...

***

Prochain chapitre...

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