21
Je n'avais pas envie d'ouvrir les yeux... non, j'aurais aimé pouvoir remonter le temps. David était près de moi, je l'observais dormir jusqu'au moment où le réveil sonna. Je vis son visage se contracter puis il râla en éteignant l'alarme. Il se retourna vers moi, l'air triste. Il m'embrassa et parti dans la salle de bain sans un mot. Je me leva à mon tour et alla dans le salon. Kévin dormais. Il n'était que cinq heures du matin après tous... Je prépara du jus d'orange frais et des tartines de confiture. Pas de thé car après quatre mois à survivre notre bouilloire avait abandonné la bataille et personne n'avait eu le courage ni le temps de la remplacer. David arriva dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner quelques minutes après . Toujours sans un mot je m'enferma dans la salle de bain pour me préparer. Devant le miroir je vis mon visage fatigué et terne. Je ne dormais pas depuis des jours et cette nuit avait été particulièrement longue. Je fesais peur à voir. Je fini de m'habiller, une boule grandissant dans mon ventre. Je passa récupérer ma veste en cuir dans la chambre. Les baskets qui logeaient habituellement sous le radiateur avaient disparues ainsi qu'une partie des affaires de mon armoire. Tout était si vide...
On sortis de l'appartement pour rejoindre la magnifique moto de David. Pour la première fois, le ronronnement du moteur ne me fit ressentir aucun frisson. Je me blotti simplement contre le dos de David. J'avais envie qu'on part ensemble loin, très loin de tout.
On arriva à l'aéroport que je commençais à bien connaître. Pierre, Chuck, Seb, Jeff et leurs femmes étaient déjà là , ils discutaient calmement.
David se garera à l'écart de tous le monde.
- Voilà, on y est, dit il.
- Ouais, mes yeux ce remplir de larmes. Tu vas me manquer... tu passera me voir quand tu seras en France ?
Il me pris dans ces bras et murmura un petit "bien sûr". Je me ressaisit et lui donna un coup sur l'épaule.
- T'a intérêt d'écrire des lettres aussi, ça fait toujours plaisir de recevoir une carte !
- Mince, je sais pas écrire et en plus je crois que je n'ai plus de stylo !
Il parti en courant et je tenta se le rattraper. David fit mine de se cacher derrière Seb qui fit une tête paniqué.
- Hey doucement les amoureux ! Dis Pierre. Vous avez mangé quoi au petit dej'?
- Laisse les Pierre, répliqua Lachelle sur un ton qui aurait calmé le plus féroce des lions. Tu es sûr que tu ne peux pas nous rejoindre à Barcelone Marion ?
- Non, je vous l'ai dit, je travaille tous le temps...
- On va être en retard les gars, intervint Chuck. Câlin de groupe ?
On se rassembla et on se serra le plus possible. Ça fesait du bien d'être avec tous ses amis.
L'échéance tant attendu arriva. David se tenait devant la porte d'embarquement. Il me lança un dernier regard avant de partir.
Sur le parking j'observais les avions décoller comme pour espérer le voir une dernière fois. Je me résigna à rentrer chez moi à pied pour m'aérer la tête. Le vent glacial de l'hiver québécois ne me donnait plus le sensation de fraîcheur et de liberté que j'aimais tant. Au contraire, le vent me mordait le visage et me brûlait le nez.
Une fois à la maison je bu le fond de jus de fruits qu'il restait. J'étais vraiment épuisée. En voulant me rendre sur le canapé ma tête commença à tourner et mes pieds à ne plus soutenir mon corps. Quelqu'un me rattrapa et me murmura quelques chose mais seul le début me parut clair : "t'en fais pas Kinder, tous va s'arranger..."
Puis le trou noir, plus rien.
Des ombres hantaient mes rêves, cognant et hurlant dans tous les sens. J'étouffais. Il fallait à tous pris que je me réveille ! Au pris d'un effort immense j'ouvris les yeux en me redressant, m'assommant à moitié à cause d'un plafond trop bas. Mais où j'étais ? Je tira un rideau près de moi et me retrouva dans une allé. J'étais pied nu, en jogging. Je ne me souvenais pas avoir cette tenue avant... Mon dieu que c'était il passé ? Je me leva difficilement, cherchant des appuis dans la casi obscurité. Mes pas étaient hésitants. Je déboucha finalement dans un endroit plus large bordé de canapés. Là, Lachelle buvant tranquillement un thé me regarda paniquée.
- Marion ! Ça va? Me demanda t- elle. Assis toi, tu veux boire quelque chose?
- Lach ' Qu'es que je fais ici ? Et on est où d'abord ?
- Je vais tout t'expliquer mais je t'en supplie ne t'énerve pas...
J'aquiesa un peu perdu.
- Alors voilà... on c'est énormément inquiété pour toi tu sais, on a bien vu que tu étais malheureuse d'être séparée de David et de retourner en France. On a donc cherché un moyen de vous réunir.
- Vous avez fait quoi ?!
- Laisse moi finir s'ilte plaît... France avait noté que tu voulais travailler avec les enfants, elle a trouvé une formation en alternance avec de très bon résultat qui nous a envoyé un dossier d'inscription... et on t'a inscrite... Ça te permet de rester avec nous pour toute la tournée, d'avoir un diplôme, d'être libre tous simplement... Comme on savait que tu ne viendrais jamais on t'a enlever... quoi que ce mot fasse très criminel. On a prévenu Gaston, il nous a dit que t'a place serait toujours disponible, on va verser à Kévin le loyer que tu lui doit pour qu'il garde tes affaires et Joey, on a même prévenu ton école en France pour leur dire que tu ne fera pas parti du cursus.
- VOUS ÊTES MALADE !!!! Lachelle, c'est de la folie ! Comment vous avez pu ! On est où là ?
- A Barcelone. Calme toi, on a fait ça pour toi...
- Je vais prendre l'air... t'en fais pas, je parle espagnol !
Je parti presque en courant. J'étais dans un bus bien sûr ! Une fois descendu je marcha droit devant moi, longeant un grillage. Une fois à l'angle de ce qui ressemblait à un parking je me laissa tomber au sol.
C'était de la folie complète pourtant je me mis à rire. Un rire incontrôlable mais qui fesait du bien. Elles étaient cinglées d'avoir pris ma vie en main mais je leur en était reconnaissante au fond de moi. Elles avaient eu le courage de faire ce que j'avais été incapable de faire. Je devais saisir cette chance de tous recommencer, encore, de m'éloigner un peu plus de mes obligations familiale. J'étais libre maintenant, Lachelle et les autres me l'avaient enfin fait comprendre aujourd'hui.
C'était le début d'une nouvelle vie...
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