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— J'espère que c'est une vaste blague...
— Parle pour toi...
Je soupirais pendant que Seulgi était entrain de sourire grandement au moment d'entrée dans le lycée. 8h pile avait sonné et notre réveil du samedi matin piquait, plus que je ne l'aurais pensé. On a officiellement été collé à la suite de l'incident en cours de physique chimie. À nouveau la prof a montré sa passivité en ne prévenant pas la directrice de nos méfaits, et ça m'arrangeait bien. Avoir une ligne inscrivant que j'ai été collé un samedi sur mon bulletin n'allait pas me tuer, mais une ligne ayant inscrit que j'avais jeté volontairement le verre au sol aurait été plus complexe. J'ai raconté à ma mère que c'était une punition collective après une erreur dangereuse qu'on aurait fait en faisant l'expérience. Si elle apprenait que j'étais en pleine guerre froide pour une histoire de mec je ne donne pas cher de ma peau.
C'est vrai qu'à y prendre du recul, s'en était ridicule le tournant de toute cette histoire. Si on avait fait profile bas on en serait pas là. Mais je ne pouvais pas blâmer Seulgi, j'en aurais fait autant pour elle. Elle s'est contenté d'éviter le pire en se chargeant à ma place de remettre les filles a leur place. Et je lui en étais reconnaissante. Mais sachant qu'elle l'a fait pour me protéger, ça me paraissait inconcevable de ne pas accompagné Seulgi pour partager l'heure de colle. Enfin on devrait plutôt appelé ça la journée de colle.
En soit ça ne me dérangeait pas plus que ça, une journée au final ce n'était pas grand chose. Ça retardait juste le moment où j'allais finir My Demon à attendre que Guwon brûle pour qu'on en finisse avec la vie de merde de Dohee (elle est à la moitié du drama). De toute façon il est devenu niais ça en devient long.
En revanche, mes plans n'avaient pas calculé sa présence à lui.
Chanyeol est là, tout comme Jongin, devant le portail du lycée à discuter pendant que juste à côté Chaeyoung lui parle sans qu'il n'y prête grande attention. C'est qu'il en prenait du plaisir à voir les filles à ses pieds.
— Qu'est-ce qu'ils fichent ici ?
— Allons leur demander ? Suggera Seulgi, tournant son regard vers moi.
Je soupire un instant avant de lui accorder un regard à mon tour. Sa tête de chien battue tente de me convaincre d'au moins l'accompagner voir Jongin d'après ce que je comprend. Je ferais beaucoup pour elle, comme me faire coller pour l'accompagner à la suite d'un incident qui a lieu par ma faute, mais là tout de suite, alors que je n'étais absolument pas préparée à le voir, je n'ai aucune envie d'approcher du duo tic et tac.
— Vas-y toi, je t'attends au lycée.
Lui lançant un simple sourire, je m'éloigne directement en évitant d'au moins un mètre les garçons a qui je ne lance aucun regards. Je sens celui de Chanyeol, que je reconnaîtrais entre mille, me fixer dans mon dos mais je ne réagis pas. L'ignorant royalement, je m'approche de la porte du gardien.
Ce dernier était bien entrain de somnoler lorsque je toque à sa vitre pour qu'il me repère. Le voyant sursauter, je me retiens de rire parce que c'est pas bien de se moquer et lui tend juste un sourire alors que lui grogne en me voyant. Tss, sale raclure.
Ouvrant alors sa vitre, il me demande :
— Votre nom s'il vous plaît.
— Son Seungwan.
— Et Park Chanyeol.
Mon cœur s'arrête en entendant sa voix juste dans mon dos. Un frisson me traversa l'échine alors que, par réflexe, je me retourne vivement vers lui, les yeux arrondit et les sourcils froncés. Lui ne semble pas scier, il m'observe sans bouger, les mains dans les poches et le regard perçant poser sur le mien.
Je me sens littéralement me liquéfier. À la manière d'une ado de 12 ans qui a juste vu son crush tourner son regard par une inadvertance sur elle. Ce n'est pas qu'un regard que j'ai, c'est une contemplation silencieuse à durée indéterminée qui est entrain de se dérouler. Mon corps entier reste figé sous cette aura à laquelle je n'ai pas eu le droit depuis un moment. Du moins pas à ma connaissance. Je m'en serais rendu compte.
Comme un instant figé, le monde s'arrête de tourner et je n'ai même pas la force de tourner mon regard vers Seulgi pour demander de l'aide. Je n'ai pas envie qu'elle vienne m'aider. Je veux m'arrêter à cet instant pour toujours, retenir ce regard comme au moment où il ne s'est rien passé et juste passer à autre chose.
Je compte bien me tuer en me souvenant plus tard avoir pensé ainsi.
— C'est bon, vous pouvez y aller. Nous permit le gardien de son air désintéressé.
Ses six mots ont le mérite de me sortir de ma stupeur et de faire volt face à nouveau. Bégayant des remerciements, j'entre par le portail secondaire que l'homme d'âge mûre nous invite à emprunter, Chanyeol sur mes talons. Mon pas s'accélère pour l'empêcher de m'intercepter, mais son pas a lui était calme et « naturel », au détriment de mon sang que je sens frapper les veines de mon poignée.
Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Ne peut il pas rester à tenir la chandelle avec Seulgi et Jongin ? Et cette Kang d'ailleurs ne peut elle pas se décider à venir me tirer de là au final ? Je n'aurais peut-être pas dû me faire coller avec elle.
Ce n'est qu'après avoir lancé un rapide regard derrière moi que je le vois à tout juste un mètre de moi. Immédiatement, mon visage se recentre sur l'école alors que je met la seconde. Évidement il n'a pas besoin d'aller plus vite, avec ses jambes de girafes il fait trois de mes pas en un.
— Arrête de me suivre, tu seras gentil.
— Désolé mais je suis en retenue aussi, je ne te suis pas nécessairement.
— Oh bah tiens quelle coïncidence. C'est vrai que ça t'arrange bien.
— Hm pas faux.
Je lui lance un nouveau regard par dessus mon épaule qui me laisse juste apercevoir son grand sourire fier de lui. Levant les yeux aux ciels, je tourne de justesse le regard vers la porte du hall du lycée pour ne pas me la prendre et juste l'ouvrir docilement. J'entre à la vitesse de la lumière sans laisser le temps à Chanyeol de me tenir la porte. Mes pieds m'emmènent directement a l'étage supérieur où j'étais sensé retrouver la salle des profs et donc notre prof de science.
— J'ai la galle maintenant ?
— Hm non mais tu vois le ver solitaire ?
— Je crois oui.
— Bah c'est comme toi, il faut du temps avant de se rendre compte de la présence de cette merde qui n'est pas à conserver dans sa vie. Mais l'avantage là dedans c'est qu'après ça nous marque tellement... qu'on fait plus les mêmes erreurs pour se choper la même chose.
Son rire me surprit, ce n'était certainement pas sensé le faire rire. Son amusement pourtant significatif me faisait bien comprendre qu'au lieu de se sentir touché, il reçoit avec rigolade la remarque. Mes poings se serrent, comment était il en mesure d'en rire si facilement alors que je sous-entends l'erreur qu'il représente à mes yeux ? Il joue à quoi cette fois ?
— Seulgi t'a donné des cours de repartie ?
— Non, c'est toi qui m'inspire.
— Décidément...
Il pouffe à nouveau pendant que je me laisse lever les yeux au ciel.
Je décide de faire abstraction de ses remarques ou de ses requêtes m'intimant de me lancer une nouvelle pique. Je n'en dis rien et fais technique de l'autruche jusqu'à la salle des profs, salle où je me retrouve confronter à la prof en entrant dedans. Mais aussi aux deux filles que je ne m'attendais pas particulièrement à voir en avance : Jennie et Chaeyoung. Les trois femmes se tournent vers nous lorsque j'arrive dans l'encadrement de la porte. Ma professeur me salue pendant que les deux autres me jonchent et incline simplement la tête par politesse. Un regard de dédain transperce leur iris avant qu'elles ne se mettent vite a s'illuminer en regardant derrière moi. Enfin surtout Chaeyoung, qui vient certainement d'apercevoir Chanyeol derrière moi.
— Chaniiiiiie !!
Sa voix mielleuse à la Shenzi est largement suffisante à me donner une otite et le coup d'épaule qu'elle me donne au bras pour me pousser devrait suffire à me filer la maladie qui atteint son cerveau plus faible que la moyenne. Je ne peux décidément pas me l'a sentir.
Encore moins lorsque je la surprend à poser sa main décoré par de faux ongles de sorcière colorées contre son bras pendant que l'autre entortille sa longue mèche blonde autour de son doigt, jouant chaque mimique de son rôle de pouffe. Et le pire c'est qu'elle le fait bien. Son regard de chaton zieute chaque détails du visage de Park alors qu'elle lui énumère combien elle est heureuse de l'avoir et d'à quel point il lui a manqué.
La seule chose qui m'empêche de m'énerver de bon matin, c'est que le regard de Chanyeol est fixé sur moi pendant le manège de sa prétendante.
— Pouvez vous lâchez votre copain mademoiselle Park ? Vous n'êtes pas ici pour fricoter. Les interromps notre professeur, poussant un large soupire que je rêve d'extérioriser aussi.
Au même niveau que j'aimerais souligner que ce n'est pas son copain. C'est la seule chose dont je suis sûr, je rêvais donc naturellement d'étaler ma connaissance à tout les coins possibles et inimaginables.
— Où se trouvent les deux autres ? Demanda Mme. Hwang, le nez dans ses papiers entrain de sûrement valider notre présence à l'appelle.
— Il y a quelqu'un en plus de Seulgi ? Questionna à son tour Chaeyoung les sourcils froncés, déjà frustré d'avoir dû retirer ses mains du buste de son cher et tendre aimé.
— Oui, Jongin est avec moi. Répond simplement Chanyeol, la tête penché sur son téléphone, occupé à pianoter dessus.
— Jongin ?? Il est là ?? S'exclama Jennie en passant précipitamment ses mains dans ses cheveux pour se recoiffer.
— Mais qu'est-ce que vous avez fait pour vous retrouvé tout les deux collés ? Demanda à nouveau la Park en se tournant vers son homologue.
Et à l'entente de sa question, je comprend en même temps de répondre :
— Tu connais un samedi où ils ne sont pas collés, Park ?
L'interpellé me lance un regard lourd de reproche en vue des éclaires qu'elle me lance. Venais-je de lui voler un instant où son crush aurait pu lui accorder un mot de lui-même ? Elle m'envoie désolé.
... bien fait.
Sortez moi de cette ambiance de cours de récré, s'il vous plaît.
— Tout à fait, ces deux-là se sont sur-fait collé en ayant rendu copie blanche à leur devoir lors de leur précédente colle.
— Pas bien malin. Commenta Jennie.
— Mais pas étonnant de votre part. Compléta Chaeyoung en lançant un nouveau grand sourire à Chanyeol.
Le regard qu'elle me lance ensuite est satisfait et décoré par un haussement de sourcil remplit de provocation. Son air de défi me prit au dépourvu mais mon corps réagit naturellement : je lui rend son regard de défi, rentrant ainsi dans son jeu.
Par chance, avant que le démon sur mon épaule ne vienne me tenter d'aller chercher la bête près de Chanyeol, ma meilleure amie débarque enfin avec le beau Kim juste derrière elle. Un grand sourire décorant ses lèvres, elle s'excuse rapidement du retard tout comme son partenaire d'entrée. Après que la professeur leur ai demandé de ne pas jouer les pré-adolescents à quelques semaines de la fin du lycée, les deux se lancent un regard avant de le détourner avec un sourire et des rougeurs pour chacun d'eux. Se rangeant à mes côtés, le comportement gênée de Seulgi me fit doucement sourire, me laissant lui donner un coup de coude discret dans l'espoir d'avoir une indication sur ce qui se passait. D'un geste de mains, elle m'indique que je saurais tout ce midi.
En sachant qu'il y avait quelque chose à dire, mon sourire s'écarte davantage. Voir en plus de ça Chanyeol faire rougir Jongin par des messes basses ne fait qu'amplifier mon amusement. Ça sent la bonne nouvelle.
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— Y a pas moyen que je travail avec cette greluche ! S'exclama Seulgi, le ton contrarié.
— Tu crois que j'ai envie de trier les résultats des secondes avec toi ? T'as la même allure qu'un escargot en commentant chaque résultats en tant qu'intello que tu es. Répliqua Jennie, l'observant de haut en bas.
— Premièrement : je ne suis pas intello. Et deuxièmement : je n'ai jamais commenté un seul résultat si ce n'est ceux des prétentieux inférieur à la moyenne, les tiens sont donc mes préférés. Avec une flemmarde comme toi qui a peur d'abimer ses ongles, on va se faire à nouveau collé tant on aura mît du temps.
— Tu peux parler madame cheveux décolorés tout les quatre matins qui passent plus de temps à vérifier que ses fourches sont capables de ressembler à quelques choses pendant encore quelques temps plutôt que d'écouter en cours.
— Ah parce que tu m'observes maintenant? Je savais que tu m'aimais mais à ce point-là ?
— Je ne t'observes pas, j'analyse ce qui a première vue te rapproche des intellos: ton rôle de fausse gentille fille.
— Petite bourgeoise.
— Écervelée.
— Sorcière.
— Jalouse.
— Madame pot de peinture.
— Madame petite faillote.
— Quelqu'un a de l'aspirine ? Demanda soudainement Jongin pendant que la prof lève les yeux au ciel.
— Encore une insulte qui sort de votre bouche et vous serez collé le week-end prochain également. Les coupa d'un ton calme la prof en nous observant, ramenant un silence malgré les éclairs noirs que s'échangent les deux rivales. Le lycée fera ses portes ouvertes d'ici deux semaines. Dans de telles conditions, l'établissement doit être impeccable. C'est pourquoi vous allez aider les professeurs à faire leur tâches habituelles pendant que nous nous occuperons de l'organisation. Donc comme je vous le disais, Seulgi et Jennie vous serez tachés de trier les résultats des élèves de secondes lors de leur premier semestre pour envoyer le bulletin à chaque foyer. Je vous donnerais une autre mission pour cette après-midi et vous partirez une fois que vous aurez terminé celle-ci. Chaeyoung et Jongin, vous vous occuperez de trier le CDI ce matin. Comme les filles, vous aurez une mission pour cette après-midi et vous pourrez partir une fois celle ci terminée. Pour Chanyeol et Seungwan je vous répartie pour trier chacun une aile d'archive chacun au sous-sol de l'établissement. C'est une grande pièce qui devrait vous prendre la journée. A chacun des groupes je vais vous indiquer chaque détails une fois là-bas. Un conseil : ne perdez pas plus de temps.
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Forcément, sur les 5 autres élèves en retenue de cette journée déjà pas bien grandiose, sur le peu de chance qu'il y avait pour que je tombe avec lui, sur tout le karma que je pouvais me prendre dans la tronche : on a décidé de me dédier la partenaire de Park Chanyeol pour cette journée de colle.
Mon monde était entrain de s'écrouler alors que je descend les marches à côté de la perche descendant à mon rythme. Un long silence harmonisait notre atmosphère pesante sans qu'aucun de nous n'ai émit le moindre mot. Nous sommes d'ailleurs bien les seuls car en plus que Seulgi et Jennie ont poursuivit leur chamaillerie, Jongin et Chaeyoung ont tout deux essayé de négocier leur mission avec Chanyeol. A croire que j'avais la peste.
Mais d'après ce que dit la prof : Jongin était trop proche de Chanyeol pour être avec lui et Chaeyoung trop collante pour rester concentrée avec lui. J'étais celle en qui elle avait le plus confiance malgré que j'ai provoqué ma journée de retenue. Je reste son élève qui rapporte les meilleurs notes, qui au delà des embrouilles de la classe est resté la plus concentrée sur son activité et qui est celle qui ne compte pas décrocher un mot à Chanyeol. Je suis certaine qu'elle le sait très bien. Elle n'a pas pu passer à côté de tout les bruits de couloir en plus de nos nombreuses disputes en plein milieu des couloirs.
Je n'aime pas spécialement ça de me mettre à nue devant une prof qui donc doit avoir une vague idée de ce qui se passe dans ma vie. J'imagine aussi qu'elle utilise ce prétexte aussi pour me punir comme il se doit en m'imposant la personne que j'ai le moins envie de voir mais avec qui y a aucune chance que je me déconcentre. Je ne compte pas lui parler, le regarder ni même penser à sa présence non loin de moi.
Je n'avais rien à lui dire, contrairement à Chaeyoung, et estimons nous heureux qu'elle n'ait pas eu l'idiotie de nous mettre ensemble sinon y aurait eu deux guerres mondiales à ajouter au conteur en plus de Seulgi et Jennie dans le bureau de Mme. Hwang. Elle a d'ailleurs justifié ce choix de ce duo par le fait qu'elle allait rester avec ces deux-là, car non seulement elles seront dans son bureau mais aussi pour leur apprendre à vivre en toute sympathie sans déclencher une dispute en plein milieu d'un cours.
Je me demande d'ailleurs si leur seconde mission ne sera pas une thérapie d'ailleurs.
Contrairement à Chanyeol et moi qui en avons apparement pour toute la journée. Alors quand on arrive à la porte des archives, que Chanyeol nous ouvre avec la clé que la prof lui a donné, et que les immenses étagères remplies d'archives se dressent devant nous, j'eu la sueur froide qu'on en aurait bien plus que pour seulement une journée.
Je comprend mieux pourquoi Mme. Hwang a utilisé le terme « aile ». Car de par et d'autres de l'entrée de la salle des archives, deux couloirs d'étagères étaient remplies. Celle de droite étant présenté par une feuille blanche imprimé comme étant le cotés des terminales incluant donc chaque dossier en plus des résultats de baccalauréat de chaque année et à gauche les secondes et premières années. A voir que je me trouve côté droite de la pièce, je ne met pas longtemps avant de me diriger vers le côté des terminales.
Mon aise était déjà très limité mais m'aventurer dans cette mission a n'en plus finir sans que lui ne bouge n'améliore rien à mon cas. Je sens encore son regard sur moi, et je dû me retenir de rentrer le ventre pour empêcher les papillons de se réveiller. Son seul regard sur moi me rend bien trop faible, il fallait que je fasse profil bas un certain temps, en attendant que mes sentiments s'estompent.
— Bon, commençons, sinon on y sera encore demain. Lâchai-je en me retenant de bégayer ou quoi.
Laissant mon regard farfouiller déjà les quelques boites qui apparaissent dans mon champ de vision, je tente d'occulter sa présence sans grand résultat. Mon corps entier se retient de bondir lorsque j'entends la porte des archives se fermer derrière moi. J'entends ensuite ses pas comme un bruit résonnant dans toute la pièce à la place de mon propre cœur. Figé, j'essaye de décrypter où ses pas le menaient, mais mes sens se retrouvèrent étrangement brouillé sans que je ne comprenne pourquoi.
Bon sang mais bouge, Seungwan !
— Bouh.
Le souffle contre mon oreille me fit hoqueter et vite faire volt face tout en reculant. Mon dos heurte l'étagère faisant face à l'entrée et mon regard croise directement le sien, victorieux.
— Si j'avais su que je te faisais un tel effet...
Je me mord l'intérieur de la joue, rattrapant vite mon ego pour qu'il m'aide à garder mon regard encré dans le sien.
— Tes blagues sont encore moins marrantes qu'il y a quelques jours.
— Oh vraiment ? Pourtant elle t'impacte encore.
— Ça ne veut rien dire ça.
— Pour le déni que t'essaye de faire réalité peut-être mais pas pour moi.
Son regard devient sérieux en me fixant, et ses pas se dirigèrent à nouveau vers moi. Je déglutis difficilement en priant pour qu'il ne s'approche pas trop près. De peu de contrôle que j'ai encore sur moi-même, je réclame :
— Ne t'approche pas.
— Pourquoi ? Tu as peur de moi ?
— Non.
— J'ai pour toi une maladie contagieuse ?
— Si la connerie l'était, oui.
Il sourit malgré tout. Son sourire m'apaise. Quelle idiote.
— Mais ce n'est pas le cas, alors pourquoi ne veux tu pas que je m'approche ?
À nouveau, je tente de déglutir mais la tâche s'est avéré plus compliquée que prévues alors qu'il continue de s'approcher. La distance qu'il y a entre nous se réduit pas mal et je pourrais me liquéfier dans les minutes à suivre. Il y a encore un petit mètre entre nous mais son aura me surplombs largement de par son regard sérieux et ses pas nonchalant. Il sait ce qu'il fait, et je déteste ça.
— Car je déteste l'idée que tu ai encore quelconque pouvoir sur moi.
Ma phrase l'arrête. Je tremble mais je n'en dément pas alors qu'il s'immobilise pour me joncher. Par souci de fierté, mon menton se soulève pour lui rendre son air sérieux et impassible. Je poursuis :
— Je déteste suffisamment l'idée qu'un petit joueur comme toi me plaise. Alors recule avant que je n'éjecte la tentation de te laisser le bénéfice du doute pour juste te gifler comme tu mérites.
Il ne scille pas sous mes mots, il me fixe à en sonder mon âme. Je ne peux pas le laisser voir que je me sens rikiki à force. C'est le moment de reprendre du poil de la bête, de lui remettre les points sur les i et juste passer à autre chose pour que cette après-midi se passe dans le silence.
Je ne suis prête à rien entendre. Encore moins en pleine journée de colle. La prof a décider de me punir en m'obligeant à me le coltiner ? Très bien. Mais ce n'est pas une occasion pour lui de se racheter. Ses mots ne rattraperont jamais rien. Il m'a déçu, point à la ligne.
J'attends qu'il comprenne le mur qu'il avait installé de lui-même entre nous de par mon ton, mes mots et les yeux que je lui rend. Je ne veux pas qu'il prenne quelconque geste ou mot comme un signal de porte ouverte. L'ange que j'ai sur l'épaule est là aussi et lui évidement qu'il estime qu'il avait le droit de se justifier. Cet ange touche mon cœur, mais pour une fois la froideur du démon sur ma seconde épaule se charge du contrôle mon cerveau. Je suis officiellement braquée.
Lorsqu'il expire par le nez en esquissant des lèvres avec le regard ailleurs, il semble avoir comprit, de moins je l'espère. Sa main se glisse dans ses cheveux brun l'air nerveux alors qu'il cherche ses mots visiblement. Mon cœur s'arrête pour la énième fois quand il refit un pas vers moi.
— Il y a une chose fausse et une autre vraie dans ce que tu dis.
Mes sourcils se froncèrent alors qu'il s'approche encore, ses yeux se relevant sur les miens. Cette fois-ci, se fût impossible de déglutir. Mon démon me tient la gorge pour me maintenir en place.
— Il est vrai... je la mérite cette gifle. Plus que quiconque pour être baissé dans ton estime si facilement, et ce avec deux épisodes. Je t'ai mis en tête une image que j'ai ruiné sans me retourner et je t'ai laissé... espérer sans répondre.
Mon ange s'excite avec mon cœur tendit que mon démon tente de prendre possession de mon cerveau plus franchement. Je dois le repousser pour lui, Chanyeol est entrain de me faire face, de me cacher la lumière faible de la salle des archives derrière son dos et de me laisser me plier le cou pour pouvoir le regarder.
— En revanche... je n'ai jamais été ce joueur dont tu parles. Je n'ai jamais joué avec toi, car cela aurait inclu de jouer avec moi-même.
Une décharge électrique, non une bombe. Un truc qui vient de me gifler, de pousser quelques briques aussi facilement qu'elles se sont posés. Mon être entier est en contradiction et se dispute le ciment qui pouvait maintenir ces briques en place ou pas.
Quelques parts, je sais que Chanyeol est le seul à pouvoir les bouger, étant celui qui les a posé. Mais si aisément, je ne pensais pas. Il mélangeait tout d'un seul coup, à me laisser me traiter d'idiote a tout va sans pour autant ranger ces idées. Il remettait le désordre que j'avais tant détesté rangé en me laissant croire que cette fois-ci j'allais aimer arriver à la conclusion. Il savait ce qu'il faisait, et qu'est-ce que c'était agaçant quand il faisait ça.
Chanyeol a toujours été doué pour les mots, les actes sont à revoir, mais les mots sont bien sa force. Il tranche en quelques phrases de quoi retourner les opinions de n'importe qui. Je ne savais pas s'il disait la vérité. Mais une chose était sur, c'est qu'il m'envoûtait.
S'il aurait jouer avec lui même, cela sous-entendrait jouer avec ses propres sentiments. Sous-entendus ses sentiments à mon égard.
Et comme si ce n'était pas assez, son visage se penche pour que son front frôle le mien, sa main hésitante avant de doucement se lever pour toucher ma joue, m'empêchant alors officiellement de bouger si ce n'est en le poussant, mais ce n'est pas ce que je fais. Ma prise s'est vite rabattue sur les étagères pour me retenir d'attraper sa veste. Mon souffle s'accélère beaucoup trop, de sûr il allait le ressentir.
— Je n'ai jamais voulu te blesser Seungwan, je tiens trop à toi pour ça, bien plus que je ne te l'ai laissé entendre. Tu dois me laisser m'expliquer... c'est la dernière chose que je te demanderais... après tu auras le libre choix de me pardonner ou non.. mais tant que tu n'auras pas écouté tout ce que j'ai à te dire, je ne te lâcherais pas, que tu le veuilles ou non.
— Chanyeol... je ne pense pas être.. enfin je...
— S'il te plaît, après ça je te laisserais tranquille... c'est promis.
L'ange frappant mon cœur contre ma poitrine résonne jusqu'à mes oreilles, je n'entend plus que ça depuis la fin de ces mots qui me laissèrent dans une face de réflexion et ne vois plus que ses iris plongées dans les miennes. Mon cœur palpite et le reste de mon être rêve de reprendre le dessus pour l'envoyer valser, lui rabâcher qu'il n'y a plus rien à redire après les immenses panneaux STOP qu'il m'a imposé, qu'il devrait avoir honte de profiter qu'on soit seul ainsi pour toucher là où je suis la plus faible ou même à quel point il m'énerve un peu plus chaque seconde et que je le détesterais toujours plus tant qu'il essayera de se justifier. Enfin, je ne dis rien de tout cela. Mon regard parle pour mon cœur et bloque ma bouche. Je voulais aussi l'entendre, savoir là où ça a coincé et là où j'ai visiblement confondue la supériorité de Chaeyoung à la mienne.
J'espérais, comme tout humain espère naïvement, sous les sentiments fort et l'adversité. Chaeyoung est toujours en plein dans sa course, et moi j'aime encore Chanyeol, bien plus que je ne le laisse paraître. Je suis incapable de lui dire non. Mon regard le lui dis, mais je devais confirmer de ma bouche.
Trouver l'effort de dire un mot sous son regard brûlant me scrutant en plus de son touché sur ma peau était le plus dur que je pouvais faire.
— Je...
— Si vous êtes entrain de vous peloter sachez que vous allez...
La porte des archives se rouvrit à la volée avec l'entrée de Mme. Hwang, au même titre que l'ange baisse suffisamment sa garde pour laisser mon démon envoyer valser Chanyeol avant que la prof ne nous découvre si proche. Son dos heurte les étagères du côté des secondes et des premières, le laissant reprendre tant bien que mal une position naturelle en se raclant la gorge. Moi ? Je me pince automatiquement les lèvres, sinon j'allais échapper un cri d'adrénaline qui ne corresponds pas aux rôles d'innocents qu'on cherche à incarner.
— ... le payer chère.
Notre supérieure nous scrute en silence, faisant des vas et viens entre lui et moi d'un air suspicieux. Pour enfin hausser des épaules et s'approcher de nous en déposant ses lunettes sur son nez.
— Hm, bien.. bon alors vos missions ! En vérité c'est très simple, je vous confit la tache de trier chaque documents par année, classe et semestre. Utilisez l'organisation que vous voulez ça m'est égale, tant que c'est clair lorsque je viendrais voir dans les jours à suivre. Je ne contrôlerais pas aujourd'hui de sorte de vous laisser en suspens sans savoir si je vous collerais à nouveau pour tout refaire.
Quelle sadique celle ci.
— Je vous conseille donc d'être efficace. Et de ne rien casser.
Sa dernière phrase mettait destinée, je le savais, alors je me contente d'acquiescer, étant de toute façon trop préoccupé par mon pou que je n'arrive pas à calmer des suites des derniers événements.
Consultant ses fiches sous le nez, elle nous en donne une chacun après avoir jeté un coup d'oeil au feuille délimitant le côté terminal et celui premières années. Je me retrouve avec les papiers à retrouver pour chaque semestre, chaque classe de chaque années. Rien qu'à surélever cette fiche, me voilà fatigué. Ajoutant à ceci la fatigue que Chanyeol m'a imposé en embrouillant tout mon esprit... cette journée va être longue.
— Ah, et aussi, pouvez vous poser vos téléphones dans cette boîte s'il vous plaît ? Je m'occupe de les garder, vous comprendrez ?
Mme. Hwang nous tends une boîte en carton déjà comblé par quelques téléphones, et un nouveau soupire m'échappe.
Cette journée va être vraiment très longue.
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