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Il y a des matins comme ça où dès le réveil on se sent fatigué. C'est généralement les plus grosses journées bien évidemment.
Je regarda plafond en fesant la liste des choses à faire aujourd'hui.
1- me lever (et poser mes fesses dans mon fauteuil )
2- me traîner jusqu'à la salle de bain pour me préparer
3- trouver des conversations et parler à mes parents
4- attendre Jeff pour mon premier cours de guitare ( mes parents veulent aller visiter le vieux Montréal avec Kévin )
5- (si le 4 n'a pas mené à mon sucide de motivation ) aller voir David et faire ma rééducation puis attendre que mes parents reviennent (je vais peut être leur donner une fausse carte... )
6- aller voir Eclipse pour le leur présenter.
Je me motiva en regardant les photos accrochées au mur. Celle de David et moi à la plage lors de la tournée en Europe me fit sourire. Il faisait tellement chaud que après leur passage sur scène , David a attrapé un sceau de glaçons ayant contenu leurs bouteilles d'eau pour me le reverser dessus. Cela avait fini en bataille d'eau générale sur fond de musique rock.
Je m'habilla le plus simplement possible, un jean et un t shirt blanc. Mes cheveux ne voulais pas se mettre en place et j'abandonna l'idée de réussir à les domestiquer.
Une fois prête je m'avança dans la cuisine le plus discrètement possible. Tous le monde dormait paisiblement à cette heure de la matinée . Je me dirigea vers le jardin où était installé un grand poulailler pour les petites princesses de la maison. L'herbe empêchait mon fauteuil d'avancer... Mince... Le grillage n'était qu'à une trentaine de centimètres ... J'étais sur de pouvoir l'atteindre ! Je me leva délicatement avant de me raccrocher précipitamment au poulailler. Les six cocottes me regardèrent un peu paniquées avant de se rapprocher de moi pour quémander à manger. Je me traîna jusqu'à l'intérieur de leur maisonnette pour récupérer les oeufs du jour. Une fois mon panier remplit je repris mon trajet en sens inverse avec de plus en plus de difficultés. Je me laissa choir dans mon fauteuil quand soudain un bruit dans les buisson me fit sursauter.
- Il y a quelqu'un ?
C'était débile comme question mais j'espérais que quelqu'un me réponde... au lieu de ça, un grognements s'éleva des fourré. Je commença à paniqué, des coyotes rodaient dans les environs et ils n'avaient aucune pitié. C'était des pros de la chasse en embuscade, l'un attirait la proie tandis que les autres l'encerclait. Des fermiers ont même assuré les avoir entendu pousser des jappement ressemblant à des miaulement ou encore à jouer comme des chiens. Je fus comme paralysé par la peur. Soudain la porte vitrée s'ouvrit dans mon dos et j'entendis quelque chose déguerpir dans la forêt derrière le poulailler. Ma mère m'appela depuis la maison, et après un dernier regard vers le buisson je la rejoignit.
- Bonjour maman, bien dormi ?
- Oui et toi ? Qu'es que tu fesais devant ce buisson ?
- Rien, mentis je. Je réfléchissais.
- A qu'elle heure vient nous chercher Kévin ? demanda ma mère. Il faut que je réveil ton père, le voyage l'a épuisé. Et toi ma puce , ça va ?
- Oui, je vais bien ne t'en fais pas.
- Qu'es que tu vas faire aujourd'hui sans nous ?
- Je dois me remettre dans mes cours pour essayer de rattraper mon retard... et après j'ai ma séance de rééducation.
- C'est un programme chargé, dit ma mère en me caressant la joue.
- Tu veux quelques chose de chaud ? Il y a du café mais c'est un truc à dissoudre, comme du chocolat... on ne boit pas de café normalement. Sinon il y a du thé ou du lait de soja ou d'amande. Et avec ça, des biscuits de céréales et de la pâte à tartiner maison.
- Je vais prendre un café, tu as du beurre ?
- Mince, j'ai totalement oublié d'en acheter...
- C'est pas grave on en prendra en ville, tu connais ton père, il lui faut un peu de graisse animale pour survivre.
- Vous vous moquez de moi ? Intervint mon père en arrivant dans la cuisine. Merci pour le café.
Il prit le café de ma mère qui s'en fit un autre. Je pris un biscuit et un peu de lait de soja. Je retrouva un peu de ma vie en France avec ce petit déjeuner en famille.
On toqua à la porte, mince, si c'est Jeff pour mon cours de guitare il est en avance... J'ouvris pour voir Jeff deux guitares acoustiques dans les mains.
- Jeff ! Dis je surprise. Tu es là tôt ! Entre je t'en prie.
Il salua mes parents au moment où Kévin toqua à son tour à la porte. Mes parents partirent avec lui et je resta avec Jeff.
- Prête pour ta première leçon ? Demanda t il.
- Totalement ! On se pose dans le salon ?
Il aquiesa et me tendit une guitare. Elle paraissait immence sur mes genoux. Il rit en me voyant la prendre de travers. Il l'a remis en place et le donna les premières instructions.
Après près de trois heures, des crampes aux doigts et un mal de tête immense je ne pensais qu'à une chose : ne pas oublier de me mettre une baffe pour cette idée totalement delirente.
- Tu t'en es pas mal sorti pour une première fois ! Me dit Jeff avec un grand sourire.
- Tu rigole j'espère ? On dirait qu'à chaque note un chat était étranglé !
Il éclata de rire.
- Mais non , avec un peu de pratique ça ira mieux tu verra ! Je te laisse ma guitare, tu pourras t'entraîner comme ça, dit il en déposant l'autre guitare dans son étui. Je te dépose à l'hôpital ?
- Je veux bien, merci.
A chaque arrivée à l'hôpital j'avais un petit rituel devenu indispensable. J'arrivais, je prenais l'un de ses thé horrible à la machine puis je garais mon fauteuil dans le parc, près d'un grand chêne. Je restais là, à boire mon thé et à regarder les gens dans se lieu où tant de choses se passent... des vie naissent, d'autres quittent se monde , il y a à la fois des rire , des larmes et des silence... c'est dans ses moments que je reprend mon carnet, au fil des jours il se remplit de dessins et de textes... peut être un jour prendront ils vie sous des aires de guitares, qui sait ?
L'heure de mon cour de rééducation approchait. Je me décida à rejoindre le bon bâtiment et à commencer la traversée des longs corridors blancs sans vie. J'entra dans la salle où les personnes de mon groupe étaient déjà rassemblées.
- Bonjour à tous, dit une femme brune de taille moyenne , aujourd'hui sera une séance particulière. Elle ne durera que 25 min par personne. Je suis Rebecca et je suis psychologue.
Je commença à reculer le plus discrètement possible. Pas question de déballer ma vie à cette femme !
- Je vais vous prendre par ordre alphabétique en prenant vos prénoms. En attendant, des ateliers ont été mis en place dans la salle et je vous invite à les découvrir.
Genial... J'étais la dernière. Erine, une jeune femme de mon groupe bloqua la roue de mon fauteuil.
- T'enfuis pas , me dit elle. De toute façon on est bien obligé de passer par là...
- Mouais mais j'aimerais bien y échapper quand même...
Elle me sourit et poussa mon fauteuil vers les tables dispatchées dans la pièce. Plus le temps s'écoulait plus j'étais seule dans la salle. Je jouais par ennuis avec les dés du jeu "actions ou vérité " quand mon tour arriva.
- Alors, comment allez vous ?
- Heu, bien , répondis je un peu sur la défensive.
- On va faire un petit jeu pour apprendre à se connaître, c'est d'accord ? Je vais vous lancer cette balle , des questions sont notés dessus et on y répondra chacune notre tours ok ?
- On peut se tutoyer non ?
- Bien sûr !
Elle me lança la balle.
- Ton plat préféré ? Heu... Les rouleau de primptemps d'un petit restaurant chinois de Montréal , dis je avec l'eau à la bouche en commençant à me détendre, si les questions sont comme ça tous le long c'est parfait.
- Moi je dirais... Les spaghetti bolognaise !
Je lui rendit la balle. La question suivante était quels pays à tu visité ?
- Mise à part les États Unis , je ne suis jamais allé nul par ailleurs qu'au Canada .
- Je viens de France et j'ai visité l'Europe entière, les larmes me brûlairent les yeux. Et un peu le Canada.
Je rattrapa la balle de justesse pour lire la question qui me fit craquer : d'écrire en un seul mot la personne ou la chose à laquelle tu tient le plus au monde.
- Heu... Une goutte coula le long de ma joue . Je dirais "immuable"...
- Je peu te demander qui est cette personne ou cette objet ?
J'hésita un instant.
- C'est mon petit ami...
C'était maintenant une vraie rivière qui se déversait sur mon visage. Une main se posa sur mon épaule et je sursauta. David était entré dans la pièce. Je n'avais même pas entendu ses béquilles sur le carrelage.
- On parle de moi là ? Dit il ému mais avec l'envie de faire sécher l'eau sur mes joues. Je peux me joindre à vous deux ?
Je lui lança le ballon.
- Lit au lieu de dire des âneries, et assis toi.
- Plus grande qualité et plus gros défaut? Hem... en qualité : ma mega cool attitude et mon look sublimisime !
Je rit avant d'ajouter :
- Et en défaut manque de modestie ?
- J'allais plutôt dire "pas du matin" mais si tu insiste...
- Bon, la séance est terminée. Dit calmement la psychologue. Merci de nous avoir rejoint monsieur.
- Merci à vous docteur, répondis David en lui serrant la main.
Une fois de retour dans la chambre de David celui ci s'installa dans le lit, épuisé par sa ballade. Je m'installa avec un peu de peine contre lui avant de m'endormir dans ses bras.
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Ptv de David
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Marion c'était endormi contre moi. Près d'elle elle avait laissé son carnet de croquis. Je l'ouvri pour découvrir de vrais chefs d'oeuvres. Le même cheval était dessiné sous toutes les coutures et dans toutes les positions. Plus loin, c'est moi qu'elle avait croqué avec son crayon. C'était magnifique. Je tomba finalement sur un texte qui me mit les larmes aux yeux.
"There's no one here but I can feel you around . I want to hear but you're not making a sound. I'm all alone and there's nothing to do so I...
Never been here this just won't be the same. Take something from me maybe I'll miss it again. I'm all alone and there's nothing to do so I...
Tell me, tell me what do I see ?
Tell me, tell me one more time
Tell me what do I see ?
I've been sleeping for a long time and I don't know when I'll wake up. Shake me, pinch me again. Cuz I'm not worried anymore.
I've been sleeping for a long time and I don't know when i'll wake up. Shake me, pinch me again.
They came for me so I sit down on the floor. It's getting cold but I won't open the door. I'm all alone and there's nothing to do so I...
There's nothing more in here so I'm letting go. I can't believe I'm never gonna know. I'm all alone and there's nothing to do so I...
Tell me, tell me what do I see ?
Tell me, tell me one more time
Tell me what do I see ?
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