Em' la rebelle
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Je me réveillai au matin du mercredi dans un état un peu pitoyable, je devais bien l'avouer. J'avais rejoint tous les soirs Wyatt et je devais bien admettre que ce rythme effréné de lycée, de tournage et fête jusqu'au petit matin commençait à me fatiguer réellement. J'étais en train d'entrainer mon foie à mes futures beuveries étudiantes. Je n'avais pas encore eu de nouvelles de Chuck, mais je continuai à lui envoyer des petites vidéos et des photos. J'en avais fait une dans un de mes endroits favoris à Los Angeles. J'entendis un grognement près de moi et je me rappelai que j'avais dormi chez Wyatt. Je me tournai vers lui. Il était nu comme un ver et faisait visiblement un rêve érotique. Je l'embrassai dans le cou en glissant une main sur son corps.
-T'es une accro au sexe Em'.
-Tu étais pas contre ce matin quand on est rentré..
Il se redressa et posa ses lèvres sur ma fesse gauche.
-J'adore tes fesses.
Il les mordilla et ça me fit assez rire.
-Il est 6h. Il faut que je te ramène chez toi.
-T'inquiète, mon père est de nuit. Il ne rentrera pas avant deux bonnes heures et j'ai apporté mon uniforme hier.
-Emeraude la rebelle.
-C'est exactement ça.
Il me donna une petite claque sur la fesse et se leva. Il attrapa un sachet dans sa table de nuit pendant que j'allais me faire un café dans sa petite cuisine. Je croisai son colocataire moitié à poil en train de se gratter l'entrejambe.
-Encore là toi ? Je vais finir par te faire payer un loyer.
-Si je paye un loyer, va falloir que tu te mettes à décrasser cet endroit.
Il rit, se gratta la tête et me servit du café dans une tasse à la propreté douteuse, mais comme elle appartenait à Wyatt, je bus dedans avec plaisir. Mon mec arriva et but une gorgée de café. Il était vraiment très pâle. Il ouvrit la fenêtre de la cuisine qui donnait sur l'issue de secours et je vis de la fumée sortir de sa bouche.
-Quel temps de merde putain. Tu as cours de quoi aujourd'hui ?
-Je commence par histoire pendant deux heures, ensuite, j'ai littérature anglaise.
-Ça fait très matière de lycée.
-Je suis au lycée, avouai-je à son colocataire.
Son coloc cracha son café par les trous de nez et Wyatt lui tapa dans le dos avant de lui passer son joint. Il tira dessus une longue bouffée.
-Tu les prends au berceau, mec.
-Tu veux que je te montre mes seins pour te prouver que je suis pas une enfant ? rétorquai-je en finissant mon café et en attrapant une pomme.
-Non, c'est bon, j'ai déjà eu une idée de tes performances vocales à 4h du matin. D'ailleurs si vous pouviez éviter de baiser la porte ouverte... vous me rappelez désespérément que je suis célibataire et que j'ai des douleurs au poignet.
-Dit le mec qui s'est fait un plan cul dans le salon la semaine dernière.
Ils s'appréciaient vraiment ces deux-là et je les écoutai se chamailler avec plaisir. Wyatt finit par me regarder.
-Tu sais Em', la prochaine fois, prends un de mes T-shirt propre pour trainer dedans, j'aurais moins honte. Ou alors tu préfères que je te fasse de la place pour que tu ramènes une nuisette ?
-Tu veux me faire de la place dans ta commode ? C'est d'un cute, mais ça ressemble beaucoup à un engagement, non ?
-Libérer de la place pour qu'une meuf mette une culotte, c'est juste libérer de la place pour qu'elle mette une culotte. Même si ceci dit, je préfère quand tu en portes pas.
-Je suis sûr que les ados en rut de mon lycée vont adorer aussi si je venais à tomber dans les couloirs.
-Personne ne touche à Emeraude. Personne.
Il m'attrapa assez durement et écrasa sa bouche contre la mienne. Je devais encore avoir à moitié une gueule de bois. J'attrapai son joint et je laissai un moment de pur félicité m'envahir. Je me mis à tousser comme une folle mais je commençai à plutôt apprécier cette sensation grasse en bouche. La fumée était un coupe faim assez efficace en plus. Après une nuit avec Wyatt et ses amis à danser comme si le monde était à mes pieds, je n'avais jamais faim le matin.
-Tu sais que tu es sexy comme ça ?
-Au pitié, allez dans votre chambre.
Wyatt m'attrapa par les cuisses et me ramena vers son lit. J'aimais bien m'amuser avec lui. On finissait toujours par rire après une partie de jambes en l'air.
-Je pourrais ne plus jamais me laver pour avoir ton odeur avec moi Emeraude.
-Tu vas puer et je pourrais plus jamais t'approcher. J'aime l'hygiène un minimum.
-La prochaine fois qu'on baisera, je prendrai une douche avant alors. Tu es en retard. Je t'emmènerai au lycée cette fois. Tu prendras pas un taxi, tu vas te ruiner.
-Sans vouloir te vexer, j'ai suffisamment de thune pour me payer un taxi, mais je sais que tu veux passer plus de temps avec moi mais tu veux pas l'avouer. Je vais prendre une douche rapide et on file.
La seule chose qui m'énervait c'était que je n'avais pas de sous-vêtements propres. Alors que j'étais en train de m'habiller j'eus une idée et j'appelai immédiatement mon quasi-frère.
-Brian, mon petit chat, tu sais que je t'adore ?
-Sarah ? Je rêve où tu m'appelles ?
-Je suis pas à la maison en fait, et j'aimerai bien que tu m'apportes des sous-vêtements propres... Ma parure bleue, ce serait top, mais si tu la trouves pas, la rose. Mais si tu pouvais assortir...
-Tu es où ?
-Avec mon mec.
-Tu. As. Un. Mec. Ah.
Il venait de bugger, je le savais.
-Alors ? Qu'est-ce que tu dois me ramener au lycée ?
-Bleu ou rose. Par contre, ce sera pas avant 9h, j'ai pas cours. Je déposerai ça dans ton casier.
-T'es un amour.
-Hum. C'est qui ton mec ?
-Je le présenterai, promis. Merci bro.
Il raccrocha et je fixai mon reflet. J'avais pris un peu de fond de teint, moi qui n'en mettait jamais, mais je devais cacher mes cernes. J'avais l'impression d'avoir de petits yeux et les petites techniques glanées par Mary et son équipe me permit d'agrandir un peu mes yeux. J'étais pas mal, peut-être un peu pâle mais le sexe me donnait un éclat particulier et je me trouvais assez sexy. J'attrapai un rouge à lèvres vert foncé acheté le week-end d'avant et je retrouvai Wyatt dans le salon. Il m'observa et m'attrapa pour m'embrasser. Il n'y avait aucun transfert sur son visage.
-Tu es magnifique. On se voit toujours ce soir ?
-Oui bien sûr. On y va ?
Il m'emmena en moto et fila sur l'autoroute. Je m'attachais à lui, je ne devais pas le faire, mais il était drôle, il était gentil et il était d'une impertinence folle due à des années d'indépendance. Son caractère était affirmé et moi qui étais si changeante, je trouvais ça super bien. J'avais l'impression d'avoir un guide spirituel sur une autre voie que celle qu'on m'avait tracé depuis l'enfance. Je découvrais une partie de moi que j'appréciais beaucoup. J'étais la fille fun et cool que Brian voulait que je sois l'année d'avant. J'avais l'impression que la dépression, la douleur, tout ça était effacé à chaque bouffée de liberté que je goûtais. Wyatt me déposa devant le lycée et il m'embrassa avant de repartir. Je me tournai et je vis Chris avec Alexandra. La veille, elle m'avait attrapé par le bras dans le couloir.
-S'il-te-plaît. Dis à Paul d'arrêter ce qu'il est en train de faire. Il refuse de m'écouter.
Je m'étais dégagée et j'avais continué ma route. Alexandra avait fini par prendre sa défense.
-Écoute, elle a compris. Mais Paul est en train de couper toutes ses relations d'elle. Je ne suis pas dans sa tête, mais je sais qu'elle a compris le mal qu'elle t'a fait. N'agis pas comme ça, Sarah. Je crois que tu vaux mieux que ça. Raisonne Paul. Tu es la seule à pouvoir le faire.
J'avais envoyé un SMS : « Baisse la pression ». Et je voyais bien qu'une fille lui parlait désormais. J'avais ruiné la reine du lycée et je voyais que les gens me fixaient. J'aurais pu prendre le pouvoir, je le savais. J'aurais eu le soutien de Paul et de certaines cheerleaders ravies de voir cette connasse tomber de son piédestal. Mais je m'en moquais. Wyatt m'avait fait comprendre qu'il y avait un autre chemin qui méritait mon attention. Celui de mon propre bonheur et de l'assouvissement de mes propres envies : danse, sexe, alcool, un petit joint de temps en temps. Je pouvais faire ce que je voulais, quand je le voulais. Pour ça, il me suffisait juste de passer par ma fenêtre le soir, d'être Em. Sophie arriva vers moi et tira la tête.
-Il faut que tu arrêtes Sarah.
-De ?
-De faire la fête, regarde ta tête ! Tu ressembles à rien, je me fais du souci pour toi. Vraiment.
-Tu sais quoi ? Ce soir, je viens te chercher, tu testeras le goût de l'indépendance et tu adoreras.
-J'ai pas envie.
-Demain on commence à 10h20.
-J'ai pas envie Sarah.
-Alors arrête de critiquer quelque chose que tu ne connais pas, reste comme tu es, mais ne viens pas me dire quoi faire de ma vie.
-T'es pathétique parfois ma vieille. Mais d'accord. J'essaierai une fois d'être toi. Une seule et unique fois.
-Je t'aime ma Sophie.
-N'oublie pas qu'on finit le tournage ce soir. Tu seras opérationnelle pour la danse de groupe dans le Club ?
-Oui. Ce sera pas aussi amusant qu'hier avec Brian par contre.
-Je t'en veux encore d'avoir refusé que je vienne pour regarder ta danse avec Brian.
-Je veux que tu aies une surprise. J'ai pas tout vu de tes tournages non plus pour avoir une surprise !
J'avais adoré ça et j'en gardai un souvenir assez grand. Il ne regardait que moi. J'avais réussi l'exploit de le captiver. Et je savais que Tara aussi l'avait été. Elle en avait eu les larmes aux yeux presque. Elle m'avait dit que c'était ça qu'elle voulait; Même Alexandra qui était présente pour jouer une des pouffes de mon petit-ami avait été bluffée. Elle m'avait même dit que j'aurais dû devenir une cheerleader parce que j'en avais le charisme.
-J'ai hâte de te voir. Je suis sûre que tu étais magnifique et que la vraie Sarah est sortie. Celle qui est un canon qui s'assume.
Je l'embrassai et nous allâmes en cours. Je passai mes deux premières heures à dormir mais je voulais être opérationnelle pour le cours de littérature. M. Delaware fixa mes lèvres vertes et je souris. Il me fit un clin d'œil et je participai en cours. Le midi j'étais vraiment crevée et je filai dans mon jardin pour une sieste. Je fus réveillée par Tara avec Jer.
-Dites-moi que vous allez pas baiser ! lâchai-je alors qu'ils ne m'avaient pas vu.
-Sarah ! Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je dors. Enfin, je dormais. Vous pouvez aller vous envoyer en l'air ailleurs ?
-On était là pour regarder les plantes, Sarah, me répondit son copain.
-Je peux te poser une question ? Y'a une rumeur qui dit que tu es vierge. C'est vrai ou pas ?
-Oui. Et j'en ai pas honte, rosit-il.
Je lui fis une œillade et je sortis du jardin, mes écouteurs sur les oreilles. J'écoutai Maroon 5 à fond et j'allais prendre un paquet de chips dans le distributeur. Je me tournai et je vis Fred.
-Salut beau gosse.
-Salut ! Tu n'aurais pas vu Brian ? Je le cherche et... je l'ai pas vu du tout.
Brian. Sous-vêtement. Je secouai la tête et je filai à mon casier pour prendre mes affaires. Je me changeai dans les toilettes et je me sentais un peu plus propre. Je sortis avec ma petite culotte en main et je vis Brian.
-Qu'est-ce que tu fous là ?
-J'étais avec Alex.
-Ah. Aaaaaaaaah. Coquinou. Merci pour mes fringues. Tu m'as sauvé la vie.
-Tu as l'air différente.
-Je suis propre. Fred te cherche et...
La surveillante principale entra et je me passai de l'eau sur le visage.
-Merci de m'avoir accompagné, mais tu aurais pas dû me tenir les cheveux comme ça.
-Miller ! Qu'est-ce que vous faites là ?
-Sarah s'est mise à vomir et je lui ai tenu les cheveux.
J'étais très pâle sans fond de teint et j'en avais retiré une partie en me mettant de l'eau sur le visage. Elle ne fit plus de remarque à Brian. Je m'approchai de lui, une fois que je fus certaine d'être seule et je m'assis sur le rebord des lavabos.
-Tu as l'air bizarre. Qu'est-ce que tu as ?
-Je viens de m'envoyer en l'air.
-C'est pas ça. Tu me caches un truc. Brian. On se dit tout toi et moi.
-Tu as un mec, tu me l'avais pas dit, je vois pas pourquoi je te dirai tout sur moi.
-Ne sois pas jaloux Brian. Je suis juste ta fausse petite-amie. Et ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais, tu me crois, pas vrai ?
Je l'embrassai près de la lèvre et je sortis des toilettes d'un pas rapide pour remettre mes vêtements sales dans mon casier. J'avais hâte d'être à la dernière scène de tournage. Nous avions travaillé comme des fous et j'avais besoin de vacances. Candice nous attendait déjà dans le nightclub. Elle connaissait aussi le propriétaire qui était un vieil ami du lycée. Je n'étais plus complexée par mon corps et rien que pour ça, je louais Tara. J'avais vu les vidéos, j'avais vu la puissance qui s'en dégageait, j'avais vu l'effet qu'il avait sur Brian ou encore sur Wyatt quand mes mains le parcouraient. Une fille libérée. Voilà ce que j'étais devenue et voilà ce que je voulais être à l'avenir. Une fille libérée de ses craintes et qui n'en avait que faire des pensées des autres. J'étais en train de le devenir même et cette force que j'avais en moi depuis si longtemps sortait de sa cachette. Nous nous étions entrainées sur la pole dance et Candice avait beaucoup ri. Nous étions nulles de chez nulle, aussi elle avait adapté pour nous faire des choses faciles. Elle avait fait des prises avec Tara seule pour les figures les plus complexes. Natalia était venue aussi pour participer. En réalité, notre clip la sortait de sa routine et je trouvais ça cool qu'elle s'y implique. Tara lui avait promis une avant-première. Candice et Natalia étaient nos clones adultes.
-Okay, on répète une dernière fois les filles en musique avant que Brian arrive pour nous filmer.
Quand ce dernier arriva, nous étions allongées sur le sol en train de décompresser. Nous recommençâmes une fois devant lui pour qu'il nous montre nos erreurs. Au bout de deux heures, il cria « coupez » et je m'effondrai. Il fallait que je dorme. J'avais mal partout mais c'était la dernière prise. La der des der. Tara remercia Candice avec effusion pendant que je me dirigeai vers Brian qui déjà vérifiait la prise.
-Tu as un don avec une caméra. J'ai presque l'air potable là-dessus.
-Tu dis ça pour que je te dise que tu es bonne.
-Absolument et ça marche en plus. Mais en vrai Brian. Tu es doué et je suis fière de toi. Comme du coup c'est la fin de notre collaboration devant la caméra, je voulais te dire que tu embrasses super bien et merci, merci de ne pas avoir abusé de moi. Je dis pas que tu es un délinquant sexuel mais je sais que parfois, la promiscuité comme ça... on aurait pu déraper plusieurs fois. Moi, j'aurais pu déraper et tu ne m'as pas laissé faire alors merci pour tout Brian. Et si je pouvais, là tout de suite, je t'embrasserai une dernière fois pour mettre fin à tout ça, mais j'ai un peu froid, je suis en sous-vêtement. Tu me ramènes à la maison ?
-Oui. Va te rhabiller et je te prends avec moi !
Il faisait assez sombre dans la boîte et quand nous en sortîmes, je vis que le soleil était prêt à se coucher. Candice raccompagna Natalia, Sophie raccompagna Tara avant de passer chez elle. Elle avait l'intention de faire les choses dans les règles et de prévoir notre sortie depuis chez moi. Elle ne voulait pas s'enfuir de chez elle. Je la trouvais très tatillonne mais je ne pouvais pas lui en vouloir, c'était ma meilleure amie.
-Attends une minute Sarah.
Je me tournai et je vis Brian juste derrière moi.
-Que se passe-t-il ?
Il s'approcha de moi et me colla à sa voiture. Il caressa mon visage et s'approcha le plus proche possible de moi.
-Moi aussi, j'ai trouvé ça amusant d'être ton mec pour de faux, murmura-t-il. Mais je crois qu'il est temps de rompre avec toi, même virtuellement.
-Tu brises mon cœur, ricanai-je.
-Avant qu'on ne le fasse officiellement, est-ce que tu as une demande particulière à formuler ?
-Embrasse-moi.. parce que c'est la dernière fois de ta vie que tu pourras en profiter. Embrasse-moi comme si tu allais mourir dans quelques heures et que j'étais la femme de ta v...
Il ne me laissa pas terminer que déjà, il pressait ses lèvres sur les miennes, que déjà, sa langue caressait la mienne et que ses mains froides m'entouraient.
-Tu parles beaucoup trop, susurra-t-il à mon oreille alors qu'il embrassait ma mâchoire.
J'étais compressée entre sa voiture et lui, mais je ne le sentais guère. Je n'arrivais plus à réfléchir alors que Brian accentuait l'intensité de son baiser. Il alternait entre douceur et brutalité. Je glissai mes mains dans ses cheveux et il attrapa mes deux cuisses pour me hisser sur son capot. Je lâchai un soupir de satisfaction et il se détacha de moi légèrement essoufflé.
-Cette fois, c'est moi qui ai gagné. Je crois que c'est le moment non ?
-Juste pour savoir Brian, si je n'étais pas moi et que tu n'étais pas toi.. qu'est-ce que tu ferais là, maintenant ?
-La question ne se pose pas, je crois.
-Allez ! Si je n'étais pas moi, qu'est-ce que tu envisagerais de me faire ?
Il replaça ses mains autour de moi et nous fûmes collés l'un à l'autre.
-Si tu étais une fille lambda, je re-rentrerai dans le club, je te plaquerai contre la porte des toilettes et je te ferai subir un nombre incalculable de tourments jusqu'à ce que tu laisses échapper mon prénom dans l'extase. Et en matière de sexe, je suis un petit diablotin.
-T'es pas crédible avec ton air idiot. On rentre à la maison ?
-Yep yep.
Notre moment était terminé et j'allais retrouver le vrai Brian. D'ailleurs, je n'arrêtai pas de me chamailler avec lui. Il n'avait plus besoin de jouer un rôle et moi non plus. Quand nous arrivâmes à la maison, je vis la voiture d'Eric garée devant. Candice devait être là. Je la voyais d'ailleurs sortir de la maison et rentrer dedans. Elle nous klaxonna et nous rentrâmes à la maison. Natalia et Martin repartaient le lendemain matin, assez tôt. C'était notre dernière soirée avec eux, ma dernière soirée avec mon petit Aaron chéri. Je n'avais plus peur de prendre le bébé dans mes bras et il resta avec moi jusqu'à ce que Sophie arrive. Elle avait l'air un peu stressé et elle balbutia à mon père que nous avions un examen de français le lendemain mais qu'avec la prof qui l'avait dans le collimateur, elle ressentait de l'appréhension. C'était la vérité mais je savais qu'elle avait peur de se faire prendre le soir-même. Wyatt m'appela vers 23h quand tout le monde était couché et je m'habillai. Je pris mes bottes motardes et je lui annonçai que Sophie venait avec nous. « Plus on est de fous, plus on rit ». C'était ce qu'il avait dit. Cela m'avait fait rire et nous passâmes par ma gouttière pour le rejoindre.
-Sophie, tu te souviens de Wyatt ?
-Comment l'oublier.
Il l'embrassa sur la joue et nous passâmes à l'arrière de son véhicule. Je roula jusqu'à Pasadena et nous arrivâmes dans une fête ouverte avec vigile. Il donna son nom et nous entrâmes dans une aire où la musique était si forte qu'elle m'entraina immédiatement. Nous prîmes des bracelets lumineux et je vis que l'air renfrogné de Sophie partait. Elle était contente d'être là. Nous trouvâmes une table et nous nous y assîmes pendant que Wyatt allait chercher des boissons. Il essayait de plaire à Sophie et moi, je lui piquai sa bière. J'avais envie de m'amuser et j'entrainai ma copine sur la piste de danse. Les filles nous fixaient et je sus pourquoi. Nous n'étions pas comme elles. Nous étions les deux seules en jean pour commencer et je voyais que ça déplaisait à certaines. Nous dansâmes comme des folles toutes les deux jusqu'à ce que Wyatt me prenne la main pour me faire danser contre lui. Il avait un look d'enfer mon motard. Je finis près du bar et je demandai un Vesper au barman. C'était une véritable fête comme on en voyait parfois dans les séries. J'en pris deux pour en apporter un à Sophie. Elle était en train de se faire draguer par un mec BCBG. Quand il alluma une cigarette, je vis ma meilleure amie plisser du nez et quand il lui proposa de tirer dessus, je sus que ce n'était pas du tabac. Je pressai le pas, tendit son verre à Sophie.
-Tiens ma chérie.
-Ta... chérie. Oh. Un couple gay.
-Non du tout, répondis-je. C'est juste ma chérie, c'est tout. Je peux ?
J'aspirai pendant un long moment le pétard avant de le passer à ma meilleure amie. Elle refusa poliment et avala son verre d'une traite avant de m'entrainer avec elle quand j'eus fini ma seconde bouffée.
-Tu es folle Sarah. Depuis quand tu te défonces sérieux ?
-Sophie. Relax ma chérie, c'est juste pour rire et un peu de fumée, pas de quoi devenir accro ! Je vais me chercher un verre, j'ai soif, tu veux quoi ?
-Je vais y aller. Je te ramène un coca !
-Oui ! Je pars à la recherche de Wyatt.
Je le trouvais en train de fumer comme à son habitude avec des garçons qui avaient une certaine aisance financière. Ils étaient assis à une table et parlaient vivement, mais cette vivacité s'arrêta au moment où je touchai l'épaule de mon mec. Il me sourit mais je sentis une certaine retenue dans ses propos quand il m'adressa la parole. Il dut comprendre que je n'avais pas apprécié parce qu'il me tira à lui pour m'embrasser.
-Tu nous laisses une petite minute ? Je te rejoins tout de suite.
-Une minute, pas une seconde de plus.
Il me fit un clin d'œil et je quittai le coin du jardin. Je me retournai et je compris qu'il y avait une face sombre chez Wyatt quand je vis une liasse de billet passer de la main du gars avec la chemise rose à celle de mon mec. Je l'attendis au détour de la maison et je le fixai sans comprendre.
-Il me devait de l'argent. Il me l'a rendu et maintenant, on va vraiment faire la fête.
Je l'entourai de mes bras pour l'embrasser et je sortis le rouleau de billets.
-Tu as pas les moyens de payer de la javel pour laver ton appart mais tu as donné 1000 dollars à un gosse ?
-Je le connais depuis le lycée ce gosse. Je lui avais fait un prêt pour qu'il puisse s'installer ici à Los Angeles. Il n'y a que 500$ et il ne m'a jamais oublié. C'est tout. Ne t'inquiète pas pour ça.
-Je m'inquiète pour toi.
-Tu es adorable Em'.
Il m'embrassa et nous retournâmes aux festivités. Je me remis à danser avec Sophie et je me laissai aller encore une fois de manière extatique. J'avais soif de fun mais l'attrait de la fête perdit un peu de son intérêt.. Je voyais bien que Sophie ne s'amusait plus autant que ça et avait envie de partir mais Wyatt était en train de faire une partie de carte, de poker plus exactement. Il y avait énormément d'argent sur la table et je le vis sortir sa petite liasse de billets.
-Tapis. Va me chercher une vodka, s'il-te-plaît, Em', me demanda-t-il sans quitter son adversaire des yeux. Alors ? C'est tout ce que tu peux faire ? lança-t-il avec arrogance au mec en face de lui.
Ce dernier hésita et remit 200 sur la table pour le suivre dans son délire. Il n'y avait plus qu'eux deux à jouer.
-Em' ? Ma vodka ? me rappela-t-il en prenant des cartes supplémentaire.
Je m'éloignai et je vis Sophie en train de parler à une fille près du bar. Je demandai deux shots de vodka que j'avais avant d'apporter une vodka martini à Wyatt. Il l'avala d'un coup. Je vis la main de Wyatt trembler un peu mais son regard... Son regard était implacable. Il voulait laisser transparaitre une certaine anxiété mais je voyais qu'il était réfléchi. D'ailleurs quand il rafla la mise, il eut un sourire désabusé.
-On fait une autre partie ?
-Wyatt ?
-Tu veux jouer ma chérie, peut-être ?
-Non, répondis-je alors qu'il m'entrainait contre lui. J'ai pas assez sur moi pour ça.
-Alors bonhomme on remet ça ? Ou tu as la frousse ?
L'autre mec ne voulait pas perdre la face visiblement.
-Bobby... fit la fille à côté de lui.
-Ta gueule toi. Je t'ai rien demandé, grogna son mec. J'ai de quoi faire.
Il ressortit une liasse de billets et Wyatt le suivit. Je voyais que mon mec était content de plumer un gosse de riches. C'était clair et net et les sommes augmentaient de plus en plus. Je n'y connaissais pas assez de choses pour savoir s'il avait une bonne main ou pas. J'étais stressée mais je trouvais ça exaltant. Pourtant il continuait à miser plus qu'il n'avait sûrement puisqu'il sortit son chéquier et inscrivit une somme. L'autre s'était déjà déchargé de sa montre déjà et je le vis hésiter. Il jeta un coup d'œil à ses potes. Il plongea dans sa poche et sortit de sa poche deux sachets blanc. Je savais ce que c'était et j'en fus tout simplement abasourdie.
-Huit grammes de pure.
-Il te manque une cinquantaine de dollars, bonhomme, continua Wyatt en fixant les sachets.
-Ça les vaut.
-Te fous pas de moi.
-C'est de la pure, répéta-t-il.
-Tu permets que je vérifie ?
Wyatt attrapa le sachet, plongea son doigt en préleva un extrait sur son ongle et la goûta du bout de la langue. Il patienta quelques secondes.
-Tu as 400$. Pas plus. Elle est aussi pure que ta copine, ricana-t-il en regardant la fille sappée comme une pute à côté de lui. Il te manque encore 100$. Mais tu peux abandonner hein. Admets ta défaite.
Le gars se leva et revint avec un autre sachet de cocaïne et des pilules d'ecstasy. Il les mit en jeu et il demanda une carte supplémentaire. La jambe de Wyatt sur laquelle j'étais assise cessa de trembler mais pas ses mains. Son adversaire, Bobby, jubilait véritablement et Wyatt se passa une main dans les cheveux.
-Quinte Flush, siffla son adversaire, et va bien te faire foutre, tocard.
Il attrapa les billets mais la main de Wyatt s'abattit sur lui de manière forte pour un mec qui avait bu. Mon mec abattit ses cartes et le croupier lança un « Quinte Flush royale ».
-C'était un plaisir de jouer avec toi.
Wyatt rassembla de nouveau les billets, déchira son chèque bancaire et ramassa la drogue dans son blouson de cuir. Il nous leva et je vis qu'il voulait partir au plus vite.
-On se rappelle.
-Tu crois que je vais te laisser partir comme ça, trou du cul.
Il m'attrapa par le bras, me tira mais Wyatt arrêta son geste et le plaqua sur la table aussi vite avec une violence assez... excitante.
-Excuse-toi. Tout de suite, aboya Wyatt.
-Désolé.
-J'ai pas entendu.
-Désolé !
-Hey, c'est bon, laisse tomber, fit le garçon qui avait été au lycée avec lui en retenant mon mec par les épaules. C'est un débile. Tu as joué à la loyale, il devait s'en rendre compte. Par contre, je viens de perdre le reste de mon ecstasy. J'aimerai la récupérer, Jeff.
-C'est bien parce que tu es mon pote. Je te fais crédit encore une fois.
Il fit un clin d'œil, lui rendit les pilules et je vis au regard de Sophie qu'elle était horrifiée, mais étrangement je ne l'étais pas. Je trouvais son côté sombre d'un sexy ! Il avait régné à cette table comme un roi. Je l'embrassai avec force et nous prîmes le chemin de la sortie. Il était quatre heures du matin mais je n'avais pas envie de rentrer.
-Tu comptes en faire quoi de la cocaïne... ?
-Tu veux goûter, jolie blonde ? rit Wyatt.
-Non. Certainement pas non.
-Honnêtement, je vais la refiler à mon coloc, dans le milieu du showbiz, ça intéresse des gens. Si ça peut lui permettre d'entrer quelque part, très bien.
-On appelle un Über ?
-Pas question que je laisse ma caisse à Pasadena.
-Tu as bu, mec, continua Sophie.
-Pas plus que ça.
-Tu as goûté de la coke !
-Pas plus que ça. Pas suffisamment pour en ressentir les effets en tout cas.
-Sérieux Sophie mais quelle rabat joie tu fais ! Prends ton Über si tu veux, on te suit en voiture ! Je déconne, Sophie, ajoutai-je en voyant son regard. Je vais conduire. Je suis pas totalement sobre, mais je suis la moins défoncée.
-Ben voyons. Donne-moi tes clefs, Wyatt, répliqua Sophie.
Elle lui arracha le trousseau de clefs des mains et elle prit le volant. Wyatt m'attrapa dans ses bras et je me mis à rire tellement fort qu'un passant se retourna avec sa copine. Il passa par dessus la portière et nous nous écrasâmes sur la banquette arrière en riant. Je m'attachai et je me fourrai dans ses bras.
-Tu as récupéré pas mal de blé...
-5000. J'ai cru que j'allais mourir quand j'ai pris le chéquier.
-Je pensais pas que tu étais du genre à être un mec avec un chéquier. Je te voyais plus comme un mec sans compte en banque.
Il me tendit le chéquier et je vis le nom de sa boîte. Je me mis à rire. Le con. Il aurait pu perdre beaucoup plus.
-Tu sais Emeraude, si on ne vit pas dangereusement maintenant, on ne le fera jamais.
Il attrapa ma lèvre et demanda à Sophie de s'arrêter sur le bas côté de la route alors que nous passions dans une rue pas très loin.
-Il faut que je fasse un truc rapidement. Vous venez ? Vous aurez moins froid.
Sophie allait protester mais comme je suivis Wyatt, elle m'attrapa la main. Elle ne voulait sûrement pas rester seule dehors, en pleine nuit, dans une voiture décapotable. Nous montâmes dans un immeuble jusqu'au dernier étage sans ascenseur. Il frappa trois fois à la porte et entra sans qu'on le convie à entrer. Une fille en culotte et T-shirt lâche arriva devant nous et l'embrassa sur la joue. Elle avait une cigarette en main. Sophie hoqueta.
-Marissa Mariscova ?
-En personne, salua la fille en riant. Entrez ! Je vous en prie.
-C'est une danseuse étoile hyper en vogue, me souffla Sophie alors que nous la suivions.
Il y avait plusieurs personnes, de la musique et de la fumée. Beaucoup de fumée. La fille se mit à parler à Sophie et Wyatt ne m'avait pas lâché la main.
-Tu devais faire quoi ?
-Ça ?
Il m'attira dans la première chambre, m'embrassa sur la porte et me retira mon haut.
-J'en pouvais plus d'attendre. Tu m'excites trop Em'.
Il me poussa sur le lit, retira sa veste, son propre T-shirt et m'embrassa. Son haleine devait être aussi alcoolisée que la mienne et je m'en foutais royalement. Il me déshabilla et se redressa. Il prit son blouson, attrapa un sachet de coke.
-Pour ton coloc hein ?
Il rit de bonne grâce et m'embrassa avec ardeur.
-Je te l'ai dit. Si on ne vit pas dangereusement maintenant, on le fera jamais.
Il posa ses lèvres sur mon téton et il versa un peu de coke sur moi avant de la sniffer. Il ne cessait pas de m'embrasser, de me rendre sensible et quand il me fixa, je vis la grandeur et la folie dans son regard.
-Tu en veux ?
-J'ai peur de devenir accro.
Il me fit lécher son index, il en prit un tout petit peu.
-Avec ça, tu ne risques rien, mais si tu ne veux vraiment pas, je te dirai rien.
Le précieux sésame était à portée de langue, littéralement. Son attrait était... énorme. Pouvais-je tester sans devenir accro ? Wyatt n'était pas accro lui et pourtant, il en avait consommé.
-Non, je me sens pas prête et puis j'ai cours demain, je te rappelle.
-Pas de souci. Tu ne sais pas ce que tu manques, j'ai floué le mec, elle valait beaucoup plus que ce qu'il en a récupéré en misant, rit-il.
Il lécha son index et la seconde d'après, nous étions en route pour une partie de jambes en l'air mémorable. Il avait l'air tellement bien et heureux. La porte s'ouvrit et je vis un couple. Ils gloussèrent et repartirent. Il était.. hargneux, c'était le moins qu'on pouvait dire et je me sentis un peu dériver à cause de la fatigue. Il se repoussa sur le côté et m'embrassa. Il était tard, je le savais mais Wyatt se rhabilla et sortit le temps que je le fasse. Il me renvoya Sophie qui avait les yeux explosés. Elle se laissa tomber sur le lit.
-On va être morte demain en cours.
-C'est ça qui est bon. Pense à tout ce qu'on pourra raconter à nos enfants !
-J'ai rencontré Marissa Mariscova et Liz Anders m'a entrainé. Je peux mourir tranquille.
La porte se rouvrit et Wyatt passa sa tête.
-Je vous ramènerai plus tard, vous n'avez qu'à vous endormir. On se revoit dans deux heures, les chicas.
-Tu vas où ? demandai-je.
-Je vais dans le salon.
Il avait à peine fermé la porte que nous nous endormîmes comme des masses. Le réveil fut rude. Très rude. Nous avions un trajet d'une vingtaine de minutes pas plus, mais nous devions repasser par chez moi. Wyatt nous déposa devant une boulangerie, nous fila de l'argent et repartit en me lâchant un « à ce soir ma belle ». J'achetai des croissants pour tout le monde et nous rentrâmes par la grande porte. Mon père descendait les escaliers.
-Je peux savoir ce que vous faites dehors ?
-On est partie chercher des croissants pour tout le monde, mentis-je. On est même pas lavée ! ajoutai-je en riant.
Je lui tendis le sachet et nous montâmes pour nous laver dans la baignoire de l'étage. Nous étions rentrées à temps et Brian ouvrit la porte de la salle de bain.
-Deux meufs pour le prix d'une. Attendez, j'arrive dans la baignoire, plaisanta-t-il.
Sophie était crevée, je le voyais à ses yeux.
-Par contre, pourquoi vous êtes déjà debout ? Vous commencez à 10h non ?
-Oui, mais on se sentait sale, répondit Sophie. On va chiller dans la chambre de Sarah.
Il attrapa la boîte de lames de rasoir et sortit en nous laissant toutes les deux à nos bulles. La vérité c'est que nous nous endormîmes sur mon lit et que je fus réveillé par une main glacée dans mon cou. Je poussai un hurlement strident et Sophie se réveilla aussi vite. C'était Paul. Ma fenêtre était ouverte et je le tapai.
-T'es con comme pas deux toi !
-Oh ça va. C'est pas la première fois que je le fais et pas la dernière ! J'ai sonné mais personne n'a répondu. Tu as une tête absolument dégueulasse Sarah. Tu as une gueule de bois ou quoi ?
Je le fusillai du regard et il hoqueta.
-Bordel, vous avez toutes les deux des têtes de fêtardes. Vous auriez pu m'inviter !
-J'ai mal au crâne, plus jamais je fais ça, répondit Sophie en se redressant. J'ai les yeux qui me piquent à cause de la fumée de cigarette.
-Et moi j'ai la gorge qui me gratte.
-C'est parce que tu as pris de la marijuana...
-Vous êtes désespérante. Je vais vous faire un petit-déjeuner de warrior et on file en cours tous les trois. Debout les fêtardes.
Quand nous déboulâmes dans la cuisine avec nos uniformes, il nous avait fait des œufs au bacon, du porridge et des tartines de fromage frais. Il avait sorti trois assiettes et avaient même pressé des oranges. Il nous força à finir nos assiettes et nous conduisit en cours. J'avais le sentiment d'être une super héroïne. Sarah le jour et Em' la nuit. J'adorais ça. Nous arrivâmes en cours pile à temps et Tara se tourna vers moi.
-Toi tu t'es envoyée en l'air.
-Exactement et plusieurs fois de suite en plus.
-Je t'envie. Tu as l'air d'avoir fait la fête toute la nuit. Approche ta face de moi.
Elle me colla presque.
-Toi, toi... tu fumes pas que du tabac. Je te savais pas comme ça Sarah McAllister.
-Tu ignores beaucoup de choses à mon sujet Tara Byrd.
-J'aimerai beaucoup apprendre à te connaître plus en avant. Brian vous a expliqué son plan ? Son happening en chant pour les terminales ? Il a demandé à tout le monde de se réunir chez Macy's ce soir. J'ai hâte de voir ça.
-Je sais pas si je pourrais, je sors ce soir.
-Un petit conseil, il faut dormir parfois Sarah. Tu ne devrais pas sortir et te réserver pour demain soir. Tu tiens debout par je ne sais pas quelle raison mais tu vas pas tenir le rythme Sarah. Alors prends soin de toi.
-Okay mam'zelle.
Le cours commença et je ne pus dire ce qu'elle nous fit faire ou dire. J'étais ailleurs. Je n'avais pas faim à midi et quand je vis la tête de Sophie, je m'en voulus de l'avoir entrainé là-dedans. Elle était déconcentrée et se fit reprendre par la prof de français après le déjeuner du midi. Ma meilleure amie lui jeta un regard noir qui n'échappa à personne dans la classe.
-Arrêtez de me regarder comme ça, Harper.
-Arrêtez de me dire quoi faire, répliqua Sophie dans un français parfait.
-Dehors Harper.
-Avec plaisir.
Elle attrapa son sac et se leva. Elle était sur les rotules et toute personne qui la connaissait pouvait le voir. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je pris moi aussi mes affaires et je la suivis.
-Elle est pas bien ! Vous devez être aveugle pour le voir sérieux.
-J'en ai plus qu'assez de votre classe. Vous écopez tous d'une retenue demain soir !
Il y eut des protestations dans la salle et je vis Paul se lever à son tour.
-Puisqu'on est collé qu'on reste ou pas dans votre cours, je vais partir. Qui m'aime me suive.
Il fut le premier à sortir de la salle, avant même que Sophie ne franchisse le seuil. J'eus la surprise de voir que tout le monde avait ramassé ses affaires et que d'un seul élan, nous étions tous sortis de la classe. Pas un seul n'était resté et ce fut tous ensemble que nous nous fîmes chopper par la directrice.
-Je peux savoir...
-Mademoiselle Amory nous a laissé partir plus vite. Elle avait un rendez-vous téléphonique de la plus grande importance, répondit Sophie.
Elle mentait assez bien ma copine et je fus fière d'elle. Non pas pour son mensonge, mais pour son aplomb. Elle était belle comme ça. Elle était forte mais je sus qu'elle allait faire un malaise au moment où je la vis attraper le bras de Paul de manière forte. Elle s'écroula et mon ami la rattrapa et la prit dans ses bras pour l'emmener à l'infirmerie. Cameron était abasourdi et nous les suivîmes. Sophie se réveilla dans les bras de Paul et pendant un instant, je vis qu'elle avait oublié son propre copain. Ce dernier était sur son téléphone et quand il releva les yeux ce moment fut terminé. Sophie n'avait rien mangé au déjeuner et c'était un simple malaise vagal. Rien de plus. Cependant, je me promis de ne plus l'emmener avec moi. Je n'aimais pas la voir aussi faiblarde. Elle n'était plus elle-même du tout.
Mary et Papa avaient décidé de se consacrer une petite soirée en amoureux et je voulais faire la même chose avec Wyatt. Rester tranquille chez lui à manger des chips et à faire des cochonneries sur son canapé. J'allais leur dire que je restais chez Paul ou chez Tara ou chez n'importe qui. Ça n'avait pas d'importance. La seule chose que je voulais c'était me blottir contre lui et l'entendre me parler de ses aspirations, de ses rêves. Je voulais apprendre à le connaître pour éventuellement songer à me laisser aller... à ouvrir mon cœur encore une fois.
Quand j'arrivai au Macy's, Brian avait débuté sa réunion. Il avait réussi à réunir tout le monde et tout le monde était en train de manger une glace en plus. Sophie et moi nous nous frayâmes un chemin alors que tout le monde était sur la terrasse derrière. Il demandait s'il y avait des volontaires et je levai la main.
-Sarah. tu sais même pas de quoi je parle, tu viens d'arriver.
-Si tu es de la partie, je suis de la partie, rétorquai-je. C'est ce qu'on appelle la solidarité. Sérieusement les mecs, et les filles aussi. C'est notre dernière année, si on ne laisse pas un souvenir impérissable maintenant ça n'arrivera plus. Montrons d'une part à Coriscova qu'elle n'a pas le pouvoir et ensuite, montrons à tous les autres un exemple de résistance à l'oppression. Et en plus c'est hyper innocent, on le fait à une récré et on garde un souvenir pour nos futurs gosses et pour les générations à venir. Vous voulez quoi ? Sombrer dans le néant ? Ou vivre dans la lumière ? Du coup je réitère la demande de Lord Miller... Il y a des volontaires ?
Plusieurs mains se levèrent et je tirai ma révérence à Brian. Il était fier de moi, je le voyais dans ses yeux. Il continua à parler tandis que je m'asseyais sur les genoux de Tara. Sophie s'était installée sur la table et elle écoutait Brian. Les terminales avaient gagné le droit de s'amuser et tout le monde était d'accord. Nous restâmes un moment et quand je sortis, je vis la voiture de Wyatt. Il était toujours avec son blouson et sa cigarette roulée mais il s'était changé. Il m'ouvrit les bras et je l'embrassai avec force.
-J'aimerai bien qu'on reste chez toi à chiller devant un film.
-Tout ce que tu veux Emeraude. Je t'embarque maintenant et je te lâche plus d'une se...melle.
Je trouvai son ton bizarre et je me reculai mais il ne me regardait pas. Je plissai des yeux. Il fixait un point par dessus mon épaule. Il se détacha de moi, fit quelques pas et ouvrit les bras.
-Je pensais pas te revoir ici toi !
-Et moi donc !
Je me retournai et je vis avec surprise que Tara serrait fort mon mec contre elle. C'était quoi ce bordel ?
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