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Imparfaits, libres et heureux

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Une douce odeur de café me réveilla au matin du dimanche. J'ouvris un œil et je vis que j'étais toujours sur le canapé de l'appartement de Chuck. Je me redressai et je vis son coloc avec une fille que j'avais entraperçu la veille, assise sur lui.

-On voulait pas faire de bruit ! Désolé ! Il est super tôt, tu peux te rendormir.

-Chuck est déjà parti ? demandai-je en me frottant les yeux.

-Il a raccompagné l'autre fille à son taxi, répondit la fille en me détaillant.

J'étais trop crevée pour relever qu'elle me regardait d'un air dédaigneux et que son peut-être petit-ami me fixait lui, d'un air navré. La porte s'ouvrit sur un Chuck avec une petite mine. Il n'avait pas dormi la nuit, c'était certain. Il m'ébouriffa les cheveux en passant et je le vis entrer dans sa chambre. Je tournai les yeux et je vis qu'il était 6h30 du matin. Chuck réapparut et me regarda.

-Tu as l'air totalement décalquée.

-C'est de ta faute, tu m'as empêché de dormir tout à l'heure.

-Chuck ? fit son coloc Lee, tu nous accompagnes sur la côte aujourd'hui ?

-J'ai promis à Sarah de passer la journée avec elle.

Il sourit et m'attrapa dans ses bras avant de me déposer sur son lit. Il m'embrassa et repartit dans sa cuisine sans fermer totalement la porte. Je pouvais l'entendre parler avec son coloc.

-Depuis quand tu passes ta journée avec un plan cul ? fit la fille. C'est tellement pas ton style. D'ordinaire, tu les jartes au matin.

-Pardonne-moi on se connait ? rétorqua sèchement Chuck. Parce que mis à part ton prénom et la taille de ton bonnet de soutif que Lee s'est empressé de nous révéler après t'avoir baisé la première fois, je ne connais pas grand chose sur toi. Ça m'étonnerait que tu en saches beaucoup plus sur moi, non plus. Sarah et moi avons fait des pancakes hier, n'hésitez pas à vous servir, mais pas touche à ma compote. On a plus de pommes faudra remettre ça sur la liste de course.

Sa façon de passer du coq à l'âne faillit me faire rire mais je me retins juste à temps. Je récupérai mon sac pour prendre ma brosse à dent. Je devais avoir une haleine épouvantable et je filai dans leur salle de bain. J'entendis une porte claquer et une fois mes dents lavées, je retournai dans la chambre. J'entendis quelques bribes de la conversation entre les deux amis et mon prénom fut prononcé.

-Elle est bête tu sais, faut pas lui en tenir rigueur pour ça Chuck.

-Je n'ai pas apprécié la façon dont elle a sous-entendu que Sarah était...

Il ajouta un mot en français que je ne compris pas et comme je ne voulais pas être prise sur le fait, je retournai dans la chambre. Chuck arriva et me contempla.

-Toi tu es vraiment fatiguée.

-Toi aussi.

-J'ai changé les draps, ils sont tout propres. Je vais emprunter la chambre de Glenn, il ne me dira rien, il est parti tout le week-end.

-Je dois t'avouer que... murmurai-je le cœur un peu plus battant. Je dois t'avouer, repris-je plus fort, que j'aurais préféré que tu restes avec moi.

-C'est ce que je voulais entendre, mais au cas où tu n'aurais pas voulu...

Il retira ses habits à l'exception de son caleçon. Il les balança sur son bureau et il s'approcha de moi. Il avait baissé les stores de sa fenêtre et une luminosité tamisée nous parvenait. Il était encore très tôt. J'avais une folle envie de poser mes mains sur son torse, mais il en avait décidé autrement. Il décala mes cheveux sur un côté et ouvrit le crochet de ma robe avant de faire descendre la fermeture éclair. Il la fit glisser lentement de mes bras et de mon corps tout entier. Ce fut à ce moment là, qu'une peur panique me prit. Il allait voir ma cicatrice. Il allait la voir. Ma discussion avec Sophie me revint en mémoire mais ses paroles n'arrivaient pas à me convaincre. Il allait voir mes défauts et il allait comprendre que je n'étais plus tout à fait la même. Peut-être même qu'il te trouvera laide, repoussante. Il décrocheta mon soutien-gorge et soupira.

-Tu es vraiment telle que dans mon souvenir.

Je baissai les yeux et instinctivement, je ramenai mes bras vers ma poitrine.

-Ce n'est pas vrai Chuck. Je ne suis plus la même.

Il essaya de me regarder mais je me tournai.

-Montre-moi.

Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi. Je ne pouvais pas soutenir son regard.

-Montre-moi Sarah.

-Je ne serai plus telle que dans ton souvenir, fis-je le souffle un peu coupé. Je préfère que...

-Moi aussi j'ai une cicatrice. J'en ai même plusieurs. Est-ce que je suis différent pour autant ? Suis-je différent que dans ton souvenir ? Non. Tu crois que je fais attention à ce genre de détail ? Bien sûr que non. Regarde-moi, Sarah.

Je tournai la tête vers lui et son visage se décomposa quand il vit mon regard chargé de larmes, chargé d'effroi. Il s'était assis sur son lit et il me tendit la main.

-N'aie pas peur de moi. Je ne te jugerai jamais, je veux juste te comprendre.

Sa main se posa sur mon bras et il le caressa doucement. Il me ramena doucement vers lui et sans me quitter des yeux une seule minute, il retira mes bras du devant de ma poitrine. Mon cœur battait la chamade. Ses yeux finirent par se poser sur ma cicatrice et ce furent eux qui se remplirent de larmes. Sa main frôla ma cicatrice et il m'attira sur lui pour y poser ses lèvres. Il l'embrassa, du haut jusqu'en bas et me serra contre lui, alors que ses mains ne cessaient leurs aller retour dans mon dos.

-J'ai cru que je t'avais perdue et..

Sa voix se brisa et je sentis de l'humidité sur mon torse. Il pleurait.

-J'ai cru que j'allais devenir fou. Je n'avais jamais eu littéralement le souffle coupé. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu étais morte.

Je relevai son visage et j'essuyai ses larmes.
-Je suis vivante, Charles. Je suis là, murmurai-je en l'embrassant tendrement. Je suis là.

Notre baiser se fit plus intense, plus passionné. Nous étions seuls et rien ne pourrait nous arrêter cette fois. Il me bascula sur le dos et m'emmena toujours un peu plus loin dans le bonheur et le plaisir. Je n'avais pas ressenti un plaisir aussi grand depuis.. depuis ma nuit avec lui à New York. Il était sûrement le seul à me rendre dingue comme ça. Mon cœur était sur le point d'exploser. Nos corps unis révélaient la communion de nos deux êtres. Il m'avait tellement manqué. Je n'en avais pas conscience avant de le revoir, mais je savais que ce serait plus dur de partir cette fois. Ses lèvres étaient délicieusement chaudes et je n'arrivais pas à m'en détacher.

-Regarde-moi Sarah.

Je soutins son regard incandescent alors qu'il venait de se redresser pour m'embrasser, jusqu'à ce que la jouissance nous frappe tous les deux, puissante, dévastatrice, et qu'un sourire béat s'affiche sur mon visage. Je me laissai aller contre lui et il retomba sur son oreiller après m'avoir embrassé sur la tempe.

-T'es tellement belle.

-C'est toi qui est beau.

Je l'embrassai et je posai mon oreille sur son cœur. Il battait la chamade, à l'unisson avec le mien et ce doux battement me calma. Je reposai sur son torse, à moitié endormie quand il me décala sur le côté. J'ouvris difficilement les yeux.

-Tu vas où ?

-Je branche juste nos téléphones.

Il revint près de moi et tira les draps pour nous recouvrir. Je me remis sur lui et la chaleur de son corps nu m'apaisa. Lorsque je me réveillai, il était profondément endormi. Je me redressai, attrapai son caleçon et son T-shirt avant de me rendre dans la cuisine. Il y avait une théière pleine sur la table et je servis deux tasses avant de retourner dans la chambre. Chuck était agité. Sa main tremblait et son corps était parcouru de soubresauts. Je m'approchai de lui, posai sa main sur lui et il se réveilla en sursaut et tremblant comme un dingue. Il ne me voyait même pas. Je le serrai contre moi, lui murmurai des paroles réconfortantes et il finit par m'enserrer tellement fort que j'en eus presque mal.

-Désolé.

-Tu n'as pas à l'être Chuck, lui dis-je alors qu'il se levait.

-Tu m'as volé mon caleçon ? finit-il par dire, en restant parfaitement nu en plein milieu de sa chambre.

-Je ne voulais pas croiser ton coloc à moitié nue. Tu peux revenir le chercher si tu veux ? Si tu es gentil, je ne me débattrai pas.

-Je.. je vais aller prendre un bain.

Je le trouvais froid avec moi et je restai un peu interdite alors qu'il ouvrait la porte et la refermait derrière lui. J'avais l'impression qu'il ne voulait pas que je le vois avec ses faiblesses. Je ramenai mes pieds vers moi tandis que Chuck se lavait. N'avait-il donc aucune confiance en moi ? Je me tournai sur le côté, face au mur. Je ne voulais pas paraitre envahissante et en un regard, j'avais eu l'impression de l'être. J'entendis sa porte se rouvrir et le lit s'affaissa légèrement. Il posa sa main sur ma cuisse. Je fis un geste pour me dégager et il soupira.

-Qu'est-ce que tu as ?

-Je vais aller me doucher moi aussi.

Je glissai mes pieds au sol et je me redressai. Il me tira par le bras et me refit tomber sur lui.

-Qu'est-ce que tu as ?

-Rien du tout.

Il me scruta et il soupira largement.

-Je fais des crises d'angoisses parfois et je dois apprendre à les contrôler seul. C'était gentil de m'aider mais...

-Je comprends. Je ne suis pas ta petite amie alors tu ne peux pas te reposer sur moi.

-Ça n'a rien à voir avec ça. Je ne peux pas dépendre de toi Sarah, pour aller mieux. Je ne dois dépendre de personne. Je dois le faire seul, sinon je n'irai jamais mieux.

-J'ai compris. Je vais aller me laver. Il faut que j'appelle mon père pour savoir quand je dois rentrer et appeler Ray.

-Tu es contrariée.

-Je.. ça ne me dérange pas que tu te reposes sur moi, j'ai surtout l'impression que tu ne me fais pas confiance, lui expliquai-je calmement.

-Au contraire. J'ai une confiance aveugle en toi, mais je ferai comment le jour où tu ne seras pas là, Sarah ?

-Je...

-Arrête, répondit-il sèchement. Tu ne seras pas toujours là. Rien que ce soir, tu ne seras pas là, ni aucun des jours suivants. Tu n'as pas été là pendant ces derniers mois non plus. Alors ne me promets pas que tu seras toujours là. J'ai besoin d'aller mieux, seul et d'apprendre à me contrôler, seul. Je ne pensais pas avoir à me justifier là-dessus.

-Désolée de n'avoir que 17 ans et de ne pas pouvoir prendre mon passeport comme je veux pour quitter le pays ! Et te fous pas de moi, stoplait. Je t'ai appelé, j'ai pris de tes nouvelles. Alors oui, c'est vrai quand je suis sortie avec Wyatt, j'ai moins pris le temps d'être là pour toi, et quand j'étais à l'hôpital aussi. Mais tu me fais un mauvais procès. Je t'ai juste exprimé ce que je ressentais. C'était pas un reproche. Et y'a d'autres manières d'être là pour quelqu'un que physiquement. Mais bon, depuis qu'on a couché ensemble la première fois, j'imagine que je te suis acquise.

-C'est toi qui me fais un mauvais procès, juste parce que tu ne veux pas comprendre que je veux juste redevenir la personne que j'étais, et que le Charles d'octobre ne faisait pas des cauchemars où il se sent mourir dans une rue à Paris. Et que cette peur irrationnelle, je suis le seul à pouvoir la vaincre. Si je te laisse avec tes paroles, avec tes gestes éloigner cette peur, je pourrais plus jamais être moi-même. Je ne pourrais plus me passer de toi même quelques instants. Je ne veux laisser personne avoir cette influence sur moi. Jamais.

Comment pouvait-il penser ça de moi ? Que je pourrais user de mon influence sur lui ? Je me rapprochai de lui et je me mis à genou devant lui pour le regarder, lui qui fuyait mon regard.

-Je.. je ne te manipulerai jamais Charles. Mais je pense qu'au contraire, on pourrait s'entraider, parce que moi aussi, ça m'arrive de faire des cauchemars, et oui, ça m'arrive de me glisser dans le lit de Brian pour me sentir en sécurité. C'est pas pour ça que je suis dépendante de lui. Mais je vois ce que tu veux dire. Il faut que tu le fasses seul pour être certain que tes démons soient partis. Je suis passée par là.

-Tu es plus forte que je ne le serai jamais. Mais tu vois, aujourd'hui, c'était l'une des premières fois que j'arrivais à dormir sans m'assommer avec des anxiolytiques et des somnifères.

-Oh...Charles.

Je lui caressai sa barbe légère.

-Et tu sais ce que je vois dans mes cauchemars ? D'abord je vois mon cousin agoniser à côté de moi. Je vois la vie s'échapper de ses pupilles. Quand je suis redescendu à Paris, m'expliqua-t-il, j'ai pas pensé une seule seconde qu'il me suivait et quand je me suis écroulé, j'ai pensé que j'allais mourir et.. je me suis dit qu'en plus de ça, je l'avais mené à sa mort. J'arrive pas à m'en remettre. J'ai failli mener mon cousin que je considère comme mon frère à sa mort.

-Mais il est pas mort Chuck et toi non plus. Il faut que tu acceptes ton passé. Tu as sauvé la vie de quelqu'un, ce soir là. Tu as sauvé une partie de l'humanité et ça.. tu ne dois pas t'en vouloir.

-Je sais. Mais mon abruti de cerveau ne veut pas l'admettre. Et ensuite, je te vois toi. Je te vois mourir avant que j'arrive. Je me vois ma lâcheté et ma peur m'empêcher d'être avec toi pour tes derniers instants ou parfois.. tu meurs dans mes bras, juste. Et ce matin, mon cerveau complètement complètement niqué m'a montré ta mort et je te sentais plus à côté de moi. Alors j'ai paniqué.

Je l'embrassai comme une sauvage.

-Je suis là. Je suis vivante et je compte pas mourir avant de très longues années. Du coup... je propose qu'on se fasse d'autres souvenirs. Je ne veux plus qu'on se prenne la tête pour des conneries, avec des non-dits. J'ai compris ce que tu voulais me dire mais je veux que tu comprennes que si tu as besoin de m'appeler en pleine nuit, tu peux le faire, parce que je... suis moi et toi tu es toi. Qu'on est imparfait, mais qu'on sera libre et heureux.

-Imparfaits, libres et heureux. Ça me rappelle un livre.

Il m'embrassa de nouveau et il retira son T-shirt que j'avais volé. Il me souleva dans ses bras et j'enroulai mes jambes autour de lui. Il se redressa.

-Tu m'emmènes où ?

-Je t'ai promis une douche, non ?

J'acquiesçai et je ne cessai pas de l'embrasser alors qu'il traversait le couloir pour m'emmener vers la douche. Ce fut la douche la plus délicieuse que je n'eus jamais pris. Il m'enroba dans une serviette moelleuse et me porta jusqu'à sa chambre. Nous nous habillâmes et il me resouleva pour m'emmener sur le canapé.

-Tu sais que je peux marcher.

-J'aime bien te porter. J'ai super faim. Je vais cuisiner un truc.

Je l'observai faire et il dégaina un grand couteau de chef après avoir mis un tablier.

-Est-ce que tous les français cuisinent ou juste toi ?

-J'ai un double passeport par mon père, tu sais, je suis né à New York, j'ai vécu toute ma vie à New York sauf mes vacances. Je suis plus américain que français.

-Arrête de te la péter avec ton second passeport.

-Pour ta gouverne, je ne sais pas si tous les français cuisinent, mais moi j'adore.

-J'adore aussi, fis-je en français.

Il se mit à me parler dans sa deuxième langue et je compris pratiquement tous les mots. On sonna à la porte alors qu'il dressait la table et il alla ouvrir.

-Glenn ???

-Ouais, j'arrivais pas à ouvrir, tu as foutu la clef dans la porte bro, et... Bonjour !

Un jeune homme asiatique avec des lunettes arriva dans la pièce principale et s'arrêta net en me voyant.

-Salut ! dis-je en souriant.

-Je te gêne...

-Non du... commençai-je.

-Ouais clairement tu gênes là Glenn. Mais vu que Sarah est trop polie, elle dira le contraire. Tu as l'air de ne pas avoir mangé pendant 15 jours, ça s'est mal passé avec ta copine pour que tu rentres plus tôt.

-On est plus ensemble. Ses parents sont des sales cons. J'ai claqué la porte et j'ai fait le trajet retour en car. Donc ouais, je pues, j'ai la dalle et je suis ravi de te rencontrer. Tu es amie avec Chuck ?

-Exactement. Attends, je vais te sortir une assiette.

Il passa d'abord dans la douche et Chuck m'embrassa.

-Désolé pour ça, c'était pas prévu.

-C'est rien, ça me fait plaisir de rencontrer tes potes. J'ai bien rencontré Lee et sa copine.

-C'est son plan cul régulier. Je l'ai envoyé bouler tout à l'heure, elle a pas aimé, mais je m'en tape.

Le repas était assez cool. Glenn était un bout en train et Charles riait à en perdre haleine. Son coloc finit par nous laisser pour aller dormir un peu et Charles m'annonça qu'il avait un devoir à terminer, tout gêné.

-Pas de souci, je vais appeler mon père pour avoir une heure de retour et Ray. Fais comme si j'étais pas là !

-Si tu continues à te trémousser devant moi, je vais avoir du mal à faire abstraction de toi, je pense.

J'attrapai son sweat posé sur sa chaise et je l'enfilai avant d'aller sur le balcon. Il n'y avait pas un chat sur le campus, c'était assez étrange. Mon père m'annonça qu'il voulait que je sois rentrée pour 17h, ça me laissait peu de temps avec Charles. Quand il l'apprit, il m'entraina par le bras et m'emmena en voiture pour aller dans un endroit un peu éloigné du campus. Il faisait beau et froid. Il s'arrêta près d'une petite prairie.

-J'ai quelque chose à te demander, Sarah.

-Je t'écoute Chuck.

-Tu envisagerais de venir à Princeton ?

-Je vais postuler oui. Je veux bien que tu déposes mon dossier demain matin d'ailleurs. C'est demain le dernier délai et je l'ai emmené avec moi.

-Je peux te donner le fond de ma pensée ?

-Oui, bien sûr ! m'exclamai-je en riant.

-Ne viens pas dans ma fac. Tu veux devenir un médecin et je suis sûr que tu en seras un excellent, peut-être meilleur que ton père, mais ma fac n'a pas le meilleur programme en médecine du pays. Harvard l'a. Et puis, je suis venu à Princeton pour étudier et si tu viens à la fac aussi, tu es là pour étudier aussi. Toi et moi... on serait tout le temps collé l'un avec l'autre.

-Tu crois ça toi ? souris-je. Pourquoi je serai toujours collée à toi alors qu'il y a pleins de beaux mecs sur le campus.

-Parce que si tu viens ici, tu sais qu'on sera officiellement ensemble.

-Je le sais ?

Je jouais un peu avec lui, mais j'étais terrifiée parce qu'il était en train de me dire. Il m'imaginait comme sa petite amie ?

-Je ne pense pas que tu sois du genre à avoir plusieurs mecs en même temps et je suis certain que mon corps musclé de franco-américain finirait par te manquer.

J'éclatai de rire en même temps que lui et je lui demandai de relever la capote de sa voiture pour que je puisse faire une photo depuis ma place. Je réajustai mon écharpe pour cacher mon nez, il était glacé.

-Peut-être que j'aime ça, avoir plusieurs mecs en même temps. Don't call my naaaame, don't call my name Alejandro, I'm not your babe, I'm note your babe Fernaaando. Il n'y a pas de routine comme ça.

Il m'ébouriffa les cheveux et me laissa prendre ma photo. Je vis un flash sur mon côté gauche et je me rabattais dans mon siège.

-Chuck.. je viens de voir un flash.

-Rattache-toi, m'ordonna-t-il.

La voiture nous protégea de nouveau et il roula à vive allure, peut-être même un peu trop vite. Je voyais bien la moto qui nous suivait, mais la détermination dans les yeux de Charles m'apprit qu'il en fallait plus pour le déstabiliser. Il prit un virage en accélérant et fit un total demi-tour. Il attrapa une couverture à l'arrière de sa voiture de sport et me la confia.

-Tu la mets sur ton crâne. Quoi qu'il arrive, tu ne soulèves pas cette couverture. Ils étaient trop loin pour avoir une photo claire de toi, je ne veux pas que ça arrive.

-Qu'est-ce que tu vas faire ?

-Leur parler.

Je posai la couverture bien opaque sur ma tête et je l'entendis sortir de la voiture. Sa portière était toujours ouverte et j'entendis des éclats de voix. J'étais trop curieuse pour rester sans bouger, et je soulevai la couverture. Chuck avait littéralement soulevé un type avec son appareil photo et son collègue essayait de les séparer. Il finit par partir mais quand l'autre brandit son appareil, Chuck fit une chose que je ne pensais pas qu'il était capable de faire. Il lança son poing dans la figure du photographe, attrapa son appareil photo et remonta en voiture.

-Recache toi Sarah, ils ont des smartphones.

Il attrapa la carte mémoire après avoir vérifié les photos à l'intérieur et je rejeta l'appareil par sa fenêtre avant de démarrer.

-Tu peux enlever la couverture, me dit-il après un moment.

Je remarquai qu'il portait des gants en latex. Les avait-il pris lorsque j'avais la couverture sur moi ?

-Il y a du sang sur ta main, Chuck.

-Son nez a fait crac. Je présume que je lui ai pété.

Je devais regarder les gants avec perplexité, puisqu'il ajouta sur un ton humoristique qu'il fallait que les deux gars prouvent que c'était lui.

-Je fais de la poterie, ajouta-t-il encore, y'a un atelier à la fac et ça me canalise quand j'ai un trop plein d'énergie, je protège mes mains avec. Ce n'est pas pour commettre un meurtre, je te rassure.

-Tu viens de frapper un paparrazi pour moi Chuck. Tu vas avoir des problèmes.

-Si peu. J'ai attrapé la carte de presse du gars, regarde. Je vais appeler sa rédaction et leur donner l'exclusivité d'une interview.

J'étais encore un peu sous le choc et voir le sang sur la main gantée de Chuck me perturba grandement. Avant-même de sortir de la voiture, il savait qu'il allait le frapper. Avait-il vraiment cette violence au fond de lui, lui qui paraissait si doux ? Il retira ses gants, les posa près de lui et continua à me parler comme si de rien était, mais l'insouciance était partie.

-Si tu étais harcelée par des journalistes depuis ton enfance, tu comprendrais Sarah.

-La violence ne résout rien du tout.

-Il avait ton visage dans son appareil, Sarah. Il m'a demandé qui était la brunette aux yeux verts hypnotisants et... je ne veux pas que ça t'arrive. Je refuse que des gens campent devant ta porte et devant celle de ta famille. Qu'on recherche tout ce que les McAllister ou les Millers ont pu faire de mal dans leur vie pour les ressortir au grand jour. Cette vie, je l'ai pas choisie, contrairement à Clive, à Ray, à Owen ou Keito. On me l'a imposée depuis ma naissance et même avant ma naissance. J'ai pas tant sur-réagi que ça.

-Ça t'a fait du bien ? De le frapper ? Tu te sens mieux ?

-Vachement oui, avoua-t-il. Mais tu n'as pas oublié Sarah. Nous sommes imparfaits, libres et heureux. C'est toi-même qui l'a dit. J'insiste sur le imparfait.

-J'espère que ça va te passer. Les mecs violents, j'ai assez donné je crois.

-Tu es en train de me comparer à ton dealer là ? me répondit-il un poil irrité.

-Pas seulement non. Je suis entourée de mecs qui pour défendre leur honneur tabassent les autres et trouvent ça normal. Et oui, Wyatt était super violent comme type.

-Okay.

Il arrêta sa voiture et me fixa.

-Je ne frappe les gens d'ordinaire. Je l'avais jamais fait d'ailleurs. Du moins, pas en étant sobre.  Je pourrais te dire que tu m'as fait perdre la tête. Que l'idée de voir ta vie mise à nue, m'a enragé et quelque part c'est vrai, mais pas seulement Sarah. À force de tout faire comme il faut, d'essayer d'atteindre la perfection, on finit par péter un câble, c'est tout. Dans ma famille, on ne doit jamais rien montrer en public pour ne pas alimenter les ragots. J'ai toujours appris ça. Alors j'ai appris à extérioriser d'une autre manière. J'ai pas de toit pour hurler ici, j'ai juste ces routes limites désertiques pour me ressourcer. Pour hurler, pour faire sortir le mal de moi. Ils ont violé mon sanctuaire Sarah. Je pourrais plus aller sur ces routes désormais.

Son hypersensibilité me fit monter les larmes aux yeux et il soupira. Nous retournâmes à sa résidence étudiante sans un mot de plus.

-Je suis désolé.

-Mon père a un punching ball dans son bureau et il le frappe quand ça va pas. Il a dit aux garçons qu'ils pouvaient l'utiliser aussi au lieu de frapper les autres. Tu devrais investir dedans. Ou faire un art martial. Peut-être que ça te ferait du bien. Que ça t'aiderait à te canaliser.

-J'ai l'impression amère d'avoir gâché notre week-end tous les deux.

-C'est pas le cas. Tu m'as tellement manqué que j'aurais pas pu vivre une seule seconde de plus sans te voir.

Je l'embrassai alors que nous étions devant la porte de son appartement. Il l'ouvrit et je vis que son coloc était revenu avec son plan cul régulier si j'en croyais les gémissements qu'on entendait dans l'appartement. Chuck et moi nous nous installâmes l'un contre l'autre sur le canapé et dès qu'il eut allumé la télé, on entendait plus rien. Je devais partir une heure plus tard et je ne voulais pas le quitter. C'était viscéral et je voulais qu'il le sache sans pour autant le mettre mal à l'aise. Je ne savais pas comment lui dire.

-Charles ?

-Oui Sarah ?

Je le scrutai intensément et je me redressai avant de lui prendre la main et de l'emmener dans sa chambre. Je me déshabillai lentement mais sûrement et il fit la même chose avec ses propres habits. Les mots franchirent mes lèvres alors que j'étais allongée sous lui et qu'il m'embrassait passionnément dans le cou.

-J'ai pas envie de te laisser ici et de repartir en Californie. J'ai pas envie que tu sois loin de moi.

Il arrêta tous ses mouvements et me fixa, surpris. Il attrapa mon lobe d'oreille avec ses dents et me murmura quelques secondes plus tard.

-Tu as une place privilégiée dans mon esprit et si tu savais à quel point j'aime te faire l'amour. J'aime tellement voir la confiance que tu as en moi et savoir que je suis le seul en ce moment à pouvoir te procurer ce plaisir si immense.

Il écarta mes cuisses sans avoir une seule résistance de ma part.

-Une partie de moi est à toi et inversement. C'est aussi simple que ça. Je suis toujours avec toi, même quand tu en as pas conscience et je ne suis pas facile à déloger, une fois installé.

-Tu es à moi, finis-je par murmurer alors qu'il m'emmenait doucement mais sûrement au septième ciel.

-Je suis à toi.

Je suis à toi. Ces mots me restèrent en tête, même une fois que j'eus rejoint Ray. Ce dernier me fixa avec un petit sourire en coin.

-Toi, tu t'es bien amusée ce week-end.

-C'était super. Et toi ?

-Je me suis envoyé en l'air. C'était plus que super. Et j'ai participé à un spot contre le harcèlement scolaire, ce qui était encore plus cool. Chuck va bien ?

-Ça va ouais. On a été à une fête, on est parti se promener, c'était vraiment sympa. Par contre, il ne veut pas que j'aille dans sa fac l'an prochain.

-De toute façon, les seuls choix valables sont Harvard et Yale. Tu ne m'as pas dit que les aînés des Evans allaient à Yale ?

J'acquiesçai et nous continuâmes de babiller. Je suis à toi.

-Et sinon... vous êtes ensemble maintenant ?

-De qui tu parles ?

-De Chuck et toi... vous êtes ensemble ?

-Il ne m'a pas demandé. Alors non.

Ray plissa des yeux.

-Et s'il t'avait demandé, tu aurais répondu quoi ?

-Je lui aurais dit : attends que j'ai mon année et que j'habite de ton côté du pays et redemande-le moi. Je veux pas vivre à des milliers de kilomètres de mon petit copain.

Ray passa une main dans ses cheveux et éclata de rire.

-Je le savais que tu en pinçais à mort pour lui. Tu es pas du genre à coucher sans conséquence. Tu t'attaches. Je te préviens tout de suite par contre, je serai le parrain de votre bébé, Sophie pourra être la marraine.

-T'es con ! Je veux pas avoir d'enfants avec Chuck !

-Lui, il adore ça les mômes. Il est gaga de la nièce de Clive. Bon, on l'est tous. Elle est belle comme tout ! Mais il adore les neveux d'Owen et quand on était en France, sa cousine, lui a laissé son bébé, il l'a pas lâché pendant plusieurs heures.

-J'ai 17 ans ! Je ne veux pas d'enfants !

Nous arrivions dans New York et je sus que l'heure du départ était proche. Ray se tourna vers moi alors qu'il était garé devant l'appartement d'Amélia.

-Je ne sais pas si on aura l'occasion de se revoir en vrai avant les vacances alors.. prends soin de toi Sarah. Et si tu une pétasse te veut du mal, arrache lui ses extensions surtout.

-Travaille bien et si tu sors avec Giselle, je veux être la première au courant.

Il me serra dans ses bras et je rejoignis ma famille. Mon père n'était manifestement pas là et je me retrouvais toute seule dans le Grand Penthouse. Je n'en revenais pas d'avoir dit ça à Ray. Mais je savais que c'était la vérité, j'en avais même eu la confirmation pendant mon week-end. Si Chuck me demandait de devenir sa petite amie, je pourrais l'être. Lui et moi étions sur la même longueur d'onde et quand j'étais avec lui, j'avais une sensation d'être à ma place. D'être à la maison. Je suis à toi. J'avais été à deux doigts de lui demander de ne pas coucher avec d'autres filles et de m'attendre, mais je ne l'avais pas fait. Je ne pouvais pas exiger ça de lui. Il ne l'aurait pas accepté d'ailleurs.

La porte de penthouse s'ouvrit et ma famille débarqua en riant. Brian se posa à côté de moi, m'embrassa sur la joue et fronça les sourcils.

-Toi, tu t'es douchée avec un gel douche pour mec.

-Toi tu as récupéré un numéro de téléphone...

-Deux en fait. Je comprends pourquoi tu veux aller à Harvard. C'est sympa comme endroit. Majestueux et grand. J'ai bien fait de postuler là-bas en fin de compte. Et les filles... elles sont mignonnes.

-Je te rappelle que tu as Alex.

-Être en couple ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas apprécier une belle fille à sa juste valeur. Regarde, moi je te trouve très belle, ce n'est pas pour ça que j'ai envie que tu me suces.

-Toujours aussi classe Brian, soupira sa mère en s'asseyant près de nous. Au lieu de dire n'importe quoi, va plutôt aider ton frère à fermer sa valise, j'ai cru comprendre que tu avais une technique infaillible.

Brian nous laissa et ma belle-mère s'approcha de moi.

-Comment va Charles ? Tu t'es bien amusée ?

-C'était vraiment super. Merci beaucoup de m'avoir laissée seule avec lui... enfin... pas tellement Maya, la cousine d'Alex était là avec nous. Et Harvard ? Brian a aimé ?

-Je crois oui ! Il a pu parler avec des étudiants. D'ailleurs, il a vu un membre du groupe de Charles.

-Keito sûrement, Owen était en Irlande aux dernières nouvelles. J'adorerai qu'on soit dans la même fac l'an prochain lui et moi. On pourrait prendre un appartement avec Sophie, ce serait le pied, je trouve..

Je posai une main sur son ventre et je me penchai vers lui.

-Coucou les bébés, à la prochaine écho, je serai là, quoi qu'en dise Papa. J'ai hâte de vous voir. Comme j'ai un peu plus de temps, ça te dirait qu'on commence à faire du shopping pour les bébés toutes les deux ? Je sais que vous allez devoir chercher une maison, mais j'ai vu sur le site de Forever21 des bodies pour jumeaux vraiment craquant et mine de rien ils seront là avant la fin de l'année ! Il faut qu'on se prépare !

-Tu as l'air plus excitée que moi à l'idée d'avoir des enfants à la maison.

-C'est le cas ! Et puis soyons honnêtes, je ne sais rien faire de mes mains. Je peux pas tricoter, je ne peux pas broder, je sais rien faire du tout. Alors... je veux au moins aider à choisir leurs habits de mini-humains.

-Sarah...

Je souris à Mary et je l'embrassai tendrement sur les joues. Je me levai pour me resservir une tasse de thé et je passai sur la terrasse. Cette ville était belle et je n'avais que de bons souvenirs ici. J'avais hâte de commencer ma vie dans cette partie du pays. J'en parlais longuement avec mon père en revenant à la maison. Nous étions assis l'un avec l'autre dans l'avion et il m'écoutait parler sans m'interrompre.

-Tu as grandi, c'est bien. Mais je veux que tu profites à fond de tes derniers mois de lycée. Tu as créé une sororité, éclate-toi. Fais des choses de dingue et va faire le vol en apesanteur avec Sophie ! Je ne veux pas que tu aies des regrets. Ta dernière année a été difficile durant ses premiers mois, alors... profite des derniers pour faire toutes les choses que tu aurais dû faire depuis longtemps. Dans quelques mois tu seras majeure Sarah, dans quelques mois, tu seras diplômée et tu commenceras une autre vie. Profite de celle-ci d'accord. Sois une ado normale, pas une ado qui a échappé à un massacre. Okay? tu veux bien faire ça pour moi ?

-Je veux bien. Ça veut dire que j'ai le droit d'aller à toutes les fêtes que je veux, et de boire comme un trou ?

-On exagère pas. Je ne veux pas que tu deviennes alcoolique. Mais je veux juste que tu sois heureuse, que tu t'extraies de ta peur et que tu prennes un nouveau départ. Ne cherche pas la perfection à tout prix, fais juste ce qu'il faut pour être heureuse.

-Imparfaite, libre et heureuse ?

-Depuis quand tu lis du Christophe André ?

-Je ne sais pas de quoi tu parles mais c'est notre leitmotiv à Charles et moi.

-Vous avez raison.

Il m'embrassa sur le front et quelques heures plus tard, alors que nous venions de récupérer nos bagages, je vis un panneau avec le nom de nos familles. Je vis Paul et Sophie et ma meilleure amie me sauta au cou.

-On est venu avec la voiture de mon père et la vôtre. Mes parents sont chez vous, ma mère a absolument insisté pour vous cuisiner un plat pour ce soir, lança Paul en levant les yeux au ciel.

-C'est vraiment gentil de sa part, sourit Mary.

Paul monta avec Brian et mon père tandis que les deux autres montèrent avec nous. Tom s'assoupit durant le trajet et nous pûmes bavasser tranquillement. En rentrant à la maison, je sentis la fatigue me prendre et l'odeur du repas me chatouilla les narines. J'embrassai Line et Benjamin et mon père les invita à rester pour partager le repas qu'elle avait préparé.

-Non non, on a déjà mangé tous les quatre. On va vous laisser. On déjeune ensemble si tu veux demain Mary ?

-Volontiers.

Nous mangeâmes avec appétit et nous partîmes nous coucher. J'avais un message de Chuck, vocal.

« Salut Sarah, je pense que tu dois être chez toi à l'heure qu'il est. Je voulais juste te dire de prendre soin de toi pendant ces quelques semaines ou mois où on ne sera pas ensemble. Tu es juste parfaite comme tu es et je te remercie d'être venue, de m'avoir rappelé ce que ça fait d'être moi. J'aime la personne que je suis en ta compagnie, et je vais faire un effort pour l'être dans ma vie de tous les jours. J'ai pensé à cette strophe d'un poème d'Amiel et ça correspondait assez à ce que je pensais.

« Le jour, tout éveillé, je songe ; et, dans la nuit,

Comme un feu follet qui se lève,

Cette image, la tienne, apparaît, et me suit

Au plus profond de mon âme et de mon rêve. »

C'est niais je le sais, mais je devais absolument te les faire connaitre. Je vais te laisser, je dois vraiment dormir. Bises. »

Je réécoutais plusieurs fois son message jusqu'à ce que mes paupières se ferment, ivre du bonheur de l'entendre me parler...

***

Prochainement...

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